Autoriser à aller aux toilettes et à l'infirmerie ?

Cath a écrit:

Paleoprof a écrit:Je refuse depuis que j'ai appris qu'il y a plusieurs années, une élève a demandé à sortir de cours pour aller aux sanitaires et y a fait une tentative de suicide.
Tant que l'élève est censé être dans mon cours, il est sous ma responsabilité, y-compris s'il sort pour aller aux toilettes. Ou alors il faudrait qu'il se fasse accompagner comme pour l'infirmerie. Cela deviendrait vite ingérable (connaissant les loustics), et une envie est rarement si pressante que cela.
Généralement, je désamorce toute discussion en rappelant que la dernière récréation date de XXXX minutes et si insistance qui devient lourdingue, j'enchaine sur de l'ironie du style "normalement, les problèmes de prostate, c'est à partir de 50 ans".

Tu as pensé que certains élèves pouvaient avoir une pathologie dont ils n'ont pas envie de te parler ?

Je n'aurais pas dit mieux.

Et comme je ne sais pas analyser "à la tête du client" parce-que ça me semble aussi injuste que peu fiable (et que je ne connais pas suffisamment la vie médicale de mes élèves pour estimer qui a ou n'a pas le droit d'aller aux toilettes), je les laisse aller aux toilettes en notifiant le nom de l'élève et l'heure de sortie, je n'ai jamais eu de problèmes.

Idem pour l'infirmerie (mais vu les horaires ubuesques de l'infirmière, qu'ils n'y aillent ou pas, ça ne fait qu'une différence purement cosmétique)

Amalric a écrit:
Et comme je ne sais pas analyser "à la tête du client" parce-que ça me semble aussi injuste que peu fiable (et que je ne connais pas suffisamment la vie médicale de mes élèves pour estimer qui a ou n'a pas le droit d'aller aux toilettes), je les laisse aller aux toilettes en notifiant le nom de l'élève et l'heure de sortie, je n'ai jamais eu de problèmes.

Sans décider à la tête du client, tu peux aussi demander en douce à l'élève si le besoin est pressant ou s'il peut attendre la pause. Ou lui proposer de patienter quelques minutes si la fin de l'heure est proche. Ils n'ont pas à t'expliquer les raisons, juste à confirmer (ou non) qu'ils demandent à sortir.
En revanche, je ne pose aucune question à l'élève qui me demande d'aller à l'infirmerie. Il m'arrive d'ailleurs de le suggérer spontanément à un élève qui me semble malade ou très fatigué.
Je ne sais pas ce qu'il en est chez vous mais les demandes de sortie (toilettes ou infirmerie) sont rares dans mon établissement.

Cleroli a écrit:

Amalric a écrit:
Et comme je ne sais pas analyser "à la tête du client" parce-que ça me semble aussi injuste que peu fiable (et que je ne connais pas suffisamment la vie médicale de mes élèves pour estimer qui a ou n'a pas le droit d'aller aux toilettes), je les laisse aller aux toilettes en notifiant le nom de l'élève et l'heure de sortie, je n'ai jamais eu de problèmes.

Sans décider à la tête du client, tu peux aussi demander en douce à l'élève si le besoin est pressant ou s'il peut attendre la pause. Ou lui proposer de patienter quelques minutes si la fin de l'heure est proche. Ils n'ont pas à t'expliquer les raisons, juste à confirmer (ou non) qu'ils demandent à sortir.
En revanche, je ne pose aucune question à l'élève qui me demande d'aller à l'infirmerie. Il m'arrive d'ailleurs de le suggérer spontanément à un élève qui me semble malade ou très fatigué.
Je ne sais pas ce qu'il en est chez vous mais les demandes de sortie (toilettes ou infirmerie) sont rares dans mon établissement.

Je comprends ce que tu veux dire.

Mais la théorie se heurte au principe de réalité. En pratique, cela me semble difficilement applicable : Comment faire pour que cela reste discret, sachant que l'élève est obligatoirement -les joies de certaines configurations de salles- à côté d'un élève ou groupe d'élèves ?

S'il s'agit de le faire confirmer par un oui (ou non), cela me semble être sans grand intérêt, si l'élève a pris soin de formuler sa demande, c'est que son problème est suffisamment important -au point de déranger le cours- pour justifier la sortie de classe. Je les estime suffisamment adultes pour savoir quels sont leurs besoins.

Les demandes de sortie ne sont pas rares (sans être fréquentes) dans les établissements que j'ai fréquentés.

J'ai face à moi des lycéens, cela change peut-être les choses car aucun élève ne lève la main pour me demander de sortir. Non, c'est plutôt lorsque je passe à sa hauteur qu'il me formule cette demande (la classe n'est pas témoin de sa demande, à part son ou ses voisins immédiats qui n'y prêtent pas vraiment attention). Dès lors, rien de bien difficile de lui poser une question  et rien non plus de difficile pour lui de confirmer ou de se raviser. Tu seras peut-être étonné mais certains me répondent qu'ils peuvent finalement attendre. Après, comme tu le dis, j'ai peut-être la chance d'être dans un établissement dans lequel les salles de classe sont grandes (ce qui me permet de me déplacer en permanence et donc de pouvoir parler à l'élève en étant à ses côtés et non au bout de la salle).

Je comprends mieux !

Enfin, cela reste quand même inapplicable dans mon cas, puisque je ne circulais que très rarement dans les rangs (excepté pour rendre les copies), l'élève ne risque donc pas de me poser discrètement sa question et moi de lui répondre tout aussi discrètement.

En général quand un élève éprouve le besoin de déranger le cours, c'est qu'il estime que c'est suffisamment urgent et moi ça me suffit à le laisser sortir. Et, j'avoue avoir eu la chance d'enseigner dans des établissement où il y avait des toilettes (une ou deux) à chaque étage, ce qui limitait hautement les déplacements.

C'est vrai effectivement, certains répondent parfois qu'ils peuvent attendre quand on leur pose la question...

Dans mon collège, c'est simple. Toilettes fermées en dehors des récrés et du temps de midi. Seuls les élèves qui ont un certificat médical peuvent aller aux toilettes quand elles sont fermées à clé. Après à la marge, on peut autoriser un élève à aller aux toilettes mais il devra passer à la VS avant. L'avantage c'est que j'ai aucun élève qui demande à sortir

Au lycée, ça arrive à la marge et généralement, j'accepte quand on me le demande en tout début de cours.