Autoriser à aller aux toilettes et à l'infirmerie ?

La seule réponse serait une politique d'établissement. On peut rêver.

Généralement la politique d'établissement oublie le papier toilette et le savon.
Ca promet.

KrilinXV3 a écrit:La seule réponse serait une politique d'établissement. On peut rêver.

Et si le simple bon sens pouvait suffire ?

Ici, pas de sortie toilettes autorisée lors des cours sauf pour les élèves qui ont un souci médical et dont nous avons reçu la liste en début d'année.

Concernant les sorties à l'infirmerie, chacun est seul juge mais l'administration et l'infirmerie nous demandent de les limiter au mieux.

Chez moi pas de sortie toilettes sauf pai ou indication de l'infirmière ou mots des parents. Par contre si je constate qu'effectivement le gamin se tortille sur sa chaise je l'y autorise mais de toute façon j'appelle systématiquement la vie scolaire pour prévenir que j'envoie un gamin (la chance: au cdi on a un téléphone et je ne comprends pas pourquoi il n'y en a pas un dans toutes les salles de classes: passer un bref coup de fil pour alerter d'une urgence le cpe ou l'infirmière ou les surveillants, ça prend moins de temps que d'envoyer un élève qui n'osera peut-être pas déranger si le cpe ou l'infirmière est occupée alors que ça peut être une urgence).

Pour l'infirmerie: j'ai une liste des élèves ayant des problèmes de santé et pour les autres c'est oui si l'infirmière est là (elle travaille sur deux établissements) et ensuite je vois si la gamin a l'air bien ou pas. Et dans tous les cas je téléphone à l'infirmière pour savoir si je peux lui envoyer le gamin de suite.


Chez nous aussi l'administration demande de limiter et comme je refuse systématiquement pour les toilettes quand ils rentrent de récré et que je téléphone systématiquement à la vie scolaire, il n'y a pas d'abus.

Et personne n'a jamais eu de "problème" ?
J'ai eu un élève qui s'est fait pipi dessus, et oui, en collège ! Et deux cas de gamines ayant laissé une trace rouge sur leur chaise.
Donc je sermonne mais je laisse sortir. Je note de toute manière le nom du gamin et si c'est récurrent, je le signale.
Mais franchement, je ne prends plus de risques.

olive-in-oil a écrit:Et personne n'a jamais eu de "problème" ?
...
Mais franchement, je ne prends plus de risques.

Tout dépend de ce que sont les risques. Si c'est faire le mur frapper aux portes des salles ou déclencher l'alarme, je préfère qu'il se tortille pendant 20 minutes. Mais bon, une fois encore tout dépend du contexte.

Parfois je donne l'autorisation, parfois pas, cela dépend de comment je "sens" l'élève. Je ne fais pas beaucoup avancer la discussion

J'ajouterais que le "pourquoi ?" mérite d'être creusé dans l'établissement. Il y a certes des élèves qui abusent, des élèves qui ont vraiment une urgence, mais peut-être aussi des élèves qui n'osent pas aller aux toilettes pendant la récréation, par exemple parce qu'elles sont squattées par des élèves plus âgés qui impressionnent les plus jeunes hors de la vue des surveillants.

Tardis a écrit:Je laisse les filles qui ont leurs règles aller aux toilettes, je leur fait confiance qu'elles ne mentent pas. J'ai raison ou non?

Gabye a écrit:Bof , après ça dépend leur âge mais ce n'est pas vraiment une excuse elles peuvent prendre leurs dispositions . Ça doit rester une exception...
C'est comme le reste ça dépend, ça peut être vrai mais aussi faux

Enfin les conséquences pour une fille qui ne les a pas pris sont franchement désagréables...

De manière générale j'autorise, pour les raisons données par Danska. Je suis en lycée, et si l'élève ressent le besoin de sortir, la classe et moi-même sommes mieux avec lui dehors que dedans. Par contre je note le nom et l'heure, et ils le savent.

Il m'arrive quand je trouve le moment vraiment inopportun par rapport au rythme du cours de leur demander d'attendre 10 minutes. La plupart du temps l'élève oublie de demander à nouveau, s'il insiste c'est qu'il y tient vraiment.

Et il m'est arrivé une fois que l'élève n'insiste pas mais vomisse dans la salle de classe

Un autre critère qui entre en jeu : le temps qu'il reste avant la prochaine sonnerie.
S'il reste 15 min ou 45 min, ma réponse va être différente.

KrilinXV3 a écrit:La seule réponse serait une politique d'établissement. On peut rêver.

Ah, ben non, cela ne fait pas rêver. Laisser chaque enseignant décider, en fonction de ce qu'il ressent de la classe et de l'élève, cela me semble la leçon à tirer des témoignages si divers donnés sur ce fil.

Pour les téléphones dans les salles, cinq ans après l'ouverture de notre école d'ingénieur, la moitié était cassée, aujourd'hui ils le sont tous. On a acheté des serrures électroniques, il y a donc de l'argent pour ce genre de travaux, mais les téléphones n'ont jamais été remplacés.

Gabye a écrit:Bof , après ça dépend leur âge mais ce n'est pas vraiment une excuse elles peuvent prendre leurs dispositions . Ça doit rester une exception...
C'est comme le reste ça dépend, ça peut être vrai mais aussi faux

En tant que femme et en tant qu'ex-jeune fille, je me demande sincèrement ce que que signifie "prendre ses dispositions". Quand il faut changer ses protections toutes les heures voire toutes les demi-heures, c'est particulièrement peu évident. Oui oui, ça arrive que ce soit ainsi. Et quand on ne sait pas si ça va commencer au bout de deux semaines, trois, ou quatre, c'est compliqué aussi. Non, on ne passe 365 jours par an avec une protection "au cas où" : ces machins jetables sont bourrés de produits nocifs qui déclenchent irritation puis mycoses chez de nombreuses personnes. Evidemment, on peut leur suggérer d'utiliser des lavables, c'est tellement pratique quand on passe la journée entière au collège ou au lycée...

La moitié des collégiennes au moins n'est pas réglée de façon régulière, de plus en plus sont réglées dès la 6e d'ailleurs, certaines (nombreuses) ont des règles quasi-hémorragiques et, surtout, les toilettes sont difficilement accessibles pendant les moments de pause, en raison des trop fréquents dégâts qu'on y observe et de la queue qu'on y fait.

Je me rappelle avoir obligé une élève à sortir de cours : "M, vous avez besoin d'aller aux toilettes." (le plus discrètement possible). "Non madame." "Si si, je vous assure, il faut que vous y alliez." "Mais non madame !" "Bon sang, votre chaise est pleine de sang, allez aux toilettes !" (C'était beaucoup moins discret, du coup...)

Se changer toutes les demi-heures?Wow! Je ne savais pas que c'était possible des règles aussi hémorragiques!
Je suis au lycée, donc cette excuse marche déja légèrement moins , c'est plus rare les problèmes .
Je n'ai pas dit que ce n'était pas une excuse , juste que comme le reste il y avait des abus et que par exemple une fille qui les a toutes les deux semaines est en rrsin de se foutre de son prof 😏

Tu sais Gabye, on peut être mal réglée et avoir ses règles 2 fois par mois... J’ai des amies qui ont été dans ce cas-là et qui le sont encore.
Par ailleurs, je ne vois pas en quoi « c’est une excuse qui marche déjà légèrement moins » en lycée.

Dadoo33 a écrit:Tu sais Gabye, on peut être mal réglée et avoir ses règles 2 fois par mois... J’ai des amies qui ont été dans ce cas-là et qui le sont encore.
Par ailleurs, je ne vois pas en quoi « c’est une excuse qui marche déjà légèrement moins » en lycée.

Il y a deux ans je faisais visiter le lycée à la classe de seconde dont j'étais le PP, une élève vient me voir une demi-heure plus tard, elle avait taché son pantalon... Personne ne s'en est rendu compte mais ça peut être tellement humiliant ce genre de situation. J'imagine en plus que les élèves doivent avec grand plaisir trouver un surnom bien sympathique lorsqu'ils s'en rendent compte.

Gabye a écrit:Se changer toutes les demi-heures?Wow! Je ne savais pas que c'était possible des règles aussi hémorragiques!
Je suis au lycée, donc cette excuse marche déja légèrement moins , c'est plus rare les problèmes .
Je n'ai pas dit que ce n'était pas une excuse , juste que comme le reste il y avait des abus et que par exemple une fille qui les a toutes les deux semaines est en rrsin de se foutre de son prof 😏

Euh... J'ai 47 ans et des règles toujours irrégulières: je ne vais pas porter des protections 24h/24 donc j'en ai toujours avec moi, mais il faut que je puisse aller aux toilettes dès que je me rends compte que ça commence (et je m'habille presque toujours en noir, au cas où)... alors j'ai du mal avec ce genre de remarques et je laisse toujours une fille qui me fait comprendre qu'elle a ses règles aller aux toilettes... et franchement, c'est tellement un sujet de moquerie pour les autres (même au XXIème siècle, c'est bien dommage) que je ne pense pas que  qui que ce soit s'amuse à "inventer" ce genre de chose (ou peut être en EPS pour "éviter" la piscine, mais c'est très spécifique).

Et oui, des fois, on peut les avoir plusieurs fois par mois...

Ma fille qui a 10 ans 1/2 est en pré-puberté et peut avoir ses règles n'importe quand (moi-même je les ai eues à 11 ans). J'espère sincèrement que la maîtresse de CM2 la laissera aller aux toilettes si elle a ses premières règles en classe...

J'ai du quitter la classe tous les mois pour aller me coucher à l'infirmerie pendant environ 3 heures à chaque fois pendant mes années de lycée. parfois je n'ai pas pu aller à l'école... Je n'aurais pas pu rester assise en cours. Quand j'ai accouché j'ai reconnu les douleurs de mon adolescence... Heureusement qu'on ne m'a pas obligée à rester en classe, à me tordre de douleur...

Je ne suis pas médecin, ni infirmier. Donc je laisse les jeunes y aller.
Pour les toilettes, c'est vraiment du cas par cas sur une heure de cours. En TP de trois heures, je permets aux élèves d'y aller car il n'y a pas de récréation.

Toilettes ou infirmerie : c'est oui, chez moi !
On repère très facilement les baladins éventuels...

Gabye a écrit:Se changer toutes les demi-heures?Wow! Je ne savais pas que c'était possible des règles aussi hémorragiques!
Je suis au lycée, donc cette excuse marche déja légèrement moins , c'est plus rare les problèmes .
Je n'ai pas dit que ce n'était pas une excuse , juste que comme le reste il y avait des abus et que par exemple une fille qui les a toutes les deux semaines est en rrsin de se foutre de son prof 😏

Même avis que Dadoo33 et CallmeLucifer, sur ce point. Certaines filles sont réglées sans souci, d'autres rencontrent pas mal de problèmes, il n'y a pas de vérité générale. Et au risque d'être désagréable, j'ajouterais même : justement, tu ne savais pas que c'était possible. Les règles, mais aussi la santé en général, c'est un sujet très personnel : on a plus ou moins de résistance, on le montre plus ou moins quand ça ne va pas. Certains élèves sont très pudiques et n'osent pas dire qu'il y a un problème, d'autres attendent trop longtemps de peur de se voir opposer un refus, et finalement on aboutit à des incidents ou tout simplement à du stress et de la gêne qui auraient pu être facilement évités.

Donc, dans l'absolu, je ne me pose pas de question : dans mon cours, tout élève est autorisé à sortir s'il en ressent le besoin, sauf cas d'abus manifeste. Comme le dit très bien Mafalda, je préfère qu'un plaisantin se fiche de moi une ou deux fois plutôt que de risquer un incident ou d'humilier un élève qui a réellement un souci.

Et de façon encore plus générale, dans un pays développé comme le nôtre, au XXIe siècle, je considère que personne ne devrait avoir à dépendre du bon vouloir d'une autre personne pour satisfaire un besoin aussi basique que l'envie d'aller aux toilettes !

J'autorise les toilettes seulement en cas "d'urgence". Je pense à un petit 6e qui dernièrement se tortillait sur sa chaise en me disant "madame je ne me retiens plus". Et les élèves à PAI bien sûr.

Je ne les autorise pas, je préfère qu'ils se fassent dessus et vomissent dans la salle.

Je suis...

prof de maths !!!!

sadique !

Tu en doutais ?

:diable:

Je peux être assez souple sur ce point pour l'avoir vécu moi même au lycée: dérangement intestinal subit, je demande à sortir, refus.... Je vous laisse imaginer la suite, je pense que mon prof s'en est mordu les doigts.....

J'ai de la chance, ils jouent tellement mal la comédie dans mon collège que ça se voit s'ils ont vraiment besoin ou pas. En général je laisse sortir, mais pas le plaisantin qui me demande (à chaque cours, pour certains zozos, certaines années) s'il peut y aller ou pas, d'un air tellement désintéressé de l'affaire qu'on comprend bien qu'il n'y croit même pas. Ici ils doivent systématiquement passer par la vie scolaire (pour se faire ouvrir les toilettes hors récré et pour faire tamponner leur billet d'infirmerie) donc ils n'abusent pas trop.

Pour l'infirmerie, c'est elle qui nous a demandé de filtrer, donc je demande systématiquement ce qu'a l'élève (sans rentrer dans les détails, hein, "je me sens pas bien" me suffit). Elle est débordée, là que deux jours et demi par semaine, et ne peut pas se permettre de perdre une demi-heure avec une micro-coupure au doigt ou une vague douleur dans le mollet (le coup des courbatures, j'y ai eu droit aussi).

Danska a écrit:

Gabye a écrit:Se changer toutes les demi-heures?Wow! Je ne savais pas que c'était possible des règles aussi hémorragiques!
Je suis au lycée, donc cette excuse marche déja légèrement moins , c'est plus rare les problèmes .
Je n'ai pas dit que ce n'était pas une excuse , juste que comme le reste il y avait des abus et que par exemple une fille qui les a toutes les deux semaines est en rrsin de se foutre de son prof 😏

Même avis que Dadoo33 et CallmeLucifer, sur ce point. Certaines filles sont réglées sans souci, d'autres rencontrent pas mal de problèmes, il n'y a pas de vérité générale. Et au risque d'être désagréable, j'ajouterais même : justement, tu ne savais pas que c'était possible. Les règles, mais aussi la santé en général, c'est un sujet très personnel : on a plus ou moins de résistance, on le montre plus ou moins quand ça ne va pas. Certains élèves sont très pudiques et n'osent pas dire qu'il y a un problème, d'autres attendent trop longtemps de peur de se voir opposer un refus, et finalement on aboutit à des incidents ou tout simplement à du stress et de la gêne qui auraient pu être facilement évités.

Donc, dans l'absolu, je ne me pose pas de question : dans mon cours, tout élève est autorisé à sortir s'il en ressent le besoin, sauf cas d'abus manifeste. Comme le dit très bien Mafalda, je préfère qu'un plaisantin se fiche de moi une ou deux fois plutôt que de risquer un incident ou d'humilier un élève qui a réellement un souci.

Et de façon encore plus générale, dans un pays développé comme le nôtre, au XXIe siècle, je considère que personne ne devrait avoir à dépendre du bon vouloir d'une autre personne pour satisfaire un besoin aussi basique que l'envie d'aller aux toilettes !