- User20827Niveau 8
C'est cependant assez déprimant sur les apprentissages.
L'impression qu'on contrôle la forme sans se pencher sur le fond.
J'ai eu des élèves qui copiaient au mot près, et m'ont beaucoup demandé ce qui était écrit à tel endroit.
Alors que le sens était facile à déduire s'ils avaient suivi un minimum et/ou essayé de lire et comprendre la phrase...
Une bonne part du travail que j'ai obtenu était de la copie de tableau, c'est-à-dire rien sinon une très légère prise de conscience que "Ben dis donc la prof de maths écrit beaucoup de français".
Si j'avais une telle exclamation je m'en saisissais pour essayer de voir avec eux pourquoi toute cette rédaction était nécessaire (contrairement aux phrases réponses très délayées, dont je me contrefiche mathématiquement) afin d'exposer le raisonnement.
Mais j'avais des élèves comme pris dans les phares du "On a tout ça à copier !" et je ne captais que peu l'attention... Aurais-je dû alléger ? Chercher un compromis pour éviter cet effet trop massif ?
5 lignes, et rien qui mord...
(Oups, je rends le fil au sujet de la lecture, pardon)
L'impression qu'on contrôle la forme sans se pencher sur le fond.
J'ai eu des élèves qui copiaient au mot près, et m'ont beaucoup demandé ce qui était écrit à tel endroit.
Alors que le sens était facile à déduire s'ils avaient suivi un minimum et/ou essayé de lire et comprendre la phrase...
Une bonne part du travail que j'ai obtenu était de la copie de tableau, c'est-à-dire rien sinon une très légère prise de conscience que "Ben dis donc la prof de maths écrit beaucoup de français".
Si j'avais une telle exclamation je m'en saisissais pour essayer de voir avec eux pourquoi toute cette rédaction était nécessaire (contrairement aux phrases réponses très délayées, dont je me contrefiche mathématiquement) afin d'exposer le raisonnement.
Mais j'avais des élèves comme pris dans les phares du "On a tout ça à copier !" et je ne captais que peu l'attention... Aurais-je dû alléger ? Chercher un compromis pour éviter cet effet trop massif ?
5 lignes, et rien qui mord...
(Oups, je rends le fil au sujet de la lecture, pardon)
- EdmondDantèsNiveau 1
Ce fil est extrêmement déprimant (je sais, c'est une redite). Cependant, il a permis à de nombreux intervenants de donner des ressources en quantité et pour cela : merci !
J'envisageais déjà d'apprendre à lire à mes enfants moi-même, grâce à vos liens et références et à vos partages d'expériences, je suis confortée dans ma décision et armée pour ce faire. Quelle catastrophe tout de même pour la société que les jeunes générations n'aient plus aucune capacité de raisonnement, ne sachent pas lire (dans le sens déchiffrer + comprendre) et écrivent en dépit du bon sens...
J'envisageais déjà d'apprendre à lire à mes enfants moi-même, grâce à vos liens et références et à vos partages d'expériences, je suis confortée dans ma décision et armée pour ce faire. Quelle catastrophe tout de même pour la société que les jeunes générations n'aient plus aucune capacité de raisonnement, ne sachent pas lire (dans le sens déchiffrer + comprendre) et écrivent en dépit du bon sens...
- User20827Niveau 8
Je me retiens de relater mes déboires lorsque j'ai employé les mots "compartiment" ou "réduction".
Quelle tristesse lorsque je voyais des élèves compléter les paragraphes à trous en dépit du sens de la langue, quand je pouvais avoir une réponse en cm à la question sur la mesure d'un angle, voire même une réponse n'ayant aucun rapport avec l'idée de mesure...
Que peuvent-ils saisir de ce que je dis au tableau, ces élèves aux notions embrouillées, déjà au niveau du français ?
J'ose à peine reprendre les fautes de français par ailleurs, persuadée de toute manière (à tort ?) que les élèves ne me prêteraient de compétences qu'en mathématiques, et que je rougirais alors leurs copies sans impact sur leur maîtrise du français.
Quelle tristesse lorsque je voyais des élèves compléter les paragraphes à trous en dépit du sens de la langue, quand je pouvais avoir une réponse en cm à la question sur la mesure d'un angle, voire même une réponse n'ayant aucun rapport avec l'idée de mesure...
Que peuvent-ils saisir de ce que je dis au tableau, ces élèves aux notions embrouillées, déjà au niveau du français ?
J'ose à peine reprendre les fautes de français par ailleurs, persuadée de toute manière (à tort ?) que les élèves ne me prêteraient de compétences qu'en mathématiques, et que je rougirais alors leurs copies sans impact sur leur maîtrise du français.
- LouisBarthasExpert
Rue des Contes est une méthode pourrie.chmarmottine a écrit:
Ma petite est en CP. J'avais anticipé tant bien que mal (sans doute mal ...) la méthode de lecture utilisée (rue des contes).
En entrant au CP, ma fille connaissait tous les sons. Je l'ai fait lire tous les jours en début d'année, puis beaucoup moins ensuite (j'aurais aimé faire plus, mais c'est compliqué de tout gérer ...).
Aujourd'hui, elle lit bien, mais je trouve qu'elle fait trop d'erreurs (par exemple, elle dit souvent "demande" quand il y a écrit "demanda" ; l'autre jour, elle a buté sur "mauve" en disant "meuveu" alors que je suis sûre que ce genre de mit ne lui posait pas de problème avant le CP) et j'ai du mal à la faire progresser. En fait, j'ai l'impression qu'elle stagne depuis plusieurs semaines voire plusieurs moi. Un peu comme si à l'école elle ne lisait jamais.
Avec ce genre de méthodes mixtes, la progression est lente et mal assurée. Les acquis sont fragiles parce que le cerveau de l'enfant travaille fréquemment à l'envers, et que le bon travail, qui doit être de nature phonémique/synthétique (en partant du son vers la lettre puis le mot), est mal fait et superficiel. De plus, l'enfant ne sait pas comment on lit : il pense que lire c'est reconnaître des mots (et ce depuis la petite section de maternelle). Or, lorsqu'on lit on ne reconnaît pas des mots : on traite les informations données par des lettres. Pour que ta fille se remette dans les bons rails, il faut que tu réorientes son attention sur la lettre et non le mot. L'unité de base de la lecture est la lettre et non le mot.
Un bon moyen de concentrer l'attention de l'enfant sur la lettre est de faire des dictées : on apprend en écrivant. Et d'ailleurs, l'écriture précède la lecture. Les méthodes qui ont massivement alphabétisé les petits Français, après les lois de la IIIe république sur l'instruction publique, s'appelaient méthodes d'écriture-lecture.
_________________
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- chmarmottineGuide spirituel
LouisBarthas a écrit:Rue des Contes est une méthode pourrie.chmarmottine a écrit:
Ma petite est en CP. J'avais anticipé tant bien que mal (sans doute mal ...) la méthode de lecture utilisée (rue des contes).
En entrant au CP, ma fille connaissait tous les sons. Je l'ai fait lire tous les jours en début d'année, puis beaucoup moins ensuite (j'aurais aimé faire plus, mais c'est compliqué de tout gérer ...).
Aujourd'hui, elle lit bien, mais je trouve qu'elle fait trop d'erreurs (par exemple, elle dit souvent "demande" quand il y a écrit "demanda" ; l'autre jour, elle a buté sur "mauve" en disant "meuveu" alors que je suis sûre que ce genre de mit ne lui posait pas de problème avant le CP) et j'ai du mal à la faire progresser. En fait, j'ai l'impression qu'elle stagne depuis plusieurs semaines voire plusieurs moi. Un peu comme si à l'école elle ne lisait jamais.
Avec ce genre de méthodes mixtes, la progression est lente et mal assurée. Les acquis sont fragiles parce que le cerveau de l'enfant travaille fréquemment à l'envers, et que le bon travail, qui doit être de nature phonémique/synthétique (en partant du son vers la lettre puis le mot), est mal fait et superficiel. De plus, l'enfant ne sait pas comment on lit : il pense que lire c'est reconnaître des mots (et ce depuis la petite section de maternelle). Or, lorsqu'on lit on ne reconnaît pas des mots : on traite les informations données par des lettres. Pour que ta fille se remette dans les bons rails, il faut que tu réorientes son attention sur la lettre et non le mot. L'unité de base de la lecture est la lettre et non le mot.
Un bon moyen de concentrer l'attention de l'enfant sur la lettre est de faire des dictées : on apprend en écrivant. Et d'ailleurs, l'écriture précède la lecture. Les méthodes qui ont massivement alphabétisé les petits Français, après les lois de la IIIe république sur l'instruction publique, s'appelaient méthodes d'écriture-lecture.
Tu ne me rassures pas trop là !
Je connaissais la mauvaise réputation de cette méthode, c'est pour ça que j'ai anticipé. Mais, pour diverses raisons, je n'ai pas réussi à bien suivre ma petite régulièrement toute l'année.
Je ne comprends pas pourquoi la maîtresse dit qu'ils savent tous bien lire. Mais bon ...
Je ne peux pas dire que ma fille lit mal, mais je trouve qu'elle commet trop d'erreurs.
Je vais essayer de la faire écrire, comme tu me le conseilles, mais j'avoue ne pas trop savoir comment m'y prendre.
Merci pour l'idée, en tout cas.
- LouisBarthasExpert
Tu peux immédiatement te faire une bonne idée de ce qu'est une bonne méthode de lecture et comment faire travailler de suite ta fille en suivant ce lien :chmarmottine a écrit:
Je vais essayer de la faire écrire, comme tu me le conseilles, mais j'avoue ne pas trop savoir comment m'y prendre.
Mon CP avec Papyrus
Livre du maître, livre de l'élève et fichiers d'exercices sont téléchargeables.
_________________
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- Gilles B.Niveau 7
LouisBarthas a écrit:
Rue des Contes est une méthode pourrie. [Jugement de valeur]
Avec ce genre de méthodes mixtes, la progression est lente [En quoi la lenteur d'une méthode est-elle un problème ? Quelle ne parvienne pas à ses objectifs, je comprends mais la vitesse ?] et mal assurée [C'est à dire ?]. Les acquis sont fragiles parce que le cerveau de l'enfant travaille fréquemment à l'envers, et que le bon [???] travail, qui doit être de nature phonémique/synthétique (en partant du son vers la lettre puis le mot), est mal fait et superficiel[Quelle source pour étayer cette affirmation gratuite ?].
[...]
Je n'ai rien contre toi et ne voudrais pas que mon post soit perçu comme polémique.
Mais ton intervention est représentative d'une série d'interventions qui posent en absolu la supériorité de la méthode syllabique et dénigrent allègrement la méthode mixte.
Plusieurs ici ont mis en avant l'existence d'études en ce sens. Serait-il possible d'avoir des sources ? Notamment afin de vérifier la méthodologie de ces études.
De mon côté, j'ai modestement enseigné la lecture à des CP pendant 7-8 ans.
Avec une de ces méthodes mixtes honnies.
Et la différence entre les deux méthodes me semble largement sur-estimée. Ok le début passe par la devinette de mots mais ça dure uniquement la première période, le temps de mettre en mémoire quelques termes essentiels à l'histoire lue et les mots outils ( déterminants, prépositions, pronom, ...) dont la reconnaissance globale ne pose aucun problème.
Méthode qui mettait aussi directement les gamins à l'écriture, en position de créer du sens.
Et qui se poursuit par l'étude systématique des sons elle aussi.
Que veut dire savoir lire ? Pour répondre à cette question lors de la réunion avec les parents, j'avais l'habitude d'écrire ce titre L'étroit petit cochon et de préciser:
Niveau 1: en CP (un peu avant et un peu après) le but est d'arriver à [ letrwa pəti koʃɔ̃ ]
Niveau 2: dès le CP puis tout le primaire et au moins le collège pour accéder à l'explicite: ici le sens de "étroit"
Niveau 3: de l'explicite à peu près correctement maîtrisé jusqu'à la mort pour accéder à l'implicite au gré de l'acquisition d'une culture qui renvoie d'une œuvre à l'autre. Ici le lien entre l'histoire et le conte traditionnel.
Et ce qui me dérange dans ce fil, c'est l'ethnocentrisme dont beaucoup font preuve.
Les enfants d'enseignants sont les héritiers d'un capital culturel important; pour reprendre les "niveaux" que j'évoquais plus haut, leur milieu familial leur garantit une maîtrise aisée des niveaux 2 & 3. Logique dans ces conditions pour les parents-enseignants de réclamer que l'école mette l'accent sur la maîtrise du code.
Mais ce qui est valable pour les enfants d'enseignants ne l'est pas nécessairement pour les autres.
Entre mon gosse de trois ans et demi qui déclare la semaine dernière que "le ver de terre est entré dans les entrailles de la terre" (réinvestissement du vocabulaire des lectures du soir) et un des mes anciens élèves de 6 ans qui déclarait "La récré Léon l'a tapé moi", la différence est choquante.
Un de mes anciens élèves à qui j'avais "réussi" à faire rentrer la combinatoire dans la caboche était capable d'oraliser correctement une phrase mais il ne comprenait rien à ce qu'il lisait; mais vraiment rien ! Il lisait des phrases comme [lə ʃa mɑ̃ʒ la syʁi ] et était incapable de reconnaître l'image montrant la phrase dans une série de 5 images.
Pour tous ces gosses privés de la plus élémentaire culture, la méthode syllabique est-elle la meilleure ?
Pour celui-ci, c'est pourtant ce que j'avais mis en place ( Ratus ) et aujourd'hui ce gosse en fin de collège en segpa est presque illettré: la méthode syllabique sans accès au sens lui a fait perdre la maîtrise du code avec les années.
Alors les affirmations sur la supériorité présumée de telle méthode...
- VolubilysGrand sage
Oh, tiens, un pro mixte...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- SapotilleEmpereur
La méthode suivie par le petit J. , il y a quelques années était pourrie de chez pourrie.
A la réunion de parents du début de CP l'instit avait dit qu'elle l'avait choisie parce qu'elle était très colorée !!!
Les parents avaient demandé si les enfants sauraient lire à la fin de l'année et la PE avait répondu : "Je ne sais pas !"
Quand j'ai pris le petit J. en juillet après son CP, il ne savait pas du tout lire !!!
Quand le lui montrais des panneaux, dans la rue, des étiquettes sur les boîtes d'aliments, il me disait toujours :
"Si tu me le lis d'abord, je pourrai te le lire après !!!"
Je lui ai réappris à lire depuis le tout début, cela lui a demandé des gros efforts !
Il termine actuellement la classe de 4 ème du collège et il a 19,50 de moyenne ce trimestre !
Preuve que ne pas apprendre à lire au CP à cause d'une méthode pourrie peut arriver à un enfant "normalement doué !"
A la réunion de parents du début de CP l'instit avait dit qu'elle l'avait choisie parce qu'elle était très colorée !!!
Les parents avaient demandé si les enfants sauraient lire à la fin de l'année et la PE avait répondu : "Je ne sais pas !"
Quand j'ai pris le petit J. en juillet après son CP, il ne savait pas du tout lire !!!
Quand le lui montrais des panneaux, dans la rue, des étiquettes sur les boîtes d'aliments, il me disait toujours :
"Si tu me le lis d'abord, je pourrai te le lire après !!!"
Je lui ai réappris à lire depuis le tout début, cela lui a demandé des gros efforts !
Il termine actuellement la classe de 4 ème du collège et il a 19,50 de moyenne ce trimestre !
Preuve que ne pas apprendre à lire au CP à cause d'une méthode pourrie peut arriver à un enfant "normalement doué !"
- VerduretteModérateur
Quand les mots ne signifient rien pour un élève, je ne comprends pas très bien comment les supputer grâce à une méthode mixte permet de mieux les comprendre que si on les déchiffre avec une méthode alphabétique ?
Plus la méthode fait appel au contexte pour "deviner", moins elle est efficace avec des élèves qui n'accèdent pas à ce contexte.
Oserais-je dire que là intervient le travail rappelé/préconisé lors des récentes "Assises de la maternelle" pour compenser ce déficit de langage ?
Parler, échanger, jouer, raconter sont des pistes autrement utiles et intéressantes que gaver les mouflets d'étiquettes en leur faisant "dessiner" des mots non déchiffrés et non compris de manière hasardeuse en tenant leur crayon n'importe comment.
Plus la méthode fait appel au contexte pour "deviner", moins elle est efficace avec des élèves qui n'accèdent pas à ce contexte.
Oserais-je dire que là intervient le travail rappelé/préconisé lors des récentes "Assises de la maternelle" pour compenser ce déficit de langage ?
Parler, échanger, jouer, raconter sont des pistes autrement utiles et intéressantes que gaver les mouflets d'étiquettes en leur faisant "dessiner" des mots non déchiffrés et non compris de manière hasardeuse en tenant leur crayon n'importe comment.
- Marie LaetitiaBon génie
Sapotille a écrit:La méthode suivie par le petit J. , il y a quelques années était pourrie de chez pourrie.
A la réunion de parents du début de CP l'instit avait dit qu'elle l'avait choisie parce qu'elle était très colorée !!!
Les parents avaient demandé si les enfants sauraient lire à la fin de l'année et la PE avait répondu : "Je ne sais pas !"
Quand j'ai pris le petit J. en juillet après son CP, il ne savait pas du tout lire !!!
Quand le lui montrais des panneaux, dans la rue, des étiquettes sur les boîtes d'aliments, il me disait toujours :
"Si tu me le lis d'abord, je pourrai te le lire après !!!"
Je lui ai réappris à lire depuis le tout début, cela lui a demandé des gros efforts !
Il termine actuellement la classe de 4 ème du collège et il a 19,50 de moyenne ce trimestre !
Preuve que ne pas apprendre à lire au CP à cause d'une méthode pourrie peut arriver à un enfant "normalement doué !"
Oh oui... C'est ce qui m'est arrivé...
- Spoiler:
- Et j'ai finalement appris à lire avec une méthode mixte, pas Daniel et Valérie, mais Bruno et Caroline... (de mémoire)
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DhaiphiGrand sage
Verdurette a écrit:Quand les mots ne signifient rien pour un élève, je ne comprends pas très bien comment les supputer grâce à une méthode mixte permet de mieux les comprendre que si on les déchiffre avec une méthode alphabétique ?
Plus la méthode fait appel au contexte pour "deviner", moins elle est efficace avec des élèves qui n'accèdent pas à ce contexte.
Oserais-je dire que là intervient le travail rappelé/préconisé lors des récentes "Assises de la maternelle" pour compenser ce déficit de langage ?
Parler, échanger, jouer, raconter sont des pistes autrement utiles et intéressantes que gaver les mouflets d'étiquettes en leur faisant "dessiner" des mots non déchiffrés et non compris de manière hasardeuse en tenant leur crayon n'importe comment.
Oser, oser, bien chère Verdurette ! Voilà une excellente synthèse en tous points.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- SapotilleEmpereur
Gilles B. a écrit:LouisBarthas a écrit:
Rue des Contes est une méthode pourrie. [Jugement de valeur]
Avec ce genre de méthodes mixtes, la progression est lente [En quoi la lenteur d'une méthode est-elle un problème ? Quelle ne parvienne pas à ses objectifs, je comprends mais la vitesse ?] et mal assurée [C'est à dire ?]. Les acquis sont fragiles parce que le cerveau de l'enfant travaille fréquemment à l'envers, et que le bon [???] travail, qui doit être de nature phonémique/synthétique (en partant du son vers la lettre puis le mot), est mal fait et superficiel[Quelle source pour étayer cette affirmation gratuite ?].
[...]
Je n'ai rien contre toi et ne voudrais pas que mon post soit perçu comme polémique.
Mais ton intervention est représentative d'une série d'interventions qui posent en absolu la supériorité de la méthode syllabique et dénigrent allègrement la méthode mixte.
Plusieurs ici ont mis en avant l'existence d'études en ce sens. Serait-il possible d'avoir des sources ? Notamment afin de vérifier la méthodologie de ces études.
De mon côté, j'ai modestement enseigné la lecture à des CP pendant 7-8 ans.
Avec une de ces méthodes mixtes honnies.
Et la différence entre les deux méthodes me semble largement sur-estimée. Ok le début passe par la devinette de mots mais ça dure uniquement la première période, le temps de mettre en mémoire quelques termes essentiels à l'histoire lue et les mots outils ( déterminants, prépositions, pronom, ...) dont la reconnaissance globale ne pose aucun problème.
Méthode qui mettait aussi directement les gamins à l'écriture, en position de créer du sens.
Et qui se poursuit par l'étude systématique des sons elle aussi.
Que veut dire savoir lire ? Pour répondre à cette question lors de la réunion avec les parents, j'avais l'habitude d'écrire ce titre L'étroit petit cochon et de préciser:
Niveau 1: en CP (un peu avant et un peu après) le but est d'arriver à [ letrwa pəti koʃɔ̃ ]
Niveau 2: dès le CP puis tout le primaire et au moins le collège pour accéder à l'explicite: ici le sens de "étroit"
Niveau 3: de l'explicite à peu près correctement maîtrisé jusqu'à la mort pour accéder à l'implicite au gré de l'acquisition d'une culture qui renvoie d'une œuvre à l'autre. Ici le lien entre l'histoire et le conte traditionnel.
Et ce qui me dérange dans ce fil, c'est l'ethnocentrisme dont beaucoup font preuve.
Les enfants d'enseignants sont les héritiers d'un capital culturel important; pour reprendre les "niveaux" que j'évoquais plus haut, leur milieu familial leur garantit une maîtrise aisée des niveaux 2 & 3. Logique dans ces conditions pour les parents-enseignants de réclamer que l'école mette l'accent sur la maîtrise du code.
Mais ce qui est valable pour les enfants d'enseignants ne l'est pas nécessairement pour les autres.
Entre mon gosse de trois ans et demi qui déclare la semaine dernière que "le ver de terre est entré dans les entrailles de la terre" (réinvestissement du vocabulaire des lectures du soir) et un des mes anciens élèves de 6 ans qui déclarait "La récré Léon l'a tapé moi", la différence est choquante.
Un de mes anciens élèves à qui j'avais "réussi" à faire rentrer la combinatoire dans la caboche était capable d'oraliser correctement une phrase mais il ne comprenait rien à ce qu'il lisait; mais vraiment rien ! Il lisait des phrases comme [lə ʃa mɑ̃ʒ la syʁi ] et était incapable de reconnaître l'image montrant la phrase dans une série de 5 images.
Pour tous ces gosses privés de la plus élémentaire culture, la méthode syllabique est-elle la meilleure ?
Pour celui-ci, c'est pourtant ce que j'avais mis en place ( Ratus ) et aujourd'hui ce gosse en fin de collège en segpa est presque illettré: la méthode syllabique sans accès au sens lui a fait perdre la maîtrise du code avec les années.
Alors les affirmations sur la supériorité présumée de telle méthode...
Il y a des gens qui savent très bien enseigner la lecture à des petits CP avec une méthode toute pourrie !
Ils ont tendance à se compliquer la vie : pourquoi ne pas faire simple , comme avec l'apprentissage de la musique où on commence par apprendre les notes avant de se lancer dans une oeuvre de Chopin ?
Il y a des gamins qui apprennent bien à lire avec une méthode pourrie !
Ils ne sont pas la majorité ...
Et il y a ceux qui apprennent avec Papa, Maman, Tata, Papy et Mamie ...
Tu peux alors dire que ta méthode mixte est fantastique et que ton charisme vient à bout de l'apprentissage de la lecture pour tous ... :lol:
- archebocEsprit éclairé
Marie Laetitia a écrit:une méthode mixte, pas Daniel et Valérie, mais Bruno et Caroline... (de mémoire)
Est-ce qu'on peut dire que Bruno et Caroline est une méthode mixte alors que les mots appris de manière globale se comptent sur les doigts des deux mains ?
- VolubilysGrand sage
Sapotille a écrit:
Il y a des gens qui savent très bien enseigner la lecture à des petits CP avec une méthode toute pourrie !
Ils ont tendance à se compliquer la vie : pourquoi ne pas faire simple , comme avec l'apprentissage de la musique où on commence par apprendre les notes avant de se lancer dans une oeuvre de Chopin ?
Il y a des gamins qui apprennent bien à lire avec une méthode pourrie !
Ils ne sont pas la majorité ...
Sans compter l'effet maître!
Par exemple si on m'oblige à utiliser une méthode telle que Ribambelle, rue des contes ou à l'école des albums, ce sera une catastrophe tellement je suis persuadée de la nocivité de ces méthodes...
Charisme tellement important que même les GS savent lire en juin...
Et il y a ceux qui apprennent avec Papa, Maman, Tata, Papy et Mamie ...
Tu peux alors dire que ta méthode mixte est fantastique et que ton charisme vient à bout de l'apprentissage de la lecture pour tous ... :lol:
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- SapotilleEmpereur
Volubilys a écrit:
Sans compter l'effet maître!
Par exemple si on m'oblige à utiliser une méthode telle que Ribambelle, rue des contes ou à l'école des albums, ce sera une catastrophe tellement je suis persuadée de la nocivité de ces méthodes...
Tout comme moi !!!
Pour ma part, c'est peut-être parce que que j'ai subi une telle méthode qui ne m'a appris qu'à deviner, mais certainement pas à lire !
- Gilles B.Niveau 7
Volubilys a écrit:Oh, tiens, un pro mixte...
Juste un détail.
Je ne suis pas plus pro-syllabique que pro-mixte et n'aurai aucun problème à reconnaître la supériorité de l'une des deux. Sous réserve par contre de ne pas rester dans l'idéologie (ici avec un biais de position flagrant) d'où la demande de source(s).
C'est à celui qui affirme quelque chose ("la méthode syllabique est la meilleure") d'apporter la preuve de ce qu'il avance et n'ai pour ma part jamais affirmé "la méthode mixte est la meilleure".
- VolubilysGrand sage
Je vous conseille la lecture du travail et des recherches de Stanislas Dehaene sur le fonctionnement du cerveau. Il a montré que le cerveau ne reconnait pas les mots de manière globale et que la voie directe n'existe pas en lecture, le cerveau décode (de manière automatisée, inconsciente et très rapide) et active la zone du langage. Donc les méthodes tels que Rue des contes ou à l'école des albums qui sont très globales (faire lire une semaine après la rentrée des phrases telles que "le garçon est dans la classe", c'est du global de chez global) sont des non-sens neurologique et freinent l'apprentissage la lecture experte....
On trouve aussi divers mémoires universitaires et d'orthophonistes comparant mixte et syllabique. Google est votre ami.
On trouve aussi divers mémoires universitaires et d'orthophonistes comparant mixte et syllabique. Google est votre ami.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- User20827Niveau 8
C'est intéressant comme conversation, quand on est néophyte. J'imagine d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle "Coca-Cola" ne fait absolument pas le même effet de reconnaissance que
L'un étant identifié comme un mot, donc un code, l'autre comme un logo, un dessin...un signe ?
L'un étant identifié comme un mot, donc un code, l'autre comme un logo, un dessin...un signe ?
- VolubilysGrand sage
En effet, l'un est un mot et le cerveau va le traiter comme tel, l'autre est un logo/image.
D'ailleurs si je vous mets cette image, votre cerveau va mettre du temps (enfin des centièmes de seconde pas des heures) avant de rectifier en lisant ce qui est écrit.
Alors que si je vous écris :
D'ailleurs si je vous mets cette image, votre cerveau va mettre du temps (enfin des centièmes de seconde pas des heures) avant de rectifier en lisant ce qui est écrit.
- Spoiler:
Alors que si je vous écris :
- Spoiler:
- Cocu cool
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- SapotilleEmpereur
Flaure a écrit:C'est intéressant comme conversation, quand on est néophyte. J'imagine d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle "Coca-Cola" ne fait absolument pas le même effet de reconnaissance que
L'un étant identifié comme un mot, donc un code, l'autre comme un logo, un dessin...un signe ?
Il avait raison, le petit J. "Si tu me le lis d'abord, je pourrai te le lire ensuite !"
Je me souviens d'un petit Paul qui a appris à lire ainsi pendant les deux premiers mois de son CP, et soudain, il a capitulé : il y avait trop de choses à retenir ...
C'est maintenant un naufragé de notre enseignement classique et littéraire, il apprend la mécanique automobile !
Et il fait pitié, à 17 ans à buter sur presque chaque mot quand il doit lire !
NB : Papa est médecin et Maman assistante sociale !
Et Paul a une mauvaise image de lui et un sacré mauvais caractère !
- DhaiphiGrand sage
Sapotille a écrit:C'est maintenant un naufragé de notre enseignement classique et littéraire, il apprend la mécanique automobile !
Et il fait pitié, à 17 ans à buter sur presque chaque mot quand il doit lire !
NB : Papa est médecin et Maman assistante sociale !
Faut-il donc que ces méthodes soient nuisibles pour avoir entravé la "reproduction des élites".
PS : je voudrais tout de même réhabiliter la mécanique automobile qui est un domaine passionnant.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- User20827Niveau 8
Je ne crois pas que le sujet soit la reproduction des élites en l'occurrence. Si le cas du fils de médecin et d'assistante sociale est mis en avant c'est qu'on ne peut pas songer à l'influence du milieu social pour expliquer le handicap de ce jeune de 17 ans face à l'écrit.Dhaiphi a écrit:Sapotille a écrit:C'est maintenant un naufragé de notre enseignement classique et littéraire, il apprend la mécanique automobile !
Et il fait pitié, à 17 ans à buter sur presque chaque mot quand il doit lire !
NB : Papa est médecin et Maman assistante sociale !
Faut-il donc que ces méthodes soient nuisibles pour avoir entravé la "reproduction des élites".
PS : je voudrais tout de même réhabiliter la mécanique automobile qui est un domaine passionnant.
Quant à l'orientation en mécanique automobile, je suis d'accord pour dire que ça n'est pas un échec, sauf à être contrainte. Mais je connais plein de jeunes que ça passionne avant même de s'engager pleinement dans cette voie, et je pense qu'on y va relativement peu par hasard.
- SapotilleEmpereur
Flaure a écrit:
Quant à l'orientation en mécanique automobile, je suis d'accord pour dire que ça n'est pas un échec, sauf à être contrainte. Mais je connais plein de jeunes que ça passionne avant même de s'engager pleinement dans cette voie, et je pense qu'on y va relativement peu par hasard.
C'est à dire qu'il était impossible d'envisager une entrée en Seconde pour ce petit Paul, vu son niveau en Français.
Il a fait plusieurs stages, dont un chez un menuisier, puis un chez un mécanicien !
Il est actuellement au Lycée Bugatti ...
- egometDoyen
Flaure a écrit:C'est intéressant comme conversation, quand on est néophyte. J'imagine d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle "Coca-Cola" ne fait absolument pas le même effet de reconnaissance que
L'un étant identifié comme un mot, donc un code, l'autre comme un logo, un dessin...un signe ?
D'ailleurs:
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
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