- Jason MillerJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tous.
Je prends de l'avance, n'étant pas sûr de réussir le CAPES en 2024, mais pourriez-vous répondre à mes questions ?
J'espère un jour utiliser des « graded readers » (livres à vocabulaire restreint ciblant tel ou tel niveau CECRL) dans mes futurs cours hypothétiques.
• Les professeurs de langues dans le public ont-ils un budget pour l'achat de, disons, 30 exemplaires d'un livre (multiplié par le nombre de classes !) ?
• Le cas échéant, ces professeurs ont-ils facilement un accès quotidien à des tablettes pour lire des livres numériques ? (Ou ces tablettes sont-elles à partager entre tous les professeurs de toutes les matières ?)
• Si ces deux solutions ne sont pas possibles, y a-t-il normalement assez de sous pour des photocopies d'un seul exemplaire acheté d'un livre ? Et est-ce légal ?
• Une autre solution serait de faire lire des « graded readers » gratuits en ligne à la maison, mais pensez-vous que la plupart d'élèves ne feront pas de lecture régulière à la maison ou que certains n'auront pas accès à des ordi ou portables personnels (ou prétendront ne pas avoir ce matériel à la maison) ?
Merci beaucoup !
Jason Miller
Je prends de l'avance, n'étant pas sûr de réussir le CAPES en 2024, mais pourriez-vous répondre à mes questions ?
J'espère un jour utiliser des « graded readers » (livres à vocabulaire restreint ciblant tel ou tel niveau CECRL) dans mes futurs cours hypothétiques.
• Les professeurs de langues dans le public ont-ils un budget pour l'achat de, disons, 30 exemplaires d'un livre (multiplié par le nombre de classes !) ?
• Le cas échéant, ces professeurs ont-ils facilement un accès quotidien à des tablettes pour lire des livres numériques ? (Ou ces tablettes sont-elles à partager entre tous les professeurs de toutes les matières ?)
• Si ces deux solutions ne sont pas possibles, y a-t-il normalement assez de sous pour des photocopies d'un seul exemplaire acheté d'un livre ? Et est-ce légal ?
• Une autre solution serait de faire lire des « graded readers » gratuits en ligne à la maison, mais pensez-vous que la plupart d'élèves ne feront pas de lecture régulière à la maison ou que certains n'auront pas accès à des ordi ou portables personnels (ou prétendront ne pas avoir ce matériel à la maison) ?
Merci beaucoup !
Jason Miller
- MalavitaÉrudit
Pour la première question : c'est plutôt non. Il y a un budget pour les manuels scolaires (et encore pas chaque année mais plutôt lors des changements de programme). Il est possible d'avoir des séries de livres étudiés en classe, notamment en lettres pour des œuvres intégrales mais il n'y a souvent qu'une série pour toutes les classes et ce sont des livres à moins de 5 € souvent et les séries sont gardés pendant de nombreuses années car le budget est restreint.
Pour la seconde question : non ! Enfin, dans certaines académies, on a des tablettes ou ordinateurs nullissimes (coucou l'IDF) avec des licences de livres numériques que les établissements doivent payés et renouvelés régulièrement (plus souvent qu'un livre papier, bonjour les économies). Ce qui renvoie aux problèmes financiers évoqués dans la première réponse. Sinon, tu paieras ton exemplaire numérique de ta poche afin de pouvoir le consulter chez toi. Il y a toutefois des ordinateurs fixes en libre accès dans les établissements pour les enseignants en salle des professeurs ou dans les salles de cours (poste prof éventuellement relié à un vidéo) mais le fonctionnement est très aléatoire.
Pour la troisième question : non. La plupart des établissements ont des quotas de photocopies par enseignant, quotas, plus ou moins sévères selon les établissements (et avec le prix du papier qui explosent, cela risque de se tendre). Par ailleurs, on ne peut pas photocopier plus de 10 % d'un livre.
Pour la quatrième question : alors là, c'est oui ! Les élèves ne liront pas ou très peu, sans compter le problème réel d'accès pour certains publics défavorisés qui n'ont pas d'ordinateurs voire d'accès internet. Accessoirement, les élèves passent déjà assez de temps sur les écrans.
En fait, je crois que tu as quelques illusions sur les moyens de l'EN. Tu devras donc te contenter des manuels scolaires présents dans ton établissement qui auront sans doute été choisis sans toi avant ton arrivée dans un établissement et qui, lors de changement de programme, feront, ensuite, l'objet de négociation avec tes collègues, pour choisir un manuel qui conviendra à tout le monde... Au passage, il y a un projet afin de créer des manuels officiels avec des ressources officielles restreignant la liberté pédagogique car les enseignants, c'est bien connu, utilisent des contenus pris n'importe où. Autre solution : créer tes propres supports en s'inspirant des différents manuels, documents... (souvent, on utilise les deux, manuel de la classe et propres supports).
Bon courage pour le concours.
Pour la seconde question : non ! Enfin, dans certaines académies, on a des tablettes ou ordinateurs nullissimes (coucou l'IDF) avec des licences de livres numériques que les établissements doivent payés et renouvelés régulièrement (plus souvent qu'un livre papier, bonjour les économies). Ce qui renvoie aux problèmes financiers évoqués dans la première réponse. Sinon, tu paieras ton exemplaire numérique de ta poche afin de pouvoir le consulter chez toi. Il y a toutefois des ordinateurs fixes en libre accès dans les établissements pour les enseignants en salle des professeurs ou dans les salles de cours (poste prof éventuellement relié à un vidéo) mais le fonctionnement est très aléatoire.
Pour la troisième question : non. La plupart des établissements ont des quotas de photocopies par enseignant, quotas, plus ou moins sévères selon les établissements (et avec le prix du papier qui explosent, cela risque de se tendre). Par ailleurs, on ne peut pas photocopier plus de 10 % d'un livre.
Pour la quatrième question : alors là, c'est oui ! Les élèves ne liront pas ou très peu, sans compter le problème réel d'accès pour certains publics défavorisés qui n'ont pas d'ordinateurs voire d'accès internet. Accessoirement, les élèves passent déjà assez de temps sur les écrans.
En fait, je crois que tu as quelques illusions sur les moyens de l'EN. Tu devras donc te contenter des manuels scolaires présents dans ton établissement qui auront sans doute été choisis sans toi avant ton arrivée dans un établissement et qui, lors de changement de programme, feront, ensuite, l'objet de négociation avec tes collègues, pour choisir un manuel qui conviendra à tout le monde... Au passage, il y a un projet afin de créer des manuels officiels avec des ressources officielles restreignant la liberté pédagogique car les enseignants, c'est bien connu, utilisent des contenus pris n'importe où. Autre solution : créer tes propres supports en s'inspirant des différents manuels, documents... (souvent, on utilise les deux, manuel de la classe et propres supports).
Bon courage pour le concours.
- Lord StevenExpert
Je vais un peu nuancer votre réponse sur le premier point: j'imagine que cela dépend des établissements et des crédits d'enseignement. Chez nous, nous nous creusons plutôt la tête pour savoir comment les dépenser donc il serait toujours possible de faire acheter une série de 30 livres. Nous sommes aussi dotés d'ordinateurs, donc il est fort possible de demander aux élèves de télécharger certaines œuvres, mais cela implique des oeuvres tombées dans le domaine public, et donc il n'est pas évident de faire travailler ses élèves sur l'intégralité des romans de Jane Austen....
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- lene75Prophète
Une série de 30 livres, oui, mais pas pour chaque classe. En tout cas chez nous ce serait inenvisageable. On peut envisager une seule série pour l'ensemble de l'équipe pédagogique, et donc pour toutes les classes.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Lord StevenExpert
Oui c'est bien pour ça que je parlais d'une série. Cela étant vu le peu d'appétence de certains collègues pour la littérature, on peut vite se retrouver seul à choisir.
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- lene75Prophète
Lord Steven a écrit:Oui c'est bien pour ça que je parlais d'une série. Cela étant vu le peu d'appétence de certains collègues pour la littérature, on peut vite se retrouver seul à choisir.
Je précisais parce que la question initiale portrait sur 30 livres " multipliés par le nombre de classes", donc un livre par élève si je comprends bien. Ce qui se conçoit quand on veut faire le même cours avec plusieurs classes en parallèle.
- Lord StevenExpert
Oui c'est vrai j'avais zappé l'intégralité de la question. Mais l'idée peut être intéressante en secondes. Après, entre le peu d'heures et le CC, c'est assez utopique, hormis en en section euro j'imagine. Pour le collège je ne sais pas si c'est adapté.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- dandelionVénérable
Il y a toujours l’option de faire acheter un livre aux élèves, notamment en spécialité. J’avoue bien aimer les graded readers moi aussi mais le prix est un obstacle réel à leur utilisation. On peut aussi envisager de se créer une bibliothèque de classe si on a sa salle, un luxe hélas pas donné à tous.
- RosanetteEsprit éclairé
J'allais dire qu'en spécialité, on fait acheter les livres aux élèves, d'autant que Belin sort de bonnes éditions sur les œuvres au programme.
Ca peut se faire également en tronc commun, il y a le pass culture, mais il faut davantage cibler ces Belin not so classic que des graded readers.
Ca peut se faire également en tronc commun, il y a le pass culture, mais il faut davantage cibler ces Belin not so classic que des graded readers.
- Jason MillerJe viens de m'inscrire !
Bonsoir.
Merci beaucoup pour toutes vos réponses. C'est encourageant qu'il y a des gens intéressés par ces questions !
Je suis en train de lire un livre par Paul Nation, sur les meilleures façons d'apprendre un lexique étranger. Nation est spécialisé dans la question. Il recommande les graded readers. J'ai pris un texte du rapport du jury du concours du CAPES externe de 2023 et analysé le niveau du vocabulaire (Ant Word Profiler). C'était au-delà de la limite sous laquelle la compréhension est gérable : selon Nation, l'élève doit connaître au moins 98% du vocabulaire dans un texte pour ne pas passer trop de temps cherchant dans le dictionnaire – et perdre ainsi le fil – et pouvoir consolider son vocabulaire déjà acquis. Ceux qui ont conçu le dossier de documents à destination des élèves fictifs de l'épreuve ne semblent pas partager la même approche que Nation.
C'est vrai, il y a plusieurs façons de faire et le budget va en partie limiter mes options. Hélas, j'espérais pouvoir simplement suivre le chemin tracé par Nation avec les graded readers.
Bonne soirée !
Merci beaucoup pour toutes vos réponses. C'est encourageant qu'il y a des gens intéressés par ces questions !
Je suis en train de lire un livre par Paul Nation, sur les meilleures façons d'apprendre un lexique étranger. Nation est spécialisé dans la question. Il recommande les graded readers. J'ai pris un texte du rapport du jury du concours du CAPES externe de 2023 et analysé le niveau du vocabulaire (Ant Word Profiler). C'était au-delà de la limite sous laquelle la compréhension est gérable : selon Nation, l'élève doit connaître au moins 98% du vocabulaire dans un texte pour ne pas passer trop de temps cherchant dans le dictionnaire – et perdre ainsi le fil – et pouvoir consolider son vocabulaire déjà acquis. Ceux qui ont conçu le dossier de documents à destination des élèves fictifs de l'épreuve ne semblent pas partager la même approche que Nation.
C'est vrai, il y a plusieurs façons de faire et le budget va en partie limiter mes options. Hélas, j'espérais pouvoir simplement suivre le chemin tracé par Nation avec les graded readers.
Bonne soirée !
- CasparProphète
Les graded readers sont plus adaptés au niveau collège je trouve (mais Jason Miller a le temps de voir venir puisqu'il n'a pas encore passé le concours).
EDIT: message posté en même temps que le précédent.
EDIT: message posté en même temps que le précédent.
- FifilegeNiveau 1
J'ai lu le même livre que toi de Paul Nation et je trouve cela très intéressant. Je suis T2 cette année et j'ai voulu mettre en place 10mn de lecture silencieuse dans mes classes au collège et au lycée. Si on le fait dans l'esprit de ce que dit Paul Nation, cela ne doit pas être évalué, il s'agit de lire pour le plaisir. Comme je suis TZR, j'ai décidé d'acheter mes propres graded readers que je distribue à mes élèves en classe et qu'ils me restituent ensuite. J'en ai acheté une trentaine différents. C'est un budget mais je suis convaincue que la lecture en langue étrangère est un excellent moyen de progresser. Je compte bien les garder plusieurs années. Mes 5èmes apprécient.
Moi même je n'ai pas étudié l'anglais à la fac et ce qui m'a permis d'avoir un niveau correct pour passer le concours c'est de lire en anglais. Cependant ce n'est pas dans les dogmes du "tout oral". Je viens d'avoir une visite conseil d'une chargée de mission de l'académie et elle s'est indignée du "silence on lit" que pratique l'établissement (en français), car cela va à l'encontre de la phase de warm up. Elle m'a dit de ne pas le faire car ce n'était pas adapté à notre matière. Donc je n'ai pas osé lui dire que je commence certains cours par de la lecture silencieuse en anglais.
Moi même je n'ai pas étudié l'anglais à la fac et ce qui m'a permis d'avoir un niveau correct pour passer le concours c'est de lire en anglais. Cependant ce n'est pas dans les dogmes du "tout oral". Je viens d'avoir une visite conseil d'une chargée de mission de l'académie et elle s'est indignée du "silence on lit" que pratique l'établissement (en français), car cela va à l'encontre de la phase de warm up. Elle m'a dit de ne pas le faire car ce n'était pas adapté à notre matière. Donc je n'ai pas osé lui dire que je commence certains cours par de la lecture silencieuse en anglais.
- valleExpert spécialisé
Qu'est-ce que notre institution est belle. (Je ne fais pas de lien entre les deux passages graissés, ils m'interpellent chacun de son côté).Fifilege a écrit:J'ai lu le même livre que toi de Paul Nation et je trouve cela très intéressant. Je suis T2 cette année et j'ai voulu mettre en place 10mn de lecture silencieuse dans mes classes au collège et au lycée. Si on le fait dans l'esprit de ce que dit Paul Nation, cela ne doit pas être évalué, il s'agit de lire pour le plaisir. Comme je suis TZR, j'ai décidé d'acheter mes propres graded readers que je distribue à mes élèves en classe et qu'ils me restituent ensuite. J'en ai acheté une trentaine différents. C'est un budget mais je suis convaincue que la lecture en langue étrangère est un excellent moyen de progresser. Je compte bien les garder plusieurs années. Mes 5èmes apprécient.
Moi même je n'ai pas étudié l'anglais à la fac et ce qui m'a permis d'avoir un niveau correct pour passer le concours c'est de lire en anglais. Cependant ce n'est pas dans les dogmes du "tout oral". Je viens d'avoir une visite conseil d'une chargée de mission de l'académie et elle s'est indignée du "silence on lit" que pratique l'établissement (en français), car cela va à l'encontre de la phase de warm up. Elle m'a dit de ne pas le faire car ce n'était pas adapté à notre matière. Donc je n'ai pas osé lui dire que je commence certains cours par de la lecture silencieuse en anglais.
- egometDoyen
Fifilege a écrit:J'ai lu le même livre que toi de Paul Nation et je trouve cela très intéressant. Je suis T2 cette année et j'ai voulu mettre en place 10mn de lecture silencieuse dans mes classes au collège et au lycée. Si on le fait dans l'esprit de ce que dit Paul Nation, cela ne doit pas être évalué, il s'agit de lire pour le plaisir. Comme je suis TZR, j'ai décidé d'acheter mes propres graded readers que je distribue à mes élèves en classe et qu'ils me restituent ensuite. J'en ai acheté une trentaine différents. C'est un budget mais je suis convaincue que la lecture en langue étrangère est un excellent moyen de progresser. Je compte bien les garder plusieurs années. Mes 5èmes apprécient.
Moi même je n'ai pas étudié l'anglais à la fac et ce qui m'a permis d'avoir un niveau correct pour passer le concours c'est de lire en anglais. Cependant ce n'est pas dans les dogmes du "tout oral". Je viens d'avoir une visite conseil d'une chargée de mission de l'académie et elle s'est indignée du "silence on lit" que pratique l'établissement (en français), car cela va à l'encontre de la phase de warm up. Elle m'a dit de ne pas le faire car ce n'était pas adapté à notre matière. Donc je n'ai pas osé lui dire que je commence certains cours par de la lecture silencieuse en anglais.
Tiens bon, ta démarche est la bonne. Fais ce qui est juste et n'écoute pas les imbéciles.
Dans nos écoles New Generation Schools au Cambodge (écoles publiques), nous avons tout un programme de lecture en anglais. On a plusieurs écoles en compétition. Et je crois qu'ils commencent au grade 8 (quatrième). Certains élèves parviennent à lire des dizaines de livres à l'année. Des petits livres adaptés à leur niveau, bien sûr, mais à la longue, ça paie.
On travaille surtout au format numérique. Nous utilisons la plateforme X-reading. Il y a bien un abonnement à payer, mais c'est un bon investissement si les élèves s'y mettent sérieusement. Rien de comparable à ce que coûteraient les mêmes livres sur papier. L'avantage, c'est qu'il y a des quiz pour tester les élèves sans trop de peine et le tableau de bord permet de voir le temps passé à lire et de repérer les éventuelles anomalies. Il a fallu former les professeurs et insister un peu. Certains se contentaient de donner les identifiants aux élèves sans les accompagner. Mais maintenant je crois qu'on a un bon rythme.
Quand au "tout oral", ça me semble être un truc mal digéré. Peut-être du Communicative Language Teaching mal compris. Je ne sais pas comment on en arrive là, mais toute la littérature internationale et le cadre européen des langues parlent bien de 4 compétences à travailler. Pas juste l'oral. Sans parler du fait qu'on pourrait aussi réfléchir à la place de la grammaire et de la traduction, mais c'est une autre affaire.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- CasparProphète
Il y a même une cinquième compétence dans le CECRL qui est la médiation, dans laquelle on peut caser la traduction.
- Jason MillerJe viens de m'inscrire !
Je vais passer le CAPES dans quelques semaines. Pour préparer, j'ai dû me familiariser avec la pédagogie de langues telle qu'elle est pratiquée (ou prescrite) aujourd'hui en France. Je ne suis pas poussin : j'ai 47 ans et essaie de faire une conversion professionnelle (du monde de la traduction).
Une chose qui me marque c'est la confiance avec laquelle telle approche est reniée et une autre prônée dans l'enseignement-apprentissage.
Il y a à peu près un an, j'ai commencé à étudier l'arabe classique (donc, écrite et non pas parlée) comme loisir (30 min. par jour de la semaine + 10 min. d'écriture, pour ne pas oublier comment former les lettres !). Entre autres raisons, j'ai choisi cette langue pour trouver un lien avec la nombreuse population d'origine maghrébine de ma ville et découvert ensuite que le CECRL confirme ce raisonnement : le CECRL dit que nous sommes chacuns confrontés à un chevauchement de cultures différentes et c'est à ce point de chevauchement unique à chaque individu que se construit nos identités uniques.
Mais voici l'objet de ce message : le manuel que j'utilise est divisé en chapitres, chaque chapitre présentant un point de grammaire, une vingtaine de mots à mémoriser obligatoirement et des extraits de texte à lire. Pour réviser, j'utilise des cartes de révision (mais numériques – de l'appli Anki – et non plus des cartes Bristol). Et cette méthode marche.
Certes, je compare l'étude d'une langue morte (ou seulement vivante dans un contexte restreint, comme le sanskrit) avec celle d'une langue parlée dans le quotidien : j'ignore comment procèdent les professeurs de latin et de grec en France. Et aussi, j'ai 47 ans et non pas 13 ans : la méthode que je suis ne marcherait peut-être même pas pour le collégien que j'étais il y a 32 ans. Là, au moins, je comprends l'intérêt d'une approche orale : pour motiver des élèves autrement en manque de motivation car simplement forcés d'assister à ton cours. Mais je me demande s'ils ne vont pas devoir travailler beaucoup après le lycée pour développer des compétences écrite et grammaticale négligées par une méthode à dominante actionnelle. Peut-être pas. En tant qu'Etats-unien, je n'ai pas de quoi vanter : beaucoup de mes camarades de classe ont terminé leurs études de langues vivantes au lycée sans avoir appris grand-chose non plus.
Bon, si je suis reçu, j'ai quand même bien l'intention d'essayer d'appliquer au mieux les préconisations de l'Education nationale et du CECRL, pour autant qu'elles ne font pas de mal. Si la seule chose qu'apporte la méthode actionnelle est la motivation et le plaisir, c'est déjà énorme (même si le progrès dans une compétence, je crois, n'est pas que du plaisir mais demande parfois la patience, le travail et le dépassement du découragement). J'oublie peut-être quelques ingrédients de ma propre formation linguistique en tant que collégien.
Merci de m'avoir lu, si c'est le cas, et au plaisir de lire vos retours. Bonne journée !
Une chose qui me marque c'est la confiance avec laquelle telle approche est reniée et une autre prônée dans l'enseignement-apprentissage.
Il y a à peu près un an, j'ai commencé à étudier l'arabe classique (donc, écrite et non pas parlée) comme loisir (30 min. par jour de la semaine + 10 min. d'écriture, pour ne pas oublier comment former les lettres !). Entre autres raisons, j'ai choisi cette langue pour trouver un lien avec la nombreuse population d'origine maghrébine de ma ville et découvert ensuite que le CECRL confirme ce raisonnement : le CECRL dit que nous sommes chacuns confrontés à un chevauchement de cultures différentes et c'est à ce point de chevauchement unique à chaque individu que se construit nos identités uniques.
Mais voici l'objet de ce message : le manuel que j'utilise est divisé en chapitres, chaque chapitre présentant un point de grammaire, une vingtaine de mots à mémoriser obligatoirement et des extraits de texte à lire. Pour réviser, j'utilise des cartes de révision (mais numériques – de l'appli Anki – et non plus des cartes Bristol). Et cette méthode marche.
Certes, je compare l'étude d'une langue morte (ou seulement vivante dans un contexte restreint, comme le sanskrit) avec celle d'une langue parlée dans le quotidien : j'ignore comment procèdent les professeurs de latin et de grec en France. Et aussi, j'ai 47 ans et non pas 13 ans : la méthode que je suis ne marcherait peut-être même pas pour le collégien que j'étais il y a 32 ans. Là, au moins, je comprends l'intérêt d'une approche orale : pour motiver des élèves autrement en manque de motivation car simplement forcés d'assister à ton cours. Mais je me demande s'ils ne vont pas devoir travailler beaucoup après le lycée pour développer des compétences écrite et grammaticale négligées par une méthode à dominante actionnelle. Peut-être pas. En tant qu'Etats-unien, je n'ai pas de quoi vanter : beaucoup de mes camarades de classe ont terminé leurs études de langues vivantes au lycée sans avoir appris grand-chose non plus.
Bon, si je suis reçu, j'ai quand même bien l'intention d'essayer d'appliquer au mieux les préconisations de l'Education nationale et du CECRL, pour autant qu'elles ne font pas de mal. Si la seule chose qu'apporte la méthode actionnelle est la motivation et le plaisir, c'est déjà énorme (même si le progrès dans une compétence, je crois, n'est pas que du plaisir mais demande parfois la patience, le travail et le dépassement du découragement). J'oublie peut-être quelques ingrédients de ma propre formation linguistique en tant que collégien.
Merci de m'avoir lu, si c'est le cas, et au plaisir de lire vos retours. Bonne journée !
- CasparProphète
La méthode dont tu parles fonctionne en effet sur toi car tu es un autodidacte adulte et motivé, c'est bien différent avec une classe de collégiens ou de lycéens.
En classe tu pourras varier les pratiques et les approches. Il me semble qu'on est bien revenu du tout actionnel qu'on nous vantait il y a quelques années et ça demande auss du temps que nous n'avons pas en classe, je préfère parer au plus pressé.
En revanche s'il est nécessaire d'adhérer à la méthode actionnelle pour avoir le concours et être titularisé ensuite, keep calm and carry on et après tu mèneras tes cours comme tu le souhaites entre deux rendez-vous de carrière.
En classe tu pourras varier les pratiques et les approches. Il me semble qu'on est bien revenu du tout actionnel qu'on nous vantait il y a quelques années et ça demande auss du temps que nous n'avons pas en classe, je préfère parer au plus pressé.
En revanche s'il est nécessaire d'adhérer à la méthode actionnelle pour avoir le concours et être titularisé ensuite, keep calm and carry on et après tu mèneras tes cours comme tu le souhaites entre deux rendez-vous de carrière.
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