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- KimberliteExpert
Il y a certainement (du moins pour le public que nous récupérons dans notre collège) un problème de manque d'habitude de l'écriture chez nos élèves.
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse décriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
K
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse décriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
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- HalybelÉrudit
Leclochard a écrit:Halybel a écrit:Guermantes729 a écrit:Whypee a écrit:Après la paupérisation des actifs, les politiques ont bien engagé la paupérisation des peuples. J'ai peur du jour où le peuple se réveillera enfin... mais je crains, étant donné mon âge, ne pas vivre ce réveil
je crains que le but de cette paupérisation soit précisément de reculer au maximum le réveil du peuple. Un peuple non instruit, coincé entre la peur du chômage, l'impossibilité de se loger, le cancer,....est "juste" occupé à survivre, il est reconnaissant de la moindre aumône et ne songe nullement à se réveiller
C’était déjà le cas avant 1789 et pourtant... Quand on arrivera au point où la corde casse, au point où on se rendra compte que l'école est une vaste fumisterie alors à ce moment-là ...
Oui. Je me demande d'ailleurs quel lien il y aurait entre révolte et niveau d'instruction. Les cadres ne sont pas franchement à l'avant-garde des revendications sociales.
Disons plutôt que je dirai que : "faible niveau d'instruction" ne veut pas dire "mouton de Panurge". Bien au contraire, les révoltes de 1930 sont parties des ouvriers et non de la classe aisée et c'est toujours ainsi. C'est justement quand il n'y a plus de "croyance en l'avenir" que le peuple se réveille.
- RabelaisVénérable
Ça ne va pas te rassurer mais dans mon espe il y a 3 ans, les collègues PE en M1 et M2 n'ont jamais appris à enseigner le geste d'écrire.KinetteKinette a écrit:Il y a certainement (du moins pour le public que nous récupérons dans notre collège) un problème de manque d'habitude de l'écriture chez nos élèves.
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse décriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
K
Mon BP, ancien instit, me disait qu'eux, si, et que c'était primordial.
CQFD
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- InstantKarmaNiveau 6
Enchantés, les profs des écoles aguerris lèvent les bras.:jesors:
- LeclochardEmpereur
Halybel a écrit:Leclochard a écrit:Halybel a écrit:Guermantes729 a écrit:
je crains que le but de cette paupérisation soit précisément de reculer au maximum le réveil du peuple. Un peuple non instruit, coincé entre la peur du chômage, l'impossibilité de se loger, le cancer,....est "juste" occupé à survivre, il est reconnaissant de la moindre aumône et ne songe nullement à se réveiller
C’était déjà le cas avant 1789 et pourtant... Quand on arrivera au point où la corde casse, au point où on se rendra compte que l'école est une vaste fumisterie alors à ce moment-là ...
Oui. Je me demande d'ailleurs quel lien il y aurait entre révolte et niveau d'instruction. Les cadres ne sont pas franchement à l'avant-garde des revendications sociales.
Disons plutôt que je dirai que : "faible niveau d'instruction" ne veut pas dire "mouton de Panurge". Bien au contraire, les révoltes de 1930 sont parties des ouvriers et non de la classe aisée et c'est toujours ainsi. C'est justement quand il n'y a plus de "croyance en l'avenir" que le peuple se réveille.
C'est intéressant de savoir ce qui déclenche un mouvement social. J'ai l'impression que les gens sont capables de supporter beaucoup de souffrance avant de s'opposer collectivement mais qu'un fait ressenti comme une atteinte intolérable à sa manière de vivre peut conduire à une extraordinaire rebellion. Je pense aux Vendéens durant la Terreur par exemple. Il faudrait probablement distinguer les révoltes selon les motifs. Aujourd'hui si on interdisait la télé ou internet, probablement que les gens descendraient dans la rue mais si on avait la moitié de la population au chômage, ce n'est pas sûr, grâce aux indemnités. C'est un beau sujet à approfondir.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LenagcnNiveau 10
Rabelais a écrit:Ça ne va pas te rassurer mais dans mon espe il y a 3 ans, les collègues PE en M1 et M2 n'ont jamais appris à enseigner le geste d'écrire.KinetteKinette a écrit:Il y a certainement (du moins pour le public que nous récupérons dans notre collège) un problème de manque d'habitude de l'écriture chez nos élèves.
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse décriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
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Mon BP, ancien instit, me disait qu'eux, si, et que c'était primordial.
CQFD
Nan, mais tu comprennnds, apprendre à écrire ça n'intéresse que les gaucherrrrrs...
Avec un gros morceau de vécu dedans (IUFM, 2003-2004). Pour constituer un jury de mémoire, il y a eu prise de rames, j'ai même eu le droit à la grande patronne faute de trouver des personnes
- CondorcetOracle
Leclochard a écrit:Halybel a écrit:Leclochard a écrit:Halybel a écrit:
C’était déjà le cas avant 1789 et pourtant... Quand on arrivera au point où la corde casse, au point où on se rendra compte que l'école est une vaste fumisterie alors à ce moment-là ...
Oui. Je me demande d'ailleurs quel lien il y aurait entre révolte et niveau d'instruction. Les cadres ne sont pas franchement à l'avant-garde des revendications sociales.
Disons plutôt que je dirai que : "faible niveau d'instruction" ne veut pas dire "mouton de Panurge". Bien au contraire, les révoltes de 1930 sont parties des ouvriers et non de la classe aisée et c'est toujours ainsi. C'est justement quand il n'y a plus de "croyance en l'avenir" que le peuple se réveille.
C'est intéressant de savoir ce qui déclenche un mouvement social. J'ai l'impression que les gens sont capables de supporter beaucoup de souffrance avant de s'opposer collectivement mais qu'un fait ressenti comme une atteinte intolérable à sa manière de vivre peut conduire à une extraordinaire rébellion. Je pense aux Vendéens durant la Terreur par exemple. Il faudrait probablement distinguer les révoltes selon les motifs. Aujourd'hui si on interdisait la télé ou internet, probablement que les gens descendraient dans la rue mais si on avait la moitié de la population au chômage, ce n'est pas sûr, grâce aux indemnités. C'est un beau sujet à approfondir.
Une réflexion menée par Ludivine Bantigny historienne contemporaine qui vient de soutenir son habilitation à diriger des recherches (Mai 68, des grands soirs aux petits matins, Seuil, à paraître début 2018) sur l'événement "mai 68":
https://www.canal-u.tv/video/universite_du_havre/mai_68_au_dela_du_mythe_avec_ludivine_bantigny.19151
- LédisséEsprit sacré
Oui, mais pas que. Le passage pensée => formulation, même orale, pose souvent problème aussi (et l'écrit constitue un obstacle supplémentaire). Lorsque je pose des questions, j'exige (sauf cas particulier) qu'on me réponde par une phrase entière (et correcte). C'est très difficile à obtenir ; lancer un mot ou un groupe nominal approximatif, ça, ils savent faire, mais exprimer une pensée de manière cohérente et claire, c'est un territoire à conquérir.KinetteKinette a écrit:Il y a certainement (du moins pour le public que nous récupérons dans notre collège) un problème de manque d'habitude de l'écriture chez nos élèves.
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
+1000 à tous ces points.Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse d'écriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
K
Et c'est un cercle vicieux terrible : on attend une heure ceux qui écrivent plus lentement ; on finit toujours trop tôt pour certains, qui se perdent (lenteur faite exprès ? en partie parfois, mais un vrai problème de fluidité à l'écrit à l'origine), tandis que d'autres s'ennuient à mourir (et comment les faire avancer en parallèle ?). On ralentit, de ce fait, l'avancée du cours et des exercices, on couvre moins d'éléments à voir... Et on est diablement tenté par le polycopié tout prêt, qui accélère les choses (mais les fait moins écrire alors qu'ils ont grand besoin de pratiquer, etc.).
Quant à l'analyse, hélas ! Tant de professeurs de français, soit ont complètement intégré l'idée que c'est un art inutile ou secondaire (l'essentiel étant la Littérature), soit culpabilisent d'y consacrer le temps nécessaire, parce que ça semble "bête et méchant" et qu'on n'en voit pas les bénéfices (ni, selon les élèves, l'intérêt) immédiatement - et, avouons-le, parce que l'ampleur du chantier effraie - et parce qu'on court après le temps, le temps, sur les malheureuses heures qui nous restent...
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- archebocEsprit éclairé
lectiole a écrit:Cette année, ma fille, précoce, en CE2, recommençait à se plaindre qu'elle s'ennuie. Mais suite à la réunion... ça va, elle n'est pas la seule : presque tous les élèves de sa classe s'ennuient.
Si vous êtes beaucoup de parents à être inquiet, faites la révolution : exigez un programme de CM1, et un passage en CM2 l'an prochain.
Faites valoir que l'EN grâce à cela va faire des économies. Vous ferez plaisir à la Cour des Comptes. L'IEN bloquera pour la forme, puis cèdera à vos arguments.
(Le conseilleur n'est pas payeur)
- lectioleHabitué du forum
Je suis bien loin de faire la révolution. Si j'ignorais que d'autres parents étaient inquiets, c'est parce que justement, on l'a découvert le soir de la réunion. Ça avance au ralenti et la réponse de l'école est que c'est comme ça à cause de la réforme et des nouveaux programmes.
Mais je m'occupe peu de la scolarité de ma fille aînée, dans l'ensemble. Simplement, elle a déjà sauté une classe, et en septembre, elle a recommencé à répéter qu'elle s'ennuie à l'école et qu'elle veut en sauter une seconde, mais elle n'est pas la seule concernée cette fois-ci, ce qui m'a plutôt rassurée, sur le coup. Le niveau de difficulté sera peut-être plus élevé après les vacances de la Toussaint.
Mais je m'occupe peu de la scolarité de ma fille aînée, dans l'ensemble. Simplement, elle a déjà sauté une classe, et en septembre, elle a recommencé à répéter qu'elle s'ennuie à l'école et qu'elle veut en sauter une seconde, mais elle n'est pas la seule concernée cette fois-ci, ce qui m'a plutôt rassurée, sur le coup. Le niveau de difficulté sera peut-être plus élevé après les vacances de la Toussaint.
- lectioleHabitué du forum
Leclochard a écrit:lectiole a écrit:Mes 5e en sont à leur 5e rédaction. Nous travaillons sur la poésie, donc chaque semaine, je leur fais écrire un poème... puis je le corrige.
La poésie, c'est un peu particulier. Faire écrire quatre vers, les lire et les corriger, c'est assez rapide.
Je suis d'accord. Je suis professeur de français... donc ce sont des évidences.
Mais puisque je travaille sur la poésie, ils en sont à leur 5e poème (et selon le sujet, ça n'a pas toujours été rapide à corriger. Le plus rapide = le calligramme. En revanche, les octosyllabes répartis en six distiques... il a fallu vérifier la métrique de chaque vers + les rimes, l'orthographe, le respect du sujet...).
- VerduretteModérateur
KinetteKinette a écrit:
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
J'ai appris en stage (un stage pas EN) à faire "parler pour écrire". Et cela donne de bons résultats. C'est pourtant très difficile à obtenir en classe. lls sont capables de parler (de toute autre chose ) en travaillant, mais pas de parler en simultané avec leur écriture.
- ElaïnaEnchanteur
Leclochard a écrit:Halybel a écrit:Leclochard a écrit:Halybel a écrit:
C’était déjà le cas avant 1789 et pourtant... Quand on arrivera au point où la corde casse, au point où on se rendra compte que l'école est une vaste fumisterie alors à ce moment-là ...
Oui. Je me demande d'ailleurs quel lien il y aurait entre révolte et niveau d'instruction. Les cadres ne sont pas franchement à l'avant-garde des revendications sociales.
Disons plutôt que je dirai que : "faible niveau d'instruction" ne veut pas dire "mouton de Panurge". Bien au contraire, les révoltes de 1930 sont parties des ouvriers et non de la classe aisée et c'est toujours ainsi. C'est justement quand il n'y a plus de "croyance en l'avenir" que le peuple se réveille.
C'est intéressant de savoir ce qui déclenche un mouvement social. J'ai l'impression que les gens sont capables de supporter beaucoup de souffrance avant de s'opposer collectivement mais qu'un fait ressenti comme une atteinte intolérable à sa manière de vivre peut conduire à une extraordinaire rebellion. Je pense aux Vendéens durant la Terreur par exemple. Il faudrait probablement distinguer les révoltes selon les motifs. Aujourd'hui si on interdisait la télé ou internet, probablement que les gens descendraient dans la rue mais si on avait la moitié de la population au chômage, ce n'est pas sûr, grâce aux indemnités. C'est un beau sujet à approfondir.
C'est un point qui mérite de réfléchir sur les termes
Les révolutionnaires de 1789 ne sont pas, à proprement parler, "le peuple" : les sans-culotte, ce sont souvent des bourgeois (pas des très gros, mais bourgeois quand même), et sur beaucoup de points, ils sont très conservateurs (ce que montre par exemple Steven Kaplan dans La fin des corporations)
Robespierre, Desmoulins, Danton et toute la bande, ce ne sont pas exactement des ouvriers de basse extraction
Les Vendéens qui se soulèvent en premier sont souvent des gens qui sont davantage inquiets par la question de la vente des biens nationaux (il me semble que c'est Jean-Clément Martin qui en parle), donc pas des pauvres miséreux (qui de toute façon n'ont pas les moyens d'acquérir lesdits biens)
Les soulèvements du "peuple", c'est très rare, très très rare : pour l'Ancien Régime, les Camisards peut-être ?
Ce n'est pas "le bas peuple" qui se soulève, ce sont des classes qui sont déjà un peu éduquées, mais à l'heure de la fabrique du crétin, ne se réduisent-elles pas à peau de chagrin ?
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- archebocEsprit éclairé
Elaïna a écrit:Les Vendéens qui se soulèvent en premier sont souvent des gens qui sont davantage inquiets par la question de la vente des biens nationaux (il me semble que c'est Jean-Clément Martin qui en parle), donc pas des pauvres miséreux (qui de toute façon n'ont pas les moyens d'acquérir lesdits biens)
Tu veux dire qu'en Vendée, les biens nationaux ont été captés par des très riches, au détriments des paysans aisés, alors que dans les autres régions, les paysans aisés ont réussi à s'offrir une part des biens ecclésiastiques, et sont devenus par cela des soutiens de la révolution, craignant qu'une restauration provoque l'annulation des ventes ?
Ai-je bien compris la démonstration ?
- ElaïnaEnchanteur
archeboc a écrit:Elaïna a écrit:Les Vendéens qui se soulèvent en premier sont souvent des gens qui sont davantage inquiets par la question de la vente des biens nationaux (il me semble que c'est Jean-Clément Martin qui en parle), donc pas des pauvres miséreux (qui de toute façon n'ont pas les moyens d'acquérir lesdits biens)
Tu veux dire qu'en Vendée, les biens nationaux ont été captés par des très riches, au détriments des paysans aisés, alors que dans les autres régions, les paysans aisés ont réussi à s'offrir une part des biens ecclésiastiques, et sont devenus par cela des soutiens de la révolution, craignant qu'une restauration provoque l'annulation des ventes ?
Ai-je bien compris la démonstration ?
Si je me souviens bien, Jean-Clément Martin explique que les premiers mécontentements vendéens naissent en effet dans des conflits et rancoeurs liés à la vente desdits biens nationaux
Les paysans vendéens se sont sentis floués par l'acquisition desdits biens par les riches bourgeois de la ville, dont les enfants se sont retrouvés exemptés de service militaire au moment de la levée en masse par la Convention
Mais dans ces paysans, il y avait un certain nombre de bonshommes bien blindés de sous oui
Et en effet, ailleurs, les paysans ont pu s'offrir pas mal de biens nationaux et sont devenus des soutiens de la Révolution (c'est très bien expliqué par exemple dans le roman Monsieur Lecoq d'Emile Gaboriau, en particulier le 2e volume, intitulé "L'honneur du nom")
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- Guermantes729Neoprof expérimenté
Elaïna a écrit:Leclochard a écrit:Halybel a écrit:Leclochard a écrit:
Oui. Je me demande d'ailleurs quel lien il y aurait entre révolte et niveau d'instruction. Les cadres ne sont pas franchement à l'avant-garde des revendications sociales.
Disons plutôt que je dirai que : "faible niveau d'instruction" ne veut pas dire "mouton de Panurge". Bien au contraire, les révoltes de 1930 sont parties des ouvriers et non de la classe aisée et c'est toujours ainsi. C'est justement quand il n'y a plus de "croyance en l'avenir" que le peuple se réveille.
C'est intéressant de savoir ce qui déclenche un mouvement social. J'ai l'impression que les gens sont capables de supporter beaucoup de souffrance avant de s'opposer collectivement mais qu'un fait ressenti comme une atteinte intolérable à sa manière de vivre peut conduire à une extraordinaire rebellion. Je pense aux Vendéens durant la Terreur par exemple. Il faudrait probablement distinguer les révoltes selon les motifs. Aujourd'hui si on interdisait la télé ou internet, probablement que les gens descendraient dans la rue mais si on avait la moitié de la population au chômage, ce n'est pas sûr, grâce aux indemnités. C'est un beau sujet à approfondir.
C'est un point qui mérite de réfléchir sur les termes
Les révolutionnaires de 1789 ne sont pas, à proprement parler, "le peuple" : les sans-culotte, ce sont souvent des bourgeois (pas des très gros, mais bourgeois quand même), et sur beaucoup de points, ils sont très conservateurs (ce que montre par exemple Steven Kaplan dans La fin des corporations)
Robespierre, Desmoulins, Danton et toute la bande, ce ne sont pas exactement des ouvriers de basse extraction
Les Vendéens qui se soulèvent en premier sont souvent des gens qui sont davantage inquiets par la question de la vente des biens nationaux (il me semble que c'est Jean-Clément Martin qui en parle), donc pas des pauvres miséreux (qui de toute façon n'ont pas les moyens d'acquérir lesdits biens)
Les soulèvements du "peuple", c'est très rare, très très rare : pour l'Ancien Régime, les Camisards peut-être ?
Ce n'est pas "le bas peuple" qui se soulève, ce sont des classes qui sont déjà un peu éduquées, mais à l'heure de la fabrique du crétin, ne se réduisent-elles pas à peau de chagrin ?
Merci c'est ce que je voulais dire et tu l'as dit bien mieux que moi
- dami1kdHabitué du forum
Rabelais a écrit:Ça ne va pas te rassurer mais dans mon espe il y a 3 ans, les collègues PE en M1 et M2 n'ont jamais appris à enseigner le geste d'écrire.KinetteKinette a écrit:Il y a certainement (du moins pour le public que nous récupérons dans notre collège) un problème de manque d'habitude de l'écriture chez nos élèves.
Beaucoup sont incapables de noter à l'écrit les idées qu'ils ont (gros manque d'automatisme entre le fait de penser et d'écrire, même pour les "bons"). Ils sont capables d'énoncer parfois très clairement des idées à l'oral, mais ça bloque simplement pour les écrire (même pour les bons élèves, je le redis: c'est vraiment la transition "pensée-> écrit" qui est affectée). Les élèves posant ce problème peuvent par ailleurs être de bons lecteurs.
Personnellement je préférerais qu'en primaire, on arrêt d'embêter les PE à vouloir leur faire faire de la science (qu'ils ne maîtrisent pas toujours, et je ne leur jette pas la pierre), et qu'on les laisse se concentrer sur le français et les maths.
L'analyse grammaticale nous manque à un point incroyable aussi: quand dans un texte à trou un élève m'a mis n'importe quoi (cas rencontré hier), et que j'essaie de lui donner des pistes en disant que c'est une phrase, et que dans le trou c'est un verbe qui est attendu, j'ai réalisé que l'élève n'avait pas bien saisi ce qu'est un verbe... je ne dis pas que ce n'est pas enseigné (?), mais en tout cas c'est acquis par bien peu d'élèves.
Le problème de la tenue de l'"outil scripteur" reste aussi très aigu, et limite la vitesse décriture de beaucoup (et les douleurs qui vont avec les dégoûtent aussi pas mal).
K
Mon BP, ancien instit, me disait qu'eux, si, et que c'était primordial.
CQFD
Un détail non négligeable :
Autrefois, les deux années d'IUFM = 1200h
Aujourd'hui, les deux années de Master MEEF = 800h (pour ceux qui doivent tout suivre...)
Par la force des choses, il y a des choses qui ne sont plus traitées...
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