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- lettres62Niveau 5
Bonsoir,
Je voudrais donner aux élèves une fiche récapitulative pour qu'ils expriment leur ressenti sur une oeuvre d'art...
Certains ont-ils déjà réfléchi sur cette approche?
Merci!
Je voudrais donner aux élèves une fiche récapitulative pour qu'ils expriment leur ressenti sur une oeuvre d'art...
Certains ont-ils déjà réfléchi sur cette approche?
Merci!
- Pierre-HenriHabitué du forum
Je commence par leur apprendre les bases de la lecture d'image. Il y avait un très bon dossier là-dessus dans les anciens manuels Fleur d'Encre 4e, ceux d'avant la réforme : composition, perspective, lumière, cadrage, couleurs, etc...
Ensuite, quand je passe à une œuvre en particulier : bio de l'artiste, dates, contexte historique et culturel, mouvement esthétique auquel elle appartient... rien que de très classique.
Et après, après seulement, quand on a d'abord posé des bases objectives, on peut commencer à évoquer les émotions que fait naître l'œuvre.
Ensuite, quand je passe à une œuvre en particulier : bio de l'artiste, dates, contexte historique et culturel, mouvement esthétique auquel elle appartient... rien que de très classique.
Et après, après seulement, quand on a d'abord posé des bases objectives, on peut commencer à évoquer les émotions que fait naître l'œuvre.
- olive-in-oilSage
Cela dépend du niveau.
En sixième, c'est déjà bien qu'ils puissent décrire ce qu'ils voient. Poser des émotions là-dessus est délicat, ils se limitent souvent à "c'est beau, c'est moche" ou "j'aime, j'aime pas".
En cinquième, on peut aborder l’approche plastique avec les plans, les contrastes, les formes...
En quatrième, on peut aborder plus finement la composition et le sens
En troisième, tout cela + l'argumentation sur la signification.
Personnellement, j'explique aux élèves qu'appréhender une oeuvre peut se faire selon deux entrées (qui peuvent être complémentaires d'ailleurs). Soit par le cerveau : on analyse, on décode, on comprend. Soit par le coeur, on observe, on s'ouvre, on ressent.
En sixième, c'est déjà bien qu'ils puissent décrire ce qu'ils voient. Poser des émotions là-dessus est délicat, ils se limitent souvent à "c'est beau, c'est moche" ou "j'aime, j'aime pas".
En cinquième, on peut aborder l’approche plastique avec les plans, les contrastes, les formes...
En quatrième, on peut aborder plus finement la composition et le sens
En troisième, tout cela + l'argumentation sur la signification.
Personnellement, j'explique aux élèves qu'appréhender une oeuvre peut se faire selon deux entrées (qui peuvent être complémentaires d'ailleurs). Soit par le cerveau : on analyse, on décode, on comprend. Soit par le coeur, on observe, on s'ouvre, on ressent.
- IphigénieProphète
Nan pas leur ressenti: ce qu'ils observent, comment ils interprètent , ce qu'ils ressentent- mais pas le ressentilettres62 a écrit:Bonsoir,
Je voudrais donner aux élèves une fiche récapitulative pour qu'ils expriment leur ressenti sur une oeuvre d'art...
Certains ont-ils déjà réfléchi sur cette approche?
Merci!
- PonocratesExpert spécialisé
Merci Iphigènie !Iphigénie a écrit:Nan pas leur ressenti: ce qu'ils observent, comment ils interprètent , ce qu'ils ressentent- mais pas le ressentilettres62 a écrit:Bonsoir,
Je voudrais donner aux élèves une fiche récapitulative pour qu'ils expriment leur ressenti sur une oeuvre d'art...
Certains ont-ils déjà réfléchi sur cette approche?
Merci!
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- AnaxagoreGuide spirituel
"M'sieur, si je fais une larmette c'est bon?"
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- DalvaVénérable
Qu'est-ce que c'est, le ressenti ?
- ZagaraGuide spirituel
Voici une des réactions suscitées par l'unique séance d'histoire de l'art que j'ai faite en collège :
"Wesh ça ça m'*bruit de succion indistinct*"
Je ne sais pas si ça peut servir de base pour construire un questionnaire pédagogique, mais on peut peut-être essayer.
"Wesh ça ça m'*bruit de succion indistinct*"
Je ne sais pas si ça peut servir de base pour construire un questionnaire pédagogique, mais on peut peut-être essayer.
- User17706Bon génie
Le quoi ? j'arrive pas à lire.Dalva a écrit:Qu'est-ce que c'est, le ressenti ?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
lettre62 a écrit:Bonsoir,
Je voudrais donner aux élèves une fiche récapitulative pour qu'ils expriment leur ressenti sur une oeuvre d'art...
Certains ont-ils déjà réfléchi sur cette approche?
Merci!
Au collège, je travaillais le vocabulaire des sentiments et des émotions, ainsi que de l'esthétique, mais pas directement dans le but de leur apprendre à débiter devant une oeuvre d'art. Je ne pense pas, d'ailleurs, que cela requiert un quelconque apprentissage : travailler la compréhension, initier à l'analyse, donner des éléments d'histoire de l'art, poser des questions et leur apprendre à s'en poser, c'est selon moi ce qui leur permettra plus tard, entre autres choses, de nommer ce qu'ils ressentent face aux œuvres et d'éviter les humiliations de vernissage.
- DalvaVénérable
Non mais qu'est-ce que c'est, le ressenti ? Sérieusement, quoi !
- DalvaVénérable
Parce que s'il est question d'émotions, d'accord, je comprends (mais je ne comprends pas pourquoi on demande aux élèves d'éprouver absolument une émotion devant les œuvres).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
C'est un synonyme d'impression, non ? Je n'emploie pas ce terme, ça me fait penser à de la morve. Et puis c'est trop vague, et trop peu susceptible d'être discuté : l'analyse ne modifiera pas nécessairement une impression qui ne serait pas en adéquation avec elle. Aussi je trouve périlleux de partir de là.
- CaroliineNiveau 5
A mon humble avis, c'est tout à fait jouable: il faudrait leur mettre quelques mots de vocabulaire à disposition, que tu échanges avec eux au préalable autour de ces mots.
Ils pourront ensuite les découvrir de manière plus approfondie et se les approprier par un travail de groupe ou à la maison selon le temps. Puis une mise en commun à l'oral, viendrai boucler la boucle.
A l'issue de tout cela, ils repartiraient avec une fiche contenant différents termes, qu'ils pourront réinvestir pour commenter des œuvres une prochaine fois...
Ils pourront ensuite les découvrir de manière plus approfondie et se les approprier par un travail de groupe ou à la maison selon le temps. Puis une mise en commun à l'oral, viendrai boucler la boucle.
A l'issue de tout cela, ils repartiraient avec une fiche contenant différents termes, qu'ils pourront réinvestir pour commenter des œuvres une prochaine fois...
- VicomteDeValmontGrand sage
On ne dit pas "ressenti" (qui n'est qu'un participe passé pas encore substantivé) mais "sentiment".
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- LombalgiaNiveau 10
olive-in-oil a écrit:Cela dépend du niveau.
En sixième, c'est déjà bien qu'ils puissent décrire ce qu'ils voient. Poser des émotions là-dessus est délicat, ils se limitent souvent à "c'est beau, c'est moche" ou "j'aime, j'aime pas".
En cinquième, on peut aborder l’approche plastique avec les plans, les contrastes, les formes...
En quatrième, on peut aborder plus finement la composition et le sens
En troisième, tout cela + l'argumentation sur la signification.
Personnellement, j'explique aux élèves qu'appréhender une oeuvre peut se faire selon deux entrées (qui peuvent être complémentaires d'ailleurs). Soit par le cerveau : on analyse, on décode, on comprend. Soit par le coeur, on observe, on s'ouvre, on ressent.
Ces formules induisent dangereusement les élèves en erreur et installent, quelquefois pour la vie entière, une mauvaise compréhension de ce qu'est l'art. Le mot cœur et l'expression par le cœur n'ont aucun sens en dehors du sens physiologique. La métaphore est débilitante.
Peut-être peut-on se contenter de demander à l'élève ce que l'oeuvre évoque pour lui, ou bien l'oeuvre qu'il apprécie le plus et, selon son âge, quelle résonance elle trouve en lui. Il comprendra la question. Ca veut dire la même chose, c'est aussi une métaphore, un jour certains la qualifieront de débilitante, mais au moins elle reste dans le domaine sensoriel.
- LombalgiaNiveau 10
Caroliine a écrit:A mon humble avis, c'est tout à fait jouable: il faudrait leur mettre quelques mots de vocabulaire à disposition, que tu échanges avec eux au préalable autour de ces mots.
Ils pourront ensuite les découvrir de manière plus approfondie et se les approprier par un travail de groupe ou à la maison selon le temps. Puis une mise en commun à l'oral, viendrai boucler la boucle.
A l'issue de tout cela, ils repartiraient avec une fiche contenant différents termes, qu'ils pourront réinvestir pour commenter des œuvres une prochaine fois...
Ne risquent-ils pas plutôt de repartir avec certes quelques mots nouveaux, mais surtout un paquet d'expressions convenues et de lieux communs ? Et quand on connaît le réflexe moutonnier de beaucoup d'individus, de placages et d'opinions acceptées voire valorisées par les autres, la mise en commun, même validée par le prof, peut causer des dégâts durables.
Donner du vocabulaire plastique et l'expliquer rigoureusement, oui. En tenant la dimension psychosociale à distance.
- OrlandaFidèle du forum
Je ne sais si c'est parce que je suis enrhumée, mais quand je lis "Exprimer son ressenti", je vois quelqu'un qui se mouche.
Ce mot, il faut le bannir au plus vite.
Ce mot, il faut le bannir au plus vite.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- CaroliineNiveau 5
Lombalgia a écrit:
Ne risquent-ils pas plutôt de repartir avec certes quelques mots nouveaux, mais surtout un paquet d'expressions convenues et de lieux communs ? Et quand on connaît le réflexe moutonnier de beaucoup d'individus, de placages et d'opinions acceptées voire valorisées par les autres, la mise en commun, même validée par le prof, peut causer des dégâts durables.
Rien n’empêche de « partir des élèves », de leurs mots à eux (que l’enseignant pourra enrichir par des termes plus élaborés). L’idée dans ce cas pourrait être de commenter une œuvre en classe entière et les élèves passent au tableau noter les mots utilisés. Ils les notent aussi sur leurs cahiers et l’enseignant complète par une fiche plus élaborée. Une petite interrogation pourrait même contenir les craintes d’un comportement « moutonnier » où l’enseignant reprendrait un mot utilisé par les élèves et aux élèves de trouver son synonyme dans la fiche qui leur a été fournie.
De toute façon, tous les élèves n’ont pas les mêmes ressources, et les « moutonniers » on en retrouve à tous les niveaux….
- SphinxProphète
Dalva a écrit:Parce que s'il est question d'émotions, d'accord, je comprends (mais je ne comprends pas pourquoi on demande aux élèves d'éprouver absolument une émotion devant les œuvres).
Idem. Le genre de truc qu'on va demander aux élèves le jour du brevet devant la piètre reproduction d'œuvre en noir et blanc qu'on leur collera à côté du texte, et franchement, ça me gonfle : d'abord si l'élève ne ressent rien, c'est son droit le plus strict, et ensuite, quand même il ressentirait quelque chose, qu'est-ce qu'on en a à faire ? Les sentiments et les émotions, c'est quand même ce qu'il y a de plus subjectif et personnel (et ça n'a parfois strictement rien à voir avec l'œuvre elle-même, quand ça éveille des souvenirs par exemple).
Sérieusement. Une œuvre, ça s'étudie, ça s'analyse, ça se place dans un contexte, etc. Étudions les techniques, la composition, ça produira toujours quelque chose de plus intelligent que "cet euvre et tristes parce que les couleur sont sombre et que sa représante un tat de poissons mort, dailleure la nature et morte cet écris dans le titre".
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ditaNeoprof expérimenté
Mais Mademoiselle Cagole a dû être sérieusement informée de ressentideszélèves. (cf. autre fil).
- DalvaVénérable
Merci, Sphinx. C'est à peu près ce que j'avais la flemme de dire.
J'aurais juste ajouté qu'il existe un nombre incroyable d’œuvres qui me laissent complètement froide, et que je serais bien en peine d'évoquer la moindre émotion que ce soit à leur propos. En revanche, je pourrais les analyser (pas toutes, cependant) et, à travers cette observation et cette compréhension permises par l'analyse, il se pourrait que je me mette soudain à éprouver quelque chose...
J'aurais juste ajouté qu'il existe un nombre incroyable d’œuvres qui me laissent complètement froide, et que je serais bien en peine d'évoquer la moindre émotion que ce soit à leur propos. En revanche, je pourrais les analyser (pas toutes, cependant) et, à travers cette observation et cette compréhension permises par l'analyse, il se pourrait que je me mette soudain à éprouver quelque chose...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Orlanda a écrit:Je ne sais si c'est parce que je suis enrhumée, mais quand je lis "Exprimer son ressenti", je vois quelqu'un qui se mouche.
Ce mot, il faut le bannir au plus vite.
Quand j'ai dit que ça me faisait penser à de la morve, je ne l'étais pas.
Sphinx a écrit:Les sentiments et les émotions, c'est quand même ce qu'il y a de plus subjectif et personnel (et ça n'a parfois strictement rien à voir avec l'œuvre elle-même, quand ça éveille des souvenirs par exemple).
Oui. Mais il y a quand même un lien entre l'oeuvre et les impressions de celui qui l'apprécie. Et il est possible, je crois, d'évaluer l'adéquation entre oeuvre et impressions. Seulement, ce lien est trop complexe pour que "partir des impressions des élèves" pour aller vers l'analyse ne soit pas excessivement naïf, à mon sens. Sans compter que je ne vois pas l'utilité de le faire : je me répète, mais je suis persuadé qu'ils sauront d'autant mieux traduire leurs impressions qu'ils auront lu et étudié des œuvres.
- SphinxProphète
Dalva a écrit:Merci, Sphinx. C'est à peu près ce que j'avais la flemme de dire.
J'aurais juste ajouté qu'il existe un nombre incroyable d’œuvres qui me laissent complètement froide, et que je serais bien en peine d'évoquer la moindre émotion que ce soit à leur propos. En revanche, je pourrais les analyser (pas toutes, cependant) et, à travers cette observation et cette compréhension permises par l'analyse, il se pourrait que je me mette soudain à éprouver quelque chose...
Pareil.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- DalvaVénérable
Alors si c'est synonyme d'impression, c'est complètement différent d'émotion.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:C'est un synonyme d'impression, non ? Je n'emploie pas ce terme, ça me fait penser à de la morve. Et puis c'est trop vague, et trop peu susceptible d'être discuté : l'analyse ne modifiera pas nécessairement une impression qui ne serait pas en adéquation avec elle. Aussi je trouve périlleux de partir de là.
Partir des impressions ne me dérange pas : "ça a l'air triste". Pourquoi ? On peut alors analyser, analyser complètement, et montrer que ce n'est pas si "triste" que cela (si c'est nécessaire).
Mais s'il s'agit d'émotions, c'est bien différent : "ça me rend triste". Que répondre ou opposer à cela ? On ne peut rien en faire. Si ça rend triste, ça rend triste, point. Et si c'est "ça ne me fait rien, je ne ressens rien", le pauvre élève est fichu-foutu.
C'est vraiment un sale tour à jouer à un élève que de lui demander ce qu'il ressent face à une oeuvre.
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