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- DalvaVénérable
Alors si c'est synonyme d'impression, c'est complètement différent d'émotion.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:C'est un synonyme d'impression, non ? Je n'emploie pas ce terme, ça me fait penser à de la morve. Et puis c'est trop vague, et trop peu susceptible d'être discuté : l'analyse ne modifiera pas nécessairement une impression qui ne serait pas en adéquation avec elle. Aussi je trouve périlleux de partir de là.
Partir des impressions ne me dérange pas : "ça a l'air triste". Pourquoi ? On peut alors analyser, analyser complètement, et montrer que ce n'est pas si "triste" que cela (si c'est nécessaire).
Mais s'il s'agit d'émotions, c'est bien différent : "ça me rend triste". Que répondre ou opposer à cela ? On ne peut rien en faire. Si ça rend triste, ça rend triste, point. Et si c'est "ça ne me fait rien, je ne ressens rien", le pauvre élève est fichu-foutu.
C'est vraiment un sale tour à jouer à un élève que de lui demander ce qu'il ressent face à une oeuvre.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ce serait intéressant d'essayer de bien cerner le mot. Ressenti me semble en effet inadapté dans un discours où l'on veut insister sur l'émotion que l'on éprouve. "C'est triste, et c'est mon ressenti" équivaut pour moi à "Cette oeuvre est triste, selon la perception que j'en ai" plus qu'à "Elle me rend triste". Ce mot maintient le lien entre la cause et son effet (je ressens cette oeuvre comme), contrairement à émotion ou sentiment, serais-je tenté de dire, sans doute hâtivement. Si la chose reste trop subjective pour moi, et par conséquent inintéressante en classe, c'est parce qu'il reste que l'analyse ne fera pas forcément bouger cette impression : on prend le risque de se retrouver gros-jean comme devant avec l'élève qui, l'étude achevée, continuera de trouver que "c'est triste", parce que c'est ainsi qu'il ressent l'oeuvre, le lien entre la description de l'oeuvre et la perception qu'on en a n'étant ni simple ni direct.
J'ai lu une fois une discussion fort savante sur la sonate de Liszt : les interlocuteurs faisaient à peu près la même analyse, même n'avait pourtant pas la même perception d'un des thème de l'oeuvre (le grandioso, si mes souvenirs ne m'abusent). Ben, la discussion s'est achevée en queue de poisson.
J'ai lu une fois une discussion fort savante sur la sonate de Liszt : les interlocuteurs faisaient à peu près la même analyse, même n'avait pourtant pas la même perception d'un des thème de l'oeuvre (le grandioso, si mes souvenirs ne m'abusent). Ben, la discussion s'est achevée en queue de poisson.
- DalvaVénérable
Il me semble que si l'impression n'évolue pas avec l'analyse, et ce alors même que l'analyse a montré que cette première impression n'était liée qu'à un détail et non à l'ensemble de l'oeuvre, ce n'est plus de l'ordre de l'impression mais de l'émotion.
- JPhMMDemi-dieu
Longtemps je fus bouleversé par des œuvres qui se refusaient à mon analyse.
Certes, vous vous en foutez. Mais voilà.
Certes, vous vous en foutez. Mais voilà.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- DalvaVénérable
'xactement, on s'en fout, et c'est bien heureux pour les élèves. On n'est pas comptable de ses émotions.
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