Que faire avec un élève extrêmement pénible et en difficulté ?

Le bon sens le voudrait : arrange-toi avec le CPE, il pourrait justement être en train de rattraper les cours non pris à la Vie Scolaire...

Tardis a écrit:Un élève dans ma classe de 6ème se lève pour aller à la fenêtre et crier à plein poumons, puis il se met par terre à quatre pattes et en rigole. (Il n'insulte plus beaucoup ses camarades, heureusement). Il est suivi par un psychologue, il a une fiche de suivi et les parents sont venus plusieurs fois pour des rencontres avec la PP, CPE et l'assistant social. Mais il continue à perturber et la CDE m'a dit que c'est un très long processus pour le faire changer d'établissement...

Désolé Luciano, j'ai plus de questions que de réponses !

En novembre je suis inspecté avec cette classe pour le RDV carrière et cet élève risque de bousiller mon inspection. Est-il possible de le refuser en classe juste pour cette heure là? Qu'il reste en perm ou à la vie scolaire?

Hélas. Parce que c'est refiler le problème à d'autres collegues.
Moi, j'aimerais que tous les problèmes de cet ordre remontent à l'EN et pointent l'échec de la politique d'inclusion telle qu'elle a été appliquée.

En plus du reste, il y a quand même une attitude franchement irresponsable de la part des parents.
As-tu des échos des autres parents d'élèves de la classe ? Parce qu'ils doivent en entendre de belles, le soir à la maison. Réagissent-ils ?
Pour le reste, de l'écrit, encore de l'écrit, toujours de l'écrit. Au moindre événement, rapport d'incident. Il faut que ça s'accumule, pour avoir un maximum de billes. Si le chef d'établissement est réellement un acharné légaliste, il ne pourra pas te le reprocher. J'ai quelque doute à ce sujet, cela étant : depuis quand les heures de retenue sont-elles placées au libre choix des parents ? Donc, il semblerait plutôt qu'il soit du genre à se coucher.

Il y a eu une commission éducative, sans effet. Le père estime qu'on la harcèle.

L'absence de suivi a-t-elle été au moins soulevée ?

Rendash a écrit:En plus du reste, il y a quand même une attitude franchement irresponsable de la part des parents.
As-tu des échos des autres parents d'élèves de la classe ? Parce qu'ils doivent en entendre de belles, le soir à la maison. Réagissent-ils ?

Non, je n'ai rien entendu pour l'instant, mais je sais que les élèves en ont assez. Certains me demandent de l'exclure à chaque cours.

Luciano Poniatowski a écrit:

Rendash a écrit:En plus du reste, il y a quand même une attitude franchement irresponsable de la part des parents.
As-tu des échos des autres parents d'élèves de la classe ? Parce qu'ils doivent en entendre de belles, le soir à la maison. Réagissent-ils ?

Non, je n'ai rien entendu pour l'instant, mais je sais que les élèves en ont assez. Certains me demandent de l'exclure à chaque cours.

La question est-elle parfois abordée, lors des réunions parents-professeurs par exemple ?

Dans des cas similaires, j'ai utilisé deux procédés (mais c'était en élémentaire).
- Dans le 1er cas, avec un élève psychotique qui se mettait en danger et mettait les autres en danger, (et même cet argument, ni les plaintes de parents ne décidait pas l'IEN à agir) j'ai appelé au secours le médiateur académique. L e cas a été résolu en une semaine avec une déscolarisation partielle et une obligation de soins.
- Dans le deuxième cas, j'ai fait un signalement d'information préoccupante, et comme rien ne bougeait, j'ai fait une "gaffe volontaire" en appelant directement  les services sociaux au niveau régional à propos de ce dossier  que l'IEN gardait sous le coude. Ca a bien marché, les services ont appelé en demandant si le dossier avait pu se perdre...  

Je ne crois pas que la loi autorise des parents à laisser sans soins  un enfant atteint d'une maladie grave, je ne vois pas pourquoi on accepte que les parents ne fassent pas "soigner" un élève qui a besoin d'orthophonie et probablement d'un suivi psy.

Court-circuiter la  sacro-sainte voie hiérarchique m'a évidemment valu les foudres de l'IEN, mais je ne regrette pas. Que ce soit pour moi, pour les enfants concernés, ou pour leurs condisciples.

Actuellement j'ai une collègue qui a le même genre de problème avec un CM2 (qui m'a rendu la vie infernale en CE2, qui avait déjà pourri le CP et le CE1, et qui a fait partir la collègue qui l'avait l'an dernier en CM1 en  dépression... et on laisse courir ...

Bon, je relance ce fil car je ne sais plus quoi faire.

Des mesures ont été prises par l'établissement, mais elles n'ont pas été efficaces. Elle a eu un emploi du temps adapté, et on a contacté le dispositif relais. Une intervenante la voyait une fois par semaine pour faire le point, et dans mon cas, je lui faisais des cours en individuel. Au début, ça marchait pas trop mal, elle avait commencé à fournir quelques efforts.
Puis, ça s'est sans cesse dégradé. Les collègues qui l'avaient en cours n'en pouvaient plus. Elle sort du cours d'elle-même, préférant aller en vie scolaire. Parmi ses derniers faits d'armes; elle a ramené un yaourt de la cantine en cours, l'a fait exploser. Elle en a mis partout sur l’estrade, dans ses cheveux etc. Aujourd'hui, elle a refusé d'aller dans son groupe de travail expliquant "qu'il y a trop de blancs dans ce cours".

Je n'en peux plus de donner autant pour cette élève. L'administration me dit que le conseil de discipline est impossible (les faits sont journaliers, mais pas assez graves...) et compte stopper le dispositif relais. On la réintégrera en cours et on organisera des exclusions de l'établissement à intervalles réguliers.
J'ai l'impression qu'on a tout essayé, je suis épuisé.

Ce que tu décris évoque une problématique aussi bien éducative que médicale : le comportement relève du n'importe quoi, et un suivi devrait être en place sans l'être.
En toute logique, l'AS devrait proposer une mesure éducative à la famille, et enchaîner sur une IP.
L'aménagement de l'emploi du temps pourrait laisser du temps pour un suivi en SESSAD, si un suivi médical étoffé est repris.
Dans tous les cas c'est du long terme...

Luciano Poniatowski a écrit:Elle en a mis partout sur l’estrade, dans ses cheveux etc. Aujourd'hui, elle a refusé d'aller dans son groupe de travail expliquant "qu'il y a trop de blancs dans ce cours".

Je n'en peux plus de donner autant pour cette élève. L'administration me dit que le conseil de discipline est impossible (les faits sont journaliers, mais pas assez graves...)

Trop de blancs ? Ou trop de blanc ? Elle parle du yaourt, ou d'êtres humains ?

Je suppose qu'il s'agit de yaourt, puisque l'administration n'a pas encore trouvé de faits assez graves.

J'imagine que tu n'es pas le seul enseignant à te plaindre, est-ce que les parents d'élèves se sont plaints, eux aussi, de la gêne apportée à leurs enfants par cette élève ?
N'existe t-il pas, au collège, l'équivalent de "l'équipe éducative" dans le premier degré, où sont convoqués les parents, l'enseignant (des enseignants dans votre cas), et les personnes en charge du suivi de l'élève, pour statuer sur l'orientation, les soins etc ...
Sinon, comme dit plus haut, il reste le médiateur académique.

Il y a la commission éducative (des personnels de l'établissement, dont au moins un enseignant et au moins un parent d'élève) mais apparemment cette étape a déjà eu lieu.
Un conseil de discipline pour accumulation de faits ne me semble pas impossible, surtout qu'il n'est pas obligé de déboucher sur une exclusion mais il obligerait peut-être les parents à ouvrir les yeux sur l'état de leur fille et les mettrait face à leurs responsabilités.

archeboc a écrit:Trop de blancs ? Ou trop de blanc ? Elle parle du yaourt, ou d'êtres humains ?

Elle parlait de ses camarades de classe.

Verdurette a écrit:J'imagine que tu n'es pas le seul enseignant à te plaindre, est-ce que les parents d'élèves se sont plaints, eux aussi, de la gêne apportée à leurs enfants par cette élève ?

Les parents ne disent rien dans mon collège. Et oui, tous les autres collègues éprouvent des difficultés avec elle. À ce niveau, c'est l'intégralité de l'équipe pédagogique.

Aphrodissia a écrit:Il y a la commission éducative (des personnels de l'établissement, dont au moins un enseignant et au moins un parent d'élève) mais apparemment cette étape a déjà eu lieu.

La commission éducative a été faite presque dès le début d'année oui. On a ensuite mis en place l'emploi du temps aménagé et le dispositif relais.

Mettez-vous d'accord avec les collègues et le CPE pour la sortir de cours systématiquement. La classe doit souffrir autant que toi...
Le coup du "trop de blancs" relève de la provoc et du racisme, difficultés personnelles ou non ; à ta place, je l'écrirais dans un rapport d'incident. On finit par ne plus voir les limites, avec ce genre d'élève, et c'est mauvais pour le groupe classe.
Courage !

Pointàlaligne a écrit:Mettez-vous d'accord avec les collègues et le CPE pour la sortir de cours systématiquement. La classe doit souffrir autant que toi...
Le coup du "trop de blancs" relève de la provoc et du racisme, difficultés personnelles ou non ; à ta place, je l'écrirais dans un rapport d'incident. On finit par ne plus voir les limites, avec ce genre d'élève, et c'est mauvais pour le groupe classe.
Courage !

Si c'était l'inverse on ne laisserait pas passer, il faut agir de même dans ce cas.

Elle aurait tort de se se gêner puisqu'on lui passe tout.

Je me contenterais, n'étant pas en mesure d'imposer quoi que ce soit, de ne plus l'accepter dans mes cours.

Bon cette élève vient de me traiter d'imbécile en sortant du cours (elle était exclue).
Elle a insulté une collègue de "folle" disant qu'elle prendrait rendez-vous pour elle à l'hôpital d'à côté.

Quand je relate les faits à l'administration, on me parle d'exclusion temporaire sur 8 jours.
J'essaye de mobiliser l'équipe pour qu'un conseil de discipline soit organisé, mais ce rôle est fatiguant à tenir.

Oudemia a écrit:

Pointàlaligne a écrit:Mettez-vous d'accord avec les collègues et le CPE pour la sortir de cours systématiquement. La classe doit souffrir autant que toi...
Le coup du "trop de blancs" relève de la provoc et du racisme, difficultés personnelles ou non ; à ta place, je l'écrirais dans un rapport d'incident. On finit par ne plus voir les limites, avec ce genre d'élève, et c'est mauvais pour le groupe classe.
Courage !

Si c'était l'inverse on ne laisserait pas passer, il faut agir de même dans ce cas.

Tout à fait, une bonne petite plainte pour propos racistes/ incitation à la haine raciale serait la bienvenue.
Ce genre de propos est interdit par la Loi.
Dans le cas inverse, l,eleve n'aurait pas fini la journée et cela aurait fait un ram dam  du tonnerre.