- Isis39Enchanteur
menerve a écrit:J'ai commencé comme stagiaire en 93. Niveaux des élèves: pareils. En fait la violence et les incivilités, ça dépend surtout du lieu. En revanche beaucoup moins de paperasses, de réunions et de boulot surajouté à cette époque!
Ah oui. Le boulot "à côté" n'était vraiment rien par rapport à aujourd'hui !!!
- DeliaEsprit éclairé
Tamerlan a écrit:Tiens un topic de vieux... Les années 90 c'était quand même pas forcément terrible (sauf les horaires). Pour moi la ZEP avec quelques classes de très chauds. Et pas vraiment l'impression que les élèves aient beaucoup changé.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- pseudo-intelloSage
En 90, pour ma part, CP (jusqu'à juin) et donc CE1 (à partir de septembre).
Le manuel de lecture s'appelait Daniel et Valérie, la prof de CP mettait des notes de A à E sur les bulletins et sur le "fichier" (qu'elle disait) de maths , et tb - b - ab - moyen ou que sais-je sur le cahier d'écriture, on démarrait l'année avec des carreaux plus gros (Sieyès, mais plus gros) et on apprenait à écrire en attaché au stylo-bille et la maîtresse décorait la marge d'un tampon personnage de Daniel et Valérie quand on avait tb, ce qui ne m'arrivait pas souvent car mon étourderie me condamnait au b voire à l’infamie d'un ab (au CE1, notes sur 10 et passage au stylo plume quand la maîtresse t'estimait prêt).
je crois qu'au au collège, je suis passée soit la dernière année, soit l'avant-dernière année avant l'avènement de la séquence pédagogique, et maintenant, je sais que j'ai eu chaud.
Le manuel de lecture s'appelait Daniel et Valérie, la prof de CP mettait des notes de A à E sur les bulletins et sur le "fichier" (qu'elle disait) de maths , et tb - b - ab - moyen ou que sais-je sur le cahier d'écriture, on démarrait l'année avec des carreaux plus gros (Sieyès, mais plus gros) et on apprenait à écrire en attaché au stylo-bille et la maîtresse décorait la marge d'un tampon personnage de Daniel et Valérie quand on avait tb, ce qui ne m'arrivait pas souvent car mon étourderie me condamnait au b voire à l’infamie d'un ab (au CE1, notes sur 10 et passage au stylo plume quand la maîtresse t'estimait prêt).
je crois qu'au au collège, je suis passée soit la dernière année, soit l'avant-dernière année avant l'avènement de la séquence pédagogique, et maintenant, je sais que j'ai eu chaud.
- Prof_ToujoursNiveau 2
92 - premiers TD à la fac. J'ai dû m'arrêter dans l'escalier pour prendre mon pouls, tellement j'étais anxieux
Les élèves contents d'apprendre et qui, en plus, te râlent dessus râle quand ils n'ont pas compris. Un vrai bonheur !
Ensuite, des BTS qu'ils faut vraiment materner pour ne pas en perdre un seul en route (on en perdait quand même 1 ou 2 par an).
Ils bossent bien, en les poussant régulièrement, ils s'intéressent.
A la fin, ils nous remercient (pas tous, les ingrats !).
Depuis Internet pour tous, puis le téléphone portable pour tous, y compris pour les gamins, j'ai vu le niveau d'attention et la capacité de travail diminuer au fil des ans.
Quant au travail à la maison, il n'y a plus que le passionné du groupe qui en fait encore, quand il a envie.
2017 - Je me bats 15 minutes par cours pour qu'ils sortent une feuille de papier, certains n'y arrivent pas en 2 heures.
Je flique les écrans pour les jeux vidéo, et je confisque les téléphones à des jeunes de 20 ans !
Je donne des exos à faire chez eux, personne ne revient avec...
Comme je leur interdis les téléphones portables, les jeux sur ordi et les sites Web sans rapport avec le cours, certains (très peu, mais quand même) passent mes heures de cours les 2 mains de chaque coté du clavier, sans rien faire !
Certaines années, je les ai quand même 12 h par semaine !
Ca, c'est vraiment le plus dur à vivre pour moi...
Viens me chercher docteur Brown, stp !
Les élèves contents d'apprendre et qui, en plus, te râlent dessus râle quand ils n'ont pas compris. Un vrai bonheur !
Ensuite, des BTS qu'ils faut vraiment materner pour ne pas en perdre un seul en route (on en perdait quand même 1 ou 2 par an).
Ils bossent bien, en les poussant régulièrement, ils s'intéressent.
A la fin, ils nous remercient (pas tous, les ingrats !).
Depuis Internet pour tous, puis le téléphone portable pour tous, y compris pour les gamins, j'ai vu le niveau d'attention et la capacité de travail diminuer au fil des ans.
Quant au travail à la maison, il n'y a plus que le passionné du groupe qui en fait encore, quand il a envie.
2017 - Je me bats 15 minutes par cours pour qu'ils sortent une feuille de papier, certains n'y arrivent pas en 2 heures.
Je flique les écrans pour les jeux vidéo, et je confisque les téléphones à des jeunes de 20 ans !
Je donne des exos à faire chez eux, personne ne revient avec...
Comme je leur interdis les téléphones portables, les jeux sur ordi et les sites Web sans rapport avec le cours, certains (très peu, mais quand même) passent mes heures de cours les 2 mains de chaque coté du clavier, sans rien faire !
Certaines années, je les ai quand même 12 h par semaine !
Ca, c'est vraiment le plus dur à vivre pour moi...
Viens me chercher docteur Brown, stp !
- Lord StevenExpert
Aucune nostalgie des années 90, le bachotage de l'épreuve de compétence linguistique au bac, la succession de textes plus barbant les uns que les autres etc je trouve la conception des cours beaucoup plus agréable maintenant, entre la littérature et les ressources numériques, et les élèves ne sont pas moins bons aujourd'hui, tant s'en faut. Seule nostalgie de l'époque : le système des mutations.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- MalagaModérateur
J'étais en 6e en 1994 ; quand je repense à mes années collège, je n'ai pas l'impression que les élèves ont tellement changé. J'ai le souvenir d'avoir été élève dans une classe de 5e assez terrible où certains élèves faisaient le concours du premier à se faire virer de cours, où un garçon avait balancé une boule puante en plein cours, où deux élèves s'étaient battus assez violemment en EPS...
Bon, l'année suivante, je suis tombée dans la classe où la moitié des élèves faisait allemand en LV1, les cours étaient alors plus calmes !
Ce qui a changé, c'est sans doute plus l'attitude des parents. Jamais mes parents (ou les parents de mes copains/copines) ne seraient venus au collège pour contester une punition ou une heure de colle.
Bon, l'année suivante, je suis tombée dans la classe où la moitié des élèves faisait allemand en LV1, les cours étaient alors plus calmes !
Ce qui a changé, c'est sans doute plus l'attitude des parents. Jamais mes parents (ou les parents de mes copains/copines) ne seraient venus au collège pour contester une punition ou une heure de colle.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- DaphnéDemi-dieu
Delia a écrit:Un topic de jeunots de mon point de vue, à moi qui suis née pendant le septennat de Vincent Auriol !Tamerlan a écrit:Tiens un topic de vieux... Les années 90 c'était quand même pas forcément terrible (sauf les horaires). Pour moi la ZEP avec quelques classes de très chauds. Et pas vraiment l'impression que les élèves aient beaucoup changé.
- BabaretteDoyen
Malaga a écrit:J'étais en 6e en 1994 ; quand je repense à mes années collège, je n'ai pas l'impression que les élèves ont tellement changé. J'ai le souvenir d'avoir été élève dans une classe de 5e assez terrible où certains élèves faisaient le concours du premier à se faire virer de cours, où un garçon avait balancé une boule puante en plein cours, où deux élèves s'étaient battus assez violemment en EPS...
Bon, l'année suivante, je suis tombée dans la classe où la moitié des élèves faisait allemand en LV1, les cours étaient alors plus calmes !
Ce qui a changé, c'est sans doute plus l'attitude des parents. Jamais mes parents (ou les parents de mes copains/copines) ne seraient venus au collège pour contester une punition ou une heure de colle.
Je ne sais pas si j'étais élève chez les fous ou si la situation s'est affreusement dégradée en dix ans, mais je suis entrée en sixième en 2003 et j'ai connu plusieurs attaques à la boule puante, un lancement de cartable depuis le troisième étage et un fumigène dans les toilettes. Plus une gamine qui s'est retrouvée à l'hôpital pendant un mois parce que deux garçons que je m'abstiendrai de qualifier se sont battus et sont tombés sur elle en se battant. Plus trois élèves qui se sont introduits dans le collège par effraction pour brûler la voiture du principal.
Je faisais allemand LV1, étais en quatrième avec des élèves tous dans le même cas que moi et je peux vous dire que mes "camardes" étaient très loin d'être des anges: la boule puante en cours de maths, c'était fréquent.
Mon établissement était sur une colline et il brassait plusieurs quartiers alentours, certains chics, d'autres très populaires, je ne pense pas qu'il était en ZEP.
Est-ce que c'est vraiment devenu pire ou est-ce que j'étais juste dans un établissement horrible?
- InhumaineNiveau 8
J'étais dans un collège privé de 2003 à 2007, et le pire des maux était quelques bavardages en classe. Les portables étaient confisqués si vus dans la cour, et les parents devaient venir les chercher à la vie sco pour les récupérer.
Nous avions à partir de la 6e un DS sur plage horaire fixe par semaine. En 2nde, le DS passait à 2h. Les heures d'études se faisaient dans un silence religieux (au premier bavardage, heure de colle). Je n'ai jamais été mise en retenue, ni personne de ma classe, en 4 ans !
Mais c'était un étab privé de centre-ville.
Nous avions à partir de la 6e un DS sur plage horaire fixe par semaine. En 2nde, le DS passait à 2h. Les heures d'études se faisaient dans un silence religieux (au premier bavardage, heure de colle). Je n'ai jamais été mise en retenue, ni personne de ma classe, en 4 ans !
Mais c'était un étab privé de centre-ville.
- gnafron2004Grand sage
J'ai commencé en 1999, alors j'ai le droit de jouer?
Pour moi une des choses qui a changé, c'est qu'à cette époque ça ne venait à l'esprit d'aucun inspecteur d'anglais de pourrir les enseignants parce qu'ils utilisaient un manuel, voire un workbook. Maintenant, si tu ne te tue pas à la tâche en passant tes jours et tes nuits à préparer des séquences actionnelles personnelles, t'es juste un gros nul récalcitrant. Vivement la retraite.
Pour moi une des choses qui a changé, c'est qu'à cette époque ça ne venait à l'esprit d'aucun inspecteur d'anglais de pourrir les enseignants parce qu'ils utilisaient un manuel, voire un workbook. Maintenant, si tu ne te tue pas à la tâche en passant tes jours et tes nuits à préparer des séquences actionnelles personnelles, t'es juste un gros nul récalcitrant. Vivement la retraite.
- ElyasEsprit sacré
Babarette a écrit:Malaga a écrit:J'étais en 6e en 1994 ; quand je repense à mes années collège, je n'ai pas l'impression que les élèves ont tellement changé. J'ai le souvenir d'avoir été élève dans une classe de 5e assez terrible où certains élèves faisaient le concours du premier à se faire virer de cours, où un garçon avait balancé une boule puante en plein cours, où deux élèves s'étaient battus assez violemment en EPS...
Bon, l'année suivante, je suis tombée dans la classe où la moitié des élèves faisait allemand en LV1, les cours étaient alors plus calmes !
Ce qui a changé, c'est sans doute plus l'attitude des parents. Jamais mes parents (ou les parents de mes copains/copines) ne seraient venus au collège pour contester une punition ou une heure de colle.
Je ne sais pas si j'étais élève chez les fous ou si la situation s'est affreusement dégradée en dix ans, mais je suis entrée en sixième en 2003 et j'ai connu plusieurs attaques à la boule puante, un lancement de cartable depuis le troisième étage et un fumigène dans les toilettes. Plus une gamine qui s'est retrouvée à l'hôpital pendant un mois parce que deux garçons que je m'abstiendrai de qualifier se sont battus et sont tombés sur elle en se battant. Plus trois élèves qui se sont introduits dans le collège par effraction pour brûler la voiture du principal.
Je faisais allemand LV1, étais en quatrième avec des élèves tous dans le même cas que moi et je peux vous dire que mes "camardes" étaient très loin d'être des anges: la boule puante en cours de maths, c'était fréquent.
Mon établissement était sur une colline et il brassait plusieurs quartiers alentours, certains chics, d'autres très populaires, je ne pense pas qu'il était en ZEP.
Est-ce que c'est vraiment devenu pire ou est-ce que j'étais juste dans un établissement horrible?
Un établissement horrible comme il en a toujours existé. Un ami de mon grand-père me racontait ce qui se passait dans son collège dans les années 50 et qui était abominable. Bref, ça a toujours existé.
- BabaretteDoyen
Elyas a écrit:Babarette a écrit:Malaga a écrit:J'étais en 6e en 1994 ; quand je repense à mes années collège, je n'ai pas l'impression que les élèves ont tellement changé. J'ai le souvenir d'avoir été élève dans une classe de 5e assez terrible où certains élèves faisaient le concours du premier à se faire virer de cours, où un garçon avait balancé une boule puante en plein cours, où deux élèves s'étaient battus assez violemment en EPS...
Bon, l'année suivante, je suis tombée dans la classe où la moitié des élèves faisait allemand en LV1, les cours étaient alors plus calmes !
Ce qui a changé, c'est sans doute plus l'attitude des parents. Jamais mes parents (ou les parents de mes copains/copines) ne seraient venus au collège pour contester une punition ou une heure de colle.
Je ne sais pas si j'étais élève chez les fous ou si la situation s'est affreusement dégradée en dix ans, mais je suis entrée en sixième en 2003 et j'ai connu plusieurs attaques à la boule puante, un lancement de cartable depuis le troisième étage et un fumigène dans les toilettes. Plus une gamine qui s'est retrouvée à l'hôpital pendant un mois parce que deux garçons que je m'abstiendrai de qualifier se sont battus et sont tombés sur elle en se battant. Plus trois élèves qui se sont introduits dans le collège par effraction pour brûler la voiture du principal.
Je faisais allemand LV1, étais en quatrième avec des élèves tous dans le même cas que moi et je peux vous dire que mes "camardes" étaient très loin d'être des anges: la boule puante en cours de maths, c'était fréquent.
Mon établissement était sur une colline et il brassait plusieurs quartiers alentours, certains chics, d'autres très populaires, je ne pense pas qu'il était en ZEP.
Est-ce que c'est vraiment devenu pire ou est-ce que j'étais juste dans un établissement horrible?
Un établissement horrible comme il en a toujours existé. Un ami de mon grand-père me racontait ce qui se passait dans son collège dans les années 50 et qui était abominable. Bref, ça a toujours existé.
Oui, sans doute, tu as raison.
Pourtant, mon collège, avec son emplacement rue du Pognon et ses classes CHAM jouissait d'une bonne réputation.
- TardisNiveau 9
gnafron2004 a écrit:
Pour moi une des choses qui a changé, c'est qu'à cette époque ça ne venait à l'esprit d'aucun inspecteur d'anglais de pourrir les enseignants parce qu'ils utilisaient un manuel, voire un workbook. Maintenant, si tu ne te tue pas à la tâche en passant tes jours et tes nuits à préparer des séquences actionnelles personnelles, t'es juste un gros nul récalcitrant. Vivement la retraite.
Beaucoup de IPR écrivent eux-mêmes les manuels. Il suffit d'avoir acheter le bon !!
- User21929Expert
Le pipeau peut faire une belle sarbacane en effet.Babarette a écrit:Elyas a écrit:
Un établissement horrible comme il en a toujours existé. Un ami de mon grand-père me racontait ce qui se passait dans son collège dans les années 50 et qui était abominable. Bref, ça a toujours existé.
Oui, sans doute, tu as raison.
Pourtant, mon collège, avec son emplacement rue du Pognon et ses classes CHAM jouissait d'une bonne réputation.
Si on parle des élèves, dans les années 90 comme toutes les autres j'ai croisé de sacrés zozos : j'en ai eu deux qui ont fini en prison. Un qui a fait le coup de la poubelle sur la porte mais avec un extincteur de 25 kg, raté, ouf. Un autre qui hurlait dès que le professeur avait le dos tourné. Un qui m'a fait un bras d'honneur le jour de ses 16 ans et a sauté par la fenêtre du 1er étage, une jambe cassée mais plus vu par la suite. Un qui voulait tatouer sa voisine au fer à souder... En trente ans j'aurais pu faire deux à trois tomes.
- ZazkFidèle du forum
Ce qui m'étonne, c'est qu'on ait envie de passer sa vie dans un établissement scolaire, après tout ça !!!
- BabaretteDoyen
Whypee a écrit:Le pipeau peut faire une belle sarbacane en effet.Babarette a écrit:Elyas a écrit:
Un établissement horrible comme il en a toujours existé. Un ami de mon grand-père me racontait ce qui se passait dans son collège dans les années 50 et qui était abominable. Bref, ça a toujours existé.
Oui, sans doute, tu as raison.
Pourtant, mon collège, avec son emplacement rue du Pognon et ses classes CHAM jouissait d'une bonne réputation.
Si on parle des élèves, dans les années 90 comme toutes les autres j'ai croisé de sacrés zozos : j'en ai eu deux qui ont fini en prison. Un qui a fait le coup de la poubelle sur la porte mais avec un extincteur de 25 kg, raté, ouf. Un autre qui hurlait dès que le professeur avait le dos tourné. Un qui m'a fait un bras d'honneur le jour de ses 16 ans et a sauté par la fenêtre du 1er étage, une jambe cassée mais plus vu par la suite. Un qui voulait tatouer sa voisine au fer à souder... En trente ans j'aurais pu faire deux à trois tomes.
Je ne sais pas si c'est lié, mais deux-trois ans après le fumigène et la voiture brûlée, le collège n'accueillait plus les CHAM, transférées ailleurs. L'établissement a dû en prendre un sacré coup. J'imagine que le collège privé situé juste a côté a eu un gros pic de demandes d'admissions.
Ce que tu racontes est assez hallucinant.
Zazck: je ne sais pas ce qui m'a pris en effet. Je dois être passablement stupide.
- lectioleHabitué du forum
Au début des années 90, j'étais dans le même collège privé jésuite qu'Emmanuel Macron et dans la même classe de 4e.
Ça n'avait rien à voir avec les établissements où j'ai enseigné par la suite.
Les cours finissaient à 16h30 le vendredi, sauf pour les élèves en retenue jusqu'à 17h30 ou 18h30.
Comme l'établissement disposait d'un internat, il y avait aussi des retenues de 8 h à midi le samedi matin (j'y ai eu droit une fois, 4 h à recopier le règlement intérieur, parce qu'un élève de ma classe avait lancé une craie par la fenêtre, que ça aurait pu blesser un élève, et que personne ne s'étant dénoncé, le CPE a mis en retenue toute la classe...), mais aussi de 24 h (un élève avait été mis en retenue 24 h pour un pet en classe, d'où un mot de ses parents pour qu'il la fasse en plusieurs fois sans dormir à l'internat, mais ça avait été refusé : 24 h avec pyjama) et de 48 h.
Je n'ai jamais connu les retenues de 24 h et de 48 h, mais j'étais souvent en retenue le vendredi soir. Il faut dire que la plupart des filles portaient un diadème et des vêtements Jacadi, surtout dans ma classe de 3e, d'après mes souvenirs.
Bah au final, j'aime plus les collèges où j'enseigne.
Ça n'avait rien à voir avec les établissements où j'ai enseigné par la suite.
Les cours finissaient à 16h30 le vendredi, sauf pour les élèves en retenue jusqu'à 17h30 ou 18h30.
Comme l'établissement disposait d'un internat, il y avait aussi des retenues de 8 h à midi le samedi matin (j'y ai eu droit une fois, 4 h à recopier le règlement intérieur, parce qu'un élève de ma classe avait lancé une craie par la fenêtre, que ça aurait pu blesser un élève, et que personne ne s'étant dénoncé, le CPE a mis en retenue toute la classe...), mais aussi de 24 h (un élève avait été mis en retenue 24 h pour un pet en classe, d'où un mot de ses parents pour qu'il la fasse en plusieurs fois sans dormir à l'internat, mais ça avait été refusé : 24 h avec pyjama) et de 48 h.
Je n'ai jamais connu les retenues de 24 h et de 48 h, mais j'étais souvent en retenue le vendredi soir. Il faut dire que la plupart des filles portaient un diadème et des vêtements Jacadi, surtout dans ma classe de 3e, d'après mes souvenirs.
Bah au final, j'aime plus les collèges où j'enseigne.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- gnafron2004Grand sage
Tardis a écrit:gnafron2004 a écrit:
Pour moi une des choses qui a changé, c'est qu'à cette époque ça ne venait à l'esprit d'aucun inspecteur d'anglais de pourrir les enseignants parce qu'ils utilisaient un manuel, voire un workbook. Maintenant, si tu ne te tue pas à la tâche en passant tes jours et tes nuits à préparer des séquences actionnelles personnelles, t'es juste un gros nul récalcitrant. Vivement la retraite.
Beaucoup de IPR écrivent eux-mêmes les manuels. Il suffit d'avoir acheter le bon !!
Non, non, je t'assure qu'une IPR de Bordeaux pourrit même quand on utilise le manuel écrit par sa collègue de Bordeaux...
- User21929Expert
Normal ! C'est le sien qu'il faut utiliser.gnafron2004 a écrit:Tardis a écrit:gnafron2004 a écrit:
Pour moi une des choses qui a changé, c'est qu'à cette époque ça ne venait à l'esprit d'aucun inspecteur d'anglais de pourrir les enseignants parce qu'ils utilisaient un manuel, voire un workbook. Maintenant, si tu ne te tue pas à la tâche en passant tes jours et tes nuits à préparer des séquences actionnelles personnelles, t'es juste un gros nul récalcitrant. Vivement la retraite.
Beaucoup de IPR écrivent eux-mêmes les manuels. Il suffit d'avoir acheter le bon !!
Non, non, je t'assure qu'une IPR de Bordeaux pourrit même quand on utilise le manuel écrit par sa collègue de Bordeaux...
- Lowpow29Neoprof expérimenté
pseudo-intello a écrit:En 90, pour ma part, CP (jusqu'à juin) et donc CE1 (à partir de septembre).
Le manuel de lecture s'appelait Daniel et Valérie, la prof de CP mettait des notes de A à E sur les bulletins et sur le "fichier" (qu'elle disait) de maths , et tb - b - ab - moyen ou que sais-je sur le cahier d'écriture, on démarrait l'année avec des carreaux plus gros (Sieyès, mais plus gros) et on apprenait à écrire en attaché au stylo-bille et la maîtresse décorait la marge d'un tampon personnage de Daniel et Valérie quand on avait tb, ce qui ne m'arrivait pas souvent car mon étourderie me condamnait au b voire à l’infamie d'un ab (au CE1, notes sur 10 et passage au stylo plume quand la maîtresse t'estimait prêt).
je crois qu'au au collège, je suis passée soit la dernière année, soit l'avant-dernière année avant l'avènement de la séquence pédagogique, et maintenant, je sais que j'ai eu chaud.
Oh Daniel et Valérie !!
Dédicace à tous les CP 97-98 qui ont dansé sur "We are the champions" en bleu-blanc-rouge à la fête d'école !! ^^
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- DeliaEsprit éclairé
Retour vers le Second Empire :
Comtesse de Ségur, Les deux nigauds
- Spoiler:
- ►
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INNOCENT AU COLLÈGE
Deux jours après, Simplicie eut sa robe. Prudence avait passé presque toute la nuit à la terminer, et le lendemain, elle eut à supporter une bonne gronderie de Mme Bonbeck, qui ne voulait pas qu’on veillât à cause de la chandelle ou de l’huile qu’on brûlait. Simplicie, qui s’était ennuyée pendant deux jours et qui avait plus d’une fois regretté ses parents à la campagne, fut enchantée de s’habiller pour aller voir Innocent à la pension. Cette fois elle n’alla pas en voiture, elle ne s’arrêta pas à toutes les boutiques, et Coz, qui les accompagnait, n’eut pas à faire taire des gamins ni à dissiper des attroupements. Ils arrivèrent sans aventure à la pension et demandèrent Innocent ; on les fit entrer au parloir, et ils attendirent.
Pendant que ces dames attendent, nous allons raconter comment Innocent avait passé ses premiers jours avec ses nouveaux camarades.
Quand le maître de pension ramena Innocent dans la cour où jouaient les élèves, il les appela tous :
« Messieurs, leur dit-il, je vous recommande de l’indulgence et de la charité envers ce nouveau camarade que je vous amène ; vous l’avez déjà bousculé et maltraité. Je ne veux pas ces plaisanteries brutales qui nuisent à la bonne renommée de ma maison,
— Nous n’avons rien fait. Monsieur ; nous avons joué entre nous, s’écrièrent les élèves.
— Ce n’est pas vrai, dit Innocent ; vous m’avez tiré ma redingote, vous m’avez jeté à terre, vous avez enfermé Prudence, Simplicie et le Polonais dans la cour.
— Tu mens, dit un grand élève, ce n’est pas nous, qui avons fait cela. »INNOCENT.C’est vous tous ; et vous qui parlez, vous avez dit que vous étiez le délégué du maître.LE MAÎTRE.Ah ! c’est donc vous, Monsieur Léon, qui vous êtes rendu coupable de ce manque de respect, de cette haute inconvenance envers ma maison et les personnes qui m’avaient amené un élève ?LÉON.Non, M’sieu ; il ment, ce n’est pas moi.INNOCENT.C’est vous, je vous reconnais bien ; et quand Prudence, Simplicie et le Polonais viendront me voir, ils vous reconnaîtront bien aussi.LE MAÎTRE.Monsieur Léon, je vois à votre mine que vous êtes coupable ; et l’accent de ce jeune homme est l’accent de la vérité.LÉON.Mais, M’sieu…LE MAÎTRE.Je ne vous parle pas de ça. Je dis que c’est vous et que vous serez privé de sortie dimanche prochain.LÉON.Mais, M’sieu…LE MAÎTRE.Je ne vous parle pas de ça. Vous ne sortirez pas.
Le maître se retira,, laissant Innocent en proie aux vengeances de ses ennemis.
« Rapporteur ! capon ! dit Léon en lui allongeant un coup de poing sur l’épaule.
— Méchant ! langue de pie ! dit un autre élève eu lui tirant les cheveux,
— Mouchard ! crièrent les autres en lui tirant les oreilles, les cheveux, en lui assénant des coups de pied, des coups de poing.
— Aïe, aïe ! au secours ! ils me battent, ils m’arrachent les cheveux, ils me griffent ! » cria Innocent en se débattant.
Le maître d’étude, habitué à ces cris et à ces combats dans cette pension mal tenue et mal composée, n’y fit aucune attention, jusqu’à ce que les cris furent devenus aigus et violents. Il marcha alors vers le groupe, se fit jour jusqu’à Innocent qu’il dégagea des mains et des pieds de ses ennemis. Il le retira échevelé et sanglotant.
« C’est une honte. Messieurs ! un abus de force ! une lâcheté ! Tomber cinquante à la fois sur un innocent, maigre, faible et incapable de se défendre. Vous êtes tous au piquet, messieurs.
— Mais M’sieu, il a rapporté ; il a fait punir Léon ; il mérite d’être puni lui-même.
— Vous voyez bien que, venant d’arriver, il ne connaît pas les usages de la pension. Fallait-il l’assommer pour cela ? Au piquet tous, jusqu’à la fin de la récréation. »
La résistance était inutile : les élèves s’alignèrent contre le mur, laissant Innocent maître du champ de bataille, il remit en ordre ses vêtements, ses cheveux, regarda les élèves d’un air de triomphe, et se promena de long en large derrière eux. Quand il les approchait de trop près, il recevait un coup de pied lestement détaché ; d’autres lui tiraient la langue, lui lançaient de petits cailloux, du sable, lui décochaient des injures et des menaces.
« Tu ne l’emporteras pas en paradis, mauvais mouchard ! lui dit Léon.
— Nous te corrigerons de faire le rapporteur, dit un autre.
— Je me mettrai près du maître, répondit Innocent.
— On saura, bien te trouver seul, mauvais Judas.
— M’sieu, dit Innocent, en s’approchant du maître d’étude, ils m’appellent Judas, mouchard, rapporteur, et je ne sais quoi encore. »LE MAÎTRE.Taisez-vous, Monsieur ; vous me fatiguez de vos plaintes. Ne les agacez pas, ils ne vous diront rien.INNOCENT.Je ne leur dis rien, M’sieu ; je me promène.LE MAÎTRE.Vous les narguez. Monsieur. Est-ce que je ne vois pas votre air moqueur et insolent ?INNOCENT.Mais, M’sieu, puisqu’ils m’appellent Judas !LE MAÎTRE.Ils ont raison, Monsieur. Et je vous préviens que si vous continuez comme vous avez commencé ils vous rompront les os, ils vous écorcheront vif, sans que je puisse les en empêcher.INNOCENT.Ah ! mon Dieu ! je ne peux pas rester ici ; je veux m’en aller chez ma tante.LE MAÎTRE.Il n’y a plus de tante pour vous, Monsieur ; vous êtes ici, vous y resterez ; nous répondons de votre personne, et personne n’a le droit de venir vous reprendre.INNOCENT.J’écrirai à papa, à maman ; je ne peux pas rester ici pour avoir les os rompus et la peau arrachée. Les méchants garçons ! Je les déteste !LE MAÎTRE.Détestez-les tant que vous voudrez, Monsieur, mais ne les taquinez pas ; c’est dans votre intérêt que je vous le dis.
Le maître d’étude s’éloigna, laissant Innocent tout penaud an milieu de la cour. Quand il leva les yeux sur ses camarades, ils lui firent tous les cornes.
Innocent resta immobile en face d’eux, cherchant, sans le trouver, un moyen de défense contre les agressions qu’il redoutait. Mais que pouvait-il faire seul contre douze ? La cloche sonnait pendant qu’il réfléchissait.
« En classe, Messieurs ! en classe ! » cria le maître d’étude.
Les élèves quittèrent leur mur avec une vive satisfaction et se dirigèrent deux par deux vers la classe, ils défilèrent devant Innocent, et chacun lui donna en passant une chiquenaude, un pinçon, une claque, un coup de pied. Innocent, au lieu de s’éloigner, resta en place comme un nigaud et suivit ses camarades en pleurnichant. Le maître d’étude lui assigna sa place, lui fit donner un pupitre et les cahiers et livres nécessaires.
Le voisin d’Innocent lui pinça les parties charnues.
« Laisse-moi, méchant ! Ne me touche pas !
— Silence, là-bas ! » dit le maître d’étude.
Quelques instants après, même agacerie, même réclamation d’Innocent.LE MAÎTRE D’ÉCOLE.Monsieur, si vous parlez encore. Je vous marque dix mauvais points.INNOCENT.M’sieu, ce n’est pas ma faute ; il me pince.LE MAÎTRE D’ÉTUDE.Taisez-vous, Monsieur…INNOCENT.M’sieu, c’est lui…LE MAÎTRE D’ÉTUDE, écrivant sur le tableauDix mauvais points pour Gargilier.INNOCENT, pleurant. — M’sieu, ce n’est pas juste ; ce n’est pas ma
faute.LE MAÎTRE D’ÉTUDE, écrivantVingt mauvais… points pour Gargilier.INNOCENT, sanglotantJe le dirai au maître ; ce n’est pas juste.LE MAÎTRE D’ÉTUDE.Deux cents vers à copier. Monsieur Gargilier, pour insubordination et impertinences.
Des bravos et des battements de mains partirent de tous les bancs.LE MAÎTRE D’ÉTUDE.Silence, mauvais sujets ! mauvais cœurs ! Comme c’est vilain de se réjouir du malheur d’un camarade.PLUSIEURS VOIX.M’sieu, puisqu’il est impertinent pour vous !LE MAÎTRE D’ÉTUDE.Ça vous chagrine beaucoup, n’est-il pas vrai, qu’il soit impertinent envers moi ? On dirait que vous ne l’êtes jamais, vous autres ; un tas d’insolents, de braillards, de fainéants !QUELQUES VOIX.Mais, M’sieu…LE MAÎTRE D’ÉTUDE.Silence ! Le premier qui parle a trois cents vers à copier.
La menace fit son effet ; le silence le plus absolu régna dans la salle ; on n’entendait d’autre bruit que celui des feuillets qu’on tournait, des plumes grinçant sur le papier, et les sanglots d’Innocent.LE MAÎTRE.Aurez-vous bientôt fini vos gémissements douloureux, Gargilier ! C’est assommant, ça. Si j’entends encore un sanglot ou un soupir, je vous donne cinq cents vers au lieu de deux cents.
Innocent se moucha fortement, essuya ses yeux, retint ses pleurs. Il commença son pensum tout en pestant contre le maître, les élèves, et en regrettant déjà de se trouver dans cette pension, objet de ses ardents désirs depuis plusieurs mois.
« Je mènerai une jolie vie dans cette maudite maison ! pensait-il en répandant quelques larmes silencieuses. De méchants camarades, des maîtres injustes et cruels ! On me gronde, ou me punit à tort, et l’on ne veut pas me laisser parler pour me justifier ! Si j’avais su que la pension fût si désagréable, je n’aurait jamais demandé à y entrer. »
Les voisins d’Innocent, satisfaits de le voir puni, ne le tourmentèrent plus et le laissèrent tranquillement achever ses deux cents vers, ce qui fut facile ; n’ayant pas de devoir à faire de la classe précédente, il employa les deux heures d’étude à faire son pensum.
Quand la cloche sonna la classe, Innocent présenta son cahier au maître d’étude, qui l’examina, et le trouva bien.
« C’est bien, Monsieur. Je vous marque dix bons points.
— Merci, Monsieur, vous êtes bien bon », répondit Innocent enchanté.
Le maître d’étude, qui n’était pas habitué aux politesses et aux compliments de ses élèves, parut très satisfait, et, sans en rien dire effaça les vingt mauvais points qu’il avait marqués précédemment.
La classe se passa, comme toutes les classes de cette pension : le maître fut ennuyeux, sévère, parfois injuste ; les élèves furent bruyants, indociles, insupportables : un ange y aurait perdu patience. Innocent était ébahi ; il eut de la peine à comprendre la leçon, tant il y eut d’interruptions, de tumulte sourd, de réclamations. Deux élèves furent renvoyés de la classe ; Innocent croyait les retrouver tristes et honteux ; il fut surpris de les entendre, à la récréation, rire de leur renvoi et raconter qu’ils avaient réussi à le cacher au maître de pension.
« Comment avez-vous fait ? » demanda Innocent.LES ÉLÈVES.Pas difficile, va ; au lieu de rentrer en étude, nous sommes restés au parloir à nous reposer et à nous amuser. Et quand les camarades sont rentrés, nous nous sommes mêlés à eux comme si nous n’avions pas quitté les rangs.INNOCENT.Et si quelqu’un était entré au parloir ?LES ÉLÈVES.Bah ! personne n’y entre à cette heure ; et si même quelqu’un était venu, nous nous serions fourrés sous la table, qui est couverte d’un grand tapis ; personne ne nous aurait vus.INNOCENT.Et si le professeur dit au maître qu’il vous a renvoyés ?LES ÉLÈVES.Pas de danger : une fois sorti de la classe, il n’y pense plus, et il ne voit pas souvent le maître.
— Dis donc, Gargilier, s’écria un élève, est-ce que tu ne manges rien avec ton pain ?INNOCENT.Je n’ai rien ; il faut bien que je le mange sec.L’ÉLÈVE.Et pourquoi n’achètes-tu pas quelque chose ?INNOCENT.Quoi ?L’ÉLÈVE.Quoi ? Du chocolat, parbleu ! des tartes, des noix, des pommes, etc.INNOCENT.Où ?L’ÉLÈVE.Chez le portier, imbécile ; il vend de tout.INNOCENT.Je ne sais pas comment faire.L’ÉLÈVE.As-tu de l’argent ? Je t’achèterai ce qu’il te faut, moi.INNOCENT.J’ai vingt francs ; mais, dans ma poche, je n’ai que vingt sous.
— C’est bien, donne-les moi ; tu vas voir.
L’élève courut chez le portier :
« Père Frimousse, avez-vous de bonne marchandise, bien fraîche ? »LE PORTIER.Je crois bien. Monsieur ! Voyez, choisissez.L’ÉLÈVE.Je prends dix croquets, deux pommes, un quarteron de noix et deux tartes. Combien le tout ?LE PORTIER.Dix croquets, cent centimes ; deux pommes, vingt centimes ; les noix, vingt-cinq centimes ; les tartes, quarante centimes : total, deux francs quinze centimes.
L’élève ne prit pas la peine de vérifier le compte du portier ; il ne s’aperçut pas qu’on faisait payer trente centimes de trop.L’ÉLÈVE.Tenez, voici toujours un franc à compte ; mettez le reste sur le mémoire de Gargilier.LE PORTIER.Gargilier ? connais pas. Je ne fais pas crédit à l’inconnu.L’ÉLÈVE.C’est le nouvel élève arrivé ce matin ; son père est immensément riche ; il donne au fils tout ce qu’il veut il n’y a pas de danger que vous perdiez avec lui.LE PORTIER.C’est possible ! Mais, tout de même, Je ne serais pas fâché d’avoir mon argent : si demain je ne suis pas payé ; je fais du bruit.L’ÉLÈVE.Vous serez payé demain, c’est moi qui vous le dis.LE PORTIER.Avec ça que vous êtes de bonne paye, vous qui n’avez jamais un sou ! C’est toujours les autres qui payent pour vous.L’ÉLÈVE.Qu’est-ce que ça vous fait, puisque, au total, vous n’y perdez jamais rien ! Je fais aller votre commerce, moi.LE PORTIER.Et vous vous nourrissez bien, aussi. Voilà que vous avez mangé la moitié des provisions de votre protégé. Comment l’appelez-vous, ce brave garçon ?L’ÉLÈVE.Gargilier ! Une bonne pratique, allez ! Bête comme il n’y en a pas ; niais comme on n’en voit pas, un vrai Jocrisse.LE PORTIER.Bien, bien, on en fera son profit ; merci, Monsieur… Tout de même ne mangez pas tout.L’ÉLÈVE.Non, non, je n’en mange que juste la moitié ; le reste est pour lui.
L’élève partit en courant, et remit aux mains impatientes d’Innocent cinq croquets, une pomme, dix noix et une tarte.L’ÉLÈVE.Tiens, Gargilier, tu vas te régaler ; j’en ai pris beaucoup, tu en auras pour deux ou trois jours ; alors tu me redois un franc quinze, que j’ai payés pour toi.INNOCENT.Comme c’est cher ! Deux francs quinze pour si peu de chose !L’ÉLÈVE.Tu appelles ça peu de chose, toi ! Cinq beaux Croquets…INNOCENT.Pas déjà si beaux, et secs comme des pendus.L’ÉLÈVE.Une pomme magnifique…INNOCENT.Petite et ridée, tu appelles cela magnifique !L’ÉLÈVE.Dix noix, une tarte excellente !
Innocent goûta la tarte et dit, en faisant la grimace :
« La cuisinière de maman en faisait de meilleures ; ça sent le rance et la poussière ! »L’ÉLÈVE.Ma foi, mon cher, une autre fois achète toi-même et choisis à ton idée ; Je ne fais plus tes commissions, moi. En attendant, rends-moi mes vingt-trois sous.INNOCENT.Je te les donnerai quand nous rentrerons en étude ; j’ai mis mon argent dans mon pupitre.
L’élève, satisfait de son premier succès, n’insista pas. Innocent goûta à tout et y goûta tant et tant qu’il ne lui resta plus rien pour le lendemain. En rentrant à l’étude, il donna à l’élève infidèle une pièce de cinq francs en le priant de lui rendre le reste en monnaie.
« Je n’en ai pas maintenant, Je te la rendrai à la première occasion.
Il courut chez le portier, et, lui remettant la pièce de cinq francs :
« Tenez père Frimousse, Gargilier vous envoie cinq francs. Vous les garderez et il aura chez vous un compte courant. Il vous donnera de temps en temps une ou deux pièces de cinq francs. De cette façon, vous êtes payé d’avance, et vous êtes bien sûr de n’y rien perdre. »
Le portier enchanté de cet arrangement au moyen duquel il pouvait faire des gains considérables, remercia l’élève qui lui valait cette bonne pratique et témoigna sa satisfaction en lui offrant une tablette de chocolat, que le coupable accepta et avala avec joie.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- NasopiBon génie
J'étais stagiaire en 98-99.
A l'époque on ne remplissait pas encore les bulletins à l'ordinateur.
A l'époque on ne remplissait pas encore les bulletins à l'ordinateur.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- stanleymilgramNiveau 9
J'ai enseigné en 1990.
Maintenant, j'anime ...
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- Isis39Enchanteur
Nasopi a écrit:J'étais stagiaire en 98-99.
A l'époque on ne remplissait pas encore les bulletins à l'ordinateur.
Dans mon lycée des débuts on le faisait dès 1995.
- DeliaEsprit éclairé
Hélas non, on les faisait à la main, en se disputant les Kalamazoo que certains emportaient chez eux pour plus de sûreté.
On calculait aussi les moyennes à la main...
Bravo les ordinateurs !
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Amadou Hampaté Ba
- Thursday's children - documentaire sur l'enseignement dans une école pour sourds en Angleterre dans les années 50
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