Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

Celadon a écrit:

"tout pour ma gueule et rien à ficher du reste du Monde".

Tu pourrais préciser le "tout", Whypee ?

J'ai toujours été dans l'esprit collectif. J'ai milité, malheureusement j'ai été déçu par la politique interne des syndicats, partis, et autres acteurs soi disant du domaine social. Alors maintenant je vais peut-être penser à ma petite personne et militer pour môa et rien que môa. Flute ! Zut ! Bref m'adapter à cette belle époque...

Sphinx a écrit:J'avoue que ça fait un peu beaucoup de journées de salaire à perdre et que ça fait un peu suer quand on voit que ce sont toujours les mêmes qui font grève (aka moi et des collègues qui se comptent sur les doigts d'une main dans mon établissement) et les autres qui attendent que ça se passe. Donc je ne ferai pas celle du 21. Mais j'ai fait celle du 12 et je ferai celle du 10/10. Et on organise une heure syndicale dans mon collège dans quelques jours pour essayer d'informer un peu les collègues.

C'est vrai , et la passivité d'autrui rend encore plus pénible la perte d'une journée. Quand je vois que j'ai perdu plus de la moitié d'un mpois de traitement depuis le début pour des gens qui évitent les infos syndicales, qui disent "hein ? Le PPCR ? C'est quoi ? " ou qui disent que l'évaluation, finalement, va permettre de "casser les mauvais enseignants", il m'arrive de vaciller aussi.
Mais quelle autre solution ? Une chose que je ne ferai plus en revanche, ce sont les grèves "locales" parce que la sécurité n'est pas assurée, parce qu'on manque de surveillants, etc. Ce ne sont que les conséquences des orientations plus générales. Il faut attendre la crise et la réaction de l'administration, et dans ces cas, ce n'est pas à nous d'assumer.
J'éviterai peut-être aussi certaines grèves où mon absence n'est pas visible parce que j'ai une heure de cours (oui, ça m'arrive).Une grève, ça doit aussi être visible et gêner, ne serait-ce que pour amener les gens à se poser des questions.

J'ai répondu "non", de rage et de désespoir (et de lassitude), mais je sais que j'ai le temps de changer d'avis d'ici-là...
Mais schtroumpf, quoi...
Je voudrais me creuser un abri anti atomique et y attendre la fin du monde. Ma couette remplit assez bien ce rôle en ce moment.
Du coup, suffit que j'oriente mon désespoir différemment et je serai au premier rang le 10. J'vais en discuter avec ma couette.

Je suis pleine d'amertume. Nous étions trois pelés mardi dernier à faire grève. J'ai hésité jusqu au dernier moment, remarquez!
La prochaine...pfff. ..Je suppose que j'en serai...mais bon...ma soeur dans la fpt à râlé car il faudra demander à mamie de garder le petit ce jour-là alors que ça ira pour le grand dans le privé où il y a moins d'absentéisme.
Amertume...

Lizdarcy a écrit:Je suis pleine d'amertume.  Nous étions trois pelés mardi dernier à faire grève. J'ai hésité jusqu au dernier moment, remarquez!
La prochaine...pfff. ..Je suppose que j'en serai...mais bon...ma soeur dans la fpt à râlé car il faudra demander à mamie de garder le petit ce jour-là alors que ça ira pour le grand dans le privé où il y a moins d'absentéisme.
Amertume...

C'est elle qui recevra le boulet en pleine tronche quand Narcisse Ier se décidera à s'attaquer à la fonction publique... Quand ces cerveaux fertiles néolibéraux auront imaginé un DRH dans la ftp qui s'occupera de son cas, elle aura certainement plus de temps pour s'occuper de ses enfants 

Lizdarcy a écrit:Je suis pleine d'amertume.  Nous étions trois pelés mardi dernier à faire grève. J'ai hésité jusqu au dernier moment, remarquez!
La prochaine...pfff. ..Je suppose que j'en serai...mais bon...ma soeur dans la fpt à râlé car il faudra demander à mamie de garder le petit ce jour-là alors que ça ira pour le grand dans le privé où il y a moins d'absentéisme.
Amertume...

Mieux : une collègue de mon mari affirmait, la dernière fois qu'il y a eu un très beau chapelet de grèves, que quand on fait toutes les grèves, on n'est pas PE en CM1, parce que c'est une classe importante... (par contre, si t'es PE en maternelle, t'as le droit, sans doute parce que c'est une classe qui ne sert à rien ? ).

Edit ta sœur n'a qu'à faire grève aussi, comme ça elle pourra garder son fils ce jour-là.
Ou alors, elle fait grève et fait garder le petit par mamie, et elle prend du temps pour elle et pour se détendre, parce que visiblement, elle en a besoin.

Whypee a écrit:

Celadon a écrit:

"tout pour ma gueule et rien à ficher du reste du Monde".

Tu pourrais préciser le "tout", Whypee ?

J'ai toujours été dans l'esprit collectif. J'ai milité, malheureusement j'ai été déçu par la politique interne des syndicats, partis, et autres acteurs soi disant du domaine social. Alors maintenant je vais peut-être penser à ma petite personne et militer pour môa et rien que môa. Flute ! Zut ! Bref m'adapter à cette belle époque...

Certes, mais ce "tout" me laisse dubitative...

VanGogh59 a écrit:

Lizdarcy a écrit:Je suis pleine d'amertume.  Nous étions trois pelés mardi dernier à faire grève. J'ai hésité jusqu au dernier moment, remarquez!
La prochaine...pfff. ..Je suppose que j'en serai...mais bon...ma soeur dans la fpt à râlé car il faudra demander à mamie de garder le petit ce jour-là alors que ça ira pour le grand dans le privé où il y a moins d'absentéisme.
Amertume...

C'est elle qui recevra le boulet en pleine tronche quand Narcisse Ier se décidera à s'attaquer à la fonction publique... Quand ces cerveaux fertiles néolibéraux auront imaginé un DRH dans la ftp qui s'occupera de son cas, elle aura certainement plus de temps pour s'occuper de ses enfants 

J'ai le même specimen, collègue pro-Macron à fond, dont une amie est députée LREM, à temps partiel 50% pour convenance personnelle (ses enfants ont dépassé l'âge)...on va rire quand elle ne pourra plus rester à 50% parce que trop de postes auront été supprimés. 

Lefteris a écrit:

Sphinx a écrit:J'avoue que ça fait un peu beaucoup de journées de salaire à perdre et que ça fait un peu suer quand on voit que ce sont toujours les mêmes qui font grève (aka moi et des collègues qui se comptent sur les doigts d'une main dans mon établissement) et les autres qui attendent que ça se passe. Donc je ne ferai pas celle du 21. Mais j'ai fait celle du 12 et je ferai celle du 10/10. Et on organise une heure syndicale dans mon collège dans quelques jours pour essayer d'informer un peu les collègues.

C'est vrai , et la passivité d'autrui rend encore plus pénible la perte d'une journée. Quand je vois que j'ai perdu plus de la moitié d'un mpois de traitement depuis le début pour des gens qui évitent les infos syndicales, qui disent "hein ? Le PPCR ? C'est quoi ? " ou qui disent que l'évaluation, finalement, va permettre de "casser les mauvais  enseignants",  il m'arrive de vaciller aussi.
Mais quelle autre solution ? Une chose que je ne ferai plus en revanche, ce sont les grèves "locales" parce que la sécurité n'est pas assurée, parce qu'on manque de surveillants, etc.  Ce ne sont que les conséquences des orientations plus générales. Il faut attendre la crise et la réaction de l'administration, et dans ces cas, ce n'est pas à nous d'assumer.
J'éviterai peut-être aussi certaines grèves où mon absence n'est pas visible parce que j'ai une heure de cours (oui, ça m'arrive).Une grève, ça doit aussi être visible et gêner, ne serait-ce que pour amener les gens à se poser des questions.  

Pour moi, quand il y a beaucoup de journées de grève, ça doit se faire par tour de rôle, pour désorganiser suffisamment le service sans se casser les reins. Je prends ma part en faisant deux grèves sur trois même si je sais bien que personne ne se bougera pour la troisième...

Je serai grèviste, le 10 octobre, mais je ne fais plus que rarement les grèves organisées par mon syndicat (FO).
Trop de grèves sans résultat, parce que trop timorées dans le mode d'action retenu (pas d'atteinte aux examens ect) ont épuisé financièrement les troupes, alors comme beaucoup, je choisis les grèves auxquelles je participe.
Même si nous nous paupérisons, nous sommes encore dans un état intermédiaire où les assiettes sont encore convenablement garnies, il faudra probablement encore un déclassement supplémentaire pour que la profession se révolte.

Ilona a écrit:Je serai grèviste, le 10 octobre, mais je ne fais plus que rarement les grèves organisées par mon syndicat (FO).
Trop de grèves sans résultat, parce que trop timorées dans le mode d'action retenu (pas d'atteinte aux examens ect) ont épuisé financièrement les troupes, alors comme beaucoup, je choisis les grèves auxquelles je participe.
Même si nous nous paupérisons, nous sommes encore dans un état intermédiaire où les  assiettes sont encore convenablement garnies, il faudra probablement encore un déclassement supplémentaire pour que la profession se révolte.

Je suis au même syndicat, le plus démocratique quand même quand on voit ce qui s'est passé dernièrement (les mandats de la "base" ont parlé contre l'avis du dirigeant) , mais comme toi je fais partie de ceux qui opinent pour des actions systématiquement plus dures : grève des examens, des formations imposées, des rentrées.
Quant à la révolte, elle ne viendra pas d'un déclassement supplémentaire mais d'une prise de conscience rapide. Je m'explique : les professeurs en exercice mangent leur chapeau, et vont être nombreux à partir. Le nouveau "prof" sera déjà recruté comme déclassé, parmi les gens qui n'ont vraiment plus le choix de faire autre chose, qui auront un concours peu dsiciplinaire qui permettra d'en faire plus facilement des "animateurs" polyvalents et aura l'habitude de courber l'échine. Les meilleurs étudiants, réalisation du voeu de Dubet, ne seront plus enseignants. La situation actuelle parle déjà d'elle même : les scientifiques , encore nombreux dans les facs, esquivent les concours. Les littéraires évitent quant à eux ces facs qui les mèneraient à l'EN .

Lefteris a écrit:
Quant à la révolte, elle ne viendra pas d'un déclassement supplémentaire mais d'une prise de conscience rapide. Je m'explique : les professeurs en exercice mangent leur chapeau, et vont être nombreux à partir. Le nouveau "prof" sera déjà recruté comme déclassé, parmi les gens qui n'ont vraiment plus le choix de faire autre chose, qui auront un concours peu dsiciplinaire qui permettra d'en faire plus facilement des "animateurs"  polyvalents et aura l'habitude de courber l'échine. Les meilleurs étudiants, réalisation du voeu de Dubet, ne seront plus enseignants. La situation actuelle parle déjà d'elle même : les scientifiques , encore nombreux dans les facs, esquivent les concours. Les littéraires évitent quant à eux ces facs qui les mèneraient à l'EN .

Je me demande souvent comment l'Histoire jugera ces gens qui ont détruit le système éducatif de leur pays ?
Comment les historiens appelleront cette période, où en dépit du bon sens, l'occident se sera fait harakiri en refusant une éducation exigeante à sa population pour pouvoir économiser quelques bouts de chandelle ?

Ca dépendra de qui écrit l'histoire.

pseudo-intello a écrit:Ca dépendra de qui écrit l'histoire.

Aussi,c'est vrai ! En général, ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire. Souhaitons que ce soit peuple oppressé par la tyrannie financière qui finisse par triompher.

En tout cas, quand on bosse dans le privé, vos posts sont un réel régal, tel un écrit de fiction.

C'est-à-dire ?

Je ne ferai pas grève. En 40 ans de travail, je n'ai vu qu'un seul mouvement de grève ayant eu des effets réels: la grève contre Claude Allègre, ministre de l'Education Nationale sous Jospin. Je n'ai pas envie d'offrir une journée à l'état, alors que je suis persuadée que Macron ne reculera en rien.

C'est à dire que je ne reconnais en rien le quotidien de mon métier.

Quoi, par exemple ?

Moi c'est sur le "régal" que je m'interroge.

William Foster a écrit:

VicomteDeValmont a écrit:Déjà 3 NON, je serais intéressé de lire quelques arguments.

Suis encore indécis mais je penche pour un non.
Ne pas faire grève me paraît honteux devant ce qu'on prend dans la tête.
Faire grève me paraît de plus en plus inefficace. L'impression de ramer en plus pour trop de collègues qui ne cherchent pas même à savoir ce qui leur arrive.

Las. :|

Pareil.
J'ai fait grève mardi 12/09 et pour la 1ère fois j'ai vraiment eu l'impression d'être l'idiote utile, la seule de ma circo (je suis PE) à "perdre" une journée de salaire pour rien (à part être en accord avec mes idées) et pire encore, j'ai eu l'impression que les syndicats présents n'avaient aucune proposition concrète pour la suite. En fon de manif, appel à la grève d'octobre et en attendant, ben chacun reprend sa route et sa petite vie tranquille... Fin septembre, le SNUIPP local fait une AG départemental spécial ZIL (remplaçant), je voulais y aller mais plus j'y pense, plus je me dis que cela va encore être du blabla bien-pensant qui ne débouchera sur rien.

Not a Panda a écrit:Moi c'est sur le "régal" que je m'interroge.

Mais moi aussi. J'ai du mal à percevoir le sens et la finalité de ces deux interventions.

Marlou.Bassboost a écrit:je n'ai pas fait grève le 12 avec 3 h de cours et un rassemblement à 17h30, je suis simplement allée au rassemblement.

Le 10 c'est mille fois oui ! je vais tenter de réunir un AG avec les instits et les profs et les agents municipaux et territoriaux de ma ville.
Pour les indécis, p**n, c’est LE moment ! regardez cette intersyndicale, ça faisait longtemps !

La grève du 12/09 n'avait pas été lancée par une intersyndicale avant de devenir une farce? Je n'ai plus confiance dans les dirigeants syndicaux. Ils semblent jouer sur tous les tableaux et ne suivent plus la base depuis quelques temps...

Il me semble que la journée du 12 était à l'initiative de la CGT, que d'autres syndicats appelaient à soutenir le mouvement (participer aux rassemblements) mais qu'il n'y avait pas vraiment d'appel à la grève (avec préavis de grève déposés quand même pour couvrir ceux qui souhaitaient la faire).
A confirmer...

Ilona a écrit:
Même si nous nous paupérisons, nous sommes encore dans un état intermédiaire où les  assiettes sont encore convenablement garnies, il faudra probablement encore un déclassement supplémentaire pour que la profession se révolte.

Il ya des enseignants" dont les assiettes sont encore convenablement garnies" ,je suis d'accord avec toi mais dans certains établissements le métier est si éprouvant que les profs sont loin d'avoir le sentiment d'une quelconque satiété d'où les démissions en cascades et les pénuries dans certaines matières.

Eily a écrit:En tout cas, quand on bosse dans le privé, vos posts sont un réel régal, tel un écrit de fiction.

Nous avons hâte d'en savoir plus...