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- JennyMédiateur
Peut être que l'ennui de ta fille est déjà visible, à voir avec la maîtresse.
Heureusement que j'ai sauté une classe, après avoir fait un CP/CE1. J'ai fait un début de CP classique, mais apparemment c'était ingérable (je voulais tout le temps donner les réponses, je m'ennuyais terriblement...). En CP/CE1, mes parents m'ont raconté que le directeur leur avait dit que je faisais les devoirs des deux niveaux et qu'ensuite, il fallait me trouver autre chose à faire sinon je m'ennuyais... A voir si ta fille apprend quand même des choses en CP ou si elle est déjà très à l'aise en CE1.
Le double niveau permettra à la maitresse de voir si le saut de classe est souhaitable.
Heureusement que j'ai sauté une classe, après avoir fait un CP/CE1. J'ai fait un début de CP classique, mais apparemment c'était ingérable (je voulais tout le temps donner les réponses, je m'ennuyais terriblement...). En CP/CE1, mes parents m'ont raconté que le directeur leur avait dit que je faisais les devoirs des deux niveaux et qu'ensuite, il fallait me trouver autre chose à faire sinon je m'ennuyais... A voir si ta fille apprend quand même des choses en CP ou si elle est déjà très à l'aise en CE1.
Le double niveau permettra à la maitresse de voir si le saut de classe est souhaitable.
- VerduretteModérateur
Si cette enfant est inscrite en CP, elle est et reste, de facto, élève de CP tant qu'un raccourcissement de cycle n'a pas été dûment prononcé. Ce qui ne peut pas être entériné sans l'avis des parents, de la psy, et de tout un tas de gens.
Ce qui est probable, c'est que la maîtresse, la voyant ou la sachant lectrice, l'ait placée dans un groupe de CE1 pour la lecture au lieu de la laisser s'ennuyer à ânonner des lettres, qu'elle la replace en maths dans son groupe d'âge et que, faisant le bilan, elle te propose un rendez-vous pour envisager un saut de classe.
C'est le grand avantage de la classe de CP CE1 : on va voir tranquillement où est sa place ... et qu'elle passe l'an prochain en CE1 ou en CE2, elle le fera avec des copines.
Comme dit plus haut, il n'y a pas de règle, c'est vraiment du cas par cas, autant en fonction des résultats scolaires que de la maturité et aussi dans une certaine mesure, de l'envie de l'enfant.
Ce qui est probable, c'est que la maîtresse, la voyant ou la sachant lectrice, l'ait placée dans un groupe de CE1 pour la lecture au lieu de la laisser s'ennuyer à ânonner des lettres, qu'elle la replace en maths dans son groupe d'âge et que, faisant le bilan, elle te propose un rendez-vous pour envisager un saut de classe.
C'est le grand avantage de la classe de CP CE1 : on va voir tranquillement où est sa place ... et qu'elle passe l'an prochain en CE1 ou en CE2, elle le fera avec des copines.
Comme dit plus haut, il n'y a pas de règle, c'est vraiment du cas par cas, autant en fonction des résultats scolaires que de la maturité et aussi dans une certaine mesure, de l'envie de l'enfant.
- SulfolobusÉrudit
J'ai été dans cette situation étant enfant : l'école a pleuré misère sur mes parents pour que je saute une classe, ce qu'ils ont refusé. En désespoir de cause, l'école m'a envoyé chez un psy pour faire des tests de QI : il en est ressorti que j'avais largement de quoi sauter une classe (même plus sans problème) mais qu'étant heureuse comme cela, il serait stupide de prendre le risque de me rendre malheureuse en me changeant de classe.
A posteriori, j'en vois les bénéfices suivants :
- une plus grande confiance en moi parce que j'ai finalement pas ou peu connu d'échec scolaire avant la fin de prépa (et ça a été l'unique fois)
- beaucoup de temps pour me faire la culture que je souhaitais : ça a impliqué pas mal de lectures, littéraires et scientifiques, le suivi de toutes les options voulues sans problèmes, des musées, des sorties, des activités : j'étais large : 15 minutes par soir étant largement suffisant pour les devoirs, ça laisse du temps pour autre chose.
- une plus grande maturité lorsqu'il a fallu faire des choix d'orientation : je reste persuadée que je n'aurais pas fait les mêmes études si j'avais sauté une classe, probablement parce que mes goûts viennent beaucoup de mes pérégrinations hors-école.
- une plus grande efficacité : vu que c'était facile, le but était d'y consacrer le moins de temps possible pour avoir un maximum de résultats. Très clairement ceci a été bénéfique ultérieurement.
- une plus grande imagination parce que j'avais le temps de rêvasser et de lire autant que je le voulais
- une capacité à faire 2 choses en même temps : suivre le cours d'une oreille (ça suffisait pour le retenir parfaitement) et faire autre chose en parallèle
- et puis des rencontres que je n'aurais pas forcément faites autrement.
- une très bonne mémoire (auditive dans mon cas) : puisque je ne prenais pas le temps de relire le cours, je le retenais en flux tendu. (je te dis pas comme c'est pratique comme capacité)
J'y ai perdu :
- une habitude de travail : j'avoue ne pas trop savoir me débrouiller quand je dois faire quelque chose de non instantané et non intéressant. Aucun problème par contre, quand je suis intéressée.
- une certaine faiblesse face à l'absence de confiance en moi : j'avoue avoir plus de mal à gérer que beaucoup quand ce n'est pas instantané. Mais ça s'apprend.
Ces deux points se travaillent à l'âge adulte (voire même avant, je regrette que mes parents n'aient pas su qu'ils pouvaient me faire apprendre le grec via le CNED, ça m'aurait beaucoup apporté pour ces deux points et j'étais plus que demandeuse.)
Cependant, je pense que sauter une classe n'aurait rien changé, quand je vois avec quelle légèreté j'ai pu préparer l'agreg, ce n'était pas une classe qu'il aurait fallu sauter...
A posteriori, j'en vois les bénéfices suivants :
- une plus grande confiance en moi parce que j'ai finalement pas ou peu connu d'échec scolaire avant la fin de prépa (et ça a été l'unique fois)
- beaucoup de temps pour me faire la culture que je souhaitais : ça a impliqué pas mal de lectures, littéraires et scientifiques, le suivi de toutes les options voulues sans problèmes, des musées, des sorties, des activités : j'étais large : 15 minutes par soir étant largement suffisant pour les devoirs, ça laisse du temps pour autre chose.
- une plus grande maturité lorsqu'il a fallu faire des choix d'orientation : je reste persuadée que je n'aurais pas fait les mêmes études si j'avais sauté une classe, probablement parce que mes goûts viennent beaucoup de mes pérégrinations hors-école.
- une plus grande efficacité : vu que c'était facile, le but était d'y consacrer le moins de temps possible pour avoir un maximum de résultats. Très clairement ceci a été bénéfique ultérieurement.
- une plus grande imagination parce que j'avais le temps de rêvasser et de lire autant que je le voulais
- une capacité à faire 2 choses en même temps : suivre le cours d'une oreille (ça suffisait pour le retenir parfaitement) et faire autre chose en parallèle
- et puis des rencontres que je n'aurais pas forcément faites autrement.
- une très bonne mémoire (auditive dans mon cas) : puisque je ne prenais pas le temps de relire le cours, je le retenais en flux tendu. (je te dis pas comme c'est pratique comme capacité)
J'y ai perdu :
- une habitude de travail : j'avoue ne pas trop savoir me débrouiller quand je dois faire quelque chose de non instantané et non intéressant. Aucun problème par contre, quand je suis intéressée.
- une certaine faiblesse face à l'absence de confiance en moi : j'avoue avoir plus de mal à gérer que beaucoup quand ce n'est pas instantané. Mais ça s'apprend.
Ces deux points se travaillent à l'âge adulte (voire même avant, je regrette que mes parents n'aient pas su qu'ils pouvaient me faire apprendre le grec via le CNED, ça m'aurait beaucoup apporté pour ces deux points et j'étais plus que demandeuse.)
Cependant, je pense que sauter une classe n'aurait rien changé, quand je vois avec quelle légèreté j'ai pu préparer l'agreg, ce n'était pas une classe qu'il aurait fallu sauter...
- pseudo-intelloSage
Brhysse a écrit:
Oui. Avoir de l'avance en lecture ou dans d'autres domaines ne me parait pas être exceptionnel. Je veux dire que les enfants évoluent à des rythmes différents et ça finit par se tasser à un moment ou un autre.
Ou pas. C'est pour ça que je précisais qu'il faut voir avec le niveau de la classe : si elle connaît à trois ans des tas de mots (simples, pourtant !) que mes 6e ne connaissent pas (ex : dodu), si elle sait lire et apprend de ce fait, en lisant, d'autres mots, si elle comprend plus vite, l'écart risque de se creuser. Et c'est là que vous (elle a deux parents et aura de toutes manières son propre avis) pourriez regretter d'avoir "loupé le coche", en ne profitant pas d'une classe double où le choses peuvent être faites en douceur, où il est possible de la faire sauter une classe "officieusement" et de ne rendre cela officiel qu'à la fin de l'année si tout est bien passé.
Je ne suis pas instit, mais j'ai vu :Brhysse a écrit: Et puis pourquoi priver les enfants d'un petit avantage momentané par rapport à leur classe d'âge ? On me dit : à cause de l'ennui.... mouais, les enfants décrocheurs s'ennuient aussi non ? Quels sont les instits qui ont eu des enfants en avance qui s'ennuyaient et ont raté leur scolarité à cause de ça ?
- des enfants devenir puants et hautaine parce qu'ils avaient été très au-dessus du lot pendant très longtemps et n'arrivaient pas à faire la part des choses (ce ne sont que des enfants)
- des élèves qui s'ennuient et qui de ce fait s'occupent en mettant le boxon en cours (une de mes amis était perturbatrice au primaire, jusqu'à ce qu'elle saute son CE1 ou CE2)
- des enfants à 18 de moyenne en 6e devenir très moyens en 3e, car habitués à se balader et à trouver les réponses en une seconde, n'ont pas réussi à passer le cap le moment où il a fallu se creuser la tête un tout petit peu plus longtemps avant de trouver les réponses (il est des apprentissages, comme en l'occurrence la patience, qui se font plus difficilement tard que tôt, et les mauvaises habitudes, comme les petits conforts, sont difficiles à perdre)
- d'ailleurs, j'ai vu des enfants (notamment une, chez qui c'est flagrant), tellement habitués à ce que tout coule de source, qu'ils ne savent pas gérer la difficulté, bloquent et abandonnent direct
- des enfants monopoliser la parole en classe parce que ça les occupait et/ou parce qu'il voulaient montrer qu'ils savaient (certains enfants sont très sensibles au regard de l'adulte, et s'ils ont l'impression qu'ils peuvent lui en mettre plein les mirettes, ils ne s'en privent pas)
- des enfants avoir du mal à trouver leur place avec les enfants de leur âge pare que plus mûrs, et qui es sentaient mieux avec les enfants de l'année supérieure
Mais j'ai aussi vu des enfants qui sont restés modestes (généralement, ce sont les élèves qui ne se baladaient pas tous seuls en tête de classe et qui avaient au moins deux ou trois camarades à leur mesure), des enfants capables de se ressaisir plus tard et se mettre à bosser au collège, ou au lycée.
Dans une fratrie de ma connaissance, les deux grands ont "sauté une classe" (étaient en fait dans un cours double, et ont glissé progressivement tout au long de l'année), mais pas la petite dernière, car les parents ont estimé qu'elle n'avait pas la maturité, était encore trop bébé et que, de ce fait, il valait mieux qu'elle reste dans sa classe d'âge.
Ça dépend aussi de la date de naissance de ta fille (si elle est de janvier, février ou mars, elle ne sera finalement pas beaucopu plus jeune que ses camarades nés en décembre), si elle est plutôt grande pour so âge ou minuscule (si elle est plutôt grande, elle se sentira moins différente de ses camarades de CE1), etc.
Par conséquent, si on ne connaît pas ta fille (mieux : si on ne la voit pas en classe ou si on n'a pas la vision de l’instit), on ne peut pas t'aider. Si j'étais née une semaine plus tard, j'aurais sauté une classe, vraisemblablement.
Enfin si, je peux te donner une piste supplémentaire : il faut voir si un ou plusieurs élèves de CP a à peu près le niveau de ta fille. Si c'est le cas, elle ne devrait pas se sentir ni trop seule ni trop différente, et aura un challenger pour se stimuler malgré la facilité peut-être excessive (selon le niveau de ta fille) des travaux en classe.
De même, on parle beaucoup de pédagogie différenciée, mais quand j'ai une classe à faible niveau avec deux bons qui se baladent, les deux bons se font d'autant plus ch*er que je ne peux pas suivre le rythme auquel ils aspirent, très loin de là, parce qu'on a le reste de la classe avec nous et que je ne suis pas magicienne. S'ils sont dans une classe moyenne, bonne, ou simplement hétérogène, ça passe mieux, tout de suite. L'année précédente, j'ai eu une classe très faible et extrêmement peu travailleuse ; donc outre le rythme qui n'aurait de toute manière pas convenu à mes deux bons élèves (l'un a arrêté de bosser en cours d'année, d'ailleurs, faute de motivation), on traînait encore plus parce qu'il fallait que je fasse le gendarme toutes les deux minutes.
Pire : les deux bons élèves ont vu un tel gouffre entre eux et les autres, qu'ils étaient persuadés qu'ils avaient un super niveau donc pas besoin de forcer, alors que c'était satisfaisant, sans plus (forcément, à force de se traîner le crû de boulets toute leur scolarité et d'avoir des cours agités et des progressions au ralenti, arrivés en 4e, eux-mêmes n'avaient pas acquis tout ce qu'ils auraient pu acquérir dans des conditions plus favorables).
Parle à l'instit de ta fille, vois s'il peut y avoir des essais, ce qui serait instructif pour tout le monde, et si, en cas de saut de classe, vous pouvez officialiser la chose que vers la fin de l'année scolaire, quand vous aurez assez de recul pour savoir si l'expérience est concluante.
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- BrhysseNiveau 2
Sulfolobus a écrit:J'ai été dans cette situation étant enfant : l'école a pleuré misère sur mes parents pour que je saute une classe, ce qu'ils ont refusé. En désespoir de cause, l'école m'a envoyé chez un psy pour faire des tests de QI : il en est ressorti que j'avais largement de quoi sauter une classe (même plus sans problème) mais qu'étant heureuse comme cela, il serait stupide de prendre le risque de me rendre malheureuse en me changeant de classe.
A posteriori, j'en vois les bénéfices suivants :
- une plus grande confiance en moi parce que j'ai finalement pas ou peu connu d'échec scolaire avant la fin de prépa (et ça a été l'unique fois)
- beaucoup de temps pour me faire la culture que je souhaitais : ça a impliqué pas mal de lectures, littéraires et scientifiques, le suivi de toutes les options voulues sans problèmes, des musées, des sorties, des activités : j'étais large : 15 minutes par soir étant largement suffisant pour les devoirs, ça laisse du temps pour autre chose.
- une plus grande maturité lorsqu'il a fallu faire des choix d'orientation : je reste persuadée que je n'aurais pas fait les mêmes études si j'avais sauté une classe, probablement parce que mes goûts viennent beaucoup de mes pérégrinations hors-école.
- une plus grande efficacité : vu que c'était facile, le but était d'y consacrer le moins de temps possible pour avoir un maximum de résultats. Très clairement ceci a été bénéfique ultérieurement.
- une plus grande imagination parce que j'avais le temps de rêvasser et de lire autant que je le voulais
- une capacité à faire 2 choses en même temps : suivre le cours d'une oreille (ça suffisait pour le retenir parfaitement) et faire autre chose en parallèle
- et puis des rencontres que je n'aurais pas forcément faites autrement.
- une très bonne mémoire (auditive dans mon cas) : puisque je ne prenais pas le temps de relire le cours, je le retenais en flux tendu. (je te dis pas comme c'est pratique comme capacité)
J'y ai perdu :
- une habitude de travail : j'avoue ne pas trop savoir me débrouiller quand je dois faire quelque chose de non instantané et non intéressant. Aucun problème par contre, quand je suis intéressée.
- une certaine faiblesse face à l'absence de confiance en moi : j'avoue avoir plus de mal à gérer que beaucoup quand ce n'est pas instantané. Mais ça s'apprend.
Ces deux points se travaillent à l'âge adulte (voire même avant, je regrette que mes parents n'aient pas su qu'ils pouvaient me faire apprendre le grec via le CNED, ça m'aurait beaucoup apporté pour ces deux points et j'étais plus que demandeuse.)
Cependant, je pense que sauter une classe n'aurait rien changé, quand je vois avec quelle légèreté j'ai pu préparer l'agreg, ce n'était pas une classe qu'il aurait fallu sauter...
Merci pour votre témoignage qui est franchement à contre-courant.
Je me retrouve dans l'état d'esprit de vos parents. Je n'imagine pas (et j'ai peut-être tort) que le fait de maintenir l'élève en avance dans un cursus classique n'entraine automatiquement des problèmes.
Votre cas personnel me conforte dans l'idée qu'être en avance peut présenter pas mal d'avantages dont celui de vivre un début de scolarité insouciante et d'avoir le temps de vivre autre chose ...
- BrhysseNiveau 2
Verdurette a écrit:Si cette enfant est inscrite en CP, elle est et reste, de facto, élève de CP tant qu'un raccourcissement de cycle n'a pas été dûment prononcé. Ce qui ne peut pas être entériné sans l'avis des parents, de la psy, et de tout un tas de gens.
Ce qui est probable, c'est que la maîtresse, la voyant ou la sachant lectrice, l'ait placée dans un groupe de CE1 pour la lecture au lieu de la laisser s'ennuyer à ânonner des lettres, qu'elle la replace en maths dans son groupe d'âge et que, faisant le bilan, elle te propose un rendez-vous pour envisager un saut de classe.
C'est le grand avantage de la classe de CP CE1 : on va voir tranquillement où est sa place ... et qu'elle passe l'an prochain en CE1 ou en CE2, elle le fera avec des copines.
Comme dit plus haut, il n'y a pas de règle, c'est vraiment du cas par cas, autant en fonction des résultats scolaires que de la maturité et aussi dans une certaine mesure, de l'envie de l'enfant.
Bien sûr. Les choses vont probablement se passer en douceur. Encore une fois, je ne doute pas de la bienveillance de l'instit.
Je pense que je ressens un peu d'anxiété sachant que je n'ai pas d'infos et que mon histoire personnelle (père, moi-même, neveu qui ont sauté une classe) m'incite à me méfier des sauts de classes.
- lisette83Érudit
H.S : Et vous ne vous ennuyez pas dans cette profession qui est tout de même très spécialisée ?Sulfolobus a écrit:J'ai été dans cette situation étant enfant : l'école a pleuré misère sur mes parents pour que je saute une classe, ce qu'ils ont refusé. En désespoir de cause, l'école m'a envoyé chez un psy pour faire des tests de QI : il en est ressorti que j'avais largement de quoi sauter une classe (même plus sans problème) mais qu'étant heureuse comme cela, il serait stupide de prendre le risque de me rendre malheureuse en me changeant de classe.
A posteriori, j'en vois les bénéfices suivants :
- une plus grande confiance en moi parce que j'ai finalement pas ou peu connu d'échec scolaire avant la fin de prépa (et ça a été l'unique fois)
- beaucoup de temps pour me faire la culture que je souhaitais : ça a impliqué pas mal de lectures, littéraires et scientifiques, le suivi de toutes les options voulues sans problèmes, des musées, des sorties, des activités : j'étais large : 15 minutes par soir étant largement suffisant pour les devoirs, ça laisse du temps pour autre chose.
- une plus grande maturité lorsqu'il a fallu faire des choix d'orientation : je reste persuadée que je n'aurais pas fait les mêmes études si j'avais sauté une classe, probablement parce que mes goûts viennent beaucoup de mes pérégrinations hors-école.
- une plus grande efficacité : vu que c'était facile, le but était d'y consacrer le moins de temps possible pour avoir un maximum de résultats. Très clairement ceci a été bénéfique ultérieurement.
- une plus grande imagination parce que j'avais le temps de rêvasser et de lire autant que je le voulais
- une capacité à faire 2 choses en même temps : suivre le cours d'une oreille (ça suffisait pour le retenir parfaitement) et faire autre chose en parallèle
- et puis des rencontres que je n'aurais pas forcément faites autrement.
- une très bonne mémoire (auditive dans mon cas) : puisque je ne prenais pas le temps de relire le cours, je le retenais en flux tendu. (je te dis pas comme c'est pratique comme capacité)
J'y ai perdu :
- une habitude de travail : j'avoue ne pas trop savoir me débrouiller quand je dois faire quelque chose de non instantané et non intéressant. Aucun problème par contre, quand je suis intéressée.
- une certaine faiblesse face à l'absence de confiance en moi : j'avoue avoir plus de mal à gérer que beaucoup quand ce n'est pas instantané. Mais ça s'apprend.
Ces deux points se travaillent à l'âge adulte (voire même avant, je regrette que mes parents n'aient pas su qu'ils pouvaient me faire apprendre le grec via le CNED, ça m'aurait beaucoup apporté pour ces deux points et j'étais plus que demandeuse.)
Cependant, je pense que sauter une classe n'aurait rien changé, quand je vois avec quelle légèreté j'ai pu préparer l'agreg, ce n'était pas une classe qu'il aurait fallu sauter...
- pseudo-intelloSage
Brhysse a écrit:Je n'imagine pas (et j'ai peut-être tort) que le fait de maintenir l'élève en avance dans un cursus classique n'entraine automatiquement des problèmes.
Pas "automatiquement". cela dépend de deux choses :
- de ta fille (selon sa personnalité, elle tirera mieux son épingle du jeu d'une situation ou de l'autre, et risque de tomber dans le écueils soit d'une situation, soit de l'autre)
- du reste de son groupe de niveau.
On ne généralise pas une situation (puisqu'il y a autant de situations et de personnalités différentes que d'enfants), encore moins une situation qui date d'il y a trente ans, parce que les choses ont bien changé depuis.
Si on essaie de voir les choses un peu plus globalement, je me dis que les programmes sont devenus si indigents qu'ils ne me semblent plus adaptés aux bons élèves. Mais enfin, c'est variable également, car il est de notoriété publique que certains PE font de la résistance et refusent d'abaisser la barre au niveau des instructions officielles...
- GrypheMédiateur
Brhysse a écrit: je cherche quelque chose d'un peu plus sérieux.
Au final le choix se fera au feeling bien sûr.
Ajupouet a écrit:Ton problème, je pense, est que tu ne trouveras aucune étude scientifique pour te guider. Même s'il en existait de sérieuses, savoir que le saut est bénéfique dans 72,8% des cas ne dira rien pour ta fille.
Mon conseil : écoute ta fille avant tout, et fais confiance à la maîtresse.
Verdurette a écrit:Si cette enfant est inscrite en CP, elle est et reste, de facto, élève de CP tant qu'un raccourcissement de cycle n'a pas été dûment prononcé.
Ce qui est probable, c'est que la maîtresse, la voyant ou la sachant lectrice, l'ait placée dans un groupe de CE1 pour la lecture au lieu de la laisser s'ennuyer à ânonner des lettres, qu'elle la replace en maths dans son groupe d'âge et que, faisant le bilan, elle te propose un rendez-vous pour envisager un saut de classe.
- Le choix "au feeling" me paraît aussi le meilleur. Aucune étude ne pourra dire ce qui est mieux pour tel ou tel élève. C'est l'examen de la situation individuelle qui le permettra.
- Comme dit Verdurette, il faut distinguer le fait d'être placé dans un groupe à un moment donné et le fait, très administrativement, de procéder à un vrai saut de classe. (Enfin je suis en collège mais je comprends bien l'idée.)
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- CleroliDoyen
J'ai lu rapidement les interventions et je livre mon "expérience" : ma fille est plus jeune d'un an et le saut de classe a été proposé en fin d'année dernière (elle était dans un cours double MS/GS mais placée de facto parmi les GS) pour un accès direct en CP.
Nous en avons discuté avec la maîtresse, vu un psy qui était pour le passage anticipé (notre fille a été testée) mais nous avons refusé le saut pour les mêmes raisons que toi. Maintenant, je dois dire que s'il y avait eu un cours double GS/CP, notre réponse aurait été toute autre puisque l'enfant peut naviguer entre les 2 toute l'année au gré de ses capacités et besoins (je n'aime pas le caractère "définitif" du saut de classe car "l'avance scolaire" peut ne pas perdurer dans le temps -souvenirs familiaux qui m'ont marquée).
A ta place, je laisserais passer l'année et je ferais confiance à la maîtresse : elle va la placer là où elle sera le mieux (comme le dit verdurette, ce sera peut-être en CE1 en lecture et CP en Math). En juin prochain, vos verrez s'il est préférable qu'elle aille en CE2 ou en CE1.
Nous en avons discuté avec la maîtresse, vu un psy qui était pour le passage anticipé (notre fille a été testée) mais nous avons refusé le saut pour les mêmes raisons que toi. Maintenant, je dois dire que s'il y avait eu un cours double GS/CP, notre réponse aurait été toute autre puisque l'enfant peut naviguer entre les 2 toute l'année au gré de ses capacités et besoins (je n'aime pas le caractère "définitif" du saut de classe car "l'avance scolaire" peut ne pas perdurer dans le temps -souvenirs familiaux qui m'ont marquée).
A ta place, je laisserais passer l'année et je ferais confiance à la maîtresse : elle va la placer là où elle sera le mieux (comme le dit verdurette, ce sera peut-être en CE1 en lecture et CP en Math). En juin prochain, vos verrez s'il est préférable qu'elle aille en CE2 ou en CE1.
- SulfolobusÉrudit
Attention à ne pas non plus en minorer les défauts : je n'ai pas du tout rigoler quand j'ai dû apprendre à travailler des trucs c**** en prépa et là j'aurais bien aimé l'avoir appris plus jeune. De même que si j'avais été un peu plus scolaire, mes résultats auraient été autres.Brhysse a écrit:
Merci pour votre témoignage qui est franchement à contre-courant.
Je me retrouve dans l'état d'esprit de vos parents. Je n'imagine pas (et j'ai peut-être tort) que le fait de maintenir l'élève en avance dans un cursus classique n'entraine automatiquement des problèmes.
Votre cas personnel me conforte dans l'idée qu'être en avance peut présenter pas mal d'avantages dont celui de vivre un début de scolarité insouciante et d'avoir le temps de vivre autre chose ...
Je n'ai pas trop compris si vous parliez de l'enseignement ou de la recherche.H.S : Et vous ne vous ennuyez pas dans cette profession qui est tout de même très spécialisée ?
Pour la recherche, j'ai choisi (enfin, le terme choisi est un peu mensonger, ça a été une évidence) un domaine qui touche à beaucoup de domaines de la biologie ce qui me permet aisément de lire et de faire des choses très différentes. Le monde de la recherche ouvre aussi la possibilité d'assister à des séminaires ou de lire des articles de domaines très variés : si on a l'envie, on peut le faire. Sans compter l'aspect humain.
Pour l'enseignement, j'ai choisi de ne pas enseigner ce que je fais en thèse : ce choix fut fait par envie de voir autre chose et de garder des connaissances solides dans des domaines que je ne fréquente pas quotidiennement. De même, j'ai essayé de ne pas trop conserver mon enseignement les deux années, pour le plaisir de changer.
Il reste de plus quand même le plaisir du changement dû aux étudiants que l'on en face, surtout quand on a la chance d'avoir des petits groupes. S'adapter à eux, à leur niveau, à leurs questions est quelque chose que j'apprécie. Remettre en question ce que j'enseigne, la manière dont je l'enseigne, je trouve ça très intéressant.
Enfin, j'ai gardé l'habitude de m'intéresser à de nombreuses choses en dehors du cadre professionnel. Quand celui-ci est peu excitant, ou simplement quand je ressens le besoin de voir autre chose, j'ai toujours le plaisir de pouvoir consacrer plus de temps à cette culture personnelle, à lire plus, à regarder des documentaires sur des sujets très variés (et surtout qui n'ont rien à voir avec le travail).
- BrhysseNiveau 2
Gryphe a écrit:
- Le choix "au feeling" me paraît aussi le meilleur. Aucune étude ne pourra dire ce qui est mieux pour tel ou tel élève. C'est l'examen de la situation individuelle qui le permettra.
Je suis d'accord mais je suis quand même surpris que personne ne semble s’intéresser aux conséquences à long terme des sauts de classe. Il pourrait y avoir des choses à apprendre non ? On pourrait demander aux élèves, parents, profs leurs ressentis après plusieurs années. On s'apercevrait peut-être (ou pas) que certaines idées ne se vérifient pas dans la durée par exemple.
On ne peut quand même pas prétendre qu'un bilan à grande échelle ne serait pas bénéfique pour tout le monde...
On peut quand même admettre que certains sauts de classes ont été des échecs. Mais comment le savoir quand on ne s’intéresse pas au devenir des élèves arrivés au collège ou au Lycée ?
Je provoque un peu exprès, c'est facile de critiquer mais c'est un sujet sensible pour certains qui peuvent avoir mal vécu des sauts de classe mal gérés.
- BrhysseNiveau 2
Cleroli a écrit:J'ai lu rapidement les interventions et je livre mon "expérience" : ma fille est plus jeune d'un an et le saut de classe a été proposé en fin d'année dernière (elle était dans un cours double MS/GS mais placée de facto parmi les GS) pour un accès direct en CP.
Nous en avons discuté avec la maîtresse, vu un psy qui était pour le passage anticipé (notre fille a été testée) mais nous avons refusé le saut pour les mêmes raisons que toi. Maintenant, je dois dire que s'il y avait eu un cours double GS/CP, notre réponse aurait été toute autre puisque l'enfant peut naviguer entre les 2 toute l'année au gré de ses capacités et besoins (je n'aime pas le caractère "définitif" du saut de classe car "l'avance scolaire" peut ne pas perdurer dans le temps -souvenirs familiaux qui m'ont marquée).
A ta place, je laisserais passer l'année et je ferais confiance à la maîtresse : elle va la placer là où elle sera le mieux (comme le dit verdurette, ce sera peut-être en CE1 en lecture et CP en Math). En juin prochain, vos verrez s'il est préférable qu'elle aille en CE2 ou en CE1.
Merci pour votre réponse.
Je pense qu'il faudra vraiment qu'elle ait envie de sauter une classe si on nous le propose. Je pense que je mettrai réellement son choix au centre de la décision. Si elle est heureuse d'y aller banco. Si elle est réticente à laisser ses copines derrière elle, on refusera.
- lisette83Érudit
En réponse à Sufolobus :
Oui, donc vous avez pu conserver cet éclectisme, c'est bien !
Car parfois, on se retrouve un peu frustré au moment de la spécialisation qui peut être vécue comme un renoncement aux autres centres d'intérêt (fin du HS).
Sinon, de mon côté j'ai très bien vécu le saut de classe (direct sans classe à double niveau).
A vrai dire, je ne m'en souviens même pas et, par la suite, j'ai suivi le mouvement sans me poser de question.
Oui, donc vous avez pu conserver cet éclectisme, c'est bien !
Car parfois, on se retrouve un peu frustré au moment de la spécialisation qui peut être vécue comme un renoncement aux autres centres d'intérêt (fin du HS).
Sinon, de mon côté j'ai très bien vécu le saut de classe (direct sans classe à double niveau).
A vrai dire, je ne m'en souviens même pas et, par la suite, j'ai suivi le mouvement sans me poser de question.
- GrypheMédiateur
Brhysse a écrit:Gryphe a écrit:
- Le choix "au feeling" me paraît aussi le meilleur. Aucune étude ne pourra dire ce qui est mieux pour tel ou tel élève. C'est l'examen de la situation individuelle qui le permettra.
Je suis d'accord mais je suis quand même surpris que personne ne semble s’intéresser aux conséquences à long terme des sauts de classe.
Non non, ce n'est pas qu'on ne s'y intéresse pas. Sur ce forum, on passe notre temps à disséquer à peu près tout ce qui sort comme études sur l'éducation.
C'est simplement, comme cela t'a été dit, que s'intéresser aux études qui portent sur des grandes masses, d'une part, et trouver la meilleure solution pour un individu, d'autre part, ce n'est pas la même démarche même si l'un se nourrit de l'autre.
A titre personnel, j'ai quelques exemples de sauts de classe gérés mais qui portent sur le collège. Je ne peux pas répondre sur l'école primaire.
Après, pour les "vraies études scientifiques", ce sera plus facile d'en trouver sur le redoublement que sur les sauts de classe. Avec un biais méthodologique : en général, elles cherchent absolument à prouver que le redoublement est inutile et inefficace car il coûte cher. Ce n'est donc pas si scientifique que ça...
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- DesolationRowEmpereur
Bon, d'un autre côté Brhysse a l'air d'espérer que les études montrent que le saut de classe est inutile et inefficace
- BrhysseNiveau 2
DesolationRow a écrit:Bon, d'un autre côté Brhysse a l'air d'espérer que les études montrent que le saut de classe est inutile et inefficace
Pas très fair-play ...
J'me débats comme un beau diable pour simplement suggérer qu'on pourrait suivre le devenir des élèves pour avoir des éléments concrets de jugement. Ne serait-ce que parce qu'il serait intéressant de mesurer la conséquence de nos décisions.
Mais bon faire "au feeling" car "ça dépend" semble suffire pour beaucoup ... (à mon tour de caricaturer)
- juliemarmotteNiveau 2
Je m'excuse d'avance : je n'ai pas lu la discussion, juste ton message introductif. J'ai trois exemples proches à partager, et j'espère qu'ils t'aideront à réfléchir.
Tout d'abord, celui de ma fille aînée, qui comme ta fille était lectrice à l'entrée au CP, et dont la maîtresse m'a demandé au bout d'une demi-journée de classe, à la faire passer en CE1. Elle n'était visiblement pas à sa place dans ce CP-CE2, et lui compliquait la tâche plus qu'autre chose ... Nous avons profité, à l'époque, des évaluations en début de CE1 pour nous assurer qu'elle suivrait sans difficulté, et elle les a réussis dans le premier quart de la classe. Le saut a été acté, et elle s'est vite retrouvée en tête de classe. La plainte la plus fréquente que nous ayons entendue de sa part durant sa scolarité, ça a été que les autres étaient totalement immatures, et aussi que le rythme était trop lent. Pourquoi aurait-elle dû subir des élèves encore plus immatures, et une année de plus ? Aujourd'hui, elle a seize ans, elle poursuit sa scolarité loin de nous dans un cursus bilingue à l'étranger avec des élèves toujours plus âgés qu'elle, qu'elle continue à trouver immatures. En ce qui concerne ses résultats scolaires, tout va bien.
En ce qui concerne son petit frère, nous avons longtemps refusé le saut de classe, car on le trouvait immature. Pourtant, il était lecteur depuis la PS. Ca s'est soldé en CM2 par une phobie scolaire carabinée. Le saut de sixième a été proposé par le médecin scolaire, et nous avons accepté (on était dans l'impasse). Franchement, ça lui a changé la vie. Après deux années de collège, on a un garçon qui n'a jamais été aussi heureux de faire sa rentrée. Ou en tout cas, à l'aise avec cette idée, et souriant au retour de la classe.
En ce qui me concerne, ma mère a refusé que je saute une classe, à plusieurs reprises, pour les mêmes raisons que toi. Même si je me trouvais très décalée par rapport aux enfants de mon âge. Je n'ai pas échoué dans ma scolarité, j'ai toujours été facilement en tête de classe. Et j'étais même heureuse d'aller en cours, tant qu'il n'y avait pas d'évaluations. Mais j'ai développé un complexe de l'imposteur dont j'ai mis des décennies à me défaire, après un burn-out sévère.
Enfin, comme prof, je n'ai jamais vu de saut qui se soit mal passé. J'ai juste eu une élève qui regrettait son deuxième saut (et une autre qui aurait largement pu absorber un troisième saut).
Voilà pour le partage d'expériences
Tout d'abord, celui de ma fille aînée, qui comme ta fille était lectrice à l'entrée au CP, et dont la maîtresse m'a demandé au bout d'une demi-journée de classe, à la faire passer en CE1. Elle n'était visiblement pas à sa place dans ce CP-CE2, et lui compliquait la tâche plus qu'autre chose ... Nous avons profité, à l'époque, des évaluations en début de CE1 pour nous assurer qu'elle suivrait sans difficulté, et elle les a réussis dans le premier quart de la classe. Le saut a été acté, et elle s'est vite retrouvée en tête de classe. La plainte la plus fréquente que nous ayons entendue de sa part durant sa scolarité, ça a été que les autres étaient totalement immatures, et aussi que le rythme était trop lent. Pourquoi aurait-elle dû subir des élèves encore plus immatures, et une année de plus ? Aujourd'hui, elle a seize ans, elle poursuit sa scolarité loin de nous dans un cursus bilingue à l'étranger avec des élèves toujours plus âgés qu'elle, qu'elle continue à trouver immatures. En ce qui concerne ses résultats scolaires, tout va bien.
En ce qui concerne son petit frère, nous avons longtemps refusé le saut de classe, car on le trouvait immature. Pourtant, il était lecteur depuis la PS. Ca s'est soldé en CM2 par une phobie scolaire carabinée. Le saut de sixième a été proposé par le médecin scolaire, et nous avons accepté (on était dans l'impasse). Franchement, ça lui a changé la vie. Après deux années de collège, on a un garçon qui n'a jamais été aussi heureux de faire sa rentrée. Ou en tout cas, à l'aise avec cette idée, et souriant au retour de la classe.
En ce qui me concerne, ma mère a refusé que je saute une classe, à plusieurs reprises, pour les mêmes raisons que toi. Même si je me trouvais très décalée par rapport aux enfants de mon âge. Je n'ai pas échoué dans ma scolarité, j'ai toujours été facilement en tête de classe. Et j'étais même heureuse d'aller en cours, tant qu'il n'y avait pas d'évaluations. Mais j'ai développé un complexe de l'imposteur dont j'ai mis des décennies à me défaire, après un burn-out sévère.
Enfin, comme prof, je n'ai jamais vu de saut qui se soit mal passé. J'ai juste eu une élève qui regrettait son deuxième saut (et une autre qui aurait largement pu absorber un troisième saut).
Voilà pour le partage d'expériences
- BrhysseNiveau 2
juliemarmotte a écrit:Je m'excuse d'avance : je n'ai pas lu la discussion, juste ton message introductif. J'ai trois exemples proches à partager, et j'espère qu'ils t'aideront à réfléchir.
Tout d'abord, celui de ma fille aînée, qui comme ta fille était lectrice à l'entrée au CP, et dont la maîtresse m'a demandé au bout d'une demi-journée de classe, à la faire passer en CE1. Elle n'était visiblement pas à sa place dans ce CP-CE2, et lui compliquait la tâche plus qu'autre chose ... Nous avons profité, à l'époque, des évaluations en début de CE1 pour nous assurer qu'elle suivrait sans difficulté, et elle les a réussis dans le premier quart de la classe. Le saut a été acté, et elle s'est vite retrouvée en tête de classe. La plainte la plus fréquente que nous ayons entendue de sa part durant sa scolarité, ça a été que les autres étaient totalement immatures, et aussi que le rythme était trop lent. Pourquoi aurait-elle dû subir des élèves encore plus immatures, et une année de plus ? Aujourd'hui, elle a seize ans, elle poursuit sa scolarité loin de nous dans un cursus bilingue à l'étranger avec des élèves toujours plus âgés qu'elle, qu'elle continue à trouver immatures. En ce qui concerne ses résultats scolaires, tout va bien.
En ce qui concerne son petit frère, nous avons longtemps refusé le saut de classe, car on le trouvait immature. Pourtant, il était lecteur depuis la PS. Ca s'est soldé en CM2 par une phobie scolaire carabinée. Le saut de sixième a été proposé par le médecin scolaire, et nous avons accepté (on était dans l'impasse). Franchement, ça lui a changé la vie. Après deux années de collège, on a un garçon qui n'a jamais été aussi heureux de faire sa rentrée. Ou en tout cas, à l'aise avec cette idée, et souriant au retour de la classe.
En ce qui me concerne, ma mère a refusé que je saute une classe, à plusieurs reprises, pour les mêmes raisons que toi. Même si je me trouvais très décalée par rapport aux enfants de mon âge. Je n'ai pas échoué dans ma scolarité, j'ai toujours été facilement en tête de classe. Et j'étais même heureuse d'aller en cours, tant qu'il n'y avait pas d'évaluations. Mais j'ai développé un complexe de l'imposteur dont j'ai mis des décennies à me défaire, après un burn-out sévère.
Enfin, comme prof, je n'ai jamais vu de saut qui se soit mal passé. J'ai juste eu une élève qui regrettait son deuxième saut (et une autre qui aurait largement pu absorber un troisième saut).
Voilà pour le partage d'expériences
En ce qui me concerne, ma religion est faite : le sau
Merci. Il est vrai (je ne vais pas faire de statistiques ...) que presque tous les témoignages que je reçois ici sont plutôt pro-saut de classe.
Je pense, je suis sûr même, que mon expérience personnelle négative compte beaucoup dans mes réticences. C'est pour cela que je suis en recherche d'arguments qui me convaincront. Car les arguments qu'on a donné à mes parents à l'époque sont les mêmes que ceux que j'entends encore aujourd'hui...
Notez que je crois que mesurer les conséquences d'un saut de classe à court terme n'est pas forcément suffisant.
Je veux dire qu'on peut accumuler tout un tas de petites difficultés que le professeur ne détectera pas et qui entraineront des grosses difficultés en fin de collège ou au Lycée.
- GrypheMédiateur
Il n'est pas question de "suffire" mais de prendre la meilleure décision possible. Et la meilleure décision possible dépend d'un enfant précis, dans un contexte précis.Brhysse a écrit:faire "au feeling" car "ça dépend" semble suffire pour beaucoup
Par exemple aujourd'hui, dans mon établissement, comment dans tous les collèges-lycées de France, on a procédé à quelques ajustements et changements de classe. Eh bien cela s'est fait "au feeling", très sérieusement, c'est-à-dire en réunissant toutes les données nécessaires concernant les élèves concernés, mais certainement pas en lisant des études sur le devenir des élèves qu'on a changé de classe un jour après la rentrée.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- juliemarmotteNiveau 2
Brhysse a écrit:
J'me débats comme un beau diable pour simplement suggérer qu'on pourrait suivre le devenir des élèves pour avoir des éléments concrets de jugement. Ne serait-ce que parce qu'il serait intéressant de mesurer la conséquence de nos décisions.
Ce n'est pas un suivi de cohorte, mais les stats de la DEP montrent que :
1) le nombre des élèves avec 1 an d'avance (ou plus) ne se réduit pas en avançant dans les différent niveaux de classe (il y en a à peu près autant en Tle qu'en CM2)
2) Le taux de réussite au bac des élèves ayant un an d'avance au moins est le plus élevé de tous, au-delà même de celui des enfants de profs
Mais oui, un suivi de cohorte, ce serait intéressant !
- JennyMédiateur
Gryphe :
Ca dépend vraiment des élèves : à toi de voir ce qui convient mieux à ta fille. Tu as toute l'année pour y réfléchir et pour en discuter avec sa maîtresse.
Ca dépend vraiment des élèves : à toi de voir ce qui convient mieux à ta fille. Tu as toute l'année pour y réfléchir et pour en discuter avec sa maîtresse.
- juliemarmotteNiveau 2
Une dernière chose : elle est dans un CP/CE1. Une enfant qui sait lire en CP, et qui a du CE1 a se mettre sous la dent, va suivre le CE1, que vous le vouliez ou non. Que la maîtresse le veuille ou non ... Refaire un CE1 l'an prochain, est-ce une bonne idée ?
La phobie sco de mon fils, c'était en CM2 après un CM1/CM2 ... (et aussi son TSA, qui ne l'a pas aidé à gérer ça, c'est sûr).
La phobie sco de mon fils, c'était en CM2 après un CM1/CM2 ... (et aussi son TSA, qui ne l'a pas aidé à gérer ça, c'est sûr).
- SulfolobusÉrudit
Oui enfin il n'y a pas que les résultats scolaires. C'est bien beau d'avoir son bac plus jeune mais si c'est pour l'avoir payé d'un point de vue personnel ou pour après ne pas savoir quoi en faire, l'intérêt est un peu limité.juliemarmotte a écrit:Brhysse a écrit:
J'me débats comme un beau diable pour simplement suggérer qu'on pourrait suivre le devenir des élèves pour avoir des éléments concrets de jugement. Ne serait-ce que parce qu'il serait intéressant de mesurer la conséquence de nos décisions.
Ce n'est pas un suivi de cohorte, mais les stats de la DEP montrent que :
1) le nombre des élèves avec 1 an d'avance (ou plus) ne se réduit pas en avançant dans les différent niveaux de classe (il y en a à peu près autant en Tle qu'en CM2)
2) Le taux de réussite au bac des élèves ayant un an d'avance au moins est le plus élevé de tous, au-delà même de celui des enfants de profs
Mais oui, un suivi de cohorte, ce serait intéressant !
(d'autant plus que les stats que tu donnes sont incomplètes, pour se faire une idée de l'impact du saut de classe sur les résultats au bac, il faut comparer les élèves ayant effectivement sauté une classe à ceux à qui ça a été proposé et qui l'ont refusé ; pas à la population globale ).
- User17706Bon génie
Je réponds à Sulfolobus sur le second point seulement: si le saut de classe était globalement néfaste à long terme pour la réussite scolaire, on n'aurait pas à la fois 1/ et 2/ dans le post de juliemarmotte.
Or c'est cela, entre autres, qui semble inquiéter Brhysse, lequel m'a l'air en quête de raisons de refuser ce saut de classe.
Or c'est cela, entre autres, qui semble inquiéter Brhysse, lequel m'a l'air en quête de raisons de refuser ce saut de classe.
- pseudo-intelloSage
En ce qui concerne le long terme, il est certain que c'est une donnée non-négligeable, et je comprends qu'en tant que maman, tu te focalises dessus.
Je connais plusieurs personnes qui ont sauté une classe : l'un est agrégé de maths, l'autre poursuit de brillantes études de lettre classiques, les deux autres ont très bien réussi leur parcours également (prépa scientifique, médecine). Ce sont des personnes normalement équilibrées et épanouies (enfin, ni plus ni moins que toi, moi ou n'importe qui par ici.
J'en connais une également qui, à l'âge bête, a arrêté de bosser et a vu ses résultats pâtir... bah, elle a redoublé sa seconde, et comme elle avait une année de Joker, elle a tout simplement rattrapé le cursus normal (rien n'indique, d'ailleurs, une corrélation entre le saut de classe et la crise d'ado...).
En ce qui concerne le ressenti de ces quatre personnes, plus des autres que je connais mais que j'ai perdues de vue ensuite, tous se sont fondus dans la masse de leurs classe d'âge. Je mettrais un bémol, mais davantage pour les garçons : parfois, au collège, il peut y avoir une passe difficile pour l'intégration, quand les autres garçons de la classe prennent une voix d'homme et grandissent comme des champignons, et que le plus jeune d'un an paraisse donc bien plus jeune. Mais ce n'est pas systématique (et, en l'occurrence, tu nous poses la question pour une petite fille).
Je connais plusieurs personnes qui ont sauté une classe : l'un est agrégé de maths, l'autre poursuit de brillantes études de lettre classiques, les deux autres ont très bien réussi leur parcours également (prépa scientifique, médecine). Ce sont des personnes normalement équilibrées et épanouies (enfin, ni plus ni moins que toi, moi ou n'importe qui par ici.
J'en connais une également qui, à l'âge bête, a arrêté de bosser et a vu ses résultats pâtir... bah, elle a redoublé sa seconde, et comme elle avait une année de Joker, elle a tout simplement rattrapé le cursus normal (rien n'indique, d'ailleurs, une corrélation entre le saut de classe et la crise d'ado...).
En ce qui concerne le ressenti de ces quatre personnes, plus des autres que je connais mais que j'ai perdues de vue ensuite, tous se sont fondus dans la masse de leurs classe d'âge. Je mettrais un bémol, mais davantage pour les garçons : parfois, au collège, il peut y avoir une passe difficile pour l'intégration, quand les autres garçons de la classe prennent une voix d'homme et grandissent comme des champignons, et que le plus jeune d'un an paraisse donc bien plus jeune. Mais ce n'est pas systématique (et, en l'occurrence, tu nous poses la question pour une petite fille).
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