Mettre un LV2 issu de 4e en 3e parmi des bilangues, est-ce possible?

Bonjour,

Etant professeur de physique dans un lycée-collège, j'ai fait inscrire mon fils en 3e dans mon établissement.
Le problème est que mon fils a suivi l'allemand en LV2 en 4e et que j'apprends qu'il sera en bilangue en 3e cette année.
Je suis inquiet car le niveau de mon fils ne correspondra pas à celui des bilangues. Le collège n'a pas de LV2 non bilangue.
Il ne me semble pas raisonnable de l'inscrire dans cette classe qui n'est sûrement pas une LV2 officiellement car il aura un décalage de 2 ans.
Cependant, cela n'a pas l'air de choquer ni l'administration ni ma collègue d'allemand qui aura mon fils comme élève.
Je ne comprends pas, d'ailleurs mon fils a pris des cours d'allemand cet été avec une enseignante en collège qui elle non plus ne comprend pas.
Ne vaudrait-il pas mieux qu'il soit  inscrit au CNED en LV2?
Quelle serait la meilleure solution d'après vous?
Je précise que je suis à Paris.

En allemand, tout est possible...

Tout dépend aussi du niveau des élèves de 3e... Ton fils n'a qu'une année d'allemand derrière lui, c'est vrai que les autres en ont trois. Ca me semble énorme comme différence : on en fait des choses en deux ans, quand même !
Après, tout dépend du niveau d'exigence des profs respectifs... S'il a pris des cours cet été, s'il est sérieux, il pourra peut-être rattraper les autres si leur prof les a fait bosser en douceur, dans le cas contraire, le CNED, pourquoi pas - mais il manquera quand même l'interaction avec les autres élèves et le prof... Le plus urgent est d'attendre à mon avis, de voir comment se passent les premiers cours.

C'est une situation déjà vue dans mon collège. En fait 2 élèves LV2 ont rejoint les bilangue en 3e car il y avait un problème de niveau (du reste du groupe LV2 très faible) et un problème d'emploi du temps (les 2 élèves étaient en euro. Pourquoi ça coinçait en 3e et pas en 4e : je ne sais plus !).
Le prof a tenu compte de la situation et l'écart s'est très vite atténué (c'était 2 bosseurs).

Un peu HS : une année, une élève s'est aperçue, pendant l'été, que la formation qu'elle envisageait après la 3e ne recrutait pas les élèves ayant fait italien. Elle s'est mise à l'allemand, seule, pendant l'été. Le changement de langue a été validé à la rentrée. Son niveau était très juste mais elle a pu intégrer la formation choisie.

dl80 a écrit:C'est une situation déjà vue dans mon collège. En fait 2 élèves LV2 ont rejoint les bilangue en 3e car il y avait un problème de niveau (du reste du groupe LV2 très faible) et un problème d'emploi du temps (les 2 élèves étaient en euro. Pourquoi ça coinçait en 3e et pas en 4e : je ne sais plus !).
Le prof a tenu compte de la situation et l'écart s'est très vite atténué (c'était 2 bosseurs).

Oui, mais comment le prof a t-il tenu compte de la situation parce que au départ mon fils de ne rien comprendre et ne pourra pas s'améliorer ni interagir oralement.

On ne connaît pas la situation exacte, seul l'établissement est à même de juger en fonction du niveau des autres élèves et de ce que compte faire la collègue pour votre fils. Si personne n'a l'air particulièrement « choqué », c'est peut-être que le niveau est faible et qu'avec un minimum de discipline, il suivra sans problème, voire fera mieux que ses camarades. Rien n'est garanti mais la situation s'est déjà présentée dans bien des établissements, et dans tous les cas l'équipe est au courant, des adaptations sont possibles. Pas de panique.

Benjamino, ce qui m'inquiète c'est aussi la suite au lycée. Il doit faire allemand ses 3 années de lycée et il ne peut pas se permettre d'avoir un niveau "faible".
Dans l'académie de Paris, les élèves de collège ne sont pas pas forcément affectés dans le lycée de secteur. Il se peut que mon fils arrive dans une seconde qui a un bon niveau en allemand LV2.
Donc, un niveau faible n'est pas un cadeau à lui faire, il vaudrait mieux le CNED, non?

Disons que tout dépend de la relation qui se crée entre votre fils, le reste du groupe et l'enseignant. Il se peut que ce soit au contraire une chance pour le garçon d'avoir un groupe avec un peu d'avance sur lui, la situation peut le pousser à progresser plus vite que s'il était resté avec un groupe de LV2 peu motivé qui rebrasse les bases sans avancer. On pourrait parler de la ZPD, tout ça.   Évidemment, si l'écart est trop important, cela peut le décourager, je comprends bien, mais on ne pourra guère vous en dire plus ici. Vous pourrez demander des précisions à l'enseignante, en toute sérénité.

Il me semble qu'à présent les LV2 en seconde sont pratiquement tous issus des classes bilangues et ces élèves ont 4 années d'allemand derrière eux.
Un élève issu d'une 3e bilangue "faible" aura du mal à suivre dans une seconde
avec un niveau "normal".
Le problème est donc reporté par rapport à ce que dit Benjamino.

Merci Benjamino pour tes explications.

Beniamino Massimo a écrit:Disons que tout dépend de la relation qui se crée entre votre fils, le reste du groupe et l'enseignant. Il se peut que ce soit au contraire une chance pour le garçon d'avoir un groupe avec un peu d'avance sur lui, la situation peut le pousser à progresser plus vite que s'il était resté avec un groupe de LV2 peu motivé qui rebrasse les bases sans avancer.

Oui, c'est vrai.

Beniamino Massimo a écrit:"]]
Évidemment, si l'écart est trop important, cela peut le décourager, je comprends bien, mais on ne pourra guère vous en dire plus ici. Vous pourrez demander des précisions à l'enseignante, en toute sérénité.

Qu'est-ce que je pourrais lui demander par exemple?

Pourrait-on lui demander d'appliquer une pédagogie différenciée?

C'est sans doute ce que fera la collègue si elle constate un écart, oui. On peut faire rentrer beaucoup de choses sous ce terme.    Elle pourra lui donner des entraînements supplémentaires. Les supports utilisés en langue peuvent souvent être exploités avec des niveaux très différents, selon ce qu'on veut en faire. Mais encore une fois, pas d'inquiétude a priori et voyez avec la collègue si vous constatez que vraiment, ça ne va pas. Faites-lui confiance dans un premier temps. Bon courage.

Merci Benjamino de tes conseils, je vois la prof demain, je lui en parlerai.

ProfesseurX a écrit:Pourrait-on lui demander d'appliquer une pédagogie différenciée?

Si c'était moi le prof, je vous renverrais poliment dans les roses.

ycombe a écrit:

ProfesseurX a écrit:Pourrait-on lui demander d'appliquer une pédagogie différenciée?

Si c'était moi le prof, je vous renverrais poliment dans les roses.

Et pourquoi ça??

Je pense que ce problème concerne plus les collègues d'allemand.

Que font-ils dans le cas où un élève déménage et se retrouve dans un collège où il n'y a pas de classe LV2 allemand classique?

ProfesseurX a écrit:Je pense que ce problème concerne plus les collègues d'allemand.

Que font-ils dans le cas où un élève déménage et se retrouve dans un collège où il n'y a pas de classe LV2 allemand classique?

Ce problème concerne l'administration et pas le professeur d'Allemand. L'IA peut affecter l'élève dans un autre collège que celui de secteur, collège ayant l'option souhaitée, ou décider que l'élève suivra l'option par le CNED lorsque ce n'est pas possible autrement.

La solution décrite ici ne peut guère se faire qu'avec l'accord de la famille et du professeur d'allemand.

Je suis d'accord...
Il n'y a guère qu'en allemand qu'on voit ce genre d'arrangement... qui doit rester exceptionnel, en fonction du profil de l'élève et de la classe.

Le cned je ne recommande pas : une langue, ça s'apprend en interaction, avec quelqu'un en face, des expressions sur le visage, des gestes... Rien de cela possible avec le CNED. Le niveau à l'arrivée sera faible, ce qu'on ne veut pas.
Je vois deux options possible, si c'était mon môme:
-changement d'établissement pour un autre avec la bonne option
-on accepte, on profite de la chance qui nous est offerte d'avoir un niveau correct en allemand, et on bosse. Cours en classe + cours particuliers 2 h par semaine + 2 mois en Allemagne en famille l'été prochain. Il sera meilleur que les autres au final...