- DaphnéDemi-dieu
Ma'am a écrit:Daphné a écrit:Les familles sont les électeurs et sont bien plus nombreux que les professeurs, donc oui on sort le discours qui leur plait, et le discours sur les vacances trop longues plait à tous les envieux/haineux/jaloux...
Nous aussi, nous sommes des électeurs, et je crois que le PS a payé cher le fait de cracher sur le vote enseignant...
Certes, mais ils sont bien plus nombreux que nous. Donc à choisir, c'est eux qu'il faut peaufiner.
- WahlouNiveau 9
Reine Margot a écrit:Wahlou a écrit:Ce métier n'attire quasiment plus personne (au risque de me répéter, il suffit juste de prendre une discussion au hasard et de lire les réactions pour s'en rendre compte)
Prenez la discussion sur le suicide lié à notre profession, si ce métier était si attrayant, vous pensez vraiment qu'on aurait besoin d'ouvrir de telles discussions ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées, que le métier en est devenu exécrable.
Bref, il faudrait vraiment être naïf pour croire que c'est la jalousie qui anime les critiques.
La jalousie n'est pas forcément très rationnelle et n'a pas peur des contradictions: les mêmes qui envient nos vacances disent souvent qu'ils ne pourraient pas supporter les classes...
Disons qu'il y a une différence entre jalouser les avantages d'un métier et jalouser le métier lui même. Je parlais plus du deuxième cas, en fait.
- elenajalanNiveau 4
Beaucoup de gens ne voient que les avantages des autres professions et en oublient les inconvénients...le monde est ainsi.
Je n'attends plus guère que les gens changent. Mais ce qui est exécrable, c'est le discours des politiques à notre égard, et faut avouer qu'en cette veille de pré-rentrée, jamais je ne me suis sentie aussi remontée comme un coucou que cet été avec ce qui va nous tomber dessus et le discours langue de bois qui va avec. Alors leur rentrée en musqiue... :lang:
Je n'attends plus guère que les gens changent. Mais ce qui est exécrable, c'est le discours des politiques à notre égard, et faut avouer qu'en cette veille de pré-rentrée, jamais je ne me suis sentie aussi remontée comme un coucou que cet été avec ce qui va nous tomber dessus et le discours langue de bois qui va avec. Alors leur rentrée en musqiue... :lang:
- Philomène87Grand sage
Wahlou a écrit:
Ce métier n'attire quasiment plus personne (au risque de me répéter, il suffit juste de prendre une discussion au hasard et de lire les réactions pour s'en rendre compte)
Prenez la discussion sur le suicide lié à notre profession, si ce métier était si attrayant, vous pensez vraiment qu'on aurait besoin d'ouvrir de telles discussions ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées, que le métier en est devenu exécrable.
Bref, il faudrait vraiment être naïf pour croire que c'est la jalousie qui anime les critiques.
Je côtoie un milieu où la jalousie vis-à-vis de notre métier est vraiment perceptible. C'était déjà le cas quand j'étais élève : mes profs s'en prenaient plein la tronche par les membres de ma famille, "avec leurs 18h, leurs 4 mois de vacances, et leur super salaire" (sic).
N'ayant pas d'amis, je ne risque pas de côtoyer des gens qui gagnent plus que moi et qui crachent de toute leur âme sur la profession, et franchement, dieu m'en préserve. Je préfère rester dans ma grotte avec mes chats que de côtoyer ce genre de personnes. La misanthropie a de bons côtés parfois
Mais je plains franchement les collègues qui se les tapent à chaque repas de Noël parce qu'ils ont la "chance" d'avoir ces spécimens dans leur famille et de ne pouvoir guère y échapper.
- LefterisEsprit sacré
Il se trouve que beaucoup partent, plus qu'on ne veut le dire. Beaucoup passent des concours administratifs de "vraie" catégorie A, et ainsi ils ne perdent pas tout ce qu'ils ont fait, ni leur ancienneté. Mais à un certain âge, on est coincé. Partir = chômage, ou petit boulot, entre l'âge, le fait d'être prof (surtout dans les matières littéraires, méprisées) , la crise globale. Je viens d'une autre administration, j'ai eu la faiblesse de ne pas supporter une situation intenable moralement, et suis devenu enseignant. Dans ce sens, les portes sont grandes ouvertes (même si ce n'était pas la crise du recrutement actuelle, qui a été fulgurante) , mais impossible de faire le chemin inverse, malgré la connaissance d'un métier. Seuls les fonctionnaires désignés ad nutum peuvent se permettre de passer de FP à FP, de FP à privé, etc. Mais pour la piétaille, il faut apprendre à trainer ses chaînes. Il vaut donc mieux être enseignant que caissier, chômeur, manutentionnaire, je l'accorde...Marc Smith a écrit:
Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?
Soyez heureux !
Mais si l' E.N. tenait sa promesse de favoriser les secondes carrières, à équivalence s'entend, ça serait comme l'ouverture des vannes d'un barrage.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ddalcatelNiveau 9
Sauf cas exceptionnel c'est impossible. C'est bien le problème des métiers très spécifiques, trop spécialisés. Un professeur se retrouve quasi enfermé dans une profession, un secteur... L'enseignement n'existe pas dans le privé (sauf enseignement privé bien entendu). Et puis le privé n'embauche pas les agents du public en général, c'est trop connoté "fonctionnaire". Hé oui, on passe pour des feignants incapables. A force de le répéter ça rentre !Marc Smith a écrit:Wahlou a écrit:La réciproque est vraie aussi.Mr Zed a écrit:Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?
Je répondais simplement à Philomène en arguant que, objectivement, ce n'est pas un métier de rêve, au regard du rapport avantages/inconvénients. Donc oui, effectivement, on travaille avec de l'humain mais ça ne change pas le fond du problème malheureusement, d'autant que bon, l'adolescent d'aujourd'hui est malheureusement très peu reconnaissant. Travailler avec de l'humain ou non, n'en demeure pas moins que lesacerdocemétier ne suscite pas tant de jalousie que ça.
Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !
Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?
Soyez heureux !
Avant d'être professeur j'étais ingénieur chez Alcatel. Automatique de devenir prof, un concours suffit. Après 20 ans à l'EN, ingénieur de formation avec une première expérience dans un grand groupe je sais qu'il serait inutile de postuler dans le privé sans piston...
- Marie-HenrietteNiveau 8
J'ajoute qu'on n'a pas droit au chômage, que l'indemnité de départ, quand on l'obtient, n'est pas mirifique. Rien à voir donc, avec ce qu'un cadre du privé peut se permettre en terme de mobilité.
Hormis les concours de la FP, c'est donc toute une affaire de se reconvertir. Le système est très verrouillé, ce qui explique qu'il n'y ait pas non plus énormément de mobilité. L'institution ne fait rien pour que ça change.
Hormis les concours de la FP, c'est donc toute une affaire de se reconvertir. Le système est très verrouillé, ce qui explique qu'il n'y ait pas non plus énormément de mobilité. L'institution ne fait rien pour que ça change.
- ZagaraGuide spirituel
Si on a le goût de l'aventure on peut lancer des micro-entreprises. C'est encore le seul cas où l'institution offre des flexibilités pour se reconvertir (mi-temps, disponibilité, prime, formation...).
- Marie-HenrietteNiveau 8
C'est ce que je suis en train de faire, mais la dispo, j'ai pu m'asseoir dessus. Quant à la prime, ma foi, heureusement que je ne compte pas dessus pour vivre.
Pour les formations, j'ai eu qq centaines d'euros. Le reste est de ma poche.
Pour les formations, j'ai eu qq centaines d'euros. Le reste est de ma poche.
- ZagaraGuide spirituel
C'est quand même mieux que rien et on peut garder son statut tout en faisant l'entreprise ; c'est très sécurisant. Si ça rate, on peut toujours revenir dans l'EN.
- Marie-HenrietteNiveau 8
Pour ma part, j'ai choisi la démission. On ne peut pas être au four et au moulin, et la disponibilité est devenue difficile à obtenir.
Par ailleurs, pas d'indemnité de départ si on a débuté son activité en étant fonctionnaire. La marge de manoeuvre n'est pas large.
J'ai en tout cas pu découvrir à cette occasion que les envies d'autre chose ne sont pas rares chez les collègues, même si, dans les faits, et pour diverses raisons, les départs restent rares.
Par ailleurs, pas d'indemnité de départ si on a débuté son activité en étant fonctionnaire. La marge de manoeuvre n'est pas large.
J'ai en tout cas pu découvrir à cette occasion que les envies d'autre chose ne sont pas rares chez les collègues, même si, dans les faits, et pour diverses raisons, les départs restent rares.
- DeliaEsprit éclairé
« Je changerais bien de métier, mais je ne sais rien faire, je suis prof ! »:plusla:
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Marie-HenrietteNiveau 8
Blague à part, c'est très précisément la phrase que l'on entend.
Les enseignants eux-même ont une image dévalorisée (et fausse naturellement) de ce qu'ils sont capables de faire.
Les enseignants eux-même ont une image dévalorisée (et fausse naturellement) de ce qu'ils sont capables de faire.
- frecheGrand sage
Isis39 a écrit:Il faut répondre : " C'est comme le présentateur du JT qui ne bosse d'une demi-heure par jour !"
C'est toujours ça que je dis aussi.
- eleonore69Érudit
Philomène87 a écrit:Wahlou a écrit:
Ce métier n'attire quasiment plus personne (au risque de me répéter, il suffit juste de prendre une discussion au hasard et de lire les réactions pour s'en rendre compte)
Prenez la discussion sur le suicide lié à notre profession, si ce métier était si attrayant, vous pensez vraiment qu'on aurait besoin d'ouvrir de telles discussions ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées, que le métier en est devenu exécrable.
Bref, il faudrait vraiment être naïf pour croire que c'est la jalousie qui anime les critiques.
Je côtoie un milieu où la jalousie vis-à-vis de notre métier est vraiment perceptible. C'était déjà le cas quand j'étais élève : mes profs s'en prenaient plein la tronche par les membres de ma famille, "avec leurs 18h, leurs 4 mois de vacances, et leur super salaire" (sic).
N'ayant pas d'amis, je ne risque pas de côtoyer des gens qui gagnent plus que moi et qui crachent de toute leur âme sur la profession, et franchement, dieu m'en préserve. Je préfère rester dans ma grotte avec mes chats que de côtoyer ce genre de personnes. La misanthropie a de bons côtés parfois
Mais je plains franchement les collègues qui se les tapent à chaque repas de Noël parce qu'ils ont la "chance" d'avoir ces spécimens dans leur famille et de ne pouvoir guère y échapper.
Je te remercie de penser à moi !
- Marc SmithNiveau 6
Lefteris a écrit:Il se trouve que beaucoup partent, plus qu'on ne veut le dire.
Beaucoup passent des concours administratifs de "vraie" catégorie A, et ainsi ils ne perdent pas tout ce qu'ils ont fait, ni leur ancienneté.
Alors là j'aimerai les chiffres !
C'est quoi un "vrai" catégorie A ? C'est quoi "perdre son ancienneté" ? En quoi perd-on ce que l'on a fait ? Un cadre qui passe d'une boîte A à une boîte B perd-il sa "catégorie" ou son "ancienneté" ???
Marie-Henriette a écrit:J'ajoute qu'on n'a pas droit au chômage, que l'indemnité de départ, quand on l'obtient, n'est pas mirifique. Rien à voir donc, avec ce qu'un cadre du privé peut se permettre en terme de mobilité.
Faux sur le chômage, pas plus ni moins que toutes les autres professions (c'est zéro dans le privé si tu démissionnes). Et les indemnités de départ pour se lancer dans autre chose ? Là on veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière !
_________________
"Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme."
A. Smith (1776)
"Moins tu manges, tu bois, tu achètes des livres, moins tu vas au théâtre, au bal, au cabaret, moins tu penses, tu aimes, tu fais de la théorie, moins tu chantes, tu parles, tu fais de l'escrime, etc., et plus tu épargnes, plus tu augmentes ton trésor que ne mangeront ni les mites ni la poussière, ton capital."
K. Marx (1844)
- Reine MargotDemi-dieu
Marc Smith a écrit:
Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !
Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?
Soyez heureux !
Eh bien il suffit de voir comment un prof est accueilli quand il va en entretien/oral de concours ("et pourquoi vous avez voulu changer, hein?" "vous croyez que les adultes ce sera plus facile que les élèves?") pour se rendre compte que non, changer n'a rien d'évident une fois qu'on est entré dans le système EN.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- egometDoyen
Reine Margot a écrit:Marc Smith a écrit:
Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !
Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?
Soyez heureux !
Eh bien il suffit de voir comment un prof est accueilli quand il va en entretien/oral de concours ("et pourquoi vous avez voulu changer, hein?" "vous croyez que les adultes ce sera plus facile que les élèves?") pour se rendre compte que non, changer n'a rien d'évident une fois qu'on est entré dans le système EN.
Cette méfiance vis-à-vis des enseignants qui quittent l'éducation nationale a longtemps existé, mais c'est de moins en moins vrai, à mesure que diminue la confiance envers l'institution elle-même. On trouve même de plus en plus de gens pour vous féliciter de votre départ: "Au moins vous avez votre conscience pour vous." "Vous avez eu le courage de partir et de renoncer à la sécurité de l'emploi."
Je pense que les entretiens du privés sont assez différents des oraux des concours de la fonction publique à cet égard. Les gens sont moins enclins à considérer le départ comme une trahison des valeurs du service public.
Ce qui fait la différence, c'est surtout l'attitude du candidat lui-même, qui montre qu'il a plus ou moins bien digéré son expérience au sein de l'éducation nationale. Si tu y vas en pleurnichant ou en montrant des signes évidents d'anxiété (ce que je comprends parfaitement), c'est sûr que l'employeur sera prudent. Si tu revendiques ta liberté, c'est déjà différent. Si tu mets en avant ta conscience professionnelle qui t'interdit de continuer dans ce système, tu peux marquer des points. Bien sûr, on va te questionner sur ton rapport à l'autorité et sur ta capacité à obéir, mais c'est jouable.
Et puis, une fois qu'on a passé quelques entretiens, on peut anticiper les questions difficiles, telles que celle que tu évoques. Il faut bien se dire que ce sont des questions parfaitement normales. On te poserait à peu près les mêmes si tu avais abandonné un bon poste dans le privé d'ailleurs. Elles peuvent paraître tendancieuses, mais gardons à l'esprit que les recruteurs n'aiment pas perdre leur temps. S'ils te font venir en entretien pour te poser ces questions, c'est qu'ils envisagent la possibilité de te recruter. Il y a de bonnes réponses à ces questions.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Reine MargotDemi-dieu
Dans mon cas c'était un passage de A à B, donc pas évident à justifier, mais j'ai quand même réussi.
Ce qui m'a agacée c'est qu'on m'en reparle 5 ans après, lors d'un autre entretien, je pensais que mon statut administratif était acté...et je vais devoir établir une stratégie l'an prochain, pour le dernier examen pro de ma carrière...
Ce qui m'a agacée c'est qu'on m'en reparle 5 ans après, lors d'un autre entretien, je pensais que mon statut administratif était acté...et je vais devoir établir une stratégie l'an prochain, pour le dernier examen pro de ma carrière...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- celitianSage
Faux il y a des cas où le salarié touche des indemnités notamment lorsqu'il démissionne pour suivre son conjoint, ce serait très pratique dans l'EN.Marc Smith a écrit:Lefteris a écrit:Il se trouve que beaucoup partent, plus qu'on ne veut le dire.
Beaucoup passent des concours administratifs de "vraie" catégorie A, et ainsi ils ne perdent pas tout ce qu'ils ont fait, ni leur ancienneté.
Alors là j'aimerai les chiffres !
C'est quoi un "vrai" catégorie A ? C'est quoi "perdre son ancienneté" ? En quoi perd-on ce que l'on a fait ? Un cadre qui passe d'une boîte A à une boîte B perd-il sa "catégorie" ou son "ancienneté" ???Marie-Henriette a écrit:J'ajoute qu'on n'a pas droit au chômage, que l'indemnité de départ, quand on l'obtient, n'est pas mirifique. Rien à voir donc, avec ce qu'un cadre du privé peut se permettre en terme de mobilité.
Faux sur le chômage, pas plus ni moins que toutes les autres professions (c'est zéro dans le privé si tu démissionnes). Et les indemnités de départ pour se lancer dans autre chose ? Là on veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière !
De plus, il ne faut pas oublier que les ruptures conventionnelles sont très très fréquentes donc là aussi droit au chômage ouvert.
- CatherineDeneuveNiveau 4
Bah, moi qui n'ai que deux ans d'expérience en tant que prof (j'étais salariée du privé avant), je me sens très bien dans mon métier. Quand je vois comment j'étais traitée dans l'entreprise où j'étais avant (bon, j'étais très mal tombée aussi. C'était une entreprise de gens dépressifs avec un patron malhonnête et qui harcelait ses employés), je sens que j'ai opéré une petite "progression". Alors c'est sûr, 1800 euros quand on a 35 ans c'est pas folichon, mais je ne gagnais que 1500 euros avant en habitant Paris dans mon ancien emploi (entreprise dans l'audiovisuel). Alors, avec 1800 euros en province, je vis plutôt bien.
De plus, j'ai la forte capacité à me foutre de tout ce qu'on me dit concernant le boulot et à ne pas me sentir atteinte par les remarques. Et je ne m'implique pas dans les projets ou ateliers en dehors des heures de cours pour justement me préserver au maximum.
Je comprends qu'on puisse envier les salaires des gens qui sont ingénieurs. Mais moi avec mes pauvres études littéraires et artistiques, je ne pouvais pas prétendre à grand chose sur le marché de l'emploi... Du coup, je ne vis pas le fait d'être prof comme un déclassement. En plus, je viens d'une famille où personne n'a fait d'études. Par conséquent, je n'ai pas trop de complexes.
J'ai envisagé de faire des études de droit par correspondance en me disant "si jamais tu veux changer de voie d'ici quelques années..." mais même dans cette filière les gens qui débutent sont payés au lance-pierre... Je me tâte encore car je me demande si je n'envisagerai pas un jour un travail dans l'administration, dans la culture, etc... Et bien connaître les institutions et les lois me sera nécessaire.
Mais en même temps, supporterais-je un emploi qui consiste à rester assis devant un PC et faire de la paperasse ?
J'ai une ancienne copine qui a un poste à l'INA. Sur le coup, je me suis dit "C'est chouette de bosser dans l'audiovisuel", mais tout compte fait elle remplit de la paperasse toute la journée, organise des réunions, fait de l'administratif... Je ne vois pas le côté passionnant de la chose.
En fait, bosser est chiant, quel que soit le secteur ou le poste. Alors, au moins en tant que prof, j'ai du temps libre. Et en fait, ça me va !
De plus, j'ai la forte capacité à me foutre de tout ce qu'on me dit concernant le boulot et à ne pas me sentir atteinte par les remarques. Et je ne m'implique pas dans les projets ou ateliers en dehors des heures de cours pour justement me préserver au maximum.
Je comprends qu'on puisse envier les salaires des gens qui sont ingénieurs. Mais moi avec mes pauvres études littéraires et artistiques, je ne pouvais pas prétendre à grand chose sur le marché de l'emploi... Du coup, je ne vis pas le fait d'être prof comme un déclassement. En plus, je viens d'une famille où personne n'a fait d'études. Par conséquent, je n'ai pas trop de complexes.
J'ai envisagé de faire des études de droit par correspondance en me disant "si jamais tu veux changer de voie d'ici quelques années..." mais même dans cette filière les gens qui débutent sont payés au lance-pierre... Je me tâte encore car je me demande si je n'envisagerai pas un jour un travail dans l'administration, dans la culture, etc... Et bien connaître les institutions et les lois me sera nécessaire.
Mais en même temps, supporterais-je un emploi qui consiste à rester assis devant un PC et faire de la paperasse ?
J'ai une ancienne copine qui a un poste à l'INA. Sur le coup, je me suis dit "C'est chouette de bosser dans l'audiovisuel", mais tout compte fait elle remplit de la paperasse toute la journée, organise des réunions, fait de l'administratif... Je ne vois pas le côté passionnant de la chose.
En fait, bosser est chiant, quel que soit le secteur ou le poste. Alors, au moins en tant que prof, j'ai du temps libre. Et en fait, ça me va !
- ddalcatelNiveau 9
Un vrai catégorie A c'est quelqu'un qui gagne 30% de plus que nous. Comme tous les cadres de la fonction publique.Marc Smith a écrit:Lefteris a écrit:Il se trouve que beaucoup partent, plus qu'on ne veut le dire.
Beaucoup passent des concours administratifs de "vraie" catégorie A, et ainsi ils ne perdent pas tout ce qu'ils ont fait, ni leur ancienneté.
Alors là j'aimerai les chiffres !
C'est quoi un "vrai" catégorie A ? C'est quoi "perdre son ancienneté" ? En quoi perd-on ce que l'on a fait ? Un cadre qui passe d'une boîte A à une boîte B perd-il sa "catégorie" ou son "ancienneté" ???Marie-Henriette a écrit:J'ajoute qu'on n'a pas droit au chômage, que l'indemnité de départ, quand on l'obtient, n'est pas mirifique. Rien à voir donc, avec ce qu'un cadre du privé peut se permettre en terme de mobilité.
Faux sur le chômage, pas plus ni moins que toutes les autres professions (c'est zéro dans le privé si tu démissionnes). Et les indemnités de départ pour se lancer dans autre chose ? Là on veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière !
Quand vous changez de travail, si ce n'est pas la même tâche vous perdez votre ancienneté puisque vous redevenez presque débutant. Donc vous perdez votre salaire. Un cadre qui passe d'une boite A à une boite B ne perdra rien, au contraire en général il va monnayer son arrivée...
- FinrodExpert
CatherineDeneuve, tu parles de métier alimentaire si je suis ton raisonnement.
Tu dis que tes études littéraires et artistiques ne valent rien mais le marché de l'emploi n'est pas un référentiel absolu pour en juger, il a ses propres biais, qui sont discutables. Il est regrettable que l'expression d'un point de vue se voulant pragmatique consistent de nos jour à affirmer qu'une connaissance noble ne vaut rien, cela en dit long sur notre société.
Tu te trouves assez bien payé... Logique si on prend en compte l'amélioration de poste, de zone géographique et le fait que le monde du travail t'as donné une piètre opinion de ton niveau de diplôme, mais cela mérite tout de même encore réflexion de ta part.
Tu conclues par le fait que tout métier est ennuyeux et qu'au moins les profs ont du temps libre. Il y a un malentendu qq part, un prof fait plus de 35 heures, si il fait son travail...
J'envient beaucoup les personnes de l'administration qui font 35h au boulot et ont l'esprit libre en rentrant chez eux, rien à corriger, rien à préparer. Si je compte les heures où je pense au boulot et celles où je bosse, je dépase presque toujours 60h, même quand j'étais prof au collège, sans compter d'éventuels projets, dans lesquels je ne m'implique pas non plus.
Tu dis que tes études littéraires et artistiques ne valent rien mais le marché de l'emploi n'est pas un référentiel absolu pour en juger, il a ses propres biais, qui sont discutables. Il est regrettable que l'expression d'un point de vue se voulant pragmatique consistent de nos jour à affirmer qu'une connaissance noble ne vaut rien, cela en dit long sur notre société.
Tu te trouves assez bien payé... Logique si on prend en compte l'amélioration de poste, de zone géographique et le fait que le monde du travail t'as donné une piètre opinion de ton niveau de diplôme, mais cela mérite tout de même encore réflexion de ta part.
Tu conclues par le fait que tout métier est ennuyeux et qu'au moins les profs ont du temps libre. Il y a un malentendu qq part, un prof fait plus de 35 heures, si il fait son travail...
J'envient beaucoup les personnes de l'administration qui font 35h au boulot et ont l'esprit libre en rentrant chez eux, rien à corriger, rien à préparer. Si je compte les heures où je pense au boulot et celles où je bosse, je dépase presque toujours 60h, même quand j'étais prof au collège, sans compter d'éventuels projets, dans lesquels je ne m'implique pas non plus.
- CatherineDeneuveNiveau 4
Finrod a écrit:CatherineDeneuve, tu parles de métier alimentaire si je suis ton raisonnement.
Tu dis que tes études littéraires et artistiques ne valent rien mais le marché de l'emploi n'est pas un référentiel absolu pour en juger, il a ses propres biais, qui sont discutables. Il est regrettable que l'expression d'un point de vue se voulant pragmatique consistent de nos jour à affirmer qu'une connaissance noble ne vaut rien, cela en dit long sur notre société.
Tu te trouves assez bien payé... Logique si on prend en compte l'amélioration de poste, de zone géographique et le fait que le monde du travail t'as donné une piètre opinion de ton niveau de diplôme, mais cela mérite tout de même encore réflexion de ta part.
Tu conclues par le fait que tout métier est ennuyeux et qu'au moins les profs ont du temps libre. Il y a un malentendu qq part, un prof fait plus de 35 heures, si il fait son travail...
J'envient beaucoup les personnes de l'administration qui font 35h au boulot et ont l'esprit libre en rentrant chez eux, rien à corriger, rien à préparer. Si je compte les heures où je pense au boulot et celles où je bosse, je dépase presque toujours 60h, même quand j'étais prof au collège, sans compter d'éventuels projets, dans lesquels je ne m'implique pas non plus.
Effectivement, j'ai sûrement intégré que mes diplômes ne valaient rien, puisque c'est ce qu'on entend partout. Pourtant, je suis tout de même fière d'en avoir et d'avoir acquis des connaissances qui m'enrichissent sur le plan personnel. Mais avoir des connaissances littéraires et artistiques, des qualités rédactionnelles, je ne vois pas ce que ça me permet de faire d'autre que prof.
Perso, j'enseigne les arts et je fais tout pour faire mon travail à la maison très rapidement pour me dégager du temps libre. Du coup, j'arrive à avoir du temps pour moi. Mais j'imagine que la charge de travail dans certaines matières est bien plus lourde, ça je le vois bien...
- CarabasVénérable
Cela dit, les "vrais" catégories A bossent aussi bien plus que les 35h réglementaires, s'ils font leur boulot correctement. Et encadrer des adultes peut être aussi pénible qu'encadrer des gosses.
Et dans les métiers des bibliothèques, les cadres A ne gagnent pas 30% de plus que les profs. Ce sont des salaires équivalents.
Et dans les métiers des bibliothèques, les cadres A ne gagnent pas 30% de plus que les profs. Ce sont des salaires équivalents.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- ddalcatelNiveau 9
Vous connaissez beaucoup de profs qui bossent moins de 35 heures ? Sans parler des vacances qui n'en sont pas vraiment vu le travail à y faire.Carabas a écrit:Cela dit, les "vrais" catégories A bossent aussi bien plus que les 35h réglementaires, s'ils font leur boulot correctement. Et encadrer des adultes peut être aussi pénible qu'encadrer des gosses.
Et dans les métiers des bibliothèques, les cadres A ne gagnent pas 30% de plus que les profs. Ce sont des salaires équivalents.
C'est bien, on a trouvé ici une autre profession (statistiquement inexistante en nombre je suppose) qui touche aussi peu que nous. A force de chercher...
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