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- marjoDoyen
Je prépare mon premier chapitre de l'année en 3e, et après l'étude du "peigne cassé", j'aimerais faire faire une rédaction aux élèves inspirée du texte. Ce sera la première rédaction de l'année, mais je voudrais lui donner tout de suite une dimension argumentative, histoire d'aborder ce point le plus rapidement possible.
J'ai de vagues pistes/idées de formulation : ce serait quelque chose comme "imaginez le dialogue qui a lieu entre Rousseau et les adultes : Rousseau expose ses arguments pour prouver qu'il est innocent tandis que les adultes donnent des arguments pour montrer qu'il est forcément coupable et qu'il mérite cette punition". La formulation est nulle, j'en ai bien conscience. Par ailleurs, je me demande si les élèves ne risquent pas d'être un peu justes en termes d'arguments, au vu du contenu du texte.
J'ai de vagues pistes/idées de formulation : ce serait quelque chose comme "imaginez le dialogue qui a lieu entre Rousseau et les adultes : Rousseau expose ses arguments pour prouver qu'il est innocent tandis que les adultes donnent des arguments pour montrer qu'il est forcément coupable et qu'il mérite cette punition". La formulation est nulle, j'en ai bien conscience. Par ailleurs, je me demande si les élèves ne risquent pas d'être un peu justes en termes d'arguments, au vu du contenu du texte.
- IphigénieProphète
Alors c'est un avis très personnel mais je le partage quand même .
Je sais que c'est une mode très répandue, mais personnellement j'ai en horreur les sujets ( ou les activités: type faux-profils sur facebique :malaga:) qui demandent de "faire parler" un écrivain, un peintre, etc.)
Je trouve encore plus honnête, et intellectuellement plus justifié, de faire du streaming ou du téléchargement illégal.
Je sais que c'est une mode très répandue, mais personnellement j'ai en horreur les sujets ( ou les activités: type faux-profils sur facebique :malaga:) qui demandent de "faire parler" un écrivain, un peintre, etc.)
Je trouve encore plus honnête, et intellectuellement plus justifié, de faire du streaming ou du téléchargement illégal.
- marjoDoyen
Le texte de Rousseau est très théâtral, et même s'il ne contient pas de dialogue, il me semble qu'il contient tous les éléments pour que les élèves puissent en écrire un relativement facilement. Il ne s'agit pas de "faire parler" un écrivain, mais d'élaborer un dialogue à partir d'éléments plus ou moins explicites contenus dans un texte ce qui est un type de sujet de rédaction répandu.
Je veux à tout prix un sujet argumentatif en guise de premier sujet. Je ne veux pas de sujet du type "à votre tour, racontez tel ou tel épisode de votre enfance..." (classique quand on étudie l'autobiographie).
Mis à part le fait qu'elle ne soit pas encore assez mûre, je ne vois pas quel est le problème avec mon idée.
Je veux à tout prix un sujet argumentatif en guise de premier sujet. Je ne veux pas de sujet du type "à votre tour, racontez tel ou tel épisode de votre enfance..." (classique quand on étudie l'autobiographie).
Mis à part le fait qu'elle ne soit pas encore assez mûre, je ne vois pas quel est le problème avec mon idée.
- DeliaEsprit éclairé
Les élèves la vivent souvent, cette situation : l'accusation injuste et l'innocence improuvable. « Mais non, c'est pas moi, je n'ai pas copié ! »
Au siècle dernier, un collègue m'avait déconseillé ce type de sujet trop personnels.
Au siècle dernier, un collègue m'avait déconseillé ce type de sujet trop personnels.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- IphigénieProphète
Dans la présentation des programmes de 2000 qui initiaient ces sujets d'invention, l'IPR avait proposé en exemple de faire écrire à Apollinaire une lettre à Lou, en prose, pour raconter la vie au front; un collègue avisé a aussitôt proposé le même sujet, mais en le faisant plutôt commencer par:"vous êtes le copain de chambrée d'Apollinaire, ..."
L'ipr a failli s'étrangler, mais nous on a bien rigolé.
Mais depuis, l'eau a coulé et ces sujets paraissent désormais naturels: fais ce que voudras, donc...
(quelques remarques sur le caractère problématique des sujets d'invention, avant qu'on ne s'y habitue...)
http://www.sauv.net/lecarme.htm
L'ipr a failli s'étrangler, mais nous on a bien rigolé.
Mais depuis, l'eau a coulé et ces sujets paraissent désormais naturels: fais ce que voudras, donc...
(quelques remarques sur le caractère problématique des sujets d'invention, avant qu'on ne s'y habitue...)
http://www.sauv.net/lecarme.htm
- marjoDoyen
Je ne pensais pas que mon idée allait susciter ainsi la polémique (mais ça me fait réfléchir donc ce n'est pas un mal).
Je ne comprends toujours pas bien ce qui pose problème dans mon idée: le fait de "faire parler" un auteur? C'est seulement parce qu'il s'agit d'un texte autobiographique. Un sujet comme celui-ci ne me semble pas plus "personnel" que les sempiternels "à votre tour racontez votre expérience de telle ou telle chose".
Je ne comprends toujours pas bien ce qui pose problème dans mon idée: le fait de "faire parler" un auteur? C'est seulement parce qu'il s'agit d'un texte autobiographique. Un sujet comme celui-ci ne me semble pas plus "personnel" que les sempiternels "à votre tour racontez votre expérience de telle ou telle chose".
- IphigénieProphète
Comme je te l'ai dit, ce n'est qu'une allergie personnelle. Ton idée ne posera aucun problème, elle est dans les "clous" actuels. Mais je (moi, je) ne l'aime pas, ce n'est pas une polémique, c'est un point de vue sur ces sujets d'invention: je me souviens, avec horreur, d'un sujet où ma fille devait faire dialoguer Diderot et Watteau sur leur conception de l'art, pour te dire que certains font beaucoup plus fort encore...)
- marjoDoyen
Je comprends... Mais si quelqu'un a une meilleure idée à partir de texte, je prends également.
- BabaretteDoyen
Oui Iphigénie, mais là, c'est un peu différent. Ici, il s'agit plutôt de faire parler un personnage (même si bien sûr, il se trouve qu'il est aussi l'auteur). Il est question d'imaginer une scène qui n'est pas dans l'oeuvre, ça rejoint plus le genre "écrire la suite" que "fais parler un auteur".
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- IphigénieProphète
Je trouverais peut-être moins gênant d'imaginer cette scène racontée à son tour par Mle Lambercier ou le pasteur, qui, des années plus tard, s'interrogerait sur cet épisode et sur l'obstination de l'enfant à soutenir son innocence, par exemple.
Ca donnerait le point de vue inverse, de adulte sur l'enfant, avec peut-être l'émergence du doute et du remords...
Ca donnerait le point de vue inverse, de adulte sur l'enfant, avec peut-être l'émergence du doute et du remords...
- BabaretteDoyen
Je trouve ton idée intéressante, mais ce que veut faire Marjolie.june, c'est un sujet d'argumentation et pas d'invention, donc ça ne colle pas vraiment à ses objectifs.
Peut-être imaginer Mlle Lambercier argumentant pour dire que le jeune Rousseau mérite d'être puni?
Peut-être imaginer Mlle Lambercier argumentant pour dire que le jeune Rousseau mérite d'être puni?
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:lecteur:
- henrietteMédiateur
Puisque tu veux travailler l'argumentation, et que le texte aura été étudié, je trouve ton idée intéressante : les élèves devront avoir bien compris l'implicite du texte pour pouvoir déduire les arguments des uns et des autres.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SallustiusNiveau 9
raconter le discours entre adultes qui s'interrogent le soir (MMlle Lambercier doute par ex alors que l'oncle maintient)
lettre de Rousseau demandant à être placé en internat pour fuir cette maison
le classique "vous avez également été puni injustement, aujourd'hui vous croisez l'adulte qui vous a puni, un dialogue s'engage"
...
lettre de Rousseau demandant à être placé en internat pour fuir cette maison
le classique "vous avez également été puni injustement, aujourd'hui vous croisez l'adulte qui vous a puni, un dialogue s'engage"
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- CatalunyaExpert spécialisé
Je me souviens qu'en 3ème, nous avions fait une petite scène de théâtre. Il y avait le juge, Rousseau, l'avocat de la défense, le procureur etc... Et nous avions joué la scène pendant le cours de français.
- floMédiateur
J'ai toujours eu horreur des sujets type dialogue argumentatif. C'est fourre-tout, très difficile pour les élèves de lier phrases de récit/dialogue/arguments et ça donne un gloubiboulga difficile et très pénible à corriger. Je préfère nettement les sujets d'invention et les sujets de réflexion avec plan.
De toute façon, l'écriture de dialogues en rédaction finale est toujours source de verbiage.
En revanche, ce type de travail sur une écriture longue, peut-être à deux, reprise plusieurs fois, peut être intéressant et faire réellement progresser les élèves.
De toute façon, l'écriture de dialogues en rédaction finale est toujours source de verbiage.
En revanche, ce type de travail sur une écriture longue, peut-être à deux, reprise plusieurs fois, peut être intéressant et faire réellement progresser les élèves.
- marjoDoyen
Je vois que je dois mûrir mon idée en tout cas !
- DeliaEsprit éclairé
Très dangereux : si l'élève a été puni injustement (c'est fréquent...) le sujet va le perturber.Sallustius a écrit:
le classique "vous avez également été puni injustement, aujourd'hui vous croisez l'adulte qui vous a puni, un dialogue s'engage"
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- BabaretteDoyen
Pourquoi "dangereux"? Intrusif, sans doute, mais bon, perturbant, ça me parait exagéré.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- IphigénieProphète
Tout ce qui touche au récit autobiographique est en effet une intrusion injustifiée dans l'intimité des élèves. Je suis bien d'accord avec Delia sur ce point. C'est comme cela qu'on se trouve avec, dans les mains, des confidences dont on ne sait que faire, parce qu'on est profs de lettres, pas psy. Et des devoirs innotables, même en terme de compétences, puisque pour le coup, c'est à nous qu'elle manque, la compétence...Babarette a écrit:Pourquoi "dangereux"? Intrusif, sans doute, mais bon, perturbant, ça me parait exagéré.
A la rigueur il faudrait dire "Imaginez une situation où"...mais même comme ça, c'est casse-gueule. Comme tous les sujets où on demande aux élèves de parler de leur vie, de l'école, etc: il vaut mieux attendre comme Rousseau d'avoir l'âge des confessions. Et même alors, on voit bien que ce n'est pas sans dégâts...
- InvitéInvité
Ou simplement: "Vous avez lu ce texte en classe, vous en discutez avec votre voisin qui ne partage pas votre point de vue...Un dialogue argumentatif s'engage entre vous, à partir du texte et de la situation vécue par Rousseau.." etc.
Soit dit en passant, le sujet proposé par Marjolie est tout à fait en adéquation avec ce que l'on propose en invention en classe de première...
Soit dit en passant, le sujet proposé par Marjolie est tout à fait en adéquation avec ce que l'on propose en invention en classe de première...
- lisette83Érudit
Au-delà de cette dimension personnelle problématique, je me demande bien quels arguments pourraient être longuement développés sans compter la cohérence avec le contexte de l'époque et de la sensibilité de Rousseau.
Cela me semblerait donc au mieux très artificiel.
En 1re, on peut espérer que la distance littéraire est davantage acquise.
Cela me semblerait donc au mieux très artificiel.
En 1re, on peut espérer que la distance littéraire est davantage acquise.
- InvitéInvité
Une réflexion sur les erreurs judiciaires ?
- IphigénieProphète
Tout à fait: c'est bien le problème (de l'EAF)....Carioca a écrit:Ou simplement: "Vous avez lu ce texte en classe, vous en discutez avec votre voisin qui ne partage pas votre point de vue...Un dialogue argumentatif s'engage entre vous, à partir du texte et de la situation vécue par Rousseau.." etc.
Soit dit en passant, le sujet proposé par Marjolie est tout à fait en adéquation avec ce que l'on propose en invention en classe de première...
- BabaretteDoyen
Iphigénie a écrit:Tout ce qui touche au récit autobiographique est en effet une intrusion injustifiée dans l'intimité des élèves. Je suis bien d'accord avec Delia sur ce point. C'est comme cela qu'on se trouve avec, dans les mains, des confidences dont on ne sait que faire, parce qu'on est profs de lettres, pas psy. Et des devoirs innotables, même en terme de compétences, puisque pour le coup, c'est à nous qu'elle manque, la compétence...Babarette a écrit:Pourquoi "dangereux"? Intrusif, sans doute, mais bon, perturbant, ça me parait exagéré.
A la rigueur il faudrait dire "Imaginez une situation où"...mais même comme ça, c'est casse-gueule. Comme tous les sujets où on demande aux élèves de parler de leur vie, de l'école, etc: il vaut mieux attendre comme Rousseau d'avoir l'âge des confessions. Et même alors, on voit bien que ce n'est pas sans dégâts...
Donc nécessairement, toute rédaction faite dans le cadre d'une séquence sur l'autobiographie est un pari risqué.
Mais je suis assez d'accord avec toi sur le fait que c'est bien compliqué. Quand j'étais en Troisième, mon professeur de français nous avait demandé de rédiger notre autoportrait. Puis nous avions dû recommencer, avec obligation d'en faire un réel et non fictif et... de le lire à voix haute en classe. J'avais l'impression qu'on me demandait de me mettre à poil devant tout le monde.
- marjoDoyen
flo a écrit:J'ai toujours eu horreur des sujets type dialogue argumentatif. C'est fourre-tout, très difficile pour les élèves de lier phrases de récit/dialogue/arguments et ça donne un gloubiboulga difficile et très pénible à corriger. Je préfère nettement les sujets d'invention et les sujets de réflexion avec plan.
De toute façon, l'écriture de dialogues en rédaction finale est toujours source de verbiage.
En revanche, ce type de travail sur une écriture longue, peut-être à deux, reprise plusieurs fois, peut être intéressant et faire réellement progresser les élèves.
Carioca a écrit:Une réflexion sur les erreurs judiciaires ?
Ce sera la première rédaction de l'année, en septembre, donc nous n'aurons pas encore vu la méthode du sujet de réflexion. Et c'est vraiment un parti pris de ma part que de ne pas commencer par un sujet purement rédactionnel.
Je pense que je vais construire mon sujet autour de l'idée suggérée par l'un(e) d'entre vous : un dialogue entre les adultes, sans Rousseau. Ca me parait un peu moins casse-g... en effet.
Je comptais de toute façon faire ce sujet en AP (où nous avons les élèves en 1/2 groupe) pour travailler sur l'argumentation.
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