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- lectioleHabitué du forum
On peut dénoncer sur Facebook les faux comptes, qui sont interdits.
- DesolationRowEmpereur
C'est ouf, dès qu'on lit : "il faut vivre avec son époque", on peut se dispenser de regarder la suite.
- AudreyOracle
Ce qui m'e....nnuie dans ces projets type faux profil de perso romanesque, c'est qu'au fond, travailler l'oeuvre se résume presque exclusivement à connaître ce qui se déroule dans l'histoire, les actions qui s'enchaînent, les étapes dans la vie des personnages, et surtout, cela revient à traiter les personnages comme des êtres réels, de chair et de sang, pas comme des créations littéraires, des éléments fictifs.
Où les élèves travaillent-ils à l'écrit la singularité de l'oeuvre, sa construction, la langue de Flaubert ou Maupassant (oui, j'ai vu des faux profils de Boule de suif...)..?
Bref, ça me semble être un exercice qui ramène l'analyse, la réflexion littéraire à l'écriture et à la lecture de Gala.
Mais je dois être une vieille réac.
Où les élèves travaillent-ils à l'écrit la singularité de l'oeuvre, sa construction, la langue de Flaubert ou Maupassant (oui, j'ai vu des faux profils de Boule de suif...)..?
Bref, ça me semble être un exercice qui ramène l'analyse, la réflexion littéraire à l'écriture et à la lecture de Gala.
Mais je dois être une vieille réac.
- IphigénieProphète
Tout voir, sauf l'essentiel, c'est en soi une prouesse...Audrey a écrit:Ce qui m'e....nnuie dans ces projets type faux profil de perso romanesque, c'est qu'au fond, travailler l'oeuvre se résume presque exclusivement à connaître ce qui se déroule dans l'histoire, les actions qui s'enchaînent, les étapes dans la vie des personnages, et surtout, cela revient à traiter les personnages comme des êtres réels, de chair et de sang, pas comme des créations littéraires, des éléments fictifs.
Où les élèves travaillent-ils à l'écrit la singularité de l'oeuvre, sa construction, la langue de Flaubert ou Maupassant (oui, j'ai vu des faux profils de Boule de suif...)..?
Bref, ça me semble être un exercice qui ramène l'analyse, la réflexion littéraire à l'écriture et à la lecture de Gala.
Mais je dois être une vieille réac.
Au fond, ça serait un projet plus intéressant avec Bouvard et Pecuchet, je likerais davantage.
- AnguaGrand sage
Je résiste depuis quelques messages, et ça y est, je craque (pardon)... "vivre avec son temps" : "madame, vous savez Facebook et Twitter, c'est fini, on est sur Whatzap et snap, maintenant" (une élève de 3e, 2017) (et encore, un des comparses a levé les yeux aux ciel, je crois qu'il sous-entendait que les susmentionnés étaient déjà trop has been)...
- hachlaiyNiveau 1
Lectiole : En effet, c'est ce pourquoi mes élèves suppriment les comptes une fois les captures de pages faites
DesolationRow : Je ne préfère pas répondre à ce genre de réponse hautaine, basée uniquement sur des stéréotypes ! C'est justement ce que combat le ministère en essayant d'inclure le numérique mais peut-être faudrait-il être davantage ouvert(e) d'esprit ... d'autant plus lorsqu'on utilise du langage verlan !
Audrey : je ne leur demande pas simplement d'écrire comme ils le souhaitent. L'enjeu est d'essayer de reprendre le style de Hugo. Et crois-moi : toute une séquence sur les Misérables en OI est faite avant. Comme ce topic le stipule, c'est un projet réalisé en MARGE de la séquence. La séquence ne s'intitule pas "Facebook et les misérables : vive Gala !".
Ils distinguent très bien le vrai du faux, heureusement qu'ils sont assez matures En tout cas, chacun à sa vision de l'enseignement des Lettres. Je ne suis pas pro-gouvernement mais celui-ci s'attache à comprendre pourquoi les élèves sont si faibles en littérature. Alors si au-moins, les élèves comprennent le sens de l'histoire et comment se construit un roman, je continuerai à faire ce type de projet. Certaines sont "réac" et je ne leur cracherais pas dessus car c'est comme cela que l'on m'a enseignée notre belle littérature. Mais il existe d'autres méthodes aussi complètes et parfois mieux adaptées à certains élèves.
DesolationRow : Je ne préfère pas répondre à ce genre de réponse hautaine, basée uniquement sur des stéréotypes ! C'est justement ce que combat le ministère en essayant d'inclure le numérique mais peut-être faudrait-il être davantage ouvert(e) d'esprit ... d'autant plus lorsqu'on utilise du langage verlan !
Audrey : je ne leur demande pas simplement d'écrire comme ils le souhaitent. L'enjeu est d'essayer de reprendre le style de Hugo. Et crois-moi : toute une séquence sur les Misérables en OI est faite avant. Comme ce topic le stipule, c'est un projet réalisé en MARGE de la séquence. La séquence ne s'intitule pas "Facebook et les misérables : vive Gala !".
Ils distinguent très bien le vrai du faux, heureusement qu'ils sont assez matures En tout cas, chacun à sa vision de l'enseignement des Lettres. Je ne suis pas pro-gouvernement mais celui-ci s'attache à comprendre pourquoi les élèves sont si faibles en littérature. Alors si au-moins, les élèves comprennent le sens de l'histoire et comment se construit un roman, je continuerai à faire ce type de projet. Certaines sont "réac" et je ne leur cracherais pas dessus car c'est comme cela que l'on m'a enseignée notre belle littérature. Mais il existe d'autres méthodes aussi complètes et parfois mieux adaptées à certains élèves.
- IphigénieProphète
Si on veut etre sérieux une minute, on pourrait penser que cette idée d'enfermer les élèves dans leur quotidien et de ne traiter les oeuvres du passé qu'à travers le prisme très déformant de l'anachronisme des réseaux et autres gadgets est exactement l'inverse de la mission de l'école, si on veut bien y voir une libération des esprits et non un formatage dans l'air du temps.
Mais cela suppose évidemment que l'enseignant lui-même ne soit pas formaté, ce qui devient de plus en plus difficile, puisque le formatage est l'objectif même des nouvelles technologies, selon leur usage grand public, et bien sûr, leur extension dans l'éducation nationale...
Mais sinon, ca donne quoi le réseau social des bagnards, dans les Misérables? Ils acceptent Javert comme ami ou pas? Et les tweets de Gavroche, ils sont à tomber par terre, non?
Une derniere remarque, c'est assez fascinant, cette alliance de sous estimation des capacités des élèves ( faut leur parler avec leur langage pour qu'ils entravent) et cette ambition tellement démesurée qu'on en reste baba, les " faire écrire comme Victor Hugo". Je suis émerveillée par cette ingenuité somme toute raffraichissante.
Mais cela suppose évidemment que l'enseignant lui-même ne soit pas formaté, ce qui devient de plus en plus difficile, puisque le formatage est l'objectif même des nouvelles technologies, selon leur usage grand public, et bien sûr, leur extension dans l'éducation nationale...
Mais sinon, ca donne quoi le réseau social des bagnards, dans les Misérables? Ils acceptent Javert comme ami ou pas? Et les tweets de Gavroche, ils sont à tomber par terre, non?
Une derniere remarque, c'est assez fascinant, cette alliance de sous estimation des capacités des élèves ( faut leur parler avec leur langage pour qu'ils entravent) et cette ambition tellement démesurée qu'on en reste baba, les " faire écrire comme Victor Hugo". Je suis émerveillée par cette ingenuité somme toute raffraichissante.
- AudreyOracle
En tous points d'accord avec toi Iphigénie...
Et c'est pourtant une geekette qui le dit.
Et c'est pourtant une geekette qui le dit.
- LeclochardEmpereur
lectiole a écrit:On peut dénoncer sur Facebook les faux comptes, qui sont interdits.
+1. C'est comme la diffusion de films. L'EN encourage par l'intermédiaire des inspecteurs, des formateurs et parfois de ses sites officiels des actions illégales. C'est ahurissant.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- SergeMédiateur
hachlaiy a écrit:Lectiole : En effet, c'est ce pourquoi mes élèves suppriment les comptes une fois les captures de pages faites
DesolationRow : Je ne préfère pas répondre à ce genre de réponse hautaine, basée uniquement sur des stéréotypes ! C'est justement ce que combat le ministère en essayant d'inclure le numérique mais peut-être faudrait-il être davantage ouvert(e) d'esprit ... d'autant plus lorsqu'on utilise du langage verlan !
Audrey : je ne leur demande pas simplement d'écrire comme ils le souhaitent. L'enjeu est d'essayer de reprendre le style de Hugo. Et crois-moi : toute une séquence sur les Misérables en OI est faite avant. Comme ce topic le stipule, c'est un projet réalisé en MARGE de la séquence. La séquence ne s'intitule pas "Facebook et les misérables : vive Gala !".
Ils distinguent très bien le vrai du faux, heureusement qu'ils sont assez matures En tout cas, chacun à sa vision de l'enseignement des Lettres. Je ne suis pas pro-gouvernement mais celui-ci s'attache à comprendre pourquoi les élèves sont si faibles en littérature. Alors si au-moins, les élèves comprennent le sens de l'histoire et comment se construit un roman, je continuerai à faire ce type de projet. Certaines sont "réac" et je ne leur cracherais pas dessus car c'est comme cela que l'on m'a enseignée notre belle littérature. Mais il existe d'autres méthodes aussi complètes et parfois mieux adaptées à certains élèves.
Merci pour ces éclaircissements. Au final (je peux me tromper) ça ressemble un peu à certaines fiches de lecture traditionnelles où on demande de dresser le portrait de certains personnages, de relever des citations du texte et de faire une critique de l’œuvre. Rien de révolutionnaire ni de scandaleux en soi qui nécessiterait de conspuer ce projet.
Au final, si c'est à la marge de la séquence, si ça permet aux élèves de s'intéresser en détail à ce qu'ils lisent, et s'ils écrivent aussi sur feuille, tant mieux si ça leur permet de sortir à l'occasion de la routine. Des projets ponctuels n'ont pas besoin en revanche d'être à tout prix "originaux" pour fonctionner. Tant mieux quand ils le sont, s'ils ont un intérêt. Et en ce domaine, tu es sans doute meilleure juge pour apprécier la qualité des productions de tes élèves. Mais je ne comprends pas certaines "injonctions" venues d'en-haut, demandant parfois d'innover juste pour innover, ou de faire un truc "original" juste pour être original, ou pour être "in". A force, on voit émerger parfois des projets très artificiels, voire farfelus, pour des résultats au final bien minces, mais qui vont pourtant être érigés en modèle juste parce que "originaux". C'est ce qui peut agacer en lisant le titre. Maintenant, ton projet tel que tu l'exposes ne me parait pas inintéressant en tant qu'exercice pour faire le point sur leur lecture. Le tout c'est de prévoir en fin de séquence un travail d'écriture disons plus "rédactionnel" plus traditionnel. Ça a du bon aussi, la tradition.
- AudreyOracle
Une chose est sûre: ces faux murs facebook de héros romanesques, c'est tout sauf original. Ça devient (malheureusement...) d'une banalité affligeante.
Reste à espérer que cela ne deviendra pas le "traditionnel" de demain...
Reste à espérer que cela ne deviendra pas le "traditionnel" de demain...
- AdolphineNiveau 5
Je suis étonnée qu'une proposition comme celle d'hachlaiy déchaîne à ce point les passions. Il ne s'agit après tout que de réaliser des fiches de personnages (la majorité ici en a sans doute déjà fait faire à ses élèves), on parle d'une séance, pas d'une séquence... Si l'utilisation d'un réseau social (et non facebook n'est pas encore mort et je ne vois ni Snapchat ni Whatsapp le remplacer, mais je peux me tromper) permet aux élèves de s'identifier plus facilement aux personnages pour s'approprier l’œuvre où est le problème ? Comme l'a souligné hachlaiy, cela ne l'empêche pas de la questionner ensuite par le biais de lectures analytiques...
Bref, j'ai l'impression que le débat ici tourne plutôt autour des injonctions du ministère à l'utilisation du numérique, et bien que ce soit mal vécu par certains, je ne crois pas que ça puisse être imputée à hachlaiy ^^
Bref, j'ai l'impression que le débat ici tourne plutôt autour des injonctions du ministère à l'utilisation du numérique, et bien que ce soit mal vécu par certains, je ne crois pas que ça puisse être imputée à hachlaiy ^^
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"Tyger! Tyger! burning bright
In the forests of the night,
What immortal hand or eye
Dare frame thy fearful symmetry?"
- egometDoyen
Audrey a écrit:Une chose est sûre: ces faux murs facebook de héros romanesques, c'est tout sauf original. Ça devient (malheureusement...) d'une banalité affligeante.
Reste à espérer que cela ne deviendra pas le "traditionnel" de demain...
Ça me rappelle la réaction d'une élève à la fin d'un remplacement que j'ai fait. Elle m'a dit qu'elle trouvait mes cours moins "scolaires", à entendre comme un éloge. Or les cours en question étaient très magistraux. Je parlais, ils prenaient des notes. Et qui plus est, un de ces cours peu scolaires était une leçon de logique très carrée. J'ai effectué la réfutation en règle d'un article idiot tiré d'une revue pédagogique. 3 heures de raisonnements que je leur ai pour ainsi quasiment dictés.
Plusieurs années après, les élèves m'en ont reparlé.
http://egomet.sanqualis.com/?p=143
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- lectioleHabitué du forum
En fin d'année scolaire, une dizaine d'élèves m'ont dit que leurs cours préférés étaient les miens et ceux du professeur d'histoire/géo. Le point commun ? On écrit beaucoup au tableau, on ne fait pas de cours en îlots, on utilise peu le TBI...
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- AdolphineNiveau 5
Et moi, deux classes m'ont demandé de rester leur professeur de français l'année prochaine car ils avaient apprécié les cours, ils ont aussi demandé au prof de maths. Notre point commun ? On essaye de donner le plus de sens possible à ce qu'on fait en classe et on le fait en suivant nos convictions.
Leur professeur de mathématiques travaille uniquement en îlot, il a une méthode pédagogique qui tourne autour du "jeu" et je ne crois pas qu'il fasse de cours magistraux.
Ce n'est pas du tout mon cas.
Alors les exemples personnels de cours préférés pour essayer de justifier telle méthode plutôt qu'une autre, franchement ça me paraît aléatoire. Et puis, peut-on mesurer la réussite d'un cours au sentiment de satisfaction des élèves ?
Leur professeur de mathématiques travaille uniquement en îlot, il a une méthode pédagogique qui tourne autour du "jeu" et je ne crois pas qu'il fasse de cours magistraux.
Ce n'est pas du tout mon cas.
Alors les exemples personnels de cours préférés pour essayer de justifier telle méthode plutôt qu'une autre, franchement ça me paraît aléatoire. Et puis, peut-on mesurer la réussite d'un cours au sentiment de satisfaction des élèves ?
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Adolphine a écrit:Et moi, deux classes m'ont demandé de rester leur professeur de français l'année prochaine car ils avaient apprécié les cours, ils ont aussi demandé au prof de maths. Notre point commun ? On essaye de donner le plus de sens possible à ce qu'on fait en classe et on le fait en suivant nos convictions.
Leur professeur de mathématiques travaille uniquement en îlot, il a une méthode pédagogique qui tourne autour du "jeu" et je ne crois pas qu'il fasse de cours magistraux.
Ce n'est pas du tout mon cas.
Alors les exemples personnels de cours préférés pour essayer de justifier telle méthode plutôt qu'une autre, franchement ça me paraît aléatoire. Et puis, peut-on mesurer la réussite d'un cours au sentiment de satisfaction des élèves ?
Tout à fait.
Il y a en fait des tas de méthodes qui peuvent fonctionner, pour peu que l'on sache pourquoi on les adopte et que l'on soit cohérent. En nous déchirant sur les moyens, nous prenons le risque d'oublier les objectifs. Les élèves apprennent-ils quelque chose de solide? Sont-ils heureux d'apprendre? Si oui, je n'ai plus qu'à fermer ma gueule.
Un même cours peut très bien fonctionner avec certains publics et pas du tout avec d'autres.
Un cours peut être séduisant à court terme et ne rien laisser à long terme.
Ce qui est désolant, c'est de dénigrer une approche sous prétexte qu'elle n'est pas assez innovante ou pas assez éprouvée. Ma remarque sur mes cours magistraux visait surtout à souligner que notre perception de l'innovation et de la norme peut varier considérablement, au point d'atteindre de curieuses inversions.
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- LeclochardEmpereur
Adolphine a écrit:Et moi, deux classes m'ont demandé de rester leur professeur de français l'année prochaine car ils avaient apprécié les cours, ils ont aussi demandé au prof de maths. Notre point commun ? On essaye de donner le plus de sens possible à ce qu'on fait en classe et on le fait en suivant nos convictions.
Leur professeur de mathématiques travaille uniquement en îlot, il a une méthode pédagogique qui tourne autour du "jeu" et je ne crois pas qu'il fasse de cours magistraux.
Ce n'est pas du tout mon cas.
Alors les exemples personnels de cours préférés pour essayer de justifier telle méthode plutôt qu'une autre, franchement ça me paraît aléatoire. Et puis, peut-on mesurer la réussite d'un cours au sentiment de satisfaction des élèves ?
Peux-tu expliquer ce que cela veut dire ?
J'ai déjà entendu cette formule et son sens est très mystérieux pour moi.
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- SphinxProphète
Moi, ça me dérange qu'on utilise Facebook en classe. Pas parce que c'est numérique ou "innovant" ou je ne sais trop quoi. Mais parce que ça revient à présenter comme cool, pédagogique, approuvée par les profs, amusante, et allez savoir quoi encore, une firme multinationale qui s'enrichit en revendant les données personnelles de ses clients et en ne payant pas ses impôts. Mais bon, ça aussi ça doit être vieux jeu.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- IphigénieProphète
Il y a en fait des tas de méthodes qui peuvent fonctionner, pour peu que l'on sache pourquoi on les adopte et que l'on soit cohérent. En nous déchirant sur les moyens, nous prenons le risque d'oublier les objectifs. Les élèves apprennent-ils quelque chose de solide? Sont-ils heureux d'apprendre? Si oui, je n'ai plus qu'à fermer ma gueule.
Un même cours peut très bien fonctionner avec certains publics et pas du tout avec d'autres.
Un cours peut être séduisant à court terme et ne rien laisser à long terme
Tes remarques sont très justes, Egomet.
Et Véronique a parfaitement repondu aussi, dès le debut: mais justement, ce qui choque dans la demarche c'est de vouloir " un projet innovant", autrement dit une demarche entierement attachée à un contenant et pas à un contenu. La confusion de la fin et des moyens.
On a beau nous dire qu'il ne s'agit que d'une" séance pas d'une séquence" c'est déjà une utilisation du vocabulaire qui sectionnne la transmission d'un contenu en tranches de saucisson d'une méthode particulière, qui met la forme avant le fond.
Le seul projet, c'est d'apprendre. Ce qui est par nature, necessairement innovant, d'ailleurs.
Et l'innovation dans les méthodes, c'est de ne pas en avoir forcément une, c'est de ne pas se soumettre aux règles imposées, ni par la mode, ni par la technique ni par le supposé goût des élèves : le goût aussi, ça commence par s'éduquer.
Bref, ce qui choque, c'est de réduire l'enseignement en une démarche technique manipulatrice, avant d'être une confiance dans l'intelligence des élèves . Maintenant, si les élèves n'ont réellement pas cette intelligence ( mais par expérience, c'est rare , ça existe, certes, mais c'est rare, d'avoir des élèves totalement crétins), ce n'est peut être pas nécessaire de massacrer Mme Bovary sur des profils facebook, on peut inventer d'autres exercices sur autre chose, plus accessible.
Et si comme on nous le dit les élèves ont, d'abord, étudié et parfaitement compris l'oeuvre, le profil Facebook ent un supplément inutile, un divertissement - detournement parfaitement gratuit.
- SergeMédiateur
En même temps, dans son projet, les élèves sont particulièrement attentifs à leur lecture notamment parce qu'ils savent qu'ils y cherchent aussi des éléments pour constituer ces dossiers. Ils le seraient sans doute moins s'ils n'avaient pas cet objectif au sein de ce projet, même s'il existe bien d'autres manières d'atteindre le dit objectif. L'idée en soi n'est pas mauvaise, c'est une alternative. Ce qui me dérangerait, ce serait effectivement que ce genre de choses nous soit un jour imposée, comme on a essayé de nous imposer les EPI, quand des projets naturels et spontanés sont bien plus efficaces. Que ces méthodes ou activités restent des alternatives, des possibilités au sein desquels les enseignants peuvent glaner ou pas ce qui leur convient en fonction de leur envie, de leur public, de leur personnalité aussi. On n'enseigne bien qu'en étant soi-même et en étant à l'aise avec les différentes méthodes qu'on peut choisir d'utiliser, sans se voir contraint à singer des choses qui ne nous correspondent pas. C'est bien de tenter des expériences à l'occasion pour voir si telle ou telle idée peut au final apporter un plus en matière de motivation, sans s'entêter bien sûr si ça ne portait pas de fruits probants, juste parce que ce serait "original" ou pour être bien vu d'un IPR ou d'un CDE. Tant que chacun trouve son compte dans ce qu'il fait sans se croire le chantre de la bonne méthode en méprisant les autres qui choisissent de procéder différemment. Le tout, c'est qu'on soit satisfait au final de ce qu'on apporte, et de la manière dont on l'apporte. Certains tentent avec bonheur des moyens différents, originaux ou pas, pour transmettre des savoirs à leurs élèves, d'autres font du n'importe quoi au nom de la sainte innovation. De même, certains réussissent à captiver leurs élèves en faisant uniquement du traditionnel, quand d'autres les ennuient et les assomment. Dans un cas comme dans l'autre, rien n'interdit de varier à l'occasion les approches.
- egometDoyen
Iphigénie a écrit:
Il y a en fait des tas de méthodes qui peuvent fonctionner, pour peu que l'on sache pourquoi on les adopte et que l'on soit cohérent. En nous déchirant sur les moyens, nous prenons le risque d'oublier les objectifs. Les élèves apprennent-ils quelque chose de solide? Sont-ils heureux d'apprendre? Si oui, je n'ai plus qu'à fermer ma gueule.
Un même cours peut très bien fonctionner avec certains publics et pas du tout avec d'autres.
Un cours peut être séduisant à court terme et ne rien laisser à long terme
Tes remarques sont très justes, Egomet.
Et Véronique a parfaitement repondu aussi, dès le debut: mais justement, ce qui choque dans la demarche c'est de vouloir " un projet innovant", autrement dit une demarche entierement attachée à un contenant et pas à un contenu. La confusion de la fin et des moyens.
On a beau nous dire qu'il ne s'agit que d'une" séance pas d'une séquence" c'est déjà une utilisation du vocabulaire qui sectionnne la transmission d'un contenu en tranches de saucisson d'une méthode particulière, qui met la forme avant le fond.
Le seul projet, c'est d'apprendre. Ce qui est par nature, necessairement innovant, d'ailleurs.
Et l'innovation dans les méthodes, c'est de ne pas en avoir forcément une, c'est de ne pas se soumettre aux règles imposées, ni par la mode, ni par la technique ni par le supposé goût des élèves : le goût aussi, ça commence par s'éduquer.
Bref, ce qui choque, c'est de réduire l'enseignement en une démarche technique manipulatrice, avant d'être une confiance dans l'intelligence des élèves . Maintenant, si les élèves n'ont réellement pas cette intelligence ( mais par expérience, c'est rare , ça existe, certes, mais c'est rare, d'avoir des élèves totalement crétins), ce n'est peut être pas nécessaire de massacrer Mme Bovary sur des profils facebook, on peut inventer d'autres exercices sur autre chose, plus accessible.
Et si comme on nous le dit les élèves ont, d'abord, étudié et parfaitement compris l'oeuvre, le profil Facebook ent un supplément inutile, un divertissement - detournement parfaitement gratuit.
Effectivement, la confusion des fins et des moyens est plus probable lorsqu'on cherche à changer ses méthodes ou à utiliser la technologie. La fascination pour la nouveauté et la technique est un danger à connaître. Cependant l'existence de ce danger ne suffit pas à conclure quoi que ce soit. Le danger peut être surmonté, surtout si on en a conscience. Et il n'est pas nul non plus quand on se crispe sur une tradition.
Pour ma part, je ne conseillerais pas à un professeur d'innover avant d'avoir une idée très claire de ses contenus et des compétences qu'il veut développer chez ses élèves. En particulier, je conseillerais de se faire d'abord une idée du niveau qu'on peut attendre sur des exercices plus classiques. Un des dangers de l'innovation pédagogique, c'est qu'on a tendance à réformer les évaluations en même temps que les pratiques, ce qui fait qu'on perd le système de références qui permettrait de juger de l'efficacité des innovations. Pas exemple, je change mes leçons d'orthographe. Si dans le même temps, je décide de ne plus faire de dictées, je perds un outil puissant pour mesurer les progrès ou les éventuelles régressions.
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- egometDoyen
Pour la même raison, je suis sûr que l'innovation ne peut fonctionner efficacement que dans un système de concurrence et non dans un système jacobin. En système de concurrence, l'innovateur va devoir se confronter réellement avec ceux qui continueront à faire comme avant. Son idée prendra un peu, beaucoup ou pas du tout. Elle s'imposera dans certains endroits ou partout. Mais auparavant elle sera passée par le crible de la pratique et aura été jugée par ses bénéficiaires.
L'innovation lancée d'en haut élimine les points de comparaison, peut se dispenser d'être convaincante (on obéit aux ordres), et elle est très difficile à corriger si elle comporte des failles. Pour peu que la structure administrative soit verrouillée, par exemple avec des fonctionnaires nommés à vie, il devient quasiment impossible de renoncer à de grandes erreurs dans des délais raisonnables. S'il faut attendre que les incompétents partent à la retraite, on est mal!
L'innovation lancée d'en haut élimine les points de comparaison, peut se dispenser d'être convaincante (on obéit aux ordres), et elle est très difficile à corriger si elle comporte des failles. Pour peu que la structure administrative soit verrouillée, par exemple avec des fonctionnaires nommés à vie, il devient quasiment impossible de renoncer à de grandes erreurs dans des délais raisonnables. S'il faut attendre que les incompétents partent à la retraite, on est mal!
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- AdolphineNiveau 5
egomet a écrit:Ce qui est désolant, c'est de dénigrer une approche sous prétexte qu'elle n'est pas assez innovante ou pas assez éprouvée. Ma remarque sur mes cours magistraux visait surtout à souligner que notre perception de l'innovation et de la norme peut varier considérablement, au point d'atteindre de curieuses inversions.
Je suis parfaitement d'accord.
(Au fait, j'ai trouvé votre argumentation sur la réfutation très intéressante, mais je n'ai pas trouvé l'article sur lequel vous vous êtes basé pour l'écrire... ?)
Leclochard a écrit:
Peux-tu expliquer ce que cela veut dire ?
J'ai déjà entendu cette formule et son sens est très mystérieux pour moi.
Ce n'est pas si mystérieux. Il s'agit de faire comprendre aux élèves où l'on va, ce qu'on fait et pourquoi on le fait. Avoir un fil conducteur aide généralement.
Sphinx a écrit:Moi, ça me dérange qu'on utilise Facebook en classe. Pas parce que c'est numérique ou "innovant" ou je ne sais trop quoi. Mais parce que ça revient à présenter comme cool, pédagogique, approuvée par les profs, amusante, et allez savoir quoi encore, une firme multinationale qui s'enrichit en revendant les données personnelles de ses clients et en ne payant pas ses impôts. Mais bon, ça aussi ça doit être vieux jeu.
C'est un argument que je comprends déjà beaucoup plus
Iphigénie a écrit:On a beau nous dire qu'il ne s'agit que d'une" séance pas d'une séquence" c'est déjà une utilisation du vocabulaire qui sectionnne la transmission d'un contenu en tranches de saucisson d'une méthode particulière, qui met la forme avant le fond."
Je ne vois pas en quoi parler de séances et de séquences serait prôner une mise en avant de la forme par rapport au fond... Quel vocabulaire utilisez-vous pour éviter cet écueil ? Cela m'intéresse.
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- IphigénieProphète
Oui, d'accord, chacun fait comme il l'entend sans doute, et on ne refait pas la guerre des Anciens contre les modernes et tout le monde etc etc etc... MAis quand même...ce qui me choque c'est que facebook est quand même, si on y réfléchit bien, mutatis mutandis, exactement le condensé de ce que contre quoi Flaubert ironise dans Madame Bovary: moi c'est quand même cela, fondamentalement, qui me choque, finalement. Ne pas voir ce qui, dans notre époque, correspond à ce qu'haïssait Flaubert, dans la sienne, et tout ça, au prétexte de mieux le comprendre...Serge a écrit:En même temps, dans son projet, les élèves sont particulièrement attentifs à leur lecture notamment parce qu'ils savent qu'ils y cherchent aussi des éléments pour constituer ces dossiers. Ils le seraient sans doute moins s'ils n'avaient pas cet objectif au sein de ce projet, même s'il existe bien d'autres manières d'atteindre le dit objectif. L'idée en soi n'est pas mauvaise, c'est une alternative. Ce qui me dérangerait, ce serait effectivement que ce genre de choses nous soit un jour imposée, comme on a essayé de nous imposer les EPI, quand des projets naturels et spontanés sont bien plus efficaces. Que ces méthodes ou activités restent des alternatives, des possibilités au sein desquels les enseignants peuvent glaner ou pas ce qui leur convient en fonction de leur envie, de leur public, de leur personnalité aussi. On n'enseigne bien qu'en étant soi-même et en étant à l'aise avec les différentes méthodes qu'on peut choisir d'utiliser. C'est bien de tenter des expériences à l'occasion pour voir si telle ou telle idée peut au final apporter un plus en matière de motivation, sans s'entêter bien sûr si ça ne portait pas de fruits probants, juste parce que ce serait "original" ou pour être bien vu d'un IPR ou d'un CDE. Tant que chacun trouve son compte dans ce qu'il fait sans se croire le chantre de la bonne méthode en méprisant les autres qui choisissent de procéder différemment. Le tout, c'est qu'on soit satisfait au final de ce qu'on apporte, et de la manière dont on l'apporte. Certains tentent avec bonheur des moyens différents, originaux ou pas, pour transmettre des savoirs à leurs élèves, d'autres font du n'importe quoi au nom de la sainte innovation. De même, certains réussissent à captiver leurs élèves en faisant uniquement du traditionnel, quand d'autres les ennuient et les assomment. Dans un cas comme dans l'autre, rien n'interdit de varier à l'occasion les approches.
- SergeMédiateur
Ah ça, dans ce cas précis c'est vrai que c'est bien mal choisi. Je me méfie aussi énormément de Facebook pour les raisons déjà évoquées. Mais c'est personnel, et je peux entendre que d'autres n'y voient pas nos réserves. Je suis bien d'accord : évitons la querelle des anciens et des modernes, car c'est un peu cela qui se joue, avec des jugements de part et d'autre qui peuvent être caricaturaux ou trop péremptoires.
Exactement. Avant de vouloir s'écarter du "modèle", il faut déjà le pratiquer couramment pour se rendre compte de ce que certaines alternatives peuvent apporter en plus ou en moins selon le cas. J'étais sidéré de constater que l'ESPE imposait souvent aux stagiaires des projets "innovants", qu'ils n'avaient donc pas choisis, parfois très chronophages, contraignants ou juste contraires à leurs envies, et qu'ils étaient plus ou moins obligés de trouver "géniaux", parce que bon. Au final, l'année d'après ils procèderont comme ils l'entendent, en gardant des idées par choix quand d'autres garderont tout sans recul, par formatage.
Il vaut mieux avoir un peu de bouteille et de recul sur les pratiques de l'enseignement bien traditionnel avant de jouer des variantes, qui peuvent à l'occasion avoir leur charme et leur intérêt si on sait ce qu'on fait. C'est probablement le cas de notre collègue, qui enseigne aussi de manière traditionnelle et en connait les bénéfices, je veux bien le croire.
egomet a écrit:Pour ma part, je ne conseillerais pas à un professeur d'innover avant d'avoir une idée très claire de ses contenus et des compétences qu'il veut développer chez ses élèves. En particulier, je conseillerais de se faire d'abord une idée du niveau qu'on peut attendre sur des exercices plus classiques.
Exactement. Avant de vouloir s'écarter du "modèle", il faut déjà le pratiquer couramment pour se rendre compte de ce que certaines alternatives peuvent apporter en plus ou en moins selon le cas. J'étais sidéré de constater que l'ESPE imposait souvent aux stagiaires des projets "innovants", qu'ils n'avaient donc pas choisis, parfois très chronophages, contraignants ou juste contraires à leurs envies, et qu'ils étaient plus ou moins obligés de trouver "géniaux", parce que bon. Au final, l'année d'après ils procèderont comme ils l'entendent, en gardant des idées par choix quand d'autres garderont tout sans recul, par formatage.
Il vaut mieux avoir un peu de bouteille et de recul sur les pratiques de l'enseignement bien traditionnel avant de jouer des variantes, qui peuvent à l'occasion avoir leur charme et leur intérêt si on sait ce qu'on fait. C'est probablement le cas de notre collègue, qui enseigne aussi de manière traditionnelle et en connait les bénéfices, je veux bien le croire.
- IphigénieProphète
Perso ? quand j'étudie Flaubert , j'étudie Flaubert, j'analyse des textes, je fais cours, des exercices, des devoirs, des lectures etcJe ne vois pas en quoi parler de séances et de séquences serait prôner une mise en avant de la forme par rapport au fond... Rolling Eyes Quel vocabulaire utilisez-vous pour éviter cet écueil ? Cela m'intéresse.
Je chipote..
Mais parce que tout ce vocabulaire correspond au formatage organisé depuis les années 2000, on s'en passait très bien avant, et je gage qu'un jour, on s'en passera à nouveau.
En fait ce qui est rassurant dans l'EN, c'est qu'on est finalement tous en retard d'une réforme( selon les derniers arrivés), ou en avance de la prochaine (selon les vieux singes): nous avons une gouvernance spiralaire. C'est peut-être en s'en apercevant qu'on se libère, une bonne fois pour toute de la "peur de mal faire".
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