- Pacifique ParsonsNiveau 2
Bonjour,
L'année dernière, pendant mon année de stage, j'ai donné des cours de langue à mes élèves de collège en suivant les directives qui étaient celles de l'ESPE au moment où j'ai passé le concours : ne surtout pas faire de la grammaire juste pour faire de la grammaire et la coupler systématiquement à l'étude des textes. Dans mon établissement, à la rentrée, le son de cloche était différent dans l'équipe de français : les directives avaient dû changer pendant l'été puisque tout le monde s'accordait à dire qu'il fallait au contraire séparer les deux. Ne sachant à quel saint me vouer, j'ai choisi une solution intermédiaire en abordant les leçons de grammaire sur des textes concoctés par mes soins, en lien avec la séquence en cours.
Bilan : catastrophe. Une étude aussi sporadique de la grammaire ne donne aucun résultat satisfaisant, les élèves oublient aussitôt ce qu'ils ont appris, ils ne font pas de liens entre les différentes notions et les bases ne sont pas maîtrisées. Un vrai naufrage, j'ai l'impression de ne pas leur avoir permis de progresser alors que j'étais plein de bonnes intentions.
J'envisage, pour l'année à venir, de mettre en place une progression en langue à la fois progressive, structurée et complètement indépendante de celle des textes. J'ai vu que certain(e)s d'entre vous sur le forum avaient déjà fait ce choix, ce qui me motive à suivre le mouvement. Phrase de dictée quotidienne, analyse des fonctions, des natures, des formes verbales, repérage des propositions : je souhaiterais que tout cela devienne un automatisme. Il me semble évident qu'il faille pratiquer encore et encore la langue, sans relâche, pour que les élèves soient à l'aise avec celle-ci et assimilent les règles qui régissent son emploi.
Plusieurs interrogations cependant :
- Conformément aux pédagogies en vogue actuellement, j'ai essayé l'an passé de mettre en place des phases d'observation/manipulation afin que les élèves « construisent eux-mêmes leur savoir ». Je n'ai pas l'impression que cela ait servi à grand chose, c'était trop artificiel pour avoir un quelconque intérêt. Comment rendre cette étape réellement utile pour permettre un effort cognitif qui soit bénéfique à l'élève ?
- Vous l'aurez compris, je m'oriente vers une conception plus traditionnelle de l'enseignement de la grammaire, beaucoup plus rigoureuse aussi (selon moi). Je crains néanmoins que cette façon de faire soit un peu trop frontale et rébarbative pour les élèves. Si on écoute les directives, les enseignants doivent en effet faire office d'animateurs télé et proposer des contenus attractifs pour susciter l'intérêt d'un public déjà fort porté sur le divertissement. Qu'en est-il de vos expériences personnelles ? Comment les élèves vivent-ils les leçons de grammaire « d'antan » à un rythme soutenu ? Ils se lassent ?
- L'enseignement plus traditionnel, vertical, c'est sacrilège ? Je vous avouerais que les lubies socio-constructivistes, j'ai un peu de mal. L'inspecteur m'a fait remarquer, après sa visite, que je n'étais pas censé être « l'acteur principal » dans la classe mais le « chef d'orchestre ». J'ai eu envie de lui dire que mes musiciens de 6ème ne risquaient pas de jouer une symphonie de Mozart en ignorant le solfège, mais je me suis ravisé et j'ai préféré acquiescer pour le bien de ma carrière. Apparemment les professeurs n'en savent pas plus que leurs élèves... c'est donc vrai, le niveau de recrutement a sacrément baissé !
- 4h30 pour faire tout ça, vraiment ?
L'année dernière, pendant mon année de stage, j'ai donné des cours de langue à mes élèves de collège en suivant les directives qui étaient celles de l'ESPE au moment où j'ai passé le concours : ne surtout pas faire de la grammaire juste pour faire de la grammaire et la coupler systématiquement à l'étude des textes. Dans mon établissement, à la rentrée, le son de cloche était différent dans l'équipe de français : les directives avaient dû changer pendant l'été puisque tout le monde s'accordait à dire qu'il fallait au contraire séparer les deux. Ne sachant à quel saint me vouer, j'ai choisi une solution intermédiaire en abordant les leçons de grammaire sur des textes concoctés par mes soins, en lien avec la séquence en cours.
Bilan : catastrophe. Une étude aussi sporadique de la grammaire ne donne aucun résultat satisfaisant, les élèves oublient aussitôt ce qu'ils ont appris, ils ne font pas de liens entre les différentes notions et les bases ne sont pas maîtrisées. Un vrai naufrage, j'ai l'impression de ne pas leur avoir permis de progresser alors que j'étais plein de bonnes intentions.
J'envisage, pour l'année à venir, de mettre en place une progression en langue à la fois progressive, structurée et complètement indépendante de celle des textes. J'ai vu que certain(e)s d'entre vous sur le forum avaient déjà fait ce choix, ce qui me motive à suivre le mouvement. Phrase de dictée quotidienne, analyse des fonctions, des natures, des formes verbales, repérage des propositions : je souhaiterais que tout cela devienne un automatisme. Il me semble évident qu'il faille pratiquer encore et encore la langue, sans relâche, pour que les élèves soient à l'aise avec celle-ci et assimilent les règles qui régissent son emploi.
Plusieurs interrogations cependant :
- Conformément aux pédagogies en vogue actuellement, j'ai essayé l'an passé de mettre en place des phases d'observation/manipulation afin que les élèves « construisent eux-mêmes leur savoir ». Je n'ai pas l'impression que cela ait servi à grand chose, c'était trop artificiel pour avoir un quelconque intérêt. Comment rendre cette étape réellement utile pour permettre un effort cognitif qui soit bénéfique à l'élève ?
- Vous l'aurez compris, je m'oriente vers une conception plus traditionnelle de l'enseignement de la grammaire, beaucoup plus rigoureuse aussi (selon moi). Je crains néanmoins que cette façon de faire soit un peu trop frontale et rébarbative pour les élèves. Si on écoute les directives, les enseignants doivent en effet faire office d'animateurs télé et proposer des contenus attractifs pour susciter l'intérêt d'un public déjà fort porté sur le divertissement. Qu'en est-il de vos expériences personnelles ? Comment les élèves vivent-ils les leçons de grammaire « d'antan » à un rythme soutenu ? Ils se lassent ?
- L'enseignement plus traditionnel, vertical, c'est sacrilège ? Je vous avouerais que les lubies socio-constructivistes, j'ai un peu de mal. L'inspecteur m'a fait remarquer, après sa visite, que je n'étais pas censé être « l'acteur principal » dans la classe mais le « chef d'orchestre ». J'ai eu envie de lui dire que mes musiciens de 6ème ne risquaient pas de jouer une symphonie de Mozart en ignorant le solfège, mais je me suis ravisé et j'ai préféré acquiescer pour le bien de ma carrière. Apparemment les professeurs n'en savent pas plus que leurs élèves... c'est donc vrai, le niveau de recrutement a sacrément baissé !
- 4h30 pour faire tout ça, vraiment ?
- egometDoyen
Un principe de base applicable dans à peu près tous les domaines: quand on ne sait plus comment faire, revenir à la tradition. À défaut d'être la meilleure solution possible, c'est une solution prudente.
Nous pouvons nous accommoder d'un peu d'ennui ou de performances moyennes. Le plus important n'est pas de réussir les coups les plus brillants, mais d'éviter les catastrophes. Éviter la faillite est plus important que de réaliser des profits époustouflants. En stratégie, ne pas perdre est plus important que de gagner. Plutôt que de mettre the right man in the right place, il faut éviter l'erreur de casting.
Il sera toujours temps de tenter des améliorations si les fondamentaux sont assurés.
Bref, tes scrupules, tu peux les oublier. Ne te laisse pas impressionner par des progressistes autoproclamés.
Nous pouvons nous accommoder d'un peu d'ennui ou de performances moyennes. Le plus important n'est pas de réussir les coups les plus brillants, mais d'éviter les catastrophes. Éviter la faillite est plus important que de réaliser des profits époustouflants. En stratégie, ne pas perdre est plus important que de gagner. Plutôt que de mettre the right man in the right place, il faut éviter l'erreur de casting.
Il sera toujours temps de tenter des améliorations si les fondamentaux sont assurés.
Bref, tes scrupules, tu peux les oublier. Ne te laisse pas impressionner par des progressistes autoproclamés.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- ProvenceEnchanteur
J'ai entendu une IPR ricaner devant le piètre niveau en grammaire des stagiaires de la génération actuelle, précisément celle qui a subi les dernières directives à la mode... Aucune remise en question, bien au contraire. Alors ces directives, laisse-les de côté et emploie tes efforts à être efficace plutôt que conforme à l'idéologie.Pacifique Parsons a écrit:
L'année dernière, pendant mon année de stage, j'ai donné des cours de langue à mes élèves de collège en suivant les directives qui étaient celles de l'ESPE au moment où j'ai passé le concours : ne surtout pas faire de la grammaire juste pour faire de la grammaire et la coupler systématiquement à l'étude des textes.
Certaines directives de l'ESPE ne reposent sur aucune obligation légale.Dans mon établissement, à la rentrée, le son de cloche était différent dans l'équipe de français : les directives avaient dû changer pendant l'été puisque tout le monde s'accordait à dire qu'il fallait au contraire séparer les deux.
Je suis bien d'accord.Bilan : catastrophe. Une étude aussi sporadique de la grammaire ne donne aucun résultat satisfaisant, les élèves oublient aussitôt ce qu'ils ont appris, ils ne font pas de liens entre les différentes notions et les bases ne sont pas maîtrisées.
Ça me rappelle mes débuts... J'ai souffert la première année, parce que je ne comprenais pas ce que je devais faire. J'avais l'effroyable impression d'un gâchis immense. A partir du moment où j'ai enseigné d'une manière que je comprenais, je n'ai plus ressenti ce malaise, au contraire. Je me suis beaucoup appuyée, à mes débuts, sur des ouvrages un peu anciens.Un vrai naufrage, j'ai l'impression de ne pas leur avoir permis de progresser alors que j'étais plein de bonnes intentions.
Excellente idée!J'envisage, pour l'année à venir, de mettre en place une progression en langue à la fois progressive, structurée et complètement indépendante de celle des textes.
Tu trouveras des pistes ici (d'autres liens sont donnés page 2):
https://www.neoprofs.org/t34201-nouvelle-facon-de-travailler-en-outils-de-la-langue
Si tu vois que ça ne sert à rien, que c'est artificiel, dispense-toi de cette étape. Du bon sens et de la souplesse avant tout chose. Et pour cela, oublie les dogmes (ce ne sera pas un impair).- Conformément aux pédagogies en vogue actuellement, j'ai essayé l'an passé de mettre en place des phases d'observation/manipulation afin que les élèves « construisent eux-mêmes leur savoir ». Je n'ai pas l'impression que cela ait servi à grand chose, c'était trop artificiel pour avoir un quelconque intérêt. Comment rendre cette étape réellement utile pour permettre un effort cognitif qui soit bénéfique à l'élève ?
Le devoir d'un professeur est d'instruire, non de divertir. Si, pour être efficace, ton enseignement doit être un peu ennuyeux, tant pis, car c'est le résultat qui importe, plus que la voie empruntée. Cela étant dit, je ne puis m'empêcher de m'étonner encore et encore de cette mauvaise presse de la grammaire. D'après mon expérience, les élèves apprécient les cours de grammaire:- Vous l'aurez compris, je m'oriente vers une conception plus traditionnelle de l'enseignement de la grammaire, beaucoup plus rigoureuse aussi (selon moi). Je crains néanmoins que cette façon de faire soit un peu trop frontale et rébarbative pour les élèves. Si on écoute les directives, les enseignants doivent en effet faire office d'animateurs télé et proposer des contenus attractifs pour susciter l'intérêt d'un public déjà fort porté sur le divertissement. Qu'en est-il de vos expériences personnelles ? Comment les élèves vivent-ils les leçons de grammaire « d'antan » à un rythme soutenu ? Ils se lassent ?
- parce qu'ils sont structurés: c'est rassurant pour eux;
- parce qu'ils les comprennent et voient rapidement leurs progrès: c'est motivant;
- parce que, tout simplement, c'est intéressant de faire de la grammaire.
Les lubies de certains formateurs ne sont pas des lois sacrées.- L'enseignement plus traditionnel, vertical, c'est sacrilège ?
Il faut renforcer les fondamentaux! Il faut que les élèves maîtrisent mieux le français! C'est bien joli, les vœux pieux, mais ça ne remplace pas des moyens honnêtes pour remplir cette mission. http://sauv.net/horaires.php- 4h30 pour faire tout ça, vraiment ?
Avec aussi peu de temps, il faut forcément faire des choix.
- User24373Neoprof expérimenté
Il faut faire comme tu le sens : tu as testé et tu as constaté que ça n'avait pas fonctionné, tu fais bien de vouloir changer de méthode. La maîtrise de la langue est fondamentale, on ne peut pas se permettre de la négliger.
Je suis très surprise par ce que j'ai mis en gras. Je me suis fait inspecter dans deux académies différentes et j'ai toujours séparé la langue de la lecture. Cette année, j'ai même donné une progression en lecture/écriture et une progression en langue. Cela ne m'a posé aucun problème et j'ai eu un très bon rapport. La seule chose qu'elle m'ait dite c'était de lier davantage la langue à l'écriture, et je suis on ne peut plus d'accord avec cela, j'ai juste du mal à le tenir sur l'année...
Et dans mon académie de stage, les inspecteurs dans leur lettre de rentrée insistaient sur la nécessité "d'avoir une progression en langue largement indépendante de la lecture" (c'est à peu près les termes employés).
Alors, les directives officielles...
Pacifique Parsons a écrit:Bonjour,
L'année dernière, pendant mon année de stage, j'ai donné des cours de langue à mes élèves de collège en suivant les directives qui étaient celles de l'ESPE au moment où j'ai passé le concours : ne surtout pas faire de la grammaire juste pour faire de la grammaire et la coupler systématiquement à l'étude des textes. Dans mon établissement, à la rentrée, le son de cloche était différent dans l'équipe de français : les directives avaient dû changer pendant l'été puisque tout le monde s'accordait à dire qu'il fallait au contraire séparer les deux. Ne sachant à quel saint me vouer, j'ai choisi une solution intermédiaire en abordant les leçons de grammaire sur des textes concoctés par mes soins, en lien avec la séquence en cours.
Je suis très surprise par ce que j'ai mis en gras. Je me suis fait inspecter dans deux académies différentes et j'ai toujours séparé la langue de la lecture. Cette année, j'ai même donné une progression en lecture/écriture et une progression en langue. Cela ne m'a posé aucun problème et j'ai eu un très bon rapport. La seule chose qu'elle m'ait dite c'était de lier davantage la langue à l'écriture, et je suis on ne peut plus d'accord avec cela, j'ai juste du mal à le tenir sur l'année...
Et dans mon académie de stage, les inspecteurs dans leur lettre de rentrée insistaient sur la nécessité "d'avoir une progression en langue largement indépendante de la lecture" (c'est à peu près les termes employés).
Alors, les directives officielles...
- MaissaHabitué du forum
Pacifique Parsons a écrit :
"Comment les élèves vivent-ils les leçons de grammaire « d'antan » à un rythme soutenu ?"
Ils les vivent très bien. Contrairement à ce qui est clamé, les élèves en difficulté sont rassurés avec cette façon de faire : leçons, exercices, révisions. Je fais acheter chaque année un cahier de grammaire que les élèves apprécient.
Je sais que certains professeurs, pour les raisons que tu évoques, hésitent à faire acheter ces cahiers, pourtant les professeurs d'anglais et d'espagnol le font chaque année.
Ces cahiers permettent de gagner du temps.
J'aimerais d'ailleurs savoir comment font les collègues qui n'utilisent que le manuel pour la grammaire. Faites-vous copier les leçons ? Les exercices sont-ils faits dans le classeur ?
"Comment les élèves vivent-ils les leçons de grammaire « d'antan » à un rythme soutenu ?"
Ils les vivent très bien. Contrairement à ce qui est clamé, les élèves en difficulté sont rassurés avec cette façon de faire : leçons, exercices, révisions. Je fais acheter chaque année un cahier de grammaire que les élèves apprécient.
Je sais que certains professeurs, pour les raisons que tu évoques, hésitent à faire acheter ces cahiers, pourtant les professeurs d'anglais et d'espagnol le font chaque année.
Ces cahiers permettent de gagner du temps.
J'aimerais d'ailleurs savoir comment font les collègues qui n'utilisent que le manuel pour la grammaire. Faites-vous copier les leçons ? Les exercices sont-ils faits dans le classeur ?
- floMédiateur
simone43, ce sont pourtant les directives dans mon académie, malheureusement.
Maissa, je n'utilise plus de cahier d'exercices car je n'y ai jamais trouvé mon compte. J'ai fait acheter le TDL aux 3 niveaux du cycle 4 surtout pour les exercices. Je les ai scannés, mis en page aérée et je les projette au tableau lors de la correction. Comme ça, on corrige dessus. Et pour certains exercices qui demandent de recopier le texte, je les distribue photocopiés comme ça je gagne du temps et au final, ça ne me fait que peu de photocopies.
POur les leçons, je n'ai toujours pas trouvé quelque chose qui me convienne. Suite à une discussion ici, comme nous étions plusieurs à trouver l'écriture des leçons chronophage (et que nous voulions garder un maximum de temps pour les exercices), après les exos d'observation, je distribuais la leçon photocopiée. Selon les années, les élèves avaient ordre ou non de recopier cette leçon chez eux. Je pensais que recopier la leçon leur permettrait de mieux comprendre mais non. Donner la leçon comme simple support d'appui a à peu près fonctionné pour les 3e mais pas pour les autres.
L'an dernier pour les 5e, je suis revenue à l'écriture de la leçon au fur et à mesure qu'on observe. C'est bien plus efficace, les leçons vont à l'essentiel mais je suis repartie sur le constat de départ : c'est très chronophage.
Maissa, je n'utilise plus de cahier d'exercices car je n'y ai jamais trouvé mon compte. J'ai fait acheter le TDL aux 3 niveaux du cycle 4 surtout pour les exercices. Je les ai scannés, mis en page aérée et je les projette au tableau lors de la correction. Comme ça, on corrige dessus. Et pour certains exercices qui demandent de recopier le texte, je les distribue photocopiés comme ça je gagne du temps et au final, ça ne me fait que peu de photocopies.
POur les leçons, je n'ai toujours pas trouvé quelque chose qui me convienne. Suite à une discussion ici, comme nous étions plusieurs à trouver l'écriture des leçons chronophage (et que nous voulions garder un maximum de temps pour les exercices), après les exos d'observation, je distribuais la leçon photocopiée. Selon les années, les élèves avaient ordre ou non de recopier cette leçon chez eux. Je pensais que recopier la leçon leur permettrait de mieux comprendre mais non. Donner la leçon comme simple support d'appui a à peu près fonctionné pour les 3e mais pas pour les autres.
L'an dernier pour les 5e, je suis revenue à l'écriture de la leçon au fur et à mesure qu'on observe. C'est bien plus efficace, les leçons vont à l'essentiel mais je suis repartie sur le constat de départ : c'est très chronophage.
- Pacifique ParsonsNiveau 2
egomet a écrit:Un principe de base applicable dans à peu près tous les domaines: quand on ne sait plus comment faire, revenir à la tradition. À défaut d'être la meilleure solution possible, c'est une solution prudente. [...]
Bref, tes scrupules, tu peux les oublier. Ne te laisse pas impressionner par des progressistes autoproclamés.
Maintenant j'ai l'impression d'être un réactionnaire ahah ! Ce qui assez drôle c'est qu'avant d'enseigner, je trouvais plutôt attrayantes ces nouvelles idées et j'étais persuadé que le cours traditionnel appartenait au passé. Force est de constater que le cours dialogué, quand les élèves sont incapables d'échanger sans s'invectiver, ni même de faire appel à des notions élémentaires pour analyser une phrase, ça tombe vite à l'eau.
Provence a écrit:Il faut renforcer les fondamentaux! Il faut que les élèves maîtrisent mieux le français! C'est bien joli, les vœux pieux, mais ça ne remplace pas des moyens honnêtes pour remplir cette mission.
Personnellement, j'ai trouvé l'an passé que l'heure d'AP avec d'autres élèves que les siens était peu productive et, si j'ose dire, "gâchée" (toutes proportions gardées). De même, les EPI sont une fort bonne idée pour grignoter un temps précieux afin de faire ce que chacun peut faire seul dans son cours. Je vois mal, en effet, comment enseigner la littérature en négligeant l'Histoire, l'histoire des idées, de la langue, de l'art, etc.. Je ne veux pas me faire taper dessus mais quand je jette un oeil à l'EDT d'un élève de 6ème, je constate qu'il fait presque autant de sport que de français. L'idée n'est pas de se tirer dans les pattes ni d'instaurer une hiérarchie entre les disciplines, l'EPS a ses vertus, mais quand je vois les difficultés auxquelles les élèves sont confrontés, je m'interroge. Bref, si vraiment on voulait s'en donner les moyens, je pense qu'il serait possible d'inverser la tendance en prenant le taureau par les cornes.
simone43 a écrit:Il faut faire comme tu le sens : tu as testé et tu as constaté que ça n'avait pas fonctionné, tu fais bien de vouloir changer de méthode. La maîtrise de la langue est fondamentale, on ne peut pas se permettre de la négliger.
Je suis très surprise par ce que j'ai mis en gras. Je me suis fait inspecter dans deux académies différentes et j'ai toujours séparé la langue de la lecture. Cette année, j'ai même donné une progression en lecture/écriture et une progression en langue. Cela ne m'a posé aucun problème et j'ai eu un très bon rapport. La seule chose qu'elle m'ait dite c'était de lier davantage la langue à l'écriture, et je suis on ne peut plus d'accord avec cela, j'ai juste du mal à le tenir sur l'année...
Et dans mon académie de stage, les inspecteurs dans leur lettre de rentrée insistaient sur la nécessité "d'avoir une progression en langue largement indépendante de la lecture" (c'est à peu près les termes employés).
Alors, les directives officielles...
L'ESPE nous avait tellement bassiné avec ça que j'ai été d'autant plus surpris en arrivant au collège. Je crois néanmoins me souvenir que les directives avaient été fluctuantes entre les différents formateurs dans un premier temps pendant la préparation du concours, puis finalement tout le monde s'était mis au diapason. Je saurai à quoi m'en tenir à l'avenir !
Je prends en compte chacune de vos interventions et vais essayer de trouver une formule qui me convienne.
Les problématiques liées à l'écriture des leçons me paraissent épineuses. Il est vrai que l'année dernière, la vitesse d'écriture des élèves m'avait un peu refroidi. Ils ne retiennent qu'un mot et lèvent la tête toutes les 5 secondes, se dispersent, perdent du temps... Parfois, ils ne se préoccupent même pas de comprendre ce qu'ils écrivent. Quelqu'un a essayé le cours de méthodologie du recopiage ?
- MaissaHabitué du forum
flo a écrit:simone43, ce sont pourtant les directives dans mon académie, malheureusement.
Maissa, je n'utilise plus de cahier d'exercices car je n'y ai jamais trouvé mon compte. J'ai fait acheter le TDL aux 3 niveaux du cycle 4 surtout pour les exercices. Je les ai scannés, mis en page aérée et je les projette au tableau lors de la correction. Comme ça, on corrige dessus.
Tu veux dire que les élèves lisent l'exercice au tableau et répondent oralement ou qu'ils font-ils tout de même les exercices dans le classeur (la projection permettant la correction) ?
- ProvenceEnchanteur
Je morcelle les grosses leçons et je fais copier au fur et à mesure des explications, en alternant avec les exercices d'application. Je trouve souvent les TD de grammaire assez superficiels: peu d'exercices, rappel de la leçon au-dessus... Il y a quelques années, je m'étais rendu compte que mes élèves, qui réussissaient les exercices sur leur cahierMaissa a écrit:
J'aimerais d'ailleurs savoir comment font les collègues qui n'utilisent que le manuel pour la grammaire. Faites-vous copier les leçons ? Les exercices sont-ils faits dans le classeur ?
Idem. Mon inspecteur a cependant reconnu que les textes ne m'interdisaient pas de mener deux progressions séparées.flo a écrit:simone43, ce sont pourtant les directives dans mon académie, malheureusement.
Pacifique Parsons a écrit:
Maintenant j'ai l'impression d'être un réactionnaire ahah ! Ce qui assez drôle c'est qu'avant d'enseigner, je trouvais plutôt attrayantes ces nouvelles idées et j'étais persuadé que le cours traditionnel appartenait au passé. Force est de constater que le cours dialogué, quand les élèves sont incapables d'échanger sans s'invectiver, ni même de faire appel à des notions élémentaires pour analyser une phrase, ça tombe vite à l'eau.
Ce n'est pas être réactionnaire, c'est être sensé. L'enseignement est un art, non une science. C'est par la pratique et l'expérience qu'on apprend à faire cours, non en courant désespérément après des idées nouvelles ou en rejetant, par principe, l'idée de la tradition.
L'idée en vogue, c'est qu'on fait du français dans toutes les matières, ce qui est faux. Employer le français, ce n'est pas l'étudier. A un formateur défendant cette niaiserie, j'avais objecté que, dans ce cas, on faisait des SVT en étudiant les Fables de la Fontaine (pour les animaux) et de la botanique dans les sonnets de Ronsard. Assez curieusement, cette remarque avait un peu choqué; pourtant, s'il se trouve toujours du monde pour pleurer le niveau d'expression de nos élèves, beaucoup préfèrent s'en remettre à la fatalité plutôt que d'envisager un lien avec les horaires lamentables qui sont les nôtres ou avec la ruine de l'enseignement de la grammaire pour elle-même.Personnellement, j'ai trouvé l'an passé que l'heure d'AP avec d'autres élèves que les siens était peu productive et, si j'ose dire, "gâchée" (toutes proportions gardées). De même, les EPI sont une fort bonne idée pour grignoter un temps précieux afin de faire ce que chacun peut faire seul dans son cours. Je vois mal, en effet, comment enseigner la littérature en négligeant l'Histoire, l'histoire des idées, de la langue, de l'art, etc.. Je ne veux pas me faire taper dessus mais quand je jette un oeil à l'EDT d'un élève de 6ème, je constate qu'il fait presque autant de sport que de français. L'idée n'est pas de se tirer dans les pattes ni d'instaurer une hiérarchie entre les disciplines, l'EPS a ses vertus, mais quand je vois les difficultés auxquelles les élèves sont confrontés, je m'interroge. Bref, si vraiment on voulait s'en donner les moyens, je pense qu'il serait possible d'inverser la tendance en prenant le taureau par les cornes.
C'est un problème d'apprentissage fondamental. Certains élèves n'ont véritablement appris ni à écrire, ni à copier. Ce sont des élèves qui n'entendent pas dans leur tête lorsqu'ils écrivent, qui ne se dictent rien mentalement, qui regardent le tableau et retracent des lettres, des groupes de lettres, pas forcément un mot entier, pas forcément des syllabes. Sur le sujet, je t'encourage à lire les interventions éclairantes de Rikki et d'Ajupouet.
Les problématiques liées à l'écriture des leçons me paraissent épineuses. Il est vrai que l'année dernière, la vitesse d'écriture des élèves m'avait un peu refroidi. Ils ne retiennent qu'un mot et lèvent la tête toutes les 5 secondes, se dispersent, perdent du temps... Parfois, ils ne se préoccupent même pas de comprendre ce qu'ils écrivent. Quelqu'un a essayé le cours de méthodologie du recopiage ?
- floMédiateur
Maissa a écrit:flo a écrit:simone43, ce sont pourtant les directives dans mon académie, malheureusement.
Maissa, je n'utilise plus de cahier d'exercices car je n'y ai jamais trouvé mon compte. J'ai fait acheter le TDL aux 3 niveaux du cycle 4 surtout pour les exercices. Je les ai scannés, mis en page aérée et je les projette au tableau lors de la correction. Comme ça, on corrige dessus.
Tu veux dire que les élèves lisent l'exercice au tableau et répondent oralement ou qu'ils font-ils tout de même les exercices dans le classeur (la projection permettant la correction) ?
On utilise le manuel. Certains exercices sont à l'oral donc on file en serpentin, d'autres sont à écrire et là ça dépend du sens du vent (et de l'exercice, et de la classe et du moment) ; le plus souvent, les élèves ont du temps pour avancer dans un certain nombre d'exercices puis on corrige en serpentin. La projection au tableau fait gagner du temps et la correction est visuelle (énoncé + réponse). Ce sont souvent eux qui vont corriger au tableau, en serpentin. Tout le monde passe et comme j'ai des effectifs de malade, tout le monde passe plusieurs fois par séance.
C'est difficile de doser, je trouve : si je laisse trop de temps, je perds les élèves en difficulté (même si je suis là pour les aider, même si leur voisin de table est sensé pouvoir les aider aussi), mais si je n'en laisse pas assez, certains râlent car ils étaient concentrés sur le travail et avaient envie de continue sur leur lancée avant de corriger. Mais d'autres préfèrent qu'on corrige par groupes de deux ou trois exercices. Bref, tout dépend de la classe, de l'ambiance de travail, de l'heure H et... de moi, aussi.
- MaissaHabitué du forum
Oui, en effet, tout dépend de la classe (et d'éventuels élèves pénibles qui font perdre du temps).
:nerveux:
:nerveux:
- Colloque public et professionnel "Enseigner la grammaire" à l'école Polytechnique les 15 et 16 novembre 2012.
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