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- clo74Niveau 9
Cela fait bientôt 10 ans que j'enseigne au lycée, j'ai chaque année un groupe d'une dizaine de latinistes de 1ères et terminales. Le plus souvent c'est moi qui traduis, ils prennent des notes (comment faire sinon, ils sont perdus avec 5 mots à traduire...). Puis on fait le commentaire.
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
- DeliaEsprit éclairé
Lors de formation (Université d'été de didactique des langues anciennes) qu'on ne traduit pas pour comprendre, mais que l'on traduit parce que l'on a compris.clo74 a écrit:Cela fait bientôt 10 ans que j'enseigne au lycée, j'ai chaque année un groupe d'une dizaine de latinistes de 1ères et terminales. Le plus souvent c'est moi qui traduis, ils prennent des notes (comment faire sinon, ils sont perdus avec 5 mots à traduire...). Puis on fait le commentaire.
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
Depuis l'an 2000 les IO nous demandent de travailler sur des bilingues.
Diverses stratégies sont possibles. Justifier les traductions académiques, chercher la meilleure plait aux élèves en les mettant en situation de profs.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MictlantecuhtliNiveau 9
Delia a écrit:Lors de formation (Université d'été de didactique des langues anciennes) qu'on ne traduit pas pour comprendre, mais que l'on traduit parce que l'on a compris.clo74 a écrit:Cela fait bientôt 10 ans que j'enseigne au lycée, j'ai chaque année un groupe d'une dizaine de latinistes de 1ères et terminales. Le plus souvent c'est moi qui traduis, ils prennent des notes (comment faire sinon, ils sont perdus avec 5 mots à traduire...). Puis on fait le commentaire.
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
Depuis l'an 2000 les IO nous demandent de travailler sur des bilingues.
Diverses stratégies sont possibles. Justifier les traductions académiques, chercher la meilleure plait aux élèves en les mettant en situation de profs.
Il manque un mot, non ?
_________________
Ō miserās hominum mentēs, ō pectora cæca !
Quālibus in tenebrīs uītæ quantīsque perīclīs
dēgitur hoc æuī quodcumquest ! Nōnne uidēre
nīl aliud sibi nātūram lātrāre, nisi ut quī
corpore sēiūnctus dolor absit — mente fruātur
iūcundō sēnsū, cūrā sēmōta metūque ?
- IphigénieProphète
Delia a écrit:Lors de formation (Université d'été de didactique des langues anciennes) qu'on ne traduit pas pour comprendre, mais que l'on traduit parce que l'on a compris.clo74 a écrit:Cela fait bientôt 10 ans que j'enseigne au lycée, j'ai chaque année un groupe d'une dizaine de latinistes de 1ères et terminales. Le plus souvent c'est moi qui traduis, ils prennent des notes (comment faire sinon, ils sont perdus avec 5 mots à traduire...). Puis on fait le commentaire.
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
Depuis l'an 2000 les IO nous demandent de travailler sur des bilingues.
Diverses stratégies sont possibles. Justifier les traductions académiques, chercher la meilleure plait aux élèves en les mettant en situation de profs.
- Spoiler:
- Ah! la didactique des langues anciennes! ce truc pour dire en gros: quand on ne peut plus faire du latin ou du grec, alors comment occuper notre temps en faisant semblant?
Et sur quel critère l'élève qui travaille sur des bilingues ("en situation de prof": en maîtrisant toutes les données?) , c'est-à-dire sur des textes traduits, va-t-il juger d'une traduction, pire de la comparaison de plusieurs, sans avoir une pratique habituelle de traduction personnelle, qui s'acquiert rarement par la simple opération du Saint-Esprit ( "on traduit un texte parce qu'on l'a compris et non pour le comprendre": ben faudra aussi me traduire ce que cela veut dire, du coup....)?
Sinon, les programmes disent très exactement ceci:( B.O 32 du 13 septembre 2007)
"'Au lycée, la pratique de la traduction devient plus systématique pour tendre, en fin de formation, vers l’exercice traditionnel de la version écrite. "
On a déjà assez de problèmes, pas besoin d'en rajouter par des expériences pédagogiques qui se sont avérées totalement désastreuses.
Bon , les "autres stratégies", c'est quoi? (avant on avait des méthodes, maintenant des stratégies, ça change tout...)
Sinon, on a tous à peu près les mêmes pratiques, mais il faut absolument tirer les élèves de la passivité ; on peut mettre en traduction par " morceaux " successifs, voire répartis selon les groupes, les aider à construire leur juxtalinéaire avec un découpage du texte par groupes de mots, pour le commentaire leur faire chercher des points précis par eux-mêmes, avant de construire un commentaire: mais quand on reçoit en seconde des élèves qui n'ont travaillé que sur traduction et exposés de civilisation, qui n'ont pas appris les déclinaisons, ou alors juste quelques cas et pas dans l'ordre consacré, parfois juste des terminaisons de déclinaison (j'ai vu fleurir cette "stratégie" ces dernières années), et qui ne savent pas reconnaître, en français, un COD d'un attribut ou d'un sujet inversé, c'est sûr que c'est galère...
Ah! et aussi quand j'ai eu des groupes de premières et terminales groupés; je n'ai jamais fait de différences entre eux, tous ont travaillé sur le même programme de textes, bidouillé entre les deux programmes ( qui de toute façon, sont libellés de manière assez vaste pour qu'on puisse jouer sur les deux années: à part si on est stagiaire, personne ne se risquera à y redire quelque chose... ).
- clo74Niveau 9
Delia a écrit:Lors de formation (Université d'été de didactique des langues anciennes) qu'on ne traduit pas pour comprendre, mais que l'on traduit parce que l'on a compris.
Depuis l'an 2000 les IO nous demandent de travailler sur des bilingues.
Diverses stratégies sont possibles. Justifier les traductions académiques, chercher la meilleure plait aux élèves en les mettant en situation de profs.
La phrase prononcée lors de cette formation (par qui?) me paraît très contestable, ou plutôt détachée d'un contexte qui devait lui donner un autre sens : comprendre le sens d'un texte rédigé dans une langue étrangère, c'est bien en formuler le sens dans sa propre langue, au fur et à mesure de la traduction, non? Ensuite vient le travail de la rédaction de la traduction la plus fidèle et/ou la plus élégante possible. Il ne faut pas confondre ces deux étapes de la traduction. Il me semble que les élèves doivent se "frotter" aux deux.
Je suis entièrement d'accord avec toi, Iphigénie. Je ressens sans doute une certaine lassitude d'enseigner "le latin pour les nuls".
Avec deux heures de cours hebdomadaires, combien de temps parviens-tu à consacrer à la langue? C'est de ce côté-là que je vais changer ma pratique.
- IphigénieProphète
A vrai dire ces dernières années j' ai surtout balayé( id est : évacué!) le programme de seconde: je reprends tout à la base, avec des textes fabriqués et de petits exercices, vaguement inspirés par les thèmes au programme mais ce n'est pas une priorité. ...et beaucoup des anciens , très anciens manuels à partir de la sixième
- oui, oui! Fin sixième années 60 c'est souvent déjà dur pour les secondes, à croire quand même que les strategies co temporaines manquent terriblement d'efficacité ....., fin du HS-
mais ce n'est pas une priorité, et on (re)voit les déclinaisons et les conjugaisons ( déjà "amo" , ça déblaie....): je trouve que ça permet ensuite d'avancer. Et les structures syntaxiques les plus courantes, bien sûr.
En premiere terminale, le cours est fait à partir d'un texte et on fait systematiquement la traduction complète, un commentaire grammatical complet, et ensuite on s'occupe de littérature et civilisation, avec un contrôle final, dont je varie les modes, jamais la récitation simple ni de la trado ni du commentaire.
En fait tout cela montre que les méthodes préconisées actuellement en collège ( et je n'incrimine pas - tous- les professeurs de collège, surtout sur le forum où beaucoup semblent faire un enorme et excellent travail- ne sont pas compatibles avec les programmes du lycée : on joue depuis des années, très hypocritement à ne pas le voir.
- oui, oui! Fin sixième années 60 c'est souvent déjà dur pour les secondes, à croire quand même que les strategies co temporaines manquent terriblement d'efficacité ....., fin du HS-
mais ce n'est pas une priorité, et on (re)voit les déclinaisons et les conjugaisons ( déjà "amo" , ça déblaie....): je trouve que ça permet ensuite d'avancer. Et les structures syntaxiques les plus courantes, bien sûr.
En premiere terminale, le cours est fait à partir d'un texte et on fait systematiquement la traduction complète, un commentaire grammatical complet, et ensuite on s'occupe de littérature et civilisation, avec un contrôle final, dont je varie les modes, jamais la récitation simple ni de la trado ni du commentaire.
En fait tout cela montre que les méthodes préconisées actuellement en collège ( et je n'incrimine pas - tous- les professeurs de collège, surtout sur le forum où beaucoup semblent faire un enorme et excellent travail- ne sont pas compatibles avec les programmes du lycée : on joue depuis des années, très hypocritement à ne pas le voir.
- DesolationRowEmpereur
Delia a écrit:Lors de formation (Université d'été de didactique des langues anciennes) qu'on ne traduit pas pour comprendre, mais que l'on traduit parce que l'on a compris.clo74 a écrit:Cela fait bientôt 10 ans que j'enseigne au lycée, j'ai chaque année un groupe d'une dizaine de latinistes de 1ères et terminales. Le plus souvent c'est moi qui traduis, ils prennent des notes (comment faire sinon, ils sont perdus avec 5 mots à traduire...). Puis on fait le commentaire.
Je varie en leur donnant à traduire certaines parties faciles, d'autres fois en travaillant sur des traductions, et en les comparant.
J'essaye de ménager les élèves de première, tout en donnant le maximum aux terminales pour qu'ils puissent passer l'oral.
Auriez-vous d'autres idées?
Petite précision : j'ai 2h avec eux, le plus souvent placées de 16h à 18h... Difficile donc de les motiver! Mais ils sont sympas...
Depuis l'an 2000 les IO nous demandent de travailler sur des bilingues.
Diverses stratégies sont possibles. Justifier les traductions académiques, chercher la meilleure plait aux élèves en les mettant en situation de profs.
Ce qui est sûr, c'est qu'avec ce genre d'instructions, on ne formera bientôt plus de latinistes compétents. En tout cas, je rends grâce au ciel de n'avoir pas "appris" le latin comme ça.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
c'est vrai que la compréhension d'un texte est due à l'inspiration des Muses, et après on peut traduire correctement !
Pardon de rire.
Bon, sinon, je pense qu'avant de se lancer dans la trad d'un passage, on doit regarder le contexte : ce qui est dit avant et après, les mots qui reviennent dans le passage à traduire, le paratexte... histoire de baliser un peu le terrain. Mais ça prend trois minutes, et ensuite on se frotte à la langue. On dégrossit les structures. Et ensuite on affine selon le sens du texte, en restant au plus près de ce que le latin dit.
Traduire ce n'est pas plaquer un sens abstrait sur des mots, c'est expliquer le texte, c'est-à-dire le déplier.
Par ailleurs, "mettre l'élève en situation de prof", justement je ne vois pas comment on peut vouloir ça : on ne peut être en situation de prof que quand on a le savoir du prof, à la limite. Notre boulot c'est de leur faire acquérir le plus possible de ce savoir, pas de leur faire jouer un rôle en leur faisant croire qu'ils savent ce qu'ils ne savent pas encore.
Pardon de rire.
Bon, sinon, je pense qu'avant de se lancer dans la trad d'un passage, on doit regarder le contexte : ce qui est dit avant et après, les mots qui reviennent dans le passage à traduire, le paratexte... histoire de baliser un peu le terrain. Mais ça prend trois minutes, et ensuite on se frotte à la langue. On dégrossit les structures. Et ensuite on affine selon le sens du texte, en restant au plus près de ce que le latin dit.
Traduire ce n'est pas plaquer un sens abstrait sur des mots, c'est expliquer le texte, c'est-à-dire le déplier.
Par ailleurs, "mettre l'élève en situation de prof", justement je ne vois pas comment on peut vouloir ça : on ne peut être en situation de prof que quand on a le savoir du prof, à la limite. Notre boulot c'est de leur faire acquérir le plus possible de ce savoir, pas de leur faire jouer un rôle en leur faisant croire qu'ils savent ce qu'ils ne savent pas encore.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- IphigénieProphète
ça c'est de la stratégie."mettre l'élève en situation de prof",
et "que le correcteur se débarrasse de la posture du professeur"
:fifi2:
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Iphigénie a écrit:ça c'est de la stratégie."mettre l'élève en situation de prof",
et "que le correcteur se débarrasse de la posture du professeur"
:fifi2:
C'est une stratégie comme une autre, ça convient bien aux professeurs mauvais latinistes qui veulent former de mauvais latinistes, probablement (et je pense qu'au ministère ou à la DGESCO on n'a que des mauvais )
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- IphigénieProphète
on va dire que c'est le kamasutra du latiniste :lol:
- DeliaEsprit éclairé
clo74 a écrit:
La phrase prononcée lors de cette formation (par qui?) me paraît très contestable, ou plutôt détachée d'un contexte qui devait lui donner un autre sens : comprendre le sens d'un texte rédigé dans une langue étrangère, c'est bien en formuler le sens dans sa propre langue, au fur et à mesure de la traduction, non? Ensuite vient le travail de la rédaction de la traduction la plus fidèle et/ou la plus élégante possible. Il ne faut pas confondre ces deux étapes de la traduction. Il me semble que les élèves doivent se "frotter" aux deux.
Je suis entièrement d'accord avec toi, Iphigénie. Je ressens sans doute une certaine lassitude d'enseigner "le latin pour les nuls".
Avec deux heures de cours hebdomadaires, combien de temps parviens-tu à consacrer à la langue? C'est de ce côté-là que je vais changer ma pratique.
La phrase prononcée lors de cette formation (par qui?) : il ne s'agissait pas d'une phrase mais du bilan d'une semaine de travail. Comme j'ai suivi trois de ces Universités d'été de didactique des langues Anciennes, je ne puis vous citer de mémoire tous les intervenants, mais on compte parmi eux Marius Lavency, Claude Fiévet, un professeur de l'Université de Besançon, sous la houlette de Jean-Claude Mazières de Toulouse-le Mirail. Je ne vous fais pas le coup de l'argument d'autorité, je réponds à la question posée : la phrase a pris des allures de slogan, je ne me souviens plus qui l'a formulée le premier mais nous étions tous d'accord.
Et non, aucun IPR parmi nous !
comprendre le sens d'un texte rédigé dans une langue étrangère, c'est bien en formuler le sens dans sa propre langue, au fur et à mesure de la traduction, non? Non. Cela, c'est la traduction mentale qui freine la compréhension. Vous n'avez qu'à demander à nos collègues de langue vivante...
Comprendre un texte, c'est se rendre compte de ce dont il parle sans avoir à traduire, justement. C'est un objectif à atteindre et cela prend du temps. Certains appellent cela le petit latin, ce n'est pas le perdreau de l'année !
Et non, aucun IPR parmi nous !
comprendre le sens d'un texte rédigé dans une langue étrangère, c'est bien en formuler le sens dans sa propre langue, au fur et à mesure de la traduction, non? Non. Cela, c'est la traduction mentale qui freine la compréhension. Vous n'avez qu'à demander à nos collègues de langue vivante...
Comprendre un texte, c'est se rendre compte de ce dont il parle sans avoir à traduire, justement. C'est un objectif à atteindre et cela prend du temps. Certains appellent cela le petit latin, ce n'est pas le perdreau de l'année !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- IphigénieProphète
euh, le petit latin, c'est traduire! c'est ce que font les khâgneux pour s'entraîner, ou les agrégatifs.
La démarche lire sans traduire correspond par exemple à ce qui est exposé ici:
http://blog.ac-versailles.fr/espe/public/Lire_un_texte_latin_sans_le_traduire.pdf
et pour ma part, je trouve que c'est faire beaucoup d'efforts et passer un temps fou pour essayer de deviner le sens d'un texte qu'il suffirait de traduire: je comprends qu'on en vienne à ces pratiques quand on s'est ingénié à préconiser des apprentissages attractifs(...) qui consistent à bâtir sur des sables mouvants. Mais franchement, je n'aurais jamais aimé le latin en procédant ainsi. Intellectuellement, c'est aussi extrêmement frustrant de dire aux élèves: "devinez la traduction, puisque vous ne savez pas, et ne pouvez pas, réellement traduire. C'est très loin de stimuler la confiance de l'élève, c'est plutôt leur mettre beaucoup de bouillie dans le crâne, pour peu qu'ils aient l'esprit cartésien; ça irait peut-être avec des L option je suis artiste et je communique, mais les L ne font que rarement des langues anciennes ...
Et sans caricaturer ça aboutit à ce que j'ai eu au bac en grec en terminale, un élève me disant: "je peux vous montrer où on parle d'Andromaque dans le texte, son nom est écrit là."
La démarche lire sans traduire correspond par exemple à ce qui est exposé ici:
http://blog.ac-versailles.fr/espe/public/Lire_un_texte_latin_sans_le_traduire.pdf
et pour ma part, je trouve que c'est faire beaucoup d'efforts et passer un temps fou pour essayer de deviner le sens d'un texte qu'il suffirait de traduire: je comprends qu'on en vienne à ces pratiques quand on s'est ingénié à préconiser des apprentissages attractifs(...) qui consistent à bâtir sur des sables mouvants. Mais franchement, je n'aurais jamais aimé le latin en procédant ainsi. Intellectuellement, c'est aussi extrêmement frustrant de dire aux élèves: "devinez la traduction, puisque vous ne savez pas, et ne pouvez pas, réellement traduire. C'est très loin de stimuler la confiance de l'élève, c'est plutôt leur mettre beaucoup de bouillie dans le crâne, pour peu qu'ils aient l'esprit cartésien; ça irait peut-être avec des L option je suis artiste et je communique, mais les L ne font que rarement des langues anciennes ...
Et sans caricaturer ça aboutit à ce que j'ai eu au bac en grec en terminale, un élève me disant: "je peux vous montrer où on parle d'Andromaque dans le texte, son nom est écrit là."
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Ce qui m'a plu dans le latin, c'est cette possibilité, avec un travail rigoureux, d'accéder au sens des textes. Ce qui m'a plu, c'est de voir que le latin, ça ne pardonne pas le manque d'analyse, et que justement, on finit par être récompensé, et pas qu'un peu, de notre persévérance. On m'aurait appris le latin "à la louche", en me demandant de deviner avant d'analyser, eh bien j'aurais laissé tomber.
Par ailleurs, pardon de le dire ainsi, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même, ne me convainc guère.
Par ailleurs, pardon de le dire ainsi, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même, ne me convainc guère.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- DeliaEsprit éclairé
Fires of Pompeii a écrit:Ce qui m'a plu dans le latin, c'est cette possibilité, avec un travail rigoureux, d'accéder au sens des textes. Ce qui m'a plu, c'est de voir que le latin, ça ne pardonne pas le manque d'analyse, et que justement, on finit par être récompensé, et pas qu'un peu, de notre persévérance. On m'aurait appris le latin "à la louche", en me demandant de deviner avant d'analyser, eh bien j'aurais laissé tomber.
Par ailleurs, pardon de le dire ainsi, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même, ne me convainc guère.
deviner avant d'analyser : il ne s'agit pas de deviner, relisez le document présenté par Iphigénie.
, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même : étalage ? On me demande de nommer es intervenants, je réponds. Quant à revenir souvent pour une réponse donnée une fois et une seule, mon esprit ne parvient pas à donner un sens à ces mots, même après analyse.
, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même : étalage ? On me demande de nommer es intervenants, je réponds. Quant à revenir souvent pour une réponse donnée une fois et une seule, mon esprit ne parvient pas à donner un sens à ces mots, même après analyse.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DeliaEsprit éclairé
Euh, le petit latin, tel que ce me fut vendu à moi, c'est lire un texte pendant un quart d'heure, lire ensuite la traduction et passer à autre chose. Ce n'est pas traduire.Iphigénie a écrit:euh, le petit latin, c'est traduire! c'est ce que font les khâgneux pour s'entraîner, ou les agrégatifs.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- OudemiaBon génie
Peux-tu en dire plus ?Iphigénie a écrit:quand on reçoit en seconde des élèves qui n'ont travaillé que sur traduction et exposés de civilisation, qui n'ont pas appris les déclinaisons, ou alors juste quelques cas et pas dans l'ordre consacré, parfois juste des terminaisons de déclinaison (j'ai vu fleurir cette "stratégie" ces dernières années), et qui ne savent pas reconnaître, en français, un COD d'un attribut ou d'un sujet inversé, c'est sûr que c'est galère...
- IphigénieProphète
Je veux simplement dire que j'ai observé les derniers temps que les élèves, certains en tout cas, ne connaissaient plus, déjà, l'ordre des cas, ce qui fait que même lorsqu'ils apprennent une déclinaison, ils en mélangent les cas.
J'ai lu dans un fil que certains en collège renoncaient à faire étudier les cas rares comme vocatif ou datif je crois, pour parer au plus pressé, mais c'est un peu dangereux pour la suite, quand il y a suite, bien sûr.
On peut bien sûr considérer que ce sont des usages qui n'ont rien de strictement scientifique hormis le classement direct, oblique, mais l'intérêt de la grammaire latine était d'etre bien fixée par les siècles d'usage: maintenant chaque auteur de manuel veut imprimer sa marque et c'est un peu pagaille...
Maintenant je reconnais ne pas savoir ce que je ferais en collège actuelllement: déjà en seconde.... et que le manque de temps, la reforme du collège, le désastre de la grammaire française, font que la situation est impossible! Mais il faut y ajouter aussi des méthodes mal conçues ou mal maîtrisées ( et je ne parle pas des collègues que je lis sur le forum dont je comprends les difficultés et qui sont dans leur immense majorite tout à fait compétents ( je précise ma pensée parce que mes raccourcis peuvent parfois paraitre polémiques, â tort)!
Le constat c'est que pour plein de raisons, les apprentissages sont lacunaires, et que pour aborder les textes il y a des nécessités, d'où le fleurissement d'un faux apprentissage du latin à travers des textes traduits, des commentaires appris par coeur et des élèves de terminale incapables de traduire seuls une phrase simple du de viris, et à qui on demande d'apprécier la comparaison d'une traduction de Virgile par Marot, Valery et Pagnol: choisissez, les gars.
J'ai lu dans un fil que certains en collège renoncaient à faire étudier les cas rares comme vocatif ou datif je crois, pour parer au plus pressé, mais c'est un peu dangereux pour la suite, quand il y a suite, bien sûr.
On peut bien sûr considérer que ce sont des usages qui n'ont rien de strictement scientifique hormis le classement direct, oblique, mais l'intérêt de la grammaire latine était d'etre bien fixée par les siècles d'usage: maintenant chaque auteur de manuel veut imprimer sa marque et c'est un peu pagaille...
Maintenant je reconnais ne pas savoir ce que je ferais en collège actuelllement: déjà en seconde.... et que le manque de temps, la reforme du collège, le désastre de la grammaire française, font que la situation est impossible! Mais il faut y ajouter aussi des méthodes mal conçues ou mal maîtrisées ( et je ne parle pas des collègues que je lis sur le forum dont je comprends les difficultés et qui sont dans leur immense majorite tout à fait compétents ( je précise ma pensée parce que mes raccourcis peuvent parfois paraitre polémiques, â tort)!
Le constat c'est que pour plein de raisons, les apprentissages sont lacunaires, et que pour aborder les textes il y a des nécessités, d'où le fleurissement d'un faux apprentissage du latin à travers des textes traduits, des commentaires appris par coeur et des élèves de terminale incapables de traduire seuls une phrase simple du de viris, et à qui on demande d'apprécier la comparaison d'une traduction de Virgile par Marot, Valery et Pagnol: choisissez, les gars.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Delia a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Ce qui m'a plu dans le latin, c'est cette possibilité, avec un travail rigoureux, d'accéder au sens des textes. Ce qui m'a plu, c'est de voir que le latin, ça ne pardonne pas le manque d'analyse, et que justement, on finit par être récompensé, et pas qu'un peu, de notre persévérance. On m'aurait appris le latin "à la louche", en me demandant de deviner avant d'analyser, eh bien j'aurais laissé tomber.
Par ailleurs, pardon de le dire ainsi, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même, ne me convainc guère.deviner avant d'analyser : il ne s'agit pas de deviner, relisez le document présenté par Iphigénie.
, mais l'étalage des personnalités de cette université d'été, étalage qui revient souvent quand même : étalage ? On me demande de nommer es intervenants, je réponds. Quant à revenir souvent pour une réponse donnée une fois et une seule, mon esprit ne parvient pas à donner un sens à ces mots, même après analyse.
Je fais référence à un autre post, sur une discussion du même acabit que nous avons déjà eue, où ce stage semblait constituer un argument d'autorité (et je n'étais pas la seule à le remarquer). Bref, je pense que nous ne tomberons de toute façon pas d'accord sur le fond.
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- Fires of PompeiiGuide spirituel
Delia a écrit:Euh, le petit latin, tel que ce me fut vendu à moi, c'est lire un texte pendant un quart d'heure, lire ensuite la traduction et passer à autre chose. Ce n'est pas traduire.Iphigénie a écrit:euh, le petit latin, c'est traduire! c'est ce que font les khâgneux pour s'entraîner, ou les agrégatifs.
Alors non, le petit latin tel que je l'ai appris, c'est prendre une phrase, repérer les structures, traduire dans sa tête groupe de mot par groupe de mot et vérifier éventuellement sur la traduction une fois qu'on a la phrase. C'est donc de la traduction.
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- HayneeNiveau 7
Delia a écrit:Euh, le petit latin, tel que ce me fut vendu à moi, c'est lire un texte pendant un quart d'heure, lire ensuite la traduction et passer à autre chose. Ce n'est pas traduire.Iphigénie a écrit:euh, le petit latin, c'est traduire! c'est ce que font les khâgneux pour s'entraîner, ou les agrégatifs.
Ce n'est effectivement pas le petit latin (ou le petit grec) attendu en prépa ou même à la fac : Jean-Pierre Chausserie-Laprée a toujours été fier de répéter que, même le jour de son mariage, il s'était éclipsé pour faire une heure de petit latin. Sa conception du petit latin est exactement celle définie par Fires of Pompeii ci-dessus.
Je ne comprends même pas l'intérêt de "lire un texte pendant un quart d'heure, lire ensuite la traduction et passer à autre chose", sauf si c'est pour se donner vaguement bonne conscience.
- DeliaEsprit éclairé
Mon Alzheimer doit être très avancé car je n'en garde aucun souvenir.Fires of Pompeii a écrit:
Je fais référence à un autre post, sur une discussion du même acabit que nous avons déjà eue, où ce stage semblait constituer un argument d'autorité (et je n'étais pas la seule à le remarquer). Bref, je pense que nous ne tomberons de toute façon pas d'accord sur le fond.
Sacre double bind, tout de même : citer ses sources, c'est l'argument d'autorité, ne pas les citer, c'est passer pour un rigolo...
Quoi que je dise, j'ai tort, car je ne fais pas partie du cercle des initiés. Comme ça, c'est clair.
Multas gratias vobis ago !
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Amadou Hampaté Ba
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Delia a écrit:Mon Alzheimer doit être très avancé car je n'en garde aucun souvenir.Fires of Pompeii a écrit:
Je fais référence à un autre post, sur une discussion du même acabit que nous avons déjà eue, où ce stage semblait constituer un argument d'autorité (et je n'étais pas la seule à le remarquer). Bref, je pense que nous ne tomberons de toute façon pas d'accord sur le fond.
Sacre double bind, tout de même : citer ses sources, c'est l'argument d'autorité, ne pas les citer, c'est passer pour un rigolo...
Qui que je dise, j'ai tort, car je ne fais pas partie du cercle des initiés. Comme ça, c'est clair.
Multas gratias vobis ago !
Je ne suis pas complètement gâteuse encore, c'est sur le fil "Latin 5e, ai-je vu assez d'éléments du programme ?" pour être précise.
Je cite un morceau :
Permettez-moi de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais j'ai enseigné le latin quarante ans, en collège puis en lycée et ai suivi des Université d'été de Didactique des Langues Anciennes, donc je suis un peu au fait des choses.
Je me moque complètement des noms que vous avez cités, c'est la démarche de départ qui me déplaît (mais je suis un peu réac) et ces références à des universités d'été, aux IO, bref à des choses qui ne sont pas forcément parfaitement inutiles en théorie mais qui montrent leurs limites sur le terrain.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- NLM76Grand Maître
En fait, c'est avec Delia que je suis plutôt d'accord. Je suis très étonné de la pluie de projectiles qui lui tombent dessus.
Comprendre un texte, ce n'est pas forcément le traduire. Quand je lis un texte en anglais, je ne le traduis pas; je le comprends, en anglais. Quand je fais du petit latin, je cherche à comprendre le latin (en l'analysant évidemment, ce qui ne veut pas dire en le traduisant), puis je m'aide de la traduction quand je ne comprends pas, et à mesure que j'avance dans mon travail la longueur du texte que je parviens à lire sans l'aide de la traduction devient de plus en plus grande. Pour moi, effectivement, savoir traduire implique de commencer par comprendre.
C'est en fait ce qu'on fait quand on analyse. Evidemment que tout le monde fait ça: avant de se précipiter dans la traduction, il faut analyser. Or analyser, c'est comprendre, ce n'est pas traduire.
Comprendre un texte, ce n'est pas forcément le traduire. Quand je lis un texte en anglais, je ne le traduis pas; je le comprends, en anglais. Quand je fais du petit latin, je cherche à comprendre le latin (en l'analysant évidemment, ce qui ne veut pas dire en le traduisant), puis je m'aide de la traduction quand je ne comprends pas, et à mesure que j'avance dans mon travail la longueur du texte que je parviens à lire sans l'aide de la traduction devient de plus en plus grande. Pour moi, effectivement, savoir traduire implique de commencer par comprendre.
C'est en fait ce qu'on fait quand on analyse. Evidemment que tout le monde fait ça: avant de se précipiter dans la traduction, il faut analyser. Or analyser, c'est comprendre, ce n'est pas traduire.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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nlm76 a écrit:En fait, c'est avec Delia que je suis plutôt d'accord. Je suis très étonné de la pluie de projectiles qui lui tombent dessus.
Comprendre un texte, ce n'est pas forcément le traduire. Quand je lis un texte en anglais, je ne le traduis pas; je le comprends, en anglais. Quand je fais du petit latin, je cherche à comprendre le latin (en l'analysant évidemment, ce qui ne veut pas dire en le traduisant), puis je m'aide de la traduction quand je ne comprends pas, et à mesure que j'avance dans mon travail la longueur du texte que je parviens à lire sans l'aide de la traduction devient de plus en plus grande. Pour moi, effectivement, savoir traduire implique de commencer par comprendre.
C'est en fait ce qu'on fait quand on analyse. Evidemment que tout le monde fait ça: avant de se précipiter dans la traduction, il faut analyser. Or analyser, c'est comprendre, ce n'est pas traduire.
Avant d'en arriver là il a bien fallu passer par la connaissance précise des structures qui ne sont pas forcément intuitives.
Je parle et lis couramment anglais aussi, et pourtant je ne nie pas que c'est l'étude de la langue et l'analyse qui notamment m'ont permis d'avoir, maintenant, une pratique aussi correcte qu'intuitive. On ne peut pas comparer cela au niveau d'un collégien en latin actuellement. Cela arrive avec des années de pratique.
Pour moi, il faut un aller-retour permanent entre l'analyse et le sens. Fonction des groupes de mots, puis, on se demande ce que cela signifie en s'aidant du contexte (comme je l'ai dit plus haut).
Là on parle de collégiens/lycéens à qui on veut enseigner les bases nécessaires pour en arriver là. Pas d'un adulte latiniste.
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