Les méthodes du jury du Capes pour recruter le plus de profs de français possible

Otez moi d'un doute, mais tous ces candidats "qui n'ont pas le niveau" (un concours ne mesure pas un niveau), sont censés avoir un M1 de math, non ? Ne serait-il pas là, le vrai problème ?

Pas forcément. L'inscription en n'importe quel M1 permet de passer n'importe quel capes

Dr Raynal a écrit:Otez moi d'un doute, mais tous ces candidats "qui n'ont pas le niveau" (un concours ne mesure pas un niveau), sont censés avoir un M1 de math, non ? Ne serait-il pas là, le vrai problème ?

Il faut bien satisfaire le quota.

Proton a écrit:C'est déjà une épreuve de TS/L1 le CAPES de maths ...

Ne caricaturez pas, cela nuit aux propos, enlevez TS.

PauvreYorick a écrit:Pas forcément. L'inscription en n'importe quel M1 permet de passer n'importe quel capes

oui enfin y a peu de chance de s'inscrire au Capes avec un M1 de lettres modernes ou sociologie...

mais ceci la boucle est bouclée, le niveau baissant au lycée, il baisse en université ( faut bien faire passer des étudiants pour faire tourner la boutique) et donc au Capes...mais bien sûr peu de gens le disent...bravo à ces dames de le dire!

tit871 a écrit:mais ceci la boucle est bouclée, le niveau baissant au lycée, il baisse en université ( faut bien faire passer des étudiants pour faire tourner la boutique) et donc au Capes...mais bien sûr peu de gens le disent...bravo à ces dames de le dire!

Il ne faut pas perdre de vue en effet que plein de candidats actuels sont des bacheliers d'après 2010 voire 2012 -2013. Le bac était déjà bien saccagé. Certes il y a de bons étudiants sortant de lycées qui se comportent encore en bastions. Mais les meilleurs étudiants se présentent-ils aux concours dans une période où la désaffection est extrême depuis 6 ou7 ans ?
De plus les épreuves font la part moins belle aux savoirs. Il faut être "pro" maintenant. ..

J'ai repris les études cette année, en Master Recherches, par goût. J'ai mon CAPES depuis 20 ans, ai obtenu l'agrégation interne, et les profs de fac avec lesquels j'ai discuté sont atterrés : ils ont peu d'étudiants en lettres, sont donc contraints de les garder (il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis), malgré un niveau déplorable. Et les rares qui ont un bon niveau ne veulent pas entrer dans l'EN...
Quant aux méthodes de correction du CAPES, une collègue de fac qui est membre de jury me les a effectivement confirmées : sur un paquet de copies, il faut mettre plus de 16 à un quart des copies, et moins de 6 à un quart... Donc elle scrute les copies, à la recherche d'une trace d'intelligence à défaut de connaissances, en faisant le pari que l'étudiant progressera ensuite... Ô tempora...

RogerMartin a écrit:Disons que j'applaudis le courage individuel, mais je m'interroge sur l'efficacité. Une bonne démission massive aurait certainement davantage secoué le cocotier.

C'est beaucoup demander. Tu serais prête, toi, à démissionner par conscience? Je ne parlerai même pas du calcul, plus ou moins naïf, de celui qui espère changer les choses de l'intérieur, ou du moins limiter la casse, ou du moins occuper la place pour éviter qu'un vrai salaud ne s'en empare...
Être courageux, c'est une chose, l'être ensemble une autre. Une démission individuelle n'a strictement aucun impact. Démissionner en bloc suppose de faire confiance aux autres. S'il y en a qui se dégonflent, on a tout perdu.

Démissionner d'un jury de concours, ce n'est pas la mer à boire. Mais PY a raison, on a eu plusieurs exemples de ces démissions ces dernières années et malheureusement cela ne soigne pas le mal, qui est ailleurs : la raréfaction du vivier. En anglais je le vois bien : dans leur grande majorité, les bons et très bons étudiants n'envisagent plus du tout d'enseigner dans le secondaire.

(pardon j'ai édité)

Au passage, je sais ce que c'est que perdre sa place pour avoir dit ce l'on pense. Mais si c'est un choix que je ne regrette pas, je ne me sens pas en droit d'exiger la même chose de qui que ce soit. C'est trop dur pour en faire une obligation absolue. Je ne peux pas dire yaka.

RogerMartin a écrit:Démissionner d'un jury de concours, ce n'est pas la mer à boire.

Il est vrai que ce n'est pas comme démissionner tout court.