- DeliaEsprit éclairé
Cela, c'est du sémantisme, pour ne pas dire de la paraphrase.LadyC a écrit:Franchement... "à Paris" exprime le lieu, "au jeu" le moyen de la ruine. Complément de lieu, complément de moyen. Y a-t-il besoin de se triturer le cerveau et de faire des tests toujours contestables* pour déterminer si l'on parle de "circonstanciels" (catégorie qui peut se comprendre) ou d' "essentiels" (catégorie qui, pour le coup, me semble aberrante, car impossible à définir de manière cohérente) ?
Le complément essentiel est aisé à définir : il fait partie de la phrase minimale et il est pronominalisable avec effacement de la préposition.
Ici, on décortique la structure. C'est la structure qui donne le sens, ce n'est pas le sens qui définit la structure.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Iphigénie a écrit:Oui: pourquoi faire simple....
Encore que: "au jeu" est- il essentiel pour " se ruinent"? Ce n'est pas certain.
Je ne vois pas pourquoi, d'ailleurs, on ne pourrait pas dire :
Au jeu, mille gens se ruinent, peu s'enrichissent.
C'est aussi mon avis...
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- lisette83Érudit
Oui, mais de la même façon que l'on peut supprimer "un chocolat" dans "Je mange un chocolat.". La phrase conserve un sens.LadyC a écrit:Franchement... "à Paris" exprime le lieu, "au jeu" le moyen de la ruine. Complément de lieu, complément de moyen. Y a-t-il besoin de se triturer le cerveau et de faire des tests toujours contestables* pour déterminer si l'on parle de "circonstanciels" (catégorie qui peut se comprendre) ou d' "essentiels" (catégorie qui, pour le coup, me semble aberrante, car impossible à définir de manière cohérente) ?
*par exemple, ici, je ne suis pas d'accord (pardon Delia) avec le fait qu'on ne puisse supprimer "au jeu" ; évidemment, la suppression d'un élément change toujours le sens de la phrase, puisque tout mot apporte un peu de sens ; la phrase n'en devient pas pour autant agrammaticale, ni absurde
edit : ah, je n'avais pas vu la fin du message d'Iphigénie !
Il n'en est pas moins vrai qu'"un chocolat" est demandé par la construction du verbe et donc qu'il est Ct essentiel.
- LédisséEsprit sacré
Certes. Quel nom proposer, sinon ? Souhaiterais-tu parler uniquement de "complément circonstanciel" (par exemple, même si nous ne sommes pas d'accord ici), sans préciser ? Je ne suis pas contre. Mais ce n'est guère utile de rejeter le sémantisme au niveau du secondaire, non ? Savoir que "à Paris" complète le verbe, mais n'est pas un complément d'objet, ni un complément d'agent, c'est tout ce qui me semble nécessaire de savoir (et "de lieu", comme "circonstanciel" - qui est sémantique lui aussi, si l'on veut chercher par là : "qui indique une circonstance", circonstance que l'on précise par lieu / temps /etc.- permet à l'élève de comprendre la relation). Le reste est discussion linguistique.Delia a écrit:Cela, c'est du sémantisme, pour ne pas dire de la paraphrase.LadyC a écrit:Franchement... "à Paris" exprime le lieu, "au jeu" le moyen de la ruine. Complément de lieu, complément de moyen. Y a-t-il besoin de se triturer le cerveau et de faire des tests toujours contestables* pour déterminer si l'on parle de "circonstanciels" (catégorie qui peut se comprendre) ou d' "essentiels" (catégorie qui, pour le coup, me semble aberrante, car impossible à définir de manière cohérente) ?
Car qu'est-ce que cela apporte, une fois qu'on a défini les "compléments essentiels" ? Cela permet-il à l'élève de mieux comprendre la phrase, le texte ? Je ne crois pas. Cela risque (à mon sens ; j'ai sans doute l'air bien affirmative, mais j'ai conscience de n'avoir que peu d'expérience encore ) de l'embrouiller au contraire : quelle différence radicale, pour lui, entre deux compléments qui indiquent le lieu, l'un "essentiel" et l'autre "circonstanciel" ?
De manière générale, opposer (radicalement) grammaire et sémantique me gêne un peu. Certes, je peux structurer de différentes manières une phrase qui "veut dire la même chose" au sens où elle renvoie à la même "réalité", mais je ne présenterai pas les choses de la même manière (exemple tarte, le chat qui mange la souris / la souris qui est mangée : si je change de sujet, je change de point de vue sur l'action). C'est la relation de sens entre les éléments qui permet de comprendre la phrase ; elle épouse, à mes yeux, leur relation de structure.
Si l'on rejette le sens, on devrait éliminer "complément d'agent" : n'est-ce pas de la sémantique, le fait que l'on désigne l'agent de l'action ?
Le complément essentiel est aisé à définir : il fait partie de la phrase minimale et il est pronominalisable avec effacement de la préposition.
Ici, on décortique la structure. C'est la structure qui donne le sens, ce n'est pas le sens qui définit la structure.
Ah, la phrase minimale... Je trouve déjà cela bien difficile à définir.
"Je rêve près de l'étang." => "Je rêve."
Mais "Je rêve à Paul" => "Je rêve", aussi.
Or "à Paul" n'est-il pas "essentiel" ?
Mais non, je ne trouve pas (mais selon la nouvelle grammaire, oui) : ce qui compte, c'est que je rêve ; je peux préciser que c'est à Paul, mais c'est tout à fait secondaire, et la phrase ne subit pas de changement dramatique de sens (comme c'est le cas dans "Je suis à Paris" / "Je suis").
Alors, quelle est la phrase minimale ?
Les critères comme la pronominalisation, comme le déplacement ou la suppression, ont montré leurs limites. Iphigénie le montrait pour le déplacement. Pour la pronominalisation : "Je suis assise près de l'étang" peut devenir "J'y suis assise" ; mais est-ce un complément "essentiel" ? Pour moi, l'essentiel est dans "Je suis assise" (comme pour le rêve tout à l'heure), et l'étang n'est qu'une précision de lieu dont je pourrais aussi bien me passer.
Je me méfie donc de ces "trucs" pour identifier et nommer tel ou tel élément grammatical. C'est pour moi la compréhension de la phrase et de la place, des rapports de ses éléments entre eux, qui motivent et expliquent les désignations grammaticales qu'on leur applique.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- IphigénieProphète
POn ne relancera peut-être pas le débat sur l'introduction de cette notion de compléments essentiels ou sur le critère de déplacement. Il n'en reste pas moins que dans cette phrase il n'y a pas à mon sens de lien essentiel entre "se ruiner" et "au jeu":
il s'est ruiné au jeu
il s'est ruiné au jeu, au poker, au casino, dans les affaires, à Monte-Carlo: je ne vois pas de différence essentielle entre ces divers compléments, dont certains sont visiblement des circonstanciels, alors pourquoi pas les autres?
Dans "je mange du chocolat", il s'agit bien de l'objet sur lequel s'exerce l'action verbale.
Dans "je me suicide au chocolat" le chocolat est l'instrument de l'action et non son objet, et il n'est essentiel que sémantiquement justement, pas grammaticalement. On ne peut pas dire que l'on s'en tient à la stricte construction et non la sémantique et arguer qu'il est impossible de dire" ils se ruinent" sans préciser "au jeu" parce que ça changerait le sens..
Bon cette fois c'est moi qui n'ai pas vu le message de LadyC
il s'est ruiné au jeu
il s'est ruiné au jeu, au poker, au casino, dans les affaires, à Monte-Carlo: je ne vois pas de différence essentielle entre ces divers compléments, dont certains sont visiblement des circonstanciels, alors pourquoi pas les autres?
Dans "je mange du chocolat", il s'agit bien de l'objet sur lequel s'exerce l'action verbale.
Dans "je me suicide au chocolat" le chocolat est l'instrument de l'action et non son objet, et il n'est essentiel que sémantiquement justement, pas grammaticalement. On ne peut pas dire que l'on s'en tient à la stricte construction et non la sémantique et arguer qu'il est impossible de dire" ils se ruinent" sans préciser "au jeu" parce que ça changerait le sens..
Bon cette fois c'est moi qui n'ai pas vu le message de LadyC
- User17706Bon génie
On arrive à distinguer syntaxe et sémantique pour les langages formels artificiellement construits : précisément, cela suppose d'avoir des règles qui permettent de dire si une expression est bien formée (« grammaticale ») de façon tout à fait indépendante du sens qu'on attribue aux symboles dont elle est composée. Il doit être en principe possible de faire la même chose pour une langue naturelle, mais, probablement, au prix d'une inflation du nombre de règles telle qu'elles en deviendraient inutilisables. D'ailleurs c'est ce que faisait un collègue de l'Isère sur ce fil, non ?Iphigénie a écrit: On ne peut pas dire que l'on s'en tient à la stricte construction et non la sémantique et arguer qu'il est impossible de dire" ils se ruinent" sans préciser "au jeu" parce que ça changerait le sens..
- LédisséEsprit sacré
Ben, non, justement, je ne vois pas pourquoi "un chocolat" serait demandé par la construction de "manger" ; "manger" a une construction intransitive et une construction transitive, il peut tout à fait se passer d'un complément d'objet - qui n'est, donc, pas essentiel.lisette83 a écrit:Oui, mais de la même façon que l'on peut supprimer "un chocolat" dans "Je mange un chocolat.". La phrase conserve un sens.LadyC a écrit:Franchement... "à Paris" exprime le lieu, "au jeu" le moyen de la ruine. Complément de lieu, complément de moyen. Y a-t-il besoin de se triturer le cerveau et de faire des tests toujours contestables* pour déterminer si l'on parle de "circonstanciels" (catégorie qui peut se comprendre) ou d' "essentiels" (catégorie qui, pour le coup, me semble aberrante, car impossible à définir de manière cohérente) ?
*par exemple, ici, je ne suis pas d'accord (pardon Delia) avec le fait qu'on ne puisse supprimer "au jeu" ; évidemment, la suppression d'un élément change toujours le sens de la phrase, puisque tout mot apporte un peu de sens ; la phrase n'en devient pas pour autant agrammaticale, ni absurde
edit : ah, je n'avais pas vu la fin du message d'Iphigénie !
Il n'en est pas moins vrai qu'"un chocolat" est demandé par la construction du verbe et donc qu'il est Ct essentiel.
Certes, il est plus important que "dans la cuisine" si "je mange du chocolat dans la cuisine". Mais c'est juste une question de degré d'importance.
Et la relation sera strictement la même (celle de complément d'objet) avec un verbe qui, pour le coup, ne connaît que la construction transitive, et donc demande vraiment, lui, un COD, comme "chausser".
Et strictement la même aussi avec un verbe qui, lui, change complètement de sens selon qu'il a ou non un COD : "Je vis" / "Je vis une aventure merveilleuse".
Cette désignation d' "essentiel" n'apporte rien (en tout cas je ne l'ai jamais vu), elle alourdit et complexifie juste le programme de grammaire de nos élèves, qui n'en peuvent déjà mais, vu leurs lacunes.
Mais c'est vrai qu'on est hors sujet là Il y a sûrement moyen de retrouver des fils là-dessus...
- Spoiler:
- L'idée du suicide au chocolat :mdr3:
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- User17706Bon génie
Même pas, je pense : cette hiérarchie en termes d'importance est fonction du contexte.LadyC a écrit: Certes, il est plus important que "dans la cuisine" si "je mange du chocolat dans la cuisine". Mais c'est juste une question de degré d'importance.
- DeliaEsprit éclairé
Il s'est ruiné au jeu, au poker, au casino, dans les affaires, à Monte-Carlo: je ne vois pas de différence essentielle entre ces divers compléments, dont certains sont visiblement des circonstanciels, alors pourquoi pas les autres?
Aucun n'est circonstanciel : il s'y est ruiné. Il n'y a en effet aucune différence de structure.
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Amadou Hampaté Ba
- IphigénieProphète
Et dans la mare, il s'y est vautré.Delia a écrit:
Il s'est ruiné au jeu, au poker, au casino, dans les affaires, à Monte-Carlo: je ne vois pas de différence essentielle entre ces divers compléments, dont certains sont visiblement des circonstanciels, alors pourquoi pas les autres?Aucun n'est circonstanciel : il s'y est ruiné. Il n'y a en effet aucune différence de structure.
Bon.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Pour moi c'est la notion d'objet qu'il faut voir. Le jeu n'est pas l'objet de la ruine. Donc pas de COI ici.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- IphigénieProphète
COI sûrement pas.
Je pense (j'espère) que tout le monde est d'accord sur ce point .
Mais faut-il distinguer les CC de "compléments essentiels qui ne sont pas des CO": that's the question et c'est quand même vouloir bien compliquer ce qui n'est déjà pas simple.
On ne dira jamais assez les malheurs engendrés par le structuralisme à tout prix.
Bon, Véronique, qu'est-ce que tu fo.s? On a besoin de tes arbitrages
Je pense (j'espère) que tout le monde est d'accord sur ce point .
Mais faut-il distinguer les CC de "compléments essentiels qui ne sont pas des CO": that's the question et c'est quand même vouloir bien compliquer ce qui n'est déjà pas simple.
On ne dira jamais assez les malheurs engendrés par le structuralisme à tout prix.
Bon, Véronique, qu'est-ce que tu fo.s? On a besoin de tes arbitrages
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Ah pardon. Bah ça n'a aucun sens comme question. Pour moi tout ça c'est, comme disait un prof mien, sodomiser les coléoptères.
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- IphigénieProphète
Ouais mais c'est parce qu'on est des classiques, c'est trop simple, le thème latin si on pimente pas un peu.Fires of Pompeii a écrit:Ah pardon. Bah ça n'a aucun sens comme question. Pour moi tout ça c'est, comme disait un prof mien, sodomiser les coléoptères.
- LédisséEsprit sacré
PauvreYorick : tout à fait.
Mais tu donnais un second critère : le complément essentiel (1) est pronominalisable, (2) fait partie de la phrase minimale.
Tu estimes qu' "au jeu" fait partie de la phrase minimale (pas moi) ; mais "à Monte-Carlo" ?
Si tu considères que seule la pronominalisabilité (argh ) compte, tous les compléments de lieu sont essentiels... Le complément de lieu étant (avec celui de temps) depuis belle lurette le représentant préféré des compléments circonstanciels, cela n'irait pas sans problème !
Delia a écrit:
Il s'est ruiné au jeu, au poker, au casino, dans les affaires, à Monte-Carlo: je ne vois pas de différence essentielle entre ces divers compléments, dont certains sont visiblement des circonstanciels, alors pourquoi pas les autres?Aucun n'est circonstanciel : il s'y est ruiné. Il n'y a en effet aucune différence de structure.
Mais tu donnais un second critère : le complément essentiel (1) est pronominalisable, (2) fait partie de la phrase minimale.
Tu estimes qu' "au jeu" fait partie de la phrase minimale (pas moi) ; mais "à Monte-Carlo" ?
Si tu considères que seule la pronominalisabilité (argh ) compte, tous les compléments de lieu sont essentiels... Le complément de lieu étant (avec celui de temps) depuis belle lurette le représentant préféré des compléments circonstanciels, cela n'irait pas sans problème !
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- Fires of PompeiiGuide spirituel
Ben dans ce cas, le jeu je le mettrais à l'ablatif, tout simplement.
Sur la question de distinguer CC et CE qui ne sont pas des CO, je maintiens que ça n'a aucun sens. Ni du point de vue sémantique ni du point de vue grammatical. Et je pense que le thème latin est déjà assez dur ainsi
Sur la question de distinguer CC et CE qui ne sont pas des CO, je maintiens que ça n'a aucun sens. Ni du point de vue sémantique ni du point de vue grammatical. Et je pense que le thème latin est déjà assez dur ainsi
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- LédisséEsprit sacré
:malaga:
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- DeliaEsprit éclairé
Si tu considères que seule la pronominalisabilité (argh ) compte, tous les compléments de lieu sont essentiels...
Tout juste, Auguste !
Tout juste, Auguste !
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Amadou Hampaté Ba
- LédisséEsprit sacré
Eh bien, ça me paraît fort problématique.
Il est donc probable que nous ne trouvions pas de terrain d'entente sur ce sujet :chat:
Il est donc probable que nous ne trouvions pas de terrain d'entente sur ce sujet :chat:
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- lisette83Érudit
Sauf les circonstanciels !Delia a écrit:Si tu considères que seule la pronominalisabilité (argh ) compte, tous les compléments de lieu sont essentiels...
Tout juste, Auguste !
- DeliaEsprit éclairé
Bien sûr, mais laissons-les digérer avant de compliquer la situation !
Soient deux phrases :
l'enfant joue dans la cour/ l'enfant lance une balle dans la cour. (Je les emprunte à Bernard Combette et à son excellent Bâtir une grammaire, Delagrave, 1977)
Lequel est essentiel, puisque tous deux se pronominalisent ?
L'essentiel, c'est celui qu'on ne peut pas déplacer. Celui qu'on traduirait par un accusatif...
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- LédisséEsprit sacré
Donc la pronominalisation n'est pas le seul "test". Il faut aussi faire celui du déplacement (tout aussi discutable).
Ou considères-tu que ce test ne se fait qu'en second lieu (s'il y a un autre complément et que l'on cherche à distinguer les deux) ? Que, dans ta première phrase, "dans la cour" est essentiel, et circonstanciel dans la seconde ?
Dans tous les cas, quelle complication (et inutile) !
Ou considères-tu que ce test ne se fait qu'en second lieu (s'il y a un autre complément et que l'on cherche à distinguer les deux) ? Que, dans ta première phrase, "dans la cour" est essentiel, et circonstanciel dans la seconde ?
Dans tous les cas, quelle complication (et inutile) !
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- V.MarchaisEmpereur
lisette83 a écrit:Sauf les circonstanciels !Delia a écrit:Si tu considères que seule la pronominalisabilité (argh ) compte, tous les compléments de lieu sont essentiels...
Tout juste, Auguste !
Ce qui est d'une immense clarté pour les élèves qui ont toute leur grammaire à construire...
Non mais vous vous rendez-compte ? Si au moins, on n'introduisait ces termes que dans le secondaire... Mais non, cette terminologie prétend s'imposer en primaire, avec des gosses de 8 à 11 ans, qui n'ont pas une grande idée de ce qui est correct ou non, recevable ou non. Et pendant ce temps là, on n'explique plus le sens des mots qui désignent les concepts grammaticaux - objet, circonstance - parce que ces concepts sont réduits à leurs propriétés syntaxiques. C'est du formalisme d'un aridité extrême pour des petits - et encore au collège, je trouve. Le sémantisme, s'il ne peut se substituer à la syntaxe, ne peut être évacué de la grammaire, sous peine de produire, comme en ce moment, une grammaire qui ne fait plus sens. C'est tout de même essentiel (!) que les élèves identifient la cause, la conséquence, le moyen, le sujet et l'objet de l'action, et pas seulement des compléments déplaçables-pronominalisables-ou-pas.
Les notions de compléments essentiel et facultatif sont intéressantes pour des adultes à la représentation de la langue structurée, qui vont pouvoir affiner cette représentation, entrer dans des considérations sur l'organisation du propos (thème, rhème, thématisation, réflexion sur la valence, actants...). Mais tout ça, c'est comme les maths modernes : totalement inadéquat à faire entrer des enfants dans un système.
Bon, si vous voulez, je vous refais l'argumentaire.
- Spoiler:
Pourquoi l’enseignement de la grammaire à travers des critères de distribution, et par conséquent les notions de complément de phrase ou de verbe sont inefficaces
La distinction entre complément de verbe (ou encore complément essentiel) et complément de phrase (ou encore complément facultatif) se fonde sur des critères de distribution qui, s’ils ont une certaine constance, sont loin d’être toujours vrais, en particulier dans la langue littéraire, celle que la grammaire devrait permettre de comprendre et d’imiter. En conséquence, ces critères sont impropres à permettre d’identifier de façon certaine un groupe syntaxique, surtout quand on s’adresse à de jeunes enfants. En outre, les manipulations exigées par cette approche conduisent le plus souvent les élèves à s’embrouiller dans la phrase plutôt qu’à la démêler.
Cette distinction pose que les compléments du verbe sont essentiels, c’est-à-dire impossibles à supprimer ou à déplacer. On y range les COD, les COI, les attributs (qui ne sont même pas des compléments au sens strict du terme), certains compléments de lieu, de temps – rien que ça ! Et l’on explique qu'ils s'opposent aux compléments facultatifs que l’on peut, eux, supprimer ou déplacer.
Le problème, c'est que ce n'est pas vrai – pas de façon suffisamment régulière, en tout cas, pour constituer un critère d’analyse fiable.
En effet, un verbe transitif est un verbe qui PEUT se construire avec un complément d’objet, mais ce CO n'est pas toujours obligatoire, loin de là.
Ex : Je lis un livre. > Je lis. Je réfléchis à ce que tu m'as dit. > Je réfléchis.
Un très grand nombre de COD ou de COI peuvent être supprimés.
Un COI peut presque toujours être déplacé.
Ex : À cette douleur s’ajoutait l’humiliation ressentie. (Zola) > L’humiliation ressentie s’ajoutait à cette douleur.
De même l’attribut : Nombreux sont les exemples qui pourraient étayer ce propos. > Les exemples qui pourraient étayer ce propos sont nombreux.
Même le COD se promène volontiers dans la langue soutenue, comme nous l'allons monter. > Même le COD se promène volontiers dans la langue soutenue, comme nous allons le monter.
Ne protestons pas que c'est rarissime : Molière le fait sans cesse, La Fontaine, Perrault aussi, et ce sont des auteurs susceptibles d’être abordés dès l’école primaire. Après tout, nous prétendons enseigner une grammaire qui permette de mieux lire, mieux comprendre...
Même le verbe aller, généralement présenté comme l’archétype du verbe qui réclame un complément essentiel de lieu, résiste à l’analyse.
"Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, / Par la Nature, heureux - comme avec une femme." (Rimbaud)
Pardon Arthur, on peut tout aussi bien dire : Et j'irai, comme un bohémien, par la nature, loin, bien loin, heureux...
Ou : Et j'irai, par la nature, loin, bien loin, comme un bohémien...
Ou : Belle Marquise, j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, heureux avec vos beaux yeux... (Telle est en général, à ce stade, la situation de l’élève sommé de se débrouiller avec ses manipulations…)
D’aucuns diront que ce n’est pas le complément du verbe, qui a changé de place, mais le complément de phrase. Mais comment l’élève est-il censé faire la différence, lui qui constate simplement que le complément n’est plus au même endroit ?
Allons plus loin. Aller est intransitif. S'il est presque toujours accompagné d'un complément CIRCONSTANCIEL de lieu, c'est parce qu'en général, quand on décrit son déplacement, c'est pour apporter cette information, justement, mais syntaxiquement, cela n'a rien d'obligatoire. Va, cours, vole et nous venge, déclare Don Diègue, foulant au pied les amours du Cid et le complément de verbe.
Quand je relis les pages précédentes de mon récit, je me rends compte que je vais dans les mots comme un gibier traqué, qui file vite, zig-zague, essaie de dérouter les chiens et les chasseurs lancés à sa poursuite. (Ph. Claudel). > Quand je relis les pages précédentes de mon récit, je me rends compte que je vais comme un gibier traqué, qui file vite, zig-zague, essaie de dérouter les chiens et les chasseurs lancés à sa poursuite. Cette dernière phrase est parfaitement correcte. De même que : Je suis une force qui va. (Hugo).
Première conclusion : le complément du verbe n'est ni suppressible ni déplaçable sauf lorsqu'il est suppressible ou déplaçable.
Examinons à présent le cas du complément de phrase.
Il y a plein de compléments circonstanciels impossibles à déplacer.
Il réagit normalement.
Il mourut de faim et de soif.
Partir de bonne heure nous permettra d’arriver suffisamment tôt pour travailler un peu avant la nuit. Lequel de ces soi-disant compléments de phrase peut-on séparer du verbe dont il dépend ?
Et nous ne nous étendrons pas sur les phrases complexes où la notion de complément de phrase n’a plus aucun sens, tant il est vrai que les éléments syntaxiques sont avant tout, comme on disait avant, "termes de la proposition".
Deuxième conclusion : le complément de phrase est suppressible et déplaçable sauf lorsqu'il n'est ni suppressible ni déplaçable.
D'où il apparaît que le complément essentiel est essentiel sauf s'il ne l'est pas et que le complément facultatif est facultatif sauf quand il ne l'est pas.
C'est cela que nous enseignons aux élèves depuis 25 ans. Et nous nous étonnons qu'en 3e, ils ne sachent toujours pas reconnaître un COD, mais qu'ils pataugent dans les manipulations les plus hasardeuses.
Quelques remarques encore…
La place des mots, en littérature, est régie par des règles complexes, où se mêlent impératifs syntaxiques (place du thème, évitement d’ambiguïtés, de lourdeurs…) et considérations stylistiques (mise en relief, effet d’attente…). Dès lors, les critères de distribution, vrais en théorie, sont souvent inopérants dans la réalité de la langue, concurrencés qu’ils sont par des règles supérieures.
La structure canonique sujet + verbe + complément du verbe est concurrencée par la structure, prééminente, thème + prédicat, et par tous les effets stylistiques possibles.
Du point de vue de la progression thématique, un phrase comme Une sorcière vivait dans cette maison est hautement improbable, et un élève à qui on demande d’identifier le complément de phrase par simple déplacement ou suppression dans la phrase Dans cette maison vivait une sorcière peut parfaitement en avoir l’intuition et rejeter le critère de déplacement, ainsi que celui de suppression (car Une sorcière vivait. ou, a fortiori, Vivait une sorcière sonne fort étrangement à l’oreille).
En outre, n'importe quel groupe fonctionnel peut être placé, à des fins stylistiques, en début ou en fin de phrase :
- sujet : Au commencement était le verbe.
- complément d'objet (indirect) : A toi, mon fils, je donnerai mon royaume. / De ce choix dépendrait tout le reste de son existence.
- attribut du sujet : Grande était la douleur de Roland.
- complément circonstanciel : Longtemps, ils marchèrent.
Nous remarquerons enfin que ces critères de distribution suffisent à conclure que ni en ni y ne sauraient être des compléments de phrase, puisqu’en tant que pronom, ils ont une place bien définie dans la phrase – avant le verbe.
Donc, si on écrit : Il y rencontra Bérénice, y n’est pas un complément de phrase : y est littéralement adjoint au verbe (c’est pourquoi l’on parle de pronom ad-verbial).
Par contre, si on remplace le pronom par son antécédent, par exemple : Il rencontra Bérénice au bal de la Marquise d’Estampes, le groupe qui commute avec ce pronom devient, lui, un complément de phrase, rompant avec la règle qui veut qu’un groupe qui commute avec un autre occupe la même fonction.
Qu’est-ce qu’un élève est censé comprendre de toutes ces manipulations ? N’est-il pas infiniment plus simple de lui expliquer que le complément d’objet, c’est la chose dont on parle quand on peut dire quelque chose après le verbe (prendre qqch, avaler qqch) ? Que les compléments circonstanciels expriment les circonstances de l’action ?
Les critères de distribution ne sont pas des critères suffisants d’identification des groupes syntaxiques. Ils sont pourtant, à cause de notre refus d’expliquer clairement des notions, les seuls que nous donnons aux enfants depuis plus de 20 ans. Pourtant, expliquer ces notions de sorte que l’élève puisse les comprendre véritablement (et pas seulement en supputer de vagues propriétés) et les apprendre, c’est lui permettre de les faire siennes, de les intégrer pleinement, afin de pouvoir les mobiliser aisément dans le raisonnement. Au lieu de quoi, à l’heure actuelle, l’élève qui veut réfléchir sur la langue, doit perpétuellement refaire l’analyse de chaque groupe syntaxique. Cela encombre sa mémoire de travail et limite fortement ses possibilités de raisonnement, d’autant plus qu’il a moins de facilités au départ. Cette méthode renforce donc les inégalités. En outre, cette méthode coûteuse sur le plan cognitif ne permet jamais l’automatisation de la reconnaissance des groupes fonctionnels. Dès lors, l’application des règles de grammaire, en particulier en orthographe, devient impossible. Comment bien écrire au rythme de la dictée ou de l’écriture d’invention quand il faut, au fur et à mesure, se souvenir des critères de distribution de chaque groupe et se lancer dans l’analyse de la phrase que l’on est en train d’écrire ? C’est strictement impossible.
Que gagne-t-on à embrouiller ainsi avec des manipulations complexes et coûteuses sur le plan cognitif des enfants qui n’ont encore aucune base en grammaire ?
Rien, si l’on en juge par l’évolution des résultats des élèves ces 20 dernières années.
L’injonction à suivre une méthode impropre, au lieu d’aider les élèves, accentue leurs difficultés. Il est temps d’en finir avec la seule description des critères de distribution (et avec l’opposition entre compléments de verbe et compléments de phrase) et d’exiger des professeurs qu’ils fassent véritablement preuve de pédagogie, en expliquant clairement les notions (ce qui n’empêche pas d’en observer le fonctionnement), afin que l’élève puis les com-prendre, c’est-à-dire, littéralement, les intégrer, en automatiser la reconnaissance, et les mobiliser pour le raisonnement.
- *Plume*Niveau 10
Bonsoir,
Désolée de faire retomber le débat mais j'aurais besoin de votre aide sur cette phrase car j'ai un doute :
"Il n’y avait personne qui riait sincèrement."
Quelle est la fonction de "sincèrement" dans cette phrase, s'il vous plaît?
Je n'ose pas vous dire mes idées, je suis ridicule en grammaire ... Mais j'essaie de me soigner !
Désolée de faire retomber le débat mais j'aurais besoin de votre aide sur cette phrase car j'ai un doute :
"Il n’y avait personne qui riait sincèrement."
Quelle est la fonction de "sincèrement" dans cette phrase, s'il vous plaît?
Je n'ose pas vous dire mes idées, je suis ridicule en grammaire ... Mais j'essaie de me soigner !
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- "Humeur du moment" :
Ma motivation est sans limite. Hum...
- DeliaEsprit éclairé
Les notions de compléments essentiel et facultatif sont intéressantes pour des adultes
Je croyais que cette discussion se tenait entre adultes. Qu'est-ce que les enfants viennent faire ici ?
Pourquoi l’enseignement de la grammaire à travers des critères de distribution, et par conséquent les notions de complément de phrase ou de verbe sont inefficaces
C'est bien vrai, ça, l'enseignement de la grammaire sont inefficaces !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
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