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- egometDoyen
À l'impossible, nul n'est tenu. Je doute que qui que ce soit sache le faire. Ou alors qu'ils nous montrent, ceux qui l'ordonnent!Verdurette a écrit:
Selon la doxa ministérielle, nous devrions continuer à essayer de leur apprendre à lire, à leur niveau, tout en faisant avancer le reste de la classe au niveau prévu. Ce même en ayant un double niveau. Or un double niveau + un groupe en rade = un triple niveau, d'après moi, et gérer cela avec 27 gamins surexcités comme on en a aujourd'hui, je ne sais pas faire.
J'irai plus loin, la politique des cycles a éliminé en pratique les regroupements par niveau de compétence, en neutralisant le redoublement. Je ne sais pas exactement comment on en est arrivé là, mais la pratique est à l'exact opposé des justifications avancées: mieux s'adapter à la diversité des besoins, donner plus de temps pour apprendre à ceux qui en ont besoin etc.
La réforme de 1995 avec les cycles aurait dû permettre de regrouper les élèves par niveau de compétences et non par âge, curieusement c'est la seule bonne idée des réformes qu'on n'a jamais appliquée. Le groupe de niveau est honni par tous les responsables EN que j'ai rencontrés. C'est pourtant la seule organisation qui permette de tirer tout le monde vers le haut sans que les meilleurs s'ennuient comme des rats morts, et sans laisser totalement sur le carreau les élèves en grande difficulté.
C'est orwellien. War is peace. Freedom is slavery. Ignorance is strength.
- CeladonDemi-dieu
Ben... l'inversion des normes. Ne pas chercher plus loin. Tout est dans tout, égal à tout, donc on fait ce qu'on veut. Epicétout.
- William FosterExpert
Habituellement, quand le MEN sort une statistique foireuse* c'est pour justifier une nouvelle mesure/réforme.
Quel pourrait être le but caché ici ?
*Pourquoi j'ai l'impression de pléonasmer en écrivant ça ?
Quel pourrait être le but caché ici ?
*Pourquoi j'ai l'impression de pléonasmer en écrivant ça ?
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- egometDoyen
William Foster a écrit:Habituellement, quand le MEN sort une statistique foireuse* c'est pour justifier une nouvelle mesure/réforme.
Quel pourrait être le but caché ici ?
*Pourquoi j'ai l'impression de pléonasmer en écrivant ça ?
Le but? Donner du travail à ceux qui font ce travail tous les ans. L'administration n'a pas besoin de justification. D'essence divine, elle s'engendre elle-même. Après cela, si le ministre veut utiliser les statistiques pour justifier n'importe quoi, c'est toujours à sa disposition.
Oui, "statistique foireuse" est un pléonasme quand il s'agit du MEN. Déjà que les statistiques en général...
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Patience et raisonFidèle du forum
L'administration croît pour faire face aux besoins de l'administration croissante!
- archebocEsprit éclairé
egomet a écrit:Cet article illustre parfaitement le fait qu'on fait dire n'importe quoi aux chiffres.Première remarque: aucune des catégories présentées n'est définie. Aucun exemple n'est donné pour savoir où la DEPP a placé le curseur.Atlantico a écrit:Selon le ministère de l’Education nationale, un jeune Français sur 20 est en situation d’illettrisme en France, et 10,8% ont des "difficultés en lecture."L'Education nationale tire la sonnette d'alarme : selon une étude publiée vendredi, qui s'appuie sur des tests conduits auprès des 760.000 participants à la Journée Défense et citoyenneté (JDC) en 2016, un jeune sur vingt est illettré. 10,8% des jeunes Français de 16 à 25 ans sont "en difficulté de lecture" et 5,1% "peuvent être considérés en situation d'illettrisme". Ils souffrent d'un "déficit important de vocabulaire". Les 5,7% jeunes du niveau au-dessus ne sont pas illettrés mais ont "un niveau lexical oral correct mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits".Il y a ensuite 11,7% de jeunes "aux acquis limités", qui "parviennent à compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension".
Je trouve que les critères sont assez clairs, et la novlangue de la DEPP assez facile à décoder. Prenons le troisième palier : "compenser ses difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension", c'est de l'illétrisme. C'est le gars qui lit en tirant la langue, et qui n'écrit rien qu'on puisse comprendre. Considérons ensuite le deuxième palier, population qui ne parvient pas "à comprendre les textes écrits" : ils ont le code alphabétique, mais le texte ne fait pas sens. Comme le mécanisme d'encodage-décodage ne mène à aucun résultat positif, ils ne vont plus le pratiquer, et vont le perdre. Ce sont les quasi-analphabètes. Dans la première catégorie euphémisée en illettrée, nous avons donc les analphabètes.
(Tiens, je pense seulement maintenant que cette dérive sémantique entre en résonance avec ma signature actuelle).
Cela fait donc 5% d'analphabètes, 5% de quasi-analphabètes, et 10% d'illettrés.
Ça veut dire que plus de 20% des jeunes ont perdu leur temps à l'école, pendant 10 ans! Et même si l'on s'en tient à la catégorie la plus basse, les 5,1% d'illettrés, on a là une dose létale pour une classe. Un illettré, c'est quelqu'un qui ne comprend rien du tout à ce qu'on fait au collège, un gamin condamné à tuer le temps. Avec ce taux, ça signifie qu'il faut compter sur un ou deux enfants ayant ce profil dans chaque classe! Un ou deux gamins qui seront destinés soit à souffrir en silence, soit à mettre le bazar dans la classe (et à souffrir quand même).
Et si on table sur 20%, cela fait 5 à 6 gamins par classe.
Verdurette a écrit:J'ai dans ma classe trois élèves qui sont en grande difficulté de lecture :
- pour l'un on répète à sa famille qu'il doit aller en ULIS depuis la GS, il a fait deux CP, un CE1, le CE2 cette année. Ses parents refusent l'ULIS, et même l'orthophonie ... Il lit un peu, mais il n'a pas la conscience du mot et il est quasiment incapable d'encoder, ou de distinguer un nom d'un verbe. Il répond au pif.
[...]
Vous êtes bien assis ? Ces trois élèves passent, bien évidemment, en CM1. Et selon toutes probabilités ils iront en CM2, puis au collège.
Cet enfant va-t-il tirer un quelconque profit de son CM1 ? Dans ces conditions, pourquoi ne le faites-vous pas passer directement en CM2 ?
- neomathÉrudit
Jusqu'à la terminale maintenant.Lefteris a écrit:J'ai eu des 5e qui refusaient de travailler parce qu'ils étaient certains de passer, et le disaient avec cet air de défi que donne l'assurance de la bêtise qui s'ignore. Ca donne, le ton... Maintenant, c'est dans toutes les classes jusqu'à la seconde.
Un élève qui entre aujourd'hui en petite section de maternelle est sur un tapis roulant qui l'amènera quelques soient ses capacités et son travail au bac à 18 ans. Individualisation des parcours qu'ils disaient.
- IphigénieProphète
et le désir s'accroît quand les faits se reculent? :lol:Patience et raison a écrit:L'administration croît pour faire face aux besoins de l'administration croissante!
- VerduretteModérateur
Réponse à la question 1 : Non, évidemment.archeboc a écrit:
Cet enfant va-t-il tirer un quelconque profit de son CM1 ? Dans ces conditions, pourquoi ne le faites-vous pas passer directement en CM2 ?
Réponse à la question 2 : parce que ce n'est pas non plus prévu... sinon on le passerait direct en terminale, ça ne changerait sans doute pas grand chose.
- DaphnéDemi-dieu
Si, ça ferait des économies substantielles !Verdurette a écrit:Réponse à la question 1 : Non, évidemment.archeboc a écrit:
Cet enfant va-t-il tirer un quelconque profit de son CM1 ? Dans ces conditions, pourquoi ne le faites-vous pas passer directement en CM2 ?
Réponse à la question 2 : parce que ce n'est pas non plus prévu... sinon on le passerait direct en terminale, ça ne changerait sans doute pas grand chose.
- lectioleHabitué du forum
Cette année, dans une classe, j'avais un élève dysexique, dysgraphique, etc. qui ne prenait pas son cours. Mais je me suis aperçue qu'il était doué en salle informatique, savait lire et aurait pu prendre son cours en note avec un ordinateur portable. C'est la seconde année que ça m'arrive (l'an dernier, un autre dys, avec AVS, qui ne savait pas écrire à la main, me rendait des notes incompréhensibles qu'il ne comprenait pas lui-même) et à l'heure où on parle d'acheter une tablette à chaque élève, soit de lancer l'argent par les fenêtres, je ne comprends pas qu'il soit si difficile d'obtenir un ordinateur portable pour certains élèves reconnus dys- qui en auraient vraiment besoin. Je veux bien leur donner des dictées à trous, mais pour ces deux élèves, l'idéal, ça aurait vraiment été qu'ils puissent faire la dictée... sur Word et m'envoient leur dictée à la fin.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- VerduretteModérateur
Daphné a écrit:Si, ça ferait des économies substantielles !Verdurette a écrit:Réponse à la question 1 : Non, évidemment.archeboc a écrit:
Cet enfant va-t-il tirer un quelconque profit de son CM1 ? Dans ces conditions, pourquoi ne le faites-vous pas passer directement en CM2 ?
Réponse à la question 2 : parce que ce n'est pas non plus prévu... sinon on le passerait direct en terminale, ça ne changerait sans doute pas grand chose.
Je voulais dire que ça ne changerait pas grand chose à son résultat final. Alors si ça permet de faire des économies ...
- RendashBon génie
Verdurette a écrit:
J'ai dans ma classe trois élèves qui sont en grande difficulté de lecture :
- pour l'un on répète à sa famille qu'il doit aller en ULIS depuis la GS, il a fait deux CP, un CE1, le CE2 cette année. Ses parents refusent l'ULIS, et même l'orthophonie ... Il lit un peu, mais il n'a pas la conscience du mot et il est quasiment incapable d'encoder, ou de distinguer un nom d'un verbe. Il répond au pif.
- une autre déchiffre, péniblement, mais elle ne comprend rien, elle comprend déjà à peine les consignes à l'oral, même simples (demandes de la vie quotidienne, par exemple).
- le 3ème (intelligent mais avec de lourds problèmes psy pour l'instant pas soignés) ne sait pas lire, refuse d'écrire, il ne peut pas encoder, attache tous les mots. Il veut bien répondre oralement et semble donc avoir quelques notions de grammaire, mais ne sait ni ses règles d'orthographe, ni ses conjugaisons.
Vous êtes bien assis ? Ces trois élèves passent, bien évidemment, en CM1. Et selon toutes probabilités ils iront en CM2, puis au collège.
A votre avis, sauf intervention divine, improbable à l'école laïque de la république, quels seront leurs scores à la JAPD ?
Selon la doxa ministérielle, nous devrions continuer à essayer de leur apprendre à lire, à leur niveau, tout en faisant avancer le reste de la classe au niveau prévu. Ce même en ayant un double niveau. Or un double niveau + un groupe en rade = un triple niveau, d'après moi, et gérer cela avec 27 gamins surexcités comme on en a aujourd'hui, je ne sais pas faire.
Et je les retrouve quelques années après en 4e, ne sachant toujours pas lire. Je ne parle de mauvais lecteurs, hein, qui sont une majorité d'élèves dans mes classes ; mais de deux élèves qui ne savent pas lire. Ils déchiffrent péniblement les deux ou trois premières lettres, puis ils devinent la suite. Comme leur vocabulaire est terriblement limité, je peux deviner ce qu'ils vont deviner :lol:
Evidemment, dans ces conditions, il leur est impossible, même en passant une heure dessus, de comprendre un texte court d'une vingtaine de lignes, et plus encore de travailler dessus. Mais on va, comme à toi, me répondre que je n'ai qu'à différencier Les IPR qui osent affirmer qu' "on a toute la vie pour apprendre à lire" sont criminels vis-à-vis de ces élèves, qui sont scolairement foutus dès le CM2. C'est à hurler.
- lectioleHabitué du forum
Ils en ont parfois conscience. J'en ai eu deux qui veulent être plaquistes cette année. Ils attendent d'avoir l'âge requis. Plutôt sympathiques, levant la main quand ils comprenaient, ne sachant pratiquement ni lire ni écrire sans être dys-. Ils passent en 4e.
Mais c'est un vrai gâchis d'autant que venant d'un milieu social très défavorisé, je trouvais que sur le plan de la politesse et de la tenue en classe, ça allait. Mais l'égalité des chances étant réduite à "la même chose pour tous les élèves, donc l'égalité, quelles que soient leurs conditions de vie", hum...
Mais c'est un vrai gâchis d'autant que venant d'un milieu social très défavorisé, je trouvais que sur le plan de la politesse et de la tenue en classe, ça allait. Mais l'égalité des chances étant réduite à "la même chose pour tous les élèves, donc l'égalité, quelles que soient leurs conditions de vie", hum...
- JennyMédiateur
lectiole a écrit:Cette année, dans une classe, j'avais un élève dysexique, dysgraphique, etc. qui ne prenait pas son cours. Mais je me suis aperçue qu'il était doué en salle informatique, savait lire et aurait pu prendre son cours en note avec un ordinateur portable. C'est la seconde année que ça m'arrive (l'an dernier, un autre dys, avec AVS, qui ne savait pas écrire à la main, me rendait des notes incompréhensibles qu'il ne comprenait pas lui-même) et à l'heure où on parle d'acheter une tablette à chaque élève, soit de lancer l'argent par les fenêtres, je ne comprends pas qu'il soit si difficile d'obtenir un ordinateur portable pour certains élèves reconnus dys- qui en auraient vraiment besoin. Je veux bien leur donner des dictées à trous, mais pour ces deux élèves, l'idéal, ça aurait vraiment été qu'ils puissent faire la dictée... sur Word et m'envoient leur dictée à la fin.
Un dossier a-t-il été fait auprès de la MDPH pour ces élèves ? Elle finance des ordinateurs pour certains élèves. En tant que PP, je n'ai pas eu pour l'instant de difficultés à en obtenir un pour les élèves qui en ont besoin.
- OlympiasProphète
Et ils ne savent pas non plus écrire. Tout va bien.gauvain31 a écrit:Anaxagore a écrit:Je m'étonne que le passage automatique des années durant ne leur ait pas appris à lire par miracle...
Mais désormais ils auront toute la vie pour apprendre à lire ! Il y aura des stages dans les entreprises pour leur apprendre
- lectioleHabitué du forum
Jenny a écrit:lectiole a écrit:Cette année, dans une classe, j'avais un élève dysexique, dysgraphique, etc. qui ne prenait pas son cours. Mais je me suis aperçue qu'il était doué en salle informatique, savait lire et aurait pu prendre son cours en note avec un ordinateur portable. C'est la seconde année que ça m'arrive (l'an dernier, un autre dys, avec AVS, qui ne savait pas écrire à la main, me rendait des notes incompréhensibles qu'il ne comprenait pas lui-même) et à l'heure où on parle d'acheter une tablette à chaque élève, soit de lancer l'argent par les fenêtres, je ne comprends pas qu'il soit si difficile d'obtenir un ordinateur portable pour certains élèves reconnus dys- qui en auraient vraiment besoin. Je veux bien leur donner des dictées à trous, mais pour ces deux élèves, l'idéal, ça aurait vraiment été qu'ils puissent faire la dictée... sur Word et m'envoient leur dictée à la fin.
Un dossier a-t-il été fait auprès de la MDPH pour ces élèves ? Elle finance des ordinateurs pour certains élèves. En tant que PP, je n'ai pas eu pour l'instant de difficultés à en obtenir un pour les élèves qui en ont besoin.
J'ai demandé. L'administration m'a répondu de faire réaliser un dossier qui passerait par le Conseil Général mais de toute façon, la réponse viendrait l'année suivante... et je n'étais pas PP. Donc j'espère que dans mon nouvel établissement, ils seront plus réactifs, parce que là, j'ai bien compris que c'était comme Don Quichotte contre les moulins à vent.
Impossible d'obtenir un ordinateur portable. On m'a expliqué qu'il faut lancer des réunions, une commission, une procédure, remplir des formulaires... tout ça pour la rentrée suivante alors qu'on était en septembre et que l'élève aurait eu besoin de son ordinateur portable tout de suite.
- boris vassilievGrand sage
Rendash a écrit:Verdurette a écrit:
J'ai dans ma classe trois élèves qui sont en grande difficulté de lecture :
- pour l'un on répète à sa famille qu'il doit aller en ULIS depuis la GS, il a fait deux CP, un CE1, le CE2 cette année. Ses parents refusent l'ULIS, et même l'orthophonie ... Il lit un peu, mais il n'a pas la conscience du mot et il est quasiment incapable d'encoder, ou de distinguer un nom d'un verbe. Il répond au pif.
- une autre déchiffre, péniblement, mais elle ne comprend rien, elle comprend déjà à peine les consignes à l'oral, même simples (demandes de la vie quotidienne, par exemple).
- le 3ème (intelligent mais avec de lourds problèmes psy pour l'instant pas soignés) ne sait pas lire, refuse d'écrire, il ne peut pas encoder, attache tous les mots. Il veut bien répondre oralement et semble donc avoir quelques notions de grammaire, mais ne sait ni ses règles d'orthographe, ni ses conjugaisons.
Vous êtes bien assis ? Ces trois élèves passent, bien évidemment, en CM1. Et selon toutes probabilités ils iront en CM2, puis au collège.
A votre avis, sauf intervention divine, improbable à l'école laïque de la république, quels seront leurs scores à la JAPD ?
Selon la doxa ministérielle, nous devrions continuer à essayer de leur apprendre à lire, à leur niveau, tout en faisant avancer le reste de la classe au niveau prévu. Ce même en ayant un double niveau. Or un double niveau + un groupe en rade = un triple niveau, d'après moi, et gérer cela avec 27 gamins surexcités comme on en a aujourd'hui, je ne sais pas faire.
Et je les retrouve quelques années après en 4e, ne sachant toujours pas lire. Je ne parle de mauvais lecteurs, hein, qui sont une majorité d'élèves dans mes classes ; mais de deux élèves qui ne savent pas lire. Ils déchiffrent péniblement les deux ou trois premières lettres, puis ils devinent la suite. Comme leur vocabulaire est terriblement limité, je peux deviner ce qu'ils vont deviner :lol:
Evidemment, dans ces conditions, il leur est impossible, même en passant une heure dessus, de comprendre un texte court d'une vingtaine de lignes, et plus encore de travailler dessus. Mais on va, comme à toi, me répondre que je n'ai qu'à différencier Les IPR qui osent affirmer qu' "on a toute la vie pour apprendre à lire" sont criminels vis-à-vis de ces élèves, qui sont scolairement foutus dès le CM2. C'est à hurler.
Dans ma TL cette année, les élèves sachant lire sans buter tous les quelques mots, à peu près à l'aise avec la syntaxe et la ponctuation se comptaient sur les doigts d'une main.
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On a beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose : ça serait pas des fois de la betterave, hein ? Si, y'en a aussi... (Jean Lefebvre / Lino Ventura, Les Tontons flingueurs, 1963, Michel Audiard évidemment, à propos du... "bizarre").
- gauvain31Empereur
Olympias a écrit:Et ils ne savent pas non plus écrire. Tout va bien.gauvain31 a écrit:Anaxagore a écrit:Je m'étonne que le passage automatique des années durant ne leur ait pas appris à lire par miracle...
Mais désormais ils auront toute la vie pour apprendre à lire ! Il y aura des stages dans les entreprises pour leur apprendre
Mais on s'en fiche, il y a le clavier désormais !! Plus besoin de savoir écrire
Blague à part, un copain qui travaille dans une grande enseigne de bricolage et qui accueille des bac pro en stage est effaré par leur niveau à l'écrit. Il m'a raconté hier soir que la plupart ne comprenaient pas les consignes simples sur une feuille de papier. Évidemment ils ne seront jamais embauchés. Et le pire , m'a-t-il dit, est qu'ils n'ont même aucune motivation pour faire des CV . Je lui demandé que deviennent ces stagiaires au bout de quelques années ? Il ne savait pas
- JennyMédiateur
lectiole a écrit:Jenny a écrit:
Un dossier a-t-il été fait auprès de la MDPH pour ces élèves ? Elle finance des ordinateurs pour certains élèves. En tant que PP, je n'ai pas eu pour l'instant de difficultés à en obtenir un pour les élèves qui en ont besoin.
J'ai demandé. L'administration m'a répondu de faire réaliser un dossier qui passerait par le Conseil Général mais de toute façon, la réponse viendrait l'année suivante... et je n'étais pas PP. Donc j'espère que dans mon nouvel établissement, ils seront plus réactifs, parce que là, j'ai bien compris que c'était comme Don Quichotte contre les moulins à vent.
Impossible d'obtenir un ordinateur portable. On m'a expliqué qu'il faut lancer des réunions, une commission, une procédure, remplir des formulaires... tout ça pour la rentrée suivante alors qu'on était en septembre et que l'élève aurait eu besoin de son ordinateur portable tout de suite.
Effectivement, il faut faire une équipe éducative et remplir des dossiers. Ca a pris 3 mois en tout pour un de mes élèves cette année, qui vient d'avoir son ordinateur. Au départ, j'ai juste demandé les coordonnées du professeur référent handicap à l'administration et je l'ai contactée directement mais c'est au PP de le faire.
- lectioleHabitué du forum
Bah... Quand, au conseil de classe, on voit que l'élève a au-dessus de 10/20 dans la plupart des matières, qu'on te répond "Il ne prend pas son cours, mais il est sage, et en plus, dans mon cours, il participe !" (En gros, il ne pose aucun problème de discipline donc c'est toi qui ne sais pas le gérer, car mon regard bienveillant s'applique à mes élèves, mais pas à mes collègues)... on comprend que signaler que l'élève ne sait pas écrire à la main et que c'est un problème, quand même... ne sera pas une mince affaire. (Puisque toute remarque est comprise comme un "Je ne sais pas le gérer", alors qu'il s'agit simplement de faire en sorte que l'élève ait un ordinateur portable... parce que bon, c'est quand même (un peu) pénible, et pour moi, et pour lui qui est dys-).
"Ah, mais ça doit seulement être en français, parce qu'en mathématiques, quand on travaille en îlots, ça va."
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Je verrai bien dans mon nouvel établissement.
"Ah, mais ça doit seulement être en français, parce qu'en mathématiques, quand on travaille en îlots, ça va."
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Je verrai bien dans mon nouvel établissement.
- IphigénieProphète
Ah bah le français c'est élitiste, tu sais bien: moins on en tient compte plus on est tous égaux. ais bien...
- lectioleHabitué du forum
Une année, une de mes élèves refusait systématiquement de lire à voix haute quand je le lui demandais.
Je l'ai signalée. Je ne savais pas si elle savait lire (ses résultats dans ma matière étaient très faibles).
La seule réponse qui m'est revenue a été en plein conseil de classe, que l'élève se plaignait que je puisse penser qu'elle ne savait pas lire... Bon. En fait, je n'ai jamais eu ma réponse, mais puisqu'elle disait qu'elle savait lire, elle savait lire.
Je l'ai signalée. Je ne savais pas si elle savait lire (ses résultats dans ma matière étaient très faibles).
La seule réponse qui m'est revenue a été en plein conseil de classe, que l'élève se plaignait que je puisse penser qu'elle ne savait pas lire... Bon. En fait, je n'ai jamais eu ma réponse, mais puisqu'elle disait qu'elle savait lire, elle savait lire.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- DaphnéDemi-dieu
Verdurette a écrit:Daphné a écrit:Si, ça ferait des économies substantielles !Verdurette a écrit:Réponse à la question 1 : Non, évidemment.archeboc a écrit:
Cet enfant va-t-il tirer un quelconque profit de son CM1 ? Dans ces conditions, pourquoi ne le faites-vous pas passer directement en CM2 ?
Réponse à la question 2 : parce que ce n'est pas non plus prévu... sinon on le passerait direct en terminale, ça ne changerait sans doute pas grand chose.
Je voulais dire que ça ne changerait pas grand chose à son résultat final. Alors si ça permet de faire des économies ...
J'avais bien compris hein
- gauvain31Empereur
lectiole a écrit:Bah... Quand, au conseil de classe, on voit que l'élève a au-dessus de 10/20 dans la plupart des matières, qu'on te répond "Il ne prend pas son cours, mais il est sage, et en plus, dans mon cours, il participe !" (En gros, il ne pose aucun problème de discipline donc c'est toi qui ne sais pas le gérer, car mon regard bienveillant s'applique à mes élèves, mais pas à mes collègues)... on comprend que signaler que l'élève ne sait pas écrire à la main et que c'est un problème, quand même... ne sera pas une mince affaire. (Puisque toute remarque est comprise comme un "Je ne sais pas le gérer", alors qu'il s'agit simplement de faire en sorte que l'élève ait un ordinateur portable... parce que bon, c'est quand même (un peu) pénible, et pour moi, et pour lui qui est dys-).
"Ah, mais ça doit seulement être en français, parce qu'en mathématiques, quand on travaille en îlots, ça va."
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Je verrai bien dans mon nouvel établissement.
Travail en îlot = le gamin se fait faire le travail par les autres. On contourne les difficultés. Tant qu'il y aura de genre de propos qui relèvent finalement du déni, on n'arrivera pas à résorber l'illettrisme croissant. Ca ne donne pas envie d'être dans ton collège Lectiole
- lectioleHabitué du forum
Iphigénie a écrit:Ah bah le français c'est élitiste, tu sais bien: moins on en tient compte plus on est tous égaux. ais bien...
Souvent, on trouve de la compréhension et du soutien de la part des professeurs de LV et d'histoire/géo. Mais dans l'établissement que je quitte, une collègue mise surtout sur les EPI "Brûler ses calories", l'éducation civique, l'ASSR, le secourisme, les projets, les îlots, les petites boîtes remplies de cartons prédécoupés, les QCM.
Donc quand je fais étudier le Tour du monde en 80 jours, que des élèves placent Londres en Inde et Bombay aux Etats-Unis, mais qu'ils ont plus de 10/20 de moyenne en histoire/géo ensuite, je présume que c'est normal. :| Ceci étant, mes deux autres collègues d'H/G étaient beaucoup plus "élitistes", faisant beaucoup écrire, apprendre, avec des moyennes de classe plus basses. Il y avait aussi un BMP mais au bout de 2-3 mois, comprenant où il était tombé, il n'est plus venu en salle des professeurs. :lol:
Je mute ! Au bout de 7 ans.
J'espère que ça sera mieux. A première vue, après avoir visité mon nouveau collège, oui. Mais j'attends quand même d'y être. Le temps m'a rendue méfiante.
edit : ceci dit, même chose : dans un conseil de classe, j'ai entendu le professeur principal rapporter que les élèves se plaignent que leur professeur d'H/G les fasse trop écrire. :|
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