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- LaverdureEmpereur
Je reviens de commission d'entente et c'est la première année que ça se passe aussi mal et que ça me laisse un goût aussi amer. Nouvel inspecteur qui intervient beaucoup plus dans les discussions autour des copies test, un grand nombre de "primo-correcteurs" et des copies test notées très généreusement, des collègues qui considèrent qu'il faut quasiment abandonner toute forme d'exigence (dans la maîtrise du fond comme dans la qualité de la forme) au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Au total, la commission qui réunissait l'ensemble des correcteurs de l'académie a réussi à se mettre d'accord sur... un 16 pour une dissertation plutôt superficielle, pas trop mal rédigée certes mais surtout inachevée et dont la qualité baisse au fur et à mesure que l'on avance dans la seconde partie . On accepte des dissertations sans trop faire attention sur la forme (on accepte une problématique qui n'est que la reprise de l'intitulé du sujet) . Certains collègues ont donné l'impression de tomber des nues quand j'ai dit, entre autres, que j'avais sanctionné le hors-sujet (pourquoi sanctionner si par ailleurs il y a des éléments de réponse attendus ?) ; je passe sur la qualité de la rédaction : les mises en garde qui figurent sur les pages de garde des sujets ne sont là que pour faire joli et on est prié de mettre les points même si ce qui est écrit ne veut quasiment rien dire.
Jamais je n'ai été aussi déçu par une commission d'entente. J'avais l'impression qu'on était plutôt épargné dans ma discipline : le retour à la réalité est plutôt violent ; c'est la première fois que j'ai cette impression de mascarade au moment de la correction du bac.
Au total, la commission qui réunissait l'ensemble des correcteurs de l'académie a réussi à se mettre d'accord sur... un 16 pour une dissertation plutôt superficielle, pas trop mal rédigée certes mais surtout inachevée et dont la qualité baisse au fur et à mesure que l'on avance dans la seconde partie . On accepte des dissertations sans trop faire attention sur la forme (on accepte une problématique qui n'est que la reprise de l'intitulé du sujet) . Certains collègues ont donné l'impression de tomber des nues quand j'ai dit, entre autres, que j'avais sanctionné le hors-sujet (pourquoi sanctionner si par ailleurs il y a des éléments de réponse attendus ?) ; je passe sur la qualité de la rédaction : les mises en garde qui figurent sur les pages de garde des sujets ne sont là que pour faire joli et on est prié de mettre les points même si ce qui est écrit ne veut quasiment rien dire.
Jamais je n'ai été aussi déçu par une commission d'entente. J'avais l'impression qu'on était plutôt épargné dans ma discipline : le retour à la réalité est plutôt violent ; c'est la première fois que j'ai cette impression de mascarade au moment de la correction du bac.
- InvitéInvité
Pour le baccalauréat, comme pour le brevet, nous devrions inscrire en haut de chaque copie : "note réelle : n/20", "note obtenue :n'/20".
Merci Ali devine pour ton compte-rendu.
Merci Ali devine pour ton compte-rendu.
- totoroMonarque
LouisedeL a écrit:Pour le baccalauréat, comme pour le brevet, nous devrions inscrire en haut de chaque copie : "note réelle : n/20", "note obtenue :n'/20".
.
C'est un peu ce que j'ai fait une année où on m'a "obligée" à remonter mes notes : j'ai changé la note dans la case, mais j'ai laissé les notes par exercice. Ceux qui ont demandé leur copie se sont peut-être dit que j'étais nulle en math, ils avaient une idée de ce que je pensais de leur travail.
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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Comment a-t-on pu t'"obliger" ?
- gauvain31Empereur
Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
- IphigénieProphète
Bah parce que le niveau a monté, pardi!gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
- ysabelDevin
totoro a écrit:Une passante a écrit:Ils sont évalués, en effet, mais je crois que nous avons tous de ces élèves persuadés d'être sous-évalués, tout est de la faute du prof, jamais de la leur...
Un élève capable, mais n'ayant jamais bossé ni donc obtenu plus de 8 en français pendant l'année a eu 14 à l'écrit du bac, il m'a envoyé un mail narquois (que j'ai encore en travers de la gorge), du style qu'il aurait été dommage qu'il redouble (vu que c'était la demande du conseil de classe).
Mouais. Mes élèves savent qu'ils auront 1 ou 2 points de plus au bac. J'avoue ne pas leur cacher ce qu'on nous dit en réunion, que la moyenne de paquet nous est imposée (il m'arrive d'ailleurs d'augmenter artificiellement leurs notes d'un point quand la moyenne est trop basse : ils ont une note sur le logiciel et une note inférieure sur la copie)... Je leur explique aussi que le jour du bac, c'est le bac, et qu'inconsciemment, ils se mettent davantage la pression et font des efforts qu'ils ne font pas dans l'année.
Je ne suis pas tendre avec eux, mais je n'ai jamais eu l'impression qu'ils se sentaient sous évalués.
Après, il y toujours ceux qui ont besoin qu'on leur dise qu'ils sont exceptionnels pour se mettre à bosser. Et qui ne font rien si on ne rentre pas dans leur jeu, si on n'a pas été capable de voir leur génie...
C'est ce que je leur dis aussi après le bac blanc. En général la moyenne de mes classes à l'écrit augmente de 1 à 2 points, et à l'oral de 2 à 3 points.
Mes 1eS devraient faire jackpot cette année au regard de leur niveau vraiment très bons.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ysabelDevin
totoro a écrit:LouisedeL a écrit:Pour le baccalauréat, comme pour le brevet, nous devrions inscrire en haut de chaque copie : "note réelle : n/20", "note obtenue :n'/20".
.
C'est un peu ce que j'ai fait une année où on m'a "obligée" à remonter mes notes : j'ai changé la note dans la case, mais j'ai laissé les notes par exercice. Ceux qui ont demandé leur copie se sont peut-être dit que j'étais nulle en math, ils avaient une idée de ce que je pensais de leur travail.
L'ancienne IPR a essayé de me faire ce coup-là il y a une dizaine d'années. Je lui ai tendu le paquet de copies en lui disant qu'elle le fasse elle-même. Elle a failli mourir d'apoplexie.
Et de cette année-là jusqu'à son départ en retraite je ne l'ai jamais revu dans une de mes réunions d'harmonisation.
Bon, elle m'a tuée lors de sa dernière inspection mais comme je n'en avais rien à battre...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- totoroMonarque
Coup de fil préventif à mon chef parce que ma moyenne de l'année d'avant était trop basse.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Comment a-t-on pu t'"obliger" ?
Alors c'est sûr, j'aurais pu faire ma rebelle et laisser ça (j'ai hésité), mais notre ipr de l'époque était vraiment "compliquée" et je me suis dit que ça ne servait à rien. Elle veut 10 de moyenne, elle les a, et c'est marre.
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- CleroliDoyen
Aurions-nous eu la même copie test ? :lol:Laverdure a écrit:Au total, la commission qui réunissait l'ensemble des correcteurs de l'académie a réussi à se mettre d'accord sur... un 16 pour une dissertation plutôt superficielle, pas trop mal rédigée certes mais surtout inachevée et dont la qualité baisse au fur et à mesure que l'on avance dans la seconde partie . On accepte des dissertations sans trop faire attention sur la forme (on accepte une problématique qui n'est que la reprise de l'intitulé du sujet) . Certains collègues ont donné l'impression de tomber des nues quand j'ai dit, entre autres, que j'avais sanctionné le hors-sujet (pourquoi sanctionner si par ailleurs il y a des éléments de réponse attendus ?) ; je passe sur la qualité de la rédaction : les mises en garde qui figurent sur les pages de garde des sujets ne sont là que pour faire joli et on est prié de mettre les points même si ce qui est écrit ne veut quasiment rien dire.
Jamais je n'ai été aussi déçu par une commission d'entente. J'avais l'impression qu'on était plutôt épargné dans ma discipline : le retour à la réalité est plutôt violent ; c'est la première fois que j'ai cette impression de mascarade au moment de la correction du bac.
- HernanelgrandeNiveau 3
ysabel a écrit:totoro a écrit:LouisedeL a écrit:Pour le baccalauréat, comme pour le brevet, nous devrions inscrire en haut de chaque copie : "note réelle : n/20", "note obtenue :n'/20".
.
C'est un peu ce que j'ai fait une année où on m'a "obligée" à remonter mes notes : j'ai changé la note dans la case, mais j'ai laissé les notes par exercice. Ceux qui ont demandé leur copie se sont peut-être dit que j'étais nulle en math, ils avaient une idée de ce que je pensais de leur travail.
L'ancienne IPR a essayé de me faire ce coup-là il y a une dizaine d'années. Je lui ai tendu le paquet de copies en lui disant qu'elle le fasse elle-même. Elle a failli mourir d'apoplexie.
Et de cette année-là jusqu'à son départ en retraite je ne l'ai jamais revu dans une de mes réunions d'harmonisation.
Bon, elle m'a tuée lors de sa dernière inspection mais comme je n'en avais rien à battre...
Thug life!
- Not a PandaHabitué du forum
Je vais corriger le bac cette année pour la première fois (récupération du paquet + réunion d'entente demain) et je me pose beaucoup de questions sur nos obligations :
Quelles consignes de correction devons-nous suivre ? D'après mes collègues, un document nous sera communiqué demain avec un barême détaillé. Sera-t-il officiel ? Le même dans toute la France ?
Que faire des consignes orales données en plus de ce document ? Consignes orales qui, d'après de nombreux témoignages ici, varient visiblement d'une académie ou d'un IPR à l'autre.
Quelles obligations officielles en terme de note ? Moyenne sur le paquet ? Ecart-type ?
Quelle partie de notre travail de correction est vérifiée ?
J'aurai surement pas mal de réponses demain, mais la lecture de ce fil ne me rassure pas. :lol:
PS : Je vais corriger les maths en ES+spé
Quelles consignes de correction devons-nous suivre ? D'après mes collègues, un document nous sera communiqué demain avec un barême détaillé. Sera-t-il officiel ? Le même dans toute la France ?
Que faire des consignes orales données en plus de ce document ? Consignes orales qui, d'après de nombreux témoignages ici, varient visiblement d'une académie ou d'un IPR à l'autre.
Quelles obligations officielles en terme de note ? Moyenne sur le paquet ? Ecart-type ?
Quelle partie de notre travail de correction est vérifiée ?
J'aurai surement pas mal de réponses demain, mais la lecture de ce fil ne me rassure pas. :lol:
PS : Je vais corriger les maths en ES+spé
- LaverdureEmpereur
gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Je n'ai pas compris non plus mais beaucoup de monde avait l'air d'être d'accord... Une collègue en face de moi me disait que même en khôlle en prépa les élèves qu'elle fait passer ne savent pas/plus problématiser. Mon précédent IPR se demandait pourquoi un bachelier pouvait avoir 15 au bac et 4 en prépa :lol:
@Cleroli : ça ne me surprendrait pas
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- MelanieSLBDoyen
Not a Panda a écrit:Je vais corriger le bac cette année pour la première fois (récupération du paquet + réunion d'entente demain) et je me pose beaucoup de questions sur nos obligations :
Quelles consignes de correction devons-nous suivre ? D'après mes collègues, un document nous sera communiqué demain avec un barême détaillé. Sera-t-il officiel ? Le même dans toute la France ?
Que faire des consignes orales données en plus de ce document ? Consignes orales qui, d'après de nombreux témoignages ici, varient visiblement d'une académie ou d'un IPR à l'autre.
Quelles obligations officielles en terme de note ? Moyenne sur le paquet ? Ecart-type ?
Quelle partie de notre travail de correction est vérifiée ?
J'aurai surement pas mal de réponses demain, mais la lecture de ce fil ne me rassure pas. :lol:
PS : Je vais corriger les maths en ES+spé
Je n'ai jamais corrigé, mais à ma connaissance, les seules obligations sont de suivre les consignes/barèmes ou grilles nationales. Tout le reste, ce sont des tentatives plus ou moins bien réussies et plus ou moins bien camouflées pour te faire augmenter tes notes de toi-même. Aucune obligation officielle de moyenne. Par contre, il me semble qu'il n'y a aucune double correction, sauf si tu mets des moyennes basses et que tu refuses d'augmenter tes notes. Dans ce cas (et si les responsables n'ont pas un train à prendre), il peut y avoir double regard.
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- egometDoyen
gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Parce que cela impliquerait d'avouer l'échec de l'institution. Échec dont nous sommes tous plus ou moins complices.
Parce que ce serait prendre le risque de se faire mal voir et d'être tenu pour responsable de l'échec d'un grand nombre de jeunes. Le phénomène est trop massif pour qu'on puisse l'imputer aux jeunes eux-mêmes et les tenir responsables de leur propre ignorance.
Une faute en entraîne une autre. Nous avons failli dans l'éducation de cette génération, alors nous mentons, à la fois pour nous couvrir et pour adoucir les conséquences de nos premières fautes pédagogiques.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
En parlant de cacalauréat, nous y sommes vraiment : dans une copie de sujet d'invention de français, où les élèves devaient donc écrire une page de roman dans laquelle un personnage est confronté a un film qui suscite en lui des réflexions et des émotions, cette phrase magnifique" une troisième entracte arrivent et j'en profite pour aller aux toilettes".
Et le reste de la copie est à l'avenant :baoum:
Bon heureusement juste après j'ai corrigé une copie absolument magnifique
Et le reste de la copie est à l'avenant :baoum:
Bon heureusement juste après j'ai corrigé une copie absolument magnifique
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- gauvain31Empereur
egomet a écrit:gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Parce que cela impliquerait d'avouer l'échec de l'institution. Échec dont nous sommes tous plus ou moins complices.
Parce que ce serait prendre le risque de se faire mal voir et d'être tenu pour responsable de l'échec d'un grand nombre de jeunes. Le phénomène est trop massif pour qu'on puisse l'imputer aux jeunes eux-mêmes et les tenir responsables de leur propre ignorance.
Une faute en entraîne une autre. Nous avons failli dans l'éducation de cette génération, alors nous mentons, à la fois pour nous couvrir et pour adoucir les conséquences de nos premières fautes pédagogiques.
Je plussoie à 100% et évidemment je suis aussi de cet avis (sauf que tout le monde ne ment pas heureusement) , mais ma question était : comment l'institution, officiellement, justifie le fait qu'il faille baisser les exigences pour les candidats de Terminale de 2017 par rapport à ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
- InvitéInvité
Laverdure a écrit:gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Je n'ai pas compris non plus mais beaucoup de monde avait l'air d'être d'accord... Une collègue en face de moi me disait que même en khôlle en prépa les élèves qu'elle fait passer ne savent pas/plus problématiser. Mon précédent IPR se demandait pourquoi un bachelier pouvait avoir 15 au bac et 4 en prépa :lol:
@Cleroli : ça ne me surprendrait pas
Bon, je ne suis pas d'accord. J'enseigne dans un bon collège, et j'ai deux classes de 3e. La plupart des élèves de la meilleure de mes classes est parfaitement capable de problématiser.
- gauvain31Empereur
Idem en première S : en dissertation , les élèves sont tout à fait capables de problématiser et on les prépare dès la seconde en SVT à le faire. En soit, ce n'est pas un obstacle intellectuel, il faut juste s'entraîner....
- egometDoyen
gauvain31 a écrit:egomet a écrit:gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Parce que cela impliquerait d'avouer l'échec de l'institution. Échec dont nous sommes tous plus ou moins complices.
Parce que ce serait prendre le risque de se faire mal voir et d'être tenu pour responsable de l'échec d'un grand nombre de jeunes. Le phénomène est trop massif pour qu'on puisse l'imputer aux jeunes eux-mêmes et les tenir responsables de leur propre ignorance.
Une faute en entraîne une autre. Nous avons failli dans l'éducation de cette génération, alors nous mentons, à la fois pour nous couvrir et pour adoucir les conséquences de nos premières fautes pédagogiques.
Je plussoie à 100% et évidemment je suis aussi de cet avis (sauf que tout le monde ne ment pas heureusement) , mais ma question était : comment l'institution, officiellement, justifie le fait qu'il faille baisser les exigences pour les candidats de Terminale de 2017 par rapport à ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Même le plus honnête des professeurs est bien obligé de taire certaines vérités que les gens ne veulent pas entendre. Sans mentir ouvertement, on est bien obligé de se montrer poli et constructif pour ne pas désespérer complètement ses élèves, ou pour éviter des conflits stériles avec la hiérarchie.
Je le dis d'autant plus sereinement que j'en ai fini avec l'éducation nationale et que j'ai écrit un livre pour dénoncer son fonctionnement.
Quant à la justification officielle, il y a plusieurs variantes. Cela va du déni (les élèves apprennent d'autres choses), au fatalisme (le statut de l'écrit a changé, à l'heure du numérique, des SMS etc.), en passant par la bienveillance mal placée.
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Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- LaverdureEmpereur
LouisedeL a écrit:Laverdure a écrit:gauvain31 a écrit:Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
Ah oui pourquoi cela ?
Je n'ai pas compris non plus mais beaucoup de monde avait l'air d'être d'accord... Une collègue en face de moi me disait que même en khôlle en prépa les élèves qu'elle fait passer ne savent pas/plus problématiser. Mon précédent IPR se demandait pourquoi un bachelier pouvait avoir 15 au bac et 4 en prépa :lol:
@Cleroli : ça ne me surprendrait pas
Bon, je ne suis pas d'accord. J'enseigne dans un bon collège, et j'ai deux classes de 3e. La plupart des élèves de la meilleure de mes classes est parfaitement capable de problématiser.
gauvain31 a écrit:Idem en première S : en dissertation , les élèves sont tout à fait capables de problématiser et on les prépare dès la seconde en SVT à le faire. En soit, ce n'est pas un obstacle intellectuel, il faut juste s'entraîner....
Ah mais je vous crois : la collègue ne parlait que des élèves qu'elle faisait passer en khôlle, pas en général. Cela étant, dans mes différentes classes de terminales (et dans mon département d'exercice), j'ai pu constater que seuls les meilleurs savent vraiment problématiser, la plupart reprennent simplement l'intitulé du sujet et ce n'est pas faute de leur donner fréquemment des modèles en leur rendant une correction de DS presque intégralement rédigée.
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- User17706Bon génie
Voilà, tout est ditIphigénie a écrit:Bah parce que le niveau a monté, pardi!gauvain31 a écrit:Ah oui pourquoi cela ?Laverdure a écrit:au motif que l'on ne peut pas attendre la même chose de nos élèves de terminale d'aujourd'hui que ce qu'on pouvait attendre de ceux d'il y a 5 ou 10 ans.
- Not a PandaHabitué du forum
MelanieSLB a écrit:Not a Panda a écrit:Je vais corriger le bac cette année pour la première fois (récupération du paquet + réunion d'entente demain) et je me pose beaucoup de questions sur nos obligations :
Quelles consignes de correction devons-nous suivre ? D'après mes collègues, un document nous sera communiqué demain avec un barême détaillé. Sera-t-il officiel ? Le même dans toute la France ?
Que faire des consignes orales données en plus de ce document ? Consignes orales qui, d'après de nombreux témoignages ici, varient visiblement d'une académie ou d'un IPR à l'autre.
Quelles obligations officielles en terme de note ? Moyenne sur le paquet ? Ecart-type ?
Quelle partie de notre travail de correction est vérifiée ?
J'aurai surement pas mal de réponses demain, mais la lecture de ce fil ne me rassure pas. :lol:
PS : Je vais corriger les maths en ES+spé
Je n'ai jamais corrigé, mais à ma connaissance, les seules obligations sont de suivre les consignes/barèmes ou grilles nationales. Tout le reste, ce sont des tentatives plus ou moins bien réussies et plus ou moins bien camouflées pour te faire augmenter tes notes de toi-même. Aucune obligation officielle de moyenne. Par contre, il me semble qu'il n'y a aucune double correction, sauf si tu mets des moyennes basses et que tu refuses d'augmenter tes notes. Dans ce cas (et si les responsables n'ont pas un train à prendre), il peut y avoir double regard.
Merci pour ces infos !
- Ali DevineNiveau 8
Un pur scandale selon moi : les réflexions d'un proviseur sur certaines épreuves du bac de cette année.
"Philippe Tournier [secrétaire général du principal syndicat des personnels de direction] s’est également inquiété de sujets qui semblent participer au «concours Lépine des sujets les plus hors-sol», citant l’épreuve d’histoire en terminale littéraire (L) et économique et social (ES) qui interrogeait cette année les candidats sur «Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1945». «Soit en gros 20 minutes de cours sur une année scolaire», assure-t-il. «Ce sujet est du niveau de Sciences Po ou d’une licence d’histoire mais pas d’un élève de 17 ans ! Certains se font plaisir avec le bac et avec des programmes du lycée devenus encyclopédiques, tonne-t-il. Le bac reste un examen, pas un concours. Il n’est pas correct de déstabiliser des élèves en leur demandant à 17 ans de théoriser sur le marxisme allemand. Il faut des sujets classiques.»"
Avec les fonctions qui sont les siennes, ce monsieur ignore apparemment que la question mentionnée est traitée en six à huit heures (et non vingt minutes) au cours de l'année de terminale. Il ne sait pas non plus que ce sujet est le seul qui permette de parler un peu de notre voisine, amie et rivale l'Allemagne ; le seul du programme qui appartienne au champ de l'histoire sociale et à celui de l'histoire intellectuelle ; le seul qui aborde les conséquences concrètes de la guerre froide pour le continent européen. Enfin, je me demande quelle image M. Tournier a des élèves qui ont choisi les filières L et ES : inscrits de leur plein gré dans des filières où les sciences humaines ont une importance majeure, préparés par deux années d'exercices et par 160 heures de cours en histoire-géographie pendant leur passage en terminale, ils seraient malgré tout incapables d'apprendre et de réfléchir dès lors que le sujet dépasse un niveau de complexité qu'à l'évidence, notre homme place bien bas.
Mais ce paragraphe désolant n'est rien par rapport à cet autre :
"Il fustige aussi les choix des textes du bac de français de première en S et ES, des extraits d’œuvres de Marcel Proust et de Marguerite Duras. «Leurs romans ne sont pas des plus accessibles surtout à cet âge, à un tel point qu’il a fallu donner dix définitions de mots pour celui de Proust. Quant au texte de Duras, on y voit une phrase de huit lignes! Pourquoi ne pas réserver ce travail aux étudiants en fac de lettres? »"
J'ai lu ce sujet. Les textes sont très beaux et nullement inaccessibles, au moins dans leur signification générale. Il y a bel et bien des notes en bas du texte de Marcel Proust, mais cinq seulement sont destinées à l'explication du vocabulaire ; elles concernent notamment les mots "dessein" et "boniment", qui ne me paraissent pourtant ni rares ni archaïques. Tout est dit selon moi dans cette remarque affligeante en général et plus encore venant d'un professionnel de l'éducation : "Quant au texte de Duras, on y voit une phrase de huit lignes". Que n'a-t-elle écrit en messages de 140 signes, par égard pour les générations qui lui succéderaient ! Je ressens honte et chagrin de partager avec de pareils démagogues la responsabilité d'élever les jeunes Français.
Voici la phrase de Marguerite Duras, à apprendre par coeur, comme dans Farenheit 451, si jamais M. Philippe Tournier devait un jour accéder à de plus hautes fonctions. La narratrice entre dans une salle de cinéma, et
"C’était l’oasis, la salle noire de l’après-midi, la nuit des solitaires, la nuit artificielle et démocratique, la grande nuit égalitaire du cinéma, plus vraie que la vraie nuit, plus ravissante, plus consolante que toutes les vraies nuits, la nuit choisie, ouverte à tous, offerte à tous, plus généreuse, plus dispensatrice de bienfaits que toutes les institutions de charité et que toutes les églises, la nuit où se consolent toutes les hontes, où vont se perdre tous les désespoirs, et où se lave toute la jeunesse de l’affreuse crasse d’adolescence."
"Philippe Tournier [secrétaire général du principal syndicat des personnels de direction] s’est également inquiété de sujets qui semblent participer au «concours Lépine des sujets les plus hors-sol», citant l’épreuve d’histoire en terminale littéraire (L) et économique et social (ES) qui interrogeait cette année les candidats sur «Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1945». «Soit en gros 20 minutes de cours sur une année scolaire», assure-t-il. «Ce sujet est du niveau de Sciences Po ou d’une licence d’histoire mais pas d’un élève de 17 ans ! Certains se font plaisir avec le bac et avec des programmes du lycée devenus encyclopédiques, tonne-t-il. Le bac reste un examen, pas un concours. Il n’est pas correct de déstabiliser des élèves en leur demandant à 17 ans de théoriser sur le marxisme allemand. Il faut des sujets classiques.»"
Avec les fonctions qui sont les siennes, ce monsieur ignore apparemment que la question mentionnée est traitée en six à huit heures (et non vingt minutes) au cours de l'année de terminale. Il ne sait pas non plus que ce sujet est le seul qui permette de parler un peu de notre voisine, amie et rivale l'Allemagne ; le seul du programme qui appartienne au champ de l'histoire sociale et à celui de l'histoire intellectuelle ; le seul qui aborde les conséquences concrètes de la guerre froide pour le continent européen. Enfin, je me demande quelle image M. Tournier a des élèves qui ont choisi les filières L et ES : inscrits de leur plein gré dans des filières où les sciences humaines ont une importance majeure, préparés par deux années d'exercices et par 160 heures de cours en histoire-géographie pendant leur passage en terminale, ils seraient malgré tout incapables d'apprendre et de réfléchir dès lors que le sujet dépasse un niveau de complexité qu'à l'évidence, notre homme place bien bas.
Mais ce paragraphe désolant n'est rien par rapport à cet autre :
"Il fustige aussi les choix des textes du bac de français de première en S et ES, des extraits d’œuvres de Marcel Proust et de Marguerite Duras. «Leurs romans ne sont pas des plus accessibles surtout à cet âge, à un tel point qu’il a fallu donner dix définitions de mots pour celui de Proust. Quant au texte de Duras, on y voit une phrase de huit lignes! Pourquoi ne pas réserver ce travail aux étudiants en fac de lettres? »"
J'ai lu ce sujet. Les textes sont très beaux et nullement inaccessibles, au moins dans leur signification générale. Il y a bel et bien des notes en bas du texte de Marcel Proust, mais cinq seulement sont destinées à l'explication du vocabulaire ; elles concernent notamment les mots "dessein" et "boniment", qui ne me paraissent pourtant ni rares ni archaïques. Tout est dit selon moi dans cette remarque affligeante en général et plus encore venant d'un professionnel de l'éducation : "Quant au texte de Duras, on y voit une phrase de huit lignes". Que n'a-t-elle écrit en messages de 140 signes, par égard pour les générations qui lui succéderaient ! Je ressens honte et chagrin de partager avec de pareils démagogues la responsabilité d'élever les jeunes Français.
Voici la phrase de Marguerite Duras, à apprendre par coeur, comme dans Farenheit 451, si jamais M. Philippe Tournier devait un jour accéder à de plus hautes fonctions. La narratrice entre dans une salle de cinéma, et
"C’était l’oasis, la salle noire de l’après-midi, la nuit des solitaires, la nuit artificielle et démocratique, la grande nuit égalitaire du cinéma, plus vraie que la vraie nuit, plus ravissante, plus consolante que toutes les vraies nuits, la nuit choisie, ouverte à tous, offerte à tous, plus généreuse, plus dispensatrice de bienfaits que toutes les institutions de charité et que toutes les églises, la nuit où se consolent toutes les hontes, où vont se perdre tous les désespoirs, et où se lave toute la jeunesse de l’affreuse crasse d’adolescence."
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Effectivement, cette phrase de Duras n'a rien d'insurmontable. La syntaxe est très simple.
Quant au marxisme allemand, on peut s'étonner de la place qu'il occupe dans les programmes, mais puisqu'il y est, il est logique qu'il puisse tomber à l'examen.
Quant au marxisme allemand, on peut s'étonner de la place qu'il occupe dans les programmes, mais puisqu'il y est, il est logique qu'il puisse tomber à l'examen.
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- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je confirme que je ne relève pas plus de contresens sur les textes donnés au bac S que les autres années.
Le sujet est plus intéressant que celui de l'an dernier et il est "dans les clous" pour l'essentiel.
Le sujet est plus intéressant que celui de l'an dernier et il est "dans les clous" pour l'essentiel.
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