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- Ali DevineNiveau 8
Réunion d’entente en histoire-géographie dans un lycée de la petite couronne parisienne. Il s’agit d’un lot de copies d’élèves de terminale S -des élèves qui ont, à tort ou à raison, la réputation de travailler et d’être plutôt bons. Deux sujets de composition leur étaient proposés, « La Chine et le monde depuis 1949 », ou bien « Gouverner la France depuis 1946 : Etat, gouvernement, administration, opinion publique » (nettement plus complexe, ce dernier a été délaissé par la plupart des candidats). Pour la cinquième année consécutive, ces sujets se bornent à reprendre tels quels les titres des chapitres traités pendant l’année. Leur traitement ne demande aucun effort de réflexion, mais de la mémoire et une certaine clarté dans la rédaction. S’y ajoute un commentaire de documents où, à partir d’un texte et d’une carte, les élèves sont invités à réfléchir sur « l’intégration de l’Afrique dans la mondialisation et ses limites ». Les données que comporte ce mini-dossier sont abondantes et aucune difficulté d’interprétation ne me paraît susceptible de troubler le lecteur. C’est donc un exercice facile.
La coordinatrice de notre jury a pour tâche de répercuter auprès de nous les consignes de M. l’inspecteur. Elle est de toute évidence très gênée car ce qu’elle a à nous transmettre ne correspond sans doute pas à ses convictions pédagogiques personnelles, et elle sait par ailleurs très bien que la demi-douzaine d’enseignants présents autour de la table ressentira ce qu’elle est sur le point de nous dire comme une insulte à la profession. Plus que jamais en effet, les consignes nous invitent à la plus grande bienveillance. Nous ne pouvons exiger des candidats qu’ils fassent preuve d’esprit critique dans leur lecture des documents, car le mot « critique » ne figure pas dans le libellé de l’épreuve. Nous sommes aussi invités à ne pas pénaliser ceux qui auront négligé de présenter les documents. Nous ne devons pas nous attendre à ce qu’ils annoncent en introduction une problématique autour de laquelle ils structureraient leur réflexion : les trois heures dont ils disposaient ne sont pas suffisantes pour leur permettre d’atteindre ce degré d’élaboration intellectuelle. De même, nous ne pouvons pénaliser l’absence d’un plan structuré : une certaine cohérence logique, la présence d’un simple « fil conducteur » doit nous satisfaire.
Toutes les approches des sujets doivent être envisagées avec indulgence. Ainsi, l’élève qui aurait choisi « La Chine et le monde depuis 1949 » mais qui ne saurait rien de la politique étrangère de Pékin peut être bien noté s’il a des connaissances au sujet de sa politique intérieure ; de même, s’il décide de traiter ce sujet d’histoire sous un angle géographique, il faudra d’abord valoriser sa capacité à mobiliser des connaissances, en lui pardonnant dans une certaine mesure (dans une large mesure) son hors-sujet. Nous sommes vivement invités à ne pas sanctionner les élèves manifestant dans leur texte un défaut de maîtrise de la langue ; et (chose plus surprenante encore) à ne pas gratifier non plus ceux qui rédigent avec aisance, voire avec élégance. Enfin, dans le cas où un candidat fournirait un texte en tout point identique à ce que l’on peut trouver sur Wikipedia ou toute autre ressource en ligne, nous devrons ravaler nos soupçons de triche : si l’élève n’a pas été pris sur le fait, il est innocent, et puis il y a des cas de mémoire photographique. Hum hum.
A ce stade, l’un de mes collègues observe que les préconisations de la hiérarchie vont totalement à l’encontre de la préparation que nous avons dispensée à nos élèves. Depuis septembre nous les formons au respect d’un certain nombre de contraintes formelles permettant de discipliner leur réflexion ; à un effort permanent d’interprétation des données qui leur sont fournies ; à la recherche de la plus grande clarté dans l’expression de leurs idées et de leurs connaissances. C’est ce que nous demandent, de façon tout à fait explicite, les textes officiels, qui sous une épaisse couche de baragouin pédago à la sauce compétentielle comportent encore certaines ambitions intellectuelles. Pourtant, parvenus au terme de ces neuf mois d’entraînement, nous nous apercevons que l’informalité, le charabia et la paraphrase sont parfaitement autorisés. Nous le savions, d’ailleurs ; c’est tous les ans pareil. Mais il doit y avoir dans l’esprit des professeurs de lycée une sorte de mécanisme protecteur qui atténue ce souvenir humiliant, et leur permet de continuer à exercer ce métier sans totalement perdre le respect d’eux-mêmes. « Oui » souffle la coordinatrice avec un sourire gêné, « le correcteur doit oublier ce qu’a fait l’enseignant. Même si c’est la même personne. »
Le meilleur reste cependant à venir. Reprenant la lecture cursive du document de six pages que nous ont préparé nos chefs, intitulé « Eléments de correction – Indications sur les attentes », la coordinatrice en arrive à un paragraphe où sont listées les connaissances sur lesquelles les candidats pouvaient se baser pour mener leur analyse de documents. Ils avaient la possibilité, par exemple, d’évoquer la croissance économique soutenue de certains pays africains, la démographie très dynamique du continent, ses liens avec les grands pays émergents, les richesses minières, la persistance d’une pauvreté de masse, la faiblesse globale du commerce avec le reste du monde, etc. Toutes choses que le plus désinvolte des enseignants a évidemment vu et revu avec ses classes. Pourtant, reprend notre collègue, il y a là, selon M. l’inspecteur, « un problème ». Et pourquoi donc, un problème ? Parce que ce sont là des connaissances ne figurant pas dans les documents eux-mêmes, et que la plupart des candidats ne penseront sans doute à s’y référer. Ce qui compte, dans la pensée de notre hiérarchie telle que nous pouvons la saisir, c’est que le candidat produise, in fine, un texte organisé ; peu importe au fond que ce dernier soit parfaitement creux et se borne à paraphraser péniblement les documents qu’il aurait pourtant dû expliquer. En somme, nous ne devons pas pénaliser l’ignorance.
A ce stade un mouvement d’humeur parcourt brièvement l’assistance. Le professeur le plus âgé, sur un ton mi-cynique mi-désespéré, propose que nous laissions filer : les élèves auront leur bac, l’inspecteur sera content et, en ce qui nous concerne, l’absurde pensum de la correction sera plus vite fini. Un autre précise que les élèves de la série S n’aiment guère l’histoire-géographie, qui demande de grands efforts alors que son coefficient au bac est assez faible ; consciente de ce fait, la hiérarchie tenterait en fait de réhabiliter notre pauvre matière en garantissant aux candidats des notes élevées (avec sans doute ce résultat contre-productif que, d’une génération à l’autre, les élèves se persuaderont que l’épreuve d’histoire-géo est une aimable plaisanterie et que ce n’est pas la peine de se fouler). En ce qui me concerne, je propose à mes collègues de noter les copies sans tenir aucun compte des consignes qui viennent de nous être données. Nous pouvons évaluer en notre âme et conscience, d’autant que le risque de nous faire sanctionner pour sévérité excessive est, dans les faits, quasi-nul.
Mes collègues acquiescent à cette proposition. Mais, lorsque des copies d’élèves nous sont vidéoprojetées afin que nous puissions nous exercer sur des cas concrets, leurs évaluations me semblent empreintes de cette indulgence dont ils se plaignaient peu avant. Voici un(e) candidat(e) qui ne sait rien de rien, mais qui rédige extrêmement bien ; sa composition sur l’histoire chinoise est si abstraite et si bien tournée qu’elle ressemble à un conte (« Il était une fois un vaste pays habité par une population innombrable. Ce pays entretenait avec ses voisins des relations hostiles ou amicales », etc). Je lui donne 4 ; mes voisins montent jusqu’à 7, voire 8, sans doute pour saluer l’exploit rhétorique de celui qui parvient à broder trois pages avec aussi peu de fil. Voici une autre copie dont l’auteur a manifestement travaillé, mais qui semble par ailleurs incapable de rédiger ne serait-ce qu’une phrase dans un français correct ; il y a des dates, des noms propres et des faits historiques exacts, mais il faut tout relire deux ou trois fois avant d’en saisir le sens approximatif. Je propose 12 ; chez mes collègues, on monterait volontiers à 14. Suis-je une peau de vache ? Mes collègues ont-ils intériorisé cette horrible, gluante et verdâtre bienveillance ? Je ne sais pas.
Comme chaque année, je ressors de cette réunion profondément démoralisé, ruminant de vagues projets de reconversion professionnelle. Au minimum, il faut que j'écrive à ma hiérarchie afin d’obtenir une dispense définitive de correction des copies du bac. Je suis pathologiquement malveillant.
La coordinatrice de notre jury a pour tâche de répercuter auprès de nous les consignes de M. l’inspecteur. Elle est de toute évidence très gênée car ce qu’elle a à nous transmettre ne correspond sans doute pas à ses convictions pédagogiques personnelles, et elle sait par ailleurs très bien que la demi-douzaine d’enseignants présents autour de la table ressentira ce qu’elle est sur le point de nous dire comme une insulte à la profession. Plus que jamais en effet, les consignes nous invitent à la plus grande bienveillance. Nous ne pouvons exiger des candidats qu’ils fassent preuve d’esprit critique dans leur lecture des documents, car le mot « critique » ne figure pas dans le libellé de l’épreuve. Nous sommes aussi invités à ne pas pénaliser ceux qui auront négligé de présenter les documents. Nous ne devons pas nous attendre à ce qu’ils annoncent en introduction une problématique autour de laquelle ils structureraient leur réflexion : les trois heures dont ils disposaient ne sont pas suffisantes pour leur permettre d’atteindre ce degré d’élaboration intellectuelle. De même, nous ne pouvons pénaliser l’absence d’un plan structuré : une certaine cohérence logique, la présence d’un simple « fil conducteur » doit nous satisfaire.
Toutes les approches des sujets doivent être envisagées avec indulgence. Ainsi, l’élève qui aurait choisi « La Chine et le monde depuis 1949 » mais qui ne saurait rien de la politique étrangère de Pékin peut être bien noté s’il a des connaissances au sujet de sa politique intérieure ; de même, s’il décide de traiter ce sujet d’histoire sous un angle géographique, il faudra d’abord valoriser sa capacité à mobiliser des connaissances, en lui pardonnant dans une certaine mesure (dans une large mesure) son hors-sujet. Nous sommes vivement invités à ne pas sanctionner les élèves manifestant dans leur texte un défaut de maîtrise de la langue ; et (chose plus surprenante encore) à ne pas gratifier non plus ceux qui rédigent avec aisance, voire avec élégance. Enfin, dans le cas où un candidat fournirait un texte en tout point identique à ce que l’on peut trouver sur Wikipedia ou toute autre ressource en ligne, nous devrons ravaler nos soupçons de triche : si l’élève n’a pas été pris sur le fait, il est innocent, et puis il y a des cas de mémoire photographique. Hum hum.
A ce stade, l’un de mes collègues observe que les préconisations de la hiérarchie vont totalement à l’encontre de la préparation que nous avons dispensée à nos élèves. Depuis septembre nous les formons au respect d’un certain nombre de contraintes formelles permettant de discipliner leur réflexion ; à un effort permanent d’interprétation des données qui leur sont fournies ; à la recherche de la plus grande clarté dans l’expression de leurs idées et de leurs connaissances. C’est ce que nous demandent, de façon tout à fait explicite, les textes officiels, qui sous une épaisse couche de baragouin pédago à la sauce compétentielle comportent encore certaines ambitions intellectuelles. Pourtant, parvenus au terme de ces neuf mois d’entraînement, nous nous apercevons que l’informalité, le charabia et la paraphrase sont parfaitement autorisés. Nous le savions, d’ailleurs ; c’est tous les ans pareil. Mais il doit y avoir dans l’esprit des professeurs de lycée une sorte de mécanisme protecteur qui atténue ce souvenir humiliant, et leur permet de continuer à exercer ce métier sans totalement perdre le respect d’eux-mêmes. « Oui » souffle la coordinatrice avec un sourire gêné, « le correcteur doit oublier ce qu’a fait l’enseignant. Même si c’est la même personne. »
Le meilleur reste cependant à venir. Reprenant la lecture cursive du document de six pages que nous ont préparé nos chefs, intitulé « Eléments de correction – Indications sur les attentes », la coordinatrice en arrive à un paragraphe où sont listées les connaissances sur lesquelles les candidats pouvaient se baser pour mener leur analyse de documents. Ils avaient la possibilité, par exemple, d’évoquer la croissance économique soutenue de certains pays africains, la démographie très dynamique du continent, ses liens avec les grands pays émergents, les richesses minières, la persistance d’une pauvreté de masse, la faiblesse globale du commerce avec le reste du monde, etc. Toutes choses que le plus désinvolte des enseignants a évidemment vu et revu avec ses classes. Pourtant, reprend notre collègue, il y a là, selon M. l’inspecteur, « un problème ». Et pourquoi donc, un problème ? Parce que ce sont là des connaissances ne figurant pas dans les documents eux-mêmes, et que la plupart des candidats ne penseront sans doute à s’y référer. Ce qui compte, dans la pensée de notre hiérarchie telle que nous pouvons la saisir, c’est que le candidat produise, in fine, un texte organisé ; peu importe au fond que ce dernier soit parfaitement creux et se borne à paraphraser péniblement les documents qu’il aurait pourtant dû expliquer. En somme, nous ne devons pas pénaliser l’ignorance.
A ce stade un mouvement d’humeur parcourt brièvement l’assistance. Le professeur le plus âgé, sur un ton mi-cynique mi-désespéré, propose que nous laissions filer : les élèves auront leur bac, l’inspecteur sera content et, en ce qui nous concerne, l’absurde pensum de la correction sera plus vite fini. Un autre précise que les élèves de la série S n’aiment guère l’histoire-géographie, qui demande de grands efforts alors que son coefficient au bac est assez faible ; consciente de ce fait, la hiérarchie tenterait en fait de réhabiliter notre pauvre matière en garantissant aux candidats des notes élevées (avec sans doute ce résultat contre-productif que, d’une génération à l’autre, les élèves se persuaderont que l’épreuve d’histoire-géo est une aimable plaisanterie et que ce n’est pas la peine de se fouler). En ce qui me concerne, je propose à mes collègues de noter les copies sans tenir aucun compte des consignes qui viennent de nous être données. Nous pouvons évaluer en notre âme et conscience, d’autant que le risque de nous faire sanctionner pour sévérité excessive est, dans les faits, quasi-nul.
Mes collègues acquiescent à cette proposition. Mais, lorsque des copies d’élèves nous sont vidéoprojetées afin que nous puissions nous exercer sur des cas concrets, leurs évaluations me semblent empreintes de cette indulgence dont ils se plaignaient peu avant. Voici un(e) candidat(e) qui ne sait rien de rien, mais qui rédige extrêmement bien ; sa composition sur l’histoire chinoise est si abstraite et si bien tournée qu’elle ressemble à un conte (« Il était une fois un vaste pays habité par une population innombrable. Ce pays entretenait avec ses voisins des relations hostiles ou amicales », etc). Je lui donne 4 ; mes voisins montent jusqu’à 7, voire 8, sans doute pour saluer l’exploit rhétorique de celui qui parvient à broder trois pages avec aussi peu de fil. Voici une autre copie dont l’auteur a manifestement travaillé, mais qui semble par ailleurs incapable de rédiger ne serait-ce qu’une phrase dans un français correct ; il y a des dates, des noms propres et des faits historiques exacts, mais il faut tout relire deux ou trois fois avant d’en saisir le sens approximatif. Je propose 12 ; chez mes collègues, on monterait volontiers à 14. Suis-je une peau de vache ? Mes collègues ont-ils intériorisé cette horrible, gluante et verdâtre bienveillance ? Je ne sais pas.
Comme chaque année, je ressors de cette réunion profondément démoralisé, ruminant de vagues projets de reconversion professionnelle. Au minimum, il faut que j'écrive à ma hiérarchie afin d’obtenir une dispense définitive de correction des copies du bac. Je suis pathologiquement malveillant.
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- Ramanujan974Érudit
Bon résumé de ce qui va se passer d'ici le 4 juillet dans toutes les matières et tous les centres de correction.
Avec la bénédiction due à la résignation de la plupart des correcteurs...
Imaginons un instant que de tous ces centres et dans toutes les matières remonte un compte-rendu de ce type et que malencontreusement cette liasse de documents arrive à la rédaction de tous les principaux journaux de France.
Avec la bénédiction due à la résignation de la plupart des correcteurs...
Imaginons un instant que de tous ces centres et dans toutes les matières remonte un compte-rendu de ce type et que malencontreusement cette liasse de documents arrive à la rédaction de tous les principaux journaux de France.
- totoroMonarque
Tiens, on se croirait à la réunion de remise des copies de français...
« le correcteur doit oublier ce qu’a fait l’enseignant. Même si c’est la même personne. »
Tous les ans, on nous la ressort, je n'en peux plus de bosser pour m'entendre dire que ce que je fais ne sers à rien.
« le correcteur doit oublier ce qu’a fait l’enseignant. Même si c’est la même personne. »
Tous les ans, on nous la ressort, je n'en peux plus de bosser pour m'entendre dire que ce que je fais ne sers à rien.
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- OudemiaBon génie
Et on va s'extasier sur les résultats, ou ratiociner s'ils sont un peu décevants !
Quel journaliste acceptera d'expliquer que les consignes pour brader cet examen ne sont pas de la légende urbaine, et donnera ce genre d'exemple ?
Quel journaliste acceptera d'expliquer que les consignes pour brader cet examen ne sont pas de la légende urbaine, et donnera ce genre d'exemple ?
- IphigénieProphète
Le bac est mort: l'inspection l'a tuer
- Patience et raisonFidèle du forum
Ce témoignage me rappelle deux souvenirs (2002/2003):
- épreuve d'histoire au bac, j'obtiens une note supérieure à 14 alors que je pensais ma copie largement "ratée". Deux mois plus tard, première copie d'histoire en prépa, j'applique la méthode, j'intègre des connaissances: 4. Commentaire du correcteur: une très bonne copie niveau bac n'est pas acceptable pour l'enseignement supérieur.
- je donne un cours de soutien "prépa-brevet" quelques mois plus tard: bêtement, j'ouvre un Bescherelle "orthographe" pour choisir un texte. Commentaire de mes deux préparataires "c'est trop dur, on n'a jamais fait ça au collège, c'est une dictée de lycée!" J'avais pris un niveau "CM2/entrée en 6° que j'avais moi-même eu en 1995.
- épreuve d'histoire au bac, j'obtiens une note supérieure à 14 alors que je pensais ma copie largement "ratée". Deux mois plus tard, première copie d'histoire en prépa, j'applique la méthode, j'intègre des connaissances: 4. Commentaire du correcteur: une très bonne copie niveau bac n'est pas acceptable pour l'enseignement supérieur.
- je donne un cours de soutien "prépa-brevet" quelques mois plus tard: bêtement, j'ouvre un Bescherelle "orthographe" pour choisir un texte. Commentaire de mes deux préparataires "c'est trop dur, on n'a jamais fait ça au collège, c'est une dictée de lycée!" J'avais pris un niveau "CM2/entrée en 6° que j'avais moi-même eu en 1995.
- User28384Niveau 8
"Il faut "remuscler le bac" qu'ils disaient ... :diable:
- floisaNiveau 9
Oudemia a écrit:Quel journaliste acceptera d'expliquer que les consignes pour brader cet examen ne sont pas de la légende urbaine, et donnera ce genre d'exemple ?
S'agit-il de documents confidentiels? Y a-t-il faute professionnelle s'ils sont montrés à la presse? Je pose vraiment la question.
- RendashBon génie
floisa a écrit:Oudemia a écrit:Quel journaliste acceptera d'expliquer que les consignes pour brader cet examen ne sont pas de la légende urbaine, et donnera ce genre d'exemple ?
S'agit-il de documents confidentiels? Y a-t-il faute professionnelle s'ils sont montrés à la presse? Je pose vraiment la question.
Encore faut-il choper la source
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- InvitéInvité
En ce qui me concerne, je propose à mes collègues de noter les copies sans tenir aucun compte des consignes qui viennent de nous être données. Nous pouvons évaluer en notre âme et conscience, d’autant que le risque de nous faire sanctionner pour sévérité excessive est, dans les faits, quasi-nul.
Je souscris entièrement à ce point de vue. Les consignes (orales), je m'assois dessus. Seul compte le barème (écrit).
- CasparProphète
Le texte d'Ali Devine devrait être largement diffusé.
- totoroMonarque
Franck059 a écrit:En ce qui me concerne, je propose à mes collègues de noter les copies sans tenir aucun compte des consignes qui viennent de nous être données. Nous pouvons évaluer en notre âme et conscience, d’autant que le risque de nous faire sanctionner pour sévérité excessive est, dans les faits, quasi-nul.
Je souscris entièrement à ce point de vue. Les consignes (orales), je m'assois dessus. Seul compte le barème (écrit).
qui est précis en math. Beaucoup moins dans les matières dites littéraires... En français, c'est "entre 1 et 4 si... / entre 5 et 9 si..." D'où la bienveillance. Et le "s'y ont conprant qant ont li a voies hôtes, ces bond"
(Il m'en reste 3 à corriger et j'ai fini mon quota du jour.)
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- User21929Expert
+1 sauf que derrière, quelqu'un (!?) fait tourner la moulinette informatique et nos notes deviennent alors plus raisonnables du point de vue de ce même quelqu'un !Franck059 a écrit:En ce qui me concerne, je propose à mes collègues de noter les copies sans tenir aucun compte des consignes qui viennent de nous être données. Nous pouvons évaluer en notre âme et conscience, d’autant que le risque de nous faire sanctionner pour sévérité excessive est, dans les faits, quasi-nul.
Je souscris entièrement à ce point de vue. Les consignes (orales), je m'assois dessus. Seul compte le barème (écrit).
- William FosterExpert
Quand on voit ce qu'est devenu la bienveillance, je rajouterais un "heureusement" dans cette phrase...Ali Devine a écrit:... Je suis pathologiquement malveillant.
Quand on voit ce que ça coûte d'endurer cette misère, je rajouterais un "malheureusement" dans cette phrase...
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- CasparProphète
En Compréhension de l'oral nous avons le choix entre les notes suivantes: 0, 2, 6, 10, 16 et 20 (impossible de mettre 12 ou 14 par exemple). 20 = niveau B2, donc un élève qui aurait atteint les niveaux C1 ou C2 du CECRL ne sera pas récompensé.
En expression orale, les élèves doivent présenter des "notions" bien abstraites ("lieux et formes de pouvoir", "espaces et échanges"...) mais la grille de correction n'en tient quasiment aucun compte donc un élève qui raconte en anglais un goûter chez sa grand-mère et sait répondre à quelques questions peut assez facilement monter jusqu'à 16.
En expression orale, les élèves doivent présenter des "notions" bien abstraites ("lieux et formes de pouvoir", "espaces et échanges"...) mais la grille de correction n'en tient quasiment aucun compte donc un élève qui raconte en anglais un goûter chez sa grand-mère et sait répondre à quelques questions peut assez facilement monter jusqu'à 16.
- ysabelDevin
Caspar Goodwood a écrit:En Compréhension de l'oral nous avons le choix entre les notes suivantes: 0, 2, 6, 10, 16 et 20 (impossible de mettre 12 ou 14 par exemple). 20 = niveau B2, donc un élève qui aurait atteint les niveaux C1 ou C2 du CECRL ne sera pas récompensé.
En expression orale, les élèves doivent présenter des "notions" bien abstraites ("lieux et formes de pouvoir", "espaces et échanges"...) mais la grille de correction n'en tient quasiment aucun compte donc un élève qui raconte en anglais un goûter chez sa grand-mère et sait répondre à quelques questions peut assez facilement monter jusqu'à 16.
C'est ce que j'expliquais à mon conjoint qui, l'an passé, était surpris des notes de langue de ses filles au bac alors qu'elles sont clairement nulles en anglais et mauvaises en espagnol.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- CasparProphète
ysabel a écrit:Caspar Goodwood a écrit:En Compréhension de l'oral nous avons le choix entre les notes suivantes: 0, 2, 6, 10, 16 et 20 (impossible de mettre 12 ou 14 par exemple). 20 = niveau B2, donc un élève qui aurait atteint les niveaux C1 ou C2 du CECRL ne sera pas récompensé.
En expression orale, les élèves doivent présenter des "notions" bien abstraites ("lieux et formes de pouvoir", "espaces et échanges"...) mais la grille de correction n'en tient quasiment aucun compte donc un élève qui raconte en anglais un goûter chez sa grand-mère et sait répondre à quelques questions peut assez facilement monter jusqu'à 16.
C'est ce que j'expliquais à mon conjoint qui, l'an passé, était surpris des notes de langue de ses filles au bac alors qu'elles sont clairement nulles en anglais et mauvaises en espagnol.
Et encore je ne parle que de l'oral...c'est pareil à l'écrit, avec en plus une grille totalement nulle en expression écrite (adaptée à un sujet argumentatif: discours, article de journal...mais totalement nulle pour les autres sujets qui peuvent tomber: dialogue, récit, entrée de journal intime etc)
- floisaNiveau 9
Mais au moins, on s'épargne ce genre de réunion dite d'entente.
- CasparProphète
Il y a quand même la récupération des copies où on nous donne des consignes de notation pour la compréhension de l'écrit en tout cas.
- floisaNiveau 9
Ah d'accord! Je redécouvre après 10 ans d'interruption pour cause de BTS. Je vais voir ça pour les LV2 vendredi matin...
- CasparProphète
En LV2 pour la CO, on passe directement de 14 à 20.
- floisaNiveau 9
Oui oui, je sais, je veux dire: je vais découvrir vendredi les instructions pour l'écrit.
- CasparProphète
floisa a écrit:Oui oui, je sais, je veux dire: je vais découvrir vendredi les instructions pour l'écrit.
J'avais compris, je voulais simplement éclairer les masses incultes qui n'enseignent pas les LV. :diablecontent:
- NaooFidèle du forum
Je n'ai pas eu d'instructions, juste la correction imprimée.
- CasparProphète
L'an dernier nous avions eu quelques consignes de "bienveillance" en plus du corrigé imprimé.
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