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- archebocEsprit éclairé
La Yoye a écrit:
Je crains que la sélection lors de l'entrée universitaire accentue ce mouvement... Toujours plus de compétition, toujours plus de cours privés – qui par essence ne sont accessibles qu'aux riches. C'est ça la société Macron ? Un peuple de stakhanovistes qui oublie que la vie ça n'est pas que des sacrifices et des efforts ?
Vous mélangez deux idées : d'une part le fait que le désengagement de l'Etat va se faire au détriment des moins favorisés, dénonciation à laquelle je ne peux que souscrire, et d'autre part le risque qui planerait sur nos enfants d'être submergés par les exigences de l'éducation supérieure, menace qui me semble pour le moins surfaite, et pour tout dire, très mineure si on la rapporte au risque de déclassement qu'entraînent la croissance intellectuelle de l'Asie et l'expansion démographique du reste du Monde.
egomet a écrit:Cela dit, les problèmes de discipline et de pression à la réussite sont bien distincts.
Oh, il y a des élèves pour qui se plier à la discipline d'une heure assis sur une chaise est déjà une très grande réussite.
egomet a écrit:Mais cette liberté apparente a un prix. Chacun est responsable de ses échecs et de ses succès. Il ne s'agit plus seulement de réussir des projets, mais de réussir sa vie. Et si le résultat n'est pas suffisant, on en ressort dévasté. [..]
Le grand risque de notre époque, c'est d'être désavoué dans tous les aspects de sa vie.
Dans le discours de Dubet, c'est l'un des seuls points qui suscite mon adhésion. Le second (et dernier), c'est que la réussite scolaire gouverne toutes les autres. Le succès au télécrochet ou au ballon rond est une exception consolante, mais le succès scolaire constitue la vérité statistique de la stratification sociale.
- CasparProphète
La Yoye a écrit:Nemuyoake a écrit:Les eleves japonais n'etudient que parce que le systeme (parents, competition dans les grandes villes, peur de faire honte a la famille en ne trouvant pas un emploi etc. ) les y oblige. Rien de plus. Sinon, ca n'a aucun sens pour eux et ils regrettent de ne pas avoir de jour de repos juste pour avoir du temps a eux. Ils sont epuises en permanence dans les grandes villes.RogerMartin a écrit:De toute façon, le système asiatique, on s'en approche qu'on le veuille ou non. L'industrie des cours particuliers prend des proportions hallucinantes chez nous aussi, et je ne parle pas des établissements privés sous contrat ou hors contrat où l'argument de vente aux parents est qu'on fait tout le programme, mais aussi celui de l'année suivante...
Je crains que la sélection lors de l'entrée universitaire accentue ce mouvement... Toujours plus de compétition, toujours plus de cours privés – qui par essence ne sont accessibles qu'aux riches. C'est ça la société Macron ? Un peuple de stakhanovistes qui oublie que la vie ça n'est pas que des sacrifices et des efforts ?
Tout ça à cause de Macron...eh ben mazette. :blague:
- La YoyeNiveau 2
egomet a écrit:Il est faux de croire que la société nous laisse pleinement libres. Elle nous dit de faire nos choix, mais continue de nous juger en permanence. Nous sommes très libres sexuellement, mais attention aux accusations de sexisme et d'homophobie, au manque de performance, ou aux soupçons de pédophilie. Les injonctions sont de plus en plus contradictoires. En matière de travail, c'est pareil, tu fais ce que tu veux. Mais on te dit que tu devras trouver ta vocation et faire une carrière, alors que tu auras un boulot. Le grand risque de notre époque, c'est d'être désavoué dans tous les aspects de sa vie.
Comme l'a dit Spinoza : « Nous nous croyons libres que parce que nous ignorons les causes qui guident nos actions. » Le libre arbitre est une illusion, mais en avouant ça, on transformerait trop radicalement l'ordre établi...
Caspar Goodwood a écrit:Tout ça à cause de Macron...eh ben mazette.
Ha ha ! C'est mon côté gaucho, il faut me pardonner !
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« Tout apprentissage est un temps de clôture. »
- R. M. Rilke
- Luciano PoniatowskiNiveau 5
Je trouve ça un peu rapide de dire que les élèves asiatiques ne sont pas heureux au lycée. J'ai beaucoup d'amis japonais, et ils ont tous un souvenir positif du lycée. Ils se rappellent que certes, il y avait une certaine pression, notamment à la fin avec les concours pour les universités, mais aussi des moments plus festifs (fête du lycée, voyage scolaire, les clubs) qui n'existent pas en France. C'est d'ailleurs l'un des éléments les plus intéressants du système japonais.
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