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- VicomteDeValmontGrand sage
D'autres citations du texte sur la défloration printanière sous les charmes nouveaux:
Les jardins où l’on voit les petites barrières
Plier au poids des lis et des roses trémières
---
Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève
Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve?
---
Quelle inimaginable et bienfaisante extase
Vous est promise au bout de la campagne rase
---
Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours
Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour?
Les jardins où l’on voit les petites barrières
Plier au poids des lis et des roses trémières
---
Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève
Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve?
---
Quelle inimaginable et bienfaisante extase
Vous est promise au bout de la campagne rase
---
Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours
Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour?
- Thierry75Niveau 10
C'est chaud !
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Le moi est haïssable.
- ysabelDevin
Mais attention, l'honneur est sauf... le plan proposé élude soigneusement ce point !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- nitescenceÉrudit
Et ne parlons pas des notes de bas de page :
- volupté : plaisir sensuel
- extase : joie extrême
- volupté : plaisir sensuel
- extase : joie extrême
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- ysabelDevin
suis curieuse de voir le corrigé proposé...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- nitescenceÉrudit
Il n'en pipera mot...
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- CasparProphète
Bon alors je vais passer pour le benêt de service (tant pis) mais en lisant ces extraits je me dis que les sous-entendus sexuels me seraient sans doute passé au-dessus de la tête, donc cela a peut-être aussi été le cas pour les élèves (mais je n'ai pas lu le poème en entier).
PS: "campagne rase" = pubis épilé ? :blague:
PS: "campagne rase" = pubis épilé ? :blague:
- EuthyphronNiveau 6
Je ne suis pas sûr qu'on doive parler de sous-entendu sexuel à propos du poème d'Anna de Noailles, dans la mesure où un sous-entendu, tel que je comprends ce mot, est volontaire.
Il me paraît plus probable de croire qu'Anna de Noailles ayant voulu produire une écriture du désir en général, ait forcément rencontré des analogies ou des similitudes avec le désir sexuel, puisque celui-ci est le plus intense de tous. Mais ce n'est pas un texte destiné à susciter des vocations chez les apprentis psychanalystes.
Par exemple, "extase" signifie sortie hors de soi, et c'est le terme qui convient quand on veut parler en mystique de l'union de l'âme à Dieu. Mais c'est aussi un synonyme convenable d'orgasme (et non de joie extrême, bien vue la dénonciation du ridicule des notes par nitescence).
A la rigueur on peut dire que le poème d'Anna de Noailles est une écriture du désir sexuel sans le nommer, c'est bien entendu une interprétation possible, mais est-ce le désir sexuel qui est la clef de tout désir? ce n'est pas évident.
Je remarque toutefois non sans vice à quel magnifique exercice d'invention nous avons malheureusement échappé!
Il me paraît plus probable de croire qu'Anna de Noailles ayant voulu produire une écriture du désir en général, ait forcément rencontré des analogies ou des similitudes avec le désir sexuel, puisque celui-ci est le plus intense de tous. Mais ce n'est pas un texte destiné à susciter des vocations chez les apprentis psychanalystes.
Par exemple, "extase" signifie sortie hors de soi, et c'est le terme qui convient quand on veut parler en mystique de l'union de l'âme à Dieu. Mais c'est aussi un synonyme convenable d'orgasme (et non de joie extrême, bien vue la dénonciation du ridicule des notes par nitescence).
A la rigueur on peut dire que le poème d'Anna de Noailles est une écriture du désir sexuel sans le nommer, c'est bien entendu une interprétation possible, mais est-ce le désir sexuel qui est la clef de tout désir? ce n'est pas évident.
Je remarque toutefois non sans vice à quel magnifique exercice d'invention nous avons malheureusement échappé!
- CasparProphète
Euthyphron a écrit:Je ne suis pas sûr qu'on doive parler de sous-entendu sexuel à propos du poème d'Anna de Noailles, dans la mesure où un sous-entendu, tel que je comprends ce mot, est volontaire.
Il me paraît plus probable de croire qu'Anna de Noailles ayant voulu produire une écriture du désir en général, ait forcément rencontré des analogies ou des similitudes avec le désir sexuel, puisque celui-ci est le plus intense de tous. Mais ce n'est pas un texte destiné à susciter des vocations chez les apprentis psychanalystes.
Par exemple, "extase" signifie sortie hors de soi, et c'est le terme qui convient quand on veut parler en mystique de l'union de l'âme à Dieu. Mais c'est aussi un synonyme convenable d'orgasme (et non de joie extrême, bien vue la dénonciation du ridicule des notes par nitescence).
A la rigueur on peut dire que le poème d'Anna de Noailles est une écriture du désir sexuel sans le nommer, c'est bien entendu une interprétation possible, mais est-ce le désir sexuel qui est la clef de tout désir? ce n'est pas évident.
Je remarque toutefois non sans vice à quel magnifique exercice d'invention nous avons malheureusement échappé!
:aaq:
- Tem-toGrand sage
Ceux qui m'aiment prendront le train. Patrice Chéreau.Celadon a écrit:Si vous parlez de train, Cripure va revenir.
Continuez, donc.
- VicomteDeValmontGrand sage
Celadon a écrit:Si vous parlez de train, Cripure va revenir.
Continuez, donc.
Il pourrait, non?
L'an n'est-il pas passé?
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- VicomteDeValmontGrand sage
Le texte en entier:
Texte B : Anna de NOAILLES, « Trains en été », Les Eblouissements, 1907.
Trains en été
Pendant ce soir inerte1 et tendre de l’été,
Où la ville, au soir bleu mêlant sa volupté2,
Laisse les toits d’argent s’effranger dans l’espace,
J’entends le cri montant et dur des trains qui passent...
— Qu’appellent-ils avec ces cris désespérés ?
Sont-ce les bois dormants, l’étang, les jeunes prés,
Les jardins où l’on voit les petites barrières
Plier au poids des lis et des roses trémières ?
Est-ce la route immense et blanche de juillet
Que le brûlant soleil frappe à coups de maillet3 ;
Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève
Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve ?
— Ô trains noirs qui roulez en terrassant le temps,
Quel est donc l’émouvant bonheur qui vous attend ?
Quelle inimaginable et bienfaisante extase4
Vous est promise au bout de la campagne rase ?
Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours
Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour ?
— Ah ! de quelle brûlure en mon cœur s’accompagne
Ce grand cri de désir des trains vers la campagne...
1 Inerte : sans mouvement, sans énergie.
2 Volupté : plaisir sensuel.
3 Maillet : sorte de marteau.
4 Extase : joie extrême.
Texte B : Anna de NOAILLES, « Trains en été », Les Eblouissements, 1907.
Trains en été
Pendant ce soir inerte1 et tendre de l’été,
Où la ville, au soir bleu mêlant sa volupté2,
Laisse les toits d’argent s’effranger dans l’espace,
J’entends le cri montant et dur des trains qui passent...
— Qu’appellent-ils avec ces cris désespérés ?
Sont-ce les bois dormants, l’étang, les jeunes prés,
Les jardins où l’on voit les petites barrières
Plier au poids des lis et des roses trémières ?
Est-ce la route immense et blanche de juillet
Que le brûlant soleil frappe à coups de maillet3 ;
Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève
Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve ?
— Ô trains noirs qui roulez en terrassant le temps,
Quel est donc l’émouvant bonheur qui vous attend ?
Quelle inimaginable et bienfaisante extase4
Vous est promise au bout de la campagne rase ?
Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours
Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour ?
— Ah ! de quelle brûlure en mon cœur s’accompagne
Ce grand cri de désir des trains vers la campagne...
1 Inerte : sans mouvement, sans énergie.
2 Volupté : plaisir sensuel.
3 Maillet : sorte de marteau.
4 Extase : joie extrême.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- CasparProphète
Bon alors ok on peut y voir su sexuel (le train phallique et tout ça) mais on peut faire un commentaire composé correct sans l'évoquer non ?
- RendashBon génie
Il ne veut pas.VicomteDeValmont a écrit:Celadon a écrit:Si vous parlez de train, Cripure va revenir.
Continuez, donc.
Il pourrait, non?
L'an n'est-il pas passé?
Et ce n'est pas pour un an, c'est jusqu'à ce qu'il rampe. Autant dire que, hein, bon.
Hochépatro, hein. La clope après huit heures de cours ou de train non stop ... :lol:Euthyphron a écrit:
Il me paraît plus probable de croire qu'Anna de Noailles ayant voulu produire une écriture du désir en général, ait forcément rencontré des analogies ou des similitudes avec le désir sexuel, puisque celui-ci est le plus intense de tous.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- NLM76Grand Maître
Première découverte de ce poème ce soir. Je dois reconnaître que si l'on n'y voit pas quelque chose en rapport avec le désir sexuel, ce poème est juste ch...Caspar Goodwood a écrit:Bon alors ok on peut y voir su sexuel (le train phallique et tout ça) mais on peut faire un commentaire composé correct sans l'évoquer non ?
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- VicomteDeValmontGrand sage
En effet, s'il n'y a rien de sexuel, le poème est simplement trivial et bourré de lieux communs.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- CasparProphète
J'avoue être assez hermétique à la poésie de toute façon, à quelques exceptions près.
- AwottNiveau 10
Euthyphron a écrit:
Par exemple, "extase" signifie sortie hors de soi, et c'est le terme qui convient quand on veut parler en mystique de l'union de l'âme à Dieu. Mais c'est aussi un synonyme convenable d'orgasme (et non de joie extrême, bien vue la dénonciation du ridicule des notes par nitescence).
L'orgasme est-il exclu pour les religieuses mystiques ?
Je viens de feuilleter l'ensemble du recueil dont provient ce poème, je pense qu'à sa lecture l'idée d'un désir charnel n'en est que plus apparent ! Je vais me le mettre en lecture pour l'été.
- EuthyphronNiveau 6
Je suis d'accord. Il est totalement invraisemblable qu'il n'y ait rien de sexuel en ce poème.VicomteDeValmont a écrit:En effet, s'il n'y a rien de sexuel, le poème est simplement trivial et bourré de lieux communs.
Mais je m'interroge sur son intention et sur sa réception, à une époque où la psychanalyse n'est encore qu'une théorie exotique et où il ne convient pas de parler de sexe. Est-ce seulement un moyen de parler de sexualité en évitant la censure (dans ce cas, je me répète, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer vicieusement le bel exercice d'invention à demander aux élèves )? Ou une manière de célébrer le désir dans toutes ses dimensions, au gré du lecteur? Je pencherais pour la deuxième interprétation. Qu'en dit le corrigé? Pardon, je plaisante!
- ditaNeoprof expérimenté
Tu as oublié le à.nlm76 a écrit: ce poème est juste ch...
- NLM76Grand Maître
Les deux mon capitaine. Maintenant, je suis assez dubitatif avec cette idée de "censure". Il ne s'agit pas de contourner une administration tyrannique, mais mais des convenances humaines qui sont là précisément pour qu'on joue avec. C'est l'un des principes fondamentaux de l'érotisme : voiler, dévoiler.Euthyphron a écrit:Je suis d'accord. Il est totalement invraisemblable qu'il n'y ait rien de sexuel en ce poème.VicomteDeValmont a écrit:En effet, s'il n'y a rien de sexuel, le poème est simplement trivial et bourré de lieux communs.
Mais je m'interroge sur son intention et sur sa réception, à une époque où la psychanalyse n'est encore qu'une théorie exotique et où il ne convient pas de parler de sexe. Est-ce seulement un moyen de parler de sexualité en évitant la censure (dans ce cas, je me répète, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer vicieusement le bel exercice d'invention à demander aux élèves )? Ou une manière de célébrer le désir dans toutes ses dimensions, au gré du lecteur? Je pencherais pour la deuxième interprétation. Qu'en dit le corrigé? Pardon, je plaisante!
On n'a pas attendu Freud pour être des obsédés sexuels, et l'homme aime à voir des symboles sexuels partout. Tiens voyez "La solitude" de Théophile de Viau. Un vrai régal de coquineries...
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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