Février 2014 - Incident homophobe et menaces envers un collègue à la cité scolaire Honoré de Balzac (Paris)

Cette semaine, plusieurs lycéens parisiens, au cours d'une sortie scolaire, ont tenu des propos homophobes envers un couple homosexuel dans la rue. Le collègue qui avait les élèves en charge a rappelé les élèves à l'ordre et remis un rapport à l'administration.

Le lendemain, une mère d'élève, qui n'a pas supporté que son enfant soit rappelé à l'ordre, est entrée dans l'établissement pour agresser verbalement l'enseignant concerné, et elle a proféré des menaces graves à l'encontre de ses enfants.

Voici le mot diffusé par les collègues de l'établissement à l'adresse de tous les parents d'élèves :

Information aux parents des élèves de la Cité Scolaire H. de Balzac

Mercredi 05/02/2014

Mardi 4 Février vers 17h30, une mère d'élève a interrompu une activité éducative pour contester un rapport rédigé par un professeur. En effet, ce professeur avait rappelé les principes de respect de la personne à son fils, lors d'un voyage scolaire. La mère d'élève, lors de cette intrusion, a agressé verbalement le professeur et l'a explicitement menacée de représailles sur ses enfants.
En réaction à cette intrusion et à cette agression intolérables, nous, les professeurs de la Cité Scolaire H. de Balzac avons décidé de cesser le travail mercredi 05 Février à 10h.
Nous ne transigerons pas sur les valeurs de l'école publique et laïque, dont nous sommes les représentants, et que vous partagez avec nous.

Eh ben...   De mieux en mieux...

Fermeté!

Des représailles sur ses enfants   
On monte encore dans l'hallu, là   

 

j'espère qu'il y aura plainte et sanction exemplaire contre la mère ... menaces sur la famille    où va-t-on?

auléric a écrit:j'espère qu'il y aura plainte et sanction exemplaire contre la mère ... menaces sur la famille    où va-t-on?

Vers une société où la violence s'intensifie de plus en plus et sous des aspects bien divers. Par exemple, Ariel Wizman s'interroge dans le Causeur de ce mois-ci (N°10) sur la forme que prend l'humour aujourd'hui : "L'humour, stade suprême de la violence?"

Question montée de la violence, Causeur aura aussi sa part de responsabilité.

Oui mais quand même c'est vrai que j'ai l'impression d'assister à une montée très rapide et très forte de rapports violents!!

C'est révoltant en effet.

Ha Honoré de Balzac, quel bahut ! J'y suis allé pour faire passer les oraux de français il y a quelques années... les murs tagués, les tables idem, jamais vu un tel spectacle nulle part ailleurs... Le pire lycée de Paris ? Un des pires ?

John a écrit:Question montée de la violence, Causeur aura aussi sa part de responsabilité.

Sauf à confondre la fièvre et le thermomètre?

Je ne souhaite pas engager de débat ici sur Causeur. J'y ai relevé des articles haineux par le passé : tu ne les y as sans doute pas vus, dont acte. Mais Causeur a été le magazine de droite extrême, avant de s'ouvrir un peu à quelques auteurs de lignes un peu plus différentes.

John a écrit:Je ne souhaite pas engager de débat ici sur Causeur. J'y ai relevé des articles haineux par le passé : tu ne les y as sans doute pas vus, dont acte. Mais Causeur a été le magazine de droite extrême, avant de s'ouvrir un peu à quelques auteurs de lignes un peu plus différentes.

Je n'en ai effectivement acheté que deux numéros récents et n'ai pas lu tous les articles publiés depuis les origines. Merci de l'info.

J'exhume ce vieux topic car l'un de mes amis a été victime de propos homophobes insultants (écrits) de la part d'une élève.

Ne pas citer, merci; l'affaire, en gros::

Qu'en pensez-vous ?

J'en pense qu'il a raison. C'est très bien d'oser briser l'omerta et d'aller jusqu'à un éventuel passage au tribunal.
Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Il faut porter plainte.
Insulter un fonctionnaire dans l'exercice de son métier est puni par la loi.
Proférer des insultes homophobes aussi.

Il ne faut pas, sous prétexte que cela s'est produit dans une école, se contenter de maigres sanctions scolaires.

Cripure a écrit:J'en pense qu'il a raison. C'est très bien d'oser briser l'omerta et d'aller jusqu'à un éventuel passage au tribunal.
Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Mais dans la mesure où les propos homophobes tombent sous le coup de la loi, n'est-il justement pas tenu de demander au CD de prendre une sanction ? Le CD est souverain dans son vote, soit, mais peut-on considérer comme une sanction les jours d'exclusion précédant sa tenue ? Logiquement non, car si tel était le cas, une sanction décidée par le CD conduirait à une double peine Du coup, aucune sanction n'a été réclamée par le CDE, ce qui me paraît très étonnant.

Un jeune collègue stagiaire a été victime de propos homophobes sur FB, alors qu'il n'était peut-être même pas homo, mais là n'est à la limite pas le problème. Toute l'équipe l'a soutenu, il a porté plainte, conseil de disc et exclusion.

Cripure a écrit:Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Bien d'accord.

@Jane : les jours d'exclusion avant un conseil de disc peuvent être décidés comme mesure conservatoire, pas comme une sanction. Donc, en l'occurrence, pas de double peine.

Thalia de G a écrit:Un jeune collègue stagiaire a été victime de propos homophobes sur FB, alors qu'il n'était peut-être même pas homo, mais là n'est à la limite pas le problème. Toute l'équipe l'a soutenu, il a porté plainte, conseil de disc et exclusion.

Cripure a écrit:Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Bien d'accord.

@Jane : les jours d'exclusion avant un conseil de disc peuvent être décidés comme mesure conservatoire, pas comme une sanction. Donc, en l'occurrence, pas de double peine.

Je sais bien; c'est pour ça que je m'étonnais du discours du CDE de cet ami: l'élève a bien écopé de 8 jours à titre conservatoire, et le CDE s'est retranché derrière ces 8 jours pour affirmer qu'il y avait bien eu sanction.

Quand l'affaire n'est pas réglée de façon satisfaisante en interne par le conseil de discipline, on la règle en externe en portant plainte. Il est toutefois préférable de prévenir à l'avance le CDE pour éviter les déconvenues. Il y a trois ans, nous avons exigé l'exclusion définitive d'un élève par le conseil de discipline et nous sommes allés rencontrer en délégation le proviseur qui avait prévenu qu'il ne la demanderait pas pour lui expliquer que si c'était le cas nous nous mettrions en grève. Finalement, l'élève a été exclu. Bref, un conseil de discipline, ça se prépare à l'avance en mettant en place un rapport de force.

Jane a écrit:

Cripure a écrit:J'en pense qu'il a raison. C'est très bien d'oser briser l'omerta et d'aller jusqu'à un éventuel passage au tribunal.
Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Mais dans la mesure où les propos homophobes tombent sous le coup de la loi, n'est-il justement pas tenu de demander au CD de prendre une sanction ? Le CD est souverain dans son vote, soit, mais peut-on considérer comme une sanction les jours d'exclusion précédant sa tenue ? Logiquement non, car si tel était le cas, une sanction décidée par le CD conduirait à une double peine Du coup, aucune sanction n'a été réclamée par le CDE, ce qui me paraît très étonnant.

Houla, je n'avais pas compris. C'est une embrouille totale, là. Avant la tenue d'un CD, il n'y a pas d'exclusion-sanction : il y a éventuellement une exclusion comme mesure conservatoire, dans l'attente du CD. Ce n'est pas une sanction. Si c'est une sanction, il ne peut y avoir tenue du CD. Et une fois saisi, le CD, par son chef, débouche sur une sanction, évidemment.
Là, il y a enfumage complet, apparemment, soit par ignorance du chef, soit par volonté de brouiller les pistes parce qu'il estime que ce n'est pas grave.
Pardon, mais votre premier message était très vague, vous disiez juste qu'il n'avait pas demandé l'exclusion définitive ! refaites-moi, s'il vous plait, un déroulé exact de ce qui s'est passé.

Jane, ton ami est plus que dans son droit en allant porter plainte contre l'élève. Insultes à fonctionnaire, insultes homophobes, et en plus par écrit, je pense qu'aucun policier ne peut refuser de prendre sa plainte. Si la réaction est trop molle du côté de son syndicat ou s'il n'est pas syndiqué, il peut chercher une assistance juridique du côté d'une association LGBT.
Il peut prévenir le chef d'établissement de sa démarche, je ne sais pas dans quelle mesure il peut porter plainte contre lui à ce stade.
EDIT : tu me diras si tu veux que j'édite.

Jane a écrit:

Thalia de G a écrit:Un jeune collègue stagiaire a été victime de propos homophobes sur FB, alors qu'il n'était peut-être même pas homo, mais là n'est à la limite pas le problème. Toute l'équipe l'a soutenu, il a porté plainte, conseil de disc et exclusion.

Cripure a écrit:Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Bien d'accord.

@Jane : les jours d'exclusion avant un conseil de disc peuvent être décidés comme mesure conservatoire, pas comme une sanction. Donc, en l'occurrence, pas de double peine.

Je sais bien; c'est pour ça que je m'étonnais du discours du CDE de cet ami: l'élève a bien écopé de 8 jours à titre conservatoire, et le CDE s'est retranché derrière ces 8 jours pour affirmer qu'il y avait bien eu sanction.

Bon, je comprends mieux. Vous n'en aviez pas parlé plus haut.
En aucun cas la mesure conservatoire n'est une sanction. Elle est une mesure d'apaisement. Le chef est d'une ignorance coupable, là. Il faut aller le voir, c'est un scandale pur et simple. En trente ans, je n'avais encore jamais vu une telle manip, c'est honteux ! Mais ne pas sous-estimer, éventuellement, la nullité du perdir, on va devoir en prendre l'habitude (quand je vois notre stagiaire de cette année )

Il faut partir du compte-rendu du conseil de discipline.
Si ce dernier mentionne qu'il n'y aura pas de sanction au vu de la mesure conservatoire, il faut faire casser le CD auprès du rectorat. Il va falloir un rapport de force syndical, là, apparemment, vous êtes tombé sur un cas et un gros...

Nitescence, je le sais bien. Mais là, on a un perdir de compet !

Cripure a écrit:

Jane a écrit:

Cripure a écrit:J'en pense qu'il a raison. C'est très bien d'oser briser l'omerta et d'aller jusqu'à un éventuel passage au tribunal.
Après, le CdE n'est pas tenu de demander un renvoi comme sanction, c'est là que le bât peut blesser.

Mais dans la mesure où les propos homophobes tombent sous le coup de la loi, n'est-il justement pas tenu de demander au CD de prendre une sanction ? Le CD est souverain dans son vote, soit, mais peut-on considérer comme une sanction les jours d'exclusion précédant sa tenue ? Logiquement non, car si tel était le cas, une sanction décidée par le CD conduirait à une double peine Du coup, aucune sanction n'a été réclamée par le CDE, ce qui me paraît très étonnant.

Houla, je n'avais pas compris. C'est une embrouille totale, là. Avant la tenue d'un CD, il n'y a pas d'exclusion-sanction : il y a éventuellement une exclusion comme mesure conservatoire, dans l'attente du CD. Ce n'est pas une sanction. Si c'est une sanction, il ne peut y avoir tenue du CD. Et une fois saisi, le CD, par son chef, débouche sur une sanction, évidemment.
Là, il y a enfumage complet, apparemment, soit par ignorance du chef, soit par volonté de brouiller les pistes parce qu'il estime que ce n'est pas grave.
Pardon, mais votre premier message était très vague, vous disiez juste qu'il n'avait pas demandé l'exclusion définitive ! refaites-moi, s'il vous plait, un déroulé exact de ce qui s'est passé.

C'est la raison pour laquelle il faut faire attention, quand on veut un conseil de discipline que le CDE ne prenne pas tout de suite une autre sanction (par exemple trois jours d'exclusion non conservatoires), car dans ce cas là il ne peut y avoir d'autres sanctions et c'est mort pour le conseil de discipline. Il faut donc demander immédiatement et par écrit un conseil de discipline.

Merci à tous pour vos réponses; nous en avons longuement discuté hier après-midi. Il doit passer voir son CDE aujourd'hui afin de l'informer de sa décision d'aller porter plainte si l'élève n'était pas exclu. La seule "peine" dont l'élève a écopé ? Ne plus assister au cours de mon collègue ! Hallucinant Certes, c'est un soulagement pour mon ami, mais c'est totalement interdit, et en plus, l'élève a "gagné" d'une certaine façon.