Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- RendashBon génie
chachouuu a écrit:Vouloir renouveler un certain savoir, savoir-faire intellectuel me semble naturel, voire nécessaire d'où la question précédemment posée.
Je précise aussi que je m'accorde des temps de pause dans la semaine et le week-end.
Si tu avais été professeur de lettres, ou d'histoire, ou de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, j'aurais bien suggéré quelque chose, qui peut, à première vue, sembler complètement dingue, mais...
.... lire deux, ou trois choses ? Par jour, j'entends. j'imagine qu'il doit bien y avoir un ou deux livres, et trois ou quatre articles, qui ont pu t'échapper, et qui ne demandent qu'à te distraire de ton ennui en t'apprenant une ou deux petites choses. C'est fou, hein ?
- CasparProphète
Oui, mais le problème là c'est l'ennui au travail, non ? Cela étant, pour moi tous les métiers ont des côtés répétitifs ou routiniers, même parmi les plus qualifiés, ce n'est pas spécifique à l'enseignement.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
chachouuu a écrit:Merci à tous pour vos conseils.
Même si c'est sur le ton de la boutade, je précise que je ne prends aucune drogue comme ça à pu être mentionné à plusieurs reprises. Concernant la psychanalyse, je n'en ressens pas le besoin merci. Vouloir renouveler un certain savoir, savoir-faire intellectuel me semble naturel, voire nécessaire d'où la question précédemment posée.
Je précise aussi que je m'accorde des temps de pause dans la semaine et le week-end.
Je pose cette question sur ce forum car je considère et je ne me trompe pas au vu des réponses, qu'il y a beaucoup de professeurs expérimentés et de bons conseils. Par ailleurs, le sentiment que je rencontre est partagé par quelques stagiaires, TZR et collègues en poste fixe depuis des années
Bonne journée à tous.
Nous sommes bien d'accord.
Nous sommes très très nombreux à ressentir ce besoin d'intensité intellectuelle (pas uniquement dans l'enseignement, loin s'en faut) et à bricoler des/nos solutions.
La mienne fut et est un mélange des trois pistes proposées. Tiens-nous informée de la tienne si le coeur t'en dit.
- RendashBon génie
Caspar Goodwood a écrit:Oui, mais le problème là c'est l'ennui au travail, non ? Cela étant, pour moi tous les métiers ont des côtés répétitifs ou routiniers, même parmi les plus qualifiés, ce n'est pas spécifique à l'enseignement.
Pour ça, le remède est de changer de travail, je crois. J'ai plutôt lu que le problème était plutôt le manque de stimulation intellectuelle, ce que je ne comprends pas quand on sait lire
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CeladonDemi-dieu
Chachouuu, as-tu pensé à demander un poste à l'étranger ? Ces quelques années passées ailleurs à découvrir le pays et ses alentours pourraient t'apporter bcp, pas seulement en connaissances livresques.
Mais je rejoins Rendash. J'avoue ne pas bien comprendre le mot ennui.
Mais je rejoins Rendash. J'avoue ne pas bien comprendre le mot ennui.
- CasparProphète
chachouuu a écrit:Bonjour à tous,
Ça fait un petit moment que je n'ai pas posté sur le groupe. Je suis T2 en Lettres Modernes au collège. Je m'inquiète d'un sentiment qui va grandissant vis à vis de mon métier. Je m'ennuie...Je ne trouve plus d'intérêt intellectuel aux cours que je fais du fait de me répéter et j'ai l'impression d'avoir fait le tour des apprentissages du collège.
Je trouve particulièrement mortifère, intellectuellement parlant, de passer d'un statut étudiant où le renouvellement intellectuel à été permanent pendant des années à celui de prof de collège, surtout quand on voit le niveau de certains élèves...
En salle des profs, même constat: les discussions de mes collègues tournent autour des élèves, de leurs propres enfants et du jardinage. Bref, des choses qui ne me passionnent guère. Même si j'aime bien mes élèves, je ne ressens pas le besoin d'en parler à chaque récré.
J'aime sincèrement l'enseignement mais là encore, le peu de perspective concernant notre évolution de carrière me frustre totalement.
J'aurais voulu des conseils. Y'a t-il des collègues sur le forum qui ont/ ont eu le même ressenti?
Qu'avez-vous fait?
Auriez-vous des activités complémentaires à me suggérer?
Merci à tous et bon lundi 😊
J'ai retenu surtout ce que j'ai mis en gras.
- RendashBon génie
Caspar Goodwood a écrit:chachouuu a écrit:Bonjour à tous,
Ça fait un petit moment que je n'ai pas posté sur le groupe. Je suis T2 en Lettres Modernes au collège. Je m'inquiète d'un sentiment qui va grandissant vis à vis de mon métier. Je m'ennuie...Je ne trouve plus d'intérêt intellectuel aux cours que je fais du fait de me répéter et j'ai l'impression d'avoir fait le tour des apprentissages du collège.
Je trouve particulièrement mortifère, intellectuellement parlant, de passer d'un statut étudiant où le renouvellement intellectuel à été permanent pendant des années à celui de prof de collège, surtout quand on voit le niveau de certains élèves...
En salle des profs, même constat: les discussions de mes collègues tournent autour des élèves, de leurs propres enfants et du jardinage. Bref, des choses qui ne me passionnent guère. Même si j'aime bien mes élèves, je ne ressens pas le besoin d'en parler à chaque récré.
J'aime sincèrement l'enseignement mais là encore, le peu de perspective concernant notre évolution de carrière me frustre totalement.
J'aurais voulu des conseils. Y'a t-il des collègues sur le forum qui ont/ ont eu le même ressenti?
Qu'avez-vous fait?
Auriez-vous des activités complémentaires à me suggérer?
Merci à tous et bon lundi 😊
J'ai retenu surtout ce que j'ai mis en gras.
...tandis que j'ai retenu ce que j'ai souligné
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CasparProphète
Eh bien elle a eu et elle aura des conseils divers et variés.
- LefterisEsprit sacré
En effet, et même pas besoin de faire des études ou de passer l'agreg (où il faut aussi avaler des choses très ennuyeuses, soyons honnêtes). Quelle que soit mon activité, présente ou passée j'ai toujours trouvé le temps trop étroit pour lire tout ce que je voudrais . Je ne parle pas du reste, car il n'y a pas que les choses intellectuelles dans la vie. En fait, hors du boulot, je ne sais pas ce qu'est l'ennui, et je suis fort étonné par l'expression "tuer le temps"n puisque c'est plutôt lui qui nous tue.Rendash a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Oui, mais le problème là c'est l'ennui au travail, non ? Cela étant, pour moi tous les métiers ont des côtés répétitifs ou routiniers, même parmi les plus qualifiés, ce n'est pas spécifique à l'enseignement.
Pour ça, le remède est de changer de travail, je crois. J'ai plutôt lu que le problème était plutôt le manque de stimulation intellectuelle, ce que je ne comprends pas quand on sait lire
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CasparProphète
Même impression: trop de choses à lire, à faire...et pas assez de temps.
- IlseÉrudit
Izambard a écrit:Bonjour,
Je rejoins un peu Provence. Faire le tour des apprentissages en deux ans, ça me semble vraiment rapide. Conçois-tu toi- même tes cours ? As-tu osé aborder des thèmes et des textes qui t'intéressent, même s'ils sont jugés difficiles ? As-tu varié les approches, en étude de la langue ou en étude de texte ? As-tu exploré des supports, des extraits de film, des oeuvres d'art ?
Si tu aimes l'enseignement comme tu le dis, tu peux sans doute remédier à ton ennui en laissant s'exprimer ta créativité ou tes envies en classe !
+1
- zeprofGrand sage
faut venir dans mon bahut, on ne s'ennuie jamais ! une tite bagarre, une alarme déclenchée illicitement, un extincteur vidé, une course poursuite dans les couloirs ? ça n'intéresse personne ? non vraiment ? je suis déçue, vous n'êtes pas joueurs
balgue à part, tous les ans, j'essaie de monter un ou deux porjets avec mes classes sur des sujets qui m'intéressent... ça permet d'éviter la routine
quelques exemples ?
en 1e bac pro on a fait un projet photo surréaliste en français,
un atelier "conte" en seconde où mes affreux ont lu des histoires aux primaires de l'école d'à coté
un ateleir photo culinaire avec mes CA¨cuisine/service
l'an prochain si tout a bien on aura un projet "resistance et déportation" avec les 1e et un projet "zéro déchet en cuisine" avec les CAP
on s'éclate comme on peut dans son boulot... mais s'ennuyer ? jamais
balgue à part, tous les ans, j'essaie de monter un ou deux porjets avec mes classes sur des sujets qui m'intéressent... ça permet d'éviter la routine
quelques exemples ?
en 1e bac pro on a fait un projet photo surréaliste en français,
un atelier "conte" en seconde où mes affreux ont lu des histoires aux primaires de l'école d'à coté
un ateleir photo culinaire avec mes CA¨cuisine/service
l'an prochain si tout a bien on aura un projet "resistance et déportation" avec les 1e et un projet "zéro déchet en cuisine" avec les CAP
on s'éclate comme on peut dans son boulot... mais s'ennuyer ? jamais
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- PointàlaligneExpert
Que faire si l'on s'ennuie ?
Si jamais ça m'arrive, je sais ce que je ferai : je me mettrai sur le canapé, les pieds surélevés, et j'en profiterai un max.
En attendant, tout ce qui a moins de 18 ans étant au lit, cartable fait, habits préparés, ben il me reste des copies et des trucs à mettre sur Pronote et des cours pas prêts et... :cafe2:
La première machine à laver a été lancée au début des heures creuses, si le paquet de copies n'est pas fini à la fin du programme, c'est que je perds la main !
Si jamais ça m'arrive, je sais ce que je ferai : je me mettrai sur le canapé, les pieds surélevés, et j'en profiterai un max.
En attendant, tout ce qui a moins de 18 ans étant au lit, cartable fait, habits préparés, ben il me reste des copies et des trucs à mettre sur Pronote et des cours pas prêts et... :cafe2:
La première machine à laver a été lancée au début des heures creuses, si le paquet de copies n'est pas fini à la fin du programme, c'est que je perds la main !
- Fesseur ProGuide spirituel
Je connais pas mal de stagiaires.chachouuu a écrit:Par ailleurs, le sentiment que je rencontre est partagé par quelques stagiaires,
Aucun n'a le temps de s'ennuyer.
_________________
Pourvu que ça dure...
- RogerMartinBon génie
Des crêpes. C'est bon, les crêpes.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- RendashBon génie
RogerMartin a écrit:Des crêpes. C'est bon, les crêpes.
Sauf en syndicat
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LefterisEsprit sacré
Mauvaise foi . Le sens d'"ennui" employé par Chachouuu ne semble pas être employé dans le sens de "ne savoir que faire, n'avoir rien à faire", mais plutôt des choses sans intérêt ou détestables (in odium esse , hein ).Fesseur Pro a écrit:Je connais pas mal de stagiaires.chachouuu a écrit:Par ailleurs, le sentiment que je rencontre est partagé par quelques stagiaires,
Aucun n'a le temps de s'ennuyer.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PseudoDemi-dieu
L'ennui, c'est quelque chose qui dépend plus de soi et de sa façon de ressentir les choses que des choses en elles-même. Aujourd'hui par exemple, je me suis amusée de choses qui d'autres fois m'ennuient profondément. Je ne sais pas pourquoi, tout me semblait curieux et drôle chez les élèves, chez mes collègues. Il faut dire que l'humain est une bête étrange et complexe, même le plus sot !
Ca me rappelle ce conte zen : un disciple va voir son maître et se plaint d'ennui. Il s'ennui à méditer sur sa respiration. "Maître, faire attention à la respiration, je veux bien, mais n'as-tu pas autre chose pour moi ?". Si, si, le rassure le maître. Alors le maître emmène son élève à la rivière, lui attrape le col et lui plonge la tête dans l'eau et la lui maintient. L'élève sort de l'eau le souffle court, à la limite de l’asphyxie. "Alors, lui dit le maître, tu trouves toujours ta respiration ennuyeuse ?"
Ca me rappelle ce conte zen : un disciple va voir son maître et se plaint d'ennui. Il s'ennui à méditer sur sa respiration. "Maître, faire attention à la respiration, je veux bien, mais n'as-tu pas autre chose pour moi ?". Si, si, le rassure le maître. Alors le maître emmène son élève à la rivière, lui attrape le col et lui plonge la tête dans l'eau et la lui maintient. L'élève sort de l'eau le souffle court, à la limite de l’asphyxie. "Alors, lui dit le maître, tu trouves toujours ta respiration ennuyeuse ?"
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Le secret du changement de regard dont tu parles Pseudo est peut-être l'amusement ou l'étonnement ou tout simplement l'intérêt ? Si l'on recherche à tout crin une stimulation intellectuelle dans une tâche, ça devient peut-être plus compliqué... Peut-on passer de l'un à l'autre ? Je pense que oui, mais que ça requiert un vrai travail sur soi (et ça ne rend pas plus bête, ça déplace l'attente "purement" intellectuelle ailleurs et ça la densifie).
- ElaïnaEnchanteur
Il y a deux choses à mon sens.
- l'ennui personnel : mon boulot me rase. On peut le concevoir. Personnellement ça me rase souvent de devoir aller me coltiner les terminales ES qui ne fichent rien, ou les secondes déchaînés (en revanche mes secondes chouchous, ça ne me rase jamais d'aller les retrouver).
Là les possibilités sont nombreuses : changer de taf (choix que je ne ferai pas pour le moment pour ma part, je ne sais rien faire d'autre que raconter des trucs à mes élèves), lire (je le fais beaucoup), faire une thèse (déjà fait), avoir du temps pour glandouiller sur néo..
- l'ennui qu'on attribue aux autres : les collègues sont pas drôles, ils parlent que boulot et enfants, c'est tout pourri etc
Là je crois qu'il faut un peu se remettre en question : en effet, quand on passe d'étudiant à professeur, on bascule dans un autre milieu On est avec des gens plus âgés souvent, des gens qui sont bien différents de nous, avec d'autres passions, etc
Mais rien ne t'empêche de parler avec les autres de tes passions à toi ? Les connais-tu vraiment ?
Un exemple, il y a deux ans, j'étais en train de rigoler avec une collègue des petits pots que je faisais pour mes enfants (ben ouais, je ne peux pas tout le temps saouler mes copains avec les renchaînements d'alliance dans la société nobiliaire du XVIIe siècle) ; un peu plus tard j'ai entendu une toute jeune collègue ricaner avec une autre de la pauvreté de nos centres d'intérêt, je lui ai fait remarquer que si ses centres d'intérêt à elle étaient certainement passionnants, rien dans mon CV ni dans mes centres à moi ne l'autorisait à déverser son mépris
Je suis certaine que bien des collègues seraient intéressés par l'évocation de tes passions, de ton engagement politique etc
Pour le moment tu ne les connais probablement pas beaucoup, ce qui fait que tu ne les vois que sous un certain angle, mais progressivement ça va se développer
Il faut seulement accepter que les autres ne sont pas tous des nounouilles
- l'ennui personnel : mon boulot me rase. On peut le concevoir. Personnellement ça me rase souvent de devoir aller me coltiner les terminales ES qui ne fichent rien, ou les secondes déchaînés (en revanche mes secondes chouchous, ça ne me rase jamais d'aller les retrouver).
Là les possibilités sont nombreuses : changer de taf (choix que je ne ferai pas pour le moment pour ma part, je ne sais rien faire d'autre que raconter des trucs à mes élèves), lire (je le fais beaucoup), faire une thèse (déjà fait), avoir du temps pour glandouiller sur néo..
- l'ennui qu'on attribue aux autres : les collègues sont pas drôles, ils parlent que boulot et enfants, c'est tout pourri etc
Là je crois qu'il faut un peu se remettre en question : en effet, quand on passe d'étudiant à professeur, on bascule dans un autre milieu On est avec des gens plus âgés souvent, des gens qui sont bien différents de nous, avec d'autres passions, etc
Mais rien ne t'empêche de parler avec les autres de tes passions à toi ? Les connais-tu vraiment ?
Un exemple, il y a deux ans, j'étais en train de rigoler avec une collègue des petits pots que je faisais pour mes enfants (ben ouais, je ne peux pas tout le temps saouler mes copains avec les renchaînements d'alliance dans la société nobiliaire du XVIIe siècle) ; un peu plus tard j'ai entendu une toute jeune collègue ricaner avec une autre de la pauvreté de nos centres d'intérêt, je lui ai fait remarquer que si ses centres d'intérêt à elle étaient certainement passionnants, rien dans mon CV ni dans mes centres à moi ne l'autorisait à déverser son mépris
Je suis certaine que bien des collègues seraient intéressés par l'évocation de tes passions, de ton engagement politique etc
Pour le moment tu ne les connais probablement pas beaucoup, ce qui fait que tu ne les vois que sous un certain angle, mais progressivement ça va se développer
Il faut seulement accepter que les autres ne sont pas tous des nounouilles
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- AshtrakFidèle du forum
Je plussoie, d'autant qu'il me semble que la stimulation intellectuelle est aussi un processus d'attention. Il ne s'agit pas de se "remplir" d'un tas de connaissances, il faut d'abord se demander lesquelles pourraient nous intéresser.
_________________
Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Parfaitement d'accord avec tout ça.
On s'aperçoit d'ailleurs que quand on accepte soi-même de sortir des sujets convenus (les soldes, les élèves, le jardin...), on respire, et les autres s'ouvrent aussi plus facilement sur leurs propres passions.
On s'aperçoit d'ailleurs que quand on accepte soi-même de sortir des sujets convenus (les soldes, les élèves, le jardin...), on respire, et les autres s'ouvrent aussi plus facilement sur leurs propres passions.
- PseudoDemi-dieu
CarmenLR a écrit:Le secret du changement de regard dont tu parles Pseudo est peut-être l'amusement ou l'étonnement ou tout simplement l'intérêt ? Si l'on recherche à tout crin une stimulation intellectuelle dans une tâche, ça devient peut-être plus compliqué... Peut-on passer de l'un à l'autre ? Je pense que oui, mais que ça requiert un vrai travail sur soi (et ça ne rend pas plus bête, ça déplace l'attente "purement" intellectuelle ailleurs et ça la densifie).
Je ne vois pas ce qui empêcherait de passer de "l'un à l'autre".
Il y a une fatigue de l'intérêt, de l'étonnement, et une fatigue de soi qui conduit à l'ennui. On croit que l'excitation, les choses intéressantes, vont venir du dehors. Mais si on n'est pas en état d'accueillir ce qui vient de façon curieuse, on continuera de s'emmerder. Et on est parfois amener à imaginer que seul le cerveau et le savoir peut divertir, être intéressant. Ce n'est vrai qu'en partie. J'adore apprendre de nouvelles choses, mais ça n’empêche pas toujours l'ennui, bizarrement !
Dans une même situation, en faisant la même tâche, je peux soit m'ennuyer soit m'éclater. C'est une question d'accueil des choses, d'ouverture, en particulier des sens. Quand on est attentif à ce que reçoivent nos sens, on s’ennuie beaucoup moins. Et c'est quelqu'un qui s'est beaucoup ennuyé qui parle, et qui s'ennuie encore souvent, surtout avec les gens. Les gens m'ennuient souvent, alors si la relation compte pour moi je me concentre sur autre chose que ce qu'ils racontent. Les discussions de sociabilité sont généralement d'un vide abyssal, d'autant que c'est toujours la même chose. Pour moi du moins.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je suis tout à fait d'accord.
Je pense que ça ne vient pas tout seul (enfin pour moi !), effectivement, et que ća requiert un vrai travail. Ca vaut la peine, en tout cas.
Je pense que ça ne vient pas tout seul (enfin pour moi !), effectivement, et que ća requiert un vrai travail. Ca vaut la peine, en tout cas.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Les programmes de français au collège sont pourtant passionnants.
Pour mes sixièmes, j'apprends l'histoire de la marine à voile, les biographies des principaux corsaires, le nom des voiles et des bouts sur un trois mâts. Et la mythologie grecque en détail, et la vie sous Louis XIV, et beaucoup d'autres choses encore.
En cinquième, toute l'histoire de la ruée vers l'or du Klondike, Dawson, Skagway, Soapy Smith, Sam Steele, la Dead Horse Trail et la Chilkoot Pass, la géographie des grands espaces canadiens. Puis la faune et la flore de l'Amazonie, quelque part entre l'Equateur et le Pérou, là où Antonio lit ses romans d'amour si beaux que, parfois, ils lui font oublier la barbarie des hommes.
En quatrième, les innombrables révolutions et contre-révolutions du XIXè siècle, la peinture impressionniste, l'énormité hugolienne qui suffirait, seule, à remplir plusieurs vies d'étude.
Intellectuellement, je m'ennuie beaucoup moins au collège que lorsque j'étais doctorant -- j'avais fini par saturer à force de ressasser le même sujet et de subir le jargon universitaire.
Il est vrai aussi que j'ai acquis une réputation suffisante pour ignorer intégralement les experts pédagogues. Cela fait beaucoup pour réduire l'ennui.
Tout ce laïus pour dire que la vie intellectuelle est aussi individuelle. On ne la reçoit pas de l'extérieur. Il faut la chercher soi-même.
Pour mes sixièmes, j'apprends l'histoire de la marine à voile, les biographies des principaux corsaires, le nom des voiles et des bouts sur un trois mâts. Et la mythologie grecque en détail, et la vie sous Louis XIV, et beaucoup d'autres choses encore.
En cinquième, toute l'histoire de la ruée vers l'or du Klondike, Dawson, Skagway, Soapy Smith, Sam Steele, la Dead Horse Trail et la Chilkoot Pass, la géographie des grands espaces canadiens. Puis la faune et la flore de l'Amazonie, quelque part entre l'Equateur et le Pérou, là où Antonio lit ses romans d'amour si beaux que, parfois, ils lui font oublier la barbarie des hommes.
En quatrième, les innombrables révolutions et contre-révolutions du XIXè siècle, la peinture impressionniste, l'énormité hugolienne qui suffirait, seule, à remplir plusieurs vies d'étude.
Intellectuellement, je m'ennuie beaucoup moins au collège que lorsque j'étais doctorant -- j'avais fini par saturer à force de ressasser le même sujet et de subir le jargon universitaire.
Il est vrai aussi que j'ai acquis une réputation suffisante pour ignorer intégralement les experts pédagogues. Cela fait beaucoup pour réduire l'ennui.
Tout ce laïus pour dire que la vie intellectuelle est aussi individuelle. On ne la reçoit pas de l'extérieur. Il faut la chercher soi-même.
- LefterisEsprit sacré
Tiens c'est amusant tu rejoins partiellement ce que je dis plus haut :Pierre-Henri a écrit:Les programmes de français au collège sont pourtant passionnants.
Pour mes sixièmes, j'apprends l'histoire de la marine à voile, les biographies des principaux corsaires, le nom des voiles et des bouts sur un trois mâts. Et la mythologie grecque en détail, et la vie sous Louis XIV, et beaucoup d'autres choses encore.
En cinquième, toute l'histoire de la ruée vers l'or du Klondike, Dawson, Skagway, Soapy Smith, Sam Steele, la Dead Horse Trail et la Chilkoot Pass, la géographie des grands espaces canadiens. Puis la faune et la flore de l'Amazonie, quelque part entre l'Equateur et le Pérou, là où Antonio lit ses romans d'amour si beaux que, parfois, ils lui font oublier la barbarie des hommes.
En quatrième, les innombrables révolutions et contre-révolutions du XIXè siècle, la peinture impressionniste, l'énormité hugolienne qui suffirait, seule, à remplir plusieurs vies d'étude.
Intellectuellement, je m'ennuie beaucoup moins au collège que lorsque j'étais doctorant -- j'avais fini par saturer à force de ressasser le même sujet et de subir le jargon universitaire.
Il est vrai aussi que j'ai acquis une réputation suffisante pour ignorer intégralement les experts pédagogues. Cela fait beaucoup pour réduire l'ennui.
La condition est quand même d'avoir du temps pour le faire, et l' un des moyens est en effet d'ignorer les pédagogistes et d'éviter tout l'extra-pro dont on se laisserait vite encombrer si l'on se laissait faire. Un professeur de lettres peut très bien être quelqu'un qui n'a plus de temps pour lire, je l'ai expérimenté quand je le suis devenu après ma reconversion : un emploi du temps éparpillé sur 5 jours (certifiéà l'époque ) , des "projets" (je ne savais pas encore où mettre la barre, et dire non), beaucoup de travail car 4 niveaux à) préparer, un travail permanent en flux tendu et dans la fatigue , et donc quasiment plus le temps de lire ou d'avoir des centres d'intérêt.Quand je prépare des choses banales, je me mets à lire plein de choses autour
Là , on "s'ennuie", mais pas au sens d'être sujet au désoeuvrement.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- [Lettres 3e] Besoin d'aide pour trouver une activité à faire faire aux élèves
- Comment faire faire une dictée sans avoir vu de point de grammaire avant ?
- A-t-on le droit de faire sauter une heure de cours pour faire un conseil d'enseignement?
- (langues) Comment faire faire un carnet de voyage aux élèves avant le départ ?
- Le faire écrire, un savoir-faire enseignant oublié (PE, Lettres, HG, LA et LV, SES, philo).
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum