- AspasieNiveau 10
L'Acireph (pour ceux qui ne connaissent pas : Association pour la Création d'Institut de Recherche sur l'Enseignement en PHilosophie) a publié un communiqué concernant le texte de Foucault proposé aux séries S.
Extrait :
"L’ACIREPh s’adresse à l’Inspection générale de philosophie et lui demande d’œuvrer, dans l’intérêt de tous, à la réforme des procédures d’élaboration et de choix des sujets. Les conditions des test qui permettent d’évaluer la faisabilité des sujets doivent être révisées. L’ACIREPh a aussi proposé que les commissions de choix de sujet procèdent à une justification écrite de leurs choix et qu’un rapport de correction du baccalauréat, nourri des observations et réflexions des commissions d’entente et d’harmonisation, soit publié chaque année."
Lien : http://www.acireph.org/spip.php?article147
Le tout est loin d'être inintéressant me semble-t-il...
Extrait :
"L’ACIREPh s’adresse à l’Inspection générale de philosophie et lui demande d’œuvrer, dans l’intérêt de tous, à la réforme des procédures d’élaboration et de choix des sujets. Les conditions des test qui permettent d’évaluer la faisabilité des sujets doivent être révisées. L’ACIREPh a aussi proposé que les commissions de choix de sujet procèdent à une justification écrite de leurs choix et qu’un rapport de correction du baccalauréat, nourri des observations et réflexions des commissions d’entente et d’harmonisation, soit publié chaque année."
Lien : http://www.acireph.org/spip.php?article147
Le tout est loin d'être inintéressant me semble-t-il...
- SirgabNiveau 4
Le problème risque d'être réglé beaucoup plus simplement, par la suppression de l'épreuve de philosophie au bac et la mise en place d'une évaluation par controle continu.
- AspasieNiveau 10
Je transmettais surtout le texte pour information.
Mais dans tous les cas 1) cela ne dispense pas de réfléchir à la chose en attendant l'évolution des projets de réforme 2) le projet en question laisse 4 épreuves terminales... la philo n'est pas, selon les bruits de couloirs (qui valent ce qu'ils valent, cela s'entend) la plus immédiatement concernée par cette idée de contrôle continu, notamment en séries générales.
Mais dans tous les cas 1) cela ne dispense pas de réfléchir à la chose en attendant l'évolution des projets de réforme 2) le projet en question laisse 4 épreuves terminales... la philo n'est pas, selon les bruits de couloirs (qui valent ce qu'ils valent, cela s'entend) la plus immédiatement concernée par cette idée de contrôle continu, notamment en séries générales.
- EuthyphronNiveau 6
Le texte de Foucault est atypique, en effet. Je pense qu'il faut remonter loin dans le temps pour trouver, au bac, un texte à expliquer aussi effrayant par ses difficultés. A quand une pétition des élèves victimes de cette scandaleuse injustice? :aaq:
A vrai dire, si j'en avais eu la possibilité, j'aurais rejeté ce texte. Toutefois il y a des arguments pour et contre.
Contre ce texte :
1) il est vraiment hors de portée de bon nombre d'élèves, sans les mépriser.
Cet argument me semble toutefois devoir être relativisé. D'une part il y a trois sujets, et les deux autres étaient assez classiques. D'autre part la difficulté se voit, les élèves ne sont pas piégés, et le choisissent en connaissance de cause, s'ils ont suffisamment confiance en eux.
2) sans la connaissance du contexte (il s'agit d'un texte écrit à propos d'un livre de Canguilhem, intitulé Le normal et le pathologique, donc d'un autre auteur que celui qui s'exprime) impossible de bien comprendre ce texte. Cet argument est pour moi décisif, et justifie mon verdict énoncé plus haut.
Mais il y a aussi du pour :
1) Si l'on refuse de donner des textes difficiles, cela revient à exclure nombre de grands auteurs. On peut même pousser un peu plus loin et dire que la philosophie est forcément quelque chose de difficile. Je suis très sensible à cet argument. Ce texte est l'occasion de faire entrer Michel Foucault dans les annales du bac (je ne crois pas me souvenir qu'un autre texte de lui ait été déjà donné, mais je n'ai pas vérifié).
2) C'est un sujet d'examen. L'essentiel est que l'évaluation soit juste. Or, il se trouve que je suis chargé de corriger dans cette série, et je suis triplement surpris. Tout d'abord le texte n'a pas fait fuir les candidats, il a été choisi par plus d'un tiers. Ensuite, il est très facile de faire des différences, entre ceux qui essaient de comprendre, ceux qui y arrivent à peu près, et ceux qui n'essaient même pas, donc paradoxalement j'ai l'impression qu'il est plus facile de noter d'une façon conforme aux attentes d'un examen que pour les deux sujets dits classiques. Enfin, le bilan n'est pas catastrophique. Ce sujet est assez correctement traité, pas plus mal qu'un autre.
Et donc, alors que je ne m'y attendais pas, je suis conforté dans mon idée selon laquelle il ne faut pas hésiter à offrir aux élèves des exercices très exigeants intellectuellement, pourvu qu'on les respecte et qu'on soit tolérant avec leurs inévitables faiblesses.
A vrai dire, si j'en avais eu la possibilité, j'aurais rejeté ce texte. Toutefois il y a des arguments pour et contre.
Contre ce texte :
1) il est vraiment hors de portée de bon nombre d'élèves, sans les mépriser.
Cet argument me semble toutefois devoir être relativisé. D'une part il y a trois sujets, et les deux autres étaient assez classiques. D'autre part la difficulté se voit, les élèves ne sont pas piégés, et le choisissent en connaissance de cause, s'ils ont suffisamment confiance en eux.
2) sans la connaissance du contexte (il s'agit d'un texte écrit à propos d'un livre de Canguilhem, intitulé Le normal et le pathologique, donc d'un autre auteur que celui qui s'exprime) impossible de bien comprendre ce texte. Cet argument est pour moi décisif, et justifie mon verdict énoncé plus haut.
Mais il y a aussi du pour :
1) Si l'on refuse de donner des textes difficiles, cela revient à exclure nombre de grands auteurs. On peut même pousser un peu plus loin et dire que la philosophie est forcément quelque chose de difficile. Je suis très sensible à cet argument. Ce texte est l'occasion de faire entrer Michel Foucault dans les annales du bac (je ne crois pas me souvenir qu'un autre texte de lui ait été déjà donné, mais je n'ai pas vérifié).
2) C'est un sujet d'examen. L'essentiel est que l'évaluation soit juste. Or, il se trouve que je suis chargé de corriger dans cette série, et je suis triplement surpris. Tout d'abord le texte n'a pas fait fuir les candidats, il a été choisi par plus d'un tiers. Ensuite, il est très facile de faire des différences, entre ceux qui essaient de comprendre, ceux qui y arrivent à peu près, et ceux qui n'essaient même pas, donc paradoxalement j'ai l'impression qu'il est plus facile de noter d'une façon conforme aux attentes d'un examen que pour les deux sujets dits classiques. Enfin, le bilan n'est pas catastrophique. Ce sujet est assez correctement traité, pas plus mal qu'un autre.
Et donc, alors que je ne m'y attendais pas, je suis conforté dans mon idée selon laquelle il ne faut pas hésiter à offrir aux élèves des exercices très exigeants intellectuellement, pourvu qu'on les respecte et qu'on soit tolérant avec leurs inévitables faiblesses.
- AnaxagoreGuide spirituel
Mon détecteur de facariens sonne fort. Je suis prêt à changer d'avis si nécessaire mais cette association m'inspire la plus grande méfiance.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- VinZTDoyen
Sirgab a écrit:Le problème risque d'être réglé beaucoup plus simplement, par la suppression de l'épreuve de philosophie au bac et la mise en place d'une évaluation par controle continu.
Les journalistes vont pétitionner contre la suppression d'un de leur meilleurs marronniers !
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- AspasieNiveau 10
Je crois me souvenir qu'il y a eu, il n'y a pas si longtemps que cela, le Saint Anselme...Euthyphron a écrit:Je pense qu'il faut remonter loin dans le temps pour trouver, au bac, un texte à expliquer aussi effrayant par ses difficultés
Voilà qui est en effet intéressant... et du coup ça vaudrait le coup de voir ce que diront d'autres correcteurs de la série...Euthyphron a écrit: il se trouve que je suis chargé de corriger dans cette série, et je suis triplement surpris. Tout d'abord le texte n'a pas fait fuir les candidats, il a été choisi par plus d'un tiers. Ensuite, il est très facile de faire des différences, entre ceux qui essaient de comprendre, ceux qui y arrivent à peu près, et ceux qui n'essaient même pas, donc paradoxalement j'ai l'impression qu'il est plus facile de noter d'une façon conforme aux attentes d'un examen que pour les deux sujets dits classiques. Enfin, le bilan n'est pas catastrophique. Ce sujet est assez correctement traité, pas plus mal qu'un autre.
J'avoue ne connaître que très peu l'Acireph... mais leur petite vidéo sur les programmes et les épreuves ici indique en tout cas clairement qu'ils ne lutteraient pas pour conserver le bac en l'état pour la philo...Anaxagore a écrit:Mon détecteur de facariens sonne fort. Je suis prêt à changer d'avis si nécessaire mais cette association m'inspire la plus grande méfiance.
:aaq:VinZT a écrit:Les journalistes vont pétitionner contre la suppression d'un de leur meilleurs marronniers !
- EuthyphronNiveau 6
C'est volontairement que je parlais de texte effrayant et non de texte difficile. Des textes difficiles il y en a tous les ans, mais les élèves trouvent de quoi se raccrocher aux branches, avec plus ou moins de bonheur. Le texte de saint Anselme dont tu parles, ES 2013, est effectivement difficile mais on voit bien qu'il parle de libre arbitre et de morale, il me semble donc moins anxiogène que celui de Foucault.Aspasie a écrit:Je crois me souvenir qu'il y a eu, il n'y a pas si longtemps que cela, le Saint Anselme...Euthyphron a écrit:Je pense qu'il faut remonter loin dans le temps pour trouver, au bac, un texte à expliquer aussi effrayant par ses difficultés
En résumé très court (trop!) l'Acireph juge l'enseignement de la philosophie trop élitiste, et déroule régulièrement toutes les conséquences de cet axiome. Cette organisation lutte déjà, depuis toujours, pour changer l'épreuve du bac.Aspasie a écrit:J'avoue ne connaître que très peu l'Acireph... mais leur petite vidéo sur les programmes et les épreuves ici indique en tout cas clairement qu'ils ne lutteraient pas pour conserver le bac en l'état pour la philo...
- User17706Bon génie
Je vois quand même une contradiction entre, d'une part, l'idée que la difficulté se voit, et d'autre part le constat (apparemment partagé) que la même proportion de candidats que les autres années ont pris le texte.
Bon, elle est facile à lever, il suffit d'en conclure que le TS aime la difficulté
Bon, elle est facile à lever, il suffit d'en conclure que le TS aime la difficulté
- User28384Niveau 8
Ont-ils même relevé cette difficulté ?
Les miens m'ont simplement dit qu'ils l'ont trouvé "chouette et facile" ... Cela m'inquiète un peu ...
Les miens m'ont simplement dit qu'ils l'ont trouvé "chouette et facile" ... Cela m'inquiète un peu ...
- EuthyphronNiveau 6
Il y a de multiples explications possibles. On peut penser d'une part que beaucoup d'élèves s'imaginent qu'il est plus facile de réussir sur un texte que sur une dissertation, donc que, quel que soit le texte, il trouve preneur.
On peut penser aussi que la question du vivant parle davantage aux scientifiques que celle du droit ou celle de la culture, ce qui compenserait la déperdition supposée du fait de la difficulté.
Mais ce ne sont que des conjectures. Il faut aussi faire la part des motivations locales. Toutes les notions du programme ne sont pas traitées également, et à l'intérieur de ce traitement toutes les questions ne peuvent être évoquées, de sorte que tels élèves de telle classe fuiront sagement ce que tels autres de telle autre classe choisiront avec délices.
Cela dit, je ne sais si c'est à cela que tu songes, il reste l'hypothèse que les élèves ne se sont pas aperçus que le texte de Foucault était presque incompréhensible. Je trouve cette hypothèse un peu trop pessimiste!
Juste avant d'envoyer je constate que làoùfinitlaterre semble prendre au sérieux cette hypothèse. Je me demande si les élèves qui ont trouvé le texte de Foucault facile n'ont pas un petit peu trop goûté durant leur année les charmes duchouchen paradoxe!:aaq: (ce qui est tout à leur honneur ainsi qu'à celui de leur professeur d'ailleurs)!
On peut penser aussi que la question du vivant parle davantage aux scientifiques que celle du droit ou celle de la culture, ce qui compenserait la déperdition supposée du fait de la difficulté.
Mais ce ne sont que des conjectures. Il faut aussi faire la part des motivations locales. Toutes les notions du programme ne sont pas traitées également, et à l'intérieur de ce traitement toutes les questions ne peuvent être évoquées, de sorte que tels élèves de telle classe fuiront sagement ce que tels autres de telle autre classe choisiront avec délices.
Cela dit, je ne sais si c'est à cela que tu songes, il reste l'hypothèse que les élèves ne se sont pas aperçus que le texte de Foucault était presque incompréhensible. Je trouve cette hypothèse un peu trop pessimiste!
Juste avant d'envoyer je constate que làoùfinitlaterre semble prendre au sérieux cette hypothèse. Je me demande si les élèves qui ont trouvé le texte de Foucault facile n'ont pas un petit peu trop goûté durant leur année les charmes du
- User17706Bon génie
C'est celle-là qui a ma faveur, je dois dire.Euthyphron a écrit:Il y a de multiples explications possibles. On peut penser d'une part que beaucoup d'élèves s'imaginent qu'il est plus facile de réussir sur un texte que sur une dissertation, donc que, quel que soit le texte, il trouve preneur.
Mais je n'exclus pas qu'une proportion non négligeable d'élèves n'ait pas jugé ce texte plus incompréhensible qu'un autre
- User28384Niveau 8
vu la grande, la très grande spontanéité philosophique de nombre des miens cette année, l'hypothèse pessimiste d'Euthyphron doit être la bonne :
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