Groupe de travail Capes externe LM 2018

E.Corre a écrit:Oui en effet, c'est de la grammaire scolaire du coup. Je m'emmêle les pinceaux entre les oraux de l'interne et de l'externe.

Merci beaucoup, je vais aller voir ça

Gabrielle57 a écrit:Petite question bête du jour: y a t-il un programme ou non? D'un côté j'en trouve un avec notamment  Flaubert, Chrétien de Troyes et de l'autre il est dit qu'il n'y en a pas???? Helpppp

Sullien a écrit:
C'est une épreuve de linguistique : tes connaissances en grammaire y sont évaluées par un spécialiste de l'Université.
1. Présentation de la notion étudiée (perspective scientifique + pédagogique).
2. Classement des occurrences et analyse.
Je peux remettre la main sur mes brouillons ("La subordination"), si tu penses que cela te serait utile ; il y aurait beaucoup à redire mais mon travail fut noté 18.50 : je devais être dans les clous de ce qui était attendu.

E.Corre a écrit:

Sullien a écrit:
C'est une épreuve de linguistique : tes connaissances en grammaire y sont évaluées par un spécialiste de l'Université.
1. Présentation de la notion étudiée (perspective scientifique + pédagogique).
2. Classement des occurrences et analyse.
Je peux remettre la main sur mes brouillons ("La subordination"), si tu penses que cela te serait utile ; il y aurait beaucoup à redire mais mon travail fut noté 18.50 : je devais être dans les clous de ce qui était attendu.

Si tu retrouves ton brouillon, je suis preneuse. Merci !  

Subordination = une des propriétés syntaxiques de la phrase complexe, ie qui comporte plusieurs propositions : ≠ coordination/juxtaposition qui relient deux propositions mises sur le même plan, la subordination introduit un rapport asymétrique de dépendance hiérarchique entre une proposition régissante et une proposition régie dans un régime hypotactique. La proposition subordonnée est donc incluse dans la phrase complexe (matrice), au sein de laquelle elle joue le rôle de constituant.
Une proposition subordonnée est repérable notamment à la présence d'un connecteur qui, s'il existe, a pour fonction d'enchâsser les différentes structures de la phrases ; la catégorie et la fonction de ce connecteur permet d'inférer la nature et le fonctionnement de la subordonnée.
- Etude de la phrase complexe relève des attendus du cycle 4 ; le document pédagogique proposé = propédeutique notionnelle qui travaille conjointement la classe des mots subordonnants (prérequis !!) et le rôle des subordonnants (prérequis !!).

Classement selon catégorie du connecteur.

1. Propositions subordonnées relatives (introduites par un outil relatif, déterminant, pronom ou adverbe) :
1.1 Propositions subordonnées relatives fonctionnant syntaxiquement comme un adjectif.
>>> Relatif : fonctions démarcative, anaphorique et casuelle.

• "Qui sont passées entre vos dents" (v.11).
  - "Qui" : forme nominative du pronom, sujet du verbe "sont passées" ; anaphorise "tous les enfants" dont la relative est épithète et impose au verbe de la subordonnée l'accord morphologique en genre et nombre avec son antécédent (relai).
  - Relative et antécédent participent du même acte énonciatif = relative dite restrictive : présence détermine l'extension référentielle du GN.
  
• "Qui me hait" (v.21).
  - "Qui" : forme nominative du pronom, sujet du verbe "hait" ; anaphorise "le destin" (accord de 3e rang), auquel la relative est apposée.
  - Relative = acte énonciatif distinct : sa suppression n'a aucune incidence sur l'identification du référent de l'antécédent : relative dite explicative : détachement et mélodie parenthétique = prédication seconde à support nominal (apposition).
  

1.2 Propositions subordonnées relatives fonctionnant comme un substantif : relatif dépourvu d'antécédent.

• "Quiconque en pareil cas se croit haï des dieux" (v.26).
  Pronom relatif composé hérité de quicumque (Qui + cumque marque de l'indéfini), sujet de "croit".
  Relative sujet de "considère" en structure clivée.
  

2. Propositions subordonnées conjonctives (introduite par une conj. de subordination ou une locution conjonctive).
>>> La fable ne contient que des conjonctives dites circonstancielles ou adverbiales car fonction de complément circonstanciel ; réputées supprimables et déplaçables mais critères souvent faillibles : moindre dépendance syntaxique au verbe.

• "(tel rugissement) que toute la forêt était importunée" (v.3-4).
  - Morphème "que" en corrélation avec le postdéterminant "tel" : critères déplacement/suppression non opératoires.
  - Relation logique : exprime la conséquence ; verbe de la subordonnée à l'indicatif = regard thétique, la conséquence est envisagée dans sa réalisation effective.
  
• "s'il est ainsi" (v.14) & "si tant de mères se sont tues" (v.16).
  - Conjonction "si" héritée du latin, introduisant une hypothétique ; ici construite à l'indicatif : coloration causale (proche de "puisque").
  
• "Et qu'aucun de leur mort n'ait nos têtes rompues" (v.15).
  - "Que" (forme élidée devant voyelle) est dit vicariant = reprise en coordination de toute autre conjonction de subordination.
  - Verbe de la subordonnée au subjonctif passé (non commenté faute de temps et HS) = subjonctif de désactualisation, inscrivant le procès dans le monde "contrefactuel" (importance de la négation).
  

3. Cas sujets à discussion.

• 3.1 "(Je n'entends) résonner que des plaintes frivoles".
  - Analysé traditionnellement comme une proposition subordonnée infinitive, sans mot subordonnant (série limitée de verbe, sujet/contrôleur de l'infinitif distinct du sujet de la principale).
  - P. Le Goffic : test de la pronominalisation justifie de rapprocher cette séquence, sur le plan syntaxique, des verbes construits avec un C.O.D. (seul pronominalisable) et un attribut du C.O.D.
  
• 3.2 "Qu'il considère Hécube" (v.26).
  - Morphème "que" à son dernier degré de subduction sémantique, analysé généralement comme une "béquille" du subjonctif, élément de sa conjugaison.
  - P. Le Goffic : volitive implicite ?
  

Sullien a écrit:

C'est une épreuve de linguistique : tes connaissances en grammaire y sont évaluées par un spécialiste de l'Université.

Pierre-Henri a écrit:

Sullien a écrit:

C'est une épreuve de linguistique : tes connaissances en grammaire y sont évaluées par un spécialiste de l'Université.

Effectivement. Néanmoins, les rapports de jury insistent, année après année, sur la nécessité de maîtriser d'abord la grammaire scolaire de base : reconnaitre et conjuguer tous les temps, identifier natures et fonctions, connaître les règles d'accord.