Je n'arrive plus à gérer une classe

Je sais que ce genre de sujet revient souvent, mais je me sens vraiment à bout maintenant.
C'est une classe de cinquième au niveau très hétérogène. Il y a des élèves en très grande difficulté (quasi impossible de les faire écrire, ne serait-ce que prendre le cours) d'autres qui ont tout fini en deux minutes. Jusque là, c'est le profil de classe typique.

Sauf qu'ils sont extrêmement bavards. J'ai fait plusieurs plans de classe, mais rien ne marchait vraiment. J'ai l'impression d'avoir toujours du bruit en permanence. S'ajoute à cela quelques élèves particulièrement insupportables qui mettent mes nerfs à rude épreuve, notamment une élève qui ne prend pas le cours, bavarde, m'interrompt tout le temps, répond etc..
La classe est pénible depuis le début de l'année, mais ça ne fait que s'empirer. On a eu un nouvel élève qui est arrivé en cours d'année, très loin d'être un modèle (aucun travail, bavarde tout le temps). Puis on a mis dans cette classe une élève qui posait des problèmes (c'est sa troisième classe de cinquième dans ce collège) portant ainsi l'effectif de la classe à 29 élèves.

Je ne suis pas le seul à m'en plaindre, mais j'ai vraiment l'impression que c'est avec moi que ça se passe le plus mal. J'ai eu plusieurs fois du mal à faire cours. Je peux m'énerver, les exclure, les punir, j'ai l'impression que ça ne sert à rien et que j'ai perdu le contrôle sur la classe. Il y a un groupe de perturbateurs (au moins cinq élèves) mais le reste de la classe suit aussi.

Très franchement, je ne sais plus quoi faire. Hier je me suis beaucoup énervé, et ça s'est entendu. Ce matin, je me suis réveillé à 4h, impossible de dormir. Le seul fait de penser à cette classe me file des angoisses terribles.

Je suis désolé de ce qui t'arrive et du manque de pistes "magiques" à te proposer. Deux remarques :
- Cela semble bien se passer avec tes autres classes, puisque tu ne mentionnes que celle-si : le problème, c'est eux, pas toi. Le comportement des élèves que tu décris est le cauchemar que trop d'enseignants vivent.
- Tu te retrouves face à 25 ou 30 élèves, en plein âge bête, un mauvais esprit et avec l'effet de groupe et sa surenchère.

La solution ne viendra peut-être pas de toi seul. Au stade que tu décris, elle ne peut semble-t-il n'être que collective : Que disent le PP, les autres enseignants de la classe, les CPE, le proviseur ?  C'est l'ensemble qui doit intervenir et taper du poing sur la table, en même temps, si c'est encore possible. Le problème, c'est que ce climat s'est installé dès le début d'année ! Des sanctions, des décisions ont-elles été prises lors du précédent conseil de classes ?  Surtout,  il faut que tu parles avec tes collègues. Il y a de la non assistance en prof en souffrance là...L'année est encore longue en collège.

Face à ta classe  :
-  mettre les points sur les "i" et exiger - froidement, avec calme sans crier -  des conditions d'apprentissage normales  : ces jeunes se pénalisent eux-mêmes.
- ne commencer ton cours que quand cette première condition  sera remplie.
- virer impérativement les 2 ou 3 élèves les plus perturbateurs (notamment celle ne  prend pas son cours, qui t'interrompt tout le temps) et les coller systématiquement. Il y a une grille de sanctions diverses : utilise celle qui les embête le plus.
- prendre rendez-vous avec les parents des plus agités ???
- cela multiplie le temps de correction, mais les mettre en devoirs sur tes heures de cours  ... Le pouvoir de la sanction de la note peut inciter certains à se discipliner. Ils râleront, au début, pour découvrir que, finalement ... c'est chouette l'histoire-géographie  

Bon courage à toi.

Bonjour,
J'ai une classe comme la tienne, bien qu'ils soient plus grands. Dans l'ensemble, je n'ai pas de problèmes de gestion de classe, mais avec cette classe-là, par moments, c'est vraiment insupportable. En moyenne, sur 55 minutes de cours, je ne peux pas faire plus de 20 minutes productives, et encore, les bons jours.
Avant les vacances, ils m'ont poussée à bout. J'ai refusé de les reprendre : ils avaient dépassé les limites et je n'étais plus en état de leur faire cours. Le proviseur leur a passé un savon, la prof principale en a rajouté une couche, et, quand je les ai repris, j'ai été très claire : plus jamais un tel comportement. Nous avons également tenu des commissions éducatives pour deux des élèves de la classe.
Bref, c'est effectivement un problème qui concerne l'équipe et pas seulement toi ; il faut que tu demandes à agir en équipe (CPE, prof principal, collègues sympas, AE et chef d'établissement).
En attendant, tu peux les mettre en autonomie (prévois des grilles d'exercices) à chaque fois qu'ils sont trop pénibles. Tu mets à profit ces moments pour corriger leur précédente production, comme ça, pas de perte de temps !
Bon courage !

On est dans le dur à cette période de l'année.
Il est à mon avis trop tard pour reprendre une classe.
Serre les dents, gère la crise et fais-toi "plaisir" avec les autres classes.

Fesseur Pro a écrit:On est dans le dur à cette période de l'année.
Il est à mon avis trop tard pour reprendre une classe.
Serre les dents, gère la crise et fais-toi "plaisir" avec les autres classes.

Certes, mais il faut quand même assurer les heures et que ce soit vivable. Casse la routine : des heures en groupes avec notes pour le groupe dont 4 points sur la tenue du groupe. Tu mets dans chaque groupe un meneur et des élèves qui aiment bien avoir des bonnes notes, ils arrivent parfois à s'auto-discipliner ou à discipliner les autres. Et tu panaches avec cours magistral video-projeté avec interro de 5 minutes en début d'heure, tu ramasses 5 copies, un truc tout bête. Essaie de t'épargner mais renoncer complétement ne fera qu'augmenter le bazar et te mettre en difficultés y compris pour les autres années.

Ou tu fais comme ma jeune collègue.
Tu annonces qu'à present, tu ne fais pas cours pour ceux qui ne veulent pas progresser ni devenir des quatrièmes.
Que s'ils veulent à tout jamais rester comme en début d'année, cad des sixièmes améliorés, c'est leur probleme, pas le tien.
Donc, au fond.
Elle a marqué la séparation en décalant au maximum les tables vers l'avant et celles du fond vers l'arrière.
Elle a précisé qu'en revanche, le bruit et le bavardage, c'était exclusion immédiate avec travail à faire en permanence, noté et avait amené un gros classeur avec " punitions pédagogiques " inscrit au marqueur qu'elle leur a montré.
Que si certains souhaitaient rejoindre les futurs quatriemes, les grands, c'était possible mais que ça allait être difficile.

Ils ont récriminé, gesticulé, elle est restée ferme.
Deux ont rejoint le groupe des sympas.
Les autres s'occupent en silence, peut être qu'ils écoutent parfois.

Je suis à deux doigts de le faire, c'est la pire période, et ceci jusqu'à juin.

Vire quelques perturbateurs,multiplie les évals que tu corrigeras ou pas et va chez le médecin de temps en temps....

J'avais eu une classe très pénible en fin d'année in y a  3 ou 4 ans, j'avais posté ici et reçu des conseils très judicieux dont ces deux en particulier:

-La mini interro notée (sur 5 ou sur 10) en début et/ ou en fin d'heure, généralisée à chaque cours(ramassée pour tout le monde mais tu peux adapter en disant que tu n'en notes que 5 au hasard à chaque fois pour te faciliter la vie, ainsi les élèves gardent la pression de la note quand ils font l'interro).

-Je ne sais pas si c'est adaptable en HG, mais en français ça avait marché: tu fais une leçon très simple, magistrale (pas de cours dialogué à ce stade), avec 4 ou 5 exercices d'application (sans pièges). Tu annonces que le 1er exercice, on le fait ensemble et qu'il n'est pas noté, que c'est pour qu'ils comprennent la consigne, mais que les autres exercices sont notés: tu laisses 5 min par exercice, puis tu interroges un élève à chaque fois et tu lui mets soit 1 point (bonne réponse) soit 0, en précisant que si un élève n'est pas capable de répondre, c'est qu'il n'a pas écouté. Un bavardage = 0 aussi puisque considéré comme de la triche. Il faut vraiment présenter ça come une heure d'évaluation. Tu peux préparer à l'avance une grille avec les noms des élèves. Prévoir assez de questions pour que chaque élève reparte avec une note sur 5: pas de corrections pour toi et une note à la fin du cours. Pour la correction collective, tu te mets au fond et tu envoies un élève sérieux écrire au tableau.

Ca m'avait sauvé quelques heures de cours, ce n'est pas faisable à chaque fois mais une heure par semaine, sur l'heure la plus pénible, ça aide bien.

Il m'est arrivé une fois de remplacer une collègue, à partir de la mi-avril jusqu'à la fin de l'année. Les élèves étaient insupportables et profitaient de son absence pour semer la zizanie. Vu qu'on était à la fin de l'année, j'ai adopté une méthode assez radicale. C'était des 3èmes.

- Création d'une pancarte avec son prénom posée sur le coin de la table avec marquée dessus "Je veux travailler" ou "Je ne veux pas travailler".
- Pour ceux qui ne voulaient pas étudier, atelier coloriage au fond de la classe.
- Je faisais cours avec ceux qui désiraient apprendre. Je ne suis pas payée pour faire du babysitting.
- Exclusion des récalcitrants

La principale adjointe approuvait ma manière de faire.
Au bout de quelques jours, le calme est revenu et tous les élèves se sont mis à bosser.

Le problème c'est que dans des tas de collège, on n'a pas le droit d'exclure les élèves ou alors pour un cas exceptionnel...

jjrousseau a écrit:Le problème c'est que dans des tas de collège, on n'a pas le droit d'exclure les élèves ou alors pour un cas exceptionnel...

En effet dans certains établissements L'exclusion est inutile car on te renvoit l'élève au bout de 5 minutes, j'ai aussi la chance de ne pas pouvoir mettre de retenue, sauf si je trouve moi même un créneau ou celui d'un collègue pour coller l'élève, donc aucun moyen de pression, obligé de jouer les profs sévères avec la grosse voix. Bon courage pour ces moments difficiles.

J'espère que depuis deux ans, date de création de ce topic,  la situation du collègue s'est améliorée en effet.