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- Spinoza1670Esprit éclairé
Mais pas l'arrêté préfectoral...
le Monde a écrit:Selon l’arrêté préfectoral, Abdelali B. avait aussi la particularité d’exporter son prosélytisme au-delà de l’enceinte de la mosquée, « au sein des établissements scolaires successifs où il a enseigné ». Il aurait notamment « refusé d’organiser un temps d’échange relatif aux attentats de novembre 2015 ».
Du côté du ministère de l’éducation nationale, on indique toutefois que si l’imam Abdelali B. avait bien été inspecté après les attentats de novembre 2015, cette inspection n’avait « pas révélé de prosélytisme religieux ». Depuis, l’institution exerçait une « vigilance » sur la situation de cet enseignant. Mais, selon une source proche de l’inspection, « c’est plutôt quelqu’un qui, dans son lycée, semblait ne pas faire de vagues, car il savait qu’il était dans le viseur ».
http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/04/11/fermeture-administrative-d-une-mosquee-incitant-au-djihad-en-seine-et-marne_5109706_3224.html
- ChamilNiveau 9
Fesseur Pro a écrit:Tout pareil.skindiver a écrit:Si j'avais des enfants, ça m'ennuierait cependant qu'ils aient des enseignants prêtres, pasteurs, rabbins ou imams...
Et je ne savais pas qu'on pouvait être enseignant dans le public et avoir une fonction religieuse importante.
Cela avait été interdit sous la IIIe République (Loi Goblet de 1886). Aujourd'hui, cela relèverait de la discrimination directe. Un peu comme interdire aux minorités ethniques, aux femmes, aux homosexuels, aux militants d'extrême-gauche ou d'extrême-droite l'accès au métier d'enseignant:
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417828
D'un point de vue intellectuel, heureusement d'ailleurs qu'on n'a pas interdit à Teilhard du Chardin, Michel de Certeau et quelques autres cet accès...
- ChamilNiveau 9
Spinoza1670 a écrit:Mais pas l'arrêté préfectoral...le Monde a écrit:Selon l’arrêté préfectoral, Abdelali B. avait aussi la particularité d’exporter son prosélytisme au-delà de l’enceinte de la mosquée, « au sein des établissements scolaires successifs où il a enseigné ». Il aurait notamment « refusé d’organiser un temps d’échange relatif aux attentats de novembre 2015 ».
Du côté du ministère de l’éducation nationale, on indique toutefois que si l’imam Abdelali B. avait bien été inspecté après les attentats de novembre 2015, cette inspection n’avait « pas révélé de prosélytisme religieux ». Depuis, l’institution exerçait une « vigilance » sur la situation de cet enseignant. Mais, selon une source proche de l’inspection, « c’est plutôt quelqu’un qui, dans son lycée, semblait ne pas faire de vagues, car il savait qu’il était dans le viseur ».
http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/04/11/fermeture-administrative-d-une-mosquee-incitant-au-djihad-en-seine-et-marne_5109706_3224.html
Il est clair que des services de préfecture ont une vision bien plus précise de l'activité professionnelle d'un enseignant que l'IA-IPR dont ce dernier dépend. Surtout s'il est musulman...
- Patience et raisonFidèle du forum
Oui enfin, quel enseignant irait faire du prosélytisme le jour de son inspection?
- ChamilNiveau 9
Patience et raison a écrit:Oui enfin, quel enseignant irait faire du prosélytisme le jour de son inspection?
On peut raisonnablement supposer que cet enseignant a des collègues, un chef d'établissement, des élèves et des parents d'élèves, autant de sources possibles pour un IPR disciplinaire ou EVS.
- VerduretteModérateur
En effet, mais il faut cinq ans d'études homologuées par le Consistoire (en France) et un stage pour accéder à la fonction de rabbin. On ne peut pas s'improviser pasteur, rabbin, curé ...LouisBarthas a écrit:
Dans le judaïsme non plus il n'y a pas de clergé hiérarchique. Les rabbins ne sont pas des prêtres. Le rabbin (du mot rabbi qui signifie "mon maître" dans la connaissance et la façon de vivre) n'est pas un représentant de Dieu et ses fonctions ne sont pas sacrées mais rituelles. La relation de l'homme avec Dieu est directe et ne nécessite aucun intermédiaire.
Alors qu'un imam peut s'autoproclamer et dire à peu près n'importe quoi sans contrôle comme certains téléprêcheurs américains.
- fifi51Fidèle du forum
L'article du Parisien n'a pas le même ton que celui du monde
Le Parisien a écrit:
Cette influence aurait été relevée «par ses différents chefs d’établissements, qui la lui ont reprochée». Il aurait également «refusé d’organiser un temps d’échanges relatifs aux attentats de novembre 2015, en dépit de la demande de ses élèves de seconde». «A priori ce professeur n’avait jamais franchi la limite mais il était toujours borderline. Il n’a jamais crié «vive le djihad», ce n’était pas excessif, mais il a induit des réflexions en cours qui ont généré par la suite des débats entre les élèves proches de la pratique d’un islam traditionaliste et les autres. C’est ce qui a indisposé les familles », indique Mehdi Azzam, secrétaire général de la Fédération des conseils de parents d’élèves de Seine-et-Marne (FCPE 77), sur la base d’informations recueillies sur le terrain.
Ces «saillies» ou «relances» en classe portaient «sur la décadence du monde occidental ou la perte de valeurs, des thèmes assez éloignés du théorème de Pythagore», confirme le représentant des parents d’élèves.
«Depuis deux ans, nous avons eu des remontées récurrentes des familles. Le proviseur du lycée était alerté et vigilant. Il lui a fait passer le message que ce n’était pas le lieu. En vain. Si un représentant de l’autorité remet en question la règle, cela peut très vite déraper, surtout avec un public adolescent qui pouvait se montrer réceptif», reprend le secrétaire général de la FCPE 77.
- LouisBarthasExpert
Oui. Merci de cette précision.Verdurette a écrit:En effet, mais il faut cinq ans d'études homologuées par le Consistoire (en France) et un stage pour accéder à la fonction de rabbin. On ne peut pas s'improviser pasteur, rabbin, curé ...LouisBarthas a écrit:
Dans le judaïsme non plus il n'y a pas de clergé hiérarchique. Les rabbins ne sont pas des prêtres. Le rabbin (du mot rabbi qui signifie "mon maître" dans la connaissance et la façon de vivre) n'est pas un représentant de Dieu et ses fonctions ne sont pas sacrées mais rituelles. La relation de l'homme avec Dieu est directe et ne nécessite aucun intermédiaire.
Alors qu'un imam peut s'autoproclamer et dire à peu près n'importe quoi sans contrôle comme certains téléprêcheurs américains.
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- Hirondelle78Niveau 8
Franchement, le problème n'est pas qu'il ait une fonction d'officiant en dehors de sa vie professionnelle, me semble-t-il.
En revanche, s'il s'avère qu'il utilisait le temps de classe pour parler de sa conception de l'Islam, ça pose un problème (j'en aurais autant si c'était un rabbin, un pasteur ou un curé). S'il se borne à parler de Pythagore ou de Thalès, je ne vois pas ce que l'on peut lui reprocher.
Cela étant, la cellule Cannes Torcy passe aux Assises... On ne s'y retrouve pas totalement par hasard non plus...
Au fait, bonnes fêtes de Pâques ou de Pessah à celles et ceux que ça concerne et bon week-end pour tous !
En revanche, s'il s'avère qu'il utilisait le temps de classe pour parler de sa conception de l'Islam, ça pose un problème (j'en aurais autant si c'était un rabbin, un pasteur ou un curé). S'il se borne à parler de Pythagore ou de Thalès, je ne vois pas ce que l'on peut lui reprocher.
Cela étant, la cellule Cannes Torcy passe aux Assises... On ne s'y retrouve pas totalement par hasard non plus...
Au fait, bonnes fêtes de Pâques ou de Pessah à celles et ceux que ça concerne et bon week-end pour tous !
- ChamilNiveau 9
Le Parisien a écrit:
Cette influence aurait été relevée «par ses différents chefs d’établissements, qui la lui ont reprochée». Il aurait également «refusé d’organiser un temps d’échanges relatifs aux attentats de novembre 2015, en dépit de la demande de ses élèves de seconde». «A priori ce professeur n’avait jamais franchi la limite mais il était toujours borderline. Il n’a jamais crié «vive le djihad», ce n’était pas excessif,
Donc sur le fond, l'enseignant ne semble bien pas avoir eu de propos ou de pratiques qui justifieraient une suspension. Quant à refuser d'organiser un temps d'échanges après les attentats, si on devait suspendre tous les professeurs de collège et de lycée qui ne l'ont pas fait...
Franchement, c'est une décision d'autant plus gênante que le Ministère conserve parfois en poste (ou dans des "missions") des cas psychologiques lourds, des personnes professionnellement notoirement insuffisantes mais qui ont "l'avantage" de ne pas être barbus, basanés ou exotiques. Alors que les dégâts en cours ou dans les services sont parfois avérés.
- ChamilNiveau 9
Verdurette a écrit:
Alors qu'un imam peut s'autoproclamer et dire à peu près n'importe quoi sans contrôle comme certains téléprêcheurs américains.
Cela dépend de la branche de l'islam. Pour les chiites, les études et la collégialité des mollahs sont systématiques. Pour les sunnites, c'est en effet plus compliqué. Il existe néanmoins des imams formés dans les universités ou les filières universitaires islamiques (dont les plus prestigieuses, Zitouna, Al Azhar), dans les pays musulmans c'est un cas de figure répandu.
En principe, le critère minimal pour devenir imam est d'avoir une connaissance "par cœur" d'une fraction du coran (plus la fraction est importante, plus la légitimité est haute). Ce qui n'est pas sans rappeler la formation dans les yeshivas.
- XIIINeoprof expérimenté
A quand des politiques aussi vite suspendus pour fraudes, détournement d'argent public ou conflit d'intérêt?
Remarquez avec Fillon ce gars là pourra monter son école coranique hors contrat et subventionnée par l'Etat...
Remarquez avec Fillon ce gars là pourra monter son école coranique hors contrat et subventionnée par l'Etat...
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Je trouve ça très flou. Doit- on parler d'un prof de math suspendu pour propos radicaux en classe, d'un prof de math suspendu pour des discours radicaux dans le cadre de sa fonction d'imam, ou d'un agent de l'état suspendu pour propos anti- républicains, cette dernière définition étant bien plus large ? Aucun journal ne dit la même chose. On m'a toujours dit qu'en tant qu' agent de l'état je devais être irréprochable en public. Je ne pense pas que cela ne concerne que l'ivresse sur la voie publique.
- Hirondelle78Niveau 8
Je ne veux pas tirer de plan sur la comète, mais je doute que le représentant de la FCPE soit un islamophobe viscéral. Or, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne soutient guère cet enseignant.
Quant à tenir des propos anti républicains en étant fonctionnaire, il me semble que c'est prohibé par le statut de la fonction publique...
Quant à tenir des propos anti républicains en étant fonctionnaire, il me semble que c'est prohibé par le statut de la fonction publique...
- Madame_ProfEsprit sacré
On ne sait rien, et les journalistes non plus. Ceci se règlera, peut-être, en CAPA disciplinaire, et si elle a lieu, c'est que le dossier sera suffisamment fourni.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- gemshornNiveau 10
Elaïna a écrit:Panta Rhei a écrit:Imam et en même temps professeur muni du CAPES ou de l'AGREG?
Légal?
Pas de gosses; mais je serais vents et ... contre!
bien évidemment que c'est légal. Etre prêtre, imam, rabbin... est un état, ça n'a rien à voir avec la fonction publique.
.
Oui et non... en tout cas, pour le premier degré, il est clairement stipulé dans les BO que les concours d'enseignement du public sont interdits aux religieux, avec un renvoi au code de l'éducation :
2 - REMARQUES GÉNÉRALES
2.1 État laïc (enseignement public)
Cette condition ressort des dispositions de L. 141-5 du code de l'éducation qui dispose que "dans les établissements du premier degré publics, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque".
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/special14/texte.htm
- slylanNiveau 10
gemshorn a écrit:Elaïna a écrit:Panta Rhei a écrit:Imam et en même temps professeur muni du CAPES ou de l'AGREG?
Légal?
Pas de gosses; mais je serais vents et ... contre!
bien évidemment que c'est légal. Etre prêtre, imam, rabbin... est un état, ça n'a rien à voir avec la fonction publique.
.
Oui et non... en tout cas, pour le premier degré, il est clairement stipulé dans les BO que les concours d'enseignement du public sont interdits aux religieux, avec un renvoi au code de l'éducation :
2 - REMARQUES GÉNÉRALES
2.1 État laïc (enseignement public)
Cette condition ressort des dispositions de L. 141-5 du code de l'éducation qui dispose que "dans les établissements du premier degré publics, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque".
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/special14/texte.htm
La question soulevée me rappelle ce que me demandent les gens autour de moi depuis quelques semaines : "On peut être candidat d'extrême gauche à l'élection présidentielle tout en étant professeur en exercice dans le Public ? Je trouve bizarre que Nathalie Arthaud puisse mener campagne comme ça alors qu'elle est prof (d'économie en plus )"
- titus06Habitué du forum
slylan a écrit:gemshorn a écrit:Elaïna a écrit:Panta Rhei a écrit:Imam et en même temps professeur muni du CAPES ou de l'AGREG?
Légal?
Pas de gosses; mais je serais vents et ... contre!
bien évidemment que c'est légal. Etre prêtre, imam, rabbin... est un état, ça n'a rien à voir avec la fonction publique.
.
Oui et non... en tout cas, pour le premier degré, il est clairement stipulé dans les BO que les concours d'enseignement du public sont interdits aux religieux, avec un renvoi au code de l'éducation :
2 - REMARQUES GÉNÉRALES
2.1 État laïc (enseignement public)
Cette condition ressort des dispositions de L. 141-5 du code de l'éducation qui dispose que "dans les établissements du premier degré publics, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque".
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/special14/texte.htm
La question soulevée me rappelle ce que me demandent les gens autour de moi depuis quelques semaines : "On peut être candidat d'extrême gauche à l'élection présidentielle tout en étant professeur en exercice dans le Public ? Je trouve bizarre que Nathalie Arthaud puisse mener campagne comme ça alors qu'elle est prof (d'économie en plus )"
Je trouve quand même cette question étonnante, preuve que la confusion des genres est de plus en plus répandue dans la tête de certaines personnes (confusion entre engagement politique et engagement religieux).
Tu pourras leur répondre qu'on peut même être candidat d’extrême droite (à n'importe quelle élection) et professeur en exercice (Cf Gollnisch jusqu'en 2012).
- CeladonDemi-dieu
C'est ahurissant !
Heureusement que NVB va mettre bon ordre à tout ça avec les programmes de citoyenneté !
Heureusement que NVB va mettre bon ordre à tout ça avec les programmes de citoyenneté !
- ditaNeoprof expérimenté
Je pense qu'un professeur prêtre, pasteur ou imam peut être un bon professeur, s'il ne fait pas de prosélytisme. N'oubliez pas que, dans ce sujet, c'est un extrémiste.
- Pat BÉrudit
J'ai eu un prof, en école, d'ingénieur, qui était prêtre-ouvrier (enfin, prêtre-chercheur en l'occurrence), apparemment assez haut placé dans la hiérarchie religieuse du diocèse. Ça ne posait aucun souci, il l'avait dit en début d'année et ajouté qu'il pouvait en discuter avec ceux d'entre nous qui le voudraient, puis ça n'est plus jamais apparu dans les cours.
Bref, pas plus de souci à avoir un enseignant prêtre ou immam ou je-ne-sais quoi qu'à avoir un militant d'un quelconque parti politique, tant qu'il ne fait pas de prosélytisme.
Je pense qu'il faut attendre que tout ça soit tranché par la justice, avant de juger, ce sera plus sage...
Bref, pas plus de souci à avoir un enseignant prêtre ou immam ou je-ne-sais quoi qu'à avoir un militant d'un quelconque parti politique, tant qu'il ne fait pas de prosélytisme.
Je pense qu'il faut attendre que tout ça soit tranché par la justice, avant de juger, ce sera plus sage...
- archebocEsprit éclairé
Plusieurs idées à préciser dans ce fil :
* l'affirmation qu'il n'y a pas de clergé en islam repose sur une confusion entre clergé, clergé institué, et clergé consacré. Il n'y a que très peu de clergé consacré dans l'islam sunnite, et le clergé y est très peu institué. Mais le clergé existe : exemple typique, lorsque quelques familles musulmanes interrompent le ramadan au bout de deux heures, parce qu'un barbu dans leur cage d'escalier leur affirme que la mosquée de Paris s'est trompée sur les dates, elles reconnaissent implicitement l'autorité d'un clergé informel. De même, l'appartenance à une lignée, le plus souvent celle de Mahomet, est un élément de consécration dans le clergé sunnite comme chiite (mais c'est vrai que Weber distinguera cette sacralité familiale de la consécration offerte par une institution).
* L'affirmation que le judaïsme n'a pas de clergé consacré ne concerne que le judaïsme moderne, le judaïsme rabbinique. Au premier millénaire avant Jésus-Christ, le judaïsme se caractérise par un clergé consacré très fort, sur une base héréditaire, tribal, prenant même l'aspect d'un système de caste.
* Dans le protestantisme, on trouve des pasteurs auto-proclamés. Cela dépend en fait de la branche du protestantisme concernée.
* La nécessité d'un "état laïque" pour être fonctionnaire me semble une formulation anachronique, datant de l'époque où l'état laïque ou religieux était profondément attaché au costume, et ou il suffisait de changer de costume pour changer d'état (comme l'indique l'expression "défroquer" pour dire "quitter l'état religieux"). Tout au long du XXe siècle, l'aggiornamento de l'église catholique romaine a permis à des ecclésiastiques en costume civil de devenir fonctionnaire (j'ai des exemples en tête : travailleurs sociaux, infirmiers, enseignants-chercheurs).
Comprendre l'état laïque comme l'abstention d'appartenir à un clergé religieux serait aujourd'hui censuré au moins par la justice administrative, et sûrement par la justice européenne.
* En revanche, des propos extrémistes, en dehors du travail, peuvent légitimement conduire à la révocation. Si ces propos sont réitérés, et liés à des crimes de sang, le cas du fonctionnaire sera difficile à défendre. Nous avons un devoir de neutralité, dans le cadre de notre travail, mais aussi d'exemplarité en dehors.
* l'affirmation qu'il n'y a pas de clergé en islam repose sur une confusion entre clergé, clergé institué, et clergé consacré. Il n'y a que très peu de clergé consacré dans l'islam sunnite, et le clergé y est très peu institué. Mais le clergé existe : exemple typique, lorsque quelques familles musulmanes interrompent le ramadan au bout de deux heures, parce qu'un barbu dans leur cage d'escalier leur affirme que la mosquée de Paris s'est trompée sur les dates, elles reconnaissent implicitement l'autorité d'un clergé informel. De même, l'appartenance à une lignée, le plus souvent celle de Mahomet, est un élément de consécration dans le clergé sunnite comme chiite (mais c'est vrai que Weber distinguera cette sacralité familiale de la consécration offerte par une institution).
* L'affirmation que le judaïsme n'a pas de clergé consacré ne concerne que le judaïsme moderne, le judaïsme rabbinique. Au premier millénaire avant Jésus-Christ, le judaïsme se caractérise par un clergé consacré très fort, sur une base héréditaire, tribal, prenant même l'aspect d'un système de caste.
* Dans le protestantisme, on trouve des pasteurs auto-proclamés. Cela dépend en fait de la branche du protestantisme concernée.
* La nécessité d'un "état laïque" pour être fonctionnaire me semble une formulation anachronique, datant de l'époque où l'état laïque ou religieux était profondément attaché au costume, et ou il suffisait de changer de costume pour changer d'état (comme l'indique l'expression "défroquer" pour dire "quitter l'état religieux"). Tout au long du XXe siècle, l'aggiornamento de l'église catholique romaine a permis à des ecclésiastiques en costume civil de devenir fonctionnaire (j'ai des exemples en tête : travailleurs sociaux, infirmiers, enseignants-chercheurs).
Comprendre l'état laïque comme l'abstention d'appartenir à un clergé religieux serait aujourd'hui censuré au moins par la justice administrative, et sûrement par la justice européenne.
* En revanche, des propos extrémistes, en dehors du travail, peuvent légitimement conduire à la révocation. Si ces propos sont réitérés, et liés à des crimes de sang, le cas du fonctionnaire sera difficile à défendre. Nous avons un devoir de neutralité, dans le cadre de notre travail, mais aussi d'exemplarité en dehors.
- gemshornNiveau 10
archeboc a écrit:
* La nécessité d'un "état laïque" pour être fonctionnaire me semble une formulation anachronique, datant de l'époque où l'état laïque ou religieux était profondément attaché au costume, et ou il suffisait de changer de costume pour changer d'état (comme l'indique l'expression "défroquer" pour dire "quitter l'état religieux"). Tout au long du XXe siècle, l'aggiornamento de l'église catholique romaine a permis à des ecclésiastiques en costume civil de devenir fonctionnaire (j'ai des exemples en tête : travailleurs sociaux, infirmiers, enseignants-chercheurs).
Comprendre l'état laïque comme l'abstention d'appartenir à un clergé religieux serait aujourd'hui censuré au moins par la justice administrative, et sûrement par la justice européenne.
Eh bien, le BO que j'ai trouvé et qui stipule que l'état laïc du candidat est obligatoire pour se présenter au concours de professeurs des écoles de l'enseignement public date de 2002, ce n'est pas si vieux que ça, mais on trouve certainement cette mention dans des BO plus récents, je n'ai pas cherché.
Par contre, ce qui est certain, c'est que le code de l'éducation, dont la dernière révision remonte à avril 2017, le mois présent, précise toujours dans son article L 141-5 que "Dans les établissements du premier degré publics, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque."
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=212E7A938E4E10C02938F59B947FCB80.tpdila13v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006166566&cidTexte=LEGITEXT000006071191&dateTexte=20170415
- BalthamosDoyen
On peut être enseignant et impliqué dans sa religion. Ca s'est vu dans toutes les religions, et surtout les catholiques (question de proportion). Et malgré cet investissement personnel, on peut être parfaitement professionnel. Donc pourquoi pas imam et professeur s'il arrive à dissocier les deux fonctions.
L'autre question est peut on être fonctionnaire d'état, enseignant et donc représentant les valeurs de la république et appartenir à un lieu de culte qui dit des" prêches légitimant le jihad armé".
Je site l'article, le ministre de l'intérieur a dit au sujet de cette mosquée "Certains prêches, ouvertement hostiles aux lois républicaines, incitaient à la haine envers les autres communautés religieuses, au premier rang desquelles les musulmans chiites et les juifs" ".
Enfin, l'article parle de 41 radiations dont 30 pour pédophilie. Donc 11 pour motifs divers (dont celui ci mais pas seulement). Un chiffre à garder en mémoire quand certains camps politiques sous entendent une menace, une infiltration pour arriver à un grand remplacement.
L'autre question est peut on être fonctionnaire d'état, enseignant et donc représentant les valeurs de la république et appartenir à un lieu de culte qui dit des" prêches légitimant le jihad armé".
Je site l'article, le ministre de l'intérieur a dit au sujet de cette mosquée "Certains prêches, ouvertement hostiles aux lois républicaines, incitaient à la haine envers les autres communautés religieuses, au premier rang desquelles les musulmans chiites et les juifs" ".
Enfin, l'article parle de 41 radiations dont 30 pour pédophilie. Donc 11 pour motifs divers (dont celui ci mais pas seulement). Un chiffre à garder en mémoire quand certains camps politiques sous entendent une menace, une infiltration pour arriver à un grand remplacement.
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- Spoiler:
- archebocEsprit éclairé
Balthamos a écrit:Enfin, l'article parle de 41 radiations dont 30 pour pédophilie. Donc 11 pour motifs divers (dont celui ci mais pas seulement). Un chiffre à garder en mémoire quand certains camps politiques sous entendent une menace, une infiltration pour arriver à un grand remplacement.
Je ne suis pas sûr d'avoir compris : il y a un camp politique qui prétend que le grand remplacement va se faire par une invasion d'enseignants étrangers ? Vous n'êtes pas en train de nous faire un strawman ?
- JacqGuide spirituel
Chamil a écrit:Le Parisien a écrit:
Cette influence aurait été relevée «par ses différents chefs d’établissements, qui la lui ont reprochée». Il aurait également «refusé d’organiser un temps d’échanges relatifs aux attentats de novembre 2015, en dépit de la demande de ses élèves de seconde». «A priori ce professeur n’avait jamais franchi la limite mais il était toujours borderline. Il n’a jamais crié «vive le djihad», ce n’était pas excessif,
Donc sur le fond, l'enseignant ne semble bien pas avoir eu de propos ou de pratiques qui justifieraient une suspension. Quant à refuser d'organiser un temps d'échanges après les attentats, si on devait suspendre tous les professeurs de collège et de lycée qui ne l'ont pas fait...
Franchement, c'est une décision d'autant plus gênante que le Ministère conserve parfois en poste (ou dans des "missions") des cas psychologiques lourds, des personnes professionnellement notoirement insuffisantes mais qui ont "l'avantage" de ne pas être barbus, basanés ou exotiques. Alors que les dégâts en cours ou dans les services sont parfois avérés.
Tu as un peu rapidement oublié la suite de l'extrait du Parisien :
"[...] mais il a induit des réflexions en cours qui ont généré par la suite des débats entre les élèves proches de la pratique d’un islam traditionaliste et les autres. C’est ce qui a indisposé les familles », indique Mehdi Azzam, secrétaire général de la Fédération des conseils de parents d’élèves de Seine-et-Marne (FCPE 77), sur la base d’informations recueillies sur le terrain.
Ces «saillies» ou «relances» en classe portaient «sur la décadence du monde occidental ou la perte de valeurs, des thèmes assez éloignés du théorème de Pythagore», confirme le représentant des parents d’élèves.
"Depuis deux ans, nous avons eu des remontées récurrentes des familles. Le proviseur du lycée était alerté et vigilant. Il lui a fait passer le message que ce n’était pas le lieu. En vain. Si un représentant de l’autorité remet en question la règle, cela peut très vite déraper, surtout avec un public adolescent qui pouvait se montrer réceptif», reprend le secrétaire général de la FCPE 77."
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