[Le Monde] Collège et lycée : peut-on et doit-on encore bannir les téléphones portables de l’école ?

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Je n'ai jamais vu un téléphone confisqué jusqu'à la fin de l'année scolaire !

Par contre, notre cde a vu une maman venir sonner chez elle (à son domicile privé, elle n'habite pas au collège) à21h30 un vendredi soir pour venir réclamer le téléphone de son monchérimoncoeur parce qu'il ne pouvait pas s'en passer le week-end pour appeler maman après son match de foot et autres c...
Et portable restitué dans la minute ... enfin, le temps d'aller le récupérer au collège !

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Je rentre d'Allemagne et les portables sont strictement interdits dans l'enceinte du lycée où nous étions. En 5 jours, nous n'avons pas vu un seul portable dans les mains des élèves !  Si un élève est pris en flagrant délit, les parents doivent venir chercher le portable. Les nôtres étaient très étonnés, se demandaient comment ils allaient survivre à un tel régime. Finalement, ils se sont pliés à la règle allemande et n'en ont plus reparlé.
Quand ma fille était en première, elle s'est fait prendre dans le couloir par un professeur avec son portable allumé. Je devais aller le chercher chez le proviseur. Malheureusement pour elle, je n'avais jamais le temps d'y aller et le portable est resté plus de deux mois dans le tiroir du bureau du CDE.
Bref, il devrait être possible d'interdire d'allumer les portables dans les établissements !

Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Peinard a écrit:
Par conséquent :
1°) les décisions de TA considèrent que la confiscation d'un téléphone est légale;
2°) cependant, la confiscation du téléphone ne doit pas être trop longue (pas une année scolaire!), quelques jours par exemple;
3°) la confiscation du portable doit être accompagnée de mesures visant à assurer sa sécurité pour éviter son vol.

L'examen de la jurisprudence montre donc que les TA ne sont pas d'accord entre eux. Cependant, je crois n'être pas d'accord avec ta première conclusion : la confiscation n'est pas légale, elle est tolérée. D'autres vont dire que j'en veux aux mouches, mais la distinction est importante. Le caractère légal est lié à une inscription dans la loi ou dans une autre source du Droit ; or la confiscation n'est inscrite nulle part dans le code de l'éducation.
La conséquence de ceci est que chaque TA pourra arbitrer dans un sens ou dans l'autre en fonction de la bonne foi des parties. Une confiscation peut être jugée abusive (voir TA Strasbourg) ou non (Marseille).
D'ailleurs on remarquera que dans le cas de Marseille, où la demande d'indemnisation est rejetée, la responsabilité de l'établissement est considérée comme engagée par l'acte de confiscation. Ce sont les circonstances qui ont permis l'exonération de la responsabilité, et non la loi.

Bref, faites ce que vous voulez mais je vous conseille fortement de trouver un autre moyen de punir un élève qui utilise son portable. Après tout, il existe bien d'autres moyens, non ?

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Ashtrak a écrit:

Bref, faites ce que vous voulez mais je vous conseille fortement de trouver un autre moyen de punir un élève qui utilise son portable. Après tout, il existe bien d'autres moyens, non ?

Il me semble justement qu'on peut considérer la confiscation non comme une punition mais comme un moyen de faire cesser une situation qui entrave la marche normale du cours. Cela me semble plus défendable.

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Tamerlan a écrit:

Ashtrak a écrit:

Bref, faites ce que vous voulez mais je vous conseille fortement de trouver un autre moyen de punir un élève qui utilise son portable. Après tout, il existe bien d'autres moyens, non ?

Il me semble justement qu'on peut considérer la confiscation non comme une punition mais comme un moyen de faire cesser une situation qui entrave la marche normale du cours. Cela me semble plus défendable.

Certes. Pourquoi pas. Mais il me semble moi que l'évolution de nos sociétés et de l'EN va faire de la "marche normale du cours" quelque chose où le téléphone portable trouvera sa place

Peinard a écrit:

Ashtrak a écrit:L'examen de la jurisprudence montre donc que les TA ne sont pas d'accord entre eux.

Au contraire, l'évolution chronologique des décisions des TA va dans le même sens concernant le principe de la confiscation du téléphone portable.

Ashtrak a écrit:Une confiscation peut être jugée abusive (voir TA Strasbourg) ou non (Marseille).

Le TA de Strasbourg a jugée que la confiscation du portable sur la durée d'une année scolaire était disproportionnée. Il n'a pas jugé que le principe même de la confiscation était abusif.

Je comprends ton interprétation mais ne la partage pas, notamment en raison du vocabulaire employé (le "principe de confiscation" ne veut rien dire pour moi). Mais bon, chaque enseignant doit être à même d'évaluer le risque qu'il prend (et qui reste somme toute assez limité) dans ces situations.

Ramanujan974 a écrit:

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Revenons donc aux plumes et aux parchemins...

gauvain31 a écrit:

Le Monde a écrit:Un « fléau », une « guerre sans fin »… l’addiction des adolescents au téléphone portable fait l’objet de débats souvent houleux en salle des profs dans les collèges et les lycées. Plus de huit adolescents sur dix étaient équipés en smartphone, selon une étude du Credoc de 2015, contre 20 % en 2011. Et la tendance gagne l’école primaire, où les élèves commencent à en être dotés parfois dès le CM1, à partir du moment où ils vont seuls à l’école, car cela rassure les parents de pouvoir les joindre à tout moment.

La suite :

http://www.lemonde.fr/education/article/2017/04/02/college-et-lycee-peut-on-et-doit-on-encore-bannir-les-telephones-portables-de-l-ecole_5104534_1473685.html

A titre personnel (mais il est vrai que c'est dans le supérieur), je ne dis plus rien aux étudiant(e)s qui sortent leurs smartphones en plein CM ou TD, au grand étonnement de collègues plus âgés. Par contre, ostensiblement, je ne reviens plus sur une explication, un exercice ou un slide si c'est demandé par un(e) maniaque du téléphone. Faut s'assumer dans la vie...

Isis39 a écrit:

Ramanujan974 a écrit:

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Revenons donc aux plumes et aux parchemins...

En effet! Il faut aussi vivre avec son temps et s'adapter.

skindiver a écrit:

Isis39 a écrit:

Ramanujan974 a écrit:

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Revenons donc aux plumes et aux parchemins...

En effet! Il faut aussi vivre avec son temps et s'adapter.

C'est aussi un outil bardé de capteurs en tous genre qu'on n'a pas forcément dans les labos (accéléromètres, pressiomètres, luxmètres...) avec lesquels on peut aussi bosser et faire des TP.

Montrer aux élèves qu'on peut faire autre chose qu'aller sur youtube et snapchat avec cet appareil, ça peut faire partie de notre métier aussi.

Pour le moment, il est interdit au collège, donc le problème ne devrait même pas se poser, mais en lycée, autant qu'il serve intelligemment quelques fois.

Dans notre collège, l'usage du mobile st interdit partout. La règle est de le porter au CPE ou autres en cas d'utilisation. Maintenant, personnellement, je me contente, si un élève s'en sert en cours (ce qui est très rare) de le lui prendre, le poser bien en vue sur mon bureau et de le lui rendre à le fin de l'heure. Ceci évite bien de longues Jérémiades donnant l'impression que l'on va amputer un membre du fraudeur... Cela fonctionne bien.

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Pour l'utilisation par le prof ou par les élèves ?

Faire l'appel, faire une recherche internet et utiliser plickers peut se faire avec un ordinateur connecté mais je comprends que ça puisse être moins pratique que le smartphone et je ne vois pas de problème à cette utilisation par l'enseignant.

Si je devais lister les utilisations que me demandent les élèves :
- faire une recherche internet pour certaines données
- regarder l'heure...
- utiliser la calculatrice
- prendre en photo le cours/les devoirs
Autrement dit peu de raisons pertinentes, l'usage étant souvent rapidement détourné par la tentation trop forte des réseaux sociaux.

Concrètement mes élèves utilisent une fois dans l'année le téléphone pour observer les pixels au microscope. Rien que ça c'est la porte ouverte à des débordements qui me montrent qu'ils ne sont pas prêts à l'utiliser comme un outil de travail.

En tout cas le téléphone est peut être le seul moyen de pression qui existe sur pas mal d'élèves. 1 jour sans leur téléphone serait une punition bien plus lourde que des heures de colle.

C'est pénible ces discussions. Je suis pour l'interdiction partout sauf ...en classe! Dans les activites choisies par le professeur. Y a des applis merveilleuses en sciences, des capteurs que je ne peux pas me payer. Je trouve que c'est aussi éducatif de montrer que ce bijou de technologie ne sert pas qu' a regarder une vidéo d un Houillon qui pète en rythme.

Je dois me faire vieux car j'aimerais que la salle de classe reste un sanctuaire dans téléphones portables, et s'ils pouvaient être interdits dans les bâtiments je serais ravi.

skindiver a écrit:

Isis39 a écrit:

Ramanujan974 a écrit:

skindiver a écrit:Je suis totalement pour l'utilisation du téléphone au lycée...
Je n'aimerais pas qu'on m'interdise de me servir du miens en dehors de la salle des profs. Je l'utilise pour faire l'appel, j'utilise plickers avec.
Quand on me pose une question et que je n'ai pas la réponse, on regarde avec le téléphone.
Je sanctionne cependant lorsque l'utilisation est faite sans autorisation.

Les interdictions totales ne servent à rien à mon sens.

Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Revenons donc aux plumes et aux parchemins...

En effet! Il faut aussi vivre avec son temps et s'adapter.

Pour que les avis soient francs, il faudrait préciser qui parmi ceux qui répondent possèdent un smartphone (car portable = smartphone pour les élèves) et qui s'en sert pour autre chose que téléphoner.
Je pense que les deux camps sont bien tranchés j'ai des collègues réfractaires aux smartphones (c'est leur droit!) et qui ont tout juste un portable (à antenne, voire à carte si ça existe encore et souvent éteint ) sur qu'ils sont pour l'interdiction!!!
Me faisant vieux, je me sert sans cesse de l'agenda présent sur le mien, ouvertement en classe, je ne fais pas de crise sur les smartphones, j'avoue que ce la se passe plutôt pas mal.
Un sms écrit en douce (soyons clairs, je ne le tolère pas mais je me doute bien que ça arrive derrière mon dos)  me gène moins qu'un bon gros bavardage qui me dérange et le reste de la classe.

Les bénéfices mirifiques de l'interdiction....????

*Possesseur et gros utilisateur de smartphone (pourtant la cinquantaine passé...mais un peu geek, ça compense)

J'ai un smartphone. Mais je ne les fais pas utiliser en classe car j'ai des ipads.

Balthazaard a écrit:

skindiver a écrit:

Isis39 a écrit:

Ramanujan974 a écrit:


Tout ceci ne me semble pas fondamental à l'exercice de notre métier et on peut facilement s'en passer (ça a été le cas depuis le début de l'humanité jusqu'à à peine quelques années).

Les inconvénients que tu cites me semblent minimes face au bénéfice global que l'on pourrait tirer de l'interdiction.

Revenons donc aux plumes et aux parchemins...

En effet! Il faut aussi vivre avec son temps et s'adapter.

Pour que les avis soient francs, il faudrait préciser qui parmi ceux qui répondent possèdent un smartphone (car portable = smartphone pour les élèves) et qui s'en sert pour autre chose que téléphoner.
Je pense que les deux camps sont bien tranchés j'ai des collègues réfractaires aux smartphones (c'est leur droit!) et qui ont tout juste un portable (à antenne, voire à carte si ça existe encore et souvent éteint ) sur qu'ils sont pour l'interdiction!!!
Me faisant vieux, je me sert sans cesse de l'agenda présent sur le mien, ouvertement en classe, je ne fais pas de crise sur les smartphones, j'avoue que ce la se passe plutôt pas mal.
Un sms écrit en douce (soyons clairs, je ne le tolère pas mais je me doute bien que ça arrive derrière mon dos)  me gène moins qu'un bon gros bavardage qui me dérange et le reste de la classe.

Les bénéfices mirifiques de l'interdiction....????

*Possesseur et gros utilisateur de smartphone (pourtant la cinquantaine passé...mais un peu geek, ça compense)

Je suis aussi gros utilisateur de mon smartphone pour des tas de choses mais pas en classe ou devant les élèves. Si j'en vois un, je ne pique pas de crise non plus, je me contente d'une remarque un peu sèche et en général ça suffit.

Caspar Goodwood a écrit:Je dois me faire vieux car j'aimerais que la salle de classe reste un sanctuaire dans téléphones portables, et s'ils pouvaient être interdits dans les bâtiments je serais ravi.

Moi aussi, je me fais vieille. Au collège, interdiction totale pour les élèves, le portable doit être éteint au fond du sac. Sinon, confisqué et remis à la direction (ou peut-être à la vie scolaire, je ne sais plus). Et c'est très bien comme ça.

Chez nous, confisqué, mis sous clé à l'accueil du lycée et récupéré par les parents, ça les calme vite! Pas contents les parents de devoir se déplacer...

Ramanujan974 a écrit:En tous cas, cette discussion est encore un exemple pour expliquer que l'on ne s'en sortira jamais. Entre ceux qui sont pour l'utilisation du portable en classe, ceux qui sont contre en classe mais pour dans la cour et ceux qui sont contre tout court, on a encore une source de divergence entre profs.
Pour moi, la seule solution est l'interdiction totale pour les élèves dans l'enceinte de l'établissement. Et interdiction pour les personnels en dehors de leur local (salle des profs, bureaux de l'administration, local des agents)

D'accord avec la première phrase, conclusion tout à fait inverse pour les deux suivantes. Mais interdire doit figurer dans les gènes de certains, je ne supporte pas ce mot, mon petit côté anar sans doute

Difficile de ne rien interdire dans un établissement scolaire tout de même.