Souffrance

Je m’excuse d’abord pour ce post qui a pour seul but de me faire du bien, comme une bouteille lancée à la mer. Je m’excuse aussi parce qu’il est écrit sous le coup de l’émotion et que mon orthographe risque de ne pas être celle qu’elle devrait.

Dix Ans ! Dix ans et dix collèges. Dix ans et autant de principaux et d’équipes différentes avec lesquels j’ai su travailler.
J’adore mon métier. Il y a de bons et de mauvais côtés mais je l’adore. J’adore mes élèves, tous mes élèves même celui-là qui bavarde et cet autre qui ne travaille pas. Même celui-ci qui m’a expliqué en début d’année que « le français c’est nul ! ». J’adore enseigner.

Pourtant, aujourd’hui, je suis en arrêt, les larmes aux yeux parce que je ne sais pas comment je pourrai trouver la force d’y retourner. Je suis blessée, meurtrie par un petit chef qui me menace, qui m’explique que je ne suis « pas professionnelle ». Mon unique tort ? J’ai tenu tête, j’ai refusé de faire des heures pour remplacer les collègues absents. J’ai des textes de loi, des syndicats qui me disent que je suis dans mon droit mais c’est moi qui souffre de cette situation.

Je refuse qu’on me dise que je ne suis pas professionnelle. Je fais bien mon travail, je m’implique, je fais progresser mes élève mais je ne suis pas au service d’un chef arrogant qui me menace de m’empêcher de prendre les jours pour mon mariage si je ne fais pas ce qu’il veut. (je sais, il ne peut pas).

Il y a quelque temps, il y avait un post sur l’obéissance des profs. Aujourd’hui, j’ai ma réponse, nous obéissons, je crois, parce que c’est plus simple, moins éprouvant.

Je ne sais pas quoi te dire Aniak.
Tu es dans tes droits. Tu aimes ton métier et tu le fais avec passion. Ton comportement montre que tu es tout sauf "non professionnelle".
Courage

Le fait que tu te maries bientôt te "fragilise" (au sens où cela te rend sensible parce que c'est un événement bouleversant) peut-être un peu.
Tu trouveras évidemment la force d'y retourner : parce que tu aimes ton métier ; parce que les petits chefs sont des gens petits et que tu es plus grande qu'eux

Courage Aniak ! Les chefs passent, les profs restent...

Courage...
Moi aussi je suis en arrêt à cause de ma CDE... :flower:

Merci. j'avais juste besoin de vos mots pour me sentir moins isolée. Merci

Je ne peux malheureusement pas t'aider, juste t'assurer de mon soutien et de ma compassion.
Comme tu le dis si bien, ton chef est petit, tout petit...

Es-tu la seule à te faire em... par ce CDE? Probablement pas... il faut absolument trouver des collègues avec qui te battre et partager tes souffrances.
Et te rappeler, au passage, que ce n'est finalement qu'un boulot, et que devant les élèves, tu es là, avec eux, et c'est bien ça le plus important. Le CDE n'a en fait qu'un pouvoir limité, et c'est bien ça qui doit l'enquiquiner...
Je suppose que tu es TZR? L'an prochain, ça ira mieux.

AniaK a écrit:Je refuse qu’on me dise que je ne suis pas professionnelle. Je fais bien mon travail, je m’implique, je fais progresser mes élève mais je ne suis pas au service d’un chef arrogant qui me menace de m’empêcher de prendre les jours pour mon mariage si je ne fais pas ce qu’il veut. (je sais, il ne peut pas).

gnafron2004 a écrit:Le CDE n'a en fait qu'un pouvoir limité, et c'est bien ça qui doit l'enquiquiner...

En l'occurrence, il a le droit d'enquiquiner AniaK, les jours pour un mariage sont des congés sur autorisation et pas de droit. J'en suis désolée, mais quelqu'un d'autre que moi l'aurait dit.
Le texte http://www.education.gouv.fr/botexte/bo020829/MENA0201858C.htm

Courage AniaK.  

Ne reste pas seule, rapproche-toi d'un syndicat et de tes collègues si d'autres sont comme toi et solidaires.
Bon courage, dis-toi que tu changeras de poste si tu es TZR, l'essentiel est que tu aimes ce métier.
Hélas ce genre de "petit chef" est formé au management, il sait taper là où ça fait mal (le professionnalisme pour un prof passionné) pour amener l'enseignant à accepter des choses illégales. Dis-toi que ça n'a rien de personnel et que ça ne remet pas en cause ton travail, c'est juste de la stratégie.

Courage, rapproche-toi de ton S1.
Sache par contre que l'autorisation pour te marier sur des heures de travail est facultative et qu'elle est rarement accordée, le ministère estime en effet que les périodes de vacances suffisent pour organiser ça en dehors du temps de travail.

Et bien s'il y a quelqu'un de pas professionnel dans l'histoire, ce n'est pas toi !
Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir à supporter ce genre de petit chefaillon aigri ... Courage, trouve-toi du soutien parmi tes collègues (tout le monde ne lui obéit peut-être pas au doigt et à l'oeil), profite de tes élèves et pense à ton mariage !!!

Thalia de G a écrit:

AniaK a écrit:Je refuse qu’on me dise que je ne suis pas professionnelle. Je fais bien mon travail, je m’implique, je fais progresser mes élève mais je ne suis pas au service d’un chef arrogant qui me menace de m’empêcher de prendre les jours pour mon mariage si je ne fais pas ce qu’il veut. (je sais, il ne peut pas).

gnafron2004 a écrit:Le CDE n'a en fait qu'un pouvoir limité, et c'est bien ça qui doit l'enquiquiner...

En l'occurrence, il a le droit d'enquiquiner AniaK, les jours pour un mariage sont des congés sur autorisation et pas de droit. J'en suis désolée, mais quelqu'un d'autre que moi l'aurait dit.
Le texte http://www.education.gouv.fr/botexte/bo020829/MENA0201858C.htm

Courage AniaK.  

Je confirme.
Cela avait été refusé à une collègue se mariant un samedi après-midi et qui avait cours le samedi matin...

Comme certains l'ont déjà dit , je pense que tu peux changer de poste ( même sans être TZR d'ailleurs...?!).
L'important c'est que tu continue à aimer ton métier, et commences à chercher pour changer d'établissement !

Et voilà un exemple du management qui se met en place et va se répandre, de plus en plus vite, avec les "leviers" toujours plus puissants accordés aux cheffaillons.
Ca va amener à des souffrances pur les uns, les plus renfermés, et des rapports de force permanents pour les autres, et une désaffection de plus en plus grande du métier.
Triste à dire, mais dans ton cas, il va falloir que tu multiplies les arrêts, on ne peut plus travailler dans ces conditions. Comment travailler sans arrière pensée, sereinement, dans une situation de conflit ?
Quant au mariage, jouer sur les périodes de vacances est un peu facile : il n'y a pas que l'enseignant en jeu, il y a le futur conjoint, la famille, certaines organisations sont difficiles, avec les familles éloignées, de professions diverses. C'est tout simplement mesquin.

Une étude sur le nombre de jours perdus en raison de congés pour dépression grâce à ces petits chefs qui enquiquinent pour obliger à remplacer une heure ou empêchent de prendre un jour pour raisons personnelles, ça serait bien utile au ministère . Voire sur le nombre croissant des démissions....quelle plaie, ces médiocres en mal d'autorité!!!

C'est quand même pas juste. Il me semble que mon frère a eu droit à un jour pour déménagement...Et ma soeur à trois jours pour le décès de notre grand -mère.(?!)

Mon mari un jour pour naissance de poulain....le monde ne s'est pas arrêté de tourner!

Il faudra sans doute que tu fasses avec jusqu'en juin de cette année, on peut supposer qu'ensuite tu pourras changer d'établissement à nouveau. Je ne crois pas qu'on ait grands pouvoirs face à ces gens-là dans ces situations-là, à part patienter et supporter. Il risque en effet de t'ennuyer avec des refus d'autorisation d'absence, et peut peut-être mandater une inspection pour te faire sanctionner mais si cela se trouve il n'a pas forcément ce levier cette année vu que les systèmes de notation changent ; il serait intéressant de savoir ce qu'il en est. Tu ne peux pas changer la date de mariage ? Ainsi franchement, tu lui dirais M.... et puis c'est tout, si c'est vraiment la seule chose qui pose souci. Parce que [modéré] normalement, tu ne le verra plus l'an prochain. C'est une chance parce qu'il y a des collègues qui sont obligés de s'endurer beaucoup plus longtemps avec des condition semblables.
C'est en effet une des raisons je pense, pour lesquelles les gens font globalement ce qu'on leur dit. Pour avoir la paix quand ils rentrent chez eux et pouvoir faire leur travail tranquilles. Surtout quand ils ont déjà pu subir cela. On a autre chose à faire de son temps, que de perdre son temps à cause de ces chefs pénibles qui n'ont que cela à penser.

Lizdarcy a écrit:C'est quand même pas juste. Il me semble que mon frère a eu droit à un jour pour déménagement...Et ma soeur à trois jours pour le décès de notre grand -mère.(?!)

Une collègue s'était entendu répondre qu'un mariage, cela se prévoie, alors qu'un décès.... Pour les déménagements, n'est-ce pas également soumis à l'appréciation du CDE?
AniaK, je partage ton point de vue sur l'obéissance des enseignants. Parfois on voudrait se rebeller, mais on n'en tout simplement pas la force.

Je sais que nous avons chacun notre personnalité mais il faut essayer de prendre de la distance par rapport à ce que peut te dire le CDE : plus ton CDE aura conscience que ses remarques t'affectent, plus il en profitera pour te casser. En ce qui me concerne, lorsqu'un CDE me fait des remarques de ce genre, je le regarde avec un grand sourire et je lui demande s'il a autre chose à me dire avant de m'en aller. Je peux t'assurer que, par la suite, ils ne me font plus de remarques désobligeantes.

amour a écrit:

Lizdarcy a écrit:C'est quand même pas juste. Il me semble que mon frère a eu droit à un jour pour déménagement...Et ma soeur à trois jours pour le décès de notre grand -mère.(?!)

Une collègue s'était entendu répondre qu'un mariage, cela se prévoie, alors qu'un décès.... Pour les déménagements, n'est-ce pas également soumis à l'appréciation du CDE?
AniaK, je partage ton point de vue sur l'obéissance des enseignants. Parfois on voudrait se rebeller, mais on n'en tout simplement pas la force.

Pour mon frère qui bosse à la CPAM, c'est dans la convention collective.

Quant au décès, l'enterrement a eu lieu à l'étranger et mon chef m'a dit d'y aller mais avec un rattrapage d'heures. Heu, comment dire, je n'y suis pas allée. J'ai ce poids sur le coeur que je ne digère toujours pas.
En revanche ma soeur ,qui elle s'y est rendue, a bien été furax de s'entendre dire à son retour "ben pourquoi tu n'as pas pris les trois jours auxquels tu avais droit?" Elle qui est rentrée dans l'avion du soir...

Bien d'accord avec vous. On peut avoir beaucoup à perdre quand on conteste seul. Et j'ai remarqué avec l'expérience que les collègues tentent de se protéger chacun de son côté en espérant un peu que la foudre tombera à côté.
Je te comprends AniaK. Je digère mal beaucoup de choses cette année et aucune n'a à voir avec mes classes ou mes élèves...

Ne pas rester seule, surtout. Se débrouiller pour que toute discussion soit entendue par quelqu'un. Remplacer un collègue n'a rien d'obligatoire. Faire du chantage à ce sujet est tout de même très déplacé. Un chef à qui l'on tient tête poliment ne joue pas deux fois à ce petit jeu. J'ai remarqué que ce genre de personne sait très rapidement à qui s'en prendre.

Lizdarcy a écrit:C'est quand même pas juste. Il me semble que mon frère a eu droit à un jour pour déménagement...Et ma soeur à trois jours pour le décès de notre grand -mère.(?!)

Ce n'est pas de droit mais un CDE peut l'accorder.
Et on parle des règles dans l'EN, pas dans d'autres administrations ou dans le privé.
Perso je n'avais pas eu droit à des jours pour notre mariage alors que mon mari dans une autre administration a eu droit à ses trois jours.

Tout mon soutien Ania K. Montre à ton CDE que tu n'es pas touchée par ses remarques ni par ses menaces.