Préparation CAPES tout en étant contractuel

Bonjour à tous,

N'étant pas admissible à l'agrégation, que j'ai passée pour la première fois cette année, j'aimerais me focaliser, l'an prochain sur le CAPES.
Je suis titulaire d'un Master de Philosophie de l'Art à Paris IV. Je suivais aussi des cours de philo générale en auditeur libre, et j'ai fait de la philosophie en Licence Humanités. J'ai, depuis l'adolescence, une activité philosophique assez soutenue même si j'ai de grosses carences, comme l'agrégation a pu me le démontrer.
Concernant la préparation de cette dernière : je suivais celle de Paris IV. J'ai au départ rendu quelques copies aux épreuves blanches : les notes se situaient autour de 8-11, ce qui me faisait espérer une bonne marge de progression. Malheureusement j'ai mis longtemps à acquérir la bonne méthode de travail : c'est-à-dire un travail intelligent, "intéressé", sur les textes... de plus, je ne travaillais pas assez, car je voyais cette année comme un test plus qu'autre chose.
En janvier, j'ai commencé à enseigner 14h par semaine dans un lycée privé sous contrat. J'y enseigne toujours à l'heure où j'écris ces lignes. Cela m'a détourné de la préparation à l'agrégation, car je devais plutôt me concentrer sur la préparation de mes cours. J'ai conçu ces derniers comme des ressources qui pourraient me servir au CAPES/à l'agrégation, donc de manière très fournie et exhaustive, même si bien sûr, je n'exposais pas tout en cours. Je suis assez à l'aise dans mes cours, les élèves sont intéressés, mais l'environnement de travail, très agréable, aide sans doute beaucoup.

J'envisage donc de passer le CAPES l'an prochain, pour obtenir une sécurité financière et un emploi. Plus précisément je vise le CAFEP. J'ai toujours des velléités d'agrégation, mais je les mets de côté pour le moment. Je me demandais donc : préparer le CAPES tout en enseignant, comme contractuel, est-ce une bonne idée ? Les formation des ressources et l'exercice, au quotidien, de la pédagogie, et la correction de copies seront-elles "suffisantes" en guise de préparation ? J'envisage en supplément de m'inscrire au CNED notamment pour me faire corriger le plus de devoirs possibles, et ainsi travailler la méthode... Est-il nécessaire de toujours travailler au maximum sur les textes ? A titre d'exemple, l'année passée, lorsque je suivais encore à peu près la préparation, je fichais, sur mon temps libre nombre d'ouvrages philosophiques. Certains classiques et incontournables, que j'avais bien sûr déjà été amené à parcourir et à mobiliser pendant mes études, et d'autres, plus personnels, selon mes centres d'intérêt, et la nécessité de me constituer une culture philosophique la plus diverse possible (j'avais, et j'ai toujours de grosses lacunes dans certains domaines).

Pensez-vous qu'un tel objectif soit viable ? A priori, le lycée où j'enseigne n'aura pas besoin de mes services l'an prochain, donc il me faudrait trouver un établissement qui me recruterait dès le mois de septembre, pour toute l'année... est-ce aisé, notamment dans le privé, où ai-je eu un gros coup de chance en trouvant immédiatement dans un lycée dès lors que j'ai commencé mes recherches ?

Je vous remercie d'avance pour vos éclaircissements, et à tous les conseils que vous pourrez m'apporter quant à la viabilité de mon projet.

Cordialement,

Jben

Personnellement, je ne conseillerais pas de ne préparer qu'un seul des deux concours, et je suggérerais qu'il n'est pas pertinent d'avoir une activité salariée à temps plein ou quasi plein quand on prépare l'agrégation.

Mais bien sûr, si tu dois gagner ta vie, tu feras ce que tu viens de décrire. (Ça ne fait pas de mal de s'inscrire, au moins, à l'agrégation, et de passer les épreuves.)

Oui, il s'agit de me concentrer sur le CAPES. Je repasserai l'agrégation mais l'année prochaine, ce n'est pas l'objectif. En partant du principe qu'il s'agirait donc de viser le CAPES, est-ce une bonne méthode ?

Pour avoir travaillé en tant qu'AED (et responsable aide au devoirs avec des 6e et 6e SEGPA) pendant la prépa du concours ( Pas le choix la aussi), je te donne mon avis perso !
Le temps te manquera, tu te retrouvera face à des gens jeunes ( 21/22 ans pour ceux qui sortent de licence) qui n'ont que ça à faire, il faut en avoir conscience. En même temps, même quand on a que ça à faire, on manque aussi de temps !
Par contre ton atout majeur c'est que tu fera le lien, par ton activité pro, entre savoirs scientifiques et savoirs scolaires, tu aura eu l'occasion d'enseigner la discipline et donc de combler les lacunes afin de devenir un bon généraliste. Ce qui manque aux candidats du CAPES ( je connais moins l’agrégation) c'est vraiment ce lien entre savoirs universitaires/ savoirs scolaires : Pourquoi j'enseigne ça ? A quoi cela va t-il servir à des élèves de 17/18 ans ? Pourquoi cette thématique est elle enseigné et non celle la ?

Courage !


Et pour l'agreg je ne sais que te dire, si les thématiques sont proches, pourquoi pas ! Mais reste concentré sur le CAPES car ton exp professionel sera un atout ( peut être est-ce moins vrai à l'agreg qui est un concours d'érudition)

L'agrégation de philosophie n'est pas du tout un concours d'érudition, mais contrairement au capes elle comporte un programme. L'expérience montre qu'il est plutôt rare d'obtenir l'agrégation en ayant une activité à temps plein.

Réussir le capes en travaillant comme enseignant, c'est nettement moins impossible, et enseigner le programme de terminale n'est pas la plus mauvaise méthode pour le travailler, évidemment.

Je ne peux pas t'aider pour ce qui est de l'art de dénicher un établissement privé qui te recrute, je n'ai pas du tout d'expérience en ce domaine. Mais je te conseille effectivement de garder un lien avec une institution (CNED ou Université) qui te corrige des devoirs et te permette aussi de faire des colles d'oral (très important), sachant qu'il faudra parfois du courage, après avoir corrigé un paquet de copies de terminale, pour te mettre à en pondre une toi-même...

Lunastella : honnêtement cette année j'ai le temps de faire des lectures de mon côté, et de travailler. Après peut-être que je bâcle mes cours ? J'en ai pas non plus l'impression. Mais c'est vrai que des collègues m'ont transmis des ressources, et j'ai parfois pu faire corriger des copies de bac blanc/DST à l'extérieur, ce qui m'a sûrement soulagé d'une charge de travail... il n'empêche qu'à activité égale, en sachant qu'une bonne partie de mes séquences seront prêtes, j'ai l'impression que je ne serai pas débordé (par le boulot bien sûr, l'association boulot + concours sera à n'en pas douter éreintante)... c'est peut-être le fait d'être dans le privé aussi qui aide ? Les équipes administratives & pédagogiques facilitent considérablement la vie des enseignants dans l'établissement en question... Les cours se passent bien, je n'ai pratiquement pas à faire de discipline, les élèves sont intéressés, j'en sors très rarement, si ce n'est jamais, stressé ou plus fatigué que ça.

@PauvreYorick : oui, je pars sur le CNED pour le moment, histoire d'avoir des copies corrigées, des ressources supplémentaires etc.

Comme je l'ai dit dans mon message initial je me demande néanmoins si je dois garder un rapport au travail qui serait, dans une certaine mesure (car comme tu l'indiques il s'agit d'un concours sur programme) comparable à celui de l'agrégation... c'est-à-dire entretenir une activité philosophique directement sur les textes le plus possible, ou plutôt privilégier les manuels et la dimension transversale entre notions ?

Je dirais volontiers : pas de manuels. Des usuels utilisables il y en a, comme par exemple les trois tomes des Notions de philosophie de Kambouchner.

(Mais un manuel, c'est-à-dire un squelette de cours et des extraits, à quoi ça pourrait bien servir, soit à un candidat, soit à un prof ?)

Mais attends d'autres avis.

Préparer les cours (comme autant de sujets de dissertation en fait), élaborer les corrigés des devoirs que l'on donne aux élèves, préparer la ou les oeuvre(s) complète(s) qu'on fait présenter aux élèves à l'oral, avoir à clarifier les exigences méthodologiques pour les élèves, tout cela peut être un excellent tremplin pour le capes, si c'est fait sérieusement et dans l'optique de se perfectionner soi-même., c'est-à-dire à condition de ne pas brosser à grands traits des "trucs", mais en y trouvant l'occasion de reprendre les textes eux-mêmes (pas les manuels, je suis totalement d'accord avec Pauvre Yorick ; les textes eux-mêmes, lecture de première main, c'est important, le jury le répète chaque année dans les rapports), d'aller du côté de ce qu'on maîtrise mal.

La somme de travail nécessaire quand on a des classes en responsabilité rend certes difficile la préparation des concours ; mais les éléments que j'ai indiqués ci-dessus ont l'effet inverse.

Donc oui, ça me semble jouable à condition de se servir réellement des cours que l'on donne pour travailler le contenu et les méthodes.

Oulaaaaa Jben je n'ai rien insinué du tout sur ton professionnalisme. Chacun a son rythme! (En plus en philo vous n'avez que des terms non? Les programmes sont beaucoup différents d'une filière a l'autre?)
Si tu pense en être capable fonce, ce que tout le monde a l'air de dire c'est que c'est faisable, avis a prendre en compte mais seul ton état d'esprit est maitre !

Lunastella a écrit:Oulaaaaa Jben je n'ai rien insinué du tout sur ton professionnalisme. Chacun a son rythme! (En plus en philo vous n'avez que des terms non? Les programmes sont beaucoup différents d'une filière a l'autre?)
Si tu pense en être capable fonce, ce que tout le monde a l'air de dire c'est que c'est faisable, avis a prendre en compte mais seul ton état d'esprit est maitre !

µ

Ah non je sais, je me posais sincèrement la question du coup, mais je crois que dans mon cas, c'est l'environnement de travail qui a fait la différence. Comme le dit Aspasie, mes cours étaient aussi peut-être un peu trop "prévisibles", mais il m'est arrivé, pour certaines séquences, de bosser comme si je réalisais des "grosses" fiches d'agrégation. D'ailleurs merci Aspasie pour les conseils, dans ce cas ça se rapproche plus de l'agrégation que ce à quoi je m'attendais.

Sinon, je n'avais effectivement que des TS. Le programme est plus léger : seuls les L ont l'intégralité des notions au programme. Pour les S, au-delà de quelques notions communes aux autres filières, ce sont surtout les notions d'épistémologie qui sont conservées du tronc commun.