- RikkiMonarque
Il n'est pas rare que je voie revenir un gamin avec une seule page écrite dans le cahier du jour depuis la dernière séance, même hors période de vacances. Je les reçois toutes les trois semaines...
Il n'est pas rare non plus que je ne trouve quasiment que des photocopies sur les pages des cahiers. Parfois, l'enfant a écrit sur les photocopies en question, dans des cases, sans lignes, comme il pouvait.
C'est un problème en rééducation. Si nous faisons si peu de séances, c'est qu'en fait nous comptons sur l'école pour l'entraînement quotidien. L'idée, c'est qu'on rectifie en rééduc ce qui cloche, mais ensuite le gamin avance au même rythme que ses camarades. Sauf que ça ne marche pas à tous les coups, car parfois, le rythme en question est tellement lent que l'automatisation ne se fait pas.
Il n'est pas rare non plus que je ne trouve quasiment que des photocopies sur les pages des cahiers. Parfois, l'enfant a écrit sur les photocopies en question, dans des cases, sans lignes, comme il pouvait.
C'est un problème en rééducation. Si nous faisons si peu de séances, c'est qu'en fait nous comptons sur l'école pour l'entraînement quotidien. L'idée, c'est qu'on rectifie en rééduc ce qui cloche, mais ensuite le gamin avance au même rythme que ses camarades. Sauf que ça ne marche pas à tous les coups, car parfois, le rythme en question est tellement lent que l'automatisation ne se fait pas.
- Ma'amÉrudit
On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
- gelsomina31Grand Maître
J'essaie en tant que ZIL de faire écrire chaque jours au moins 5 lignes à mes élèves mais je constate que pour un bon tiers; c'est très très compliqué... Beaucoup de travail sur fichier et photocopie ou tout simplement à l'oral.
Depuis lundi, je remplace dans un CP/CE1 et c'est bien la première fois que la maitresse que je remplace me demande de faire écrire les leçons par les CE1.
Depuis lundi, je remplace dans un CP/CE1 et c'est bien la première fois que la maitresse que je remplace me demande de faire écrire les leçons par les CE1.
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Fear buildswalls.Hope builds bridges !
« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
- RikkiMonarque
Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Je viens de me faire allumer sur Facebook par un instit de maternelle qui m'a expliqué que l'écriture cursive ne devait plus être enseignée en maternelle. La vraie priorité ? L'anglais.
Bon, ben tant qu'on fera en priorité code informatique, anglais et philo à la maternelle, on se retrouvera à devoir apprendre à tenir un crayon au lycée.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- gnafron2004Grand sage
Ben moi je suis prof d'anglais et je milite activement pendant les réunions pour que les collègues PE ne s'enquiquinent pas avec l'anglais au primaire, ça m'aiderait beaucoup plus si les élèves maîtrisaient des trucs has-been comme le sujet, le verbe et l'adjectif en français, et accessoirement si je pouvais réussir à lire ce qu'il écrivent ça serait pas mal aussi. Mais je suis réac, il paraît.
- mafalda16Modérateur
Rikki a écrit:Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Je viens de me faire allumer sur Facebook par un instit de maternelle qui m'a expliqué que l'écriture cursive ne devait plus être enseignée en maternelle. La vraie priorité ? L'anglais.
Bon, ben tant qu'on fera en priorité code informatique, anglais et philo à la maternelle, on se retrouvera à devoir apprendre à tenir un crayon au lycée.
Mais comment quelqu'un qui enseigne peut-il dire une énormité pareille ? Y a des claques qui se perdent.
- ErgoDevin
gnafron2004 a écrit:Ben moi je suis prof d'anglais et je milite activement pendant les réunions pour que les collègues PE ne s'enquiquinent pas avec l'anglais au primaire, ça m'aiderait beaucoup plus si les élèves maîtrisaient des trucs has-been comme le sujet, le verbe et l'adjectif en français, et accessoirement si je pouvais réussir à lire ce qu'il écrivent ça serait pas mal aussi. Mais je suis réac, il paraît.
Entièrement d'accord.
- DanskaProphète
Itou. Et je tiens le même raisonnement au lycée : je préfèrerais qu'il y moins d'enseignements d'exploration (y compris les SES) et d'options diverses et variées en 2nde, et davantage d'heures de français et de maths. Ca m'éviterait de devoir reprendre l'accord des participes passés et la lecture des pourcentages en 1ère et Tle.Ergo a écrit:gnafron2004 a écrit:Ben moi je suis prof d'anglais et je milite activement pendant les réunions pour que les collègues PE ne s'enquiquinent pas avec l'anglais au primaire, ça m'aiderait beaucoup plus si les élèves maîtrisaient des trucs has-been comme le sujet, le verbe et l'adjectif en français, et accessoirement si je pouvais réussir à lire ce qu'il écrivent ça serait pas mal aussi. Mais je suis réac, il paraît.
Entièrement d'accord.
- Mrs HobieGrand sage
Suis pas tout à fait d'accord : c'est AVANT qu'il faudrait qu'il y ait plus de français et maths, la diversification des options en lycée je suis pour. Mais faut des bases solides pour construire, et ce n'est pas le cas actuellement en effet.Danska a écrit:Itou. Et je tiens le même raisonnement au lycée : je préfèrerais qu'il y moins d'enseignements d'exploration (y compris les SES) et d'options diverses et variées en 2nde, et davantage d'heures de français et de maths. Ca m'éviterait de devoir reprendre l'accord des participes passés et la lecture des pourcentages en 1ère et Tle.
Quant à l'anglais à l'école primaire, je préférerais aussi qu'ils laissent tomber, ça m'éviterait de corriger l'instit de mon gnome en maths (il veut mesurer des droites, ne maîtrise pas du tout les notations ...) ET en anglais ("what the weather like" :blague: ça manque de verbe non ?) ...
_________________
Plus tu pédales moins vite, moins t'avances plus vite.
Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
Tutylatyrée Ewok aux Doigts Agiles, Celle qui Abrite les Plumes aux Écrits Sagaces, Rapide Chevalier sur son Coursier Mécanique
- DanskaProphète
Je suis d'accord avec toi... en théorie. En pratique, les choses étant ce qu'elles sont, on a en 2nde des élèves qui ne savent ni lire ni écrire correctement. Ceux-là, je préfèrerais qu'ils passent plus de temps en français et moins en SES, ce serait nettement plus utile pour eux.
- Mrs HobieGrand sage
On est d'accord : le problème n'est pas la SES en seconde, mais le fait qu'ils ne savent ni lire, ni écrire correctement ... le problème est donc avantDanska a écrit:Je suis d'accord avec toi... en théorie. En pratique, les choses étant ce qu'elles sont, on a en 2nde des élèves qui ne savent ni lire ni écrire correctement. Ceux-là, je préfèrerais qu'ils passent plus de temps en français et moins en SES, ce serait nettement plus utile pour eux.
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Plus tu pédales moins vite, moins t'avances plus vite.
Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
Tutylatyrée Ewok aux Doigts Agiles, Celle qui Abrite les Plumes aux Écrits Sagaces, Rapide Chevalier sur son Coursier Mécanique
- DanskaProphète
Le problème est avant, et pendant aussi. Et le fait que le problème soit pendant est un autre problème en soit. Je crois qu'on est d'accord sur ce point :lol:
- Spoiler:
- Les SES, pas la
- Spoiler:
- oui, bon, ok, :jesors:
- ZagaraGuide spirituel
A force de remédier aux échecs des remédiations antérieures, on finit par penser qu'il ne faudrait que du Français jusqu'au Bac, alors que si les fondamentaux avaient été acquis en temps et en heure, on ne se poserait pas cette question pour le lycée.
- RabelaisVénérable
1000 fois d'accord avec toi.Zagara a écrit:A force de remédier aux échecs des remédiations antérieures, on finit par penser qu'il ne faudrait que du Français jusqu'au Bac, alors que si les fondamentaux avaient été acquis en temps et en heure, on ne se poserait pas cette question pour le lycée.
Et quelle remédiation ?
Refaire le programme de grammaire en seconde , déjà lui-même revu en long et en large au collège ?
J'y consacre en quatrieme la moitié de mes heures de français, je dois leur faire apprendre ( revoir ?) ce qui devrait être maîtrisé depuis le CM1.
J'ai le soir, souvent, les mêmes devoirs pour mon gamin de CM1 que les cours que je suis obligée de leur faire en 4e, remédiation oblige.
C'est inadmissible, tout ceci devrait avoir été acquis pour pouvoir avancer et stabiliser toutes les notions définitivement.
La remédiation, effectivement, a ses limites et mes résultats ne sont pas probants. Je ne peux stabiliser sur des sables mouvants.
Il va falloir un jour que les gouvernements comprennent que ce qui a été manqué au cycle 3 ( ex cycle 3, celui d'avant la réforme ) se récupère très difficilement.
Quelle honte ! Devoir remettre l'orthographe et la grammaire en seconde, au Lycee !
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- Ma'amÉrudit
Rikki a écrit:Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Je viens de me faire allumer sur Facebook par un instit de maternelle qui m'a expliqué que l'écriture cursive ne devait plus être enseignée en maternelle. La vraie priorité ? L'anglais.
Bon, ben tant qu'on fera en priorité code informatique, anglais et philo à la maternelle, on se retrouvera à devoir apprendre à tenir un crayon au lycée.
Ah ! Ah !
Elle est bien bonne celle-là ! Si encore ils maîtrisaient un peu d'anglais en arrivant au collège ! Mais c'est loin d'être le cas ! J'envie mes collègues d'espagnol qui n'ont pas ces problèmes, au moins tout le monde commence en même temps et dans les mêmes conditions. En anglais, les collègues qui ont des sixièmes se retrouvent à devoir gérer des disparités énormes entre ceux qui ont réellement fait de l'anglais en primaire et bien, ceux qui en ont fait, mais qui ont appris n'importe quoi et ceux qui n'en ont pas fait ou presque.
Il maîtrise l'anglais au moins l'instit de maternelle en question ? Parce que la plupart de mes anciens collègues avaient des connaissances très rudimentaires en anglais. Et c'est bien normal après tout, ils ne sont pas professeurs de LV.
Quand je suis allée à la réunion de rentrée pour mon fils qui est en CM1, je suis discrètement allée voir la maîtresse à la fin (que je connais par ailleurs) pour lui expliquer gentiment deux trois trucs qui n'allaient pas du tout sur ses affichages en anglais. Elle ne l'a pas mal pris, enfin je crois...
Je préférerais aussi qu'elle consacre son temps, précieux, à autre chose, mais elle est consciencieuse, elle fait ce qu'on lui demande de faire.
Je précise que c'est une instit qui est très bien par ailleurs et qui fait du mieux qu'elle peut, mais son anglais date de la terminale.
Moi aussi je dois être réac en fait...
- Henri StanleyNiveau 2
Eternel problème... je cite...
"Les professeurs des écoles, contrairement aux instituteurs, sont donc recrutés sans aucune exigence en matière d'écriture ou de présentation. La maîtrise de l'orthographe est désormais diluée dans l'évaluation globale de l'épreuve de français.
Une fois à l'IUFM, il n'y a souvent aucun enseignement sur la tenue du crayon, la position de la feuille, la formation des lettres... Quand l'écriture est abordée, il ne s'agit que d'expression écrite : le rôle du corps dans l'apprentissage est minoré, voire ignoré. L'écriture, en tant que geste, est considérée comme la science des ânes.
La place de l'écriture manuscrite, qui occupait 10 paragraphes dans les instructions officielles de 1972, est réduite à quelques lignes, fort floues, dans les orientations pour l'école maternelle de 1986. Ces orientations semblent préparer l'observation réfléchie de la langue, qui apparaîtra plus tard, en réduisant l'enseignement de l'écriture à une observation réfléchie des signes graphiques."
J'ai passé le concours d'entrée à l'Ecole Normale en 1977.
1ère partie, examen écrit: présentation, écriture, orthographe...
Genre trois erreurs d'accords, il n'y avait plus la moyenne (1 erreur, 4 points en moins).
Les exigences d'admissibilité pour la seconde partie, essentiellement orale, étaient clairement précisées. Pas question d'admettre un candidat en-dessous d'un minimum (note de 12/20).
Les deux années de formation ont été, malgré des manques évidents, assurées au service du pragmatisme sur le terrain, de la conduite de classes,... quel que soit le niveau, avec en prime plusieurs travaux de réflexion portant sur l'enseignement, la pédagogie, des recherches en didactique.... Une année supplémentaire n'aurait pas été de trop.
Le niveau d'exigence requis sur le terrain, l'efficacité, était élevé, nettement plus privilégié que les différentes monographies, genre "usines à gaz" de xxx pages.
Etaient dispensés également des cours d'écriture au tableau, afin d'assurer et de présenter aux élèves une écriture digne de ce nom.
On peut compter sur les doigts d'une demi-main les enseignants qui écrivent correctement. Le tableau blanc n'a rien arrangé, à part la facilité d'utilisation.
Depuis que la dilution des savoirs fondamentaux a fait irruption dans les classes, force est de constater le malaise.
De la petite section au cm2, avec le passage à la semaine de 24 heures (27 antérieurement), l'allongement de vacances intermédiaires, les élèves passent moins de temps en classe avec pratiquement une année scolaire en moins dans leur cursus entre la PS et le cm2. Par contre, le nombre de matières a augmenté. Une bouteille de 75 cl contiendra toujours 75 cl et pas au-delà!!!
Ce n'était pas mieux avant, c'était différent, certainement avec davantage d'ancrage dans la réalité quotidienne et de pragmatisme.
"Les professeurs des écoles, contrairement aux instituteurs, sont donc recrutés sans aucune exigence en matière d'écriture ou de présentation. La maîtrise de l'orthographe est désormais diluée dans l'évaluation globale de l'épreuve de français.
Une fois à l'IUFM, il n'y a souvent aucun enseignement sur la tenue du crayon, la position de la feuille, la formation des lettres... Quand l'écriture est abordée, il ne s'agit que d'expression écrite : le rôle du corps dans l'apprentissage est minoré, voire ignoré. L'écriture, en tant que geste, est considérée comme la science des ânes.
La place de l'écriture manuscrite, qui occupait 10 paragraphes dans les instructions officielles de 1972, est réduite à quelques lignes, fort floues, dans les orientations pour l'école maternelle de 1986. Ces orientations semblent préparer l'observation réfléchie de la langue, qui apparaîtra plus tard, en réduisant l'enseignement de l'écriture à une observation réfléchie des signes graphiques."
J'ai passé le concours d'entrée à l'Ecole Normale en 1977.
1ère partie, examen écrit: présentation, écriture, orthographe...
Genre trois erreurs d'accords, il n'y avait plus la moyenne (1 erreur, 4 points en moins).
Les exigences d'admissibilité pour la seconde partie, essentiellement orale, étaient clairement précisées. Pas question d'admettre un candidat en-dessous d'un minimum (note de 12/20).
Les deux années de formation ont été, malgré des manques évidents, assurées au service du pragmatisme sur le terrain, de la conduite de classes,... quel que soit le niveau, avec en prime plusieurs travaux de réflexion portant sur l'enseignement, la pédagogie, des recherches en didactique.... Une année supplémentaire n'aurait pas été de trop.
Le niveau d'exigence requis sur le terrain, l'efficacité, était élevé, nettement plus privilégié que les différentes monographies, genre "usines à gaz" de xxx pages.
Etaient dispensés également des cours d'écriture au tableau, afin d'assurer et de présenter aux élèves une écriture digne de ce nom.
On peut compter sur les doigts d'une demi-main les enseignants qui écrivent correctement. Le tableau blanc n'a rien arrangé, à part la facilité d'utilisation.
Depuis que la dilution des savoirs fondamentaux a fait irruption dans les classes, force est de constater le malaise.
De la petite section au cm2, avec le passage à la semaine de 24 heures (27 antérieurement), l'allongement de vacances intermédiaires, les élèves passent moins de temps en classe avec pratiquement une année scolaire en moins dans leur cursus entre la PS et le cm2. Par contre, le nombre de matières a augmenté. Une bouteille de 75 cl contiendra toujours 75 cl et pas au-delà!!!
Ce n'était pas mieux avant, c'était différent, certainement avec davantage d'ancrage dans la réalité quotidienne et de pragmatisme.
- RikkiMonarque
Il y a plein de trucs qui sont mieux maintenant qu'avant, j'en suis persuadée. On écoute plus les enfants, on ne les frappe plus jamais, on évite de les insulter et de les humilier en classe. Ce n'est pas un détail. Quand j'étais petite, l'école, c'était souvent très dur.
Mais il y a effectivement un vrai problème de transmission de savoir. Et le problème, c'est qu'avant d'être un lieu de vie, l'école est un lieu de transmission de savoir. Ou de savoirs, comme vous voulez. Bref, le problème, c'est quand on perd la finalité de vue.
J'ai autrefois travaillé dans un hebdo qui a eu des difficultés et qui n'est pas paru pendant plusieurs semaines. C'était le pire moment de ma vie professionnelle. On était tous inquiets, on ne savait pas si ça allait paraître ou pas, on était nerveux, on n'avait rien à faire que de "faire semblant" puisque la direction nous disait "Faites le journal, comme si de rien n'était". Sauf qu'on tournait à vide.
Je n'ai jamais vu une ambiance de boulot pire de toute ma vie pro (et j'en ai vu, pourtant, des ambiances pourries, y compris dans l'EN) : réunir 40 personnes dans des locaux et leur dire "faites semblant de bosser pour un journal qui va faire semblant de paraître, et on ne vous dit pas de quoi l'avenir sera fait", ça fait émerger le pire en chacun.
Parfois, dans l'EN, j'ai l'impression que c'est la même chose. On fait semblant. Personne n'est dupe, mais on fait semblant, à vide. Et ça ne fait ressortir le meilleur ni des élèves, ni des profs.
Mais il y a effectivement un vrai problème de transmission de savoir. Et le problème, c'est qu'avant d'être un lieu de vie, l'école est un lieu de transmission de savoir. Ou de savoirs, comme vous voulez. Bref, le problème, c'est quand on perd la finalité de vue.
J'ai autrefois travaillé dans un hebdo qui a eu des difficultés et qui n'est pas paru pendant plusieurs semaines. C'était le pire moment de ma vie professionnelle. On était tous inquiets, on ne savait pas si ça allait paraître ou pas, on était nerveux, on n'avait rien à faire que de "faire semblant" puisque la direction nous disait "Faites le journal, comme si de rien n'était". Sauf qu'on tournait à vide.
Je n'ai jamais vu une ambiance de boulot pire de toute ma vie pro (et j'en ai vu, pourtant, des ambiances pourries, y compris dans l'EN) : réunir 40 personnes dans des locaux et leur dire "faites semblant de bosser pour un journal qui va faire semblant de paraître, et on ne vous dit pas de quoi l'avenir sera fait", ça fait émerger le pire en chacun.
Parfois, dans l'EN, j'ai l'impression que c'est la même chose. On fait semblant. Personne n'est dupe, mais on fait semblant, à vide. Et ça ne fait ressortir le meilleur ni des élèves, ni des profs.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- LouisBarthasExpert
Merci.gnafron2004 a écrit:Ben moi je suis prof d'anglais et je milite activement pendant les réunions pour que les collègues PE ne s'enquiquinent pas avec l'anglais au primaire, ça m'aiderait beaucoup plus si les élèves maîtrisaient des trucs has-been comme le sujet, le verbe et l'adjectif en français, et accessoirement si je pouvais réussir à lire ce qu'il écrivent ça serait pas mal aussi. Mais je suis réac, il paraît.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- celou2163Niveau 1
Ma mère est prof des écoles (en CM2) et le problème c'est qu'on lui demande de faire tout et n'importe quoi! La multiplication des matières, des activités manuelles dignes de centres aérés etc. Pour faire du français "pur", elle prend donc sur du temps destiné à la base et suivant les programmes, aux autres disciplines.
Un retour aux fondamentaux est essentiel, je pense. Qu'on réintègre des matinées entières de maths et de français, ce serait quand-même une solution pour redonner des bases solides aux enfants. Et en collège on pourrait comme cela faire davantage de littérature.
Un retour aux fondamentaux est essentiel, je pense. Qu'on réintègre des matinées entières de maths et de français, ce serait quand-même une solution pour redonner des bases solides aux enfants. Et en collège on pourrait comme cela faire davantage de littérature.
- maduNiveau 8
Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Un peu HS mais la priorité n'est pas non plus d'apprendre à lire si j'en crois la directrice avec laquelle j'ai discuté cette semaine (ils ont bien le temps pour ça, au moins jusqu'au début du collège, et ne sont pas en échec pour autant)...
- ysabelDevin
madu a écrit:Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Un peu HS mais la priorité n'est pas non plus d'apprendre à lire si j'en crois la directrice avec laquelle j'ai discuté cette semaine (ils ont bien le temps pour ça, au moins jusqu'au début du collège, et ne sont pas en échec pour autant)...
c'est quand même dingue dans une société comme la nôtre qui n'a jamais autant été fondée sur l'écrit
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- celou2163Niveau 1
Pour ma part, il y a aussi une chose qui me choque: nous donnons pour tout et pour rien des photocopies à nos élèves. Et cela dès les petites classes. Perso, je trouve cela honteux. On devrait les faire écrire, les faire copier davantage. C'est de cette manière que se fixe l'orthographe. Pas en surlignant sur une feuille des phrases déjà faites. Il en est de même pour les textes à trous qui font que les élèves se laissent aller à la facilité, de notre faute.
- OlympiasProphète
. :shock: :shock: :shock:madu a écrit:Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Un peu HS mais la priorité n'est pas non plus d'apprendre à lire si j'en crois la directrice avec laquelle j'ai discuté cette semaine (ils ont bien le temps pour ça, au moins jusqu'au début du collège, et ne sont pas en échec pour autant)...
- gauvain31Empereur
celou2163 a écrit:Pour ma part, il y a aussi une chose qui me choque: nous donnons pour tout et pour rien des photocopies à nos élèves. Et cela dès les petites classes. Perso, je trouve cela honteux. On devrait les faire écrire, les faire copier davantage. C'est de cette manière que se fixe l'orthographe. Pas en surlignant sur une feuille des phrases déjà faites. Il en est de même pour les textes à trous qui font que les élèves se laissent aller à la facilité, de notre faute.
+10000
- maduNiveau 8
Olympias a écrit:. :shock: :shock: :shock:madu a écrit:Ma'am a écrit:On en revient toujours au même problème, la priorité de l'école n'est plus d'apprendre à écrire. Et d'ailleurs, les enseignants ne sont plus formés pour cela.
Un peu HS mais la priorité n'est pas non plus d'apprendre à lire si j'en crois la directrice avec laquelle j'ai discuté cette semaine (ils ont bien le temps pour ça, au moins jusqu'au début du collège, et ne sont pas en échec pour autant)...
Pas mieux...
J'ai d'abord cru à de l'humour mais non. J'ai tenté de discuter, peine perdue, j'ai envisagé les insultes pour me défouler mais j'ai été élevée, alors j'ai laissé tomber... À regrets, parce que ça me révolte !
- Henri StanleyNiveau 2
"Parfois, dans l'EN, j'ai l'impression que c'est la même chose. On fait semblant. Personne n'est dupe, mais on fait semblant, à vide. Et ça ne fait ressortir le meilleur ni des élèves, ni des profs."
"Pour ma part, il y a aussi une chose qui me choque: nous donnons pour tout et pour rien des photocopies à nos élèves. Et cela dès les petites classes. Perso, je trouve cela honteux. On devrait les faire écrire, les faire copier davantage. C'est de cette manière que se fixe l'orthographe. Pas en surlignant sur une feuille des phrases déjà faites. Il en est de même pour les textes à trous qui font que les élèves se laissent aller à la facilité, de notre faute. "
etc..
La facilité a permis de charger encore plus la mule...
On ne peut que constater le résultat...
"Pour ma part, il y a aussi une chose qui me choque: nous donnons pour tout et pour rien des photocopies à nos élèves. Et cela dès les petites classes. Perso, je trouve cela honteux. On devrait les faire écrire, les faire copier davantage. C'est de cette manière que se fixe l'orthographe. Pas en surlignant sur une feuille des phrases déjà faites. Il en est de même pour les textes à trous qui font que les élèves se laissent aller à la facilité, de notre faute. "
etc..
La facilité a permis de charger encore plus la mule...
On ne peut que constater le résultat...
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