Réforme du collège : bilan de mi-parcours ?

Après 2/3 d'année sous nouveau régime, est-ce qu'on peut tirer un bilan positif de certains points de la réforme, ou bien s'avèrent-ils tous problématiques ?

Je suppose que cela sera très variable selon les lieux et les disciplines.
Par exemple, dans mon collège, en ce qui concerne le français en 5e, c'est mieux, car on a à présent 4h30 élève/5h prof (contre 4 heures avant la réforme).
Mais toujours dans mon collège, n'avoir qu'une heure en latin 5e, c'est horrible, je perds largement plus de la moitié du temps par rapport à avant la réforme, car d'une semaine sur l'autre les élèves ont tout oublié.

La mise en place de la réforme du collège date de septembre dernier. Point commun à de nombreux collègues : épuisement.
Perte d'heures en français, en latin, qui rejaillissent sur la façon de travailler.

Les retours que j'ai d'anciens collègues de collège tournent autour du thème des heures et surtout des inégalités. On me dit que dans tel collège "c'est mieux", parce que le bout de gras a été correctement défendu ou que les supérieurs sont ouverts et arrangeants, mais dans tel autre, c'est horrible. Est-ce qu'au final cette réforme pourrait générer une aggravation de l'inégalité scolaire entre collèges ? (enfin pour répondre à ça il faudrait une enquête l'année prochaine d'évaluation de l'application de la réforme)

Zagara a écrit:Les retours que j'ai d'anciens collègues de collège tournent autour du thème des heures et surtout des inégalités. On me dit que dans tel collège "c'est mieux", parce que le bout de gras a été correctement défendu ou que les supérieurs sont ouverts et arrangeants, mais dans tel autre, c'est horrible. Est-ce qu'au final cette réforme pourrait générer une aggravation de l'inégalité scolaire entre collèges ?

J'en ai peur. Tout le contraire de l'effet escompté.

Zagara a écrit:Les retours que j'ai d'anciens collègues de collège tournent autour du thème des heures et surtout des inégalités. On me dit que dans tel collège "c'est mieux", parce que le bout de gras a été correctement défendu ou que les supérieurs sont ouverts et arrangeants, mais dans tel autre, c'est horrible. Est-ce qu'au final cette réforme pourrait générer une aggravation de l'inégalité scolaire entre collèges ?

Voilà, c'est exactement ce qui me débecte dans cette réforme, ce en quoi elle est inacceptable et ce pour quoi elle doit être abrogée.
Et je pense que c'est parfaitement délibéré, pour déglinguer l'EN de l'intérieur - cf le fameux rapport de l'OCDE.

henriette a écrit:

Zagara a écrit:Les retours que j'ai d'anciens collègues de collège tournent autour du thème des heures et surtout des inégalités. On me dit que dans tel collège "c'est mieux", parce que le bout de gras a été correctement défendu ou que les supérieurs sont ouverts et arrangeants, mais dans tel autre, c'est horrible. Est-ce qu'au final cette réforme pourrait générer une aggravation de l'inégalité scolaire entre collèges ?

Voilà, c'est exactement ce qui me débecte dans cette réforme, ce en quoi elle est inacceptable et ce pour quoi elle doit être abrogée.
Et je pense que c'est parfaitement délibéré, pour déglinguer l'EN de l'intérieur - cf le fameux rapport de l'OCDE.

Il n'y a que les aveugles pour ne pas le voir.

J'ai le sentiment les inégalités et les tensions vont ressortir chaque année en période de dhg.
Après avoir bataillé l'an dernier pour maintenir les LCA et ce à l'horaire maximum (enfin le maximum que cette réforme a laissé), cette année je vais devoir lutter pour empêcher certains collègues de grignoter ces heures pour les transformer en heure de concertation pour leurs EPI ; ils ont eu la merveilleuse idée de suggérer de ne faire qu'un seul groupe avec les quatrièmes et les troisièmes... Et hop deux heures dans la poche !

Ce qui va devenir épuisant - c'était le cas pour les groupes en sciences, mais c'est maintenant généralisé - c'est chaque année de remonter au crenau, de ré défendre des heures....ça royez moi c'est usant

Chez nous on s'entend bien donc pas de contestation sur la répartition de la DHG... aussi grâce au fait qu'étant de "bons petits soldats" de la réforme (on a eu un projet qui a été habilement déguisé en EPI et qui a eu l'honneur de la presse, autrement je en sais pas d'où sort cette réputation : sûrement que le chef a su habilement vendre le dossier), on a eu plein d'heures cette année encore. Ce qui est à mon sens parfaitement inique vis-à-vis du collège d'à côté, d'une part, et d'autre part ne laisse pas présager de bonnes choses quand les élections seront passées et qu'on pourra se mettre tranquillement à faire des économies sur les DHG. Mais en attendant, on a du latin et des demi-groupes, alors hein, tout va bien...

Quant à l'application de l'AP et des EPI, l'AP est un bouzin qui me prend la tête parce que je ne sais jamais quoi y faire (j'essaie de faire cours, mais comme je dois trouver des machins en commun avec l'HG avec qui nous partageons le créneau, ce n'est pas toujours possible), et quant aux EPI, nous en avons trois en troisième, c'est beaucoup trop, j'ai beau essayer désespérément d'y fourrer là aussi des bouts du programme, je pers un temps monstrueux à faire des machins en soi pas inintéressants mais pas indispensables non plus et puis tous à la fois je n'en peux plus, juste parce que mes collègues ont trouvé indispensable d'inscrire le français dans trop de trucs à la fois. J'ai déjà énormément râlé en fin d'année dernière et là ça va recommencer.

Les quelques exemples de réactions positives à propos de la mise en place de cette réforme sont de toute façon faussés par le fait que, pour mieux faire ingurgiter la pilule, on ait l'an dernier attribué des tas de moyens dont la plupart vont disparaître l'an prochain avec la baisse des DHG dans divers établissements.

J'ai des collègues qui s'en satisfont, moi pas.
l'AP me bouffe un temps fou sur mon programme.
les EPI je les fait à l'arrachée, parce que je n'ai aps que cela à faire, et que SURTOUT cela a été imposé par le conseil péda de l'an dernier sans savoiière : r qui aura quel niveau.
là est une énorme erreur.
Ensuite le programme de ma matière : difficile à mettre en place, surtout la partie scratch.
Et je ne parle pas du LSUN... et le nouveau brevet avec le nouveau contrôle continu.
J'ai vraiment l'impression qu'on me demande de faire du vent, et les parents aussi sont dubitatifs face aux nouvelles évaluations brevet.

Marlou.Bassboost a écrit:J'ai des collègues qui s'en satisfont, moi pas.
l'AP me bouffe un temps fou sur mon programme.
les EPI je les fait à l'arrachée, parce que je n'ai aps que cela à faire, et que SURTOUT cela a été imposé par le conseil péda de l'an dernier sans savoiière : r qui aura quel niveau.
là est une énorme erreur.
Ensuite le programme de ma matière  : difficile à mettre en place, surtout la partie   scratch.
Et je ne parle pas du LSUN... et le nouveau brevet avec le nouveau contrôle continu.
J'ai vraiment l'impression qu'on me demande de faire du vent, et les parents aussi sont dubitatifs face aux nouvelles évaluations brevet.

Comment est-elle organisée dans ton établissement ?

une heure sur les horaires diciplinaires et une heure dédoublée la semaine d'après.
j'ai donc 4 h au lieu de 3h30 mais 1 h est voué à l'AP.

CDE pas arrangeant + diminution des horaires en 3e + AP + PEAC = course après le temps et épuisement
CDE pas arrangeant + augmentation des horaires en 4e + PEAC = cool.
Par contre, je n'aime vraiment pas les nouveaux programmes...
(je précise que je suis en français)

Marlou.Bassboost a écrit:une heure sur les horaires diciplinaires et une heure dédoublée la semaine d'après.
j'ai donc 4 h au lieu de 3h30 mais 1 h est voué à l'AP.

Tu as tes classes toutes ces heures, ou est-ce en barrette ?

j'ai ma classe de 5eme en AP classe entière une semaine et AP dédoublée la semaine suivante. Je n'ai que des élèves de ma classe.

Retour sur l'EPI, et globalement j'ai trouvé ça intéressant, je me suis notamment éclaté à travailler avec mes 4e sur la période de la Révolution Industrielle avec pas mal de textes de Zola et Hugo, et ils ont globalement bien compris de quoi il était question. Cependant, ça m'a bouffé beaucoup trop de temps sur la progression annuelle et cela va m'obliger à faire 2 séquences bien plus courtes pour rattraper un peu tout ça. L'EPI tel qu'il a été fait, pourquoi pas, mais pas avec 4h30 hebdomadaire, sans compter dedans l'AP. C'est 6h/semaine qu'il nous faudrait en Français pour faire quelque chose de réellement pertinent, là on en est réduit à courir après le temps.

C'est compliqué d'avoir une vue d'ensemble à l'échelle de l'établissement.

L'AP fonctionne plutôt bien en maths alors qu'en français et en anglais, il modifie assez régulièrement leur façon de faire. C'est compliqué d'en faire un bilan sur les apports aux élèves.

Les EPI c'est du grand n'importe quoi. Aucune communication, des collègues qui se réunissent sans te prévenir et donc tu ne peux plus rien y faire. On ne m'implique pas, je ne vais pas courir après.

Côté direction, c'est l'excuse pour imposer des modalités d'évaluation.

Marlou.Bassboost a écrit:j'ai donc 4 h au lieu de 3h30 mais 1 h est voué à l'AP.

Pourquoi ne fais-tu pas cours durant l"AP ?

L'AP pour moi se fait dans le cadre du cours (différenciation) donc pas de perte de temps.
J'en perd un peu en EPI mais pas tant que ça. Je fait les femmes dans la société aux XVIIIe et XIXe siècle. Les EDC sont donc en partie consacrés aux femmes. Et comme le sujet est vaste, cela me permet de le faire au long de l'année.

je fais des exercices différenciés, de l'histoire des maths, c'est bien c'est sur, mais franchement je n'ai pas l'impression de faire de "l'accompagnement personnalisé." franchement ça veut rien dire.
Pour moi, l'idéal de l'AP serait de revenir sur des bases plutôt qu'avancer sur le cours pour les élèves en difficultés, et renforcer les acquis pour les autres.

Ou alors je m'organise super mal et je me prends la tête...

Comme Henriette, je déplore l'horaire de 1h en latin : je n'avance pas et ils ont tout oublié la semaine d'après, c'est décourageant pour eux comme pour moi et j'y vais vraiment à reculons.
Pour l'AP, ma collègue (français) qui a 1h dédoublée par semaine dit que c'est bien utile ... pour faire des exercices sur des notions de langue ingérables en classes entières (ils sont 29 dans les deux classes, et ils sont pas bons du tout du tout, par flemme essentiellement). Pour moi qui court après le temps avec mes 3èmes (une demi-heure en moins, je trouve que ça se ressent terriblement, mais c'est peut-être une impression perso), l'AP, c'est rarement et ça se résume à une série d'exercices gradués avec passage dans les rangs, à la course, pour corriger ...
Pour l'EPI, pas inintéressant, mais trop chronophage, et en temps de préparation, et en classe. Et beaucoup d'élèves voient ça comme une détente, pas comme un cours, donc en profitent pour ne rien faire, ne pas apporter leurs affaires ...
Bref, on galère beaucoup, on bosse énormément (bien plus que l'an passé), on croule sous les réunions de concertation, préparation, bilan d'étape ... mais je pense que notre cde a un VRAI problème avec la réunionite, ce n'est peut-être pas pareil partout (rien que pour cette semaine, 3 réunions, pour tout le monde, sur le midi-deux ...).

Programme de français 6e : trop lourd pour 3h30 si on veut faire bien. Sinon, il faut bâcler, sabrer dans la grammaire ou les textes. Je préfère trancher dans l'HDA.
Programmes de latin : déjà ambitieux avec 2 ou 3h, pire avec 1 ou 2h

AP : on fait des choses intéressantes, en 6e comme en 3e avec la collègue : 6e: projet autour du vocabulaire (travail voc/écrit/oral / en groupes) et 3e (entraînement réécriture + maîtrise grammaire). Mais je préfèrerais en plus des heures de français, pas dedans.