Page 2 sur 2 • 1, 2
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
+ 1000Isis39 a écrit:C'est pourquoi la formation doit partir de la pédagogie, et pas des outils.
On a été plusieurs à le dire de façon différente sur ce fil. Ce qui est incroyable, c'est que ça ne coule pas de source pour une partie de notre hiérarchie. Dictature de la com' et du temps politique.
Quand il a été envisagé (en 2011) d' équiper mon bahut en matériel de projection numérique, j'ai insisté en réunion sur un point: allons nous choisir notre matériel ou est-ce que ça nous serait imposé ?
Moi à l'époque j'étais pro-vidéoproj et anti-VPI/TNI (j'ai un peu changé depuis). Mon souci c'était surtout l'égalité: que toutes les salles soient équipées. En réunion, on convient q'il vaut mieux demander des VPI.
Après un silence radio de plusieurs années, j'évoque la question en CA, je la pose au conseiller général (gêné). Je comprends alors que tout est politique: il est désormais minoritaire au CG (suite aux élections de 2012) donc... Mais sur la question du matériel, il est resté ferme: "Nous ce qu'on avait en tête, c'était d'équiper les collèges en TNI épicétou".
Heureusement en 2015, réforme territoriale oblige, nouvelles élections (départementales cette fois). Le canton a la bonne idée d'alterner au profit du sens du vent. Matériel obtenu en deux mois. Mais... essentiellement des TNI (contrairement à ce qui fut demandé). Et 1/3 des salles non dotées. Il a fallu cravacher pour que ma CDE accepte de redéployer rapidement le matériel existant (des vidéoproj fixés au plafond de salles nouvellement dotées en TNI... et rien dans les autres !).
Bref, le numérique ça coûte de l'argent, donc c'est politique, et essentiellement lié à une démarche de com' ("Le collège machin enfin équipé en TNI suite à l'élection de Mme Truc comme conseillère départementale" disait le bulletin municipal - de la mairie issue de la même tendance politique. Occulté, le fait qu'on ait rien vu pendant 4 ans à cause de la nouvelle majorité sous prétexte que notre conseiller général était issu de l'opposition).
Il faudrait changer ça, mais j'ai peur que les enjeux économiques nous dépassent.
- trompettemarineMonarque
Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.
@Krilin : Oui, c'est un effet de la territorialisation et l'absence de réels travaux en commun avec la région. (Qui a déjà vu régulièrement le délégué régional au C.A. ? Sa présence devrait être obligatoire et la région devrait rendre des comptes aux établissements une fois par an). Il faut aussi considérer les appels d'offres opaques : vous n'avez pas le droit d'acheter telle marque, mais telle autre, etc.
En outre, le PRE est en année civile, ce qui pose pas mal de problèmes dans la vie d'un lycée qui ne vit pas sur le même rythme (année scolaire)
Mille-feuille politique, économique, administratif, sous prétexte de pédagogie, sans tenir compte de la base = beaucoup d'argent gâché, d'énergie perdue, et la perte de toute envie d'implication.
@Krilin : Oui, c'est un effet de la territorialisation et l'absence de réels travaux en commun avec la région. (Qui a déjà vu régulièrement le délégué régional au C.A. ? Sa présence devrait être obligatoire et la région devrait rendre des comptes aux établissements une fois par an). Il faut aussi considérer les appels d'offres opaques : vous n'avez pas le droit d'acheter telle marque, mais telle autre, etc.
En outre, le PRE est en année civile, ce qui pose pas mal de problèmes dans la vie d'un lycée qui ne vit pas sur le même rythme (année scolaire)
Mille-feuille politique, économique, administratif, sous prétexte de pédagogie, sans tenir compte de la base = beaucoup d'argent gâché, d'énergie perdue, et la perte de toute envie d'implication.
- bruno09Niveau 10
Elyas a écrit:trollbuster a écrit:Bien sûr, un prof de français ne fait pas écrire ses élèves, un prof d'arts plastiques ne les fait pas produire quoi que ce soit. Ton argument est stupide et ne montre que le fait que TU ne veux rien changer.bruno09 a écrit:
Par contre, les élèves ne sont pas là pour produire mais pour apprendre
Tronquer un message pour n'en retirer qu'une phrase n'est pas une pratique pertinente, je trouve.
Il faut prendre en considération trois points :
- notre ministère n'équipe pas ses agents alors qu'il veut qu'ils utilisent le numérique qui nécessite un coût important.
- la formation initiale ne forme pas à ces outils ou de façon inopérante (j'ai eu droit à 3h de formation sur tableur et la formation était faite pour des gens qui utilisaient déjà les tableurs, résultat j'étais paumé et je ne sais toujours pas utilisé les tableurs).
- en formation continue, la formation sur le numérique est rare et pas sur des méta-compétences mais sur un logiciel/un matériel qui sera obsolète sous un délai court.
De plus, notre profession a dans ses rangs des gens recrutés sur 40 années au moins. Entre des gens recrutés en 1976 et des gens recrutés en 2016, il y a des cultures et des gestes professionnels différents. J'ai été recruté en 2001 et je suis très hostile à tout ce qui est réseau social dans l'usage pédagogique. Peut-être à tort. Plutôt que de morigéner et d'excommunier, si on respectait les pratiques et les usages de chacun de nos collègues qui réussissent tous à faire progresser les élèves. Ce serait un bon début. Cela vaut tant pour les thuriféraire de la technologie que pour les néo-luddites en croisade.
Tu es bien patient dans tes explications. Confondre ce que l'on appelle une production d'élèves, ce qui n'est en fait que des exercices, et une production économique n'est pas l'effet d'une lecture un peu rapide. Trollbuster n'a pas choisi son surnom au hasard. Cela dit, j'observe des collègues en fin de carrière (dont votre serviteur) qui maîtrisent parfaitement le numérique et d'autres plus jeunes, voire très jeunes qui ne savent pas transférer un fichier. La pertinence de l'usage du numérique par les élèves (pour mon usage personnel j'aurais grand mal à m'en passer) est un autre sujet. Les rares évaluations que nous pouvons avoir de son influence sur le niveau scolaire incitent plus à la prudence qu'autre chose.
Une anecdote: en 1992, je rencontre un collègue plus âgé qui est proche des IUFM alors tout récents. Il me dit "C'est pas compliqué, si tu arrive à monter un cours complètement informatisé, tu es le roi du pétrole". La fascination du monde ne l'éducation pour l'informatique (à l'époque, on ne parlait pas encore de numérique) n'est pas d'aujourd'hui.
PS: si tu m'avais dit que tu savais utiliser un tableur avec trois heures de formation je t'aurais répondu qu'on t'avait mal expliqué.
Page 2 sur 2 • 1, 2
- Profs, ils ont fui l’école : « Le fonctionnariat est une cage dorée » (Rue89)
- Numérique: utiliser l’ordinateur à l’école fait baisser les résultats
- Rue89 "Réforme de l’école : beaucoup de profs ne savent pas écouter"
- "Les droits de l'élève" de Valérie Piau : Comment utiliser la loi contre les profs
- Les profs réfléchissent sur le numérique à l’école… chez Microsoft !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum