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- JulHabitué du forum
Macron veut plus d’autonomie pour les établissements et un nouvel effort pour les ZEPDiviser le nombre d’élèves par classe de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire supposerait 12 000 postes d’instituteurs supplémentaires.Emmanuel Macron a présenté, samedi 14 janvier à Lille, le volet éducatif de son programme présidentiel, creusant, une semaine après un déplacement à Nevers sur le thème de la santé, son sillon « social » dans cette terre historiquement de gauche.
Le candidat à la présidentielle s’est notamment prononcé pour davantage d’autonomie pour les établissements scolaire, « en particulier les collèges et les lycées ». Il propose ainsi que les chefs d’établissement aient davantage de « latitude », « y compris en matière d’affectation des professeurs ».
12 000 instituteurs en plus pour les CP et CE1 des ZEP
M. Macron a également proposé de diviser par deux le nombre d’élèves dans les classes de CP et CE1 situées en zone d’éducation prioritaire (ZEP), ce qui suppose de mettre devant les élèves quelque 12 000 instituteurs en plus. « Ils seront pour partie des créations nouvelles de postes et pour partie des embauches qui restent à faire sur les 60 000 programmées pour le quinquennat Hollande », a précisé l’ancien ministre de l’économie. Pour les financer, M. Macron reste flou, disant compter sur la « correction des inefficacités du système actuel, notamment le coût du baccalauréat ».
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/01/14/education-macron-veut-diviser-le-nombre-d-eleves-en-classes-de-cp-et-ce1-dans-les-zep_5062868_4854003.html
Le candidat à la présidentielle s’est notamment prononcé pour davantage d’autonomie pour les établissements scolaire, « en particulier les collèges et les lycées ». Il propose ainsi que les chefs d’établissement aient davantage de « latitude », « y compris en matière d’affectation des professeurs ».
12 000 instituteurs en plus pour les CP et CE1 des ZEP
M. Macron a également proposé de diviser par deux le nombre d’élèves dans les classes de CP et CE1 situées en zone d’éducation prioritaire (ZEP), ce qui suppose de mettre devant les élèves quelque 12 000 instituteurs en plus. « Ils seront pour partie des créations nouvelles de postes et pour partie des embauches qui restent à faire sur les 60 000 programmées pour le quinquennat Hollande », a précisé l’ancien ministre de l’économie. Pour les financer, M. Macron reste flou, disant compter sur la « correction des inefficacités du système actuel, notamment le coût du baccalauréat ».
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/01/14/education-macron-veut-diviser-le-nombre-d-eleves-en-classes-de-cp-et-ce1-dans-les-zep_5062868_4854003.html
- TangledingGrand Maître
Plus d'autonomie pour les chefs d'établissement, quelle surprise...
Nos amis libéralistes (mais de gôche, hein...) se renouvellent beaucoup.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- ChamilNiveau 9
Jul a écrit:
Macron veut plus d’autonomie pour les établissements et un nouvel effort pour les ZEPDiviser le nombre d’élèves par classe de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire supposerait 12 000 postes d’instituteurs supplémentaires.Emmanuel Macron a présenté, samedi 14 janvier à Lille, le volet éducatif de son programme présidentiel, creusant, une semaine après un déplacement à Nevers sur le thème de la santé, son sillon « social » dans cette terre historiquement de gauche.
Le candidat à la présidentielle s’est notamment prononcé pour davantage d’autonomie pour les établissements scolaire, « en particulier les collèges et les lycées ». Il propose ainsi que les chefs d’établissement aient davantage de « latitude », « y compris en matière d’affectation des professeurs ».
12 000 instituteurs en plus pour les CP et CE1 des ZEP
M. Macron a également proposé de diviser par deux le nombre d’élèves dans les classes de CP et CE1 situées en zone d’éducation prioritaire (ZEP), ce qui suppose de mettre devant les élèves quelque 12 000 instituteurs en plus. « Ils seront pour partie des créations nouvelles de postes et pour partie des embauches qui restent à faire sur les 60 000 programmées pour le quinquennat Hollande », a précisé l’ancien ministre de l’économie. Pour les financer, M. Macron reste flou, disant compter sur la « correction des inefficacités du système actuel, notamment le coût du baccalauréat ».
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/01/14/education-macron-veut-diviser-le-nombre-d-eleves-en-classes-de-cp-et-ce1-dans-les-zep_5062868_4854003.html
On remarquera qu'il ne s'agit pas de l'autonomie des équipes éducatives (donc des personnels eux-mêmes, solution qui existe dans le supérieur), mais bien de l'autonomie du chef d'établissement. Le haut-fonctionnaire et banquier d'affaire n'oublie pas sa culture professionnelle malgré son envie de "révolution"...
- BoubouleDoyen
L'idée est généreuse, surtout avec l'argent qu'il n'a pas, on sait comment les banquiers fonctionnent.
Et comment va-t-il recruter ces fameux instits pour Créteil par exemple, vu que... bref.
(ceci dit, je pense qu'il faut effectivement mettre le paquet là, et ne pas oublier que la préparation du CP est importante aussi)
Et comment va-t-il recruter ces fameux instits pour Créteil par exemple, vu que... bref.
(ceci dit, je pense qu'il faut effectivement mettre le paquet là, et ne pas oublier que la préparation du CP est importante aussi)
- PoupoutchModérateur
Il est vrai que l'autonomie des universités est un indéniable succès. Ce serait dommage de ne pas en faire profiter le secondaire...
Chamil, je ne crois pas que les enseignants-chercheurs soient autonomes, encore moins les personnels non enseignants des universités. Ce n'est en tous cas pas ce que j'ai expérimenté quand j'enseignais en fac.
Je pense surtout que ce projet est loin d'être aussi "social" qu'on voudrait nous le laisser croire : Un CDE qui a son mot à dire dans les affectations, c'est un moyen de créer des établissements d'elite et des établissements poubelle, selon que le chef sera plus ou moins fin politicien. C'est en contradiction totale avec les postes supplémentaires en REP, qui par ailleurs ne sont qu'une solution comptable. Le problème des REP est aussi et surtout un problème de mixité sociale à l'échelle de la ville ou du département, qui nécessite des mesures sociales bien plus fortes que la création de quelques postes (surtout si c'est pour les geler ensuite comme ce fut le cas avec les postes promis dans le supérieur il y a quelques années, ou pour se plaindre ensuite du niveau des recrutements).
Chamil, je ne crois pas que les enseignants-chercheurs soient autonomes, encore moins les personnels non enseignants des universités. Ce n'est en tous cas pas ce que j'ai expérimenté quand j'enseignais en fac.
Je pense surtout que ce projet est loin d'être aussi "social" qu'on voudrait nous le laisser croire : Un CDE qui a son mot à dire dans les affectations, c'est un moyen de créer des établissements d'elite et des établissements poubelle, selon que le chef sera plus ou moins fin politicien. C'est en contradiction totale avec les postes supplémentaires en REP, qui par ailleurs ne sont qu'une solution comptable. Le problème des REP est aussi et surtout un problème de mixité sociale à l'échelle de la ville ou du département, qui nécessite des mesures sociales bien plus fortes que la création de quelques postes (surtout si c'est pour les geler ensuite comme ce fut le cas avec les postes promis dans le supérieur il y a quelques années, ou pour se plaindre ensuite du niveau des recrutements).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- DaphnéDemi-dieu
Paroles, paroles, paroles...
- Spoiler:
- Sur l'air chanté par Dalida
- may68Expert
Petit rappel salutaire pour rappeler qui est vraiment le chouchou des médias :
http://www.informations-en-direct-france.com/2016/08/macron-quitte-le-gouvernement-apres-avoir-distribue-900-millions-d-euros-aux-cadres-du-cac40.html
C'est l'histoire d'un hold-up de 900 millions qui ne dit pas son nom.
http://www.informations-en-direct-france.com/2016/08/macron-quitte-le-gouvernement-apres-avoir-distribue-900-millions-d-euros-aux-cadres-du-cac40.html
- ZagaraGuide spirituel
Je me souviens de cet article de la loi Macron, qui était complètement passé inaperçu dans les médias mainstream ("trop technique :V") et qui était pourtant à vomir. Le Canard avait fait au moins 3 articles dessus, à plusieurs semaines d'intervalle, mais il n'a pas réussi à le faire passer dans le débat public.
- Reine MargotDemi-dieu
Poupoutch a écrit:
Je pense surtout que ce projet est loin d'être aussi "social" qu'on voudrait nous le laisser croire : Un CDE qui a son mot à dire dans les affectations, c'est un moyen de créer des établissements d'elite et des établissements poubelle, selon que le chef sera plus ou moins fin politicien. C'est en contradiction totale avec les postes supplémentaires en REP, qui par ailleurs ne sont qu'une solution comptable. Le problème des REP est aussi et surtout un problème de mixité sociale à l'échelle de la ville ou du département, qui nécessite des mesures sociales bien plus fortes que la création de quelques postes (surtout si c'est pour les geler ensuite comme ce fut le cas avec les postes promis dans le supérieur il y a quelques années, ou pour se plaindre ensuite du niveau des recrutements).
+1 et qui voudra postuler dans les établissements les plus difficiles ou le plus reculés? Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- the educatorFidèle du forum
Plus, ou moins que maintenant? Le bonus à la vieillesse, il me semble, crée des disparités également, non? Et des inégalités de traitement massives entre les territoires, puisque les établissements de "fin de carrière" coutent beaucoup plus en terme de masse salariale.Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
- Reine MargotDemi-dieu
the educator a écrit:Plus, ou moins que maintenant? Le bonus à la vieillesse, il me semble, crée des disparités également, non? Et des inégalités de traitement massives entre les territoires, puisque les établissements de "fin de carrière" coutent beaucoup plus en terme de masse salariale.Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
Plus, car actuellement les jeunes profs qui sont mutés en ZEP sont titulaires d'un concours difficile (si les titulaires ont le choix de postuler ailleurs, il restera des gens plus ou moins qualifiés selon les cas) et les profs "anciens" n'ont plus forcément l'habitude ou l'énergie de travailler dans ces établissements, et ne seraient pas forcément "meilleurs" que les néotits.
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La famille Bélier
- the educatorFidèle du forum
Reste le problème d'inégalité de traitement entre les territoires...
Bon cela dit, le postulat qu'aligner des sortants de concours (difficile??) pleins d’énergie dans les zones à fort besoin a un peu montré aussi ses limites, non?
S'il s'agissait d'une politique de ressources humaines résolue, pourquoi pas, mais estimer que l'attractivité de certains territoires et le mouvement à l'ancienneté SERVENT le déploiement des moyens en fonction des besoins, c'est juste à mourir de rire. Et ça c'est en évacuant les dimensions de formation, de carrière, et au moins partiellement du risque psycho-social.
Bon cela dit, le postulat qu'aligner des sortants de concours (difficile??) pleins d’énergie dans les zones à fort besoin a un peu montré aussi ses limites, non?
S'il s'agissait d'une politique de ressources humaines résolue, pourquoi pas, mais estimer que l'attractivité de certains territoires et le mouvement à l'ancienneté SERVENT le déploiement des moyens en fonction des besoins, c'est juste à mourir de rire. Et ça c'est en évacuant les dimensions de formation, de carrière, et au moins partiellement du risque psycho-social.
- RendashBon génie
the educator a écrit:Plus, ou moins que maintenant? Le bonus à la vieillesse, il me semble, crée des disparités également, non? Et des inégalités de traitement massives entre les territoires, puisque les établissements de "fin de carrière" coutent beaucoup plus en terme de masse salariale.Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
Évidemment beaucoup plus : le fait est qu'aujourd'hui, avec le système actuel imparfait, tu as des enseignants qualifiés aussi bien à Paris, XVIe arrondissement, ou Lyon, VIe, qu'en Seine-Saint-Denis, ou à Mocheville-sur-Etron, ou à Pétaouchnok-lès-Bains. Si les chefs choisissent qui ils recrutent, et qu'il n'y a plus de barème, comment tu combles les trous dans les régions sinistrées ? Comment tu convaincs suffisamment de personnes d'aller en Seine-Saint-Denis ou à Mocheville, alors même qu'actuellement, avec ce système, on n'y arrive pas ? Si les gens ont le choix, ils ne viendront pour la plupart pas.
Donc, ce système est imparfait, mais il a au moins le mérite d'assurer un service public même dans les zones pourries. Ce que tu appelles "bonus à la vieillesse" est surtout un horizon d'attente pour les enseignants qui bossent en établissements difficiles et qui tiennent moitié par conviction, moitié par espoir de trouver mieux ailleurs, un jour. Sucre cet horizon d'attente, tu sucreras une bonne partie des effectifs ; tu mettras qui devant les élèves, alors ?
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Reine MargotDemi-dieu
Rendash a écrit:the educator a écrit:Plus, ou moins que maintenant? Le bonus à la vieillesse, il me semble, crée des disparités également, non? Et des inégalités de traitement massives entre les territoires, puisque les établissements de "fin de carrière" coutent beaucoup plus en terme de masse salariale.Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
Évidemment beaucoup plus : le fait est qu'aujourd'hui, avec le système actuel imparfait, tu as des enseignants qualifiés aussi bien à Paris, XVIe arrondissement, ou Lyon, VIe, qu'en Seine-Saint-Denis, ou à Mocheville-sur-Etron, ou à Pétaouchnok-lès-Bains. Si les chefs choisissent qui ils recrutent, et qu'il n'y a plus de barème, comment tu combles les trous dans les régions sinistrées ? Comment tu convaincs suffisamment de personnes d'aller en Seine-Saint-Denis ou à Mocheville, alors même qu'actuellement, avec ce système, on n'y arrive pas ? Si les gens ont le choix, ils ne viendront pour la plupart pas.
Donc, ce système est imparfait, mais il a au moins le mérite d'assurer un service public même dans les zones pourries. Ce que tu appelles "bonus à la vieillesse" est surtout un horizon d'attente pour les enseignants qui bossent en établissements difficiles et qui tiennent moitié par conviction, moitié par espoir de trouver mieux ailleurs, un jour. Sucre cet horizon d'attente, tu sucreras une bonne partie des effectifs ; tu mettras qui devant les élèves, alors ?
+1 Voila. Le renne a raison
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- RendashBon génie
the educator a écrit:Reste le problème d'inégalité de traitement entre les territoires...
Bon cela dit, le postulat qu'aligner des sortants de concours (difficile??) pleins d’énergie dans les zones à fort besoin a un peu montré aussi ses limites, non?
S'il s'agissait d'une politique de ressources humaines résolue, pourquoi pas, mais estimer que l'attractivité de certains territoires et le mouvement à l'ancienneté SERVENT le déploiement des moyens en fonction des besoins, c'est juste à mourir de rire. Et ça c'est en évacuant les dimensions de formation, de carrière, et au moins partiellement du risque psycho-social.
C'est à mourir de rire, si tu veux, mais tu n'as toujours pas daigné expliquer en quoi le recrutement par le chef d'établissement résoudrait ce problème. Oublie un peu la caricature du "sortant plein d'énergie", et concentre-toi sur l'idée selon laquelle le barème et le mouvement national permettent d'avoir des enseignants sur l'ensemble du territoire, sous réserve qu'il y ait assez d'enseignants au total (et c'est là que ça cloche). Tu confonds volontairement masse salariale et moyens ; je trouve quant à moi que ça n'a pas de sens : moyen = nombre d'enseignants, point. Qu'ils soient agrégés en fin de carrière ou certifié néo-titulaires, on s'en fiche pas mal de ce point de vue, alors même que la masse salariale (et donc, les moyens selon ta vision des choses) sera du simple au quadruple, à peu de choses près.
Quant à l’attractivité des territoires, j'y ai répondu plus haut : le passage en REP peut être vu comme moyen de rejoindre plus vite des zones moins difficiles, qui font office d'horizon d'attente pour les jeunes professeurs qui y font leurs armes dans l'espoir de moins en chier par la suite. Le recrutement par les chefs d'établissements ne peut remplacer ça, pas même pour les aficionados des fameux "projets d'établissement", il ne faut pas rêver.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- archebocEsprit éclairé
Reine Margot a écrit:Rendash a écrit:the educator a écrit:Plus, ou moins que maintenant? Le bonus à la vieillesse, il me semble, crée des disparités également, non? Et des inégalités de traitement massives entre les territoires, puisque les établissements de "fin de carrière" coutent beaucoup plus en terme de masse salariale.Le recrutement par les CDE va augmenter les inégalités entre les établissements.
Évidemment beaucoup plus : le fait est qu'aujourd'hui, avec le système actuel imparfait, tu as des enseignants qualifiés aussi bien à Paris, XVIe arrondissement, ou Lyon, VIe, qu'en Seine-Saint-Denis, ou à Mocheville-sur-Etron, ou à Pétaouchnok-lès-Bains. Si les chefs choisissent qui ils recrutent, et qu'il n'y a plus de barème, comment tu combles les trous dans les régions sinistrées ? Comment tu convaincs suffisamment de personnes d'aller en Seine-Saint-Denis ou à Mocheville, alors même qu'actuellement, avec ce système, on n'y arrive pas ? Si les gens ont le choix, ils ne viendront pour la plupart pas.
Donc, ce système est imparfait, mais il a au moins le mérite d'assurer un service public même dans les zones pourries. Ce que tu appelles "bonus à la vieillesse" est surtout un horizon d'attente pour les enseignants qui bossent en établissements difficiles et qui tiennent moitié par conviction, moitié par espoir de trouver mieux ailleurs, un jour. Sucre cet horizon d'attente, tu sucreras une bonne partie des effectifs ; tu mettras qui devant les élèves, alors ?
+1 Voila. Le renne a raison
Je dirais que le Renne est même en dessous de la réalité. En effet, pour faire venir un petit jeune en REP, tu lui offres :
- un petit salaire
- l'espoir de pouvoir bénéficier du mouvement pour quitter la REP
- la promesse d'avoir un salaire qui monte au fur et à mesure qu'avance sa carrière.
Rendash montre bien que l'espoir de bénéficier du mouvement permet d'avoir des enseignants devant les élèves aux pires endroits. Je complète son analyse par le fait suivant : lorsque les économistes disent qu'on dépense moins pour la REP que pour le collège bourgeois, ils comptent le salaire annuel, mais pas le salaire promis. Ils oublient de compter que le "gros" salaire de l'enseignant de 50 ans est pour une part un salaire différé, qui rétribue les années que ce même enseignant a passé sur les postes pourris lorsqu'il avait 30 ans.
Faisons une expérience par la pensée : que l'Etat mettent aux enchères les postes d'enseignant en REP. Il faut 12.000 volontaires, tous titulaires de plus de cinq ans. Tant que tous les postes ne sont pas pourvus, on augmente le montant de la prime REP. Lorsque tous les postes sont pourvus, le montant atteint par les enchères seraient une indication de combien pèsent les REP, une fois pris en compte les coûts cachés, sur l'ensemble du système.
- ZagaraGuide spirituel
C'est étrange le consensus chez les politiques sur cette libéralisation du recrutement, puisqu'on retrouve cette idée chez : Le Pen, Fillon, Macron, Valls...
Elle va donc finir par se faire, puisqu'elle ne fait que peu débat dans les gros partis.
Elle va donc finir par se faire, puisqu'elle ne fait que peu débat dans les gros partis.
- RendashBon génie
Zagara a écrit:C'est étrange le consensus chez les politiques sur cette libéralisation du recrutement, puisqu'on retrouve cette idée chez : Le Pen, Fillon, Macron, Valls...
Elle va donc finir par se faire, puisqu'elle ne fait que peu débat dans les gros partis.
Ce qui est étrange, c'est qu'aucun n'explique sérieusement pourquoi, ni ne répond aux objections soulevées. Un peu comme les débiles qui prônent une régionalisation du recrutement dans le secondaire, sur le modèle de ce qui se fait en primaire, ne proposent pas de résoudre le problème des académies déficitaires et des différences terribles et croissantes de niveau qui en résultent.
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- LaverdureEmpereur
J'aurais tendance à dire qu'ils n'expliquent pas parce qu'ils n'ont pas besoin de le faire : le public, les électeurs, etc. semblent tous acquis à l'idée d'une réforme (quelle qu'elle soit) dès qu'elle touche le milieu enseignant et en particulier le statut des personnels. Par méconnaissance, analogie avec l'entreprise (et le CDE comme PDG), "on" ne voit pas pourquoi cela ne se ferait pas : j'ai l'impression que c'est le genre de position qui a l'apparence de l'évidence pour tout un tas de gens et qui, partant, semble pouvoir se passer de toute espèce de démonstration/discussion/débat, etc.
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- the educatorFidèle du forum
Ce serait une expérience intéressante, en effet.Archeboc a écrit: Lorsque tous les postes sont pourvus, le montant atteint par les enchères seraient une indication de combien pèsent les REP, une fois pris en compte les coûts cachés, sur l'ensemble du système.
Pour le reste, je ne partage pas l'idée qu'un système paie ses agents 30 ans plus tard, avec une "pension" en centre ville pour service rendu. Ni que la seule chose qui amène des gens à un emploi, ce soit l'espoir d'en sortir.
Je partage de grosses réserves sur le recrutement par les chefs pour des raisons évidentes de compétences (le problème du recrutement par concours, le plus souvent directement depuis la base, pèse aussi sur la qualité de ce corps), néanmoins je préfèrerai toujours naturellement de petites responsabilités locales et directes et une mécanique courte à un système tellement idiot qu'il se met à compter les années de service pour toute mesure des moyens (incapable qu'il est de connaitre ses personnels plus finement, ni même de s'en donner la peine).
En revanche, je ne suis pas du tout d'accord sur l'égalité de moyens actuelle, et sur le fait que les personnels se "vaudraient" les uns les autres. L'autonomie, pour moi, ça veut dire aussi autonomie budgétaire financière réelle, et aucuns couts cachés. La, on parlera d'égalité de traitement, et en fonction des besoins du territoire, on répartira réellement les moyens.
Si en début de carrière tu gagnes le double en rep qu'en centre ville, il est probable que ça crée des vocations (mais pas avec une prime de 5% du salaire, quoi...).
- RendashBon génie
the educator a écrit:Ni que la seule chose qui amène des gens à un emploi, ce soit l'espoir d'en sortir.
Evidemment, tant que tu travestiras de la sorte les propos tenus, on aura du mal à s'entendre. Il y a une différence entre "la seule chose qui amène", et "l'espoir de", tout comme le poste en REP n'est qu'un des aspects possibles de l'emploi dont tu parles, et non l'emploi proprement dit.
the educator a écrit:En revanche, je ne suis pas du tout d'accord sur l'égalité de moyens actuelle, et sur le fait que les personnels se "vaudraient" les uns les autres. L'autonomie, pour moi, ça veut dire aussi autonomie budgétaire financière réelle, et aucuns couts cachés. La, on parlera d'égalité de traitement, et en fonction des besoins du territoire, on répartira réellement les moyens.
Si en début de carrière tu gagnes le double en rep qu'en centre ville, il est probable que ça crée des vocations (mais pas avec une prime de 5% du salaire, quoi...).
Certes, pour l'incitation financière ; mais le recrutement par les CDE n'a rien à voir, et n'est pas une condition nécessaire à la mise en place de cette prime. Si c'était une vraie volonté, elle serait déjà en place, soit dit en passant, cette prime. Là, on balance une aumône (prime REP+), on fait miroiter une vague accélération de carrière (PPCR), et ça s'arrête là : faut pas déconner, on ne va pas non plus dépenser des sous pour les p'tits Turcs et les p'tits Arabes de Mocheville-sur-Etron, non plus, hein.
L'idée que les personnels se valent les uns les autres n'est pas plus (ni moins) absurde que celle qui consiste à corréler aptitude à enseigner en REP et grille de salaire (donc ancienneté et/ou léchage de bottes d'IPR). Et un poste en REP demande une énergie que tu n'as plus forcément passés cinquante piges, ou que tu as peut-être envie de consacrer à autre chose qu'à ton taf. En revanche, je te foutrais volontiers les IPR et autres chargés de mission en REP+, chargés d'une classe, pour que leur expertise soit là où elle est le plus utile :lol: (ou qu'ils ferment gentiment leur gueule et fassent preuve d'un peu plus de modestie quand ils vont inspecter des collègues qui se défoncent en REP+ pendant des années, mais c'est comme la vraie revalorisation de la prime REP+, on peut toujours rêver :lol: ))
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- ZagaraGuide spirituel
L'incitation financière ne suffit pas. Il faut aussi que la dégradation des conditions de travail et la réputation du poste ne soient pas extrêmement dégradées. Par exemple, si on me proposait 5K euros par mois pour aller bosser dans l'établissement d'Argenteuil qui s'est fait attaquer au cocktail molotov il y a quelques mois, je crois bien que je refuserais.
- XIIINeoprof expérimenté
The educator ne serait-il pas à l'unsa?
- RendashBon génie
XIII a écrit:The educator ne serait-il pas à l'unsa?
Je ne crois pas ; en général, ses réponses sont nuancées et circonstanciées (sauf évidemment quand il transforme les propos tenus ), et il prend la peine, parfois, de lire les réponses des autres, ce que ne font jamais les débiles de l'UNSA. Les gens intelligents de l'UNSA le font peut-être également, mais je n'en ai pas encore rencontré.
A vrai dire, je le soupçonne plutôt d'être un anti-école farouche partisan de l'IEF, mais faut qu'y bouffe :lol: Comme d'autres qui se disent partisans de la décroissance mais commandent des babioles au Japon, quoi : on ne peut pas être toujours totalement cohérent.
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- the educatorFidèle du forum
Ouh la, au portrait chinois, t'es pas arrivé
En revanche je ne suis pas à l'unsa, en effet. Je ne suis pas pro IEF, mais j'ai du mal avec l'instruction industrielle pratiquée actuellement, pour des raisons essentiellement libertaires. Mais clairement, faut que je bouffe
Pour ce problème en particulier, pour moi les choses sont liées: casser un système national, soit disant égalitaire (mais dès que l'on quitte la carte pour se retrouver sur le territoire, on se surprend), pour aller vers une gestion plus locale me parait essentiel. Cela pose des problèmes d'intelligence plus directs, puisqu' actuellement, l'inertie amortit beaucoup des errances du système. Je suis donc davantage pour un recrutement local. Quant aux modes d'administration des établissements, il existe d'autres modèles que le chef tout puissant.
En revanche je ne suis pas à l'unsa, en effet. Je ne suis pas pro IEF, mais j'ai du mal avec l'instruction industrielle pratiquée actuellement, pour des raisons essentiellement libertaires. Mais clairement, faut que je bouffe
Pour ce problème en particulier, pour moi les choses sont liées: casser un système national, soit disant égalitaire (mais dès que l'on quitte la carte pour se retrouver sur le territoire, on se surprend), pour aller vers une gestion plus locale me parait essentiel. Cela pose des problèmes d'intelligence plus directs, puisqu' actuellement, l'inertie amortit beaucoup des errances du système. Je suis donc davantage pour un recrutement local. Quant aux modes d'administration des établissements, il existe d'autres modèles que le chef tout puissant.
Non en effet, mais personne n'a précisé non plus que cette grille de salaire (ou que les conditions d'emploi) était immuable.
L'idée que les personnels se valent les uns les autres n'est pas plus (ni moins) absurde que celle qui consiste à corréler aptitude à enseigner en REP et grille de salaire (donc ancienneté et/ou léchage de bottes d'IPR).
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