- ZagaraGuide spirituel
Le Monde a écrit:« Faire fuir les familles vers le privé… » Voilà le procès fait à bon nombre de réformes entreprises par la gauche dans le champ éducatif, par un nombre tout aussi grand de leurs détracteurs. Des rythmes scolaires chamboulés aux sections bilangues en partie fermées, les mesures portées sous le quinquennat de François Hollande ont-elles pu jouer contre l’école publique ? C’est en tout cas la petite musique que font entendre les « antiréforme » sur les réseaux sociaux.
Ce n’est pas la répartition des effectifs d’élèves scolarisés en 2016-2017, telle que vient de la détailler le ministère de l’éducation dans deux « Notes d’information » datées de décembre, qui pourra freiner cette rhétorique. Car on assiste bel et bien, en cette rentrée marquée par la mise en œuvre du « nouveau collège » promu par Najat Vallaud-Belkacem, à une augmentation du nombre d’élèves accueillis dans les établissements privés, en grande majorité catholiques.
http://www.lemonde.fr/education/article/2017/01/06/education-les-reformes-de-la-gauche-ont-elles-fait-le-jeu-du-prive_5058462_1473685.html
- ZagaraGuide spirituel
Je n'aime vraiment pas l'expression-réflexe "petite musique" du langage journalistique. C'est peut-être celle qui me gène le plus avec "sortie de route"/"dérapage".
Sinon sur le fond : sans surprise. On peut noter que si la tendance à l'augmentation n'est pas récente, elle s'accélère de manière notable depuis 2013, pile-poil depuis la mise en œuvre des 2 réformes du primaire et du collège. On voit aussi que le phénomène était longtemps stable pour le collège (de 2011 à 2014), mais augmente depuis 2015. Ce qui renforce l'idée qu'il y a bien un lien, peut-être de causalité, entre la réforme et cette augmentation des départs au niveau collège.
Sinon sur le fond : sans surprise. On peut noter que si la tendance à l'augmentation n'est pas récente, elle s'accélère de manière notable depuis 2013, pile-poil depuis la mise en œuvre des 2 réformes du primaire et du collège. On voit aussi que le phénomène était longtemps stable pour le collège (de 2011 à 2014), mais augmente depuis 2015. Ce qui renforce l'idée qu'il y a bien un lien, peut-être de causalité, entre la réforme et cette augmentation des départs au niveau collège.
- ChamilNiveau 9
Zagara a écrit:Le Monde a écrit:« Faire fuir les familles vers le privé… » Voilà le procès fait à bon nombre de réformes entreprises par la gauche dans le champ éducatif, par un nombre tout aussi grand de leurs détracteurs. Des rythmes scolaires chamboulés aux sections bilangues en partie fermées, les mesures portées sous le quinquennat de François Hollande ont-elles pu jouer contre l’école publique ? C’est en tout cas la petite musique que font entendre les « antiréforme » sur les réseaux sociaux.
Ce n’est pas la répartition des effectifs d’élèves scolarisés en 2016-2017, telle que vient de la détailler le ministère de l’éducation dans deux « Notes d’information » datées de décembre, qui pourra freiner cette rhétorique. Car on assiste bel et bien, en cette rentrée marquée par la mise en œuvre du « nouveau collège » promu par Najat Vallaud-Belkacem, à une augmentation du nombre d’élèves accueillis dans les établissements privés, en grande majorité catholiques.
http://www.lemonde.fr/education/article/2017/01/06/education-les-reformes-de-la-gauche-ont-elles-fait-le-jeu-du-prive_5058462_1473685.html
Bonjour Zagara,
Merci pour le lien, qui va probablement faire l'objet d'une nouvelle communication lénifiante de notre chère Ministre. Mais indéniablement, il faut faire attention: l'enseignement catholique fait à chaque rentrée de la propagande sur "l'augmentation des demandes d'inscription", "les familles qu'on doit refuser". Dans la réalité, les chiffres restent globalement stables (jusqu'aux dernières années du moins).
http://www.atlantico.fr/decryptage/40-000-eleves-refuses-dans-ecoles-privees-que-fuient-parents-yves-dutercq-473138.html
http://www.larepublique77.fr/2014/09/09/ces-parents-qui-choisissent-le-prive/
http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/20/2201404-pendant-ce-temps-l-enseignement-prive-attire-plus-que-jamais.html
Ce qui me fait rire (jaune) sur le fond est que le SGEC (secrétariat général à l'enseignement catholique) a publiquement soutenu la réforme du collège... sans l'appliquer à ses établissements, il est vrai très autonomes par rapport à cette tutelle : lol comme on disait dans les années 2000.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Le SGEC peut soutenir ce qu'il veut, il n'a pas de pouvoir de décision. Le secrétaire général de l'enseignement catholique et les directeurs diocésains ne sont, à vrai dire, pas grand chose de plus que des chargés de relations publiques. Le pouvoir réel revient aux chefs d'établissement, à l'échelon local. Et, à ce niveau, on trouve toute la gamme des possibles.
De toute manière, vu de l'intérieur, on a du mal à se réjouir. Le privé se casse la figure moins vite que le public, c'est tout. L'afflux des candidatures, dont on se goberge dans les hautes sphères, est une catastrophe sur le terrain : toujours plus d'élèves, des classes toujours plus chargées et toujours plus hétérogènes, des établissements qui se transforment tous en usines sans âme... Cela laissera, assez rapidement, une place en or au privé hors contrat, réservé aux vrais riches, qui pourront se payer des classes de 14 élèves.
De toute manière, vu de l'intérieur, on a du mal à se réjouir. Le privé se casse la figure moins vite que le public, c'est tout. L'afflux des candidatures, dont on se goberge dans les hautes sphères, est une catastrophe sur le terrain : toujours plus d'élèves, des classes toujours plus chargées et toujours plus hétérogènes, des établissements qui se transforment tous en usines sans âme... Cela laissera, assez rapidement, une place en or au privé hors contrat, réservé aux vrais riches, qui pourront se payer des classes de 14 élèves.
- archebocEsprit éclairé
Vous parlez ici du diagramme en tête de l'article. Je le mets en spoiler :
Je note par ailleurs sur ce diagramme une chute du recours au privé en 2008, une autre en 2013 : comme si six à neuf mois après l'élection présidentielle, au moment où les parents font le choix de l’établissement pour la rentrée suivante, les parents avaient eu encore envie de croire à l'école de la République.
Pour ceux qui disent que les variations sont très faibles : oui, bien sûr, les variations sont très faibles. C’est normal, le privé n’est pas extensible. Les chiffres qu’on a ici ne sont qu’un très faible reflet de la demande. Dans mon école de quartier, les parents ne peuvent même plus faire de demande de rendez-vous sur le bon collège privé du coin, vers lequel partait 10% des effectifs il y a trois ans. Ce collège privé ne recrute plus que sur sa commune propre : la demande n’a pas augmenté de 10%, mais d’au moins 50%.
Les indicateurs qu’il faudrait suivre, ce sont les indicateurs de mixité. Mais comme ces indicateurs sont basés sur les déclarations des parents, et que sur ces mêmes déclarations les rectorats vont mettre en place les secteurs multi-collèges, les parents vont soit mentir, soit refuser de remplir. On va casser l'outil de mesure.
- Spoiler:
Je note par ailleurs sur ce diagramme une chute du recours au privé en 2008, une autre en 2013 : comme si six à neuf mois après l'élection présidentielle, au moment où les parents font le choix de l’établissement pour la rentrée suivante, les parents avaient eu encore envie de croire à l'école de la République.
Pour ceux qui disent que les variations sont très faibles : oui, bien sûr, les variations sont très faibles. C’est normal, le privé n’est pas extensible. Les chiffres qu’on a ici ne sont qu’un très faible reflet de la demande. Dans mon école de quartier, les parents ne peuvent même plus faire de demande de rendez-vous sur le bon collège privé du coin, vers lequel partait 10% des effectifs il y a trois ans. Ce collège privé ne recrute plus que sur sa commune propre : la demande n’a pas augmenté de 10%, mais d’au moins 50%.
Les indicateurs qu’il faudrait suivre, ce sont les indicateurs de mixité. Mais comme ces indicateurs sont basés sur les déclarations des parents, et que sur ces mêmes déclarations les rectorats vont mettre en place les secteurs multi-collèges, les parents vont soit mentir, soit refuser de remplir. On va casser l'outil de mesure.
- ChamilNiveau 9
archeboc a écrit:
Je note par ailleurs sur ce diagramme une chute du recours au privé en 2008, une autre en 2013 : comme si six à neuf mois après l'élection présidentielle, au moment où les parents font le choix de l’établissement pour la rentrée suivante, les parents avaient eu encore envie de croire à l'école de la République.
Pour 2008, ce qui a probablement joué est l'assouplissement des dérogations à la sectorisation scolaire, décidée en juin 2007 par Xavier Darcos. Dès 2009, les établissements les plus demandés ont été saturés ce qui explique la reprise des flux vers le privé.
- Luigi_BGrand Maître
Tous ces articles, c'est regrettable. Quand on pense que la DEPP a publié ses deux notes sur les effectifs avec plus d'un mois de retard, un 30 décembre, sans mentionner la progression du privé dans ses deux résumés...
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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