- AmaliahEmpereur
Je travaille à nouveau sur la Médée d'Euripide et je me demande comment qualifier le début de la pièce.
Sur une traduction trouvée sur Internet, le tout début de la pièce (le monologue de la nourrice) est désigné par l'appellation "Prologue". Dans la traduction de F. Dupont, il est noté "Scène 1" mais cette scène ne contient pas que le monologue de la nourrice, la scène continue avec l'arrivée du pédagogue.
Est-ce anachronique de parler de "scène d'exposition"?
Sur une traduction trouvée sur Internet, le tout début de la pièce (le monologue de la nourrice) est désigné par l'appellation "Prologue". Dans la traduction de F. Dupont, il est noté "Scène 1" mais cette scène ne contient pas que le monologue de la nourrice, la scène continue avec l'arrivée du pédagogue.
Est-ce anachronique de parler de "scène d'exposition"?
- JaenelleHabitué du forum
Souvenirs de l'époque où j'ai enseigné en lycée et de mes années de Fac (Lettres classiques), à confirmer car connaissances plus utilisées depuis longtemps : il me semble, effectivement, qu'il est anachronique d'utiliser l'expression "scène d'exposition" ; d'ailleurs, si c'est une des règles énoncées par Boileau dans son Art Poétique (pas sûre), l'expression est certainement apparue plus tard (XIXe s ?).
De même, la division en scènes ne date pas de l'Antiquité.
Cependant, les pièces antiques ont effectivement un prologue, qui n'est pas exactement une scène d'exposition puisque, en principe, toute la pièce y est exposée / déroulée / résumée.
Bon, je ne sais si je t'aide, là. Je laisse la place aux professeurs de langues anciennes.
De même, la division en scènes ne date pas de l'Antiquité.
Cependant, les pièces antiques ont effectivement un prologue, qui n'est pas exactement une scène d'exposition puisque, en principe, toute la pièce y est exposée / déroulée / résumée.
Bon, je ne sais si je t'aide, là. Je laisse la place aux professeurs de langues anciennes.
- PoupoutchModérateur
Je crois qu'on se fie plutôt aux mouvements du choeur (de tête, avant son entrée, c'est le prologue, son entrée le parodos et sa sortie l'exodos).
J'espère qu'il y aura des spécialistes de langues anciennes pour te renseigner avec plus de précision...
J'espère qu'il y aura des spécialistes de langues anciennes pour te renseigner avec plus de précision...
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- IphigénieProphète
Aristote dans sa Poétique définit ainsi l'organisation d'une tragédie grecque:(ch12)
Doctus cum libro...:
après le temps de la consultation, je vois que Jacques Scherer, citant Aristote, parle du prologue en le traduisant par "l'exposition" ,"qui selon le terme d'Aristote" doit être "une partie constitutive de la pièce" et ajoute que les tragédies classiques vont "peu à peu détruire" la notion d'exposition par "une exigence croissante d'action". "La forme de l'exposition, de plus en plus noyée dans l'action sera de moins en moins une forme et l'étude de ses différents types montrera que l'exposition la plus satisfaisante sera celle qui n'aura pas l'air d'être une exposition." (p.59)
Moralité: si Schérer le fait, tu es autorisée à le faire.
- Spoiler:
- Pour ce qui est de la qualité des formes que doivent employer les parties de la tragédie, nous en avons parlé précédemment. Maintenant, en ce qui concerne leur quantité et leurs divisions spéciales, on distingue les suivantes : le prologue, l'épisode, le dénouement, la partie chorique et, dans cette partie. l'entrée (g-parodos) et la station. II. Ces éléments sont communs à toutes (les tragédies). Les éléments particuliers sont ceux qui dépendent de la scène et les lamentations (g-kommoi). III. Le prologue est une partie complète en elle-même de la tragédie, qui se place avant l'entrée du choeur. IV. L'épisode est une partie complète en elle-même de la tragédie, placée entre les chants complets du choeur. V. Le dénouement est une partie complète en elle-même après laquelle il n'y a plus de chant du choeur. VI. Dans la partie chorique, l'entrée est ce qui est dit en premier par le choeur entier; et la station, le chant du choeur, exécuté sans anapeste et sans trochée. VII. Le commos est une lamentation commune au choeur et aux acteurs en scène.
Doctus cum libro...:
après le temps de la consultation, je vois que Jacques Scherer, citant Aristote, parle du prologue en le traduisant par "l'exposition" ,"qui selon le terme d'Aristote" doit être "une partie constitutive de la pièce" et ajoute que les tragédies classiques vont "peu à peu détruire" la notion d'exposition par "une exigence croissante d'action". "La forme de l'exposition, de plus en plus noyée dans l'action sera de moins en moins une forme et l'étude de ses différents types montrera que l'exposition la plus satisfaisante sera celle qui n'aura pas l'air d'être une exposition." (p.59)
Moralité: si Schérer le fait, tu es autorisée à le faire.
- JaenelleHabitué du forum
"L'exposition" oui, pour traduire "le prologue" mais au sens de "déroulé de l'action", comme je l'ai indiqué ci-dessus : c'est une annonce de ce qui va se passer dans la pièce jusqu'au dénouement (qui ne termine d'ailleurs pas la tragédie antique). Au sens classique, "la scène d'exposition" sert à présenter (personnages, lieu, époque...) mais pas à annoncer le dénouement (qui est bien la scène finale). L'expression "théâtre classique" n'étant apparue qu'au XIXe siècle (avec Stendhal ?), et l'Art poétique définissant les règles d'une tragédie française bien construite ne datant que du XVIIe, je doute que le terme "scène d'exposition" convienne au théâtre antique, du moins pas pour le prologue.
Ceci dit, tout ce qu'ont écrit Poupoutch et Iphigénie reste exact. D'ailleurs, pour expliquer ce qu'est un prologue, on peut partir des connaissances des élèves sur la scène d'exposition, et voir que le prologue va au-delà. C'est ce que j'avais fait il y a 12 ans (à peu près ).
Ceci dit, tout ce qu'ont écrit Poupoutch et Iphigénie reste exact. D'ailleurs, pour expliquer ce qu'est un prologue, on peut partir des connaissances des élèves sur la scène d'exposition, et voir que le prologue va au-delà. C'est ce que j'avais fait il y a 12 ans (à peu près ).
- PoupoutchModérateur
Ce que je faisais en fac pour parler des textes de théâtre contemporain - où il n'y a souvent plus non plus d'actes ou scènes - c'est de parler d'une fonction d'exposition. Cette fonction est alors également remplie par le prologue antique. J'ai tendance à le présenter de la même manière au lycée ; cela permet, pour la tragédie grecque, de rendre familière la notion d'exposition sans parler de scène, ce qui est inexact pour une pièce antique.
Pour ce qui est de Scherer, je pense qu'il utilise le mot "exposition" dans ce sens plus large (d'ailleurs, je crois qu'il ne l'accole pas à "scène d'", puisqu'au moment que cité, il explique comment l'exposition (qui prenait au départ souvent un acte entier, avec des schémas peu naturels et très stéréotypés) devient une entrée in medias res se limitant à quelques scènes(comme dans Phèdre par exemple).
Pour ce qui est de Scherer, je pense qu'il utilise le mot "exposition" dans ce sens plus large (d'ailleurs, je crois qu'il ne l'accole pas à "scène d'", puisqu'au moment que cité, il explique comment l'exposition (qui prenait au départ souvent un acte entier, avec des schémas peu naturels et très stéréotypés) devient une entrée in medias res se limitant à quelques scènes(comme dans Phèdre par exemple).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- IphigénieProphète
Jaenelle confond sans doute les prologues et les "arguments" qui précèdent les pièces antiques en les résumant entièrement jusqu'au dénouement (comme le font aussi dans leurs Préfaces, Corneille ou Racine en expliquant leurs choix d'écriture); les prologues tragiques sont bien des scènes d'exposition, c'est-à-dire des "parties à part entière de la tragédie" (comme le dit Aristote) qui expliquent où se déroule l'action, à quel moment on en est, et qui sont les personnages, et non des résumés entiers de la pièce. L'idée d'annoncer le dénouement n'a au surplus pas grand sens dans les tragédies antiques qui reprennent des mythes connus, dont tout un chacun connaît le dénouement. Ce n'est pas l'action en elle-même qui est importante dans le théâtre tragique antique, mais la façon dont elle est "incarnée".
Pour ce qui est des comédies romaines, c'est un peu plus complexe, le prologue (généralement monologué par un dieu- alors que les prologues tragiques grecs peuvent être des dialogues entre personnages -ou pour le dire autrement, il n'y a pas toujours un "prologue séparé" dans les tragédies antiques, en particulier chez Sophocle...) permet aussi au spectateur lambda de comprendre un peu mieux l'action qui repose sur des intrigues extrêmement complexes, avec des rebondissements incessants.
Je ne vois pas ce qui empêcherait donc de parler d'exposition, comme le fait Jacques Schérer, sans se demander si le terme "classique" ou le mot "exposition" est anachronique .
Pour le mot "scène" il cadre mal en effet avec la structure des tragédies antiques, même si beaucoup d'éditeurs utilisent un découpage en scènes comme pour le théâtre classique: de toute façon, il y a dans la tragédie grecque une dimension lyrique qui en fait un genre différent , intermédiaire entre théâtre et opéra, avec d'ailleurs en plus des changements de langue (les choeurs ne sont pas écrits dans la même rythme ni le même dialecte que les passages parlés.) Donc le vocabulaire est à prendre "mutatis mutandis" dans tous les cas.
Enfin au XVIIe un abbé d'Aubignac est un théoricien du théâtre classique au moins aussi important que Boileau (qui s'est plutôt contenté de récapituler en vers, dans l'Art poétique, les pratiques du siècle.)
Donc voilà: je ne vois aucune raison de se compliquer la tête avec des nuances plus ou moins byzantines.
Pour répondre à la question posée,( ) le monologue de la nourrice est bien "une "exposition", il conviendra sans doute d'expliquer aux élèves la structure de la tragédie antique, en expliquant simplement que le découpage en scènes est une "commodité" des éditeurs modernes et ne correspond pas aux conditions de représentation antiques.
Pour répondre à Poupouch, la notion de "scène d'exposition" est en effet de toute façon restrictive et en grande partie mythique en ce sens que dans le théâtre classique, c'est bien souvent "d'acte d'exposition" qu'il faudrait parler...
Pour ce qui est des comédies romaines, c'est un peu plus complexe, le prologue (généralement monologué par un dieu- alors que les prologues tragiques grecs peuvent être des dialogues entre personnages -ou pour le dire autrement, il n'y a pas toujours un "prologue séparé" dans les tragédies antiques, en particulier chez Sophocle...) permet aussi au spectateur lambda de comprendre un peu mieux l'action qui repose sur des intrigues extrêmement complexes, avec des rebondissements incessants.
Je ne vois pas ce qui empêcherait donc de parler d'exposition, comme le fait Jacques Schérer, sans se demander si le terme "classique" ou le mot "exposition" est anachronique .
Pour le mot "scène" il cadre mal en effet avec la structure des tragédies antiques, même si beaucoup d'éditeurs utilisent un découpage en scènes comme pour le théâtre classique: de toute façon, il y a dans la tragédie grecque une dimension lyrique qui en fait un genre différent , intermédiaire entre théâtre et opéra, avec d'ailleurs en plus des changements de langue (les choeurs ne sont pas écrits dans la même rythme ni le même dialecte que les passages parlés.) Donc le vocabulaire est à prendre "mutatis mutandis" dans tous les cas.
Enfin au XVIIe un abbé d'Aubignac est un théoricien du théâtre classique au moins aussi important que Boileau (qui s'est plutôt contenté de récapituler en vers, dans l'Art poétique, les pratiques du siècle.)
Donc voilà: je ne vois aucune raison de se compliquer la tête avec des nuances plus ou moins byzantines.
Pour répondre à la question posée,( ) le monologue de la nourrice est bien "une "exposition", il conviendra sans doute d'expliquer aux élèves la structure de la tragédie antique, en expliquant simplement que le découpage en scènes est une "commodité" des éditeurs modernes et ne correspond pas aux conditions de représentation antiques.
Pour répondre à Poupouch, la notion de "scène d'exposition" est en effet de toute façon restrictive et en grande partie mythique en ce sens que dans le théâtre classique, c'est bien souvent "d'acte d'exposition" qu'il faudrait parler...
- AmaliahEmpereur
Merci pour votre éclairage! C'était intéressant de vous lire!
- IphigénieProphète
De rien, Amaliah, ta question était très intéressante et de nature à revoir de près des choses que l'on tient pour évidentes et qui ne le sont pas tant que ça !
- JaenelleHabitué du forum
Non je ne "confonds" pas, c'est ce que j'ai appris en Fac. Le prologue, dans les tragédies antiques grecques*, précède l'entrée du Choeur, est souvent déclamé par le chef de Choeur (parfois par un autre acteur, souvent un membre "anonyme" du Choeur), et expose le sujet de la pièce (expose au sens de "présente") et son déroulement jusque la fin (connu effectivement). J'utilisais le terme "dénouement" par commodité, il est vrai. Tout à fait d'accord avec ta dernière phrase.Iphigénie a écrit: Jaenelle confond sans doute les prologues et les "arguments" qui précèdent les pièces antiques en les résumant entièrement jusqu'au dénouement (comme le font aussi dans leurs Préfaces, Corneille ou Racine en expliquant leurs choix d'écriture); les prologues tragiques sont bien des scènes d'exposition, c'est-à-dire des "parties à part entière de la tragédie" (comme le dit Aristote) qui expliquent où se déroule l'action, à quel moment on en est, et qui sont les personnages, et non des résumés entiers de la pièce. L'idée d'annoncer le dénouement n'a au surplus pas grand sens dans les tragédies antiques qui reprennent des mythes connus, dont tout un chacun connaît le dénouement. Ce n'est pas l'action en elle-même qui est importante dans le théâtre tragique antique, mais la façon dont elle est "incarnée". .
- * HS:
- Juste pour préciser (et non pour dire "moi je", "ma life" ) : j'ai fait des études de Lettres classiques (même si j'ai passé le Capes de Lettres Modernes) tournées vers le Grec car appris depuis le collège ; je n'ai appris le Latin qu'en Fac, et, pour le coup, ai des connaissances superficielles, très basiques, en littérature latine. De là viennent peut-être les confusions ? On ne parle pas de la même chose, je crois.
C'est bien ce que j'ai écrit : "exposition" et non "scène d'exposition".Iphigénie a écrit: Je ne vois pas ce qui empêcherait donc de parler d'exposition, comme le fait Jacques Schérer, sans se demander si le terme "classique" ou le mot "exposition" est anachronique .
Quant aux anachronismes, en tant que professeurs de Lettres, il me semble que, si, il est important que nous y fassions attention.
Merci bien...Iphigénie a écrit: Donc voilà: je ne vois aucune raison de se compliquer la tête avec des nuances plus ou moins byzantines.
Effectivement. Mais la question portait sur "scène d'exposition", je n'ai pas pensé à préciser.Iphigénie a écrit: Pour répondre à Poupouch, la notion de "scène d'exposition" est en effet de toute façon restrictive et en grande partie mythique en ce sens que dans le théâtre classique, c'est bien souvent "d'acte d'exposition" qu'il faudrait parler...
EDIT : Je viens d'aller voir le début de la pièce d'Euripide : le monologue de la nourrice n'est pas un prologue. Il n'y en a peut-être pas dans cette pièce ?
EDIT 2 : J'ai lu le début d'une autre pièce d'Euripide, Oreste : même forme, un monologue qui expose les circonstances de l'action (les faits qui précèdent), les personnages, le lieu, mais pas d'annonce de la fin. En revanche, dans Hécube, on peut lire "Ma mère verra aujourd'hui les cadavres de deux de ses enfants, moi, et cette infortunée jeune fille. Pour obtenir la sépulture, j'apparaîtrai, poussé par les vagues de la mer, jusqu'aux pieds d'une esclave; car j'ai imploré des puissances infernales la faveur d'avoir enfin un tombeau et d'être rendu aux mains de ma mère : j'aurai obtenu alors tout ce que je désirais, et je cesserai d'importuner la vieillesse d'Hécube". Exposition + phrases qui annoncent quelques faits de la pièce, c'est bien un prologue tel que je l'ai appris (et lu ; mais je ne me souviens plus du titre des pièces étudiées en Fac, donc...).
- IphigénieProphète
Chaque auteur tragique grec a sa propre dramaturgie. Le cas d'un prologue tragique récité, annonçant tout le sujet de la pièce jusqu'à son dénouement n'est pas du tout le propre des prologues de l'ensemble des tragédies grecques. Le cas d'Hécube est même tout à fait particulier avec son fantôme: inspiré par les personnages de la guerre de Troie il est possible qu'Euripide ait fait ici un choix très atypique, proche peut-être de l'invocation à la muse de la poésie épique. On ne peut pas en tirer une généralité, ni définir ce qu'est un prologue à partir de ce cas.
Bon maintenant, on ne va pas se lancer dans une thèse sur les prologues, si?
J'ai pour ma part essayé de répondre à Amaliah, qui posait une question intéressante, de façon simple, en me basant sur les modestes connaissances d'un prof de lettres classiques. Mais bon, je ne vais pas concurrencer tes souvenirs de cours de fac.
Bon maintenant, on ne va pas se lancer dans une thèse sur les prologues, si?
J'ai pour ma part essayé de répondre à Amaliah, qui posait une question intéressante, de façon simple, en me basant sur les modestes connaissances d'un prof de lettres classiques. Mais bon, je ne vais pas concurrencer tes souvenirs de cours de fac.
- JaenelleHabitué du forum
Je m'y attendais, tiens.Iphigénie a écrit:
J'ai pour ma part essayé de répondre à Amaliah, qui posait une question intéressante, de façon simple, en me basant sur les modestes connaissances d'un prof de lettres classiques. Mais bon, je ne vais pas concurrencer tes souvenirs de cours de fac.
Bon, je n'interviendrai plus dans la section lettres classiques.
Et puis tiens, puisque je n'enseigne plus les Lettres depuis 2013, et que mes souvenirs commencent à dater, je n'interviendrai plus en Lettres Modernes non plus.
- IphigénieProphète
Je te dis juste que ce que tu affirmes là est faux: il suffit de lire les textes, ils ne sont pas si nombreux que ça à nous être parvenus.Non je ne "confonds" pas, c'est ce que j'ai appris en Fac. Le prologue, dans les tragédies antiques grecques*, précède l'entrée du Choeur, est souvent déclamé par le chef de Choeur (parfois par un autre acteur, souvent un membre "anonyme" du Choeur), et expose le sujet de la pièce (expose au sens de "présente") et son déroulement jusque la fin (connu effectivement).
par exemple là:
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm
C'est drôle ces prises de tête, là où il s'agit juste de dire ce qu'on sait ... On a tous, moi la première, des lacunes ou des domaines d'incertitude et des domaines moins inconnus, je ne vois pas où est l'intérêt de vouloir à tout prix mener une polémique contre des évidences ...
- JaenelleHabitué du forum
Iphigénie a écrit:Je te dis juste que ce que tu affirmes là est faux: il suffit de lire les textes, ils ne sont pas si nombreux que ça à nous être parvenus.Non je ne "confonds" pas, c'est ce que j'ai appris en Fac. Le prologue, dans les tragédies antiques grecques*, précède l'entrée du Choeur, est souvent déclamé par le chef de Choeur (parfois par un autre acteur, souvent un membre "anonyme" du Choeur), et expose le sujet de la pièce (expose au sens de "présente") et son déroulement jusque la fin (connu effectivement).
par exemple là:
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm
C'est drôle ces prises de tête, là où il s'agit juste de dire ce qu'on sait ... On a tous, moi la première, des lacunes ou des domaines d'incertitude et des domaines moins inconnus, je ne vois pas où est l'intérêt de vouloir à tout prix mener une polémique contre des évidences ...
Je viens faire mon maxima mea culpa, parce que, quand même, j'étais certaine de ce que j'avançais (sinon je ne l'aurais pas écrit) et, effectivement, ce qu'a mis en gras Iphigénie est faux : le prologue n'est pas déclamé par le choryphée, ni même un membre anonyme du choeur (je ne sais pas pourquoi, dans mon esprit, je voyais un vieillard se détacher du Choeur et dire le prologue dans une des tragédies lues il y a longtemps - évidemment impossible de me souvenir laquelle ).
J'ai d'ailleurs retrouvé une des tragédies étudiées en Fac, mais c'est une pièce latine, pas grecque (au temps pour moi ) : Hercule Furieux de Sénèque, et, là : le prologue est carrément prononcé par Junon / il n'y a pas de titre "prologue" dans mon édition (Les Belles Lettres) ; je ne sais d'ailleurs pas si, pour les tragédies latines, on peut utiliser ce terme / ce long monologue de Junon est prolongé par l'entrée du Choeur, comme ce que tu disais d'une de tes éditions de Médée, Amaliah.
Voilà !
Sinon, j'ai trouvé des choses intéressantes en faisant des recherches, mais on va encore dire que je veux polémiquer, vu que ça ne porte pas sur Médée.
En tous cas, cela m'a servie de leçon, je ne participerai plus à un fil de langues anciennes...
- IphigénieProphète
errare humanum est, perseverare diabolicum: les langues anciennes ont un mot pour tout
la question d'Amaliah est d'autant plus intéressante que plus on regarde en effet ce que sont les prologues, plus on s'aperçoit que c'est très compliqué, très confus, très différent en latin et en grec et que donc, nous ne savons finalement pas grand chose. Florence Dupond, elle, (moi aussi j'ai un peu cherché depuis...) insiste beaucoup sur la métrique comme élément constitutif du prologue latin, ce qui est encore un autre problème:
bref, Jaenelle, ne nous quitte pas, on a besoin de toutes les idées, après, on les vérifie si on peut!
la question d'Amaliah est d'autant plus intéressante que plus on regarde en effet ce que sont les prologues, plus on s'aperçoit que c'est très compliqué, très confus, très différent en latin et en grec et que donc, nous ne savons finalement pas grand chose. Florence Dupond, elle, (moi aussi j'ai un peu cherché depuis...) insiste beaucoup sur la métrique comme élément constitutif du prologue latin, ce qui est encore un autre problème:
bref, Jaenelle, ne nous quitte pas, on a besoin de toutes les idées, après, on les vérifie si on peut!
- PEGUILLANNiveau 2
la première pièce du Soldat fanfaron de Plaute est bien un prologue puisqu'on assiste à l'entrée en scène de Pyrgopolinice qui sort de chez lui et s'adresse aux esclaves restés dans les coulisses .En cherchant Astrogus,il nous permet de faire connaissance avec le 2ème personnage parasite de la pièce .Les premiers échanges entre les deux personnages nous donnent une idée sur la relation entre les 2 personnages ex: le monologue d'Artotrogus .
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