J'hallucine (boulot)

Sur leur manque d'éducation surtout.

Les deux vont de paire; c'est la mauvaise éducation, tu as raison de préciser, qui donne une telle image des enseignants. Mais certains élèves bien élevés peuvent se laisser influencer par des camarades qui le sont moins. l'effet de groupe peut jouer

Esplar Hermione0908 a écrit:

Jenny a écrit:Une élève que j'avais l'an dernier m'appelle pendant que je vais chercher mes élèves :
- "Madame, vous avez à manger ?
- Pardon ?
- Oui, j'ai faim et j'ai pas pris de biscuit"

:shock: :shock: :shock:
Je n'ai même pas su quoi répondre.
Elle ne pouvait pas demander à ses camarades visiblement. :shock:

On en parlait avec un collègue vendredi, du fait que les élèves ne nous voient que comme des "personnes ressources", pour jargonner EdukNat, et qu'ils ne mettent pas plus de distance entre eux et nous qu'entre leur famille ou leurs copains et eux.
J'hallucine quand un élève me demande un stylo, un mouchoir, une feuille... Jamais je ne me serais permis ça avec un professeur, je n'y aurais même pas pensé.
Dans le même ordre d'idée, une élève de 5e m'a effleuré l'épaule l'autre jour en me disant que j'avais un poil de chat (l'histoire de ma vie, merci le persan...) et qu'elle l'avait enlevé. De même, jamais je n'aurais fait cela à un de mes professeurs. Je le lui aurais peut-être dit, mais je ne me serais pas permis de lui ôter moi-même.

Une de mes collègues a eu une élève qui lui a caressé les cheveux et qui lui a dit qu'ils étaient tout doux. 

Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Jenny a écrit:Une de mes collègues a eu une élève qui lui a caressé les cheveux et qui lui a dit qu'ils étaient tout doux.

:lol:

Ah oui, ceux qui tripatouillent ce qui se trouve sur mon bureau, ou qui s'appuient dessus comme des invertébrés quand je leur demande d'y venir... ! C'est MON bureau, MES affaires !

Nadejda a écrit:Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Oui, les élèves sont de plus en plus tactiles et c'est une pratique qui m'insupporte!
Je pensais que c'était propre aux élèves de maternelle ou à la rigueur des premières années de l'école primaire...

Souvenirs de l'époque où j'étais un jeune et fringant professeur : « monsieur, je mouille pour vous ».

Spoiler:

VinZT a écrit:Souvenirs de l'époque où j'étais un jeune et fringant professeur : « monsieur, je mouille pour vous ».

Spoiler:

:lol: :lol: :lol: :mdr3: :mdr3: :mdr3: :mdr3: . Comment ont réagit les garçons de la classe ?

Hermione0908 a écrit:Ah oui, ceux qui tripatouillent ce qui se trouve sur mon bureau, ou qui s'appuient dessus comme des invertébrés quand je leur demande d'y venir... ! C'est MON bureau, MES affaires !

et MES cheveux non mais !

gauvain31 a écrit:

VinZT a écrit:Souvenirs de l'époque où j'étais un jeune et fringant professeur : « monsieur, je mouille pour vous ».

Spoiler:

:lol: :lol: :lol: :mdr3: :mdr3: :mdr3: :mdr3: . Comment ont réagit les garçons de la classe ?

Ils avaient déjà quitté la salle

Nadejda a écrit:Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Ou ceux qui te complimentent sur ta veste/ton écharpe/ta jupe/n'importe quoi d'autre... J'en ai encore eu une la semaine dernière qui est restée en fin de cours pour me demander où j'avais trouvé mes boucles d'oreilles parce que "elles sont trop belles madame, j'les adore !"

Saphyr a écrit:

Nadejda a écrit:Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Oui, les élèves sont de plus en plus tactiles et c'est une pratique qui m'insupporte!

Pas que les élèves. Déjà, rien que le fait qu’il existe ce terme, « tactile »… avec une nuance positive, ou au moins d’acceptable (genre, il est tactile, c’est dans son tempérament, c’est comme ça et il faut faire avec)… Y a un moment, faut arrêter, avec « les élèves, patata, patati ». Mon tuteur (dans les quarante ans) était tactile, je suis anti-tactile : c’est pas un problème générationnel ou d’éducation.

Jenny a écrit:

Esplar Hermione0908 a écrit:

Jenny a écrit:Une élève que j'avais l'an dernier m'appelle pendant que je vais chercher mes élèves :
- "Madame, vous avez à manger ?
- Pardon ?
- Oui, j'ai faim et j'ai pas pris de biscuit"

:shock: :shock: :shock:
Je n'ai même pas su quoi répondre.
Elle ne pouvait pas demander à ses camarades visiblement. :shock:

On en parlait avec un collègue vendredi, du fait que les élèves ne nous voient que comme des "personnes ressources", pour jargonner EdukNat, et qu'ils ne mettent pas plus de distance entre eux et nous qu'entre leur famille ou leurs copains et eux.
J'hallucine quand un élève me demande un stylo, un mouchoir, une feuille... Jamais je ne me serais permis ça avec un professeur, je n'y aurais même pas pensé.
Dans le même ordre d'idée, une élève de 5e m'a effleuré l'épaule l'autre jour en me disant que j'avais un poil de chat (l'histoire de ma vie, merci le persan...) et qu'elle l'avait enlevé. De même, jamais je n'aurais fait cela à un de mes professeurs. Je le lui aurais peut-être dit, mais je ne me serais pas permis de lui ôter moi-même.

Une de mes collègues a eu une élève qui lui a caressé les cheveux et qui lui a dit qu'ils étaient tout doux. 

Nan mais c'est dingue !
Ils réagissent comment, les collègues ? Ils punissent ?
J'avoue que je ne sais pas trop quelle serait ma réaction, entre la surprise et l'énervement...

Dimka a écrit:Pas que les élèves. Déjà, rien que le fait qu’il existe ce terme, « tactile »… avec une nuance positive, ou au moins d’acceptable (genre, il est tactile, c’est dans son tempérament, c’est comme ça et il faut faire avec)… Y a un moment, faut arrêter, avec « les élèves, patata, patati ». Mon tuteur (dans les quarante ans) était tactile, je suis anti-tactile : c’est pas un problème générationnel ou d’éducation.

Le fait est qu'on peut-être plus ou moins tactile, au sens où certains ont tendance à toucher facilement les autres personnes (une main sur l'épaule, sur le bras, voire une bise pour saluer...), là où d'autres n'aiment pas toucher ou être touchées. Ca relève de la personnalité de chacun, ainsi que du respect de l'intimité : si je n'aime pas être touchée, peu importe que l'autre apprécie, il faudra bien qu'il s'adapte (ou inversement).

Mais entre un élève et un enseignant, il me semble que la question est différente : il ne s'agit plus d'un trait de caractère, mais bien du respect d'une distance "hiérarchique", à défaut d'un autre terme. L'enseignant n'est pas le copain de l'élève, il n'est pas sur un pied d'égalité et n'a pas à être touché par les élèves - pas plus que ses affaires personnelles.

Sans rigoler : toucher un professeur est quelque chose de très grave. Il doit y avoir autour de l'enseignant un espace "de courtoisie et de respect" qui symbolise une distance nécessaire entre l'élève et le professeur. Quand j'étais en ITEP on apprenait aux élèves à se tenir à distance (un bras de distance environ) de l'enseignant. Même pour un acte gentil. Je suis choqué par ces témoignages.

Les deux seuls cas dans ma carrière où des élèves n'ont pris aucune distance avec moi étaient lorsqu'un m'a frappé au ventre en ITEP et un autre en lycée lorsqu'il m'a arraché le portable des mains que je lui avais confisqué. Il a fini avec deux jours d'exclusion.
Je crois que je serai capable du pire si un élève venait à me toucher de nouveau, même pour un acte de tendresse. Pour moi c'est une violation grave de mon espace privé.

Le travail de distanciation qui aurait dû être fait au sein des familles n'a pas été fait.

Danska a écrit:Le fait est qu'on peut-être plus ou moins tactile, au sens où certains ont tendance à toucher facilement les autres personnes (une main sur l'épaule, sur le bras, voire une bise pour saluer...), là où d'autres n'aiment pas toucher ou être touchées. Ca relève de la personnalité de chacun, ainsi que du respect de l'intimité : si je n'aime pas être touchée, peu importe que l'autre apprécie, il faudra bien qu'il s'adapte (ou inversement).

Mais entre un élève et un enseignant, il me semble que la question est différente : il ne s'agit plus d'un trait de caractère, mais bien du respect d'une distance "hiérarchique", à défaut d'un autre terme. L'enseignant n'est pas le copain de l'élève, il n'est pas sur un pied d'égalité et n'a pas à être touché par les élèves - pas plus que ses affaires personnelles.

Oui et non. Des tas de gens ne sont pas les copains d’autres gens. Mon tuteur n’est pas mon copain. Mes collègues ne sont pas mes copains. Pas plus que mon patron. La vendeuse dans le magasin n’est pas ma copine (et avant qu’on parte sur les jeunes, la vendeuse avait plus l’âge de ma mère que de ma nièce…). Et évidemment, dans ce cadre, l’élève n’est pas le copain du prof (et au passage, ça marche dans l’autre sens, j’ai des souvenirs d’un prof qui collait toujours sa main sur l’épaule). Je ne trouve pas que ça soit une spécificité générationnelle.

Jenny a écrit:

Esplar Hermione0908 a écrit:

Jenny a écrit:Une élève que j'avais l'an dernier m'appelle pendant que je vais chercher mes élèves :
- "Madame, vous avez à manger ?
- Pardon ?
- Oui, j'ai faim et j'ai pas pris de biscuit"

:shock: :shock: :shock:
Je n'ai même pas su quoi répondre.
Elle ne pouvait pas demander à ses camarades visiblement. :shock:

On en parlait avec un collègue vendredi, du fait que les élèves ne nous voient que comme des "personnes ressources", pour jargonner EdukNat, et qu'ils ne mettent pas plus de distance entre eux et nous qu'entre leur famille ou leurs copains et eux.
J'hallucine quand un élève me demande un stylo, un mouchoir, une feuille... Jamais je ne me serais permis ça avec un professeur, je n'y aurais même pas pensé.
Dans le même ordre d'idée, une élève de 5e m'a effleuré l'épaule l'autre jour en me disant que j'avais un poil de chat (l'histoire de ma vie, merci le persan...) et qu'elle l'avait enlevé. De même, jamais je n'aurais fait cela à un de mes professeurs. Je le lui aurais peut-être dit, mais je ne me serais pas permis de lui ôter moi-même.

Une de mes collègues a eu une élève qui lui a caressé les cheveux et qui lui a dit qu'ils étaient tout doux. 

Oui, je vois très bien ce que ça fait

Dimka a écrit:

Danska a écrit:Le fait est qu'on peut-être plus ou moins tactile, au sens où certains ont tendance à toucher facilement les autres personnes (une main sur l'épaule, sur le bras, voire une bise pour saluer...), là où d'autres n'aiment pas toucher ou être touchées. Ca relève de la personnalité de chacun, ainsi que du respect de l'intimité : si je n'aime pas être touchée, peu importe que l'autre apprécie, il faudra bien qu'il s'adapte (ou inversement).

Mais entre un élève et un enseignant, il me semble que la question est différente : il ne s'agit plus d'un trait de caractère, mais bien du respect d'une distance "hiérarchique", à défaut d'un autre terme. L'enseignant n'est pas le copain de l'élève, il n'est pas sur un pied d'égalité et n'a pas à être touché par les élèves - pas plus que ses affaires personnelles.

Oui et non. Des tas de gens ne sont pas les copains d’autres gens. Mon tuteur n’est pas mon copain. Mes collègues ne sont pas mes copains. Pas plus que mon patron. La vendeuse dans le magasin n’est pas ma copine (et avant qu’on parte sur les jeunes, la vendeuse avait plus l’âge de ma mère que de ma nièce…). Et évidemment, dans ce cadre, l’élève n’est pas le copain du prof (et au passage, ça marche dans l’autre sens, j’ai des souvenirs d’un prof qui collait toujours sa main sur l’épaule). Je ne trouve pas que ça soit une spécificité générationnelle.

Mais je suis entièrement d'accord avec ça ! Personnellement, je fais partie des anti-tactiles, mais je connais des personnes de tout âge qui sont plus ou moins tactile, ça n'a rien à voir avec la génération (me semble-t-il). J'ai parlé de personnalité, pas de génération, ni de relations d'ailleurs. Que nos collègues soient nos "copains" ou pas, peu importe, ils sont à égalité avec nous. Ce qui n'est pas le cas de nos élèves.

Tous les autres exemples que j’ai cités, ce ne sont pas des gens à égalité, pour une raison ou pour une autre.

Je ne trouve pas qu’il s’agisse de « personnalité » : il s’agit d’un acte, d’un comportement. Et justement, il y a un discours pour dire que c’est de la personnalité, moi je suis tactile, blablabla (on s’en prévaut, voire on s’en vante, pour justifier et pour expliquer qu’on va continuer à se comporter ainsi)… Ça contribue à valoriser ou à légitimer quelque chose qui tient du comportement (tripoter quelqu’un), et par ailleurs un comportement de mon point de vue toujours déplacé et intrusif, même hors relations hiérarchiques.

Du coup, c’est pas juste « les élèves mal élevés, moi d’mon temps, etc. », mais d’un phénomène plus global dans lequel s’intègrent les élèves mal élevés. C’est pas les élèves tactiles qui me font bondir, c’est les gens tactiles en général.

Moi aussi, je n'en peux plus du manque d'éducation et de savoir vivre des élèves. L'autre jour j'étais à la porte, en train de dire bonjour à chaque élève qui entre dans ma salle. Lorsque je retourne à mon bureau, je vois un élève en train de lire les textes qu'il y avait sur mon bureau, je lui demande ce qu'il fait, il me répond l'air le plus naturel possible "ben je regarde les textes Madame, pour voir ce qu'on va faire aujourd'hui". Je n'ai pas su réagir, j'étais stupéfaite de tant de désinvolture. Je lui ai juste dit qu'il prenait trop de libertés et qu'il n'avait pas à toucher ce qu'il y a sur mon bureau. Ce qui m'a le plus étonné, c'est que j'ai vraiment eu l'impression qu'il pensait que c'était une bonne chose, que ça montrait qu'il était impliqué et impatient de commencer le cours et découvrir les textes.
Ça me dépasse. Ça, et les élèves qui disent "mais je parle pas mdame!" quand on leur demande de se taire. Punaise, à quel moment dans "taisez-vous", ils comprennent que je leur demande leur avis?

Danska a écrit:

Nadejda a écrit:Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Ou ceux qui te complimentent sur ta veste/ton écharpe/ta jupe/n'importe quoi d'autre... J'en ai encore eu une la semaine dernière qui est restée en fin de cours pour me demander où j'avais trouvé mes boucles d'oreilles parce que "elles sont trop belles madame, j'les adore !"

Profite, un jour il te diront, comme ça m'est arrivé : "madame, vous avez des cheveux blancs".

Fesseur Pro a écrit:

Jenny a écrit:Une de mes collègues a eu une élève qui lui a caressé les cheveux et qui lui a dit qu'ils étaient tout doux.

:lol:

En Seine Saint Denis ça m'arrivait tout le temps !! Je n'arrêtais pas de les remettre à leur place, mais ils n'avaient pas l'habitude des gens aux cheveux lisses et ça les fascinait :shock:

Parfois ils me couraient après et c'était un jeu. :shock: (pour eux...)

Enceinte c'était pareil avec mon ventre

Dimka a écrit:Tous les autres exemples que j’ai cités, ce ne sont pas des gens à égalité, pour une raison ou pour une autre.

Je ne trouve pas qu’il s’agisse de « personnalité » : il s’agit d’un acte, d’un comportement. Et justement, il y a un discours pour dire que c’est de la personnalité, moi je suis tactile, blablabla (on s’en prévaut, voire on s’en vante, pour justifier et pour expliquer qu’on va continuer à se comporter ainsi)… Ça contribue à valoriser ou à légitimer quelque chose qui tient du comportement (tripoter quelqu’un), et par ailleurs un comportement de mon point de vue toujours déplacé et intrusif, même hors relations hiérarchiques.

Du coup, c’est pas juste « les élèves mal élevés, moi d’mon temps, etc. », mais d’un phénomène plus global dans lequel s’intègrent les élèves mal élevés. C’est pas les élèves tactiles qui me font bondir, c’est les gens tactiles en général.

Je réponds un peu tard, mais j'ai repris l'exemple des collègues justement parce que deux personnes qui se touchent dans les autres situations que tu évoques me gênerait : une vendeuse n'a pas à toucher un client et inversement, pas plus qu'un employé n'a à toucher son patron et vice-versa, etc.

Et je ne prétends pas qu'il faille tolérer d'être tripoté même par une personne à égalité avec nous simplement parce "elle est tactile, faut s'adapter", au contraire ! Ce que je dis, c'est que dans le cas de deux collègues, ce genre de contacts peut être normal ou socialement admis - à condition qu'aucun des deux ne refuse d'être refuse ou simplement n'aime pas ça. A l'inverse, entre un élève et un enseignant, presque aucune circonstance ne peut justifier qu'un élève touche son enseignant : ce n'est même plus une question de respect de l'intimité ou du caractère de chacun, mais, comme le soulignait très justement Gauvain, un simple respect de "l'espace de courtoisie et de respect".

Pseudo a écrit:

Danska a écrit:

Nadejda a écrit:Ou les élèves qui se permettent de toucher ton collier "parce qu'il est beau, madame !"

Ou ceux qui te complimentent sur ta veste/ton écharpe/ta jupe/n'importe quoi d'autre... J'en ai encore eu une la semaine dernière qui est restée en fin de cours pour me demander où j'avais trouvé mes boucles d'oreilles parce que "elles sont trop belles madame, j'les adore !"

Profite, un jour il te diront, comme ça m'est arrivé : "madame, vous avez des cheveux blancs".

On peut avoir des cheveux blancs ET des boucles d'oreilles "trop belles"

La nouvelle sonnerie c'est le chant des partisans.