Utiliser SLACK pour la communication prof-elèves en dehors du temps de classe ?

Bonjour,

Je viens de découvrir cet article sur Pedagogie Agile
Il parle de l'utilisation de Slack (la partie gratuite suffit largement) pour prolonger la communication avec les élèves hors du temps de classe (aide aux devoirs, questions diverses, organisation ou précision sur le prochain cours, etc).

Est-ce que quelqu'un a déjà testé ça dans sa discipline ? Quels sont les retours ?
Sinon coté outils, il en existe d'autres : le classique Pronote, Framateam, Lammer, PostClass ? Est-ce que vous en avez testé un autre qui fonctionne bien et où les élèves ont accroché ?

A+

L'auteur de l'article, par lui-même:

-Steph- a écrit:
Il parle de l'utilisation de Slack (la partie gratuite suffit largement) pour prolonger la communication avec les élèves hors du temps de classe (aide aux devoirs, questions diverses, organisation ou précision sur le prochain cours, etc).

Mon conseil: apprendre à couper avec son travail pour se ménager.

ylm a écrit:Je n'ai pas spécialement d'avis sur Slack mais une chose est certaine, au vu de la présentation de l'auteur de l'article par lui-même (avec une faute dès le 1er mot en plus, parce que les majuscules, ça s'accentue) sur le site:
.

HS : Je ne parviens pas à accentuer les majuscules sur le forum. Quelle est la manipulation ?

trompettemarine a écrit:

ylm a écrit:Je n'ai pas spécialement d'avis sur Slack mais une chose est certaine, au vu de la présentation de l'auteur de l'article par lui-même (avec une faute dès le 1er mot en plus, parce que les majuscules, ça s'accentue) sur le site:
.

HS : Je ne parviens pas à accentuer les majuscules sur le forum. Quelle est la manipulation ?

Alt+183 = À
Alt+144 = É
Alt+212 = È
Alt+128 = Ç

Merci !

.

J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi un professeur voudrait communiquer avec ses élèves en dehors des cours.
Et encore plus de mal à comprendre pourquoi un élève accepterait ceci !
Il y a un temps pour tout.

Peinard a écrit:Par ailleurs, voici la première phrase de cet "article" :

En classe, les élèves ont le droit d’utiliser leur smartphone pour des besoins pédagogiques. « Utiliser les ressources nécessaires (contenus et services) aux apprentissages » grâce à un Equipement Individuel Mobile devient officiellement une aide pour l’enseignement, rappelle le Ministère de l’Education Nationale en juin 2015.

Et voici la loi :

Code de l'éducation - Article L511-5 a écrit:Dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l'utilisation durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d'un téléphone mobile est interdite.

Sauf dérogation (qu'il a peut-être).

Houlà... :gratte:
Je ne m'attendais pas à (re)lancer des débats du type "pour ou contre le fait de répondre aux élèves en dehors du temps de classe ?" ou "est-ce que le BYOD est autorisé en classe ?"...    

Pour répondre très rapidement sur la partie débat, oui il faut bien séparer les choses : vie privée, we et autres jours fériés sont sacrés. Ceci dit, ça ne m'empêche pas, de temps en temps, d'aider ponctuellement un élève qui me contacte sur la messagerie pédagogique pour une question en rapport avec la discipline enseignée. Je pense aussi que la relation prof-élève est en train d'évoluer vers quelque chose de plus "connecté". Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais clairement il va falloir s'adapter.

Pour la partie "mobile utilisé en classe", la question ne se pose même pas : aucun mobile en classe n'est nécessaire pour Slack. En plus, aucun intérêt : si on est en classe, il suffit d'utiliser la technique du "je-lève-la-main-pour-poser-directement-la-question-au-prof"...

Et sinon pour en revenir à la question d'origine sur l'outil en lui même, quelqu'un a testé ? Quels retours ? Quelle participation des élèves ? Dans quel contexte (EPI, AP, projets en groupe, etc) ?

-Steph- a écrit:Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais clairement il va falloir s'adapter.

Qu'est-ce qui te permet d'affirmer cela?

-Steph- a écrit:Houlà... :gratte:
Je ne m'attendais pas à (re)lancer des débats du type "pour ou contre le fait de répondre aux élèves en dehors du temps de classe ?" ou "est-ce que le BYOD est autorisé en classe ?"...    

Pour répondre très rapidement sur la partie débat, oui il faut bien séparer les choses : vie privée, we et autres jours fériés sont sacrés. Ceci dit, ça ne m'empêche pas, de temps en temps, d'aider ponctuellement un élève qui me contacte sur la messagerie pédagogique pour une question en rapport avec la discipline enseignée. Je pense aussi que la relation prof-élève est en train d'évoluer vers quelque chose de plus "connecté". Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais clairement il va falloir s'adapter.

Pour la partie "mobile utilisé en classe", la question ne se pose même pas : aucun mobile en classe n'est nécessaire pour Slack. En plus, aucun intérêt : si on est en classe, il suffit d'utiliser la technique du "je-lève-la-main-pour-poser-directement-la-question-au-prof"...

Et sinon pour en revenir à la question d'origine sur l'outil en lui même, quelqu'un a testé ? Quels retours ? Quelle participation des élèves ? Dans quel contexte (EPI, AP, projets en groupe, etc) ?

Non. En particulier si on est incapable de déterminer si c'est une bonne ou une mauvaise chose...

Provence a écrit:

-Steph- a écrit:Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais clairement il va falloir s'adapter.

Qu'est-ce qui te permet d'affirmer cela?

+ 1

Il faut s'adapter sans savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose dans ce contexte précis ? Pourquoi ?

Perso, j'adore m'adapter à ce qui est utile. Pas à ce qui est inutile, voire néfaste.
Ne faut-il pas commencer par se demander si c'est souhaitable ou non (et pour quelles raisons) ?
D'où sort cette injonction d'adaptation sans aucune réflexion préalable ?

Tout ce qui est nouveau est propagé à vitesse grand V. sous prétexte que c'est censé être cool et ensuite on répare les erreurs avec des bouts de scotchs.
Ne devrait-on pas plutôt réfléchir, anticiper les conséquences, et choisir d'utiliser (ou pas !) telle ou telle technologie pour telle ou telle raison, au lieu des les utiliser parce que...mais parce que... quoi, au juste ? Là, comme ça, pour un impératif sorti du nulle part... ?      

Nous sommes censés enseigner l'esprit critique, aussi ... donc je vais d'abord commencer par exercer le mien, avant d'essayer d'inculquer la chose à mes petits chéris ... donc clairement non, je ne vais pas m'adapter à un truc avant d'être convaincue du bien-fondé dudit truc ...
Mais je reconnais bien volontiers être une dangereuse réactionnaire !

Ben ... en gros, grillée par La Miss !
+ 1000

Bon, apparemment la phrase "il va falloir s'adapter" pose problème. J'ai l'impression qu'elle a été prise comme une injonction ou quelque chose qui serait inéluctable : "t'adapter tu devras !". Je suppose que j'ai mal formulé le truc car ça n'est bien sûr pas le cas. Pour moi ça veut dire que les outils TICE évoluent à une vitesse qui nécessite une veille technologique et une formation beaucoup plus fréquente qu'avant et que forcément ça demande un certain ajustement. Il y a à peine quelques années, il n'y avait pas d'imprimante 3D en salle de techno. Donc ça va vite, très (trop) vite. Mais le "il va falloir d'adapter" parlait seulement de cette vitesse d'évolution des outils en général, pas de Slack en particulier. Même s'il est utilisé en entreprise dans les équipes qui travaillent en mode Agile et à distance avec un certain succès, je n'ai jamais dis que ce truc allait devenir l'outil incontournable dans les classes...

Pour en revenir à Slack, je suis justement en pleine phase de recherche d'info. Par exemple dans l'article cité dans mon premier post : "45 % des élèves de 3e inscrits. Très peu d'activité" EST une info importante.
Mais comme j'aime bien recouper les infos et avoir plusieurs sources et retours d'expériences, je venais à la pêche sur Neoprofs. Le fait que personne ne réponde sur l'outil est, en soi, une info : si personne ne l'utilise sur Neoprofs, il doit bien avoir une raison...

Donc ma démarche est juste une démarche d'investigation sur un outil qui pourrait répondre à un besoin que j'ai identifié pour certaines de mes classes.
Vu les réactions que ma simple question de départ suscite, j'ai l'impression qu'il y a un truc qui choque dans ma démarche... Où est-ce que je fait une erreur de méthode ? Qu'est ce qui cloche exactement dans ma démarche ou dans la démarche de l'auteur de l'article ?

-Steph- a écrit: Où est-ce que je fait une erreur de méthode ? Qu'est ce qui cloche exactement dans ma démarche ou dans la démarche de l'auteur de l'article ?

L'erreur consiste à croire qu'une augmentation du temps passé "scolairement" est une bonne chose. Tes élèves ont le droit de décrocher du travail scolaire, de travailler seuls (ou entre eux ou en étant aidés par leurs parents) et en dehors de ta supervision. Ne pas les laisser marner et leur permettre de demander de l'aider dès qu'ils galèrent n'est pas une bonne chose. Ils doivent apprendre l'abnégation et aussi l'échec.

L'autre erreur consiste à croire que la technologie améliore l'enseignement. Ce n'est pas le cas. Le seul BYOD important pour nous, c'est la feuille de papier et le stylo.

Euclide aurait répondu à Ptolémée – qui souhaitait une voie plus facile que celles des Éléments – qu’il n’y avait pas de voie royale en géométrie

Toujours la même croyance... Un chemin plus facile, moins fatiguant, moins cher..
Des Moocs, des tablettes, un professeur qu'il suffit de sonner... Ben non.
Il y a un moment où il faut travailler. Oui, je sais, c'est dégueulasse.

100 % d'accord avec ycombe.

On peut imaginer des usages utiles d'un outil comme Slack (ou Padlet ou des trucs similaires): par exemple pour faciliter les échanges entre élèves pour un travail collaboratif pour lequel ils auraient une période longue pour le réaliser.

wanax a écrit:

Euclide aurait répondu à Ptolémée – qui souhaitait une voie plus facile que celles des Éléments – qu’il n’y avait pas de voie royale en géométrie

Toujours la même croyance... Un chemin plus facile, moins fatiguant, moins cher..
Des Moocs, des tablettes, un professeur qu'il suffit de sonner... Ben non.
Il y a un moment où il faut travailler. Oui, je sais, c'est dégueulasse.

En même temps, Euclide, il ne connaissait pas Meirieu. Sinon, il lui aurait dit d'apprendre la géométrie dans les manuels d'utilisation.

-Steph- a écrit:Bon, apparemment la phrase "il va falloir s'adapter" pose problème. J'ai l'impression qu'elle a été prise comme une injonction ou quelque chose qui serait inéluctable : "t'adapter tu devras !". Je suppose que j'ai mal formulé le truc car ça n'est bien sûr pas le cas. Pour moi ça veut dire que les outils TICE évoluent à une vitesse qui nécessite une veille technologique et une formation beaucoup plus fréquente qu'avant et que forcément ça demande un certain ajustement. Il y a à peine quelques années, il n'y avait pas d'imprimante 3D en salle de techno. Donc ça va vite, très (trop) vite. Mais le "il va falloir d'adapter" parlait seulement de cette vitesse d'évolution des outils en général, pas de Slack en particulier. Même s'il est utilisé en entreprise dans les équipes qui travaillent en mode Agile et à distance avec un certain succès, je n'ai jamais dis que ce truc allait devenir l'outil incontournable dans les classes...

Pour en revenir à Slack, je suis justement en pleine phase de recherche d'info. Par exemple dans l'article cité dans mon premier post : "45 % des élèves de 3e inscrits. Très peu d'activité" EST une info importante.
Mais comme j'aime bien recouper les infos et avoir plusieurs sources et retours d'expériences, je venais à la pêche sur Neoprofs. Le fait que personne ne réponde sur l'outil est, en soi, une info : si personne ne l'utilise sur Neoprofs, il doit bien avoir une raison...

Donc ma démarche est juste une démarche d'investigation sur un outil qui pourrait répondre à un besoin que j'ai identifié pour certaines de mes classes.
Vu les réactions que ma simple question de départ suscite, j'ai l'impression qu'il y a un truc qui choque dans ma démarche... Où est-ce que je fait une erreur de méthode ? Qu'est ce qui cloche exactement dans ma démarche ou dans la démarche de l'auteur de l'article ?

Ceci montre, par l'exemple, à quel point la messagerie est inadaptée à l'explication d'un point précis et technique d'un énoncé. il vous a fallu trois messages pour clarifier une seule proposition de votre requête initiale. Je vous laisse imaginer la probabilité qu'il y aura à ce que ce phénomène se reproduise avec vos élèves.

Moi : j'utilise Slack pour mes élèves. Mais en classes prépas c'est sans doute assez différent, si l'on compare à une 4ème. Mes collègues créent des forums pour leurs classes, j'ai voulu essayer Slack, que j'utilisais en entreprise*. C'est facultatif (en gros 24 inscrits sur mes 50 élèves) et les élèves l'utilisent assez peu (du moins dans les canaux publics) : quelques questions par-ci par-là pour moi ou entre eux, et c'est bien comme ça.

Je ne veux pas rentrer dans une polémique, je donne juste l'info  

* j'étais très critique sur cette utilisation en entreprise : très pratique pour de nombreuses tâches, mais les collègues, même assis les uns à côté des autres, finissaient par ne discuter que par Slack (but annoncé : réduire le bruit en Open Space, ne pas déranger si l'on n'est pas sûr que l'autre est vraiment disponible, etc). Bref.

Le caractère soi-disant inéluctable du fait d'être connecté en permanence est une aberration.
Le rôle de la technologie n'est pas de diriger l'humain en le rendant dépendant des machines mais de lui donner plus de liberté et plus d'autonomie.

Je suis à 100% à disposition de mes élèves pendant les heures de cours en présentiel et je crois que c'est bien suffisant, sauf situation exceptionnelle, bien évidemment.

J'apprécie mon métier que j'exerce avec plaisir mais il me semble qu'à un moment donné, il faut rappeler qu'il s'agit justement d'un métier et comme pour tous les métiers, il est hors de question d'être disponible 24/24.

Je suis désolée mais si on a besoin d'être systématiquement disponible en dehors des cours pour expliquer des choses aux élèves c'est qu'il faut revoir l'efficacité des cours en question, tout comme leur organisation...

Tous les rapports internationaux reprochent l'absence d'autonomie des élèves français, il faut donc songer à adopter d'autres stratégies que celle qui consiste à endosser le rôle de nounou jusqu'en Terminale, voire plus !

Merci pour vos retours, mais je pense qu'on est tous d'accord : ça n'est pas en multipliant les outils que ça améliore la pédagogie ou les cours... l'outil n'est là que pour améliorer (ou pour rendre plus facile ou plus rapide) un existant qui marche déjà correctement. Utiliser un outil (l'exemple des tablettes...) ou un logiciel en espérant résoudre un problème existant est un leurre. Je pense qu'il n'y a pas de débat là dessus...  

Pour le fait d'être disponible pour les élèves en dehors du temps de cours, là il peut y avoir matière à débat car c'est très subjectif. En plus ça dépend de beaucoup de choses, contexte, moyens, niveau (collège, lycée...), discipline mais aussi des élèves eux mêmes au final. Donc à mon avis (mais ça n'engage que moi) difficile de trancher en général.

Merci @adamantin pour ton retour sur Slack. Je n'ai pas encore fini de tester de mon coté, mais j'en suis aussi arrivé à la conclusion que c'est un outil où il faut une certaine motivation et une certaine maturité des élèves. Donc peut être limite pour le collège. Ensuite, si seuls 50% des élèves l'utilisent, cela demande beaucoup d'effort pour seulement la moitié de la classe. J'ai envie de dire : et l'autre moitié ?
@adamantin, n'hésite pas à me contacter en MP si tu veux qu'on échange là dessus, je pense qu'on a un parcours professionnel similaire...