Athéisme et XVIIIe s

Question:
Quelle est la différence ou le lien entre déchristianisation et athéisme dans la France du 18ème siècle ?
Je ne fais pas bien la différence.

Reine Margot a écrit:

Elaïna a écrit:Moui enfin l'avis de Badinter sur la société du XVIIIe siècle, comment dire... perso, moi, je me garde d'expliquer à un fiscaliste en quoi consiste son boulot, elle aurait pu s'abstenir de ce bouquin...

C'est intéressant: la culpabilisation des femmes qui mettaient leurs enfants en nourrice ne date pas de cette époque?

disons que le problème est un problème de méthode : Badinter part du principe que les gens d'avant le XVIIIe siècle n'ayant pas l'air de regretter leurs enfants, n'en avaient plus ou moins rien à faire de les mettre en nourrice (et/ou de les y voir mourir). C'est la vision issue des travaux de Ph. Ariès notamment.
Aujourd'hui, ces travaux sont dépassés. Les historiens ne confondent plus expression du sentiment maternel et sentiment maternel tout court. On peut observer des traces du réel désarroi des parents perdant leurs enfants, notamment (par exemple via les archives concernant les sanctuaires à répit). Donc certes Rousseau est le premier à vraiment parler explicitement de sentiment maternel et consorts, mais on ne peut pas en tirer de conclusion sur la culpabilisation des femmes et des hommes (parce qu'il n'y a pas non plus de raison de penser que les hommes étaient moins concernés que les femmes par leurs enfants).

fifi51 a écrit:Question:
Quelle est la différence ou le lien entre déchristianisation et athéisme dans la  France du 18ème siècle ?
Je ne fais pas bien la différence.

Athéisme : je crois que Dieu n'existe pas.
Déchristianisation : vie quotidienne qui se débarrasse des signes religieux. Je peux être catholique et dire "il reste cinq minutes pour rendre votre copie" et non "il vous reste le temps d'un pater et d'un ave".

Elaïna a écrit:

fifi51 a écrit:Question:
Quelle est la différence ou le lien entre déchristianisation et athéisme dans la  France du 18ème siècle ?
Je ne fais pas bien la différence.

Athéisme : je crois que Dieu n'existe pas.
Déchristianisation : vie quotidienne qui se débarrasse des signes religieux. Je peux être catholique et dire "il reste cinq minutes pour rendre votre copie" et non "il vous reste le temps d'un pater et d'un ave".

Merci.

Elaïna a écrit:

Reine Margot a écrit:

Elaïna a écrit:Moui enfin l'avis de Badinter sur la société du XVIIIe siècle, comment dire... perso, moi, je me garde d'expliquer à un fiscaliste en quoi consiste son boulot, elle aurait pu s'abstenir de ce bouquin...

C'est intéressant: la culpabilisation des femmes qui mettaient leurs enfants en nourrice ne date pas de cette époque?

disons que le problème est un problème de méthode : Badinter part du principe  que les gens d'avant le XVIIIe siècle n'ayant pas l'air de regretter leurs enfants, n'en avaient plus ou moins rien à faire de les mettre en nourrice (et/ou de les y voir mourir). C'est la vision issue des travaux de Ph. Ariès notamment.
Aujourd'hui, ces travaux sont dépassés. Les historiens ne confondent plus expression du sentiment maternel et sentiment maternel tout court. On peut observer des traces du réel désarroi des parents perdant leurs enfants, notamment (par exemple via les archives concernant les sanctuaires à répit). Donc certes Rousseau est le premier à vraiment parler explicitement de sentiment maternel et consorts, mais on ne peut pas en tirer de conclusion sur la culpabilisation des femmes et des hommes (parce qu'il n'y a pas non plus de raison de penser que les hommes étaient moins concernés que les femmes par leurs enfants).

Le livre de Badinter date des années 1980, ceci explique peut-être cela.

Oui, bien sûr, le problème est qu'il est malheureusement encore très souvent invoqué pour parler des femmes au XVIIIe siècle...