- EGnyNiveau 4
Bonsoir,
Comme je l'indique dans le titre, je cherche un texte théorique contemporain ou non du XVIIIème siècle qui analyse différentes formes de roman au XVIIIème, notamment le roman d'amour. Je commence une séquence sur Manon Lescaut à la rentrée et j'aimerais faire travailler mes élèves sur un texte critique pour ne pas les assaillir de connaissances, j'aimerais qu'ils y parviennent "presque" seul.
Je me rends bien compte que mes propos sonnent quelque peu IUFMesque, mais que voulez-vous, néoprof, n'est-il pas ?
Comme je l'indique dans le titre, je cherche un texte théorique contemporain ou non du XVIIIème siècle qui analyse différentes formes de roman au XVIIIème, notamment le roman d'amour. Je commence une séquence sur Manon Lescaut à la rentrée et j'aimerais faire travailler mes élèves sur un texte critique pour ne pas les assaillir de connaissances, j'aimerais qu'ils y parviennent "presque" seul.
Je me rends bien compte que mes propos sonnent quelque peu IUFMesque, mais que voulez-vous, néoprof, n'est-il pas ?
- SoizicNiveau 3
Regarde l'éloge de Richardson de Diderot, peut-être y trouveras-tu un extrait utile.
_________________
http://profsdelettres.positifforum.com/
- DanielNiveau 8
Diderot bien sûr, il a écrit beaucoup de choses sur le genre romanesque !
tu as l'article "roman" de l'Encyclopédie également...
tu as l'article "roman" de l'Encyclopédie également...
- SoizicNiveau 3
Daniel a écrit:
tu as l'article "roman" de l'Encyclopédie également...
B** D***, mais c'est bien sûr !
_________________
http://profsdelettres.positifforum.com/
- EGnyNiveau 4
Merci beaucoup !
J'ai retenu ce passage de l'Encyclopédie:
Les romans écrits
dans ce bon goût, sont peut-être la dernière instruction qu'il reste à donner à
une nation assez corrompue pour que tout autre lui soit inutile. Je voudrais
qu'alors la composition de ces livres ne tombât qu'à d'honnêtes gens sensibles,
et dont le cœur se peignît dans leurs écrits, à des auteurs qui ne fussent pas
au-dessus des faiblesses de l'humanité, qui ne démontrassent pas tout d'un coup
la vertu dans le ciel hors de la portée des hommes ; mais qui la leur fissent
aimer en la peignant d'abord moins austère, et qui ensuite du sein des passions,
où l'on peut succomber et s'en repentir, sçussent les conduire insensiblement à
l'amour du bon et du bien. C'est ce qu'a fait M. J. J. Rousseau dans sa
nouvelle Héloïse.
Il semble donc, comme d'autres l'ont dit avant moi, que le roman
et la comédie pourraient être aussi utiles qu'ils sont généralement nuisibles.
L'on y voit de si grands exemples de constance, de vertu, de tendresse, et de désintéressement,
de si beaux, et de si parfaits caractères, que quand une jeune personne jette
de là sa vue sur tout ce qui l'entoure, ne trouvant que des sujets indignes ou
fort au-dessous de ce qu'elle vient d'admirer, je m'étonne avec La Bruyère
qu'elle soit capable pour eux de la moindre faiblesse.
D'ailleurs on aime les romans sans s'en douter, à cause des
passions qu'ils peignent, et de l'émotion qu'ils excitent. On peut par
conséquent tourner avec fruit cette émotion et ces passions. On réussirait
d'autant mieux que les romans sont des ouvrages plus recherchés, plus débités,
et plus avidement goûtés, que tout ouvrage de morale, et autres qui demandent
une sérieuse application d'esprit. En un mot, tout le monde est capable de lire
les romans, presque tout le monde les lit, et l'on ne trouve qu'une poignée
d'hommes qui s'occupent entièrement des sciences abstraites de Platon, d'Aristote, ou d'Euclide.
J'ai retenu ce passage de l'Encyclopédie:
Les romans écrits
dans ce bon goût, sont peut-être la dernière instruction qu'il reste à donner à
une nation assez corrompue pour que tout autre lui soit inutile. Je voudrais
qu'alors la composition de ces livres ne tombât qu'à d'honnêtes gens sensibles,
et dont le cœur se peignît dans leurs écrits, à des auteurs qui ne fussent pas
au-dessus des faiblesses de l'humanité, qui ne démontrassent pas tout d'un coup
la vertu dans le ciel hors de la portée des hommes ; mais qui la leur fissent
aimer en la peignant d'abord moins austère, et qui ensuite du sein des passions,
où l'on peut succomber et s'en repentir, sçussent les conduire insensiblement à
l'amour du bon et du bien. C'est ce qu'a fait M. J. J. Rousseau dans sa
nouvelle Héloïse.
Il semble donc, comme d'autres l'ont dit avant moi, que le roman
et la comédie pourraient être aussi utiles qu'ils sont généralement nuisibles.
L'on y voit de si grands exemples de constance, de vertu, de tendresse, et de désintéressement,
de si beaux, et de si parfaits caractères, que quand une jeune personne jette
de là sa vue sur tout ce qui l'entoure, ne trouvant que des sujets indignes ou
fort au-dessous de ce qu'elle vient d'admirer, je m'étonne avec La Bruyère
qu'elle soit capable pour eux de la moindre faiblesse.
D'ailleurs on aime les romans sans s'en douter, à cause des
passions qu'ils peignent, et de l'émotion qu'ils excitent. On peut par
conséquent tourner avec fruit cette émotion et ces passions. On réussirait
d'autant mieux que les romans sont des ouvrages plus recherchés, plus débités,
et plus avidement goûtés, que tout ouvrage de morale, et autres qui demandent
une sérieuse application d'esprit. En un mot, tout le monde est capable de lire
les romans, presque tout le monde les lit, et l'on ne trouve qu'une poignée
d'hommes qui s'occupent entièrement des sciences abstraites de Platon, d'Aristote, ou d'Euclide.
- AbraxasDoyen
Vous trouverez une anthologie complète de textes sur le roman (entre autres celui du XVIIIème) dans l'extraordinaire somme signée par Henri Coulet chez A. Colin, "le Roman jusqu'à la révolution". Indispensable dans la bibliothèque de tout prof de Lettres.
- retraitéeDoyen
Vous avez également "Le roman au 18e siècle" de Françoise Barguillet, au PUF, Littératures.
- AbraxasDoyen
L'Essai sur les romans de Marmontel est disponible sur
http://www.voltaire-integral.com/__La%20Bibliotheque/Table1/Marmontel.htm
Un point de vue typique du XVIIIème (le même, en plus élaboré, que Diderot) : le caractère moral (ou immoral) du roman. Bonne lecture…
http://www.voltaire-integral.com/__La%20Bibliotheque/Table1/Marmontel.htm
Un point de vue typique du XVIIIème (le même, en plus élaboré, que Diderot) : le caractère moral (ou immoral) du roman. Bonne lecture…
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