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- SaloumHabitué du forum
Si j'avais affaire à des élèves tous très attentifs et très à l'écoute du professeur, je maintiendrais sans doute le cours frontal pour cette raison que tu évoques. Mais ce n'est pas le cas. Ce qui m'arrange dans cette disposition de classe, c'est le surcroît d'investissement que je perçois chez les élèves : ils sont moins passifs, moins consommateurs, moins indifférents. Je pense que ce que l'on perd du côté de l'"exemplum", on le gagne du côté de la motivation. Certains élèves se retrouvent en situation d'expliquer une notion à leur voisin : quoi de mieux pour la comprendre et l'assimiler ?Fantômette a écrit:Ce qui m'embête aussi, c'est que les élèves sont moins "élevés" par le langage, ce qui est pour moi un élément fondamental du cours de Français. Je pense en effet qu'il est important que les élèves entendent un discours correct, bien construit, élaboré (ce qui ne va pas à l'encontre de la simplicité et de la clarté), comportant un vocabulaire plus riche que le leur et nouveau, dans la mesure où on doit aussi leur apporter tout cela il me semble, en tant que professeur de Français (je crois assez au vieil exemplum) et cette fréquentation quasi quotidienne me semble importante dans l'apprentissage de la maîtrise de la langue et de l'abstraction. Je ne sais pas si je suis claire...Or je doute qu'un travail en îlot (qui suppose, d'après ce que j'ai compris, un caractère plus durable que le travail de groupe lambda, à travers une disposition particulière de la salle qui reste ainsi et des groupes constitués pour une période X disons) apporte cela, puisque les élèves s'écoutent essentiellement parler les uns les autres. Vrai doute
Et, je le répète, les cours frontaux existent, ce n'est pas parce qu'ils sont par tablées de quatre que je ne peux pas leur demander d'être à l'écoute du professeur.
Sybille : on m'avait parlé du "sociogramme", mais je ne savais pas qu'il existait un logiciel. Je vais aller voir ça de suite. Merci pour le lien !
- henrietteMédiateur
Question pour ceux qui utilisent la méthode de Marie Rivoire :
J'ai lu le livre cet été, et il y a un point qui me turlupine : comment gérez-vous l'avancement en points bonus liés au travail de l'îlot quand un élève est absent (j'entends absence justifiée) ? Bénéficie-t-il des points de son groupe même s'il n'était pas là lors des activités ?
J'ai lu le livre cet été, et il y a un point qui me turlupine : comment gérez-vous l'avancement en points bonus liés au travail de l'îlot quand un élève est absent (j'entends absence justifiée) ? Bénéficie-t-il des points de son groupe même s'il n'était pas là lors des activités ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Iroise77Niveau 1
Un fil très intéressant !
Je travaille en groupe de façon constante depuis deux ans maintenant et j'en suis plus que satisfaite.
Je ne reviendrais pas sur les points abordés que sont la motivation et l'énergie des élèves avec ce système car cela a déjà été mentionné.
Pour ma part, au niveau de l'espace, je dirais juste que l'on gagne de la place selon la conformation de la salle à la base, attention quand les salles sont petites, il faut se préparer à un niveau sonore plus important qu'en "frontal" car du coup comme ils parlent entre eux et sont assez proches, ils ne s'entendent pas monter en décibels, selon les classes il faut parfois recadrer mais moi finalement le bruit ne me dérange pas, tout comme les échanges non programmées de ma part car finalement je me rends compte qu'ils parlent souvent de sujets liés à ce que l'on travaille.
Ensuite pour la composition des groupes, je change à chaque période, j'en avais parlé avec un super formateur dont j'ai perdu le nom qui m'avait approuvé, cela permet d'ajuster déjà mais aussi de garder une nouveauté dans les échanges entre les élèves et donc de leur faire changer / découvrir d'autres argumentaires ou méthodes selon les copains en face. J'aime beaucoup ! Il m'arrive aussi parfois de changer les groupes pour une ou deux séances ponctuellement dans la période, si j'ai besoin de faire des groupes de besoin sur un point précis et ça marche très bien aussi et du coup le phénomène "oui mais c'est les "bons" élèves qui font toujours tout" ne marche pas ici. Je m'efforce que chaque élève ait la possibilité de se trouver dans le groupe "expérimenté" au moins une ou deux fois pour ne pas les frustrer. De plus quand je propose les activités, même si j'ai préalablement fait les groupes avant, je leur laisse toujours la possibilité de passer dans le groupe "au-dessus ou en-dessous", mais généralement on est d'accord.
Je travaille aussi bien les connaissances littéraires que les points de langue de cette manière.
Je ne sais plus qui parlait de système chronophage : je dirais oui et non ! Pour nous, c'est sûr que cela demande un travail de différenciation assez important en amont, même si bon je pense que c'est un travail qui se fait aussi en frontal. Par contre, je me suis habituée à construire mes séances un peu différemment pour laisser plus de place à la réflexion de groupe. Mais c'est très rare que deux séances à la suite soit construite de la même façon. Une que j'aime bien c'est : 1ère partie : travail individuelle de l'élève (soit sur le même sujet, soit sur différents), 2ème partie : mise en commun dans le groupe et là soit résumé, soit débat, soit questions ou réflexions plus approfondies, 3ème partie : mise en commun collective de la classe et écriture d'une trace écrite commune (ils gardent également leur trace perso et de groupe que j'ai vérifié quand je circule dans la classe).
En ce qui concerne le langage, je crois que c'est fantômette qui s'en inquiétait, certes ils entendent moins souvent en théorie la parole du professeur, mais cela sous-entend qu'en frontal ils nous écoutent et soyons clairs, ce n'est pas toujours le cas, alors que là comme je parle moins, quand je le fais ils m'écoutent davantage (enfin j'ai l'impression ^^ ) et surtout ils apprennent à s'écouter eux et à construire des échanges oraux constructifs (d'ailleurs ça va dans le sens du développement de l'oral des nouveaux programmes je trouve, un des rares points que j'apprécie).
Quant à ceux qui ne s'intègrent pas (un seul vraiment très réfractaire sur la dizaine de classe en 2 ans), je les sors des groupes et ils sont collés à mon bureau et je ne tolère aucun écart notamment dans la prise de parole intempestive car eux n'ont pas à parler quand ils font leur travail car ils sont tous seuls, finalement ils veulent vite retourner dans les groupes et même s'ils ont besoin de quelques piqûres de rappel dans l'année, ils progressent dans leur rapport aux autres je trouve.
On peut vraiment avoir de belles surprises avec ce mode de fonctionnement et pour moi, cette motivation se ressent sur l'apprentissage (comparaison sur des séquences quasi similaires mais réalisées soit en frontal soit en groupe avec des niveaux d'élèves similaires).
Voilà j'espère avoir apporté quelques éléments intéressants à la réflexion.
P.S : d'ailleurs l'année dernière, j'ai été encore plus loin en proposant sur une séquence courte à mes élèves de 4èmes le système de la classe renversée : je donne le thème et les objectifs et ils construisent entièrement leur séquence, sous la forme qu'ils souhaitent ! Tout n'a pas été parfait (mais des choses que je peux rectifier maintenant que je sais comment ça se passe) mais majoritairement il n'y a que du positif et moi comme mes collègues à qui j'ai montré les travaux on a été très surprises de la qualité de leur dossier, certains m'ont même donné des idées ! Il faut leur faire confiance et là c'est le jackpot !
Je travaille en groupe de façon constante depuis deux ans maintenant et j'en suis plus que satisfaite.
Je ne reviendrais pas sur les points abordés que sont la motivation et l'énergie des élèves avec ce système car cela a déjà été mentionné.
Pour ma part, au niveau de l'espace, je dirais juste que l'on gagne de la place selon la conformation de la salle à la base, attention quand les salles sont petites, il faut se préparer à un niveau sonore plus important qu'en "frontal" car du coup comme ils parlent entre eux et sont assez proches, ils ne s'entendent pas monter en décibels, selon les classes il faut parfois recadrer mais moi finalement le bruit ne me dérange pas, tout comme les échanges non programmées de ma part car finalement je me rends compte qu'ils parlent souvent de sujets liés à ce que l'on travaille.
Ensuite pour la composition des groupes, je change à chaque période, j'en avais parlé avec un super formateur dont j'ai perdu le nom qui m'avait approuvé, cela permet d'ajuster déjà mais aussi de garder une nouveauté dans les échanges entre les élèves et donc de leur faire changer / découvrir d'autres argumentaires ou méthodes selon les copains en face. J'aime beaucoup ! Il m'arrive aussi parfois de changer les groupes pour une ou deux séances ponctuellement dans la période, si j'ai besoin de faire des groupes de besoin sur un point précis et ça marche très bien aussi et du coup le phénomène "oui mais c'est les "bons" élèves qui font toujours tout" ne marche pas ici. Je m'efforce que chaque élève ait la possibilité de se trouver dans le groupe "expérimenté" au moins une ou deux fois pour ne pas les frustrer. De plus quand je propose les activités, même si j'ai préalablement fait les groupes avant, je leur laisse toujours la possibilité de passer dans le groupe "au-dessus ou en-dessous", mais généralement on est d'accord.
Je travaille aussi bien les connaissances littéraires que les points de langue de cette manière.
Je ne sais plus qui parlait de système chronophage : je dirais oui et non ! Pour nous, c'est sûr que cela demande un travail de différenciation assez important en amont, même si bon je pense que c'est un travail qui se fait aussi en frontal. Par contre, je me suis habituée à construire mes séances un peu différemment pour laisser plus de place à la réflexion de groupe. Mais c'est très rare que deux séances à la suite soit construite de la même façon. Une que j'aime bien c'est : 1ère partie : travail individuelle de l'élève (soit sur le même sujet, soit sur différents), 2ème partie : mise en commun dans le groupe et là soit résumé, soit débat, soit questions ou réflexions plus approfondies, 3ème partie : mise en commun collective de la classe et écriture d'une trace écrite commune (ils gardent également leur trace perso et de groupe que j'ai vérifié quand je circule dans la classe).
En ce qui concerne le langage, je crois que c'est fantômette qui s'en inquiétait, certes ils entendent moins souvent en théorie la parole du professeur, mais cela sous-entend qu'en frontal ils nous écoutent et soyons clairs, ce n'est pas toujours le cas, alors que là comme je parle moins, quand je le fais ils m'écoutent davantage (enfin j'ai l'impression ^^ ) et surtout ils apprennent à s'écouter eux et à construire des échanges oraux constructifs (d'ailleurs ça va dans le sens du développement de l'oral des nouveaux programmes je trouve, un des rares points que j'apprécie).
Quant à ceux qui ne s'intègrent pas (un seul vraiment très réfractaire sur la dizaine de classe en 2 ans), je les sors des groupes et ils sont collés à mon bureau et je ne tolère aucun écart notamment dans la prise de parole intempestive car eux n'ont pas à parler quand ils font leur travail car ils sont tous seuls, finalement ils veulent vite retourner dans les groupes et même s'ils ont besoin de quelques piqûres de rappel dans l'année, ils progressent dans leur rapport aux autres je trouve.
On peut vraiment avoir de belles surprises avec ce mode de fonctionnement et pour moi, cette motivation se ressent sur l'apprentissage (comparaison sur des séquences quasi similaires mais réalisées soit en frontal soit en groupe avec des niveaux d'élèves similaires).
Voilà j'espère avoir apporté quelques éléments intéressants à la réflexion.
P.S : d'ailleurs l'année dernière, j'ai été encore plus loin en proposant sur une séquence courte à mes élèves de 4èmes le système de la classe renversée : je donne le thème et les objectifs et ils construisent entièrement leur séquence, sous la forme qu'ils souhaitent ! Tout n'a pas été parfait (mais des choses que je peux rectifier maintenant que je sais comment ça se passe) mais majoritairement il n'y a que du positif et moi comme mes collègues à qui j'ai montré les travaux on a été très surprises de la qualité de leur dossier, certains m'ont même donné des idées ! Il faut leur faire confiance et là c'est le jackpot !
- liskayaNeoprof expérimenté
Je fais remonter ce fil, car la question des îlots me titille... et c'est bien agréable de lire des retours d'expérience. Je me rends compte que je laisse très souvent les élèves travailler avec le voisin, et que finalement, cette disposition de classe pourrait s'avérer intéressante... Le système d'îlots bonifié, par contre, me paraît pour l'instant ingérable pour quelqu'un d'aussi bord... peu rigoureux que moi
Comment se passe les moments de contrôle individuel ? est-ce que les élèves arrivent alors à travailler chacun pour soi ?
Iroise, peux-tu détailler un petit peu ton expérience de classe renversée ? quels étaient le thème et les objectifs ?
Comment se passe les moments de contrôle individuel ? est-ce que les élèves arrivent alors à travailler chacun pour soi ?
Iroise, peux-tu détailler un petit peu ton expérience de classe renversée ? quels étaient le thème et les objectifs ?
- blancheExpert
Merci pour ce fil qui m'intéresse également. Iroise, serais-tu d'accord pour nous donner une exemple précis de séance de collège (avec le ou les documents que tu donnes à tes groupes)? Ou quelqu'un d'autre? Je suis à la recherche d'exemples concrets... Ce qui me donne envie avec ces groupes, c'est le fait de circuler plus facilement entre les élèves et de motiver ceux qui ne font rien (j'en ai en 5e). Merci à vous!
- Iroise77Niveau 1
Je suis ultra bookée jusqu'à la semaine prochaine, mais je vous promets d'essayer de faire un retour plus complet dans la semaine prochaine.
- FantômetteHabitué du forum
Saloum a écrit:
Si j'avais affaire à des élèves tous très attentifs et très à l'écoute du professeur, je maintiendrais sans doute le cours frontal pour cette raison que tu évoques. Mais ce n'est pas le cas. Ce qui m'arrange dans cette disposition de classe, c'est le surcroît d'investissement que je perçois chez les élèves : ils sont moins passifs, moins consommateurs, moins indifférents. Je pense que ce que l'on perd du côté de l'"exemplum", on le gagne du côté de la motivation. Certains élèves se retrouvent en situation d'expliquer une notion à leur voisin : quoi de mieux pour la comprendre et l'assimiler ?
Et, je le répète, les cours frontaux existent, ce n'est pas parce qu'ils sont par tablées de quatre que je ne peux pas leur demander d'être à l'écoute du professeur.
Merci Saloum pour tes réponses toujours développées. C'est certain, les élèves ne sont pas tous très attentifs lors d'un cours frontal comme tu le dis. Heureusement d'ailleurs que leur esprit divague et s'échappe de temps en temps! Mais je préfère cela à l'écoute d'une parole moins porteuse (celle d'un autre élève du groupe en l'occurrence), écoute qui ne sera pas forcément plus attentive que celle d'un camarade de toute façon. D'autant plus si cette parole est au contraire porteuse d'erreurs, d'inexactitudes ou autres.
Je ne mets pas au même niveau la parole d'un professeur et celle d'un élève. Voir l'importance de l'effet-enseignant dans la réussite des élèves (travaux des américains Wang, Heartel et Walberg sur 50 ans de recherches en éducation). Enlever ce levier fondamental me semble nuisible (c'est le 3e facteur d'influence dans l'apprentissage, après la gestion de classe et les processus méta-cognitifs, selon ces recherches de niveau 2 selon la classification Ellis et Fouts ). Je trouve que les explications données par un élève à un autre ne sont pas vraiment bonnes le plus souvent, pour la simple raison qu'ils ont énormément de mal à formuler leur pensée (problème de vocabulaire surtout, et de syntaxe) et ce de plus en plus. Du coup, je le pratique de moins en moins!
Je n'accorde pas non plus la même valeur à l'exemplum et à la motivation. Je pense même que l'augmentation de l'implication des élèves peut être quelque part un leurre: ce n'est pas parce qu'on les voit parler, s'affairer entre eux autour d'une même activité qu'ils apprennent. D'ailleurs, la motivation ne fait pas partie des facteurs déterminants de la réussite des élèves dans leur apprentissage (cela peut être un facteur et évidemment on essaie toujours de les motiver, mais ce n'est pas déterminant).
J'ai bien compris que tu ne travaillais pas toujours en îlot, mais quand je vois des collègues ne faire que cela alors qu'aucune étude sérieuse n'en a démontré l'efficacité (ce qui n'est pas le cas de l'enseignement direct), ça m'inquiète. Les élèves ne sont pas des cobayes.
"Il est essentiel, pour s'assurer que tous les élèves bénéficient d'un enseignement de qualité, de faire preuve, sur le plan éthique, d'une grande prudence avant de recommander des interventions pédagogiques qui n'ont pas encore dépassé [le] premier niveau de recherche." (Quelles sont les pédagogies efficaces? Un état de la recherche). NB: je ne parviens pas à mettre le fichier en PJ, mais on le trouve en pdf sur le net.
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"La dictature s'épanouit sur le terreau de l'ignorance." G.Orwell
- FantômetteHabitué du forum
J'ai tout de même hâte de voir des exemples concrets en Français!
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"La dictature s'épanouit sur le terreau de l'ignorance." G.Orwell
- DREYDREYNiveau 3
Bonsoir,Iroise77 a écrit:Je suis ultra bookée jusqu'à la semaine prochaine, mais je vous promets d'essayer de faire un retour plus complet dans la semaine prochaine.
Si je pouvais également bénéficier d'un exemple concret, ce serait génial!!!
Merci par avance!
- liskayaNeoprof expérimenté
Merci Iroise ! Nous patienterons...
Bon courage pour
Bon courage pour
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