- V.MarchaisEmpereur
Bonjour,
Comme je reçois pas mal de questions sur l'enseignement de la grammaire dans TDL, le choix des démarches, des progressions, j'ai décidé de rassembler ici quelques réponses, qui pourront peut-être être utiles à d'autres (et accessoirement, cela m'évitera de me répéter).
Il est d'ailleurs possible qu'au retour des vacances, je n'aie pas vu toutes ces questions. N'hésitez pas à les reposer ici, si nécessaire.
Pour gagner du temps, je me permets de copier d'anciens messages, y compris des réponses faites en privé - mais sans citer les destinataires, évidemment. J'espère que cela ne gênera personne.
Comme je reçois pas mal de questions sur l'enseignement de la grammaire dans TDL, le choix des démarches, des progressions, j'ai décidé de rassembler ici quelques réponses, qui pourront peut-être être utiles à d'autres (et accessoirement, cela m'évitera de me répéter).
Il est d'ailleurs possible qu'au retour des vacances, je n'aie pas vu toutes ces questions. N'hésitez pas à les reposer ici, si nécessaire.
Pour gagner du temps, je me permets de copier d'anciens messages, y compris des réponses faites en privé - mais sans citer les destinataires, évidemment. J'espère que cela ne gênera personne.
- V.MarchaisEmpereur
Je vais essayer d'expliquer un peu notre démarche grammaticale.
Nous sommes attachés à une grammaire explicite et progressive, qui éclaire le sens et aide à écrire - un peu le contraire du bidouillage distributionnel.
Nous commençons par poser la base de la phrase : sujet, verbe, proposition. Car la notion de proposition est très utile pour l'écriture, la segmentation des idées, la ponctuation.
On y va très progressivement, mais d'une certaine manière, l'analyse logique comme avec la 1ère leçon de 6.
Ex 1 (entrée dans la notion par l'écriture pour se l'approprier immédiatement)
1. Écriture Faites une phrase avec chacun des sujets suivants. Entourez le verbe que vous avez employé.
L’écureuil – Les élèves – Je – Les feuilles du vieux chêne – La classe de 6e A.
Ex 6, toujours par l'écriture, avec allongement de la phrase et travail sur la ponctuation.
6. Écriture Développez les phrases suivantes en ajoutant deux autres propositions ayant le même sujet.
Exemple : Paola enfile ses bottes. → Paola enfile ses bottes, met son manteau et sort.
1. Rayan prend sa canne à pêche. – 2. Lily aperçoit le ballon. – 3. Arthur saisit la clé.
Ex 9 : analyse logique niveau tout débutant
9. Recopiez les phrases suivantes. Entourez les verbes conjugués, soulignez leur sujet et mettez chaque proposition entre crochets.
1. La lune était levée et brillait dans la clairière. (TOLKIEN)
2. Le vieil homme fit un grand salut à Oliver, vint lui serrer la main. (DICKENS)
3. Mon maître dormait tranquillement ; les chiens et Joli-Cœur dormaient aussi, et du foyer avivé s’élevaient de belles flammes. (H. MALOT)
4. Il se pencha vers le feu, prit une branche enflammée et se glissa à travers une ouverture de secours. (DOYLE)
Ex 10 : repérage des propositions et travail sur la ponctuation.
10. Recopiez les phrases suivantes en séparant les différentes propositions par des virgules.
1. Il fait froid le vent hurle la neige tombe. (H. BOSCO)
2. L’animal tourna lentement autour de notre campement s’arrêta près de l’entrée. (DOYLE)
3. La petite sirène fut tout effrayée et s'arrêta ; la peur lui faisait battre le cœur elle était sur le point de s’en retourner mais elle pensa alors au prince et cela lui donna du courage. (ANDERSEN)
Leçon suivante sur le verbe (morphologie)
Ex 3 : repérage du verbe toujours associé à l'idée de proposition
3. Dans le texte suivant, relevez les verbes conjugués noyaux des propositions.
L’enfant commence à geindre. La mère se penche hors de son lit, afin de le rassurer ; et le grand-père allume la lampe en tâtonnant, pour que le petit n’ait pas peur de la nuit. Il vient près du berceau. Son manteau sent le mouillé ; il traîne en marchant ses gros chaussons bleus.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, 1904-1912.
Ex 11
11. a. Recopiez le texte suivant. Entourez les verbes conjugués et soulignez leur sujet.
b. Séparez les différentes propositions de la première phrase par des crochets.
c. Dictée Préparez ce texte pour la dictée.
Les loups attaquaient même les paysans attardés, rôdaient la nuit autour des maisons, hurlaient du coucher du soleil à son lever et dépeuplaient les étables.
Et bientôt une rumeur circula. On parlait d’un loup colossal, au pelage gris, presque blanc, qui avait mangé deux enfants. Tous les habitants affirmaient avoir senti son souffle qui faisait vaciller la flamme des lumières. Personne n’osait plus sortir dès que tombait le soir.
G. DE MAUPASSANT, Le Loup, 1882.
Leçon 3, travail sur le nom et le groupe nominal. On en profite pour attirer l'attention sur le fait que tout ce qui comporte un verbe conjugué n'est pas une phrase complète. (Parce que les vôtres, je sais pas, mais mes élèves, ils sont champions du monde de relative sans principale.)
Ecrire. Complétez les groupes nominaux suivants de façon à corrigez les phrases. Ex : L’homme qui habite cette maison. → L’homme qui habite cette maison est un acteur célèbre.
a) Un garçon qui n’avait peur de rien.
b) La boîte que nous avons trouvée.
c) Un monstre qui crachait des flammes.
d) La tempête qui fait rage depuis trois jours.
e) L’homme devant la maison bleue.
Même dans la leçon sur temps simples et temps composés, on en remet une (petite) couche : interdit d'oublier quoi que ce soit entre deux leçons.
8. a. Recopiez la phrase suivante. Entourez les verbes conjugués, précisez leur temps et séparez les deux propositions par des crochets.
Je me sens mieux lorsque la nuit est tombée.
b. Récrivez la phrase trois fois en conjuguant d’abord le verbe de la première proposition à l’imparfait, puis au futur simple et enfin au passé simple de l’indicatif. Précisez quel temps vous devez alors employer dans la deuxième proposition.
La phrase et sa ponctuation, puis bilan, où tout cela est repris :
6 : Recopiez ce texte en rétablissant les majuscules manquantes.
romulus fut le fondateur de rome. il était le fils du dieu mars et d’une femme nommée rhéa silvia. celle-ci fut contrainte d’abandonner ses enfants, le jeune romulus et son frère jumeau rémus. elle les laissa voguer dans une corbeille sur les eaux du tibre, fleuve coulant en italie.
15 : Recopiez les phrases suivantes. Encadrez en rouge les verbes conjugués et soulignez en bleu leur sujet. Séparez chacune des propositions par une virgule pour rendre la phrase correcte.
Pendant que le soleil se lève je prends mon petit-déjeuner. – Samuel a mangé des prunes des vers s’y étaient installés. – Mes jeunes cousins découpent la viande hachent des oignons font revenir des poivrons dans de l’huile. – Je prononce une formule magique mon chien se transforme en cheval.
16 : Indiquez pourquoi les phrases suivantes sont incorrectes.
Le soleil qui brille dans le ciel.
Cicéron fut un très grand homme politique romain
Parce que le professeur avait distribué le sujet.
Je monte dans ma chambre je cherche mon agenda je m’agace de ne pas le trouver
Oui, car il est content.
Le cheval, se nourrit d’herbe verte.
Exercice 17 : Rétablissez les majuscules et la ponctuation manquante dans ce texte.
l’orchestre cessa de jouer une danse se terminait la piste s’était vidée lentement elle fut vide la femme la plus âgée s’était attardée un instant à regarder l’assistance puis elle s’était tournée en souriant vers la jeune fille qui l’accompagnait sans aucun doute possible celle-ci était sa fille (Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein)
Je ne peux pas tout détailler ainsi leçon par leçon, ce serait trop fastidieux, mais dans le bilan 2 (sic leçons plus loin), on trouve encore :
16. a) Recopiez les phrases suivantes, entourez les verbes conjugués, soulignez leur sujet et mettez entre crochets les propositions.
Depuis un instant, les machines se sont mises à ronfler et le paquebot tremble de toute sa carcasse.
Sur le quai, la foule s'épaissit ; des inconnus, la tête renversée, échangent quelques dernières paroles avec ceux de là-haut.
Bientôt la sirène retentit et nous levons l'ancre.
N'ai-je pas oublié de donner une dernière recommandation aux enfants et à leur père qui agitent leurs mains avec joie ?
b) Pour chaque verbe du texte, donnez l'infinitif, la personne et le temps.
Nous tressons vraiment tous les éléments de chaque leçon pour tout réinvestir dans le temps et ancrer les apprentissages.
Autre exemple, la façon dont nous travaillons le repérage du verbe principal des propositions, par le sens, et comment nous mettons cela au service de l'orthographe :
- dès la première leçon (sujet, verbe, proposition), exercices progressifs sur le repérage des verbes principaux, dans des phrases simples et complexes (ex 3, 4, 7), puis progressivement avec des difficultés comme l'ajout de participes passés employés comme adjectifs (ex 8 et 11) ; travail du repérage du sujet.
- ce travail de repérage des verbes principaux et propositions est réinvesti dans la fiche suivante (le verbe), en relation avec un travail sur les notions de temps, personne et un premier travail sur les accords ;
- après un passage par le nom (et bien évidemment la distinction verbe / nom, la formation de nom à partir de verbes, etc.), on entre de plain-pied dans la conjugaison avec un travail sur les marques régulières de personne, qui permet de poser des bases solides dès le début de l'année, bases qui seront valables pour tous les temps. Dès cette leçon, outre le travail sur l'accord sujet / verbe, on amorce le travail sur les homophones verbaux, qui posent tant de problèmes aux élèves, abordés de façon progressive : d'abord ais / ait / aient (ex 6) puis on ajoute ez et même une petite ouverture sur les temps composés (deux derniers ex).
- ce travail est renforcé par la leçon sur temps simples, temps composés, qui achève de poser les bases de la conjugaison. On ne se contente pas de jargonner (si tant est que donner des concepts essentiels en conjugaison soit jargonner) : on profite de cette distinction pour renforcer encore l'orthographe, en insistant sur le repérage du verbe principal (travail conduit depuis la fiche 1) (ex 2 à 5) qui se termine par une marque de personne s'il s'écrit en un seul mot, dont le deuxième élément se termine par é s'il s'écrit en deux mots (ex 6, 10, 11).
- On reviendra encore et encore sur les terminaisons, les marques de personne et les homophones avec le passé composé.
Entretemps, la fiche de révisions aura permis de revenir sur tous ces points.
Autant dire que quand on atteint enfin la leçon sur les homophones, les élèves en ont déjà bouffé tellement qu'ils y sont déjà quasiment tous rompus.
Nous sommes attachés à une grammaire explicite et progressive, qui éclaire le sens et aide à écrire - un peu le contraire du bidouillage distributionnel.
Nous commençons par poser la base de la phrase : sujet, verbe, proposition. Car la notion de proposition est très utile pour l'écriture, la segmentation des idées, la ponctuation.
On y va très progressivement, mais d'une certaine manière, l'analyse logique comme avec la 1ère leçon de 6.
Ex 1 (entrée dans la notion par l'écriture pour se l'approprier immédiatement)
1. Écriture Faites une phrase avec chacun des sujets suivants. Entourez le verbe que vous avez employé.
L’écureuil – Les élèves – Je – Les feuilles du vieux chêne – La classe de 6e A.
Ex 6, toujours par l'écriture, avec allongement de la phrase et travail sur la ponctuation.
6. Écriture Développez les phrases suivantes en ajoutant deux autres propositions ayant le même sujet.
Exemple : Paola enfile ses bottes. → Paola enfile ses bottes, met son manteau et sort.
1. Rayan prend sa canne à pêche. – 2. Lily aperçoit le ballon. – 3. Arthur saisit la clé.
Ex 9 : analyse logique niveau tout débutant
9. Recopiez les phrases suivantes. Entourez les verbes conjugués, soulignez leur sujet et mettez chaque proposition entre crochets.
1. La lune était levée et brillait dans la clairière. (TOLKIEN)
2. Le vieil homme fit un grand salut à Oliver, vint lui serrer la main. (DICKENS)
3. Mon maître dormait tranquillement ; les chiens et Joli-Cœur dormaient aussi, et du foyer avivé s’élevaient de belles flammes. (H. MALOT)
4. Il se pencha vers le feu, prit une branche enflammée et se glissa à travers une ouverture de secours. (DOYLE)
Ex 10 : repérage des propositions et travail sur la ponctuation.
10. Recopiez les phrases suivantes en séparant les différentes propositions par des virgules.
1. Il fait froid le vent hurle la neige tombe. (H. BOSCO)
2. L’animal tourna lentement autour de notre campement s’arrêta près de l’entrée. (DOYLE)
3. La petite sirène fut tout effrayée et s'arrêta ; la peur lui faisait battre le cœur elle était sur le point de s’en retourner mais elle pensa alors au prince et cela lui donna du courage. (ANDERSEN)
Leçon suivante sur le verbe (morphologie)
Ex 3 : repérage du verbe toujours associé à l'idée de proposition
3. Dans le texte suivant, relevez les verbes conjugués noyaux des propositions.
L’enfant commence à geindre. La mère se penche hors de son lit, afin de le rassurer ; et le grand-père allume la lampe en tâtonnant, pour que le petit n’ait pas peur de la nuit. Il vient près du berceau. Son manteau sent le mouillé ; il traîne en marchant ses gros chaussons bleus.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, 1904-1912.
Ex 11
11. a. Recopiez le texte suivant. Entourez les verbes conjugués et soulignez leur sujet.
b. Séparez les différentes propositions de la première phrase par des crochets.
c. Dictée Préparez ce texte pour la dictée.
Les loups attaquaient même les paysans attardés, rôdaient la nuit autour des maisons, hurlaient du coucher du soleil à son lever et dépeuplaient les étables.
Et bientôt une rumeur circula. On parlait d’un loup colossal, au pelage gris, presque blanc, qui avait mangé deux enfants. Tous les habitants affirmaient avoir senti son souffle qui faisait vaciller la flamme des lumières. Personne n’osait plus sortir dès que tombait le soir.
G. DE MAUPASSANT, Le Loup, 1882.
Leçon 3, travail sur le nom et le groupe nominal. On en profite pour attirer l'attention sur le fait que tout ce qui comporte un verbe conjugué n'est pas une phrase complète. (Parce que les vôtres, je sais pas, mais mes élèves, ils sont champions du monde de relative sans principale.)
Ecrire. Complétez les groupes nominaux suivants de façon à corrigez les phrases. Ex : L’homme qui habite cette maison. → L’homme qui habite cette maison est un acteur célèbre.
a) Un garçon qui n’avait peur de rien.
b) La boîte que nous avons trouvée.
c) Un monstre qui crachait des flammes.
d) La tempête qui fait rage depuis trois jours.
e) L’homme devant la maison bleue.
Même dans la leçon sur temps simples et temps composés, on en remet une (petite) couche : interdit d'oublier quoi que ce soit entre deux leçons.
8. a. Recopiez la phrase suivante. Entourez les verbes conjugués, précisez leur temps et séparez les deux propositions par des crochets.
Je me sens mieux lorsque la nuit est tombée.
b. Récrivez la phrase trois fois en conjuguant d’abord le verbe de la première proposition à l’imparfait, puis au futur simple et enfin au passé simple de l’indicatif. Précisez quel temps vous devez alors employer dans la deuxième proposition.
La phrase et sa ponctuation, puis bilan, où tout cela est repris :
6 : Recopiez ce texte en rétablissant les majuscules manquantes.
romulus fut le fondateur de rome. il était le fils du dieu mars et d’une femme nommée rhéa silvia. celle-ci fut contrainte d’abandonner ses enfants, le jeune romulus et son frère jumeau rémus. elle les laissa voguer dans une corbeille sur les eaux du tibre, fleuve coulant en italie.
15 : Recopiez les phrases suivantes. Encadrez en rouge les verbes conjugués et soulignez en bleu leur sujet. Séparez chacune des propositions par une virgule pour rendre la phrase correcte.
Pendant que le soleil se lève je prends mon petit-déjeuner. – Samuel a mangé des prunes des vers s’y étaient installés. – Mes jeunes cousins découpent la viande hachent des oignons font revenir des poivrons dans de l’huile. – Je prononce une formule magique mon chien se transforme en cheval.
16 : Indiquez pourquoi les phrases suivantes sont incorrectes.
Le soleil qui brille dans le ciel.
Cicéron fut un très grand homme politique romain
Parce que le professeur avait distribué le sujet.
Je monte dans ma chambre je cherche mon agenda je m’agace de ne pas le trouver
Oui, car il est content.
Le cheval, se nourrit d’herbe verte.
Exercice 17 : Rétablissez les majuscules et la ponctuation manquante dans ce texte.
l’orchestre cessa de jouer une danse se terminait la piste s’était vidée lentement elle fut vide la femme la plus âgée s’était attardée un instant à regarder l’assistance puis elle s’était tournée en souriant vers la jeune fille qui l’accompagnait sans aucun doute possible celle-ci était sa fille (Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein)
Je ne peux pas tout détailler ainsi leçon par leçon, ce serait trop fastidieux, mais dans le bilan 2 (sic leçons plus loin), on trouve encore :
16. a) Recopiez les phrases suivantes, entourez les verbes conjugués, soulignez leur sujet et mettez entre crochets les propositions.
Depuis un instant, les machines se sont mises à ronfler et le paquebot tremble de toute sa carcasse.
Sur le quai, la foule s'épaissit ; des inconnus, la tête renversée, échangent quelques dernières paroles avec ceux de là-haut.
Bientôt la sirène retentit et nous levons l'ancre.
N'ai-je pas oublié de donner une dernière recommandation aux enfants et à leur père qui agitent leurs mains avec joie ?
b) Pour chaque verbe du texte, donnez l'infinitif, la personne et le temps.
Nous tressons vraiment tous les éléments de chaque leçon pour tout réinvestir dans le temps et ancrer les apprentissages.
Autre exemple, la façon dont nous travaillons le repérage du verbe principal des propositions, par le sens, et comment nous mettons cela au service de l'orthographe :
- dès la première leçon (sujet, verbe, proposition), exercices progressifs sur le repérage des verbes principaux, dans des phrases simples et complexes (ex 3, 4, 7), puis progressivement avec des difficultés comme l'ajout de participes passés employés comme adjectifs (ex 8 et 11) ; travail du repérage du sujet.
- ce travail de repérage des verbes principaux et propositions est réinvesti dans la fiche suivante (le verbe), en relation avec un travail sur les notions de temps, personne et un premier travail sur les accords ;
- après un passage par le nom (et bien évidemment la distinction verbe / nom, la formation de nom à partir de verbes, etc.), on entre de plain-pied dans la conjugaison avec un travail sur les marques régulières de personne, qui permet de poser des bases solides dès le début de l'année, bases qui seront valables pour tous les temps. Dès cette leçon, outre le travail sur l'accord sujet / verbe, on amorce le travail sur les homophones verbaux, qui posent tant de problèmes aux élèves, abordés de façon progressive : d'abord ais / ait / aient (ex 6) puis on ajoute ez et même une petite ouverture sur les temps composés (deux derniers ex).
- ce travail est renforcé par la leçon sur temps simples, temps composés, qui achève de poser les bases de la conjugaison. On ne se contente pas de jargonner (si tant est que donner des concepts essentiels en conjugaison soit jargonner) : on profite de cette distinction pour renforcer encore l'orthographe, en insistant sur le repérage du verbe principal (travail conduit depuis la fiche 1) (ex 2 à 5) qui se termine par une marque de personne s'il s'écrit en un seul mot, dont le deuxième élément se termine par é s'il s'écrit en deux mots (ex 6, 10, 11).
- On reviendra encore et encore sur les terminaisons, les marques de personne et les homophones avec le passé composé.
Entretemps, la fiche de révisions aura permis de revenir sur tous ces points.
Autant dire que quand on atteint enfin la leçon sur les homophones, les élèves en ont déjà bouffé tellement qu'ils y sont déjà quasiment tous rompus.
- V.MarchaisEmpereur
La place de l'orthographe
Pour nous, l'orthographe est un travail au long cours, conduit en lien avec l'étude fonctionnelle et la syntaxe de la phrase. Elle ne peut pas faire l'économie du travail sur le sens.
Je copie un ancien message et je développe ma pensée.
La grammaire bien enseignée doit à la fois construire la conscience de la structure de la langue, apprendre à conceptualiser et à analyser, développer par là la pensée, mais aussi (last but not least) permettre d'intégrer l'orthographe.
Quelques exemples empruntés à TDL, qui a la prétention d'enseigner une telle grammaire.
On étudie le COD, et on travaille aussitôt la transformation de phrases par le remplacement de COD par des pronoms. Tout le monde le fait, me direz-vous. Mais nous, nous choisissons nos phrases de façon à faire travailler l'orthographe : accord avec un pronom intercalé, découpage syntaxique : différence entre elle l'a vu, elle la voit, ils le regardent, je les regarde, je l'ai regardé, mais aussi la différence entre m'ont et mon, ma et m'a... Du coup, on en profite pour revoir aussi temps simples et composés, les règles d'accord...
On fait réécrire des phrases en mettant le sujet au pluriel et il faut écrire la suite comme il convient, en respectant toute la chaîne d'accord du verbe, y compris aux temps composés (accord du participe, donc), et l'attribut le cas échéant, en le distinguant du COD. Bien sûr, les phrases sont de constructions variées pour obliger à une réelle analyse, révision du sujet, du CO, de l'attribut et réinvestissement de tous les points d'orthographe afférents.
Quand on fait ça leçon après leçon, forcément, d'une part, les notions grammaticales, remobilisées en permanence, sont solidement ancrées, d'autre part, il y a vraiment des progrès en orthographe. Mais il y a qui qui est encore capable de penser ainsi les exercices dans les moindres détails, à l'heure actuelle ? En tout cas, probablement pas des collègues qui, de leur propre aveu, font très peu d'analyse et n'en voient pas l'intérêt.
Pour nous, l'orthographe est un travail au long cours, conduit en lien avec l'étude fonctionnelle et la syntaxe de la phrase. Elle ne peut pas faire l'économie du travail sur le sens.
Je copie un ancien message et je développe ma pensée.
La grammaire bien enseignée doit à la fois construire la conscience de la structure de la langue, apprendre à conceptualiser et à analyser, développer par là la pensée, mais aussi (last but not least) permettre d'intégrer l'orthographe.
Quelques exemples empruntés à TDL, qui a la prétention d'enseigner une telle grammaire.
On étudie le COD, et on travaille aussitôt la transformation de phrases par le remplacement de COD par des pronoms. Tout le monde le fait, me direz-vous. Mais nous, nous choisissons nos phrases de façon à faire travailler l'orthographe : accord avec un pronom intercalé, découpage syntaxique : différence entre elle l'a vu, elle la voit, ils le regardent, je les regarde, je l'ai regardé, mais aussi la différence entre m'ont et mon, ma et m'a... Du coup, on en profite pour revoir aussi temps simples et composés, les règles d'accord...
On fait réécrire des phrases en mettant le sujet au pluriel et il faut écrire la suite comme il convient, en respectant toute la chaîne d'accord du verbe, y compris aux temps composés (accord du participe, donc), et l'attribut le cas échéant, en le distinguant du COD. Bien sûr, les phrases sont de constructions variées pour obliger à une réelle analyse, révision du sujet, du CO, de l'attribut et réinvestissement de tous les points d'orthographe afférents.
Quand on fait ça leçon après leçon, forcément, d'une part, les notions grammaticales, remobilisées en permanence, sont solidement ancrées, d'autre part, il y a vraiment des progrès en orthographe. Mais il y a qui qui est encore capable de penser ainsi les exercices dans les moindres détails, à l'heure actuelle ? En tout cas, probablement pas des collègues qui, de leur propre aveu, font très peu d'analyse et n'en voient pas l'intérêt.
- V.MarchaisEmpereur
Je vais maintenant essayer de préciser ma pensée à partir d'un exemple concret.
J'ai aidé cet été une petite jeune fille qui peine en orthographe, qui confond encore des tas d'homophones. Les homophones verbaux, en particulier, lui posent énormément de problèmes.
Mais qu'a-t-elle appris ? (Elle est en fin de 5e et va entrer en 4e.)
Une série de trucs, rien de plus. Du style "si je peux remplacer par 'vendre', il faut écrire -er". Ce qui est juste, et efficace pour vérifier ce qu'on a écrit. Mais qui ne saurait se substituer à la conscience de ce que l'on écrit, qui seule permet l'automatisation de l'orthographe.
Cette jeune fille ne s'est jamais vu expliquer clairement la différence entre temps simples et composés ; personne n'a jamais pris le temps de poser clairement les notions sans cesse utilisées : verbe (je veux dire, avoir pleinement conscience que dans "Je suis allée à la plage", le verbe, c'est "suis allée", pas "suis", ni "allée"), auxiliaire, participe passé. La reconnaissance du verbe ne passe pas par le sens (ce qui exprime l'action ou l'état du sujet) mais à nouveau par des truc : J'essaie de le conjuguer, me dit-elle. La repérage du verbe n'est pas automatique dans une simple phrase au passé composé. Du coup, elle doit, pour écrire correctement, convoquer une foultitude de trucs. Essayer de remplacer par "avait" pour savoir s'il faut écrire a ou à. Puis par vendre pour le participe passé. Évidemment, c'est impossible de procéder à toutes ces vérifications en permanence, surtout au rythme de la dictée ou de l'écriture d'invention, alors que l'esprit est requis par d'autres tâches. Elle se prend sans cesse les pieds dans le tapis.
Mon travail avec elle a surtout consisté à repartir des bases, trop vite et mal posée, reprendre le repérage du verbe en travaillant d'un point de vue sémantique, pour qu'elle apprenne à prendre appui sur le sens et à être attentive à ce sens, poser enfin une bonne fois pour toutes les notions de temps simples, temps composés, auxiliaire, participe. Cela a suffi à régler 90% des erreurs.
On ne cesse de nous rebattre les oreilles avec la grammaire qui doit "avoir du sens", mais on n'a jamais si bien évacué le sens de la grammaire. On n'explique plus les concepts, on porte à peine attention au sens de la phrase. On a réduit la grammaire à une série de trucs, de tricks : substituer, supprimer, déplacer. La grammaire est une espèce de mécanique qui tourne à vide, au mépris de la phrase dans laquelle elle s'incarne. N'importe quoi.
Dans l'équipe de Terre des Lettres, nous voulons renouer avec une grammaire du sens, qui prend appui sur la compréhension de la phrase, qui oblige même à cette compréhension, qui autorise aussi à faire confiance à son intuition de locuteur, et qui met en permanence en relation les notions grammaticales et le sens de la phrase, la forme et le sens des mots.
J'ai aidé cet été une petite jeune fille qui peine en orthographe, qui confond encore des tas d'homophones. Les homophones verbaux, en particulier, lui posent énormément de problèmes.
Mais qu'a-t-elle appris ? (Elle est en fin de 5e et va entrer en 4e.)
Une série de trucs, rien de plus. Du style "si je peux remplacer par 'vendre', il faut écrire -er". Ce qui est juste, et efficace pour vérifier ce qu'on a écrit. Mais qui ne saurait se substituer à la conscience de ce que l'on écrit, qui seule permet l'automatisation de l'orthographe.
Cette jeune fille ne s'est jamais vu expliquer clairement la différence entre temps simples et composés ; personne n'a jamais pris le temps de poser clairement les notions sans cesse utilisées : verbe (je veux dire, avoir pleinement conscience que dans "Je suis allée à la plage", le verbe, c'est "suis allée", pas "suis", ni "allée"), auxiliaire, participe passé. La reconnaissance du verbe ne passe pas par le sens (ce qui exprime l'action ou l'état du sujet) mais à nouveau par des truc : J'essaie de le conjuguer, me dit-elle. La repérage du verbe n'est pas automatique dans une simple phrase au passé composé. Du coup, elle doit, pour écrire correctement, convoquer une foultitude de trucs. Essayer de remplacer par "avait" pour savoir s'il faut écrire a ou à. Puis par vendre pour le participe passé. Évidemment, c'est impossible de procéder à toutes ces vérifications en permanence, surtout au rythme de la dictée ou de l'écriture d'invention, alors que l'esprit est requis par d'autres tâches. Elle se prend sans cesse les pieds dans le tapis.
Mon travail avec elle a surtout consisté à repartir des bases, trop vite et mal posée, reprendre le repérage du verbe en travaillant d'un point de vue sémantique, pour qu'elle apprenne à prendre appui sur le sens et à être attentive à ce sens, poser enfin une bonne fois pour toutes les notions de temps simples, temps composés, auxiliaire, participe. Cela a suffi à régler 90% des erreurs.
On ne cesse de nous rebattre les oreilles avec la grammaire qui doit "avoir du sens", mais on n'a jamais si bien évacué le sens de la grammaire. On n'explique plus les concepts, on porte à peine attention au sens de la phrase. On a réduit la grammaire à une série de trucs, de tricks : substituer, supprimer, déplacer. La grammaire est une espèce de mécanique qui tourne à vide, au mépris de la phrase dans laquelle elle s'incarne. N'importe quoi.
Dans l'équipe de Terre des Lettres, nous voulons renouer avec une grammaire du sens, qui prend appui sur la compréhension de la phrase, qui oblige même à cette compréhension, qui autorise aussi à faire confiance à son intuition de locuteur, et qui met en permanence en relation les notions grammaticales et le sens de la phrase, la forme et le sens des mots.
- V.MarchaisEmpereur
On m'a demandé plusieurs fois à quoi correspondent les étapes dans la parie grammaire.
C'est juste une manière d'organiser les apprentissages en insufflant régulièrement des moments de pause et de révisions selon différentes modalités (revoir une notion particulière, mobiliser conjointement deux ou trois notions étudiées dans la période, tout mobiliser dans un travail plus complexe comme l'écriture ou la dictée).
Le coeur de notre travail, c'est le souci des progressions, comme je l'ai expliqué plus haut.
Aussi, l'étape 1 pose les bases indispensables. Par exemple en 6e, la structure sujet, verbe, proposition, base de la grammaire française ; un travail accru sur le verbe, son repérage, les notions de temps, personne, la distinction d'avec le nom, les notions de temps simples et temps composés, l'accord sujet verbe et les marques régulières de personne, et la phrase comme unité sémantique, avec sa ponctuation. Avec tout ça, on peut entamer dictées et rédaction sereinement, prendre son temps pour approfondir les autres classes de mots, les conjugaisons : les élèves ont déjà des bases bien solides.
On va pouvoir continuer de dérouler la progression tranquillement, sans urgence, avec régulièrement des points d'étape qui permettent de revenir sur ce qui a été vu, avec un degré de complexité variable selon les élèves.
C'est juste une manière d'organiser les apprentissages en insufflant régulièrement des moments de pause et de révisions selon différentes modalités (revoir une notion particulière, mobiliser conjointement deux ou trois notions étudiées dans la période, tout mobiliser dans un travail plus complexe comme l'écriture ou la dictée).
Le coeur de notre travail, c'est le souci des progressions, comme je l'ai expliqué plus haut.
Aussi, l'étape 1 pose les bases indispensables. Par exemple en 6e, la structure sujet, verbe, proposition, base de la grammaire française ; un travail accru sur le verbe, son repérage, les notions de temps, personne, la distinction d'avec le nom, les notions de temps simples et temps composés, l'accord sujet verbe et les marques régulières de personne, et la phrase comme unité sémantique, avec sa ponctuation. Avec tout ça, on peut entamer dictées et rédaction sereinement, prendre son temps pour approfondir les autres classes de mots, les conjugaisons : les élèves ont déjà des bases bien solides.
On va pouvoir continuer de dérouler la progression tranquillement, sans urgence, avec régulièrement des points d'étape qui permettent de revenir sur ce qui a été vu, avec un degré de complexité variable selon les élèves.
- V.MarchaisEmpereur
On me demande aussi pourquoi le choix de revoir tous les temps simples et composés dès le début de l'année. N'est-ce pas trop ?
La première leçon de conjugaison vise à poser la distinction, essentielle en français, entre temps simples et temps composés, et toutes les notions connexes : auxiliaire, participe passé. En effet, de nombreux élèves, quand on leur demande de relever le verbe d'une phrase, n'identifient que l'auxiliaire, ou que le participe. Or, cela a des conséquences directes sur l'orthographe, les confusions entre é et ais / ait, une terminaison de participe passé (u, i...) ou de forme simple (is, ut...). Nous posons donc ces notions très tôt et entraînons les élèves toute l'année à la vigilance sur ces points.
Certes, les exercices demandent d'identifier des temps, voire de les employer. Mais il n'y a ici aucune irrégularité. Le but, ici, n'est pas tant de travailler la conjugaison de chaque temps (qui sera effectivement revue en temps voulu), mais de familiariser avec l'ensemble des temps et la correspondance temps simples / temps composés (le futur antérieur s'emploie logiquement avec le futur simple, le passé antérieur avec le passé simple, etc.). L'analyse verbale régulière est en effet un moyen efficace de conforter l'apprentissage des conjugaisons.
N'oublie pas que les élèves ne partent pas de zéro. Ils ont eu une scolarité primaire. Même si nous savons que beaucoup de choses sont à revoir, voire à construire, avec cette leçon, nous mobilisons et organisons les acquis de Primaire. Et les élèves sont censés travailler avec l'aide de la leçon, d'abord sous les yeux, puis (normalement) dans la tête. Encore une fois, il n'y a que des régularités dans les exercices. Ceux-ci permettent aussi de revoir tout simplement les notions, encore fragiles pour certains Sixième, de présent, passé, futur. On apprend aux élèves à bien reconnaître les temps : maintenant = présent, plus tard = futur. Seul le passé présente deux formes simples. Si la forme fait èèèèèèèèèèèè, c'est l'imparfèèèèèèèèèè. Sinon, temps simple du passé = passé simple.
Cette leçon ne prétend pas permettre de conjuguer sans fautes à tous les temps - ce n'est pas son objectif - mais elle pose des bases essentielles en conjugaison, souvent négligées en Primaire, et qui font beaucoup progresser les élèves.
Dans le même ordre d'idée, une des premières leçons d'orthographe porte sur les marques régulières de personne. Là aussi, la matière peut sembler énorme, mais en fait, cela aide beaucoup les élèves. En effet, elle met en évidence les régularité du système français, régularités que la plupart n'avaient pas perçues et qui rassure beaucoup les élèves. Ceux pour qui les conjugaisons semblaient un système infiniment complexe de temps, avec chacun leurs terminaisons différentes selon les groupes verbaux, avec à chaque fois des tas de règles et d'exceptions, ceux-là s'aperçoivent qu'en mémorisant un nombre minime de marques de personne (e/s, (e)s, e/t, ons, ez, ent), ils peuvent conjuguer correctement 90% des verbes français, à tous les temps. C'est parfois un déclic libérateur. En outre, cela permet de donner des éléments pour écrire sans (trop de) fautes à tous les temps, ce dont les élèves vont avoir besoin en dictée et en rédaction bien avant que nous ayons pu revoir tous les temps de l'indicatif. C'est donc une économie de temps importante.
Quand cela est fait, et seulement alors, je reviens sur les temps qui posent problème, en particulier le présent et le passé simple. Je ne revois l'imparfait, généralement bien maîtrisé, qu'en cas de carence patente.
Je t'explique tout cela pour rendre plus claire notre démarche. Il va de soi que, si elle ne te convient pas, tu peux parfaitement décider de commencer par le seul présent de l'indicatif.
La première leçon de conjugaison vise à poser la distinction, essentielle en français, entre temps simples et temps composés, et toutes les notions connexes : auxiliaire, participe passé. En effet, de nombreux élèves, quand on leur demande de relever le verbe d'une phrase, n'identifient que l'auxiliaire, ou que le participe. Or, cela a des conséquences directes sur l'orthographe, les confusions entre é et ais / ait, une terminaison de participe passé (u, i...) ou de forme simple (is, ut...). Nous posons donc ces notions très tôt et entraînons les élèves toute l'année à la vigilance sur ces points.
Certes, les exercices demandent d'identifier des temps, voire de les employer. Mais il n'y a ici aucune irrégularité. Le but, ici, n'est pas tant de travailler la conjugaison de chaque temps (qui sera effectivement revue en temps voulu), mais de familiariser avec l'ensemble des temps et la correspondance temps simples / temps composés (le futur antérieur s'emploie logiquement avec le futur simple, le passé antérieur avec le passé simple, etc.). L'analyse verbale régulière est en effet un moyen efficace de conforter l'apprentissage des conjugaisons.
N'oublie pas que les élèves ne partent pas de zéro. Ils ont eu une scolarité primaire. Même si nous savons que beaucoup de choses sont à revoir, voire à construire, avec cette leçon, nous mobilisons et organisons les acquis de Primaire. Et les élèves sont censés travailler avec l'aide de la leçon, d'abord sous les yeux, puis (normalement) dans la tête. Encore une fois, il n'y a que des régularités dans les exercices. Ceux-ci permettent aussi de revoir tout simplement les notions, encore fragiles pour certains Sixième, de présent, passé, futur. On apprend aux élèves à bien reconnaître les temps : maintenant = présent, plus tard = futur. Seul le passé présente deux formes simples. Si la forme fait èèèèèèèèèèèè, c'est l'imparfèèèèèèèèèè. Sinon, temps simple du passé = passé simple.
Cette leçon ne prétend pas permettre de conjuguer sans fautes à tous les temps - ce n'est pas son objectif - mais elle pose des bases essentielles en conjugaison, souvent négligées en Primaire, et qui font beaucoup progresser les élèves.
Dans le même ordre d'idée, une des premières leçons d'orthographe porte sur les marques régulières de personne. Là aussi, la matière peut sembler énorme, mais en fait, cela aide beaucoup les élèves. En effet, elle met en évidence les régularité du système français, régularités que la plupart n'avaient pas perçues et qui rassure beaucoup les élèves. Ceux pour qui les conjugaisons semblaient un système infiniment complexe de temps, avec chacun leurs terminaisons différentes selon les groupes verbaux, avec à chaque fois des tas de règles et d'exceptions, ceux-là s'aperçoivent qu'en mémorisant un nombre minime de marques de personne (e/s, (e)s, e/t, ons, ez, ent), ils peuvent conjuguer correctement 90% des verbes français, à tous les temps. C'est parfois un déclic libérateur. En outre, cela permet de donner des éléments pour écrire sans (trop de) fautes à tous les temps, ce dont les élèves vont avoir besoin en dictée et en rédaction bien avant que nous ayons pu revoir tous les temps de l'indicatif. C'est donc une économie de temps importante.
Quand cela est fait, et seulement alors, je reviens sur les temps qui posent problème, en particulier le présent et le passé simple. Je ne revois l'imparfait, généralement bien maîtrisé, qu'en cas de carence patente.
Je t'explique tout cela pour rendre plus claire notre démarche. Il va de soi que, si elle ne te convient pas, tu peux parfaitement décider de commencer par le seul présent de l'indicatif.
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