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- ML184Niveau 5
Bonjour à tous,
Je fais ma première séquence en 4ème sur la nouvelle réaliste et j'ai décidé d'étudier la Parure de Maupassant, mais j'ai du mal à me décider du nombre d'extraits à étudier et du découpage des différents extraits.
Si vous faites cette séquence, combien d'extraits étudiez-vous ? Quel est le découpage de vos extraits ?
En objectifs, j'ai décidé de voir :
- Définir ce qu'est un incipit
- Le temps de la nouvelle : analepse, prolepse et sommaire
- Le réalisme
- Mathilde, une Cendrillon moderne ?
Avez-vous d'autres objectifs de lecture ?
Merci d'avance ;-)
Je fais ma première séquence en 4ème sur la nouvelle réaliste et j'ai décidé d'étudier la Parure de Maupassant, mais j'ai du mal à me décider du nombre d'extraits à étudier et du découpage des différents extraits.
Si vous faites cette séquence, combien d'extraits étudiez-vous ? Quel est le découpage de vos extraits ?
En objectifs, j'ai décidé de voir :
- Définir ce qu'est un incipit
- Le temps de la nouvelle : analepse, prolepse et sommaire
- Le réalisme
- Mathilde, une Cendrillon moderne ?
Avez-vous d'autres objectifs de lecture ?
Merci d'avance ;-)
- V.MarchaisEmpereur
C'est court, une nouvelle : tu peux la donner en entier.
Je vais jouer ma docte pédante, mais tant pis, j'assume : attention à ne pas être trop techniciste.
Si ce que tu dis de cette nouvelle (y a un incipit, des analepses, des prolepses...), tu pourrais le dire à propos de n'importe quelle nouvelle, c'est raté, et en plus, tu as toutes les chances que ce soit inintéressant au possible. Les élèves nous font payer cher notre difficulté désormais répandue à entrer vraiment dans les textes, dans l'histoire, son sens, premier et second.
Que dire sur La Parure ? Ce que La Parure et nulle autre nouvelle de Maupassant raconte.
Cendrillon, oui, bien sûr. C'est surtout un certain regard sur les femmes, et sur les maris (décoder l'implicite de certaines phrases racontant le bal). Un regard sur l'être humain, assez nuancé, finalement (plus que dans d'autres nouvelles). Mettre en évidence cela.
Et de nouvelle en nouvelle, faire émerger les récurrences dans la vision du monde de Maupassant : le pessimisme, l'ironie, le regard souvent acerbe jeté sur l'Homme. Discuter avec les élèves, sur la pertinence de ce regard. Le partagent-ils ? Et, ainsi, en douceur, montrer l'intérêt du genre dit réaliste : cette plongée au coeur de la société (toutes sortes de sociétés, chez Maupassant : urbaine, rurale, bourgeoise, populaire, aristocratique...) et, surtout, au coeur de l'âme humaine et de ses secrets. C'est ce qui fait tout l'intérêt du genre, et c'est ça, et pas les prolepse ni la définition de l'incipit, qui donnera peut-être envie à tes élèves de se frotter un jour à Balzac ou à Zola. Donne-leur à vivre dès aujourd'hui cette expérience : la littérature réaliste comme voyage au coeur de l'humain et de ses préoccupations.
La technique, tu t'en chargeras en donnant des conseils pour écrire, en préparant la rédaction. Nul n'est besoin de nommer l'analepse pour la manier.
Bon travail à toi et beaucoup de plaisir avec Maupassant, que j'adore.
Je vais jouer ma docte pédante, mais tant pis, j'assume : attention à ne pas être trop techniciste.
Si ce que tu dis de cette nouvelle (y a un incipit, des analepses, des prolepses...), tu pourrais le dire à propos de n'importe quelle nouvelle, c'est raté, et en plus, tu as toutes les chances que ce soit inintéressant au possible. Les élèves nous font payer cher notre difficulté désormais répandue à entrer vraiment dans les textes, dans l'histoire, son sens, premier et second.
Que dire sur La Parure ? Ce que La Parure et nulle autre nouvelle de Maupassant raconte.
Cendrillon, oui, bien sûr. C'est surtout un certain regard sur les femmes, et sur les maris (décoder l'implicite de certaines phrases racontant le bal). Un regard sur l'être humain, assez nuancé, finalement (plus que dans d'autres nouvelles). Mettre en évidence cela.
Et de nouvelle en nouvelle, faire émerger les récurrences dans la vision du monde de Maupassant : le pessimisme, l'ironie, le regard souvent acerbe jeté sur l'Homme. Discuter avec les élèves, sur la pertinence de ce regard. Le partagent-ils ? Et, ainsi, en douceur, montrer l'intérêt du genre dit réaliste : cette plongée au coeur de la société (toutes sortes de sociétés, chez Maupassant : urbaine, rurale, bourgeoise, populaire, aristocratique...) et, surtout, au coeur de l'âme humaine et de ses secrets. C'est ce qui fait tout l'intérêt du genre, et c'est ça, et pas les prolepse ni la définition de l'incipit, qui donnera peut-être envie à tes élèves de se frotter un jour à Balzac ou à Zola. Donne-leur à vivre dès aujourd'hui cette expérience : la littérature réaliste comme voyage au coeur de l'humain et de ses préoccupations.
La technique, tu t'en chargeras en donnant des conseils pour écrire, en préparant la rédaction. Nul n'est besoin de nommer l'analepse pour la manier.
Bon travail à toi et beaucoup de plaisir avec Maupassant, que j'adore.
- V.MarchaisEmpereur
Si tu veux vraiment des extraits, tu as un découpage de la nouvelle dans TDL 4e.
En gros, le début (jusqu'à "Je n'ai pas de toilette")
Le bal, jusqu'à la découverte de la perte du collier.
Et la fin.
En gros, le début (jusqu'à "Je n'ai pas de toilette")
Le bal, jusqu'à la découverte de la perte du collier.
Et la fin.
- ML184Niveau 5
Merci beaucoup pour tes conseils... Etant inspectée cette année, je suis un peu (non beaucoup) en stress vu que je suis en année de stage...
- V.MarchaisEmpereur
Ah !
En stage, bien sûr, ton objectif doit être ta titularisation, même si cela t'oblige à mettre de l'eau dans ton vin quant à certaines pratiques. Mais tu sais, depuis les nouveaux programmes, nés de prises de conscience nécessaires, bien des IPR dénoncent à leur tour l'instrumentalisation des textes et les dérives technicistes. Renouer avec le sens et l'interprétation, dans une démarche humaniste, est parfaitement en accord avec ce qui nous est demandé explicitement dans les IO.
En stage, bien sûr, ton objectif doit être ta titularisation, même si cela t'oblige à mettre de l'eau dans ton vin quant à certaines pratiques. Mais tu sais, depuis les nouveaux programmes, nés de prises de conscience nécessaires, bien des IPR dénoncent à leur tour l'instrumentalisation des textes et les dérives technicistes. Renouer avec le sens et l'interprétation, dans une démarche humaniste, est parfaitement en accord avec ce qui nous est demandé explicitement dans les IO.
- ML184Niveau 5
Oui mais du coup, quels objectifs mettre pour chaque extrait étudié ? Et comment trouver des objectifs différents pour chaque extrait ?
- V.MarchaisEmpereur
Comprendre une nouvelle de Maupassant et ses enjeux, c'est pas assez bien ?
- ML184Niveau 5
Si si mais tous les extraits auront le même objectif, non ?
- KirikikiNiveau 7
Même si j'arrive comme un cheveu sur la soupe, je pense aussi que La Parure peut et doit être étudiée dans son intégralité. Tes objets d'étude sont intéressants: incipit / rythme du récit / éléments réalistes... une ouverture sur "et si on refaisait l'histoire" et tu imagines que Mathilde ait tout avoué à son ami dès le début. Bon courage, le texte est riche et te guidera
- V.MarchaisEmpereur
Tu peux affiner.
Avec le premier extrait, tu es dans la mise en scène de la petite bourgeoisie, ses mesquineries et ses frustrations. Tu as une belle esquisse du couple : lui, qui fait tout pour lui plaire, elle, éternelle insatisfaite. Tu peux travailler sur l'image du couple au début de l'histoire.
2e extrait : dynamique du récit : ascension et chute. Et tu affines l'image du couple, à la lumière de ce qui transparaît des relations homme / femme dans le récit du bal.
3e extrait : l'ironie du sort et l'évolution des personnes : les portraits se nuancent.
Ce sont des axes de lecture plutôt que des objectifs, mais zut à la fin, il va bien falloir que les IPR non seulement entendent mais relaient l'idée que c'est ça étudier un texte : avoir pour objectif d'en faire émerger des interprétations, en ouvrant le texte le plus possible. Plaquer un objectif a priori, c'est faire tout le contraire, fermer d'emblée la lecture.
Avec le premier extrait, tu es dans la mise en scène de la petite bourgeoisie, ses mesquineries et ses frustrations. Tu as une belle esquisse du couple : lui, qui fait tout pour lui plaire, elle, éternelle insatisfaite. Tu peux travailler sur l'image du couple au début de l'histoire.
2e extrait : dynamique du récit : ascension et chute. Et tu affines l'image du couple, à la lumière de ce qui transparaît des relations homme / femme dans le récit du bal.
3e extrait : l'ironie du sort et l'évolution des personnes : les portraits se nuancent.
Ce sont des axes de lecture plutôt que des objectifs, mais zut à la fin, il va bien falloir que les IPR non seulement entendent mais relaient l'idée que c'est ça étudier un texte : avoir pour objectif d'en faire émerger des interprétations, en ouvrant le texte le plus possible. Plaquer un objectif a priori, c'est faire tout le contraire, fermer d'emblée la lecture.
- V.MarchaisEmpereur
Je ne suis pas d'accord.Kirikiki a écrit:Tes objets d'étude sont intéressants: incipit / rythme du récit / éléments réalistes...
On n'étudie pas un récit pour son rythme ni pour définit incipit ou chute.
On crève de ces dérives-là.
- V.MarchaisEmpereur
Voilà ce que j'en pense...
https://www.neoprofs.org/t62501-l-etude-des-textes-au-college-comment-en-sommes-nous-arrives-la
https://www.neoprofs.org/t62501-l-etude-des-textes-au-college-comment-en-sommes-nous-arrives-la
- KirikikiNiveau 7
J'entends bien, mais l'étude de l'incipit n'est pas dénuée d'intérêt rien que pour la description du milieu dans lequel vit Mathilde et de son éternelle insatisfaction. Ton approche sur l'évolution des personnages et l'ironie du sort en particulier rejoint mon approche du dit texte.
- V.MarchaisEmpereur
Ce qui est intéressant, c'est l'étude de la mise en scène des personnages et de leur milieu, comme tu le dis. Pas la notion d'incipit.
- pavotNiveau 9
Regarde ta messagerie!
Pavot
Pavot
- KirikikiNiveau 7
Oui c'est vrai, l'intérêt n'est pas dans l'incipit même ou ce qu'est un incipit mais sur ce qu'il apporte au récit. La parure a aussi cela d'intéressant qu'elle repose sur les faux-semblants et sur le fait qu'à en vouloir toujours trop on perd ce que l'on a. Je pense toujours qu'il serait dommage de n'étudier que certains extraits, une aussi courte nouvelle doit être prise dans sa globalité.
- pavotNiveau 9
Je t'ai envoyé un doc, dis-moi si ça te va?
- ML184Niveau 5
Oui oui très bien, merci beaucoup.
Je viens de te répondre.
Combien de temps passes-tu sur une telle séquence ?
Je viens de te répondre.
Combien de temps passes-tu sur une telle séquence ?
- V.MarchaisEmpereur
Nous sommes d'accord là-dessus, Kirikiki.
Je me bats plus que jamais contre le texte prétexte à des cours sur la théorie des genres ou pire, de narratologie, surtout depuis que je vois la misère à laquelle est réduite mon propre fils, qui découvre Jules Verne à travers des extraits de 15 lignes qui ne servent qu'à l'étude des temps du récit et de la juxtaposition (pour montrer "le rythme du récit" ).
Son résumé de L'Île au trésor : "Y a un personnage qui s'enfuit, on sait même pas pourquoi, et il rencontre un type qui s'appelle Ben Gun, et voilà." C'est révélateur, non ?
Sa prof est une prof comme les autres, pas spécialement mauvaise. Elle a juste parfaitement intégré que nous ne sommes pas là pour lire des textes, mais pour enseigner des codes, des schémas (narratif, actanciel), des "ingrédients" (chute, incipit) et des techniques (juxtaposition, analepse)... Quelle tristesse !
Étonnez-vous que les élèves détestent le Français !
Je me bats plus que jamais contre le texte prétexte à des cours sur la théorie des genres ou pire, de narratologie, surtout depuis que je vois la misère à laquelle est réduite mon propre fils, qui découvre Jules Verne à travers des extraits de 15 lignes qui ne servent qu'à l'étude des temps du récit et de la juxtaposition (pour montrer "le rythme du récit" ).
Son résumé de L'Île au trésor : "Y a un personnage qui s'enfuit, on sait même pas pourquoi, et il rencontre un type qui s'appelle Ben Gun, et voilà." C'est révélateur, non ?
Sa prof est une prof comme les autres, pas spécialement mauvaise. Elle a juste parfaitement intégré que nous ne sommes pas là pour lire des textes, mais pour enseigner des codes, des schémas (narratif, actanciel), des "ingrédients" (chute, incipit) et des techniques (juxtaposition, analepse)... Quelle tristesse !
Étonnez-vous que les élèves détestent le Français !
- KirikikiNiveau 7
Je suis pour l'interactivité, donc lecture, échanges à l'oral sur ce qu'ils ont retenu et après étude plus poussée (il faut souvent gratter le vernis pour accéder au coeur même du dit texte). Si un certain vocabulaire dit littéraire et technique est parfois utile, il ne saurait étouffer l'essence même d'un texte, un texte qui se découvre, se goûte et se déguste même
- vivi1982Niveau 10
Je viens de terminer la Parure avec une de mes classes de 4ème (plutôt faible dans l'ensemble) et quel bonheur de les voir me supplier de leur donner la suite (j'ai décalé la séance de grammaire de vendredi tellement ils n'en pouvaient plus d'attendre!). Certains tellement impatients ont été la lire eux-même (je leur ai fait promettre le secret sur la chute!) et l'apothéose quand on a lu la chute vendredi. Que de réactions et discussions! Ils me réclament à cors et à cris la rédaction.
Seul hic ils risquent de raconter la suite à mon autre classe de 4ème!
Par contre au cours de l'étude en "bonne T2 formatée IUFM" j'ai aussi fait schéma narratif analepse et compagnie et le fait est qu'effectivement ça les a barbés. Mea culpa, l'an prochain, j'améliore ça.
Seul hic ils risquent de raconter la suite à mon autre classe de 4ème!
Par contre au cours de l'étude en "bonne T2 formatée IUFM" j'ai aussi fait schéma narratif analepse et compagnie et le fait est qu'effectivement ça les a barbés. Mea culpa, l'an prochain, j'améliore ça.
- ThalieGrand sage
Je sors d'un stage avec 3 inspecteurs de Lettres, tout ce que dit Véronique dans ce fil nous a été répété et répété tout au long des deux journées :
- un projet de lecture qui implique l'élève, l'interroge
- le texte pour le texte et non pas pour le genre, les notions ou tout autre dérive techniciste
- du sens et encore du sens qui leur donne envie de lire
- de la culture (ils ont beaucoup insisté là-dessus)
J'ai été ravie et soulagée d'entendre enfin ce discours de raison. J'ai passé deux jours avec de vrais littéraires qui avaient tous les textes à coeur.
- un projet de lecture qui implique l'élève, l'interroge
- le texte pour le texte et non pas pour le genre, les notions ou tout autre dérive techniciste
- du sens et encore du sens qui leur donne envie de lire
- de la culture (ils ont beaucoup insisté là-dessus)
J'ai été ravie et soulagée d'entendre enfin ce discours de raison. J'ai passé deux jours avec de vrais littéraires qui avaient tous les textes à coeur.
- SeiGrand Maître
Thalie a écrit:Je sors d'un stage avec 3 inspecteurs de Lettres, tout ce que dit Véronique dans ce fil nous a été répété et répété tout au long des deux journées :
- un projet de lecture qui implique l'élève, l'interroge
- le texte pour le texte et non pas pour le genre, les notions ou tout autre dérive techniciste
- du sens et encore du sens qui leur donne envie de lire
- de la culture (ils ont beaucoup insisté là-dessus)
J'ai été ravie et soulagée d'entendre enfin ce discours de raison. J'ai passé deux jours avec de vrais littéraires qui avaient tous les textes à coeur.
Mais oui, j'aime ma matière.
- suerteNiveau 5
Tout à fait d'accord avec vous, laissons parler le texte ! Et puis je ne sais pas si je suis la seule mais plus je lis Maupassant, plus j'apprécie alors que je détestais le lire pendant ma scolarité, sûrement car c'était toujours dans un but utilitaire et techniciste...
- V.MarchaisEmpereur
T'inquiète, Vivi. Moi aussi, j'ai été formatée et j'ai fait des choses dont je ne suis pas fière aujourd'hui. L'important - pour toi, pour moi - c'est pas de se flageller, c'est ce que tu dis ensuite : "l'an prochain, j'améliore ça."
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