Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- V.MarchaisEmpereur
T'inquiète, Vivi. Moi aussi, j'ai été formatée et j'ai fait des choses dont je ne suis pas fière aujourd'hui. L'important - pour toi, pour moi - c'est pas de se flageller, c'est ce que tu dis ensuite : "l'an prochain, j'améliore ça."
- greamNiveau 6
Véronique, tu donnes la nouvelle en entier, tu la lis et vous en parlez ensemble ensuite ? Cette lecture prend du temps ? J'aimerais également que les élèves découvrent le texte, prennent plaisir à l'écouter mais je ne sais pas trop comment faire après la lecture.V.Marchais a écrit:C'est court, une nouvelle : tu peux la donner en entier.
Je vais jouer ma docte pédante, mais tant pis, j'assume : attention à ne pas être trop techniciste.
Si ce que tu dis de cette nouvelle (y a un incipit, des analepses, des prolepses...), tu pourrais le dire à propos de n'importe quelle nouvelle, c'est raté, et en plus, tu as toutes les chances que ce soit inintéressant au possible. Les élèves nous font payer cher notre difficulté désormais répandue à entrer vraiment dans les textes, dans l'histoire, son sens, premier et second.
Que dire sur La Parure ? Ce que La Parure et nulle autre nouvelle de Maupassant raconte.
Cendrillon, oui, bien sûr. C'est surtout un certain regard sur les femmes, et sur les maris (décoder l'implicite de certaines phrases racontant le bal). Un regard sur l'être humain, assez nuancé, finalement (plus que dans d'autres nouvelles). Mettre en évidence cela.
Et de nouvelle en nouvelle, faire émerger les récurrences dans la vision du monde de Maupassant : le pessimisme, l'ironie, le regard souvent acerbe jeté sur l'Homme. Discuter avec les élèves, sur la pertinence de ce regard. Le partagent-ils ? Et, ainsi, en douceur, montrer l'intérêt du genre dit réaliste : cette plongée au coeur de la société (toutes sortes de sociétés, chez Maupassant : urbaine, rurale, bourgeoise, populaire, aristocratique...) et, surtout, au coeur de l'âme humaine et de ses secrets. C'est ce qui fait tout l'intérêt du genre, et c'est ça, et pas les prolepse ni la définition de l'incipit, qui donnera peut-être envie à tes élèves de se frotter un jour à Balzac ou à Zola. Donne-leur à vivre dès aujourd'hui cette expérience : la littérature réaliste comme voyage au coeur de l'humain et de ses préoccupations.
La technique, tu t'en chargeras en donnant des conseils pour écrire, en préparant la rédaction. Nul n'est besoin de nommer l'analepse pour la manier.
Bon travail à toi et beaucoup de plaisir avec Maupassant, que j'adore.
- V.MarchaisEmpereur
Non, je la fais en trois parties.
Je lis, et soit je pose une question pour amorcer la discussion sur le texte, soit je demande aux élèves ce qui les a frappés et je les laisse commencer par ce qu'ils veulent. Quand le texte est un peu difficile - et c'est souvent le cas avec Maupassant - je n'hésite pas à faire reformuler l'intrigue avant d'approfondir. Par exemple, on part de la question très simple : "Ça se passe où et quand ? Qui sont les personnages ?" et on approfondit peu à peu : Que sait-on d'eux ? De la manière dont ils vivent ? Que devine-t-on de leur caractère, de leurs sentiments ? Et à chaque fois, on vérifie dans le texte.
Je ne peux pas te donner une formule applicable à chaque fois. Tout dépend du texte, mais aussi de la classe, de son niveau (plus ou moins grand besoin de guidance) et de sa réactivité.
Si tu ne sais pas trop comment partir, soit tu laisses la main aux élèves, soit tu commences par faire reformuler l'intrigue, tu éclaircis ce qui a besoin de l'être. Je dirais que, pour accrocher de jeunes lecteurs, il faut vraiment s'attacher aux personnages, à leurs sentiments, leur motivation, leur image, les valeurs qu'ils véhiculent. Et non seulement cela ne t'éloignera pas du texte lui-même, mais cela invitera à une lecture fine pour étayer ses propos.
En tout cas, il faut éviter de partir bille en tête avec des questions très pointues, des relevés... D'abord on s'appuie sur sa compréhension littérale et son ressenti (c'est un texte qui choque, amuse, effraie...), et on étaye à partir de là, pas l'inverse.
Je lis, et soit je pose une question pour amorcer la discussion sur le texte, soit je demande aux élèves ce qui les a frappés et je les laisse commencer par ce qu'ils veulent. Quand le texte est un peu difficile - et c'est souvent le cas avec Maupassant - je n'hésite pas à faire reformuler l'intrigue avant d'approfondir. Par exemple, on part de la question très simple : "Ça se passe où et quand ? Qui sont les personnages ?" et on approfondit peu à peu : Que sait-on d'eux ? De la manière dont ils vivent ? Que devine-t-on de leur caractère, de leurs sentiments ? Et à chaque fois, on vérifie dans le texte.
Je ne peux pas te donner une formule applicable à chaque fois. Tout dépend du texte, mais aussi de la classe, de son niveau (plus ou moins grand besoin de guidance) et de sa réactivité.
Si tu ne sais pas trop comment partir, soit tu laisses la main aux élèves, soit tu commences par faire reformuler l'intrigue, tu éclaircis ce qui a besoin de l'être. Je dirais que, pour accrocher de jeunes lecteurs, il faut vraiment s'attacher aux personnages, à leurs sentiments, leur motivation, leur image, les valeurs qu'ils véhiculent. Et non seulement cela ne t'éloignera pas du texte lui-même, mais cela invitera à une lecture fine pour étayer ses propos.
En tout cas, il faut éviter de partir bille en tête avec des questions très pointues, des relevés... D'abord on s'appuie sur sa compréhension littérale et son ressenti (c'est un texte qui choque, amuse, effraie...), et on étaye à partir de là, pas l'inverse.
- zabouFidèle du forum
Et la trace écrite dans tout ça? Et que leur faites-vous noter: ce qu'ils ont dit à l'oral ou votre "truc" à vous? Posez-vous des questions à l'écrit?
Je sais qu'on a déjà abordé maintes et maintes ces sujets, posées les mêmes questions...mais je doute toujours de ce que je fais....
Je sais qu'on a déjà abordé maintes et maintes ces sujets, posées les mêmes questions...mais je doute toujours de ce que je fais....
- V.MarchaisEmpereur
Il faudrait retrouver les fils sur le sujet, effectivement.
- ML184Niveau 5
Et quelle problématique générale donneriez-vous à l'étude de cette oeuvre ?
- IsidoriaDoyen
Une problématique? Lire une nouvelle, ça ne suffit pas?
Moi je l'intègre sous la question découvrir un genre littéraire: la nouvelle réaliste. On travaille donc le réalisme en parallèle avec l'impressionnisme (j'adore) et la définition de la nouvelle, ensuite j'enchaîne sur la nouvelle fantastique.
Moi je l'intègre sous la question découvrir un genre littéraire: la nouvelle réaliste. On travaille donc le réalisme en parallèle avec l'impressionnisme (j'adore) et la définition de la nouvelle, ensuite j'enchaîne sur la nouvelle fantastique.
- ML184Niveau 5
Je suis allée en formation la semaine dernière et ils nous ont dit que pour chaque séance, il fallait qu'il y ait une problématique... Et pour chaque texte, même d'une oeuvre intégrale, il faut qu'elle soit différente...
Comme je ne procède pas comme cela, et que je vais être inspectée cette année, je panique un peu...
Comme je ne procède pas comme cela, et que je vais être inspectée cette année, je panique un peu...
- V.MarchaisEmpereur
ML, les mêmes te disent qu'il ne faut pas faire de grammaire, que ça sert à rien, qu'une IO, il y a une et une seule bonne manière de l'aborder : en la faisant lire in extenso avant l'étude, et tant pis si les mômes n'y comprennent rien et son dégoûtés de l'oeuvre avant même qu'on ait commencé à en parler, qu'il faut absolument travailler par tâche complexe que sinon tu es le pire prof de la terre, j'en passe et des pires.
Alors soit tu appliques tout à la lettre, soit tu penses par toi-même et tu prépares tes arguments pour une inspection éventuelle.
Alors soit tu appliques tout à la lettre, soit tu penses par toi-même et tu prépares tes arguments pour une inspection éventuelle.
- V.MarchaisEmpereur
Tu peux par exemple arguer que la problématique a priori, c'est non seulement fermer la lecture du texte, mais c'est complètement contradictoire avec le principe qui veut qu'on parte des réactions des élèves et qu'on les laisse construire leur savoir. Et si eux, ils réagissent à autre chose que ce que tu avais prévu ? Tu ne peux intégrer ces situations que si tu acceptes de déployer le texte au maximum au lieu de le limiter à une étroite problématique.
- OudemiaBon génie
Pas des collégiens ni des lycéens donc ?Justine_langues a écrit:Bonjour, je suis nouvelle sur le forum, prof vacataire sans grande expérience de l'enseignement des lettres pour tout vous dire :shock: . Je dois enseigner la Parure comme reflet de la nouvelle réaliste à mes étudiants et je ne sais pas du tout comment organiser ma séquence. Quelqu'un aurait-il un plan détaillé des séances de la séquence à me fournir pour me donner des idées ?
Merci beaucoup par avance
L'approche n'est pas la même dans ce cas, non plus sans doute que le nombre de séances...
- fadiaNiveau 1
Bonjour,
je suis fadia et je travaille actuellement sur la parure,je suis professeure stagiaire cette année et j aimerai savoir si qqn aurait la nrp n°8 sur la parure .
Merci pour votre aide
fadia
je suis fadia et je travaille actuellement sur la parure,je suis professeure stagiaire cette année et j aimerai savoir si qqn aurait la nrp n°8 sur la parure .
Merci pour votre aide
fadia
- miss teriousDoyen
Je t'ai répondu sur l'autre topic que tu as fait remonter (la parure en séquence 1).fadia a écrit:Bonjour,
je suis fadia et je travaille actuellement sur la parure,je suis professeure stagiaire cette année et j aimerai savoir si qqn aurait la nrp n°8 sur la parure .
Merci pour votre aide
fadia
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- baboutcheNiveau 1
Moi aussi je travaille sur la parure à la rentrée, tu as choisi un axe directeur ?
- V.MarchaisEmpereur
Mon travail n'a rien d'original. J'ai deux objectifs : définir le genre de la nouvelle (c'est pourquoi j'en donne à lire plusieurs : difficile de tirer des conclusions à partir d'un exemple isolé) et dégager quelques caractéristiques de l'écriture de Maupassant : ironie discrète (merci Gustave !), pessimisme foncier, sens du pittoresque...
- NadejdaGrand sage
Il ne faut pas manquer de leur faire remarquer la drôlerie de la scène du bal : Mathilde qui joue les princesses, se fait sans doute courtiser... et qui retrouve finalement son prince charmant, son bon vieux mari ronflant dans le salon d'à côté !
- V.MarchaisEmpereur
... et qui, avant ça, s'est fait suer comme un rat mort ! C'est truculent, en effet. Tout le monde en prend pour son grade. C'est à cette scène entre autre que je pensais en parlant d'ironie discrète.
- Thalia de GMédiateur
Merci d'en parler. Curieusement cette scène me rappelle un autre bal, du côté de chez Gustave.Nadejda a écrit:Il ne faut pas manquer de leur faire remarquer la drôlerie de la scène du bal : Mathilde qui joue les princesses, se fait sans doute courtiser... et qui retrouve finalement son prince charmant, son bon vieux mari ronflant dans le salon d'à côté !
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- AlexlaféeNiveau 6
J'adore cette nouvelle : je ne m'en lasse pas.
Je la travaille à partir de l'écriture des élèves, selon une idée inspirée par une des (trop rares) excellentes formatrices passionnées que j'ai pu rencontrer pendant mon stage.
1- Je donne une partie de la nouvelle (jusqu'à la disparition du collier) le jour de la lecture.
2-Je fais la lecture magistrale et je m'arrête "je n'ai plus la rivière de me Forestier"
3- Je fais écrire la suite de la nouvelle à partir d'une question ouverte : "et après? Que se passe-t-il?"
4-Lecture de leur rédaction et discussion sur le regard qu'ils portent, eux, sur Mathilde, son mari, la destinée, l'honnêteté...
5-Lecture de la suite de la nouvelle (c'est drôle chaque année, les élèves mettent quelques secondes à accepter que Maupassant la termine ainsi; ils pensent que je blague et qu'il y a une suite...ils sont même presque en colère )
6-On profite de leur frustration "à chaud" pour évoquer les raisons de leur insatisfaction : "MAupassant n'a pas le droit de traiter Mathilde comme ça, elle a été honnête malgré tout", "c'est nul de laisser le lecteur en plan"...
c'est assez jubilatoire de les voir en effervescence; et cette nouvelle fait un effet "boeuf".
Je la travaille à partir de l'écriture des élèves, selon une idée inspirée par une des (trop rares) excellentes formatrices passionnées que j'ai pu rencontrer pendant mon stage.
1- Je donne une partie de la nouvelle (jusqu'à la disparition du collier) le jour de la lecture.
2-Je fais la lecture magistrale et je m'arrête "je n'ai plus la rivière de me Forestier"
3- Je fais écrire la suite de la nouvelle à partir d'une question ouverte : "et après? Que se passe-t-il?"
4-Lecture de leur rédaction et discussion sur le regard qu'ils portent, eux, sur Mathilde, son mari, la destinée, l'honnêteté...
5-Lecture de la suite de la nouvelle (c'est drôle chaque année, les élèves mettent quelques secondes à accepter que Maupassant la termine ainsi; ils pensent que je blague et qu'il y a une suite...ils sont même presque en colère )
6-On profite de leur frustration "à chaud" pour évoquer les raisons de leur insatisfaction : "MAupassant n'a pas le droit de traiter Mathilde comme ça, elle a été honnête malgré tout", "c'est nul de laisser le lecteur en plan"...
c'est assez jubilatoire de les voir en effervescence; et cette nouvelle fait un effet "boeuf".
- baboutcheNiveau 1
Balaou bien reçu ton message mais je ne peux y répondre, ils me mettent que mon nombre de messages sur le forum ne peut pas me permettre d'envoyer un mp ah ah !
Bon il faut que j'inonde le forum, je vais réessayer dans la journée.
Bon il faut que j'inonde le forum, je vais réessayer dans la journée.
- sifiÉrudit
Pour ma part, je leur révèle le texte étape par étape. On en parle, on discute, on soulève des choses... quelquefois ils pensent même à certaines choses auxquelles je n'avais pas pensé!
On fait une synthèse écrite de ce qui a été dit.
Au passage, on rappelle ce qu'est un incipit.
Au passage, on peut observer une ellipse ou préciser une analepse (ils trouvent ce mot très rigolo, en général).
Quand on a étudié la fin, qu'ils se sont étonnés, émerveillés etc, on précise que cela s'appelle une chute.
Mais ne jamais, jamais, étudier le texte pour la technique.
Le plus important, c'est de les laisser s'émerveiller, s'étonner, poser des questions, s'amuser. Ensuite, on creuse, parce que leur attention est captée.
On fait une synthèse écrite de ce qui a été dit.
Au passage, on rappelle ce qu'est un incipit.
Au passage, on peut observer une ellipse ou préciser une analepse (ils trouvent ce mot très rigolo, en général).
Quand on a étudié la fin, qu'ils se sont étonnés, émerveillés etc, on précise que cela s'appelle une chute.
Mais ne jamais, jamais, étudier le texte pour la technique.
Le plus important, c'est de les laisser s'émerveiller, s'étonner, poser des questions, s'amuser. Ensuite, on creuse, parce que leur attention est captée.
- sifiÉrudit
baboutche a écrit:Moi aussi je travaille sur la parure à la rentrée, tu as choisi un axe directeur ?
Cette année, j'avais envie de comparer la représentation des femmes par Maupassant: femmes de la ville, femmes de la campagne. Du coup on va comparer les préoccupations, les sentiments d'une femme dans le monde citadin (Mathilde) et rural (Mme Vallin dans Aux champs).
On va aussi observer que l'une vit une déchéance, et l'autre finalement une ascension.
- baboutcheNiveau 1
ah c'est sympa sifi c'est un angle différent.
J'ai, pour le moment, des difficultés à m'éloigner des sentiers battus.
J'ai peur de mal m'y prendre, que ça ne prenne pas. Bref gros manque de confiance.
J'ai, pour le moment, des difficultés à m'éloigner des sentiers battus.
J'ai peur de mal m'y prendre, que ça ne prenne pas. Bref gros manque de confiance.
- sifiÉrudit
Commence par faire ce sur quoi tu es le plus à l'aise. Expliquer et faire comprendre le sens de la nouvelle, c'est finalement très simple et déjà pas mal. Les sentiments de Mathilde, le mari, l'ironie.
On peut aussi faire un comparatif avec un extrait de Mme Bovary (les rêves démesurés par rapport à une vie de petite bourgeoise).
Tu pourras te lancer sur des axes différents quand tu maîtriseras bien la base.
On peut aussi faire un comparatif avec un extrait de Mme Bovary (les rêves démesurés par rapport à une vie de petite bourgeoise).
Tu pourras te lancer sur des axes différents quand tu maîtriseras bien la base.
- VirvirvirNiveau 6
Moi, je l'étudie depuis des années comme une réécriture de Cendrillon à l'envers. Comme une sorte de conte cruel.
- baboutcheNiveau 1
oui dans l'une de mes séances je fais également la comparaison avec Cendrillon. Je n'ai jamais eu de 4ème j'appréhende un peu.
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum