- BalthamosDoyen
Harnache a écrit:Maellerp a écrit:Entendu hier en salle des profs par des collègues syndiqués : non mais ça ne sert plus à rien maintenant de faire grève, il faut garder des ressources pour faire grève quand ce sera contre la droite. J'ai préféré quitter la salle pour ne pas entendre la suite. Quand je leurs disais l' année dernière qu'ils ne bougeaient pas où beaucoup moins que si la droite nous avait imposé tout ça on me chambrait en me taxant de mauvaise foi... quelques mois plus tard voilà où nous en sommes. Leur ai juste signalé qu'au train où ça va ils feront sûrement des économies, le sale boulot aura déjà été fait, pas besoin que la droite rajoute grand chose.
Il est certain qu'avec la droite officielle au pouvoir, le SNES/FSU aurait crié à la "casse de l'école"
On accuse qui ici? Le Snes ou la manière de penser des collègues ?
Je n'ai pas entendu dans le discours officiel du snes que la réforme du collège n'était après tout pas si grave que ça par rapport à ce que la droite pourrait faire.
D'autant plus qu'à droite pour l'heure nous n'avons que des grands discours sur l'école (identité, histoire de France, fondamentaux, apprendre le français, dégraisser, etc.) sans programme concret.
- gauvain31Empereur
Maellerp a écrit:Entendu hier en salle des profs par des collègues syndiqués : non mais ça ne sert plus à rien maintenant de faire grève, il faut garder des ressources pour faire grève quand ce sera contre la droite. J'ai préféré quitter la salle pour ne pas entendre la suite. Quand je leurs disais l' année dernière qu'ils ne bougeaient pas où beaucoup moins que si la droite nous avait imposé tout ça on me chambrait en me taxant de mauvaise foi... quelques mois plus tard voilà où nous en sommes. Leur ai juste signalé qu'au train où ça va ils feront sûrement des économies, le sale boulot aura déjà été fait, pas besoin que la droite rajoute grand chose.
:shock: :shock: Je rectifie ce que j'ai dit plus haut : la réflexion est absente chez certains collègues.
- BalthamosDoyen
Maellerp a écrit:Entendu hier en salle des profs par des collègues syndiqués : non mais ça ne sert plus à rien maintenant de faire grève, il faut garder des ressources pour faire grève quand ce sera contre la droite. J'ai préféré quitter la salle pour ne pas entendre la suite. Quand je leurs disais l' année dernière qu'ils ne bougeaient pas où beaucoup moins que si la droite nous avait imposé tout ça on me chambrait en me taxant de mauvaise foi... quelques mois plus tard voilà où nous en sommes. Leur ai juste signalé qu'au train où ça va ils feront sûrement des économies, le sale boulot aura déjà été fait, pas besoin que la droite rajoute grand chose.
Qui parie que ces braves gens n'auront pas plus de ressources pour faire grève sous la droite ?
J'en connais des comme ça, "non mais c'est trop injuste, il faut faire grève... enfin, moi je ne peux pas la faire, j'ai pas de sous ce mois si/ un un travail très important à faire avec les 5e2/ je n'ai que deux heures de cours et perdre 1/30e pour deux heure, c'est nul/ j'ai une ampoule sur le petit orteil, je ne peux pas marcher/ et puis la vie sco ne pourra pas gérer seule/ ... mais je suis de tout coeur avec vous, allez, faites grève "
- the educatorFidèle du forum
Il n'est pas impossible qu'il y ait des ressorts communs à ces deux mécanismes.Lorsque l'on se retournera sur cet épisode, il sera cruel de constater l'écart peu compréhensible entre le très fort rejet de cette réforme et le peu de mobilisation du corps enseignant. Des leçons seront à tirer, pas sûr que cela serve à quoi que ce soit d'ailleurs.
- InvitéInvité
gauvain31 a écrit:
(...)Tu as donné toi-même la réponse monseigneur: il y a eu un changement de génération assez rapide avec le départ à la retraite des enfants du baby boom. Une nouvelle génération de jeunes professeurs est arrivée assez rapidement, moins politisée, moins concernée, qui a perdu contact avec l'histoire du métier d'enseignant. Le syndicalisme n'est plus vu comme un combat politique , mais comme un service à la personne.
(...)
C'est dans mon lycée évident...
- MaellerpÉrudit
La manière de penser de certains collègues pourtant syndiqués donc plus au fait que d'autres de ce qui se passe. Je n'accuse pas, je suis inquiète, triste et déprimée qu'on en soit arrivé là. Je ne suis pas syndiquée mais ai beaucoup informé - merci Neo et les collègues syndiqués de tous bords sur Neo qui prennent le temps d'expliquer de décortiquer et d'informer- râlé, fait ce que je pouvais pour convaincre, mais force est de constater que sur le terrain on se heurte souvent à "mais noooooon tu as du mal comprendre..." et on doit prouver textes en mains ce qui se passe. Alors cette réflexion hier, je ne sais pas pourquoi, mais ce fut la goutte d'eau. Plus envie. Je m'informe et j'agis comme je l'entends mais je ne cherche plus à informer, encore moins à convaincre. Je suis lasse, je vais employer toute mon énergie pour mes élèves et faire au mieux dans mes cours en espérant un sursaut, un jour.
- AdsoNiveau 6
Tout à fait d'accord avec toi. Je fais les mêmes constatations dans mon établissement. Il me reste une forme de résistance passive: je ne ferai pas d'EPI, je ne participerai pas aux jury d'EPI, je ferai cours d'orthographe et de grammaire pendant les AP; je ne cocherai rien; j'ai informé les parents sur les conséquences de cette splendide réforme!! Certains commencent bien tardivement à apercevoir les enjeux. Je ferai tout pour faire obstacle à cette usine à gaz. je continuerai de travailler pour mes élèves.
- sifiÉrudit
Je crois que la grève lasse beaucoup de gens parce qu'elle ne produit rien...
Après les gens qui ne font rien parce qu'on est sous la gauche oublient que toute cette histoire a démarré bien avant l'arrivée de la gauche au pouvoir: les compétences viennent de la droite, c'est la gauche qui les applique. Quel que soit le parti, cela obéit à une logique européenne et non locale.
En revanche, je vois quand même une large majorité de profs qui contournent les compétences, appellent EPI des choses qu'ils faisaient avant, des CDE qui s'arrangent pour que l'AP soit en plus des cours et non dans les services...
On nous impose une réforme, mais au final, chacun la contourne à sa manière...
Après les gens qui ne font rien parce qu'on est sous la gauche oublient que toute cette histoire a démarré bien avant l'arrivée de la gauche au pouvoir: les compétences viennent de la droite, c'est la gauche qui les applique. Quel que soit le parti, cela obéit à une logique européenne et non locale.
En revanche, je vois quand même une large majorité de profs qui contournent les compétences, appellent EPI des choses qu'ils faisaient avant, des CDE qui s'arrangent pour que l'AP soit en plus des cours et non dans les services...
On nous impose une réforme, mais au final, chacun la contourne à sa manière...
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Adso a écrit:Tout à fait d'accord avec toi. Je fais les mêmes constatations dans mon établissement. Il me reste une forme de résistance passive: je ne ferai pas d'EPI, je ne participerai pas aux jury d'EPI, je ferai cours d'orthographe et de grammaire pendant les AP; je ne cocherai rien; j'ai informé les parents sur les conséquences de cette splendide réforme!! Certains commencent bien tardivement à apercevoir les enjeux. Je ferai tout pour faire obstacle à cette usine à gaz. je continuerai de travailler pour mes élèves.
Je pense que nous sommes nombreux dans ce cas, mais en butte au fatalisme, dans le meilleur des cas, des collègues de notre génération. Comme dit plus haut, les vieux grognards sont partis ou approchent de la retraite. Aussi, quand on nous cherchera des poux dans la tête au motif que nous essayons d'enrayer les objectifs de la réforme, il sera illusoire d' espérer un soutien quelconque en sdp. Et bien tant pis. J'ai fait mon choix.
- Dame JouanneÉrudit
Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
- gauvain31Empereur
Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
- InvitéInvité
gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Pour ma part, comme je l'ai dit sur le fil " Meurice et la grève", je pense que la féminisation du métier est une des causes de l'immense mépris dans lequel les professeurs sont tenus. Je ne suis pas bien sûre de ce que j'avance (que quelqu'un m'éclaire !), mais il me semble qu'il y a désormais 60% de femmes et 40% d'hommes qui enseignent. Je crois d'ailleurs que cette défiance liée au sexe s'applique dans d'autres métiers, mais ça c'est mon frère, magistrat, qui l'affirme.
- gauvain31Empereur
Oui le mépris et déconsidération je comprends tout à fait Maldoror, cela se voit très bien dans l'évolution du métier d'instituteur. Mais bon , le métier de médecin se féminise aussi....
Mais la question est "pourquoi une femme aurait-elle moins la capacité de se mobiliser qu'un homme ?" Toutes les femmes n'ont pas intégré, et heureusement, qu'elle étaient des êtres inférieurs aux hommes
Mais la question est "pourquoi une femme aurait-elle moins la capacité de se mobiliser qu'un homme ?" Toutes les femmes n'ont pas intégré, et heureusement, qu'elle étaient des êtres inférieurs aux hommes
- InvitéInvité
gauvain31 a écrit:Oui le mépris et déconsidération je comprends tout à fait Maldoror, cela se voit très bien dans l'évolution du métier d'instituteur. Mais bon , le métier de médecin se féminise aussi....
Mais la question est "pourquoi une femme aurait-elle moins la capacité de se mobiliser qu'un homme ?" Toutes les femmes n'ont pas intégré, et heureusement, qu'elle étaient des êtres inférieurs aux hommes
Oui c'est vrai, je viens de relire votre question à Dame Jouanne. En effet, je ne vois pas non plus en quoi les femmes se mobilisent moins (cf d'ailleurs l'autre fil consacré aux mères d'enfants autistes!)
- Dame JouanneÉrudit
Justement, cette parité à la manif ne correspond pas à la répartition des effectifs dans la majorité des établissements avec une très forte majorité de femmes.gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Je le répète, je peux me tromper, mais à écouter certaines réactions de collègues femmes, pourtant soucieuses de bien faire leur métier, j'ai eu l'impression qu'elle considéraient un peu leur métier comme un métier "d'appoint", moins important que celui de leur compagnon (avec plus de contraintes, des horaires de fou...) et que, tant que les 18h de présence et la sécurité de l'emploi étaient à peu près maintenus, il n'y avait pas vraiment urgence à se battre.
Et puis, c'est reconnu, une femme en entreprise a beaucoup plus de mal qu'un homme à réclamer une augmentation de salaire. On peut extrapoler en disant qu'une enseignante femme aura plus de mal à revendiquer et protester pour ce qui peut être considéré comme une revalorisation de son travail. Pour les mères d'autistes, c'est différent : cela rentre dans le schéma classique d'une mère qui se bat pour son enfant.
Je généralise et je fais de la sociologie à 2 sous sans doute, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela pèse sur l'absence de mobilisation.
- Dame JouanneÉrudit
Je tiens à préciser que je serai ravie de me tromper!
- gauvain31Empereur
maldoror1 a écrit:gauvain31 a écrit:Oui le mépris et déconsidération je comprends tout à fait Maldoror, cela se voit très bien dans l'évolution du métier d'instituteur. Mais bon , le métier de médecin se féminise aussi....
Mais la question est "pourquoi une femme aurait-elle moins la capacité de se mobiliser qu'un homme ?" Toutes les femmes n'ont pas intégré, et heureusement, qu'elle étaient des êtres inférieurs aux hommes
Oui c'est vrai, je viens de relire votre question à Dame Jouanne. En effet, je ne vois pas non plus en quoi les femmes se mobilisent moins (cf d'ailleurs l'autre fil consacré aux mères d'enfants autistes!)
Oui avec deux exemples historiques:
- InvitéInvité
Dame Jouanne a écrit:Justement, cette parité à la manif ne correspond pas à la répartition des effectifs dans la majorité des établissements avec une très forte majorité de femmes.gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Je le répète, je peux me tromper, mais à écouter certaines réactions de collègues femmes, pourtant soucieuses de bien faire leur métier, j'ai eu l'impression qu'elle considéraient un peu leur métier comme un métier "d'appoint", moins important que celui de leur compagnon (avec plus de contraintes, des horaires de fou...) et que, tant que les 18h de présence et la sécurité de l'emploi étaient à peu près maintenus, il n'y avait pas vraiment urgence à se battre.
Et puis, c'est reconnu, une femme en entreprise a beaucoup plus de mal qu'un homme à réclamer une augmentation de salaire. On peut extrapoler en disant qu'une enseignante femme aura plus de mal à revendiquer et protester pour ce qui peut être considéré comme une revalorisation de son travail. Pour les mères d'autistes, c'est différent : cela rentre dans le schéma classique d'une mère qui se bat pour son enfant.
Je généralise et je fais de la sociologie à 2 sous sans doute, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela pèse sur l'absence de mobilisation.
Oh non, je ne pense pas qu'il s'agisse de se tromper ou non, mais je suis abasourdie par le discours de certaines de vos collègues !!! Quel professeur ne travaille pas entre 40 et 45 heures par semaine, sans compter le temps de trajet parfois ahurissant? Et pour un salaire...(censure!)
- gauvain31Empereur
Dame Jouanne a écrit:Justement, cette parité à la manif ne correspond pas à la répartition des effectifs dans la majorité des établissements avec une très forte majorité de femmes.gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Je le répète, je peux me tromper, mais à écouter certaines réactions de collègues femmes, pourtant soucieuses de bien faire leur métier, j'ai eu l'impression qu'elle considéraient un peu leur métier comme un métier "d'appoint", moins important que celui de leur compagnon (avec plus de contraintes, des horaires de fou...) et que, tant que les 18h de présence et la sécurité de l'emploi étaient à peu près maintenus, il n'y avait pas vraiment urgence à se battre.
Et puis, c'est reconnu, une femme en entreprise a beaucoup plus de mal qu'un homme à réclamer une augmentation de salaire. On peut extrapoler en disant qu'une enseignante femme aura plus de mal à revendiquer et protester pour ce qui peut être considéré comme une revalorisation de son travail. Pour les mères d'autistes, c'est différent : cela rentre dans le schéma classique d'une mère qui se bat pour son enfant.
Je généralise et je fais de la sociologie à 2 sous sans doute, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela pèse sur l'absence de mobilisation.
Il y a quand même une différence majeure avec le privé: c'est qu'à compétence égale, le salaire est égal dans la fonction publique. Après je te rejoins sur un point: lors de la réforme du lycée en 2010, les collègues féminines les plus en rognes étaient celles qui avaient justement des enfants jeunes qui voyaient ce qu'allait devenir le lycée dans quelques années... Mais actuellement, beaucoup de collègues féminines sont justement maman (fort renouvellement de la profession depuis quelques années): il devraient justement y avoir une très forte mobilisation.... Or, jeudi j'ai vu beaucoup de femmes âgées dont les enfant sont déjà la fac.... Alors pourquoi mes jeunes collègues femmes ne se battent-elles pas pour leurs enfants?
- Dame JouanneÉrudit
Effectivement : deux excellents contre exemples gauvain!
Reste alors une question : pourquoi une quasi parité à la manif toulousaine alors qu'elle se retrouve de moins en moins dans les établissements?
Maldoror1 : oui, je suis d'accord! Mais la relative flexibilité de notre travail invisible nous rend plus disponible pour la vie de tout les jours : aller chercher les enfants, les amener à la piscine, à l'équitation,... Si il y a besoin de prendre une journée pour enfant malade, de libérer le mercredi, c'est en général le conjoint enseignant qui le fait. De là à déduire que nous avons moins de travail ou que celui-ci est moins important, il n'y a qu'un pas... que je ne fais pas mais que certains font.
Reste alors une question : pourquoi une quasi parité à la manif toulousaine alors qu'elle se retrouve de moins en moins dans les établissements?
Maldoror1 : oui, je suis d'accord! Mais la relative flexibilité de notre travail invisible nous rend plus disponible pour la vie de tout les jours : aller chercher les enfants, les amener à la piscine, à l'équitation,... Si il y a besoin de prendre une journée pour enfant malade, de libérer le mercredi, c'est en général le conjoint enseignant qui le fait. De là à déduire que nous avons moins de travail ou que celui-ci est moins important, il n'y a qu'un pas... que je ne fais pas mais que certains font.
- CleroliDoyen
Si je dois me fier à mes observations empiriques (plusieurs établissements que je connais), les enseignantes sont pour beaucoup célibataires ou divorcées. Leur salaire est donc loin d'être un salaire d'appoint et ça peut aussi expliquer qu'elles réfléchissent à deux fois avant de faire grève.Dame Jouanne a écrit:Justement, cette parité à la manif ne correspond pas à la répartition des effectifs dans la majorité des établissements avec une très forte majorité de femmes.gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Je le répète, je peux me tromper, mais à écouter certaines réactions de collègues femmes, pourtant soucieuses de bien faire leur métier, j'ai eu l'impression qu'elle considéraient un peu leur métier comme un métier "d'appoint", moins important que celui de leur compagnon (avec plus de contraintes, des horaires de fou...) et que, tant que les 18h de présence et la sécurité de l'emploi étaient à peu près maintenus, il n'y avait pas vraiment urgence à se battre.
Et puis, c'est reconnu, une femme en entreprise a beaucoup plus de mal qu'un homme à réclamer une augmentation de salaire. On peut extrapoler en disant qu'une enseignante femme aura plus de mal à revendiquer et protester pour ce qui peut être considéré comme une revalorisation de son travail. Pour les mères d'autistes, c'est différent : cela rentre dans le schéma classique d'une mère qui se bat pour son enfant.
Je généralise et je fais de la sociologie à 2 sous sans doute, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela pèse sur l'absence de mobilisation.
- trompettemarineMonarque
+1Cleroli a écrit:
Si je dois me fier à mes observations empiriques (plusieurs établissements que je connais), les enseignantes sont pour beaucoup célibataires ou divorcées. Leur salaire est donc loin d'être un salaire d'appoint et ça peut aussi expliquer qu'elles réfléchissent à deux fois avant de faire grève.
Chez nous sur la dizaine de collègues femmes de notre matière, 4 sont seules avec enfants. Même agrégées pour certaines, elles ont parfois du mal à finir le mois ou à partir en vacances.
- Dame JouanneÉrudit
L'absence de professeurs mères de jeunes enfants aux manifs est simple : qui garde les enfants ou qui les récupère à la sortie de l'école?Cleroli a écrit:Si je dois me fier à mes observations empiriques (plusieurs établissements que je connais), les enseignantes sont pour beaucoup célibataires ou divorcées. Leur salaire est donc loin d'être un salaire d'appoint et ça peut aussi expliquer qu'elles réfléchissent à deux fois avant de faire grève.Dame Jouanne a écrit:Justement, cette parité à la manif ne correspond pas à la répartition des effectifs dans la majorité des établissements avec une très forte majorité de femmes.gauvain31 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Il y a évidemment un mélange de causes :
- d'un côté des syndicats divisés et étonnamment peu efficaces que ce soit en communication ou organisation (je sais, je radote mais personne ne m'a encore expliqué l'absence de réaction juste après la publication du décret sur la réforme, un lendemain de grève en plus!)
- de l'autre des enseignants dans l'ensemble très passifs. Quand on compte le nombre de grèves sans lendemain et sans résultats, ça ne motive pas vraiment... Et puis on nous culpabilise pas mal : de quoi nous plaignons nous, nous qui avons la sécurité de l'emploi ? Je peux me tromper totalement, mais la forte féminisation du métier me semble aussi jouer dans l'absence de mobilisation forte.
Est-ce que tu peux développer ce dernier point stp? Jeudi à la manif toulousaine, j'avais vu autant d'hommes que de femmes.....
Je le répète, je peux me tromper, mais à écouter certaines réactions de collègues femmes, pourtant soucieuses de bien faire leur métier, j'ai eu l'impression qu'elle considéraient un peu leur métier comme un métier "d'appoint", moins important que celui de leur compagnon (avec plus de contraintes, des horaires de fou...) et que, tant que les 18h de présence et la sécurité de l'emploi étaient à peu près maintenus, il n'y avait pas vraiment urgence à se battre.
Et puis, c'est reconnu, une femme en entreprise a beaucoup plus de mal qu'un homme à réclamer une augmentation de salaire. On peut extrapoler en disant qu'une enseignante femme aura plus de mal à revendiquer et protester pour ce qui peut être considéré comme une revalorisation de son travail. Pour les mères d'autistes, c'est différent : cela rentre dans le schéma classique d'une mère qui se bat pour son enfant.
Je généralise et je fais de la sociologie à 2 sous sans doute, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela pèse sur l'absence de mobilisation.
Et avec notre salaire ... (censuré!), beaucoup plus bas qu'il y a quelques années, faire grève devient plus difficile. Le gouvernement a trouvé le moyen d'arrêter les grèves enseignantes tout en faisant des économies : dévaloriser notre salaire!
- Dame JouanneÉrudit
C'est pourquoi je me serai attendu à plus de combattivité de la part de celles qui ont un conjoint qui gagne bien, voire très bien, sa vie et ont donc moins de problèmes financiers à priori. Or, ce n'est pas vraiment le cas, si je me base sur certains exemples dans mon entourage...Cleroli a écrit:
Si je dois me fier à mes observations empiriques (plusieurs établissements que je connais), les enseignantes sont pour beaucoup célibataires ou divorcées. Leur salaire est donc loin d'être un salaire d'appoint et ça peut aussi expliquer qu'elles réfléchissent à deux fois avant de faire grève.
- amethysteDoyen
Moi, ce que je ne comprends pas, ce sont mes collègues qui ont de jeunes enfants, qui sont contre la réforme, qui s'inquiètent de celle-ci pour leurs ET leurs enfants, mais ne se bougent pas plus que ça (et ce ne sont pas des femmes célibataires ou divorcées). J'en suis au stade où je me dis que les miens y auront échappé de justesse et que j'ai fait tout ce que j'ai pu contre cette réforme. Si les premiers concernés sont aussi passifs....
- InvitéInvité
+10000. Je ne comprends pas non plus, et je suis, comme nombre d'entre nous ici, très inquiète pour la scolarité de nos enfants et petits-enfants. Je me demande déjà avec angoisse comment ma fille (deux ans et demi!) pourra faire du latin et de l'allemand, c'est vous dire...amethyste a écrit:Moi, ce que je ne comprends pas, ce sont mes collègues qui ont de jeunes enfants, qui sont contre la réforme, qui s'inquiètent de celle-ci pour leurs ET leurs enfants, mais ne se bougent pas plus que ça (et ce ne sont pas des femmes célibataires ou divorcées). J'en suis au stade où je me dis que les miens y auront échappé de justesse et que j'ai fait tout ce que j'ai pu contre cette réforme. Si les premiers concernés sont aussi passifs....
Et votre signature, Améthyste, illustre parfaitement nos propos!
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