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- AnacycliqueÉrudit
Il me semble bien, Serge; c'est ce que j'ai entendu dire par mon ex-binôme, ds une autre académie à présent. A confirmer (je ne saurais le faire car je suis hors jeu depuis Noël cause bébé; cette question m'intéresse bcp car je fonctionnais par axes avec concl/synthèse leçon). J'espère que d'autres nous éclaireront.Serge a écrit:L'étude par axes de lecture passe bien à la trappe ?
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"Faire ce que l'on dit et dire ce que l'on fait. Passer aux actes afin de faire sa part."
- PouceNiveau 9
Carolune a écrit:Pouce, je suis moi aussi très intéressée par ta démarche. Pourrais-tu m'en dire plus s'il te plait ?
Pas de problème. Envoie-moi ton mail.
- anthinéaGuide spirituel
Bon techniquement, il faut faire quoi maintenant ?
Rester sur les ressentis et ne plus donner de questionnaire ?
Construire une synthèse sur des "ressentis" seulement ?
Faire que de l'oral ?
Rester sur les ressentis et ne plus donner de questionnaire ?
Construire une synthèse sur des "ressentis" seulement ?
Faire que de l'oral ?
- HerrelisGrand sage
Alors, en fin d'année, je me suis livrée avec les 6ème à un petit test issu d'une formation qu'on avait eu sur l'enseignement explicite. Avec des "petits" c'est un bon départ et ça permet d'axer sur la compréhension :
Je distribue le texte, ils le lisent en silence.
Je le lis à voix haute (sans expliquer le vocabulaire).
Un élève le lit.
On retourne le texte et là, le but est que chacun dise ce qu'il a compris : que raconte le texte, qui sont les personnages, etc... je note au tableau ce qu'ils disent et on part de là. Ça dure un bon quart d'heure et ça me permet de voir où ils butent sur la compréhension, et d'arriver à la fin au fait que le texte est globalement compris par tous.
Après, je passe aux questions : sens et forme (je pars en général de la forme vers le sens).
On conclut.
EDIT : oups, vu .
Je distribue le texte, ils le lisent en silence.
Je le lis à voix haute (sans expliquer le vocabulaire).
Un élève le lit.
On retourne le texte et là, le but est que chacun dise ce qu'il a compris : que raconte le texte, qui sont les personnages, etc... je note au tableau ce qu'ils disent et on part de là. Ça dure un bon quart d'heure et ça me permet de voir où ils butent sur la compréhension, et d'arriver à la fin au fait que le texte est globalement compris par tous.
Après, je passe aux questions : sens et forme (je pars en général de la forme vers le sens).
On conclut.
EDIT : oups, vu .
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- anthinéaGuide spirituel
Je compte faire la même chose mais en rédigeant les réponses au questionnaire. On peut me le reprocher ou pas ?
- HerrelisGrand sage
Quand je dis on conclue, on fait un bilan à partir de ce qu'ils ont relevé en fait. La plupart du temps, je donne un truc à trou à compléter.Iphigénie a écrit:Cela me paraît très bien! (Sauf la conclusion )
Après, je suis preneuse d'autres idées! La fameuse trace écrite est le machin que je ne maîtrise pas (probablement parce que mon cours tient en général sur un timbre poste? :p)
Anthinea : je dirais que non, c'est ce que je fais. Je les oblige à rédiger les réponses, on corrige et je mets un corrigé au tableau en leur expliquant que ce que je veux c'est une phrase complète pas mot pour mot ce que je mets.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- anthinéaGuide spirituel
Je fais presque comme toi !
Synthèse à trous et réponses au questionnaire videoprojeté en sixieme
Prise de notes après correction collégiale , texte commenté ( surligné, encadré, souligné ) vidéoprojeté et synthèse à rédiger pour les 3 emes.
Bref, je continuerai comme je sais faire.
Synthèse à trous et réponses au questionnaire videoprojeté en sixieme
Prise de notes après correction collégiale , texte commenté ( surligné, encadré, souligné ) vidéoprojeté et synthèse à rédiger pour les 3 emes.
Bref, je continuerai comme je sais faire.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Iphigénie a écrit:Je ne sais pas si ce que je vais dire est pertinent et j'ai bien conscience que je n'enseigne plus en collège depuis très longtemps, je propose donc mes remarques comme celles d'un Candide, de l'extérieur, à toutes fins utiles:
j'ai l'impression à voir ce que vous faites en collège que vous passez beaucoup de temps en techniques, fiches, organisations ingénieuses pour faire écrire. Or en seconde ce qui me frappe, c'est surtout l'absence de sensibilité des élèves: leurs difficultés à expliquer les textes me semblent venir de ce qu'ils cherchent justement des réponses techniques au lieu de sentir les textes et d'être portés par eux .
Ce qui m'amène à m'interroger sur le fait que la lecture en collège est peut-être plus essentielle que le repérage des figures de style, et aussi la "mise en bouche" par la récitation ou tout simplement la lecture à voix haute. Discuter des textes plus que les analyser dans les premiers temps serait peut-être plus payant? Enfin j'en sais rien, mais c'est ce que je ressens en lisant les mises en scènes ingénieuses( trop?) de la classe en groupes, îlots et autres processus et les tableaux de repérage exigeants (trop?) en relevés, identification, commentaire (qui, me semble-t-il, m'aurait paru très fastidieux en 5e )...
(tout ça en marchant sur des œufs et sans vouloir faire de leçon à quiconque, œuf corse. )
Malheureusement, dès qu'on parle, au sujet d'une œuvre, de sensibilité, d'émotion, de joies et de peines, de beauté et de laideur, de bien et de mal, on passe pour un arriéré. Le technicisme, en dépit de son échec quasi total (la presque disparition de la filière littéraire suffit à le prouver), est toujours considéré comme le nec plus ultra.
Pour revenir au sujet initial, j'organise mes cours de lecture globalement comme suit (avec nombre de variations suivant le sujet et les circonstances) :
- Rappel, par les élèves, de choses vues lors des cours précédents, qui peuvent éclairer le texte.
- Bref cours magistral, par mes soins, pour présenter le texte, son auteur, la période. Je dis en quoi ce texte est intéressant, en quoi il est bon de le connaitre, de l'avoir lu.
- Lecture, d'abord par moi.
- Etude de vocabulaire : pas forcément les mots les plus rares, mais les mots-clefs du texte. J'essaie aussi de montrer le maximum de choses (plantes, objets, lieux, etc.) afin que les élèves puissent visualiser le texte, accrocher des images aux mots. J'essaie de rester le plus concret possible, car les élèves en ont besoin, tant leur vocabulaire est pauvre.
- Questions/réponses, en alternant écrit et oral. Les élèves ont une feuille de brouillon sur laquelle poser de temps en temps leur réflexion, en silence, avant de répondre. De cette façon, les plus bavards ne monopolisent pas le cours.
- Leçon écrite, à recopier et à apprendre. En général, quelques définitions importantes.
- Discussion libre, pour que les élèves donnent leur avis sur le texte. Je préfère le faire à la fin plutôt qu'au début, car les élèves ont besoin de matière pour donner un avis éclairé. Si on les laisse s'exprimer trop tôt, à partir de rien, même lorsqu'ils sont de bonne volonté, ça part dans tous les sens.
Quelque chose que j'aimerais tenter est de placer l'étude de vocabulaire avant la lecture, afin que les élèves aient déjà des images en tête avant d'aborder le texte.
- NadejdaGrand sage
En 6e, et même en 5e, je trouve qu'on n'est pas forcément obligé d'être crispé sur un questionnaire et son corrigé (après tout, on ne va pas épuiser le sens d'un texte avec des élèves aussi jeunes).
A cet âge ils participent très volontiers et on peut mener de bons échanges avec eux après une phase importante
- de contextualisation littéraire et culturelle (pourquoi l'évêque suscite-t-il un tel respect dans Les Misérables et, de manière générale, dans la société du XIXe siècle ?),
- de vocabulaire (il faut leur montrer les mots concrets ! et d'ailleurs, ça ressemble à quoi, un évêque ?)
- et de compréhension (comme tu le décris, Herrelis, c'est-à-dire en partant de choses simples puis en s'attardant sur des détails signifiants du texte qui les amènent à le relire de manière plus attentive - on peut aussi envisager, quand on sent que le texte sera difficile à comprendre, de petits exercices dans lesquels sont mélangées des phrases vraies et fausses sur le texte, à eux de chercher dans le texte des indices justifiant chaque proposition, on peut leur demander de donner un autre titre au texte ou à plusieurs paragraphes, de dessiner pourquoi pas ce qu'ils croient voir en lisant un poème - ils comprendront peut-être mieux que la poésie est un monde à elle seule - etc.).
Je trouve que les petites classes ont souvent une perception assez intuitive de la musicalité d'un texte, de sa beauté, des émotions, parfois contrastées, que le narrateur cherche à susciter chez son lecteur (ce n'est pas le moment de parler avec eux des "intentions de l'auteur" mais essayer de démêler avec eux pourquoi Roland ne suscite plus d'emblée de l'admiration chez des lecteurs du XXe siècle est assez intéressant). Pour peu qu'on les y pousse, ils réagissent très facilement aux motivations des personnages, aux valeurs que ceux-ci défendent ou rejettent (une nouvelle comme Aux champs se prête magnifiquement à l'exercice après qu'on en a fait l'étude).
Au collège, apprendre aux élèves à bien lire un texte, à savoir s'y repérer, pouvoir en faire un résumé et, guidés par le professeur, trouver ce qui en fait la beauté (vraiment hein !) et l'intérêt ça me semble l'essentiel.
Quand il m'arrive de donner un petit questionnaire, souvent je le ramasse et le corrige, parfois le note d'une manière ou d'une autre (sur 5, en bonus...) pour qu'ils sachent où ils en sont, eux, mais on ne le corrige pas de A à Z en classe, on va tout de suite à l'essentiel. J'essaierai de réduire cette année mes synthèses, que je trouve encore trop longues, trop analytiques, alors que j'ai déjà si peu de temps pour travailler le vocabulaire et l'écriture comme je le souhaiterais.
En 4e et en 3e on peut progressivement passer à des argumentations plus poussées, guidées par des questionnaires de moins en moins directifs (une grande question ou, disons, deux "axes" importants que l'élève développera en choisissant ou non d'être aidé par des "coups de pouce"). Ce qui est dommage c'est que l'appétence pour la littérature diminue souvent à partir de la 4e... Une heure de lectures hors cadre scolaire, données "gratuitement" par le professeur, sans le texte sous les yeux, puis un temps d'échanges leur donneraient peut-être le sentiment que la littérature peut les émerveiller, les faire rêver, bondir, pleurer (?) comme le font différemment les films ou séries qu'ils regardent. Certains élèves ont oublié que la littérature exerce aussi leur sensibilité et leur perception de la beauté, du rythme...
Pour le théâtre, à mon sens, un bon travail sur la mise en voix et/ou la mise en scène peut faire office de "lecture analytique". On peut également leur distribuer certaines scènes sans les didascalies et leur demander de les reconstituer : c'est difficile au début mais l'exercice demande, pour le coup, une vraie visualisation de ce qui pourrait se passer sur scène.
Désolée, mes remarques sont très décousues... Je réagissais au départ à l'omniprésence des questionnaires.
A cet âge ils participent très volontiers et on peut mener de bons échanges avec eux après une phase importante
- de contextualisation littéraire et culturelle (pourquoi l'évêque suscite-t-il un tel respect dans Les Misérables et, de manière générale, dans la société du XIXe siècle ?),
- de vocabulaire (il faut leur montrer les mots concrets ! et d'ailleurs, ça ressemble à quoi, un évêque ?)
- et de compréhension (comme tu le décris, Herrelis, c'est-à-dire en partant de choses simples puis en s'attardant sur des détails signifiants du texte qui les amènent à le relire de manière plus attentive - on peut aussi envisager, quand on sent que le texte sera difficile à comprendre, de petits exercices dans lesquels sont mélangées des phrases vraies et fausses sur le texte, à eux de chercher dans le texte des indices justifiant chaque proposition, on peut leur demander de donner un autre titre au texte ou à plusieurs paragraphes, de dessiner pourquoi pas ce qu'ils croient voir en lisant un poème - ils comprendront peut-être mieux que la poésie est un monde à elle seule - etc.).
Je trouve que les petites classes ont souvent une perception assez intuitive de la musicalité d'un texte, de sa beauté, des émotions, parfois contrastées, que le narrateur cherche à susciter chez son lecteur (ce n'est pas le moment de parler avec eux des "intentions de l'auteur" mais essayer de démêler avec eux pourquoi Roland ne suscite plus d'emblée de l'admiration chez des lecteurs du XXe siècle est assez intéressant). Pour peu qu'on les y pousse, ils réagissent très facilement aux motivations des personnages, aux valeurs que ceux-ci défendent ou rejettent (une nouvelle comme Aux champs se prête magnifiquement à l'exercice après qu'on en a fait l'étude).
Au collège, apprendre aux élèves à bien lire un texte, à savoir s'y repérer, pouvoir en faire un résumé et, guidés par le professeur, trouver ce qui en fait la beauté (vraiment hein !) et l'intérêt ça me semble l'essentiel.
Quand il m'arrive de donner un petit questionnaire, souvent je le ramasse et le corrige, parfois le note d'une manière ou d'une autre (sur 5, en bonus...) pour qu'ils sachent où ils en sont, eux, mais on ne le corrige pas de A à Z en classe, on va tout de suite à l'essentiel. J'essaierai de réduire cette année mes synthèses, que je trouve encore trop longues, trop analytiques, alors que j'ai déjà si peu de temps pour travailler le vocabulaire et l'écriture comme je le souhaiterais.
En 4e et en 3e on peut progressivement passer à des argumentations plus poussées, guidées par des questionnaires de moins en moins directifs (une grande question ou, disons, deux "axes" importants que l'élève développera en choisissant ou non d'être aidé par des "coups de pouce"). Ce qui est dommage c'est que l'appétence pour la littérature diminue souvent à partir de la 4e... Une heure de lectures hors cadre scolaire, données "gratuitement" par le professeur, sans le texte sous les yeux, puis un temps d'échanges leur donneraient peut-être le sentiment que la littérature peut les émerveiller, les faire rêver, bondir, pleurer (?) comme le font différemment les films ou séries qu'ils regardent. Certains élèves ont oublié que la littérature exerce aussi leur sensibilité et leur perception de la beauté, du rythme...
Pour le théâtre, à mon sens, un bon travail sur la mise en voix et/ou la mise en scène peut faire office de "lecture analytique". On peut également leur distribuer certaines scènes sans les didascalies et leur demander de les reconstituer : c'est difficile au début mais l'exercice demande, pour le coup, une vraie visualisation de ce qui pourrait se passer sur scène.
Désolée, mes remarques sont très décousues... Je réagissais au départ à l'omniprésence des questionnaires.
- ThalieGrand sage
Ce que tu dis rejoint parfaitement le discours des IPR de mon académie en matière de L.A.Iphigénie a écrit:Je ne sais pas si ce que je vais dire est pertinent et j'ai bien conscience que je n'enseigne plus en collège depuis très longtemps, je propose donc mes remarques comme celles d'un Candide, de l'extérieur, à toutes fins utiles:
j'ai l'impression à voir ce que vous faites en collège que vous passez beaucoup de temps en techniques, fiches, organisations ingénieuses pour faire écrire. Or en seconde ce qui me frappe, c'est surtout l'absence de sensibilité des élèves: leurs difficultés à expliquer les textes me semblent venir de ce qu'ils cherchent justement des réponses techniques au lieu de sentir les textes et d'être portés par eux .
Ce qui m'amène à m'interroger sur le fait que la lecture en collège est peut-être plus essentielle que le repérage des figures de style, et aussi la "mise en bouche" par la récitation ou tout simplement la lecture à voix haute. Discuter des textes plus que les analyser dans les premiers temps serait peut-être plus payant? Enfin j'en sais rien, mais c'est ce que je ressens en lisant les mises en scènes ingénieuses( trop?) de la classe en groupes, îlots et autres processus et les tableaux de repérage exigeants (trop?) en relevés, identification, commentaire (qui, me semble-t-il, m'aurait paru très fastidieux en 5e )...
(tout ça en marchant sur des œufs et sans vouloir faire de leçon à quiconque, œuf corse. )
Mais tout comme le dit Serge, lors des liaisons collège/lycée, les collègues réclamaient des listes de figure de style et s'indignaient que les élèves n'aient pas plus de connaissances techniques. J'étais désespérée...
- zinzinuleNiveau 8
Nadejda je me retrouve dans ce que tu décris ; ça parait très souple, comme manière de faire, et très ouvert.
- ThalieGrand sage
C'est intéressant P-H mais je ferais les choses à l'envers. Les élèves ne parlent pas sur rien puisqu'il y a justement ce texte qui est au centre du cours. Je trouve dommage de ne pas partir de là.
Toutefois, le grand malentendu que j'entends partout est d'en rester aux impressions des élèves. Il n'en est pas question. Nous sommes des professeurs de Lettres et nous nous devons d'accompagner les élèves dans l'interprétation des textes. Voir ce qu'en disent Anne Vibert ou Patrick Laudet.
http://media.eduscol.education.fr/file/Francais/09/5/LyceeGT_Ressources_Francais_Explication_Laudet_182095.pdf
http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/lettres/litterature/index.php?post/2014_Le-sujet-lecteur-en-classe_Anne-Vibert
Toutefois, le grand malentendu que j'entends partout est d'en rester aux impressions des élèves. Il n'en est pas question. Nous sommes des professeurs de Lettres et nous nous devons d'accompagner les élèves dans l'interprétation des textes. Voir ce qu'en disent Anne Vibert ou Patrick Laudet.
http://media.eduscol.education.fr/file/Francais/09/5/LyceeGT_Ressources_Francais_Explication_Laudet_182095.pdf
http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/lettres/litterature/index.php?post/2014_Le-sujet-lecteur-en-classe_Anne-Vibert
- DREYDREYNiveau 3
Pouce a écrit:Carolune a écrit:Pouce, je suis moi aussi très intéressée par ta démarche. Pourrais-tu m'en dire plus s'il te plait ?
Pas de problème. Envoie-moi ton mail.
Bonjour Pouce,
Pourrais-je également en profiter?
Merci.
- PouceNiveau 9
Vous avez été plusieurs à me demander des précisions sur ma façon de travailler en lecture. Je vous copie ce que j'ai envoyé à une néo en juillet. Rien de bien orignal en somme. J'ai longtemps travaillé l'explication à l'oral mais cette année une lassitude est arrivée car j'avais peu d'élèves qui participaient. J'ai donc voulu les motiver.
Je donne à chaque élève un mot servant à l’analyse du texte (pour la scène avec les chandeliers dans Les Misérables, j’ai donné stupéfaction / hostilité/ bienveillance / pardon et rédemption).
La distribution se fait de manière aléatoire : je donne à chaque élève un papier avec un mot en couleur. Selon le nombre d’élèves, il y aura par exemple trois stupéfaction en rouge et deux en vert pour éviter par la suite un groupe de cinq.
Chaque élève lit le texte et écrit sur un brouillon tout ce qu’il peut dire sur le mot, en utilisant éventuellement le dictionnaire.
Je projette au tableau les mots en couleur.
Dès qu’un élève a rédigé quelque chose de réfléchi (pas forcément exact), j’inscris son nom sous le mot qui lui correspond. Les groupes se constituent ainsi petit à petit.
Chaque groupe doit ensuite me rendre une feuille qui synthétise leurs remarques.
Le lendemain, je projette une synthèse de tous les groupes pour chaque mot et on réfléchit ensemble en reprenant le texte.
Si on a le temps, on rédige un commentaire.
Les avantages : obliger chaque élève à écrire quelque chose (si un élève n’a rien écrit, il n’intègre pas de groupe et est sanctionné pour absence de travail), amener les élèves à confronter leurs idées.
Les inconvénients : difficile à mener dans les petites classes, dans les classes agitées ou à effectif important.
Je pense peut-être revoir la distribution aléatoire de manière à ne pas donner des mots plus difficiles à expliquer aux élèves faibles. Pour cela, il faut attendre de mieux connaître les élèves.
Je vais avoir des classes de 2nde pour la première fois de ma carrière. Je vais peut-être tester.
Je donne à chaque élève un mot servant à l’analyse du texte (pour la scène avec les chandeliers dans Les Misérables, j’ai donné stupéfaction / hostilité/ bienveillance / pardon et rédemption).
La distribution se fait de manière aléatoire : je donne à chaque élève un papier avec un mot en couleur. Selon le nombre d’élèves, il y aura par exemple trois stupéfaction en rouge et deux en vert pour éviter par la suite un groupe de cinq.
Chaque élève lit le texte et écrit sur un brouillon tout ce qu’il peut dire sur le mot, en utilisant éventuellement le dictionnaire.
Je projette au tableau les mots en couleur.
Dès qu’un élève a rédigé quelque chose de réfléchi (pas forcément exact), j’inscris son nom sous le mot qui lui correspond. Les groupes se constituent ainsi petit à petit.
Chaque groupe doit ensuite me rendre une feuille qui synthétise leurs remarques.
Le lendemain, je projette une synthèse de tous les groupes pour chaque mot et on réfléchit ensemble en reprenant le texte.
Si on a le temps, on rédige un commentaire.
Les avantages : obliger chaque élève à écrire quelque chose (si un élève n’a rien écrit, il n’intègre pas de groupe et est sanctionné pour absence de travail), amener les élèves à confronter leurs idées.
Les inconvénients : difficile à mener dans les petites classes, dans les classes agitées ou à effectif important.
Je pense peut-être revoir la distribution aléatoire de manière à ne pas donner des mots plus difficiles à expliquer aux élèves faibles. Pour cela, il faut attendre de mieux connaître les élèves.
Je vais avoir des classes de 2nde pour la première fois de ma carrière. Je vais peut-être tester.
- doctor whoDoyen
Très intéressant.
J'ai déjà vu faire un truc semblable, mais la prof filait aux élèves un grand nombre de mots susceptibles d'aiguiller les élèves dans l'interprétation.
Je pense tester cette année.
J'ai déjà vu faire un truc semblable, mais la prof filait aux élèves un grand nombre de mots susceptibles d'aiguiller les élèves dans l'interprétation.
Je pense tester cette année.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- *Plume*Niveau 10
Bonsoir,
Je me permets de faire remonter ce fil car il fait écho aux questions que je me pose actuellement.
Voilà, je pense que je ne sais pas faire correctement une lecture analytique au collège.
Mon mode de fonctionnement : je lis le texte - les élèves font quelques remarques à l'oral (personnages, de quoi ça parle) - je donne un questionnaire avec une difficulté progressive qui contient des questions de compréhension puis d'analyse qui pointent ce que je veux leur montrer dans le texte - les élèves travaillent à l'écrit - on corrige - on fait le bilan à partir d'une question qui résume l'intérêt du texte
Je sens bien que toute l'explication vient de moi et que les élèves ne sont pas du tout acteurs de la compréhension et de l'analyse du texte. Je sais que ma méthode empêche les élèves de savoir expliquer un texte par eux-mêmes puisque je les guide à chaque fois.
Le souci est que je n'arrive pas à faire autrement. J'ai testé le fameux "Quelles sont vos impressions, que peut-on dire sur ce texte?" et j'ai passé l'une des pires heures de ma vie : face au silence des élèves je ne savais pas les relancer, et quand ils disaient quelque chose, je ne savais pas quoi en faire, j'étais incapable de rebondir sur leur remarque. L'horreur.
Lors de cette heure, on a fait beaucoup d'oral et je sentais que je perdais les élèves, que ça commençait à s'agiter. Avec mes questionnaires au moins, tous les élèves sont à l'écrit et réfléchissent, au moins pour les questions simples de compréhension. Mais bon, c'est toujours la même chose et je sens que je suis à côté de la plaque en leur faisant faire ça.
Bref, je suis perdue et je souhaiterais améliorer ma pratique de la lecture analytique. Comment puis-je faire une lecture analytique sans forcément passer par un questionnaire écrit et en évitant le "Quelles sont vos impressions?" qui crée autant le silence chez moi que chez les élèves?
Merci d'avance pour votre aide et pour votre indulgence.
Je me permets de faire remonter ce fil car il fait écho aux questions que je me pose actuellement.
Voilà, je pense que je ne sais pas faire correctement une lecture analytique au collège.
Mon mode de fonctionnement : je lis le texte - les élèves font quelques remarques à l'oral (personnages, de quoi ça parle) - je donne un questionnaire avec une difficulté progressive qui contient des questions de compréhension puis d'analyse qui pointent ce que je veux leur montrer dans le texte - les élèves travaillent à l'écrit - on corrige - on fait le bilan à partir d'une question qui résume l'intérêt du texte
Je sens bien que toute l'explication vient de moi et que les élèves ne sont pas du tout acteurs de la compréhension et de l'analyse du texte. Je sais que ma méthode empêche les élèves de savoir expliquer un texte par eux-mêmes puisque je les guide à chaque fois.
Le souci est que je n'arrive pas à faire autrement. J'ai testé le fameux "Quelles sont vos impressions, que peut-on dire sur ce texte?" et j'ai passé l'une des pires heures de ma vie : face au silence des élèves je ne savais pas les relancer, et quand ils disaient quelque chose, je ne savais pas quoi en faire, j'étais incapable de rebondir sur leur remarque. L'horreur.
Lors de cette heure, on a fait beaucoup d'oral et je sentais que je perdais les élèves, que ça commençait à s'agiter. Avec mes questionnaires au moins, tous les élèves sont à l'écrit et réfléchissent, au moins pour les questions simples de compréhension. Mais bon, c'est toujours la même chose et je sens que je suis à côté de la plaque en leur faisant faire ça.
Bref, je suis perdue et je souhaiterais améliorer ma pratique de la lecture analytique. Comment puis-je faire une lecture analytique sans forcément passer par un questionnaire écrit et en évitant le "Quelles sont vos impressions?" qui crée autant le silence chez moi que chez les élèves?
Merci d'avance pour votre aide et pour votre indulgence.
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- "Humeur du moment" :
Ma motivation est sans limite. Hum...
- InvitéInvité
Écoute, je faisais comme toi mes deux, trois premières années et j'en suis vraiment revenue. Je guide beaucoup les élèves, questions progressives, j'essaie de les nourrir un max de vocabulaire aussi. En fait ma découverte de Terre des lettres m'a fait comprendre beaucoup de choses, plus ou moins consciemment. Réinventer la poudre à la sauce IUFM, et voir que ça ne marche pas, et qu'on te le reproche! c'est un cercle vicieux pour l'estime de l'enseignant qui se construit (on a la même ancienneté je pense). L'élève qui construit son savoir, et comprend le texte en une heure, c'est valable sur papier. Moi je suis en REP où la nécessité d'un enseignement sutructuré et structurant est essentiel. Avant de trouver ma façon de faire dans les grandes lignes, je ne comprenais pas trop ce que j'enseignais et je culpabilisais car toute pétrie des idées pourries de l'IUFM. Maintenant ça va mieux et je fais de meilleurs cours! Donc ne doute pas trop, je pense que tu es sur la bonne voix!
- AmaliahEmpereur
Plume, pourquoi ne pas changer le questionnaire écrit en questionnaire oral et toutes les quelques questions, tu fais rédiger ou tu dictes une trace écrite, ce qui permet d'éviter que la classe s'agite et de varier les activités? Je ne donne presque jamais de questionnaire à faire à l'écrit. Mes élèves plutôt faibles ont besoin de moi pour accéder au sens du texte.
Une heure de questions écrites, ce n'est pas très vivant et ça doit lasser les élèves, tout comme une heure d'oral. Je pense qu'ils ont besoin d'activités alternées.
Une heure de questions écrites, ce n'est pas très vivant et ça doit lasser les élèves, tout comme une heure d'oral. Je pense qu'ils ont besoin d'activités alternées.
- ProvenceEnchanteur
*Plume* a écrit:
Voilà, je pense que je ne sais pas faire correctement une lecture analytique au collège.
Je pense qu'au collège, nous devons apprendre le français à nos élèves: grammaire,orthographe, conjugaison, vocabulaire, lecture, écriture... Lecture analytique me paraît une expression bien sérieuse pour dire explication de texte.
C'est bien le rôle du professeur de guider et d'éclairer ses élèves. Ont-ils compris le texte à la fin de l'explication?Je sens bien que toute l'explication vient de moi et que les élèves ne sont pas du tout acteurs de la compréhension et de l'analyse du texte.
Ce sont des collégiens, pas des lycéens.Je sais que ma méthode empêche les élèves de savoir expliquer un texte par eux-mêmes puisque je les guide à chaque fois.
Pourquoi?Mais bon, c'est toujours la même chose et je sens que je suis à côté de la plaque en leur faisant faire ça.
Quand j'arrive en cours, je sais rarement comment je vais procéder, je sais en revanche ce que je veux montrer. En fonction de la réception des élèves, on pourra travailler depuis le questionnaire écrit (qui les entraîne à la rédaction des réponses), un questionnaire oral guidé (pas de questions trop généralistes), une explication linéaire. Avec les classes faibles et molles, le travail écrit est ce qui fonctionne le mieux.Comment puis-je faire une lecture analytique sans forcément passer par un questionnaire écrit et en évitant le "Quelles sont vos impressions?" qui crée autant le silence chez moi que chez les élèves?
- Melyne5Fidèle du forum
*Plume* a écrit:Bonsoir,
Je me permets de faire remonter ce fil car il fait écho aux questions que je me pose actuellement.
Voilà, je pense que je ne sais pas faire correctement une lecture analytique au collège.
Mon mode de fonctionnement : je lis le texte - les élèves font quelques remarques à l'oral (personnages, de quoi ça parle) - je donne un questionnaire avec une difficulté progressive qui contient des questions de compréhension puis d'analyse qui pointent ce que je veux leur montrer dans le texte - les élèves travaillent à l'écrit - on corrige - on fait le bilan à partir d'une question qui résume l'intérêt du texte
Je sens bien que toute l'explication vient de moi et que les élèves ne sont pas du tout acteurs de la compréhension et de l'analyse du texte. Je sais que ma méthode empêche les élèves de savoir expliquer un texte par eux-mêmes puisque je les guide à chaque fois.
Le souci est que je n'arrive pas à faire autrement. J'ai testé le fameux "Quelles sont vos impressions, que peut-on dire sur ce texte?" et j'ai passé l'une des pires heures de ma vie : face au silence des élèves je ne savais pas les relancer, et quand ils disaient quelque chose, je ne savais pas quoi en faire, j'étais incapable de rebondir sur leur remarque. L'horreur.
Lors de cette heure, on a fait beaucoup d'oral et je sentais que je perdais les élèves, que ça commençait à s'agiter. Avec mes questionnaires au moins, tous les élèves sont à l'écrit et réfléchissent, au moins pour les questions simples de compréhension. Mais bon, c'est toujours la même chose et je sens que je suis à côté de la plaque en leur faisant faire ça.
Bref, je suis perdue et je souhaiterais améliorer ma pratique de la lecture analytique. Comment puis-je faire une lecture analytique sans forcément passer par un questionnaire écrit et en évitant le "Quelles sont vos impressions?" qui crée autant le silence chez moi que chez les élèves?
Merci d'avance pour votre aide et pour votre indulgence.
Mes 10 premières années, je faisais des questionnaires classiques parce que c'est comme cela que j'avais fait élève et que mes collègues faisaient. Puis est venue la mode des lectures analytiques et j'ai passé les10 années suivantes à tenter de m'y plier, de trouver comment faire, mais au bout du compte,j'ai eu beau lire sur le sujet et tenter d'améliorer ma pratique, je ne suis jamais vraiment parvenue à être satisfaite du résultat. Même constat que toi : des élèves qui n'ont rien à dire ou pas envie de dire, qui lisent sans comprendre ou encore qui s'exprimeent pour me faire plaisir et ne parviennent pas à sortir de la redite basique de ce qui est écrit, qui ont du mal à accepter d'interroger le texte encore et encore pour confirmer ou infirmer leurs remarques...ou qui n'ont pas les moyens( vocabulaire, syntaxe) d'exprimer leurs idees et qui ne parviennent pas à acquérir de réflexes face au texte malgré la répétition de ce type de lecture . Bref, peut être n'ai je moi même jamais réussi à les guider suffisamment mais le constat est que même lorsque ça a mieux fonctionné il n'en reste pas grand chose. Ça prend un temps et une énergie importante pour un résultat décevant . J'ai donc décidé cette année de renouer avec les bons vieux questionnaires en alternant oral et écrit et je constate qu'à l'écrit ils se mobilisent un peu plus et ne peuvent pas attendre que le copain réponde à leur place.Et puis , je pense notamment aux 3èmes; la lecture analytique ne les prépare pas assez au DNB ; écrire une réponse complète, détaillée est difficile pour les miens et l' entraînement intensif à l'ecrit est plus formateur que l'oral.
D'ailleurs je n'ai jamais trop adhèré à l'idée d'exprimer son ressenti sur un texte ...j'en aurais moi même été incapable à cet âge ayant besoin de la phase de l'écrit pour pouvoir formuler mes idées.
- ElbertaHabitué du forum
Merci Plume pour ce fil.
Je suis très intéressée par ce sujet, je me demande moi-même si je vais dans la bonne direction.
Melyne, est-ce que tu pourrais nous donner quelques exemples très précis des questions que tu poses, et nous monter à quoi ressemble un de tes questionnaires ?
Je suis très intéressée par ce sujet, je me demande moi-même si je vais dans la bonne direction.
Melyne, est-ce que tu pourrais nous donner quelques exemples très précis des questions que tu poses, et nous monter à quoi ressemble un de tes questionnaires ?
- AmaliahEmpereur
Si je me contente de donner un questionnaire écrit à des classes faibles, je ne suis pas satisfaite : les élèves n'arrivent pas à trouver la bonne réponse, je passe mon heure dans les rangs à réexpliquer sans cesse à chacun ou à chaque groupe ce que je veux qu'ils trouvent.
Je préfère travailler à l'oral avec eux, en posant des questions guidées (pas seulement leurs impressions!) et précises. Je note les mots clefs au tableau et au bout de quelques questions, je leur donne une grande question qui appelle une réponse développée et rédigée et c'est à eux de rédiger la réponse en intégrant tous les éléments qui sont au tableau.
Je préfère travailler à l'oral avec eux, en posant des questions guidées (pas seulement leurs impressions!) et précises. Je note les mots clefs au tableau et au bout de quelques questions, je leur donne une grande question qui appelle une réponse développée et rédigée et c'est à eux de rédiger la réponse en intégrant tous les éléments qui sont au tableau.
- ElbertaHabitué du forum
Je fais un peu comme toi Amallah. De toute façon ils ne cherchent pas quand les questions sont écrites, ils les écrivent et ils attendent la correction. J'arrive mieux à les solliciter à l'oral. J'ai remarqué aussi de chercher des points très précis, sous forme de tableau notamment, fonctionnait pas mal (ex : cherchez les adjectifs qui décrivent la chambre).
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