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- User28384Niveau 8
Bonjour chers collègues de philo,
Autorisez-vous, conseillez-vous ou interdisez-vous l'exploitation de l'univers d' Harry Potter dans les dissertations de vos élèves ? Quelle valeur philosophique accordez-vous à cette oeuvre ? Pénaliseriez-vous, dans une copie du baccalauréat, une analyse de cet univers ?
Questions que je me pose tout particulièrement depuis la sortie d'un HORS SERIE de PHILOSOPHIE MAGAZINE consacré à ce personnage.
Merci !
Autorisez-vous, conseillez-vous ou interdisez-vous l'exploitation de l'univers d' Harry Potter dans les dissertations de vos élèves ? Quelle valeur philosophique accordez-vous à cette oeuvre ? Pénaliseriez-vous, dans une copie du baccalauréat, une analyse de cet univers ?
Questions que je me pose tout particulièrement depuis la sortie d'un HORS SERIE de PHILOSOPHIE MAGAZINE consacré à ce personnage.
Merci !
- KilmenyEmpereur
Pour ce qui est du français, je l'accepte sans difficulté dans les dissertations de seconde, mais en première je leur dis de trouver des exemples plus convenables. Cela dit, je préfère encore trouver HP qu'aucune référence du tout.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- egometDoyen
Tout dépend de ce qu'on en dit.Kilmeny a écrit:Pour ce qui est du français, je l'accepte sans difficulté dans les dissertations de seconde, mais en première je leur dis de trouver des exemples plus convenables. Cela dit, je préfère encore trouver HP qu'aucune référence du tout.
Un élève cultivé par ailleurs ne doit pas avoir honte de parle de Harry Potter, si ça rentre dans le sujet. Celui qui parle intelligemment de Maupassant, de Flaubert et de Villiers de l'Isle-Adam n'a rien à prouver en matière de culture. Il ne risque pas de passer pour un ignare en parlant aussi de littérature de jeunesse.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- NitaEmpereur
Je ne suis pas professeur de philosophie, j'aime beaucoup Harry Potter, et je n'accorde aucune valeur philosophique à cette œuvre.
Je pense que je pourrais l'accepter dans un travail de collège comme référence. Éventuellement en seconde, à propos d'un ou deux thèmes. Je n'imagine même pas qu'il puisse être accepté en Terminale, en philosophie. Mais je ne suis pas professeur de philo.
Je pense que je pourrais l'accepter dans un travail de collège comme référence. Éventuellement en seconde, à propos d'un ou deux thèmes. Je n'imagine même pas qu'il puisse être accepté en Terminale, en philosophie. Mais je ne suis pas professeur de philo.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- KilmenyEmpereur
De nombreux thèmes philosophiques peuvent être traités avec HP : le destin, le dépassement de soi, l'amitié, la mort, l'amour, le rapport au réel, le désir, la peur, l'opposition du bien et du mal...
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- User17706Bon génie
J'ai un peu de mal à voir où cette référence se recommanderait spécifiquement. Je ne vois pas ce que ces bouquins (que j'ai lus avec plaisir à l'époque) permettraient d'aborder qui ne pût l'être, et mieux, avec d'autres références. C'est au jugé : partir de ce qu'ils connaissent certes, mais il y a l'autre impératif qui est d'élargir leur horizon.
- User17706Bon génie
C'est devenu une mode de faire la philosophie d'un peu tout ce qui passe, je trouve à titre personnel que ça s'essouffle vite.
- micaschisteMonarque
Il y a eu le numéro spécial de Philosophie lors de la sortie de la pièce de théâtre, l'enfant maudit, le 14 octobre, mais il y a aussi eu des émissions spéciales à la radio. J'ai trouvé ce point de vue original et intéressant (mais je n'ai pas fait de philo depuis la terminale).
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- egometDoyen
PauvreYorick a écrit:C'est devenu une mode de faire la philosophie d'un peu tout ce qui passe, je trouve à titre personnel que ça s'essouffle vite.
De fait.
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Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- DesolationRowEmpereur
Et Oui-oui, hein, on y pense, en philo, à Oui-oui ?
- EsméraldaGrand sage
PauvreYorick a écrit:J'ai un peu de mal à voir où cette référence se recommanderait spécifiquement. Je ne vois pas ce que ces bouquins (que j'ai lus avec plaisir à l'époque) permettraient d'aborder qui ne pût l'être, et mieux, avec d'autres références. C'est au jugé : partir de ce qu'ils connaissent certes, mais il y a l'autre impératif qui est d'élargir leur horizon.
Après il faut bien dire que la plupart des collégiens actuels n'a pas lu un seul des HP, et que pour un certain nombre, c'est difficile à lire, l'histoire n'est pas si simple, il y a beaucoup de personnages, la traduction n'est pas simplette.
HS, il est encore dispo ce Hors série ? J'ai dû passer à côté, ça m'intéresse!
- VinZTDoyen
DesolationRow a écrit:Et Oui-oui, hein, on y pense, en philo, à Oui-oui ?
Trop connoté : Mlle Chatounette, M. La Pompe, M. Culbuto, M. Bouboule …
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- EuphémiaNiveau 10
DesolationRow a écrit:Et Oui-oui, hein, on y pense, en philo, à Oui-oui ?
Cela va de soit. De nombreux thèmes philosophiques peuvent être traités avec Oui-oui : le destin, le dépassement de soi, l'amitié, le désir, la peur, le bien et le mal, le savoir, l'autorité, la conscience...
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- amourExpert
Mais en philosophie, une référence de ce genre est elle considérée comme un élément de la vie courante (oui-oui vache qui rit), ou comme un texte de référence?
Il y a quelques années, les élèves de première pas flèches que j'avais annonçaient sans trop de complexes, voire avec une certaine fierté, lire Harry Potter, mais uniquement en Anglais...citent-ils en copie de philo en Anglais assorti d'une traduction personnelle , puisque le niveau ne fait qu'augmenter?
HS: je n'ai jamais mis le nez dans Harry Potter, est-ce que je rate quelque chose?
Il y a quelques années, les élèves de première pas flèches que j'avais annonçaient sans trop de complexes, voire avec une certaine fierté, lire Harry Potter, mais uniquement en Anglais...citent-ils en copie de philo en Anglais assorti d'une traduction personnelle , puisque le niveau ne fait qu'augmenter?
HS: je n'ai jamais mis le nez dans Harry Potter, est-ce que je rate quelque chose?
- LeclochardEmpereur
Euphémia a écrit:DesolationRow a écrit:Et Oui-oui, hein, on y pense, en philo, à Oui-oui ?
Cela va de soit. De nombreux thèmes philosophiques peuvent être traités avec Oui-oui : le destin, le dépassement de soi, l'amitié, le désir, la peur, le bien et le mal, le savoir, l'autorité, la conscience...
Tu peux proposer des carottes sous vide à des invités ou préparer des toats au foie gras fait maison. Dans les deux cas, il s'agit d'entrées.
Etant donné que les oeuvres prestigieuses et riches abondent, je ne vois pas l'intérêt de recourir à Harry Potter. Une dissertation y faisant référence me serait suspecte à moins qu'elle ne contienne par ailleurs des références classiques qui prouvent l'étendue d'une culture.
Pour l'anecdote, un copain s'est "fait allumer" au bac en faisant référence aux Guignols de l'info dans sa conclusion. Il a perdu quatre points !
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- User28384Niveau 8
Merci à tous pour vos jugements éclairés.
Je continuerai donc à déconseiller à mes élèves l'exploitation d'HP dans les dissertations de Philo. J'aime beaucoup cette histoire, mais il est vrai que je l'ai toujours trouvée un peu "légère" pour l'exploiter philosophiquement.
Je suis quand même très tenté d'aller voir les animaux fantastiques !
Je continuerai donc à déconseiller à mes élèves l'exploitation d'HP dans les dissertations de Philo. J'aime beaucoup cette histoire, mais il est vrai que je l'ai toujours trouvée un peu "légère" pour l'exploiter philosophiquement.
Je suis quand même très tenté d'aller voir les animaux fantastiques !
- RabelaisVénérable
Oh, tu sais, quand j'ai lu le dernier rapport de jury du Capes de lettres modernes avant de le passer moi -même, celui-ci reprochait aux étudiants d'avoir utilisé des exemples issus d'Harry Potter... À bac +4 ... Je ne commenterai pas.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- User28384Niveau 8
A bac + 4 !
Là, quand même...
Là, quand même...
- RabelaisVénérable
Lis le rapport de Capes LM 2013, tu vas te marrerlàoùfinitlaterre a écrit:A bac + 4 !
Là, quand même...
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- User17706Bon génie
Ben voilà : à mon avis, quand on dit « à bac+4 là quand même... », c'est qu'on a répondu à la question de départ. Une référence qu'on trouve déplacée sous la plume d'un adulte n'est pas à recommander à un lycéen.
- Reine MargotDemi-dieu
Rabelais a écrit:Oh, tu sais, quand j'ai lu le dernier rapport de jury du Capes de lettres modernes avant de le passer moi -même, celui-ci reprochait aux étudiants d'avoir utilisé des exemples issus d'Harry Potter... À bac +4 ... Je ne commenterai pas.
Et une fois devenu prof, on vous encourage à faire le plus de littérature de jeunesse possible (en collège notamment) car les élèves aiment ça, dit-on. Cherchez l'erreur.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AspasieNiveau 10
Je dis souvent à mes élèves que ce qui est essentiel, ce n'est pas ce qu'ils utilisent, mais ce qu'ils font de ce qu'ils utilisent. Et c'est malheureusement là que le bât blesse. Ils ne savent pas faire usage d'un exemple autrement qu'en en faisant l'illustration d'une thèse précédemment posée. Et ils font la même chose avec les références. A partir de là, si en prime, l'exemple (ou la référence...) c'est Harry Potter qui révèle une forme de sagesse parce qu'il a peur de l'épouvantard, et donc qu'il a peur de la peur elle-même... on ne va pas loin. C'est la pensée qu'il y a derrière qui est pauvre, tout simplement. La phrase à ce sujet dans HP, non questionnée, non expliquée, passe tout simplement pour une phrase profonde et du coup, boum, voilà une illustration de la sagesse à leur yeux.
Comment pourrait-on recommander cela aux élèves ?
Maintenant, prenons la phrase de Kant concernant l'impossibilité pour l'homme de déterminer ce qu'il imagine sous le terme "bonheur" : "Or il est impossible qu'un être fini, si clairvoyant et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête !"
Evidemment, nous penserons à Harpagon et à sa cassette... mais serait-il aberrant qu'un élève pense spontanément à Picsou et à son coffre fort et son sou fétiche ? Dans l'un et l'autre cas, on a une illustration. Bien évidemment, il nous faudra expliquer à l'élève que l'exemple d'Harpagon est plus approprié que celui de Picsou dans une copie. Et entre Picsou et Harry Potter, je vois pas de grande différence (mis à part notre propre nostalgie... )
Mais le fond du fond n'est pas là.
Prendre un exemple pour illustrer un texte qu'on commente est utile. Cela permet de montrer qu'on a compris l'idée de l'auteur. Et comme c'est cette idée qu'il s'agit d'expliquer et sur laquelle on va revenir ensuite, tout va bien.
En revanche, dans une dissertation, si l'exemple ne sert qu'à illustrer une thèse que l'on a précédemment posée, mais que l'on ne va pas fouiller, expliquer... qu'importe l'exemple ! C'est le principe même de la réflexion qui n'est pas compris. On aura alors juste une différence de degré entre celui qui utilise un exemple culturellement valorisé, et celui qui utilise un exemple qui manifeste une culture restreinte. Mais dans les deux cas, ce qui manquera, c'est ce qui est réellement recherché dans la dissertation : la pensée qui se construit et se justifie.
Pour le dire plus clairement, mettons deux cas dans une copie qui passerait par un moment où l'on doit expliquer ce que l'on peut mettre derrière le mot "sagesse" :
Dans le premier cas, j'aurai un élève qui m'aura récité ce qu'on a vu en cours, mais dont j'ignore s'il l'aura compris. Dans le second cas, j'aurai un élève qui réfléchit d'une part et qui approche d'autre part une compréhension de l'ataraxie... et cela même sans que ce concept apparaisse sous sa plume.
Bien sûr, il faudrait les deux : que l'élève connaisse son cours et qu'il soit capable de trouver des exemples clairs qui soient moteurs de la réflexion et pas juste illustration. Et dans l'idéal, il faudrait même qu'il soit capable de jongler entre des exemples et des situations tirées de la littérature classique, et de poser, comme pour rompre l'effet de pure érudition, une situation décalée mais bien réfléchie, ce qui serait un effet rhétorique remarquable (plus rhétorique que philosophique, je vous l'accorde cependant).
Mais enfin, ça, si cela arrive, ce n'est tout-de-même pas le plus fréquent.
Alors je n'interdis pas à mes élèves d'utiliser Harry Potter (ou Star Wars, ou le seigneur des anneaux). Mais je leur rappelle 1) qu'un exemple ne vaut que s'il apporte réellement quelque chose 2) qu'il faut apprendre qu'il existe différents registres de culture comme il existe des registres de langage et en user en fonction 3) que ce qu'on attend dans leur copie, c'est leur pensée, leur réflexion, leur capacité à élaborer et à dénouer un problème.
Comment pourrait-on recommander cela aux élèves ?
Maintenant, prenons la phrase de Kant concernant l'impossibilité pour l'homme de déterminer ce qu'il imagine sous le terme "bonheur" : "Or il est impossible qu'un être fini, si clairvoyant et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête !"
Evidemment, nous penserons à Harpagon et à sa cassette... mais serait-il aberrant qu'un élève pense spontanément à Picsou et à son coffre fort et son sou fétiche ? Dans l'un et l'autre cas, on a une illustration. Bien évidemment, il nous faudra expliquer à l'élève que l'exemple d'Harpagon est plus approprié que celui de Picsou dans une copie. Et entre Picsou et Harry Potter, je vois pas de grande différence (mis à part notre propre nostalgie... )
Mais le fond du fond n'est pas là.
Prendre un exemple pour illustrer un texte qu'on commente est utile. Cela permet de montrer qu'on a compris l'idée de l'auteur. Et comme c'est cette idée qu'il s'agit d'expliquer et sur laquelle on va revenir ensuite, tout va bien.
En revanche, dans une dissertation, si l'exemple ne sert qu'à illustrer une thèse que l'on a précédemment posée, mais que l'on ne va pas fouiller, expliquer... qu'importe l'exemple ! C'est le principe même de la réflexion qui n'est pas compris. On aura alors juste une différence de degré entre celui qui utilise un exemple culturellement valorisé, et celui qui utilise un exemple qui manifeste une culture restreinte. Mais dans les deux cas, ce qui manquera, c'est ce qui est réellement recherché dans la dissertation : la pensée qui se construit et se justifie.
Pour le dire plus clairement, mettons deux cas dans une copie qui passerait par un moment où l'on doit expliquer ce que l'on peut mettre derrière le mot "sagesse" :
- cas 1 : l'élève écrit que la sagesse, dans l'Antiquité, c'est l'ataraxie. Et que pour Epicure par exemple, il faut garder à l'esprit le quadruple remède, à savoir que la mort n'est rien pour nous, que les dieux ne sont pas à craindre, que le mal est facile à supporter et le bien facile à atteindre. Et ensuite, on passe à autre chose.
- cas 2 : l'élève écrit que dans Harry Potter, Dumbledore donne une définition étrange de la sagesse à Harry qui a peur des Epouvantards. Il lui dit qu'il est sage parce qu'il a peur de la peur. Et l'élève d'expliquer que ce qui est étrange c'est que la peur puisse être un motif de sagesse. Mais puisque Dumbledore est la figure du sage dans cette saga, parions qu'il ne dit pas quelque chose de complètement inintéressant et essayons de comprendre. Et là, l'élève finit par expliquer que craindre la peur, c'est reconnaître ce que la peur a de paralysant, de perturbant, c'est comprendre qu'elle ne peut constituer un bon guide pour nos actes. Ce qui est sage alors, c'est de considérer qu'il faut d'abord connaître et combattre ses peurs, sous peine de se laisser mener par elles.
Dans le premier cas, j'aurai un élève qui m'aura récité ce qu'on a vu en cours, mais dont j'ignore s'il l'aura compris. Dans le second cas, j'aurai un élève qui réfléchit d'une part et qui approche d'autre part une compréhension de l'ataraxie... et cela même sans que ce concept apparaisse sous sa plume.
Bien sûr, il faudrait les deux : que l'élève connaisse son cours et qu'il soit capable de trouver des exemples clairs qui soient moteurs de la réflexion et pas juste illustration. Et dans l'idéal, il faudrait même qu'il soit capable de jongler entre des exemples et des situations tirées de la littérature classique, et de poser, comme pour rompre l'effet de pure érudition, une situation décalée mais bien réfléchie, ce qui serait un effet rhétorique remarquable (plus rhétorique que philosophique, je vous l'accorde cependant).
Mais enfin, ça, si cela arrive, ce n'est tout-de-même pas le plus fréquent.
Alors je n'interdis pas à mes élèves d'utiliser Harry Potter (ou Star Wars, ou le seigneur des anneaux). Mais je leur rappelle 1) qu'un exemple ne vaut que s'il apporte réellement quelque chose 2) qu'il faut apprendre qu'il existe différents registres de culture comme il existe des registres de langage et en user en fonction 3) que ce qu'on attend dans leur copie, c'est leur pensée, leur réflexion, leur capacité à élaborer et à dénouer un problème.
- lene75Prophète
Mais je sais qu'il y a des collègues qui pénalisent, du coup j'explique aux élèves que moi je n'ai rien contre ce genre d'exemples (et là je rejoins complètement Apasie : on s'en sert comme exemple, pas comme référence philosophique), mais qu'il y a des correcteurs à qui ça ne plaît pas et que comme l'objectif du bac est quand même d'avoir la meilleure note possible, je leur déconseille de prendre le risque quand ils ont d'autres exemples disponibles, tout en leur disant que si c'est ça ou rien, il ne faut pas qu'ils se privent de leur analyse, à condition que ce soit un exemple parmi d'autres et qu'il y en ait de plus "académiques".
Du coup je rejoins totalement cette position :
egomet a écrit:Un élève cultivé par ailleurs ne doit pas avoir honte de parle de Harry Potter, si ça rentre dans le sujet. Celui qui parle intelligemment de Maupassant, de Flaubert et de Villiers de l'Isle-Adam n'a rien à prouver en matière de culture. Il ne risque pas de passer pour un ignare en parlant aussi de littérature de jeunesse.
Edit : J'ai le souvenir douloureux d'une commission d'harmonisation durant laquelle un certain nombre de collègues étaient partis d'un rire gras à la lecture d'une copie pour se moquer de l'exemple qu'elle prenait pour illustrer un texte : le patinage artistique. Cette copie était l'une des seules à avoir vraiment bien compris le texte et faisait un très bon usage de son exemple. Un certain nombre de collègues proposaient de lui mettre moins qu'à d'autres copies qui avaient mal compris le texte juste parce qu'ils trouvaient cet exemple puéril. Pour ma part, je trouve que c'est leur attitude qui est puérile, mais comme je sais que ce genre de réaction existe, je mets en garde mes élèves.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- User17706Bon génie
+1.lene75 a écrit:Pour ma part, je trouve que c'est leur attitude qui est puérile
Et il est clair, évidemment, que dans les cas construits par Aspasie le 2e seul peut être "valorisé", comme on dit aujourd'hui, mais malheureusement, on a le sentiment de rencontrer de temps en temps des collègues pour qui ça ne semble pas être évident.
- AspasieNiveau 10
Idem.lene75 a écrit: mais comme je sais que ce genre de réaction existe, je mets en garde mes élèves.
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